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Point de presse de M. Alain Therrien, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie

Version finale

Le mardi 17 janvier 2017, 13 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures cinquante-neuf minutes)

M. Therrien : Alors, bonjour. Je suis ici aujourd'hui pour parler de la réforme proposée par le gouvernement libéral en ce qui a trait au Régime des rentes du gouvernement du Québec.

Écoutez, encore une fois, c'est une entrave à la démocratie québécoise. Il semble que ce soit l'habitude de ce gouvernement-là. On avait vu ça avec le 106, on a vu ça aussi dans d'autres projets de loi. Ils déposent des convocations quelques jours avant la fin d'un temps, soit le temps des fêtes ou l'été. Là, ça a été une convocation qui a été déposée le 21 décembre pour qu'on ait, à partir d'aujourd'hui, des consultations.

Le résultat des courses est simple : il y a des gens qui ne peuvent pas venir, qui n'ont pas le temps, justement, de produire des analyses de qualité pour pouvoir nous éclairer. Par exemple, la Caisse de dépôt et placement au départ n'avait pas été invitée. Avec la pression qu'on a faite, on a finalement obtenu du gouvernement qu'il invite la Caisse de dépôt, et la Caisse de dépôt a refusé l'invitation. Ils ne sont pas présents. Habituellement, on a deux semaines de consultations pour ce genre de réflexion là, qui est une réflexion importante. Là, on est limités à une semaine.

On a également sept plages de disponibles cette semaine, alors on essaie d'avoir des gens de... on demande au gouvernement de combler ces plages-là pour qu'on ait plus d'information. Le gouvernement a refusé et a refusé d'ailleurs beaucoup des gens qu'on avait proposés pour venir nous expliquer en quoi le projet qui est déposé est intéressant ou non.

Alors, voyez-vous, c'est une habitude que le gouvernement prend, il fait des réflexions sur le coin d'une table. C'est important, on parle de l'avenir financier des Québécois. C'est un dossier extrêmement important. Ils en font le moins possible, c'est toujours le cas. On a peu de réflexions, on a peu de changements importants. On n'a pas nécessairement le respect de trouver un point d'équilibre entre ce que les Québécois sont capables de payer pour s'assurer un avenir meilleur. Alors, que ce soit au niveau des travailleurs, au niveau des PME, c'est important aussi d'assurer la concurrence ou la compétitivité des entreprises.

Alors, on n'a pas cette recherche de point d'équilibre là. Tout ça est absent dans une réflexion extrêmement importante qui est l'avenir financier des Québécois. Si on se fie au rapport D'Amours, qui avait fait, là, en 2011‑2012, là, une réflexion qui était un point fort pour l'ensemble de la réflexion sur les régimes de retraite, bien, le rapport D'Amours nous disait qu'il est important que les régimes publics soient ajustés de façon à ce que l'avenir des régimes de prestations déterminées puissent survivre, qui étaient les régimes qui étaient de meilleure qualité pour protéger l'ensemble des Québécois.

Bien là, ce qu'on a, ce n'est pas ça du tout. Alors, cette réflexion-là est inachevée, et on est brusqués dans le processus en plus. Alors, ce qu'on va obtenir comme résultat, malheureusement, ne sera pas digne de présenter une conclusion qui sera à l'avantage de l'ensemble des Québécois.

Et je terminerais en disant que le gouvernement fédéral et les autres provinces se sont entendus pour avoir un régime plus généreux que le nôtre, et évidemment le gouvernement québécois a échoué... le gouvernement le plus fédéraliste de l'histoire, encore une fois, a échoué dans ses négociations avec le reste du Canada pour arriver à une optique qui serait davantage commune pour l'ensemble des provinces. Et ça, le problème fondamental que ça cause, ça va être un problème de concordance, et on dirait que le gouvernement du Québec n'a pas encore compris ça. C'est qu'il y aura des difficultés importantes à faire régner, si on veut, un régime de retraite qui sera issu de cette réflexion-là à cause qu'il y aura un manque de concordance avec les autres provinces, et ça, ça peut amener des problèmes considérables.

