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Point de presse de M. Maxime Arseneau, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'agriculture, de pêcheries et d'alimentation

Version finale

Le mardi 9 septembre 2008, 14 h 02

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures deux minutes)

M. Arseneau: Bien, écoutez, bonjour à vous tous. Écoutez, on évalue que la situation est suffisamment sérieuse et inquiétante, actuellement, sur la question de la Listeria et des fromages pour qu'on s'interroge, qu'on pose des questions aussi, et finalement ce qu'on constate, ce qu'on se dit, c'est que l'attitude actuellement du ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec dans le dossier, dans le fond, nuit actuellement à la réputation des fromages du Québec et, je dirais, mine la confiance des consommateurs en ce qui concerne la qualité des fromages produits au Québec. Et ce qui nous amène à dire ça, c'est quand on regarde l'opération de la fin de semaine. En fait, c'est une opération musclée, une opération vraiment forte que le MAPAQ... qui a été autorisée par le ministre assurément dans les fromageries du Québec. Et ces mesures drastiques de la fin de semaine, de deux choses l'une, ou bien le MAPAQ avait suffisamment d'inquiétude, d'indices, voyait suffisamment de risque pour commander une telle opération... Et c'est sûr que, nous, là-dessus, et, je tiens à le préciser, on ne fera aucune concession, aucun compromis sur la sécurité alimentaire. Mais, ceci étant dit, ça signifie que le MAPAQ voyait suffisamment de risque pour commander une telle opération. Et, à ce moment-là, la question qui saute au yeux, c'est: Pourquoi le ministre n'a-t-il pas pris la décision d'imposer un test avant la sortie des fromages... des stocks de fromage des fromageries si le risque était si important et si cette décision était aussi importante? Alors, la question se pose: Pourquoi pas un test à ce moment-là avant la sortie?
Et dans le fond ce qu'on constate, c'est que cette attitude du ministre - puis le fait qu'on ne l'entende pas aussi, hein; cette attitude du ministre - laisse se développer, au Québec, une situation de crise de confiance qui affecte les consommateurs et qui affecte un secteur de l'industrie agroalimentaire du Québec extrêmement important. Le secteur laitier est extrêmement important au Québec, tout le monde le sait. Et le secteur des fromages, c'est le seul secteur agricole au Québec qui va bien constamment depuis un certain nombre d'années, qui est en progression. C'est très important. On a le meilleur plateau de fromages en Amérique du Nord. Et donc on se dit: Qu'est-ce qui va se produire? On en entend parler, et les consommateurs, enfin les producteurs, tout le monde est inquiet. Puis on dit: Qu'est-ce que le ministre attend pour assumer le leadership, rassurer les gens, asseoir cette industrie, prendre des mesures pour corriger les dégâts qui résultent du geste intempestif qu'on ne nous a pas tout à fait expliqué encore de la fin de semaine dernière?

M. Boivin (Mathieu): M. Arseneau, vous parliez d'imposer des tests appropriés avant la mise en marché des fromages. Il faudrait vérifier chaque meule avant qu'elle se retrouve sur le...

M. Arseneau: Un lot. Dans chaque fromagerie, tu imposes un test dans le lot de fromage avant qu'il soit mis en marché. Pas nécessairement chaque meule, mais un lot de meules qui est produit. On sait qu'il va en affinage un certain nombre de jours, et, avant de le mettre en marché, on pourrait imposer ça.
Moi, je ne le sais pas, là, je ne le sais pas, mais je dis: Si le ministre a commandé une telle opération, en fin de semaine dernière, avec les conséquences que ça a, si c'était justifié, s'ils avaient suffisamment d'éléments, suffisamment de risques qu'ils voyaient, pourquoi à ce moment-là ne pas prendre cette décision? Bon.

M. Nadeau (Rémi): Mais, M. Arseneau, il y a une chose qui entre un petit peu en contradiction, c'est que le MAPAQ dit que ce qu'ils craignent, ce sont les contaminations croisées. Donc, par exemple, un couteau qui a servi à couper un fromage contaminé contamine un fromage qui arrive et qui n'était pourtant pas contaminé. Donc, ce que vous dites, de vérifier les fromages à la sortie de l'usine, ça n'empêcherait pas qu'ils soient contaminés plus tard chez un détaillant. Donc, il me semble que c'était pour ça, le bien-fondé de l'opération, vous ne trouvez pas?

