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Conférence de presse de M. Gilles Taillon, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances

Motion du mercredi de l'opposition officielle

Version finale

Le mardi 21 octobre 2008, 16 h 40

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Seize heures quarante minutes)

M. Taillon: Merci beaucoup, monsieur. Merci beaucoup. Alors, merci d'être présents.

Écoutez, je voulais vous présenter rapidement la motion que nous avons inscrite, au niveau de l'opposition officielle, demain, pour adresser le problème de la crise économique, du ralentissement économique, mesure qui vise dans le fond... une motion qui vise dans le fond à demander au gouvernement de présenter un plan, pas strictement un état de situation économique, une mise à jour économique, qui est un préalable, mais davantage un plan qui contiendrait des mesures à la fois pour stimuler la consommation des ménages, préserver le pouvoir d'achat de la classe moyenne, connaître la position du Québec eu égard à Ottawa sur la politique monétaire, toute la question du crédit, connaître la position d'Ottawa aussi sur la politique manufacturière, l'aide, dans le fond, à nos industries qui exportent, bien sûr possiblement l'accélération de certains projets qui seraient susceptibles de stimuler rapidement la créations d'emplois, et les effets de ces mesures sur la situation budgétaire, bien sûr celle de cette année, mais celles à venir.
C'est une motion que j'ai déposée, que j'ai présentée à mes collègues, le critique du Parti québécois, M. Legault, et que j'ai présentée aussi à la ministre des Finances. Et je suis très, très ouvert... nous sommes très ouverts, à l'opposition, à des amendements, à des suggestions qui pourraient bonifier cette proposition. Vous avez remarqué que c'est une proposition qui contient des points très précis, pas strictement des choses vagues. Je vous dirais que ce qui est moins négociable, c'est: ça prend un plan d'action, on ne peut pas se contenter d'un état de situation, et ça doit se faire dans un délai raisonnable. Est-ce que la date du 25 novembre est trop tardive? Est-ce qu'on pourrait aller plus tôt? Ces discussions-là ne sont pas fermées. J'attends des réactions de mes deux collègues. Demain, nous débattrons de cette question-là à l'Assemblée. Alors, voilà, voilà le sens de la proposition que nous faisons.

Le Modérateur (M. Pierre Duchesne): Marie-Andrée Brassard, Radio-Canada.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Est-ce que vous proposerez vous-mêmes, l'ADQ, des mesures pour chacune des rubriques mentionnées?

M. Taillon: Nous avons des suggestions pour chacune des rubriques, ça, c'est évident, mais nous préférons attendre la proposition, le plan d'action gouvernemental. Nous sommes prêts à débattre avec lui, à discuter avec lui, une fois que nous connaîtrons dans le fond la capacité financière du gouvernement. Je vous dirais, M. Charest nous dit, vous a dit que la situation n'est pas si mauvaise que ça pour cette année. C'est fort possible, hein, que les effets ne se soient pas encore fait sentir de la baisse de la croissance économique. Il y a actuellement une opération de compressions, dans les ministères, pour les périmés qui donne de la marge de manoeuvre. Donc, dépendamment de l'ampleur de la marge, évidemment les mesures pourront s'appliquer. Certaines sont plus coûteuses que d'autres, mais vous aurez compris que, quand on parle de consommation des ménages, on parle plus de taxes à la consommation; quand on parle de pouvoir d'achat, on va parler de tarifs probablement. Donc, on a des suggestions, oui, à votre question. Maintenant, je préférerais les faire connaître au gouvernement une fois que le gouvernement aura accepté de mettre en oeuvre la proposition de l'Assemblée nationale et de voir si l'Assemblée souscrit à cette proposition.

Le Modérateur (M. Pierre Duchesne): M. Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy): Donc, pour être clair, c'est au moment seulement... c'est, si le gouvernement accepte cette motion-là, c'est à ce moment-là que vous allez lui présenter des possibilités?