Alors, écoutez, encore une fois, réflexion inachevée, travail sur le coin d'une table. On ne veut pas entendre les autres, les spécialistes qui pourraient venir justement nous aiguillonner davantage. On n'a pas ça. C'est un gouvernement, encore une fois, qui ne respecte pas les Québécois, qui ne respecte pas les institutions démocratiques, et qui fait d'une réflexion partielle son leitmotiv, et qui fait en sorte d'encore une fois proposer quelque chose aux Québécois qui n'a aucun sens.

M. Dion (Mathieu) : Si on proposait... il y a plusieurs, là, possibilités. Est-ce qu'il y a une possibilité que vous retenez... sûrement pas le statu quo. Mais il avait été question d'une bonification, si on avait pris le système fédéral, ça aurait été jusqu'à 17 milliards. Ce que semble privilégier le gouvernement, je pense que c'est, corrigez-moi, c'est 1,5 milliard, puis ça serait en ajout supplémentaire en cotisations. Vous, est-ce que vous privilégiez un scénario en particulier?

M. Therrien : Écoutez, nous, on est pour une réflexion approfondie du régime de retraite parce qu'il est la pierre angulaire de l'avenir financier des Québécois. Je m'explique. Il faut qu'on entende les spécialistes, entre autres, là, les gens du rapport D'Amours, pour justement essayer le plus possible d'arriver à des modifications qui respectent à la fois les capacités de payer des PME et des travailleurs et qui aussi garantissent un avenir financier solide pour l'ensemble des Québécois.

Ceci étant dit, moi, je vous dis : Ils proposent des choses, ils proposent une augmentation. Il faut savoir que cette augmentation n'est pas échelonnée de façon uniforme à travers les Québécois. Et donc, moi, je vous dis, c'est un travail qui est partiel. On ne comprend pas pourquoi ils ont opté pour ce genre d'augmentation là. Et aussi il faut comprendre qu'il y a des paramètres, qui ne sont pas encore établis, qui vont justement éroder la sécurité financière des Québécois.

Alors, je vous dis, c'est un travail qui est partiel. On n'aurait jamais déposé ça sans avoir fait une ronde de réflexion et de négociation avec l'ensemble des gens qui sont impliqués directement dans ce genre de dossier là.

M. Dion (Mathieu) : Donc, vous n'avez pas une suggestion concrète, là, claire, ça devrait être ça comme hausse de cotisations, par exemple, ou avec des paramètres plus précis? Vous dites : On doit se pencher davantage, il faut étudier davantage de choses.

M. Therrien : Écoutez, nous, là, nous, notre gouvernement — notre gouvernement, pardon, dans un an et demi, on sera au gouvernement — on entame déjà une tournée auprès des PME, et ce qui est prévu dans cette tournée-là, c'est de réfléchir sur l'avenir, justement, économique des Québécois, et c'est évidemment là-dessus qu'on va se pencher entre autres. Mais c'est une réflexion qu'on doit faire avec les gens du milieu, c'est une réflexion qu'on doit faire avec les intervenants du milieu et aussi d'entendre les spécialistes, ce que le gouvernement n'a pas fait.

C'est délicat de chercher un point d'équilibre pour faire en sorte que la capacité des Québécois de payer soit respectée et que l'avenir financier des Québécois aussi soit prémuni. Puis il faut faire aussi comprendre aux Québécois qu'avec les coupures qui sont engendrées par cette austérité toxique là, bien, les gens plus âgés ont une coupure de services qui est importante et qui va faire en sorte qu'on aura aussi une coupure des revenus éventuellement dans certains cas.

Moi, je vous dis, je pense qu'il y aurait une réflexion plus intelligente à faire, et nous, c'est ce qu'on s'engage, en termes de parti, justement, et futur gouvernement, de faire une réflexion qui va toucher l'ensemble des intervenants du milieu. Ça va?

La Modératrice : Merci.

(Fin à 13 h 6)

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