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Point de presse de M. Éric Caire, leader parlementaire adjoint du deuxième groupe d'opposition, et M. François Paradis, porte-parole du deuxième groupe d’opposition pour les aînés

Version finale

Le jeudi 16 février 2017, 8 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-quatre minutes)

M. Caire : Alors, bonjour. Bien, aujourd'hui, on voulait revenir, évidemment, sur toute la question des aînés. De mon côté, je vais aborder l'angle d'où est-ce qu'on prend l'argent parce qu'hier, vous le savez, ça a été, encore une fois, la même ritournelle de la part du gouvernement libéral où on nous a dit : Ah! mais c'est bien beau, la CAQ, avec vos solutions miracles, il y a de l'argent qui pousse dans les arbres. Et je dois vous dire que j'ai été scandalisé de la réaction du président du Conseil du trésor à ma question, parce que le gouvernement libéral laisse des centaines de millions de dollars, sur la table en gaspillage, et, pendant ce temps-là, que fait le ministre des Finances? Il va piller le portefeuille des aînés pour compenser cet argent-là qu'on n'a pas le courage d'aller chercher.

Et je vais vous donner des exemples. Si je vous parle des centres de traitement de l'information, je vais vous résumer ça en disant : C'est l'endroit où le gouvernement va entreposer ses serveurs et entrepose l'ensemble des données utilisées par le gouvernement. Il y en a 450 au Québec, 450. Depuis des années, le gouvernement libéral dit : On doit les regrouper pour en avoir deux ou trois, comme ça se fait en Ontario, comme ça se fait en Alberta, 100 millions d'économies récurrentes, 100 millions qu'on n'aurait pas besoin d'aller piger dans la poche de nos aînés les plus vulnérables qu'on laisse sur la table. Pire que ça, pire que ça, non seulement on ne le fait pas — parce qu'on a confié le mandat au CSPQ, puis, comme ils sont incompétents, ils ne le font pas — mais, pire que ça, la personne qui va piger l'argent dans la poche des aînés, le ministre des Finances, responsable de l'Agence du revenu, est en train d'en construire un 451e, puis le président du Conseil du trésor, il fait des jokes.

Combien de centaines de millions a-t-on payé en extras au ministère des Transports depuis des années? Bien, ça, c'est autant d'argent qu'on n'aurait pas besoin d'aller piger dans la poche de nos aînés. L'utilisation du logiciel libre, des dizaines de millions d'économies. Encore une fois, le CSPQ est incapable de mettre ça en place malgré des promesses répétées, répétées et répétées, donc des centaines de millions, peut-être même des milliards. Parce que pensez à SAGIR, un projet de 80 millions, qu'on va payer au-dessus de 1 milliard, qu'on a laissé sur la table. Pendant ce temps-là, parce qu'on n'a pas le courage de poser les bons gestes, de prendre les bonnes décisions, bien, on va piger dans la poche de nos aînés les plus vulnérables en se disant : Bien, oui, c'est ça, la solution. Là-dessus, je vais passer la parole à mon collègue.

M. Paradis (Lévis) : On comprend la mathématique, elle est très claire. Parlons maintenant et pensons à nos aînés. Moi, hier, avant d'entrer au caucus, il y avait des aînés qui visitaient l'Assemblée nationale, leur Assemblée nationale, un groupe d'aînés qui sont passés, puis les gens m'ont arrêté en passant, m'ont tenu le bras, puis il y a des dames qui m'ont dit : M. Paradis, continuez à nous protéger. Ce n'est pas des blagues, là, je me le fais dire fréquemment. Dans ce dossier-là, de cet argent que l'on prendra dans le portefeuille de nos aînés... Puis les chiffres sont assez probants, là, là, à ce moment-ci. Cette année, il y a 100 000 aînés qui vont atteindre le cap du 65 ans, il y a 100 000 aînés qui, en remplissant leur formulaire d'impôt, vont se rendre compte qu'ils perdent 500 $. Puis qu'on arrête de penser que les aînés d'aujourd'hui ont plus d'argent que tout le monde. Ils font aussi les frais d'une surimposition, d'une surtaxation, des tarifs qui sont aussi élevés. C'est important dans le budget de nos aînés aujourd'hui.

