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Point de presse de M. Gilles Taillon, porte-parole de l'opposition officielle en matière de finances

Version finale

Le mercredi 22 octobre 2008, 13 h 32

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures trente-deux minutes)

M. Taillon: Alors, mesdames, messieurs, bonjour. Il n'y a pas de madame. Messieurs, bonjour.
Je voulais vous dire qu'on était très, très heureux, à l'ADQ, que et le gouvernement, le parti gouvernemental, et la deuxième opposition acceptent la proposition qu'on faisait d'aller de l'avant avec un plan d'action pour contrer le ralentissement économique. Donc, on risque d'avoir un vote unanime cet après-midi. Et je pense que c'est un plus, c'est très réjouissant pour la population du Québec, qui est inquiète de la situation, tant les retraités, les entreprises que les citoyens, que les consommateurs. Je pense qu'on est en mesure de mettre un plan d'action, de profiter, là, des disponibilités de la marge de manoeuvre que le gouvernement a pour vraiment s'attaquer au ralentissement et essayer de le contrer au maximum.

M. Chouinard (Tommy): La ministre dit oui, quelques mesures, mais pas un plan d'action, là, tel que vous le proposez.

M. Taillon: Bien, écoutez, si elle dit oui à la motion, là, elle va devoir... Il y a cinq points, là, dans la motion, je pense qu'elle va devoir adresser les cinq points. On va lui rappeler que tu ne peux pas voter pour puis ne pas le faire. Donc, on dit: Vous votez pour, vous allez devoir le faire, puis on a des suggestions à lui faire.

M. Chartrand (Yves): Elle a laissé entendre, ce matin, elle a dit qu'elle voterait pour mais que ce n'était pas nécessairement tout ce qu'il y avait là-dedans qui serait...

M. Taillon: Bon. Écoutez, bien elle répondra de son geste. Nous, on dit: On va lui faire des propositions, on va lui faire des suggestions, on est intéressés à travailler avec elle. On va prendre nos responsabilités. On ne prendra pas les siennes, c'est elle qui est ministre des Finances, mais on sait qu'on est capables d'aller de l'avant...

M. Chartrand (Yves): Croyez-vous, M. Taillon, qu'ils ont venu venir ça, ce ralentissement économique là?

M. Taillon: Bien, j'ai beaucoup de difficultés à embarquer dans cette thèse-là. Je ne sais pas si vous avez écouté mes propos ce matin et ceux du chef de l'opposition? C'est difficile, parce que, moi, il y a trois semaines, j'ai assisté à une conférence de M. Charest, qui nous disait que tout allait bien au Québec, qu'il n'y avait pas de problème. Mais c'est à partir de là que j'ai conseillé à mon chef de le voir, parce que ce n'est pas ce que j'entendais sur votre terrain, ce n'est pas ce que les chiffres me disaient.
Donc, je pense qu'il y a des gestes qui ont été posés, mais le résultat, malgré ces gestes-là ─ on parle des investissements dans les infrastructures; malgré ces gestes-là ─ le résultat, c'est que la croissance est à peu près nulle, les ventes au détail diminuent. Une croissance qui risque d'être nulle, de ce côté-là aussi, puis on sait que la consommation des ménages, c'est le deux tiers de la croissance. Donc, ça ne se peut pas que tu dises que ça va bien quand la réalité, c'est qu'il y a des problèmes. Puis, de plus en plus tout le monde confirme qu'il y en a.

M. Plouffe (Robert): Ça n'a pas l'air d'aller si mal au Québec, M. Taillon. Mme Jérôme-Forget nous dit que, et pour cette année et pour l'an prochain, elle a même des réserves intéressantes, au point que l'équilibre est assuré.

