(Neuf heures trente-cinq minutes)
M. Leitão : Alors, bonjour, tout
le monde. Tout d'abord — merci d'être ici — je vais
souligner aujourd'hui, comme vous savez, la publication des chiffres sur le
marché du travail, sur l'emploi au Québec, au Canada, et ce qu'on voit, c'est
le plus bas taux de chômage au Québec depuis 1976, donc depuis la publication
des chiffres tels que nous les connaissons aujourd'hui, 6,2 % de taux de chômage.
Ce que cela reflète, c'est surtout une
stabilité économique, une stabilité financière grâce aux activités de notre
gouvernement depuis mai 2014. Donc, quand on dit que la stabilité budgétaire
contribue à l'amélioration de la confiance, ce qui, par la suite, améliore la
création d'emplois, je pense qu'on vient de voir aujourd'hui la confirmation de
cela avec le plus beau taux de chômage depuis 1976. Et, depuis mai 2014, c'est
presque 140 000 emplois qui ont été créés. Donc, nous sommes exactement là
où nous avons dit que nous serions. Voilà, je laisse la parole maintenant à mes
collègues.
Mme Anglade : En fait, ce qu'on
constate aujourd'hui, c'est que non seulement c'est un taux de chômage qui est
historique, mais c'est également le résultat, dans la création d'emplois, d'une
mobilisation de tous les acteurs. Les acteurs, on parle des entreprises, on
parle du gouvernement, mais on parle également de tous les créateurs d'emplois
qui mettent la main à la pâte, l'épaule à la roue.
Et, lorsqu'on regarde les chiffres d'emploi,
ce qu'on constate, c'est que c'est, chaque semaine, 1 000 emplois par
semaine qui ont été créés depuis l'arrivée du gouvernement. 1 000 emplois
par semaine de créés, et on veut aller plus loin. On veut continuer à
mobiliser, et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé de miser sur
trois piliers de développement économique que sont l'entrepreneuriat, le
manufacturier innovant et les exportations.
On est présentement en tournée avec la
mobilisation de tous les acteurs sur le manufacturier innovant, et ça va se
poursuivre jusqu'au mois d'avril. Et, en plus, au niveau des exportations, il y
a eu une stratégie qui a été annoncée, il y a eu un centre de croissance
accélérée qui a été annoncé pour les États-Unis cette semaine également. Donc,
c'est pour dire que toutes les initiatives continuent à alimenter cette
mobilisation sur laquelle nous voulons bâtir pour la suite des choses.
Mais, évidemment, ça va nous prendre
également de la main-d'oeuvre, et je pense que je vais céder la parole à mon
collègue François Blais.
M. Blais : Bien, merci
beaucoup. Écoutez, 6,2 % de chômage, c'est l'un des plus bas taux au
Canada, c'est le plus bas taux après la Colombie-Britannique. Le taux de
chômage au Québec, maintenant, est plus bas que l'Ontario. Il est rendu, ce
matin... L'Ontario est à 6,3 %.
C'est-à-dire que maintenant, notre grand
défi, c'est un défi de main-d'oeuvre. Moi, j'arrive d'une tournée à travers le
Québec pour parler du défi de la main-d'oeuvre. Il y aura un rendez-vous
national de la main-d'oeuvre avec les partenaires syndicaux, les partenaires du
milieu du marché du travail au mois de février prochain, et le besoin de
main-d'oeuvre de plus en plus se fait sentir.
Je remarque, du côté de l'opposition, l'immigration
semble toujours un problème, semble toujours quelque chose de difficile, alors
qu'on voit bien que le Québec a besoin aujourd'hui, hein, de toute sa
population et notamment de la population immigrante pour nous aider à réaliser
ce grand défi de la main-d'oeuvre.
M. Caron (Régys) : Il y a une
usine à Montréal, M. Leitão, Mme Anglade, M. Blais, qui a fermé, l'usine
Mondelez, 454 travailleurs qui perdent leur emploi. Qu'avez-vous à dire à ces
gens-là aujourd'hui, là? Il y a peut-être des emplois qui se créent, mais il y
en a qui se perdent aussi, par centaines.