On est en train de dire à des aînés vulnérables, à des aînés qui n'ont pas le loisir, même s'ils le souhaitaient, de continuer à travailler, à des aînés qui ont travaillé toute leur vie durement : Bien là, là, si vous voulez avoir une espèce de répit, vous devrez continuer, malgré vos conditions, malgré ce que vous souhaitez, pour faire en sorte qu'on favorise le maintien au travail. On va, encore une fois, revenir sur ce vieil adage de déshabiller Jean pour habiller Paul. Il y a des aînés qui aujourd'hui devront repenser leur budget, et ils sont nombreux. Il y a quatre associations qui représentent des aînés qui ont dit et qui disent haut et fort : Ça suffit!

Il y a des gens qui, ce matin, se demandent comment ils vont faire pour arriver, et ça, ça s'ajoute, et c'est régulier, des aînés qui nous contactent, des aînés que l'on rencontre, qui ont à respecter des paiements mensuels en fonction de leur rythme de vie et de leur qualité de vie, qui n'arrivent pas. C'est un fait. Le taux de pauvreté, là, le seuil de revenu minimal chez nos aînés, le taux de pauvreté chez nos aînés en 1995 était de 3,3 %, selon les chiffres Broadbent. Maintenant, en 2013, il est à 11,3 %, en 2013. On est en 2016.

Cette mesure-là va toucher un demi-million de personnes à terme, un demi-million de personnes qui, aujourd'hui, demandent au gouvernement de reculer, de faire en sorte qu'on arrête de les traiter de cette façon-ci, qu'on leur permette de vivre en qualité, en fonction de leurs choix et de leurs capacités. Encore une fois, dans une mesure comme celle-là, on touche des gens vulnérables, parmi les plus vulnérables. À cette dame qui, hier, me prenait le bras, en disant : M. Paradis, allez-vous continuer à nous défendre?, bien, la réponse est oui, puis on va faire en sorte... puis on va mettre de la pression pour que nos aînés ne fassent pas les frais d'une politique insensée.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Période de questions, M. Mathieu Boivin, Cogeco Nouvelles.

M. Boivin (Mathieu) : M. Caire, M. Paradis, vous êtes tous les deux députés d'un parti fédéraliste. Comment est-ce que vous interprétez le retour à la tête d'un des plus gros conglomérats médiatiques au Québec d'un type qui avait le bras dans les airs pour faire un Québec, un pays?

M. Caire : D'abord, on est un parti nationaliste, apporter cette petite nuance-là.

Écoutez, Pierre Karl Péladeau est l'actionnaire de contrôle de Québecor. C'est son entreprise et il décide... En fait, je pense qu'il n'a jamais vraiment quitté la tête de l'entreprise, puisqu'il est toujours resté l'actionnaire de contrôle de Québecor.

M. Boivin (Mathieu) : Est-ce que des nationalistes fédéralistes doivent s'inquiéter du retour de M. Péladeau à la tête d'un conglomérat médiatique d'importance?

M. Caire : Bien, moi, je crois en la qualité, au professionnalisme des journalistes en général. C'est-u assez téteux comme réponse, ça? Puis je pense que les journalistes de Québecor vont continuer à faire le travail qu'ils ont toujours fait comme ils l'ont toujours fait. Et j'ose croire que ces journalistes-là n'accepteront pas de l'ingérence dans leur travail ou dans la façon de livrer l'information, ce qu'ils ont à faire. Donc, moi, j'ai confiance au professionnalisme des journalistes, et ça inclut les journalistes de Québecor.

Le Modérateur : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : M. Paradis, votre chef vous désigne déjà ministre de la Santé s'il devient premier ministre.