M. Arseneau: Non, je ne crois pas parce que, si on s'assure que tous les fromages dans les lots qui sont produits dans les fromageries sont testés avant d'être mis en marché, on ne pourra pas avoir cette contamination croisée dans les comptoirs de fromage. S'il y a eu des contaminations croisées qui font qu'ils nous sortent une liste de 300 points de vente de fromage depuis le 5, c'est à cause probablement de la contamination croisée. Mais, si tous les fromages sont testés avant de sortir, il ne pourra pas y avoir de contamination croisée pour les autres.

M. Nadeau (Rémi): Mais comme là le mal est déjà fait, donc il ne fallait pas justement... Le mal est déjà fait, il y a déjà eu des fromages contaminés dans les comptoirs des détaillants. Donc, il est un peu trop tard, il fallait intervenir comme ça a été le cas...

M. Arseneau: Oui, mais là il faut repartir. Voilà pourquoi nous demandons où est le ministre actuellement, parce qu'il faut qu'il s'assoie avec cette industrie-là, il faut qu'il s'assoie avec les intervenants pour repartir, repartir, relancer cette industrie. À ce moment-là, à partir de quand on aura l'assurance que les fromages, la sécurité alimentaire est assurée? À partir de quand? Parce qu'on nous dit que les tests ne sont pas terminés. Alors, à ce moment-là, il s'agit de décréter des mesures ou des façons que le ministre doit trouver. Moi, ce que je questionne aujourd'hui, c'est qu'il est en train de se développer une situation de crise qui vient d'une opération qui s'est faite la semaine dernière. La sécurité alimentaire, c'est extrêmement important, et ça, on ne fera jamais de compromis là-dessus. Par contre, il faut qu'on nous arrive avec des façons de travailler qui soient explicables, comprenables, qui d'un côté rassurent les consommateurs sur la qualité des fromages québécois, et après ça, bien, il faudra que le ministre évalue les dégâts, vous savez.

Le Modérateur: Tommy Chouinard et ensuite Marie-Andrée.

Mme Brassard (Marie-Andrée): La loi actuelle n'oblige pas les producteurs de fromage à faire des tests de Listeria. Est-ce que vous demandez que la loi soit modifiée pour qu'on impose de tels tests?

M. Arseneau: Moi, je pose la question parce que le ministre actuellement, il gère la loi du MAPAQ qui dit que la façon de procéder au MAPAQ, c'est en fonction des risques. Quand on regarde l'opération de la fin de semaine dernière, le ministre a jugé que les risques étaient suffisamment grands pour commander une telle opération. Alors, nous, on dit: Avec les résultats que ça a, une telle opération, avec les conséquences que ça amène et qu'on voit aujourd'hui, pourquoi n'a-t-il pas décidé de prendre des mesures qui auraient pu aller dans le sens que vous proposez? Mais, moi, je ne suis pas ministre, madame.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Est-ce que vous souhaitez des modifications à la loi, comme opposition?

M. Arseneau: Pardon?

Mme Brassard (Marie-Andrée): Comme opposition, est-ce que vous souhaitez des modifications à la loi pour faire en sorte que les producteurs de fromage soient obligés de faire régulièrement des tests de Listeria?

M. Arseneau: Moi, comme opposition, je vais vous dire, on évalue que ce secteur industriel est un secteur extrêmement important. C'est un des secteurs, dans le secteur laitier, qui va le mieux. On a essayé d'évaluer les chiffres et les retombées, etc., vous savez, pour l'industrie des fromages au Québec, le secteur laitier, c'est 3,6 milliards de dollars à peu près, et quand on regarde les volumes de retombées et de vente pour les fromages, ça frise les 1,8 milliard au Québec. Alors, quand on parlera de coût, quand on évalue le coût des tests, et tout ça, il faudra mettre ça en perspective. Mais, nous, on dit: On a là un secteur qui allait bien, et là ce qu'il faut faire, c'est prendre des mesures pour rétablir la confiance des consommateurs et s'assurer que la sécurité alimentaire est vraiment une chose sur laquelle on peut se fier au Québec et, quand on va exporter nos fromages, que les consommateurs peuvent avoir confiance aux fromages québécois. Ça, c'est quelque chose à laquelle on a travaillé avec force, comme opposition, quand on était au pouvoir.
Maintenant, il y a un gouvernement qui est là et il y a un ministre qui est là.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Vous ne répondez pas à ma question.

