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Point de presse de Mme Dominique Anglade, ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, M. Carlos J. Leitão, ministre des Finances, et M. François Blais, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale

Version finale

Le vendredi 2 décembre 2016, 9 h 34

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-cinq minutes)

M. Leitão : Alors, bonjour, tout le monde. Tout d'abord — merci d'être ici — je vais souligner aujourd'hui, comme vous savez, la publication des chiffres sur le marché du travail, sur l'emploi au Québec, au Canada, et ce qu'on voit, c'est le plus bas taux de chômage au Québec depuis 1976, donc depuis la publication des chiffres tels que nous les connaissons aujourd'hui, 6,2 % de taux de chômage.

Ce que cela reflète, c'est surtout une stabilité économique, une stabilité financière grâce aux activités de notre gouvernement depuis mai 2014. Donc, quand on dit que la stabilité budgétaire contribue à l'amélioration de la confiance, ce qui, par la suite, améliore la création d'emplois, je pense qu'on vient de voir aujourd'hui la confirmation de cela avec le plus beau taux de chômage depuis 1976. Et, depuis mai 2014, c'est presque 140 000 emplois qui ont été créés. Donc, nous sommes exactement là où nous avons dit que nous serions. Voilà, je laisse la parole maintenant à mes collègues.

Mme Anglade : En fait, ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que non seulement c'est un taux de chômage qui est historique, mais c'est également le résultat, dans la création d'emplois, d'une mobilisation de tous les acteurs. Les acteurs, on parle des entreprises, on parle du gouvernement, mais on parle également de tous les créateurs d'emplois qui mettent la main à la pâte, l'épaule à la roue.

Et, lorsqu'on regarde les chiffres d'emploi, ce qu'on constate, c'est que c'est, chaque semaine, 1 000 emplois par semaine qui ont été créés depuis l'arrivée du gouvernement. 1 000 emplois par semaine de créés, et on veut aller plus loin. On veut continuer à mobiliser, et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé de miser sur trois piliers de développement économique que sont l'entrepreneuriat, le manufacturier innovant et les exportations.

On est présentement en tournée avec la mobilisation de tous les acteurs sur le manufacturier innovant, et ça va se poursuivre jusqu'au mois d'avril. Et, en plus, au niveau des exportations, il y a eu une stratégie qui a été annoncée, il y a eu un centre de croissance accélérée qui a été annoncé pour les États-Unis cette semaine également. Donc, c'est pour dire que toutes les initiatives continuent à alimenter cette mobilisation sur laquelle nous voulons bâtir pour la suite des choses.

Mais, évidemment, ça va nous prendre également de la main-d'oeuvre, et je pense que je vais céder la parole à mon collègue François Blais.

M. Blais : Bien, merci beaucoup. Écoutez, 6,2 % de chômage, c'est l'un des plus bas taux au Canada, c'est le plus bas taux après la Colombie-Britannique. Le taux de chômage au Québec, maintenant, est plus bas que l'Ontario. Il est rendu, ce matin... L'Ontario est à 6,3 %.

C'est-à-dire que maintenant, notre grand défi, c'est un défi de main-d'oeuvre. Moi, j'arrive d'une tournée à travers le Québec pour parler du défi de la main-d'oeuvre. Il y aura un rendez-vous national de la main-d'oeuvre avec les partenaires syndicaux, les partenaires du milieu du marché du travail au mois de février prochain, et le besoin de main-d'oeuvre de plus en plus se fait sentir.

Je remarque, du côté de l'opposition, l'immigration semble toujours un problème, semble toujours quelque chose de difficile, alors qu'on voit bien que le Québec a besoin aujourd'hui, hein, de toute sa population et notamment de la population immigrante pour nous aider à réaliser ce grand défi de la main-d'oeuvre.