M. Paradis (Lévis) : La question?

M. Laforest (Alain) : C'est ça. Vous en pensez quoi?

M. Paradis (Lévis) : Je pense qu'en 2018, le souhait que nous avons, c'est de former le prochain gouvernement. Le choix que nous avons, c'est que François Legault soit premier ministre. À partir de ce moment-là, bien, il lui incombera de décider qui l'entourera et de quelle façon dans des positions qui sont importantes et cruciales. Alors, fier de savoir que, dans la pensée de mon chef, j'occupe une place, mais ce sera à lui de décider. Et, si nous sommes au gouvernement, je ferai le travail qu'on me confiera avec énormément de conviction et de volonté d'aller de l'avant.

M. Laforest (Alain) : La question est pour vous deux. Il a dit hier entre autres que, s'il n'était pas premier ministre et que les militants choisissaient, il pourrait rester député de la CAQ et ne plus être chef. Vous en pensez quoi?

M. Caire : Bien, j'en pense que ça témoigne de l'engagement de l'homme. Je pense que ça témoigne du fait que François Legault n'est pas là par désir du pouvoir, mais par désir du devoir. Il voit le Québec. Ce qu'il voit, il ne l'aime pas. Et plutôt que de rester assis dans son salon à jouer les gérants d'estrade, bien, il a décidé de s'impliquer. Et ce que je comprends, c'est que son implication n'est pas conditionnelle à une fonction ou à une autre. Il s'implique puis il va offrir ses immenses talents aux Québécois dans le mandat que les Québécois lui confiront.

M. Paradis (Lévis) : Et ça, je vous dirai que ça ajoute à ce qu'on remarque de l'homme, son intégrité, son honnêteté, son désir de changement. Et ça permet de constater qu'au-delà de titres ou de positions, la volonté ferme de François Legault, c'est de voir le Québec changer pour le mieux.

Le Modérateur : Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Sur les juristes, tout à l'heure, le gouvernement va présenter sa position et dire qu'effectivement ils ont la même chose que les procureurs de la couronne. Comment vous trouvez le travail de Pierre Moreau jusqu'à maintenant dans ce dossier-là?

M. Caire : Bien, écoutez, Pierre Moreau est arrivé un peu en sauveur, mais je pense qu'on se rend compte, là, que les attentes étaient probablement un peu élevées. Mais il est clair qu'il faut que ce conflit-là se règle.

Puis je veux juste prendre à titre d'exemple, pour qu'on comprenne bien, pour humaniser les conséquences de ce conflit-là... Moi, j'ai une citoyenne qui devait recevoir un montant substantiel de l'État, d'un organisme de l'État, que je ne mentionnerai pas parce que je voudrais que ce dossier-là reste aussi confidentiel que possible — vous comprendrez que c'est un dossier qu'on traite au bureau de comté — et qui a reçu un jugement positif. Maintenant, ce jugement-là doit passer à travers les mains des juristes de cette organisation-là avant d'être exécutoire. Et donc, comme ça ne se fait pas, cette personne-là ne reçoit pas le montant auquel elle a droit, ce qui lui cause des soucis financiers. Et vous comprendrez que, quand une personne comme ça est indemnisée par l'État, bien, c'est parce qu'il y a une incapacité qui vient avec ça. Alors, en attendant, cette personne-là, elle vit dans l'angoisse, elle vit dans l'attente et elle vit dans les problèmes financiers. Ça, là, c'est les conséquences directes de ce qui se passe présentement.

Donc, nous, on souhaite que M. Moreau, dont c'est le travail, trouve une solution à ça aussi rapidement que possible parce que les conséquences humaines sont terribles.

M. Vigneault (Nicolas) : M. Paradis, hier, vous avez été à la rencontre sur le troisième lien. Vous n'êtes pas tout à fait favorable, nécessairement, à un tunnel. Peut-être expliquer votre position. Qu'est-ce que vous pensez de tout ça, de ce qui a été discuté notamment hier soir?

M. Paradis (Lévis) : Je pense qu'il y a une bonne nouvelle à ce rassemblement d'hier, c'est-à-dire que le projet il est aussi vivant, aussi fort qu'il l'a toujours été. Et ça se reflète dans cette volonté populaire de trouver une solution et de faire en sorte qu'un projet aille de l'avant.

