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Conférence de presse de M. Gilles Taillon, à titre de porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances

Rapport spécial du Vérificateur général visant à établir le solde budgétaire réel au 31 mars 2007

Version finale

Le vendredi 13 juin 2008, 12 h 08

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Douze heures huit minutes)

M. Taillon: Alors, mesdames messieurs, bonjour. Compte tenu de l'heure, et je sais vos exigences de tombée, on va faire ça vite, quelques brefs commentaires et ensuite questions.
Très heureux, ce matin, que le Vérificateur général ait déposé son rapport après plusieurs demandes de notre part. On se rappelle que, nous, au premier budget de ce nouveau Parlement, nous avions souhaité qu'on présente un vrai portrait de la situation financière. On avait commandé une Commission de l'administration publique sur ce dossier-là, la deuxième opposition avait suivi avec un peu de retard mais avait quand même embarqué avec nous, et nous avons ensuite, les deux oppositions, fait une motion pour avoir les véritables chiffres, nous les avons. Nous savons que la situation financière dans le fond présente, avant la réforme comptable, un déficit cumulé de 5,8 milliards de dollars.

On voulait avoir ce chiffre-là parce qu'on remet les compteurs à zéro avec la réforme comptable, je pense que la ministre vous l'a bien expliqué, mais on voulait savoir puis on voulait garder en trace quel était le véritable chiffre, on l'a. On sait que ce chiffre-là bien sûr vient alourdir la dette, hein, c'est très, très clair, c'est même écrit clairement dans les papiers de la ministre des Finances. Donc, on a un portrait clair maintenant. Dans ce contexte-là, vous allez me dire qu'est-ce qu'on fait après pour s'assurer qu'on ne retombe pas dans ce vice de l'endettement indu? Pour nous, il est très, très clair que nous allons appuyer 85. Nous pensons, à partir de là, qu'il y a... une fois bien connu que le compteur est remis à zéro puis que notre dette a augmenté, on repart, on va suivre ça.
Nous allons donc adopter... si le projet est appelé, voter pour le principe de 85. Mais nous allons proposer un amendement pour nous assurer qu'on garde une trace constante sur la situation, un amendement qui avait été recommandé par la Commission de l'administration publique, dont je vous parlais tantôt, qui avait dit: Il faut faire la lumière claire, un amendement qui viserait à ce que les comptes publics du gouvernement, vérifiés par le Vérificateur général, soient déposés au moins sept jours à l'avance, avant leur reddition publique, de telle sorte qu'on puisse faire les ajustements, comprendre les ajustements et vous assurer, assurer le public au niveau de l'information que les livres sont clairs, qu'on est bien en déficit zéro. Alors, voilà notre position. Messieurs.

Le Modérateur (M. Antoine Robitaille): Alexis.

M. Deschênes (Alexis): M. Taillon, même avec l'application du projet de loi n° 85, ça n'empêchera pas le gouvernement d'accumuler des déficits sur des périodes données, à moins que je ne comprenne pas, mais j'ai l'impression qu'on va la rendre plus rigoureuse, la Loi sur l'équilibre budgétaire. Mais, déjà...

M. Taillon: Mais, en fait, ce qui serait souhaitable en finances publiques, c'est qu'on n'en ait pas, de déficit cumulé, si on est en équilibre budgétaire. La dette, elle, peut augmenter mais la dette va augmenter les projets qui sont des projets d'immobilisations qu'on peut capitaliser, des projets d'infrastructures. Mais le problème qu'on a ici et qu'on voit bien, c'est que notre dette augmente à partir de dépenses d'épicerie ou d'imputation de frais qui ont été arrêtés avec le dernier budget, qui venaient... qu'on finançait par la dette générale, les immobilisations d'Hydro-Québec.
Donc, si on arrête ces deux éléments-là, plus de dette d'épicerie, plus de déficit cumulé donc au niveau des opérations et pas de financement de la dette d'Hydro, on va avoir une augmentation de la dette mais qui va être strictement celle qui représente les immobilisations du gouvernement. Et, comme les réseaux sont maintenant intégrés, on va avoir un vrai portrait de la situation. Donc, les déficits cumulés ne devraient pas augmenter.