M. Taillon: Oui, puis tant mieux! J'espère que c'est ça, parce que, nous, on pense qu'on peut, à l'intérieur d'un budget équilibré... il y a une marge de manoeuvre qui est suffisante à notre avis pour poser des gestes, hein? Je l'illustrais ce matin en Chambre. Il y a une réserve qui est actuellement présente, de 400 millions. Mme Forget vient de lancer une opération compression, mais une compression pas dans les services, là, dans les périmés, elle ramasse les périmés, 600 millions.
Donc, il y a une disponibilité là qui permet de poser des gestes, à la hauteur de 1 milliard de dollars, pour aider les ménages, pour aider le pouvoir d'achat. Il y a aussi... il faut aller cogner à la porte du fédéral, il faut être audacieux. On a vu d'autres premiers ministres y aller, il faut donc aller chercher de l'argent de ce côté-là.

M. Chartrand (Yves): Le fédéral, M. Taillon, ça ne va pas vraiment bien non plus. Lui aussi, il pense qu'il pourrait y avoir un déficit. On n'est plus dans la grande, la grande abondance comme c'était avant.

M. Taillon: Non. C'est clair, mais, du côté fédéral, je pense que les déterminants majeurs sont sains, hein, ils ont travaillé à rembourser la dette. Je pense qu'eux pourraient se permettre une situation qui... ils pourraient se permettre ça pour relancer l'économie, je pense, puis ils ont un rôle important là-dedans.

M. Duchesne (Pierre): M. Taillon, vous dites... vous venez dire que le fédéral pourrait se permettre un déficit, vous ne semblez pas vouloir dire la même chose pour le Québec. Dans le débat sur la motion, ce matin, vous avez identifié des moyens, hein, vous avez suggéré peut-être de baisser la taxe, en fait la taxe de vente sur certains produits ciblés.

M. Taillon: Sur certain produits effectivement ciblés, oui.

M. Duchesne (Pierre): Et ensuite...

M. Taillon: Possibilité de geler les tarifs...

M. Duchesne (Pierre): Les tarifs pour Hydro-Québec, et tout.

M. Taillon: Bien, pas juste pour Hydro-Québec, on a voulu me faire dire... Moi, j'ai dit: Geler les tarifs, là.

M. Duchesne (Pierre): Plusieurs types de tarifs.

M. Taillon: Plusieurs types de tarifs.

M. Duchesne (Pierre): Ça, c'est une baisse de revenus pour l'État. Alors, écoutez, il peut y avoir un déficit suite à des propositions semblables pour relancer la consommation.

M. Taillon: Bien, c'est évident que ça va supposer, mettre des mesures en place, qu'on y affecte des ressources financières. Il faut voir, puis c'est ce qu'on veut attendre de voir pour baliser les mesures, de combien la marge de manoeuvre. Il n'y a personne qui a contredit, ce matin, en Chambre, la marge de manoeuvre que j'évalue, moi, à 1 milliard de dollars.
Et M. Charest et Mme Forget semblent nous dire que les choses, au plan des finances publiques, ne vont pas trop mal. Donc, le milliard tient la route. Si on mettait 1 milliard en mesures et si on allait au fédéral, qui n'est pas nécessairement en déficit, hein - il faudra voir, là, pas pour 2008-2009; il y a d'ailleurs des mesures qui ont été annoncées dans l'aéronautique, nous, on dit qu'il faut que ça déborde cela au Québec - moi, je pense qu'il y a moyen de faire quelque chose.
Et on veut un plan d'action, la balle est dans le camp de la ministre, et il faut que ça se fasse. Tous les pays ont adressé le problème du ralentissement avec des mesures et des plans d'action, puis, nous, on ne lâchera pas le ballon là-dessus.

M. Dougherty (Kevin): But they say that they already have one, that they've already started. The infrastructure spending and Hydro-Québec spending, it's about 15 billion a year. So...

M. Taillon: Yes, she said that. Mrs Forget said that she has measures and a plan, but she will vote for a plan, O.K.? I understand that she doesn't have a plan.

M. Duchesne (Pierre): Mais est-ce que c'est idéologique, votre idée de dire: Il ne faut pas... On ne veut pas aller vers un déficit, là?