M. Taillon: Si le gouvernement accepte cela, nous lui offrons notre aide pour préparer son dossier. Il peut décider de faire son plan d'action seul puis consulter ensuite, il peut décider de le faire en concertation avec nous, comme la ministre l'a fait au dernier budget. Nous lui offrons l'une ou l'autre des possibilités. Mis c'est la responsabilité du gouvernement de faire son plan d'action, c'est lui qui peut déterminer, c'est au ministère des Finances qu'ils peuvent nous dire quelle est la marge de manoeuvre, quelle est l'ampleur de la marge de manoeuvre.

M. Chouinard (Tommy): Mais, s'il... donc, c'est après la mise à jour économique, ça.

M. Taillon: Oui. Je pense que la mise à jour économique est un préalable, je pense que c'est un préalable, parce qu'il faut connaître l'état de situation. Maintenant, vous avez remarqué que, dans notre point 5, je ne veux pas être trop pointilleux, mais dans notre point 5, il y a une forme aussi d'effets sur la mise à jour. C'est évident que c'est une mise à jour qui est ante nos mesures, puis tu peux avoir une mise à jour économique ou une situation budgétaire qui est après nos mesures, et les mesures vont avoir des effets sur la fin de l'année, sur les mois qui restent, l'année gouvernementale, mais aussi sur la prochaine année. Donc, c'est tout ça qu'il faut regarder. Nous voulons un plan d'action plus global qu'une simple mise à jour économique qui pourrait ne faire que dresser un portrait de situation et non pas offrir un plan d'action.

C'est clair pour nous que l'option de «pas de plan» est inacceptable. Tous les pays, vous le voyez actuellement, ont des mesures qui touchent l'un ou l'autre des aspects de ce que nous proposons. Nous pensons qu'un plan complet, c'est ce qui est souhaitable.

M. Duchesne (Pierre): M. Taillon, est-ce que, pour stimuler l'économie, la création d'emplois, est-ce qu'il ne commence pas à être raisonnable de prévoir ou de favoriser un déficit? Vous avez entendu le ministre des Finances du Canada, qui n'écarte plus ça; l'Ontario, on nous dit que ça va être confirmé d'un moment à l'autre; d'autres provinces canadiennes. Est-ce que le Québec peut vivre isolé, là?

M. Taillon: Je vous dirais d'entrée de jeu: Dépendamment de la situation. On sait que la ministre a une marge de manoeuvre et on sait qu'il y a une opération compressions pour aller chercher 600 millions en cours actuellement. Alors, ça donne une marge de manoeuvre, là, avec la réserve déjà connue, et tout ça, d'à peu près 1 milliard. Il n'est peut-être pas nécessaire, au Québec, d'aller en déficit, ce n'est pas une obligation. Voyons de quoi on dispose comme marge, et nous verrons comment on peut mettre de l'avant certaines mesures qui sont stimulantes et qui n'ont peut-être pas un coût astronomique mais qui sont très significatives pour la relance de l'économie ou pour préserver, dans le fond, un ralentissement qui est à nos portes.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Les attentes...

Le Modérateur (M. Pierre Duchesne): Marie-Andrée Brassard.

M. Taillon: Le déficit, donc, ce n'est pas notre première option, très clairement, ce n'est pas notre première option.

Le Modérateur (M. Pierre Duchesne): Marie-Andrée Brassard.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Quelle sera la somme que le gouvernement fédéral devrait consentir, selon vous?

M. Taillon: Au secteur manufacturier, je vous rappelle qu'au dernier budget nous avions demandé pour le Québec 100 millions de dollars, secteur manufacturier. On pense que ça, là, c'est un minimum. On sait que l'Ontario a reçu, pour son secteur automobile, une somme beaucoup plus importante, près de 500 millions. Donc, je vous dirais que le plancher est autour de 100 millions pour notre secteur manufacturier, et quelques poussières de plus ne feraient pas de tort actuellement, compte tenu de la situation, dans certaines régions, dans le secteur manufacturier qui exporte; je pense à la Beauce particulièrement. On avait des nouvelles ce matin que l'emploi à Québec souffre de difficultés; il y a des régions comme la Mauricie qui ont des sérieux problèmes au niveau manufacturier. Donc, il faut que le gouvernement fédéral vienne en aide, pas strictement dans le secteur de l'aéronautique, comme M. Harper l'a annoncé en campagne, mais dans les autres secteurs du domaine manufacturier. Puis, vous savez que le Québec a à peu près la même proportion du secteur manufacturier,dans son industrie globale,que l'Ontario. Si l'Ontario est frappée, le Québec est frappé aussi.

