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Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Le vendredi 13 janvier 2017, 10 h 45

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures neuf minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde! Vous comprendrez que c'était un incontournable pour moi de venir à votre rencontre en apprenant ce matin, par la voie des journaux, comment l'argent des fonds publics est utilisé par le Parti québécois. Alors, je vais être brève. Je pense qu'il est essentiel que la présidence de l'Assemblée nationale mène une enquête, à savoir… bien là, comment ça se passe dans tous les partis, au Parti québécois, mais dans tous les partis, qu'on ouvre les livres. Donc, la demande que la CAQ fait, on l'appuie pleinement et on va y contribuer aussi. C'est sûr qu'on n'a pas de bureau de whip, mais on a des budgets de députés. Alors, ça inclut ça, et, dans ce sens-là, on est très à l'aise.

Mais ça nous a soulevé un certain nombre de questions, notamment en apprenant, par la voix de certains de ces employés-là du Parti québécois, qu'ils ont contribué à la course à la chefferie, au niveau des partielles. Alors, on souhaiterait aussi que le DGEQ vise de façon un peu plus pointue les dernières partielles qui ont eu lieu. En fait, il y en a eu, je pense, une quinzaine, de mémoire, depuis le début de la législature. Et donc on souhaite que le DGEQ aille investiguer dans le sens des demandes.

Il y a quelque chose aussi qui m'a préoccupée, on sait que, dernièrement, le chef du Parti québécois a annoncé qu'il avait embauché des gens, notamment M. St-Pierre Plamondon, Mme Abitbol, pour différents mandats. Alors, bien là c'est inquiétant. Alors, est-ce que l'argent avec lequel sont payés ces gens-là, c'est de l'argent de nos fonds publics ici, à l'Assemblée nationale? Est-ce que leur port d'attache est ici, à l'Assemblée nationale? Est-ce qu'ils vont faire — il appert que oui — du travail partisan avec de l'argent public mais de l'argent qui est dévolu pour leur travail, du travail à l'Assemblée nationale? On aimerait ça que ça aussi, ce soit regardé.

Ce qu'on s'est rendu compte dans le peu de temps de recherche qu'on a eu, c'est que, dans le fond, il y a un enjeu. C'est que, quand le monde se met les mains dans le bol de même, là, c'est parce que ce n'est pas transparent. Essayez d'avoir — puis vous en savez quelque chose, vous, les journalistes — les données sur comment sont gérés les budgets, les budgets des différents cabinets, que ce soit le chef, leader et/ou whip, et vous allez voir que la loi de l'accès à l'information ne vous permet pas ça, sauf si, bien sûr, les gens vous en donnent l'autorisation.

Alors, pour nous, quatre demandes simples : on appuie celle faite par la CAQ face à l'Assemblée nationale; on veut que le DGE enquête au niveau des partielles qui ont eu lieu depuis cette législature ainsi que les courses à la chefferie; et, dans les mandats pour M. St-Pierre Plamondon et Mme Abitbol, qu'on s'assure d'où sont pris les argents pour financer ces personnes-là; et finalement rendre les budgets des différents cabinets accessibles à la loi par la loi d'accès à l'information.

M. Croteau (Martin) : Est-ce que vous soupçonnez que cette situation ait pu donner un avantage indu au Parti québécois lors des dernières élections partielles?

Mme Massé : Bien, c'est clair qu'à partir du moment où tu as des employés rémunérés à temps plein pour faire un travail soit préparatoire ou soit durant, inévitablement, ça crée un avantage. Et mon collègue Amir Khadir ne cesse de répéter que, lorsque — et, s'il était là aujourd'hui, il vous le dirait — les anciens partis ont soit de l'argent recueilli de façon... par les prête-noms, etc., et qui avantage durant les périodes électorales parce que les budgets sont beaucoup plus élevés, bien, il en est de même si ce n'est pas de l'argent mais bien des personnes, donc du temps-personne, qui sont payées pour faire un travail qui n'est pas le travail qu'on attend d'eux avec cet argent-là. Et je pense que, là, il faut être clair. C'est-à-dire que, oui, quand on est un parti politique, on fait du travail partisan, et c'est d'ailleurs pourquoi les partis politiques existent, mais, lorsqu'on est député, on est en fonction de parlementaire. Et c'est cet argent-là qui, à mon sens, est très mal utilisé par le Parti québécois, en fait, qui va contre les règles de l'Assemblée nationale. C'est inacceptable.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, selon vous, il y a vraiment une distinction entre le travail partisan et le travail parlementaire?