M. Taillon: Non, ce n'est pas idéologique, là. Je vous dis : Dans un premier temps, je pense qu'il n'est pas nécessaire d'y aller. Ce qui aurait été souhaitable, si on voulait tenir un débat idéologique là-dessus, ce qui aurait été souhaitable, c'est qu'en période de croissance on engrange pour faire face à des situations comme celle-là. Ce n'est pas ce qu'on a fait.
Vous le savez, la situation est... On a atteint l'équilibre grâce à une réserve, là, grâce à des ventes d'actif d'Hydro-Québec. Donc, on n'a pas été prudent.
Maintenant, je vous dis, ce n'est pas une doctrine ferme, mais je pense qu'actuellement nous avons ce qu'il faut pour ne pas aller en déficit, au Québec. Et il faudrait l'éviter le plus possible.

M. Chouinard (Tommy): M. Taillon, il y a deux semaines, le premier ministre Jean Charest et la ministre Jérôme-Forget disaient: On a déjà fait tout ce qu'il fallait; la mise à jour économique, ce ne sera que dresser finalement un état de la situation des finances publiques et de l'économie québécoise. Là, aujourd'hui, elle ouvre un peu la porte. Elle dit: Oui, oui, il va y avoir des petits ajouts, des aménagements, laissant entendre qu'il allait y avoir des mesures financières.
Est-ce qu'à tout le moins... Je comprends que vous voulez un plan ambitieux, mais est-ce qu'à tout le moins cette ouverture-là, ce changement de discours, là, en deux semaines, ça vous satisfait?

M. Taillon: Non, ça ne me satisfait pas. Ça ne me satisfait pas, parce qu'en fait, moi, j'ai compris une mise à jour économique comme ce que vous avez décrit dans votre première phrase, hein? C'est un état des indices et un état de situation, puis ça a quel effet sur les finances publiques. Si elle avait voulu faire un énoncé économique puis avec des mesures, on aurait appelé ça un minibudget. Donc, non, ce n'est pas ça qui est là, là.
Et, ce matin, elle vote pour un plan d'action, donc elle reconnaît qu'il y a une nécessité de plan d'action. Donc, la boucle est bouclée pour nous: il y a une nécessité d'un plan d'action, il faut le faire, nous offrons notre collaboration. J'ai compris que la deuxième opposition... mon collègue François est d'accord pour collaborer aussi. On l'a fait lors du dernier budget, on est capables de travailler ensemble, mais c'est à la ministre à prendre ses responsabilités, c'est à elle à faire un plan. C'est elle qui a les fonctionnaires du ministère des Finances, qui sont extrêmement compétents et qui peuvent faire des suggestions, bien au-delà de ce que les oppositions peuvent faire. Mais, si elle a besoin d'idées, on en a.

M. Plouffe (Robert): Mais supposons que c'est en deçà de 1 milliard de dollars.

M. Taillon: Tant mieux!

M. Plouffe (Robert): Non, non, mais «tant mieux», là, je ne vous comprends pas. Supposons qu'elle n'a pas la marge de 1 milliard que vous souhaitez puis qu'elle n'en met pas pour 1 milliard, de mesures, là?

M. Taillon: Je vous ai dit: On va voir quelle est sa marge de manoeuvre, et ça, la mise à jour économique va nous le démontrer, M. Plouffe, et à partir de là on adoptera un train de mesures correspondant à la marge, à la capacité du gouvernement.

M. Plouffe (Robert): Oui, mais vous l'avez entendue, elle a dit: Ce n'est pas un big-bang que ça nous prend. Elle a l'air de dire que vous proposez un big-bang.

M. Taillon: Non, non, on ne propose pas un big-bang, pas du tout, non. J'ai toujours dit, hier, ceux qui ont assisté à la conférence de presse, j'ai toujours dit qu'on voulait situer ça à l'intérieur de la marge de manoeuvre, mais je vous dis: On pense qu'il y en a une. On pense qu'il y en a une, qui ne remet pas en cause les services publics. Le 600 millions qu'elle va chercher de périmés, ça ne remet pas en cause des services, là. Puis elle nous a dit que ça allait bien, les finances publiques, donc elle n'a pas besoin de ce 600 millions là parce qu'il y a des baisses de revenus, à ce que je comprends, à moins qu'elle ne nous ait pas dit toute la vérité. On va le savoir dans la mise à jour.
C'est beau, merci beaucoup.

(Fin à 13 h 41)

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