M. Leitão : Il se crée
beaucoup plus que ce qui se perd.
Mme Anglade : Oui. Ce que je
peux vous dire là-dessus, c'est qu'une entreprise qui met à pied 450
travailleurs la veille de Noël, qui ne prend pas le temps d'informer les
syndicats, qui ne prend pas le temps de prendre le téléphone pour appeler le
gouvernement... Vous savez, dans la vie, là, il y a de bons citoyens
corporatifs puis il y en a des moins bons, puis je pense que l'entreprise avec
laquelle on fait affaire fait partie de la deuxième catégorie.
M. Caron (Régys) : Donc, vous
blâmez l'entreprise par...
Mme Anglade : Je fais un
commentaire qu'il y a de moins bons citoyens corporatifs.
Maintenant, le rôle du gouvernement, le
rôle du gouvernement par rapport à ça, c'est de se dire... parce que, nous, on
a parlé à l'entreprise, hein? On a échangé avec l'entreprise dans les deux
derniers jours, évidemment, mais le rôle de... Nous, ce que j'ai demandé, c'est
qu'on déploie rapidement un démarcheur qui va trouver, avec les syndicats, avec
la Chambre de commerce de l'est de Montréal, une manière de travailler pour
trouver des gens qui vont reprendre les installations. On espère trouver des
gens qui peuvent reprendre les installations, mais c'est là qu'on est rendus
avec l'entreprise.
M. Caron (Régys) : Vous avez
évoqué le manufacturier innovant. Dans quelle catégorie classeriez-vous cette entreprise-là?
Est-ce qu'il s'agit d'un manufacturier en déclin, ou innovant, ou un peu entre
les deux?
Mme Anglade : C'est l'exemple
patent de ce qu'on ne veut pas avoir au Québec. C'est du manufacturier qui
refuse la modernisation. Donc, ce que nous voulons, en fait, c'est de
transformer les entreprises. Il y en a plein qui décide d'emboîter le pas au manufacturier
innovant, et de se développer, et d'investir. Là, on a une entreprise qui a
refusé la modernisation, et c'est justement les cas que nous devons éviter. Il
faut que les entreprises se modernisent pour éviter ce genre de situation là, et
c'est le message de mobilisation qui est lancé.
M. Caron (Régys) : M. Leitão,
êtes-vous toujours confiant, Mme Anglade aussi, d'atteindre l'objectif que vous
aviez en campagne électorale d'avoir créé 250 000 emplois à la fin de
votre mandat qui s'approche, là?
M. Leitão : Écoutez, nous,
pendant la campagne électorale, on avait dit qu'on s'engageait à créer les
conditions qui mèneraient à la création de 250 000 emplois sur cinq ans.
Nous sommes maintenant à mi-chemin. Nous sommes à deux ans et demi à peu près
et nous sommes à 140 000 emplois. Donc, à mi-chemin, nous sommes au-delà
de la moitié. Donc, nous sommes exactement là où on avait dit qu'on serait.
M. Caron (Régys) : Vous avez
dit : Créer les conditions pour créer 250 000 emplois, mais, M.
Leitão, j'étais présent à votre conférence de presse, puis on entendait :
Créer 250 000 emplois.
M. Leitão : En effet, mais,
comme je vous dis, nous sommes à deux ans et demi et, à deux ans et demi, nous
sommes rendus à 140 000, donc nous sommes au-delà de la moitié. Nous
sommes exactement là où on a dit qu'on serait, exactement là.
M. Blais : C'est le Québec qui
va créer les emplois, hein, c'est toute la population du Québec, les
entrepreneurs, tout ça. Ce qu'un gouvernement doit faire, c'est créer les
conditions, hein, où ça, ça peut se réaliser, et c'est en train de se réaliser
en ce moment. Alors, on espère que, pour la suite des choses, bien sûr, ça va
continuer dans le même sens.