Mme Massé : Oui, dans le sens de… un parti politique, sa raison d'être, c'est de vendre ses idées. Un député, sa raison d'être, c'est de faire soit une législation, soit étudier les budgets de l'État. C'est deux rôles complètement différents. Et, quand nos budgets... parce que de plus en plus on a souhaité collectivement que les partis politiques reçoivent le financement public, hein, donc, nos argents de partis politiques sont de plus en plus publics, financés par le public. Je veux dire, ça, c'est une chose et c'est parfait, mais, lorsque l'Assemblée nationale me donne à moi, comme députée, un budget pour que je puisse faire opérer mon bureau, bien, ce n'est pas pour que je puisse faire opérer mon parti politique, c'est pour que je puisse faire opérer mon bureau de comté.

M. Bovet (Sébastien) : Est-ce qu'il y a détournement de fonds?

Mme Massé : À quelque part, oui parce que cet argent-là, son objectif, il est de soutenir… bon, dans ce cas-là, on parle du cabinet du whip. C'est sûr que ce que je comprends — parce que vous comprendrez qu'à Québec solidaire on n'a pas encore de cabinet de whip puisqu'on n'est pas encore un groupe parlementaire, ça va venir, mais ce n'est pas le cas — c'est que, lorsque cet argent-là est mis au service de l'organisation, par exemple, du premier groupe d'opposition, ou du deuxième, ou même du gouvernement au pouvoir, cet argent-là, il vise à faciliter le travail ici, au parlement, et non pas du parti politique à l'extérieur du parlement.

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce que tous vos employés, vous, de Québec solidaire, sont soit basés ici — ceux rémunérés par l'Assemblée nationale — ou dans le bureau de circonscription?

Mme Massé : Absolument. Absolument. On a six employés ici, à l'Assemblée nationale, ils sont tous là, le service de recherche, oui.

M. Bovet (Sébastien) : Est-ce que vous les appelez agents de liaison?

Mme Massé : Non. Bien non! Alors, nous, on a soit de la coordination — dans les quarts de métier, si je peux dire ainsi, les quarts d'emploi — on en a au niveau média et on en a au niveau recherche.

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, vous n'avez pas d'agent de liaison...

Une voix : ...

Mme Massé : Merci. Josée est enthousiaste, vous la connaissez? Alors, oui, Québec solidaire, le parti, a deux agents de liaison payés par le parti, qui, comme vous le savez, est en partie de l'argent public parce que le DGE redistribue et en partie de l'argent que nous levons nous-mêmes à coups de 100 $.

Mme Lajoie (Geneviève) : Qu'est-ce qu'ils font, vos agents de liaison?

Mme Massé : Bien, ils sont en contact avec les associations locales. Ils font un travail partisan, hein, définitivement. Ils s'assurent que les gens, dans leurs associations, ont ce qui est nécessaire pour répondre aux règles de la Loi électorale, ils s'assurent d'organiser un certain nombre d'événements, etc., des agents de liaison, et il y en a deux pour l'ensemble du parti.

M. Bovet (Sébastien) : À l'inverse, est-ce qu'ils viennent des fois donner un coup de main ici?

Mme Massé : Nos agents de liaison, non. Non, pas du tout, non. Merci beaucoup. Bonne fin de journée.

M. Bovet (Sébastien) : Est-ce que vous me permettez juste une dernière question?

Mme Massé : Allez-y donc.

M. Bovet (Sébastien) : Dans vos coordonnateurs, les gens des médias, les recherchistes, est-ce qu'eux font du travail partisan, des fois, pour le parti?

Mme Massé : Non. Quand les élections se déclenchent, par exemple, une élection générale, bon, bien, une élection générale, c'est peut-être... on va carrément les mettre en congé sans solde, carrément.

M. Bovet (Sébastien) : Ils sont retirés...

Mme Massé : Oui, oui, oui, exactement, parce que les règles sont claires. Alors, moi aussi, là, quand j'entends...

M. Bovet (Sébastien) : ...par le parti à ce moment-là?

Mme Massé : Par le parti si c'est des gens qui sont embauchés pour faire le travail qu'ils font, et certains ne sont pas embauchés pour faire du travail et, pendant un certain temps, ils vont soit rester ici pour accueillir les nouveaux solidaires qui arrivent, mais généralement ils se retrouvent... Écoutez, je n'ai pas ce fin détail-là, mais il me semble que les... là, on en a six, mais, à l'époque, on en avait quatre. Les quatre employés ont été sans solde durant tout le temps de la période de...

M. Bovet (Sébastien) : Sans solde de l'Assemblée...

Mme Massé : De l'Assemblée.

M. Bovet (Sébastien) : ...mais sous solde du parti?

Mme Massé : Du parti, exact. Merci.

(Fin à 11 h 18)

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