M. Arseneau: Pardon?

Mme Brassard (Marie-Andrée): Vous ne répondez pas à ma question.

M. Arseneau: Mais vous me demandez si, moi... Moi, pour répondre à votre question, à la fin, là, je vous dis: Nous, on va appuyer toute mesure raisonnable qui aura pour effet de faire les deux choses que je vous mentionne: assurer la sécurité alimentaire des Québécois, sur laquelle on ne fera jamais de compromis, puis on a pris les mesures les plus drastiques, nous, quand on était là. On a mis des argents pour les normes les plus sévères en ce qui concerne les normes HACCP, par exemple. Puis on va appuyer toute mesure qui va, un, faire que la sécurité alimentaire des produits agricoles québécois soit quelque chose sur lequel on peut se fier, puis s'il faut aller jusque-là, on verra, mais, oui, il faut que le ministre actuellement nous donne l'heure juste puis qu'il nous démontre qu'il sait où est-ce qu'il s'en va; ce n'est pas le cas actuellement.

M. Chouinard (Tommy): Vous avez dit tout à l'heure: réparer les dégâts causés par cette opération musclée. Est-ce que le gouvernement devrait dédommager les producteurs de fromage qui subissent les contrecoups, là, de cette publicité négative causée par ça?

M. Arseneau: C'est difficile de dire est-ce que le gouvernement devrait dédommager les producteurs. Là, là, on va travailler... D'abord, il faut que le ministre nous dise si, sa méthode, c'est la bonne méthode encore. Est-ce qu'il a modifié sa méthode? Est-ce qu'il est encore en fonction des risques...

M. Chouinard (Tommy): Dédommagé ou pas?

M. Arseneau: Bien, ça s'est déjà vu, à terme. Quand on aura rassuré les consommateurs puis quand on aura dit: Bon, maintenant... Il faut que le ministre s'assoie pour relancer cette industrie actuellement qui s'interroge. Il faut voir les producteurs, ils ne savent plus à quel saint se vouer, ils ne savent plus où aller. Et il y a des sous là-dedans. Il y a de l'argent. Est-ce que ça commandera de l'aide, là? On s'assoira, puis on verra, puis on appuiera toute mesure raisonnable. Mais ça s'est déjà fait.

Mme White (Marianne): M. Arseneau, est-ce que vous êtes en train de nous dire que le gouvernement a fait preuve de zèle en fin de semaine...

Journaliste: ...sont allés trop fort?

Mme White (Marianne): ...qu'ils sont allés trop vite, trop loin?

M. Arseneau: Le problème que nous avons, le problème que j'ai, c'est: on n'est pas en mesure d'évaluer ça parce qu'on n'a pas toutes les informations. Mais il y a quelqu'un au MAPAQ, quelqu'un au gouvernement qui doit avoir toutes les informations. Moi, ce que je sais, c'est que, le MAPAQ, il travaille en fonction des risques encourus. Et plus le risque est grand, plus l'inspecteur va aller souvent dans les endroits où on fait de la transformation alimentaire et de la production alimentaire. Donc, ça signifie que le MAPAQ a évalué que le risque était suffisamment grand pour faire cette opération.
Si ce n'est pas ça, s'il a changé sa méthode, il faudra, à ce moment-là, l'évaluer. Est-ce que c'est du zèle? Je ne le sais pas, mais ce qu'il faut comprendre, c'est que cette opération musclée d'envergure, elle a les conséquences qu'on constate aujourd'hui, c'est-à-dire: le consommateur n'est pas plus rassuré. Il y a 300 points de vente où tu t'interroges... où tu ne dois pas aller consommer du fromage québécois, puis la population elle-même est incertaine, et ça nuit à cette industrie. Ça, c'est certain.
Mme White (Marianne): Est-ce qu'il ne faudrait pas prendre plus de précautions que pas assez à ce moment-là? Dans une crise comme celle-là, les gens ont peur de manger du fromage. Ils disent alors: Si on ne prend pas de chance, on attend trop avant d'en retirer certains, peut-être qu'il y a d'autres cas qui vont suivre. Alors, à ce moment-là, il aurait fallu attendre avant d'agir ou bien... Est-ce que vous trouvez que le gouvernement est allé trop vite, là?

M. Arseneau: En fait, c'est qu'il faut que le gouvernement nous indique, par les positions qu'il prendrait, en regard de l'opération qu'il a faite en fin de semaine, c'est quoi que ça a donné, cette opération-là, en fin de semaine.