M. Caron (Régys) : Au sujet
du projet de loi n° 109, M. Blais — je change de sujet, là — on
apprend que le maire de Québec a téléphoné au chef de la CAQ pour signaler
certains problèmes, peut-être que la... Il se plaignait que la CAQ ralentit
l'étude du projet de loi n° 109 concernant la ville de Québec. Est-ce que
vous avez remarqué une accélération de l'étude du projet de loi depuis cette
intervention-là?
M. Blais : Alors, je suis les
débats. Effectivement, là, j'ai noté une accélération. Hier, semble-t-il, ça
allait beaucoup mieux. M. Caire s'est montré un peu plus ouvert, là, à
accélérer les choses. On est là pour écouter les critiques, on est là pour
écouter les commentaires, pour améliorer les projets de loi. Quand on nous
envoie les messages comme quoi c'est impossible, ça n'ira pas de l'avant, c'est
sûr que ça n'aide pas. Hier, en tout cas, semble-t-il, ça a été plutôt positif.
M. Caron (Régys) : Tenez-vous
mordicus à ce que ce projet de loi là soit adopté avant la fin de la session?
M. Blais : On tient à ce que
le meilleur projet de loi soit adopté dans les meilleurs délais.
La Modératrice
: Merci.
Mylène.
Mme Crête (Mylène) : Bien, ça
me fait penser aussi à la fermeture de Christie hier, que vous avez dit que ses
installations étaient vétustes. Donc là, vous parlez des manufacturiers
innovants. Qu'est-ce que vous pouvez faire pour ce genre d'entreprise là qui...
Mme Anglade : En fait, pour
moderniser une entreprise, il faut qu'il y ait la volonté aussi de la part de
l'entreprise. Le manufacturier innovant, des exemples de ça, il y en a dans
tous les domaines. Vous pouvez utiliser l'exemple de...
Mme Crête (Mylène) : ...manufacturier
récalcitrant.
Mme Anglade : Bien, je pense
qu'en général la réponse que l'on a, dans la mobilisation, dans la tournée
qu'on fait, est très bonne. Les gens, c'est des centaines d'entrepreneurs qu'on
est en train de rencontrer dans toute la tournée que l'on fait. On va être à
Drummondville vendredi; la semaine passée, on était à Saint-Jean-sur-Richelieu.
La réception, elle est très bonne. Donc,
les gens se rendent compte qu'il faut moderniser l'entreprise, les travailleurs
s'en rendent compte, les chefs d'entreprise s'en rendent compte. Si on refuse
ça, à terme, les entreprises périclitent. C'est pour ça qu'on a dit qu'on
voulait donner cette impulsion-là, avec 700 millions de dollars, pour
accompagner les entreprises dans les trois prochaines années.
Et je pense qu'il y a une volonté, et c'est
pour ça que, quand je parle de mobilisation, c'est la Fédération des chambres
de commerce du Québec, c'est les Manufacturiers et exportateurs du Québec, c'est
la société... sous-traitance industrielle du Québec, c'est Investissement Québec,
c'est tous les acteurs, le fonds de la FTQ, mis ensemble, qui disent :
Effectivement, il faut qu'on se prenne en main. Et je pense que les
résultats... on commence à voir les résultats de cette mobilisation, du climat
qu'on est en train de créer et qui va se poursuivre.
Mme Crête (Mylène) : Ce que
j'entends, entre les lignes, c'est que souvent les manufacturiers récalcitrants
sont des manufacturiers dont le siège social est à l'extérieur.
Mme Anglade : Pas
nécessairement. Vous avez de belles entreprises aussi, qui sont ici installées
depuis fort longtemps, qui investissent dans leurs infrastructures. Pensez
simplement à Ericsson, pensez simplement à Pratt & Whitney. Je veux dire,
il y a plusieurs entreprises ici qui sont des sociétés étrangères qui
investissent dans leur... Et notre rôle, c'est de nous assurer de créer ce
climat-là, et pour les sociétés étrangères qui sont ici et pour les entreprises
québécoises, et d'avoir ce bon équilibre. Donc, les entreprises québécoises
sont fondamentales également, mais c'est un équilibre à trouver.