À ce moment-ci, je pense qu'il est temps, maintenant, de poser un geste concret. Alors, ce qu'on demande au gouvernement, profitant du prochain budget à venir au mois de mars, c'est d'allouer des fonds pour la création d'un bureau de projets, un bureau de projets où on serait en mesure de regarder ce qui se passe, d'aller chercher tous les éléments relatifs à ce dossier-là, de penser au montage financier, de commencer à penser à des échéanciers, mais de colliger tout ça et de finalement faire en sorte que le geste accompagne les paroles. Je vous rappellerai qu'il n'y a pas très longtemps le premier ministre lui-même, sur le quai Paquet à Lévis disait que c'était un dossier qui devait aller de l'avant. Bien, il est maintenant temps de le faire. Alors, un bureau de projets va nous permettre d'avancer.

Il y a énormément de scénarios qui sont sur la table actuellement, ils prennent toutes sortes de formes. Il est temps de faire en sorte qu'on puisse maintenant comptabiliser tout ça, présenter des solutions qui nous permettront d'aller de l'avant. Mais fort est de constater qu'aujourd'hui le projet est plus fort que jamais. Il faut faire un pas de plus dans la bonne direction.

Le Modérateur : Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : Messieurs, bonjour. Est-ce que vous souhaiteriez que M. Legault demeure chef, peu importe le résultat de la prochaine élection?

M. Caire : Bien, pour ma part, oui, parce que c'est quelqu'un pour qui j'ai énormément de respect. Je regarde comment M. Legault mène la barque de la CAQ depuis le début, et je dois dire que je l'admirais déjà comme entrepreneur, un peu moins comme politicien, parce que, bon, il a eu un passé douteux, il faut bien le dire, mais aujourd'hui je travaille avec lui puis je peux vous dire que j'ai encore plus de respect pour l'homme, pour le politicien, pour le chef. Et je pense que François Legault… en fait, j'affirme que François Legault est le chef politique le plus premier ministrable qu'il m'ait été donné d'observer depuis que je m'intéresse à la politique.

M. Robillard (Alexandre) : Mais, spontanément, vous vous êtes rallié à l'idée que, s'il n'était pas satisfait du résultat, il demeure dans le caucus à titre de simple député. Donc, ce n'est pas…

M. Caire : Bien, moi, je vais respecter la décision que l'individu va prendre. Vous me demandez est-ce que moi, je souhaiterais qu'il reste chef. Donc, il y a une différence entre ce que moi, je souhaite, puis la décision qu'il va prendre.

M. Robillard (Alexandre) : Oui, oui. C'est pour ça que je vous pose la question.

M. Caire : Mais, moi, c'est sûr que je me vois parfaitement être aux côtés de François Legault pour encore très longtemps. Mais ma conviction profonde, c'est que je vais faire ça et je vais faire ça alors que François Legault va être premier ministre du Québec.

M. Robillard (Alexandre) : Puis, peut-être, en terminant, une question concernant le fait… Qu'est-ce que ça pourrait avoir comme impact sur la dynamique d'un caucus que l'ancien chef fondateur soit un backbencher pendant qu'il y en a un autre en avant qui dirige la formation? Ça, est-ce qu'a priori c'est quelque chose qui pourrait être source de conflits ou de tensions?

M. Caire : Écoutez, là, on est vraiment dans la scénarisation, là.

M. Robillard (Alexandre) : Bien, M. Legault l'a envisagé hier, donc j'imagine que vous êtes capables de vous prononcer là-dessus.

M. Caire : Bien, M. Legault répondait à des questions hypothétiques, il a émis un scénario hypothétique. Le scénario avec lequel, moi, je travaille, c'est que François Legault, c'est mon chef. Je souhaite qu'il reste mon chef. Je vais continuer à travailler à faire en sorte que mon chef devienne le prochain premier ministre du Québec. Ça, c'est le scénario sur lequel je travaille. Le reste, c'est de l'hypothèse, là, puis on peut fabuler longtemps, là.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Paradis, M. Barrette a été tassé des négociations, puis là les fédérations de médecins… et là on voit que le gouvernement, donc, va dépenser au-dessus de 400 000 $ pour recourir à deux négociateurs externes. Ça vous dit quoi sur le leadership du gouvernement?