Mme White (Marianne): On ne le sait pas encore...

M. Arseneau: C'est quoi, l'opération que ça a... le résultat de ça? Le résultat net, c'est que la situation est plus grande, parce que les gens n'ont pas plus confiance dans les fromages. Qu'il nous dise d'où ça vient, sur quoi ça repose, sur quoi c'est basé, ça. C'est un communiqué de la Santé publique. Alors, il faut que le gouvernement rassure. Puis, si c'est la bonne direction, si c'est la bonne direction, bien qu'il nous indique maintenant qu'est-ce qu'il va prendre, qu'est-ce qu'il va ajouter, et comment cette situation de crise va se résorber.

M. Boivin (Mathieu): Vous, vous dites que, comme le gouvernement ne donne pas toute l'information, bien, avec l'information que vous avez, il a réagi trop fort puis il a fait du tort?

M. Arseneau: Bien, c'est certain que, sur la question de la confiance des consommateurs en ce qui concerne les fromages québécois, je ne pense pas que ce soit réglé encore. Puis, en ce qui concerne les torts à l'industrie, bien là il faut regarder, il faut écouter, il faut entendre, il faut aller voir les producteurs. Il faut écouter les gens, puis vous allez voir qu'ils sont très inquiets, puis ça coûte beaucoup de sous. Puis, on peut bien dire que le test, le prétest... Moi, je ne veux pas prendre de décision à la place du ministre, mais je demande à entendre le ministre là-dessus puis qu'il réponde à ces questions-là : Pourquoi pas le test avant? Est-ce que c'est une question de coût? À ce moment-là, il faut mettre en perspective le coût d'un test avant que le fromage sorte et les dégâts collatéraux que ça fait à une industrie qui rapporte...

Mme Brassard (Marie-Andrée): Concernant les coûts justement, une des raisons pour lesquelles les fromagers ne le font pas souvent, le test de la Listéria, c'est qu'il est très coûteux, et il y a des producteurs qui soulèvent la possibilité que le Québec se dote d'un laboratoire commun qui permettrait à toutes ces petites fromageries artisanales d'acheminer les tests. Donc, ce serait moins coûteux. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

M. Arseneau: Bien oui. Ça, c'est une solution raisonnable. Nous, tout ce que c'est qui pourrait être raisonnable... Bon. Les fromagers ne le font pas toujours parce que, un, ils ne sont pas obligés, puis, deux, parce qu'effectivement ce sont des coûts. Mais, si c'est là qu'il faut aller pour rassurer la population quant à la qualité des fromages qui sont produits au Québec, bien c'est au ministre à nous prouver le contraire ou que, plutôt, c'est dans cette direction-là qu'il faut aller.
Mais actuellement, avec les informations que nous avons, on ne sait pas où est-ce qu'on s'en va parce que le ministre, il ne dit rien. Il ne donne pas d'indication, on ne l'entend pas, puis, moi, je dis que cette attitude-là actuellement, ça ne rassure pas les consommateurs, et ni sur la sécurité alimentaire ni sur la qualité des fromages, et surtout ça nuit aussi à l'industrie.

Mme Brassard (Marie-Andrée): ...congé de maladie, là...

M. Arseneau: Pardon?

Mme Brassard (Marie-Andrée): Vous savez très bien qu'il a subi une intervention chirurgicale et qu'il ne peut pas parler publiquement.

M. Arseneau: Bien, il y a le gouvernement, il y a le gouvernement. Je suppose qu'il y a quelqu'un qui assure les dossiers au MAPAQ actuellement.

M. Nadeau (Rémi): Monsieur, avez-vous l'impression aussi en fait que M. Lessard, depuis le début, ne pilote pas vraiment le dossier, que ce sont des gens du ministère qui gèrent la crise et que lui est un peu en spectateur par rapport à ça, là?