M. Chouinard (Tommy): Peut-être une dernière question...

M. Duchesne (Pierre): Oui. M. Taillon, oui, juste sur les événements qui se sont déroulés tout juste au salon bleu...

M. Chouinard (Tommy): ...le sujet en question, je pourrais juste finir le sujet.

M. Duchesne (Pierre): ... - oui, oui, ce ne sera pas long; au salon bleu - le premier ministre a parlé de subterfuge mené par deux partis d'opposition, dont le vôtre. Vous réagissez comment?

M. Taillon: Non. Écoutez, je pense que le premier ministre, là, a exagéré. J'ai constaté, là, que les députés font la baboune. La ministre des Finances,même, à qui j'ai remis mon papier, là, ma proposition, a eu toutes les misères du monde à la regarder. Mais je pense qu'il y a de l'exagération. Écoutez, on constatait, là... M. Picard a constaté qu'on était devant un cul-de-sac. Il y avait trois candidats. Dans un effort pour dénouer cela, pour permettre aux parlementaires, aux députés d'exercer leur droit de choisir le président - ça n'appartient pas au premier ministre de choisir le président de l'Assemblée - M. Picard s'est désisté. Il a avisé autant le whip du gouvernement que les leaders, que le leader du PQ, de la proposition que nous mettions sur la table. Et les consultations se sont faites, dans notre députation comme du côté de M. Gendron, à peu près au même moment où le whip du gouvernement a été avisé.
Maintenant, je ne comprends pas, là, la baboune et je trouve l'attitude du premier ministre très mesquine dans cette affaire-là. C'est inacceptable de ne pas accepter un vote démocratique comme celui-là, exercé par les députés, qui ont le droit de choisir leur président et qui l'ont fait.

Le Modérateur (M. Pierre Duchesne): Tommy Chouinard, La Presse.

M. Chouinard (Tommy): Pour revenir, vous dites: Le déficit, ce n'est pas notre première option. Est-ce à dire que vous n'excluez pas qu'à un certain moment il puisse être nécessaire de faire un déficit si la situation...

M. Taillon: Très honnêtement, je ne crois pas qu'on soit là. On n'a pas besoin de cela. Je vous dis, on veut voir les effets sur 2009-2010, il faut regarder l'ampleur du ralentissement qui va frapper le Québec. L'ouragan s'en vient, est-ce que l'oeil de la tempête va nous frapper, au Québec, ou si on va avoir seulement la périphérie? Je vous dis très honnêtement, je pense qu'il y a la marge suffisante pour ne pas aller en déficit. Maintenant, on va voir la nature, l'ampleur de la crise, on va regarder ça. Je pense que le plan d'action devrait prévoir des mesures moyen terme éventuellement, s'il y avait une situation plus... qui dégénérait.

Mme Brassard (Marie-Andrée): Est-ce que vous avez tenté d'obtenir... Est-ce que vous connaissez la position du Parti québécois déjà, avez-vous discuté avec eux sur le vote éventuel?

M. Taillon: Écoutez, je vous disais tantôt que j'ai avisé mes deux collègues cet après-midi. Mme Forget a refusé de me parler. Elle a pris connaissance mais a refusé de me parler. M. Legault m'a posé des questions sur certains éléments et m'a promis de revenir là-dessus d'ici demain. Et, moi, je suis très ouvert à bonifier la motion.

Le Modérateur (M. Pierre Duchesne): Merci, M. Taillon.

M. Taillon: Merci beaucoup.

(Fin à 16 h 50)

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