M. Paradis (Lévis) : Bien, écoutez, deux choses. Qu'on fasse appel à des négociateurs externes ça prouve que — et on le savait déjà — le ministre de la Santé, à ce chapitre-là, n'a pas sa place dans ces négociations-là. Ce qui est un peu questionnant, c'est qu'on doive aller à l'externe pour aller chercher des négociateurs, ce qui engendre évidemment des coûts dont vous venez de parler. Alors, à travers ce ministère, n'avait-on pas des gens qui auraient pu assumer ce rôle-là? Alors, manifestement, non. On doit aller à l'extérieur. C'est une dépense supplémentaire alors que le message de base, cependant, il est clair aussi, je pense que Gaétan Barrette, vis-à-vis les fédérations, il n'y a plus aucun échange possible. Les ponts sont tombés depuis longtemps. Je parle d'un troisième lien, mais il y en aurait un, que ça ne rapprocherait pas les fédérations avec le ministre de la Santé. De fait, l'image, elle est claire, elle est celle que l'on pensait. Le problème, c'est qu'on n'ait pas, à l'intérieur de ce ministère immense, des gens qui puissent assumer ce rôle-là sans qu'on ait à défrayer à l'externe.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que M. Barrette, donc, devrait être remplacé? C'est un peu ce que disait M. Lisée plus tôt.

M. Paradis (Lévis) : M. Barrette, et vous le voyez, je veux dire, à travers des objectifs à atteindre, utilise des méthodes qui sont décriées par tous. Il est loin de faire l'unanimité. Je pense que ce style-là de confrontation n'a pas sa place dans un système où la collaboration donne de meilleurs résultats. Il y a des volontés de collaboration, mais manifestement la porte du bureau du ministre est fermée à ceux qui souhaitent proposer des idées si ce ne sont pas les siennes.

M. Gagnon (Marc-André) : Si je peux me permettre, sur un autre sujet, vous avez travaillé pour un média de Québecor, quoi, pendant combien d'années, déjà?

M. Paradis (Lévis) : Une trentaine.

M. Gagnon (Marc-André) : Une bonne trentaine d'années. Je crois que la question vous a déjà été posée, mais j'entends les questions qui sont soulevées un peu partout ce matin. Les gens se demandent : Est-ce qu'il y aura de l'ingérence dans les médias de Québecor de la part de Pierre Karl Péladeau? Donc, vous avez été pour TVA pendant une trentaine d'années. Est-ce qu'il vous est déjà arrivé d'être témoin, de près ou de loin, d'un quelconque acte d'ingérence de la part de Pierre Karl Péladeau dans l'exercice de votre travail ou celui de vos collègues?

M. Paradis (Lévis) : Dans ma carrière d'affaires publiques, tant à Montréal que dans nos studios de Québec, jamais ce n'est arrivé. J'ai toujours eu la liberté et la grande chance d'avoir carte blanche sur tous les sujets que j'avais à aborder, dans la façon de le faire et dans la finalité également. Puis j'imagine, pour connaître plusieurs personnes qui sont à travers les médias aujourd'hui, que le journaliste lui-même est en quelque sorte le maître d'oeuvre de ses actions. Non, je ne crains pas d'ingérence.

M. Gagnon (Marc-André) : Merci.

Le Modérateur : Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bonjour. Bonjour. M. Caire, est-ce que M. Péladeau est aujourd'hui encore un homme politique, selon vous, ou c'est essentiellement un homme d'affaires comme tous les autres?