M. Deschênes (Alexis): Non, mais le projet de loi n° 85, en quoi est-ce qu'il va empêcher qu'il y ait... que la dette augmente à partir des dettes d'épicerie?

M. Taillon: Bien, parce que le projet de loi n° 85 vient statuer qu'il faut que le budget soit en équilibre, qu'il n'y a pas possibilité de faire le type de trafic qu'on a fait là.

M. Deschênes (Alexis): Mais il n'y a pas une loi qui dit justement qu'il faut que le budget soit équilibré, depuis 1985?

M. Taillon: Oui, bien, c'est parce qu'on se rend bien compte que c'est une loi qui est passoire, hein? Je l'ai dit ce matin, en Chambre. La loi était mal formulée, mal foutue. Et il n'y avait aucune discipline permettant de contrôler. Les comptes publics étaient déposés le matin même. Vous le savez, vous receviez une brique de documents, comme nous, 10 minutes avant de les rendre publics. Donc, on ne pouvait rien voir là-dedans. On vous dit: Si on a les deux conditions - le libellé de 1985 et une bonne reddition de comptes sur les comptes publics, les états financiers - on va être en mesure d'avoir le portrait juste, et ça va constituer une incitation au gouvernement à dépenser selon ses moyens. C'est ça, l'objectif.
Parce qu'en réalité ce qu'il faut bien réaliser, que ce soit l'un ou l'autre des gouvernements qui ont occupé des fonctions du Québec depuis quelques années, hein, on a vécu au-dessus de nos moyens. Ou on n'est pas allés chercher assez de revenus - ce n'est pas ce que l'on souhaite - ou on n'a pas fait le ménage dans les dépenses. Ces cumuls, là, ces déficits cumulés, c'est strictement parce qu'on a vécu au-dessus de nos moyens.

Le Modérateur (M. Antoine Robitaille): Kevin.

M. Dougherty (Kevin): ...Mr. Taillon, you know, I'm thinking, using a car analogy, you know, it's like you have the odometer, and you set your odometer back at zero and you pretend you have this car...

M. Taillon: Yes.

M. Dougherty (Kevin): ...it's got a lot of mileage but you're pretending it doesn't. You know, is that...

M. Taillon: No, no...

M. Dougherty (Kevin): Is that ethical?

M. Taillon: No, no, no. It's not ethical. You're perfectly right. We put the odometer to zero, but we know that we have a deficit - a real deficit - of $5.8 billion, O.K.? We have a debt, we have on our credit card, $5.8 billion, but we are on a new wave, but we have a debt.

M. Dougherty (Kevin): And Mme Jérôme-Forget talked about, you know, in the past, for every $1 revenue, we've spent $1.10. And, going forward, she says: We can't do that. How do you do that?

M. Taillon: Well, they have to cut spending. They have to do this job. We proposed some cuts in the last budgets. And we're afraid of the results for the next budget, because the Minister announced some spending cut, but we thought that it's unrealistic, what she proposed. We'll see. But now, we're in a position to see the reality. Thank you.

M. Deschênes (Alexis): ...en français. Là, ce que vous dites, là, donc, c'est qu'il faut que le gouvernement du Québec réduise ses dépenses. Il faut changer la façon de faire, il faut dépenser moins.

M. Taillon: Bien oui, c'est clair, là. Écoutez, ce que ça prouve, là, c'est qu'on a toujours vécu au-dessus de nos moyens. C'est un déficit cumulé mais qui cumulait 600 millions, 700 millions à chaque année au-delà de ce qu'on avait. On prétendait être en équilibre budgétaire mais on ne l'était pas. C'est ça que ça vient dire. Et je vous rappelle que c'est ce que nous avions dit. Maintenant, c'est clair qu'il faut admettre que la ministre des Finances s'est rangée à notre argumentaire à l'effet qu'il fallait régler les règles comptables, faire en sorte - je m'excuse du «règles » et «régler», là, mais faire en sorte - que les règles comptables respectent les principes et maintenant qu'on puisse voir clair. Je veux dire, elle doit faire un dernier petit pas pour nous assurer que c'est vrai qu'elle dépose ses comptes publics à date fixe et en avance pour qu'on puisse les analyser.

Le Modérateur (M. Antoine Robitaille): C'est beau. Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 16)

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