M. Caron (Régys) : Il y a une usine à Montréal, M. Leitão, Mme Anglade, M. Blais, qui a fermé, l'usine Mondelez, 454 travailleurs qui perdent leur emploi. Qu'avez-vous à dire à ces gens-là aujourd'hui, là? Il y a peut-être des emplois qui se créent, mais il y en a qui se perdent aussi, par centaines.

M. Leitão : Il se crée beaucoup plus que ce qui se perd.

Mme Anglade : Oui. Ce que je peux vous dire là-dessus, c'est qu'une entreprise qui met à pied 450 travailleurs la veille de Noël, qui ne prend pas le temps d'informer les syndicats, qui ne prend pas le temps de prendre le téléphone pour appeler le gouvernement... Vous savez, dans la vie, là, il y a de bons citoyens corporatifs puis il y en a des moins bons, puis je pense que l'entreprise avec laquelle on fait affaire fait partie de la deuxième catégorie.

M. Caron (Régys) : Donc, vous blâmez l'entreprise par...

Mme Anglade : Je fais un commentaire qu'il y a de moins bons citoyens corporatifs.

Maintenant, le rôle du gouvernement, le rôle du gouvernement par rapport à ça, c'est de se dire... parce que, nous, on a parlé à l'entreprise, hein? On a échangé avec l'entreprise dans les deux derniers jours, évidemment, mais le rôle de... Nous, ce que j'ai demandé, c'est qu'on déploie rapidement un démarcheur qui va trouver, avec les syndicats, avec la Chambre de commerce de l'est de Montréal, une manière de travailler pour trouver des gens qui vont reprendre les installations. On espère trouver des gens qui peuvent reprendre les installations, mais c'est là qu'on est rendus avec l'entreprise.

M. Caron (Régys) : Vous avez évoqué le manufacturier innovant. Dans quelle catégorie classeriez-vous cette entreprise-là? Est-ce qu'il s'agit d'un manufacturier en déclin, ou innovant, ou un peu entre les deux?

Mme Anglade : C'est l'exemple patent de ce qu'on ne veut pas avoir au Québec. C'est du manufacturier qui refuse la modernisation. Donc, ce que nous voulons, en fait, c'est de transformer les entreprises. Il y en a plein qui décide d'emboîter le pas au manufacturier innovant, et de se développer, et d'investir. Là, on a une entreprise qui a refusé la modernisation, et c'est justement les cas que nous devons éviter. Il faut que les entreprises se modernisent pour éviter ce genre de situation là, et c'est le message de mobilisation qui est lancé.

M. Caron (Régys) : M. Leitão, êtes-vous toujours confiant, Mme Anglade aussi, d'atteindre l'objectif que vous aviez en campagne électorale d'avoir créé 250 000 emplois à la fin de votre mandat qui s'approche, là?

M. Leitão : Écoutez, nous, pendant la campagne électorale, on avait dit qu'on s'engageait à créer les conditions qui mèneraient à la création de 250 000 emplois sur cinq ans. Nous sommes maintenant à mi-chemin. Nous sommes à deux ans et demi à peu près et nous sommes à 140 000 emplois. Donc, à mi-chemin, nous sommes au-delà de la moitié. Donc, nous sommes exactement là où on avait dit qu'on serait.

M. Caron (Régys) : Vous avez dit : Créer les conditions pour créer 250 000 emplois, mais, M. Leitão, j'étais présent à votre conférence de presse, puis on entendait : Créer 250 000 emplois.

M. Leitão : En effet, mais, comme je vous dis, nous sommes à deux ans et demi et, à deux ans et demi, nous sommes rendus à 140 000, donc nous sommes au-delà de la moitié. Nous sommes exactement là où on a dit qu'on serait, exactement là.

M. Blais : C'est le Québec qui va créer les emplois, hein, c'est toute la population du Québec, les entrepreneurs, tout ça. Ce qu'un gouvernement doit faire, c'est créer les conditions, hein, où ça, ça peut se réaliser, et c'est en train de se réaliser en ce moment. Alors, on espère que, pour la suite des choses, bien sûr, ça va continuer dans le même sens.