M. Arseneau: Il y a du mou, c'est ce que je constate actuellement. Le gouvernement n'assume pas son leadership. Moi, je ne fais pas de cas personnel sur des individus, je dis: Le gouvernement actuellement doit assumer du leadership dans cette question-là. Et c'est vrai. C'est vrai qu'on n'entend pas, on ne sait pas trop et est-ce que ...
Moi, je connais les gens du MAPAQ, parce que j'ai beaucoup d'estime pour les gens qui sont là et je sais qu'il font un travail consciencieux et considérable, ce n'est pas ça qui est en cause, ce qui est en cause, c'est: Est-ce que les décisions qui ont été prises étaient les bonnes décisions? À ce moment-là, il faut démontrer pourquoi et, oui, et comment, et sinon, bien, il faut s'asseoir et décider des mesures qu'on prend, et puis après ça tout le monde va dans le même sens.
Mais il y a deux choses là-dedans: d'abord, la sécurité alimentaire, la qualité, s'assurer que les gens peuvent être rassurés quand ils consomment les fromages qui viennent de l'île aux Grues, ou des Îles-de-la-Madeleine, ou de partout au Québec. Et ça, c'est fondamental, et ça, on ne fera pas de compromis là-dessus. On ne veut pas, là, que le MAPAQ ne fasse pas son ouvrage, ce n'est pas ça qu'on dit. Mais, d'un autre côté, si les mesures qui sont prises n'atteignent pas le résultat de rassurer les gens, ça fait plus de tort que ça aide, et le tort, il est chez les producteurs, chez les fromagers.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Et, si les mesures prises ont fait en sorte qu'on a évité que certaines personnes soient affectées par la maladie, c'était justifié, cette opération-là?

M. Arseneau: Mais sur les 300, c'est parce qu'on n'a pas terminé... bien, je ne dis pas qu'on ne devait pas, mais on pouvait prendre une mesure plus drastique, là. Qui nous dit qu'il n'y aura pas d'autres points de vente ou qu'il n'y aura... Parce que la Listéria, semble-t-il, il y en a eu ou il y en a très... que ça revient, puis etc. Mais là c'est sûr qu'il y a une situation de crise. Il y a quand même, là, des gens qui ont souffert de ça, il y a des suites, il y a des conséquences. On ne peut pas dire que c'est sans conséquence, là, ce qui se passe actuellement.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Je comprends, mais si l'opération de samedi visait à éviter que des gens contractent la bactérie et soient malades, est-ce que, selon vous, c'était justifié en fonction de cette...

M. Arseneau: Bien, c'est sûr qu'il faut s'assurer qu'il n'y ait pas d'autres personnes qui tombent malades suite à la Listéria. Mais ça, c'est la base, c'est fondamental. Mais la question qui vient après, c'est: Est-ce que cette mesure est suffisante? Est-ce que c'est la bonne mesure? Est-ce que c'est la mesure adéquate à prendre? Est-ce qu'il n'y aurait pas d'autres...
La question, c'est celle-ci: en fin de semaine, il y a eu une opération commandée par le MAPAQ qui est une opération musclée, une opération d'envergure, et on se demande... c'est la question que je pose au gouvernement: Est-ce que cette opération... plutôt que de la commander, n'aurait-il pas été plus utile de prendre une mesure qui aurait assuré de façon définitive que les fromages qui sortent des fromageries du Québec atteignent 100 % en ce qui concerne la sécurité alimentaire?

Mme Biron (Martine): Mais vous pensez à quoi, comme mesure?

M. Arseneau: Bien, c'était le test, c'était un prétest peut-être. Mais je ne dis pas... Je pose la question, madame, mais je ne suis pas le seul à la poser, cette question du test, avant que les fromages sortent de la fromagerie du Pied-De-Vent ou d'autres.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Oui, mais à partir du moment où on avait découvert la bactérie dans deux fromageries... On l'avait découvert, donc j'imagine que le ministère s'est dit: Bon, bien, elle va se retrouver... elle est potentiellement présente chez les 300 détaillants; par conséquent, on doit retirer tous les fromages parce qu'ils auraient pu être contaminés par ces deux fromages qui avaient été identifiés, non? Ce n'est pas une justification, ça?

M. Arseneau: Mais est-ce que c'est suffisant, ça, pour rassurer? Est-ce qu'on sait à 100 % que c'est ça, et que c'est seulement ça, et qu'on a circonscrit le problème? Est-ce qu'on est sûr de ça? Ce n'est pas certain à matin, on fait encore des analyses, on fait encore des tests. Vous comprenez? Alors, c'est ça, la question qu'on pose, c'est celle-là, parce que les dommages qui sont faits à cette industrie, ça va être difficile à ramener. Et, si ça n'a pas ramené la confiance des consommateurs, bien, on est dans le trouble.

Le Modérateur: Merci.

(Fin à 14 h 22)

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