M. Leitão : Peut-être, si je
peux ajouter une chose, et c'est extrêmement important, ce que Dominique vient
de mentionner, et à la base de tout ça, dans ce processus de décision si une
entreprise va investir ou pas, il faut avoir la volonté, bien sûr, mais, à la
base de tout ça, il y a la confiance, et la confiance part du fait que, dans
une juridiction, dans un État, les finances publiques sont en ordre. Encore une
fois, il ne faudrait pas sous-estimer l'importance d'avoir remis la maison en
ordre et de l'influence que cette action-là a sur la confiance des entreprises
et leur désir d'investir et de moderniser.
M. Hicks (Ryan) : Just on the employment numbers, the lower
rate of unemployment, and the growth in jobs, how do you make sure that you
protect Québec in that tendency
from external factors, so global factors and global trends that could affect?
M. Leitão : Well, global trends, we can never fully protect any jurisdiction
from what goes on, particularly since, in the case of Québec, our economy is
very open and very open to the world. Therefore, we need to continue to have
access to global markets, so, for us, international trade. And, you know, the fight against protectionism is very important.
So that's one way in
which we can contribute to continue the job creation. Also, I go back to what
I've just said in French, it is also very important for us to make sure that we have public finances well in order and so as to give a good incentive for businesses to invest
in our economy. When they think, well, should I invest here or should I invest
there, if here is a place where public finances are in order, and you have a
government there is fully active in promoting international trade, I think
that's a good place to invest.
M. Hicks (Ryan) : And just on this, the factory that closed, the Christie factory, was there ever any exchange between the company and the Québec Government on how maybe the Québec Government could help with
innovative manufacturing?
Mme Anglade :
Never, and there isn't…
M. Hicks (Ryan) : They never came.
Mme Anglade :
They never came, and there was no openness whatsoever when we talk to the
company yesterday or today to think about alternatives. And the first one to say : Let's look at alternatives, let's look at
different options…
And, you know, as I said,
you have good corporate citizens, and you have not so good corporate citizens,
and I think this company falls into the second category.
When you decide that you are going to layoff people one month before Christmas,
when you decide that you're not going to communicate with your employees, when
you decide that you don't want to investigate what the opportunities are, I
don't think it falls into the category of good citizenship from a corporate set
point.
Now, our responsibility
is to make sure that we're going to have somebody working to find maybe another
company that would be interested in taking the site, working with the people on
the grounds. So we already have identified somebody on our team that is going
to be working to see if we could find somebody interested in taking over the
manufacturing site. That is what we're investigating right now.
M. Hicks (Ryan) : So someone who will help help take… who will takeover the
manufacturing site or who will find them jobs?
Mme Anglade :
Oh! no, no, no, who will take manufacturing site. Help them find jobs, this is my
colleague François Blais that is working with the company.
M. Hicks (Ryan) : And what are the things that you could… for example, if this
company had said : We need some help, what could…
Mme Anglade :
Bell Helicopter is a good example. They came to me and they said like : We
think that we are going reduce the number of people we have. And I said :
You know, stop that. Stop that. Come up with a project that's really out of
this world, and I'm going to consider it.
And within a few weeks
they were back in the office and they were saying :
Well, here's a project. We can bring back the 505 — that's a helicopter that's made in the U.S. — we could bring it back to Canada. Are you interested? I am
interested. I'm always open to projects that are really structuring the
economy, always, and they will always find an open dialog with me.
M. Hicks (Ryan) : Mr. Blais, is there anything that the QuébecGovernment can do
for these people who have been laid off?
M. Blais : Sure, sure. We have a law. We a have a law to protect people in
this institution and we will have the occasion to meet those workers just to
help them to find another work. So it's very important.
Des voix
: Merci.
(Fin à 9 h 49)