M. Caron (Régys) : Au sujet du projet de loi n° 109, M. Blais — je change de sujet, là — on apprend que le maire de Québec a téléphoné au chef de la CAQ pour signaler certains problèmes, peut-être que la... Il se plaignait que la CAQ ralentit l'étude du projet de loi n° 109 concernant la ville de Québec. Est-ce que vous avez remarqué une accélération de l'étude du projet de loi depuis cette intervention-là?

M. Blais : Alors, je suis les débats. Effectivement, là, j'ai noté une accélération. Hier, semble-t-il, ça allait beaucoup mieux. M. Caire s'est montré un peu plus ouvert, là, à accélérer les choses. On est là pour écouter les critiques, on est là pour écouter les commentaires, pour améliorer les projets de loi. Quand on nous envoie les messages comme quoi c'est impossible, ça n'ira pas de l'avant, c'est sûr que ça n'aide pas. Hier, en tout cas, semble-t-il, ça a été plutôt positif.

M. Caron (Régys) : Tenez-vous mordicus à ce que ce projet de loi là soit adopté avant la fin de la session?

M. Blais : On tient à ce que le meilleur projet de loi soit adopté dans les meilleurs délais.

La Modératrice : Merci. Mylène.

Mme Crête (Mylène) : Bien, ça me fait penser aussi à la fermeture de Christie hier, que vous avez dit que ses installations étaient vétustes. Donc là, vous parlez des manufacturiers innovants. Qu'est-ce que vous pouvez faire pour ce genre d'entreprise là qui...

Mme Anglade : En fait, pour moderniser une entreprise, il faut qu'il y ait la volonté aussi de la part de l'entreprise. Le manufacturier innovant, des exemples de ça, il y en a dans tous les domaines. Vous pouvez utiliser l'exemple de...

Mme Crête (Mylène) : ...manufacturier récalcitrant.

Mme Anglade : Bien, je pense qu'en général la réponse que l'on a, dans la mobilisation, dans la tournée qu'on fait, est très bonne. Les gens, c'est des centaines d'entrepreneurs qu'on est en train de rencontrer dans toute la tournée que l'on fait. On va être à Drummondville vendredi; la semaine passée, on était à Saint-Jean-sur-Richelieu.

La réception, elle est très bonne. Donc, les gens se rendent compte qu'il faut moderniser l'entreprise, les travailleurs s'en rendent compte, les chefs d'entreprise s'en rendent compte. Si on refuse ça, à terme, les entreprises périclitent. C'est pour ça qu'on a dit qu'on voulait donner cette impulsion-là, avec 700 millions de dollars, pour accompagner les entreprises dans les trois prochaines années.

Et je pense qu'il y a une volonté, et c'est pour ça que, quand je parle de mobilisation, c'est la Fédération des chambres de commerce du Québec, c'est les Manufacturiers et exportateurs du Québec, c'est la société... sous-traitance industrielle du Québec, c'est Investissement Québec, c'est tous les acteurs, le fonds de la FTQ, mis ensemble, qui disent : Effectivement, il faut qu'on se prenne en main. Et je pense que les résultats... on commence à voir les résultats de cette mobilisation, du climat qu'on est en train de créer et qui va se poursuivre.

Mme Crête (Mylène) : Ce que j'entends, entre les lignes, c'est que souvent les manufacturiers récalcitrants sont des manufacturiers dont le siège social est à l'extérieur.

Mme Anglade : Pas nécessairement. Vous avez de belles entreprises aussi, qui sont ici installées depuis fort longtemps, qui investissent dans leurs infrastructures. Pensez simplement à Ericsson, pensez simplement à Pratt & Whitney. Je veux dire, il y a plusieurs entreprises ici qui sont des sociétés étrangères qui investissent dans leur... Et notre rôle, c'est de nous assurer de créer ce climat-là, et pour les sociétés étrangères qui sont ici et pour les entreprises québécoises, et d'avoir ce bon équilibre. Donc, les entreprises québécoises sont fondamentales également, mais c'est un équilibre à trouver.

M. Leitão : Peut-être, si je peux ajouter une chose, et c'est extrêmement important, ce que Dominique vient de mentionner, et à la base de tout ça, dans ce processus de décision si une entreprise va investir ou pas, il faut avoir la volonté, bien sûr, mais, à la base de tout ça, il y a la confiance, et la confiance part du fait que, dans une juridiction, dans un État, les finances publiques sont en ordre. Encore une fois, il ne faudrait pas sous-estimer l'importance d'avoir remis la maison en ordre et de l'influence que cette action-là a sur la confiance des entreprises et leur désir d'investir et de moderniser.

M. Hicks (Ryan) : Just on the employment numbers, the lower rate of unemployment, and the growth in jobs, how do you make sure that you protect Québec in that tendency from external factors, so global factors and global trends that could affect?

M. Leitão : Well, global trends, we can never fully protect any jurisdiction from what goes on, particularly since, in the case of Québec, our economy is very open and very open to the world. Therefore, we need to continue to have access to global markets, so, for us, international trade. And, you know, the fight against protectionism is very important.

So that's one way in which we can contribute to continue the job creation. Also, I go back to what I've just said in French, it is also very important for us to make sure that we have public finances well in order and so as to give a good incentive for businesses to invest in our economy. When they think, well, should I invest here or should I invest there, if here is a place where public finances are in order, and you have a government there is fully active in promoting international trade, I think that's a good place to invest.

M. Hicks (Ryan) : And just on this, the factory that closed, the Christie factory, was there ever any exchange between the company and the Québec Government on how maybe the Québec Government could help with innovative manufacturing?

Mme Anglade : Never, and there isn't…

M. Hicks (Ryan) : They never came.

Mme Anglade : They never came, and there was no openness whatsoever when we talk to the company yesterday or today to think about alternatives. And the first one to say : Let's look at alternatives, let's look at different options…

And, you know, as I said, you have good corporate citizens, and you have not so good corporate citizens, and I think this company falls into the second category. When you decide that you are going to layoff people one month before Christmas, when you decide that you're not going to communicate with your employees, when you decide that you don't want to investigate what the opportunities are, I don't think it falls into the category of good citizenship from a corporate set point.

Now, our responsibility is to make sure that we're going to have somebody working to find maybe another company that would be interested in taking the site, working with the people on the grounds. So we already have identified somebody on our team that is going to be working to see if we could find somebody interested in taking over the manufacturing site. That is what we're investigating right now.

M. Hicks (Ryan) : So someone who will help help take… who will takeover the manufacturing site or who will find them jobs?

Mme Anglade : Oh! no, no, no, who will take manufacturing site. Help them find jobs, this is my colleague François Blais that is working with the company.

M. Hicks (Ryan) : And what are the things that you could… for example, if this company had said : We need some help, what could…

Mme Anglade : Bell Helicopter is a good example. They came to me and they said like : We think that we are going reduce the number of people we have. And I said : You know, stop that. Stop that. Come up with a project that's really out of this world, and I'm going to consider it.

And within a few weeks they were back in the office and they were saying : Well, here's a project. We can bring back the 505 — that's a helicopter that's made in the U.S. — we could bring it back to Canada. Are you interested? I am interested. I'm always open to projects that are really structuring the economy, always, and they will always find an open dialog with me.

M. Hicks (Ryan) : Mr. Blais, is there anything that the QuébecGovernment can do for these people who have been laid off?

M. Blais : Sure, sure. We have a law. We a have a law to protect people in this institution and we will have the occasion to meet those workers just to help them to find another work. So it's very important.

Des voix : Merci.

(Fin à 9 h 49)