M. Caire : Non, je pense que c'est un homme d'affaires. Ceci étant dit, M. Péladeau a ceci de différent qu'il a affiché ses convictions politiques, ce que plusieurs hommes d'affaires ne font pas, n'ont pas à faire non plus. Mais je pense qu'il est retourné aux affaires et je pense que, comme n'importe quel homme d'affaires, Pierre Karl Péladeau va avoir le souci de faire prospérer son entreprise et prendra des décisions en conséquence.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Hier, le chef du Parti québécois a rappelé les 20 mesures d'intégration des immigrants, notamment sur le marché du travail. Il a évoqué la possibilité de sévir plus durement à l'égard des propriétaires d'immeubles, notamment, qui feraient, selon lui, du racisme ordinaire ou extraordinaire en bloquant... en fait, en n'octroyant pas de bail à des immigrants ou encore les chefs d'entreprise qui n'embauchent pas de personnes parce que leur nom se termine par el Barouk plutôt que Tremblay ou Bélair. Bon, il est proposé aussi, donc, de sévir plus durement avec des amendes. Est-ce que c'est une approche qui vous apparaît raisonnable?

M. Caire : Bien, d'abord, avant de parler d'amendes ou avant de parler d'inspecteurs, je pense qu'il faudrait documenter le phénomène. Est-ce qu'il y a du racisme? Très certainement, tout le monde est d'accord. Maintenant, est-ce qu'on parle de culture du racisme? Est-ce qu'on en est rendus là? Moi, je pense qu'on doit documenter le phénomène. Puis l'autre aspect sur lequel on doit travailler aussi, c'est sur l'employabilité et la reconnaissance des diplômes des immigrants. Là-dessus, ça me fait un peu rire parce que le premier ministre nous fait des grandes leçons de morale, mais demandez-lui, comme ministre de la Santé, c'était quoi, le pourcentage d'intégration des médecins étrangers dans le corpus des médecins québécois. On était derniers au Canada. On était derniersau Canada. Qu'est-ce qu'il a fait pour augmenter ça? Rien. Rien.

Alors, moi, je veux bien qu'on parle de tolérance, et d'intégration, et d'ouverture à l'autre, mais ce que j'ai entendu, moi, des leaders musulmans après la tuerie de Québec, c'est : Ce qu'on veut, c'est des emplois; ce qu'on veut, c'est être capables de travailler, la dignité, on veut faire partie de cette société-là, on veut contribuer à la société. Donc, il y a un gros travail à faire de ce côté-là, et je pense qu'au Québec on devrait s'attacher à cette tâche-là, principalement. Maintenant, combattre le racisme dans toutes ses formes, on sera toujours favorables à ça, il n'y a aucun problème. Sur les moyens, bien, je pense qu'il faudra en discuter.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Bien, justement, est-ce que vous avez une idée concrète d'une façon, d'un moyen pour faire tomber les obstacles au marché du travail qui se dressent devant les immigrants?

M. Caire : Je pense que je viens de vous en donner, un bon moyen. Moi, c'est un dossier que j'ai porté très longtemps, l'intégration des médecins étrangers, notamment. Bon, il y a d'autres corps d'emploi...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais ça, ce serait prévu dans le projet de loi n° 98, non?

M. Caire : Bien, écoutez, on étudiera le projet de loi quand on sera rendus là, mais, je vous dis, c'est un des moyens, très certainement, d'intégration.

Le Modérateur : Mathieu Boivin, Cogeco Nouvelles.

M. Boivin (Mathieu) : Sur cet enjeu-là, est-ce que la CAQ soutient la création d'une escouade de faux chercheurs d'emploi pour piéger les employeurs présumément racistes?

M. Caire : Écoutez, ce n'est pas des discussions qu'on a eues au caucus. On aura les discussions en temps et lieu. Il y a un projet de loi qui est déposé, on aura l'occasion d'en discuter. Mais moi, personnellement, je me questionne à savoir : Est-ce qu'on est rendus là au Québec? Est-ce qu'on a besoin de ça au Québec? Est-ce que le phénomène, au Québec, est à ce point important qu'on a besoin de mettre en place une escouade ou est-ce que c'est une mesure tape-à-l'oeil? Parce qu'il faut bien comprendre qu'il y a des deniers qui viennent avec ça, là. Ces gens-là, il faut les payer, il faut leur donner des bureaux, il faut leur donner des outils, donc il y a des montants d'argent qui viennent avec ça. Et je n'ai aucun problème à investir pour combattre le racisme, comprenez-moi bien, mais encore faut-il que ce soit justifié et efficace.

M. Paradis (Lévis) : