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Point de presse de M. François Bonnardel, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de finances

Version finale

Le lundi 24 octobre 2016, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-huit minutes)

M. Bonnardel : Le sujet de notre interpellation ce matin est un sujet extrêmement important : la situation des appareils de loterie vidéo au Québec. J'en ai fait, si on peut dire, presque un enjeu personnel, mais un enjeu pour ma formation politique. Le 27 septembre dernier, je posais ma première question en Chambre sur la situation des appareils de loterie vidéo et je demandais au gouvernement de réduire de 1 600 appareils, donc le nombre de ces appareils dans tous les bars et restaurants du Québec. Le gouvernement n'a pas agi rapidement, n'a pas répondu, et, par la suite, le ministre nous a dit : Bien, peut-être qu'on va réduire ce nombre de 1 000, ça reste à savoir.

Deuxième point important, je leur ai dit que c'est certain que, si on baissait de 1 600 appareils, c'est des revenus de moins pour Loto-Québec. On parle d'à peu près 77 millions de dollars. Deuxième point en importance, il faut revoir le taux de retour. Donc, en bon français, rendre la machine moins payante. Passer ce taux de retour de 92 % à 91 %, ça mènerait à des revenus additionnels de 114 millions, donc on compense la perte de 77.

Et ça m'emmène au troisième point important, c'est la Fondation Mise sur toi, la Fondation Mise sur toi qui avait été créée en 2009, qui est là pour assurer elle-même la recherche sur le jeu de hasard, a comme été mise de côté par Loto-Québec trois ans plus tard, où on a donné à une vice-présidente déjà responsable la gérance, si on peut appeler ça ainsi, de la Fondation Mise sur toi. Et aujourd'hui que Loto-Québec s'autoréglemente elle-même, c'est un problème majeur. C'est comme si on disait à Rambo... C'est comme si on mettait Rambo en charge de la lutte contre l'intimidation. Et dans les circonstances aujourd'hui, ce qui est important pour nous, c'est de remettre sur pied la Fondation Mise sur toi, son financement de 6 millions de dollars, qu'elle soit un organisme autonome qui va nécessairement elle-même étudier, donc, les comportements des Québécois pour contrer le jeu pathologique.

Et, vous savez, hier, j'entendais la ministre parler de la politique gouvernementale de prévention en santé, où, dans l'orientation n° 4, on dit : «Mettre en place une stratégie intégrée [qui vise] à réduire la consommation d'alcool et de drogues et la pratique des jeux de hasard et d'argent...» Bien, je pense que la Fondation Mise sur toi pourrait être sous l'égide, donc, de la ministre des Services sociaux.

Alors, j'espère ce matin... et je termine en vous disant que j'ai demandé un mandat d'initiative aussi le 5 octobre dernier à la Commission des finances publiques. La commission n'a toujours pas été appelée pour étudier, donc, cette demande que j'ai faite. J'ose croire ce matin que le ministre va donner son aval pour dire aux députés libéraux qui siègent sur cette commission qu'on a besoin d'étudier, tout comme Loto-Québec l'a déjà demandé auparavant. Merci.

M. Vigneault (Nicolas) : Pour vous, donc, ce que le gouvernement propose ou le discours, en fait, de Carlos Leitão de dire : Il va y avoir diminution, on se dirige vers ça, ce n'est pas suffisant, le discours actuel?

M. Bonnardel : Bien, on va le croire quand on va le voir. Et, deuxièmement, le ministre n'agit pas assez rapidement dans ce dossier. Je ne suis pas le seul, il y a eu des médias qui en ont parlé à gauche et à droite. C'est un fléau social, les appareils de loterie vidéo au Québec, et on doit agir rapidement, comme je le mentionnais, donc, de réduire ce nombre d'appareils. Je pense qu'à 10 000 on réussirait à trouver un équilibre pour contrer le crime organisé. On ne veut certainement pas que le crime organisé entre donc dans la gestion des opérations de ces appareils.

Deuxièmement, voir taux de retour. Quand je disais tantôt, la machine est-u payante ou non, bien, si on rabaisse... C'est une moyenne canadienne, hein, ce fameux 92 %. Si on le ramène à 91 %, elle va être légèrement moins payante. C'est ce que certaines études demandaient aussi. On pourrait utiliser cet argent, donc ce 47 millions additionnels, pour contrer le jeu pathologique et remettre sur pied, là, point majeur, remettre sur pied la Fondation Mise sur toi. Si on a fait la même chose du côté d'Éduc'alcool avec la SAQ, bien, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas le faire avec Loto-Québec et la Fondation Mise sur toi.

M. Vigneault (Nicolas) : Bon, vous dites 1 600, c'est ça, de moins. De votre côté, votre chef a déjà dit aussi, à l'heure de la période de questions : On devrait les éliminer, quant à moi. Même, la position de la CAQ, c'est carrément... on voudrait quasiment les éliminer, ces appareils-là.

M. Bonnardel : Bien, ce serait extrêmement difficile. C'est certain que d'éliminer ce nombre d'appareils complètement, bien, malheureusement, le crime organisé pourrait amener certains appareils dans des bars, dans des restaurants, puis ce n'est pas ça qu'on veut. On sait que Loto-Québec va chercher à peu près 800 millions de dollars par année.

Moi, ce que je dis, il faut réduire ce nombre d'appareils, il faut surtout mieux les cibler dans différents endroits et bars du Québec. Malheureusement, plus souvent qu'autrement, on voit une concentration de ces appareils dans des milieux plus défavorisés. Alors, je pense que, dans ces conditions, le ministre doit s'y attaquer rapidement. On a vu les médias, dans les dernières semaines, en parler ouvertement, dénoncer des situations, autant avec la RACJ qu'avec Loto-Québec elle-même.

Donc, j'espère, ce matin, que le ministre va être assez ouvert d'esprit pour dire : On a un plan de match, là, voici le plan de match, d'ici Noël, on va réduire x nombre d'appareils. J'ose croire qu'on pourra aller aussi loin que le 1 600 qu'on demande, revoir le taux de retour, mais surtout, surtout, surtout, là, c'est de revoir la Fondation Mise sur toi. Que Loto-Québec s'autoréglemente elle-même, c'est majeur, je le répète. C'est comme, encore une fois, c'est l'image de Dracula qui gère la banque de sang. Ça n'a aucun sens. Donc, j'espère que, dans ces conditions, le ministre va être ouvert à notre proposition pour qu'on soit capable d'avoir un organisme qui va, par lui-même, chapeauter, gérer donc la recherche sur le jeu pathologique. Merci.

(Fin à 9 h 44)

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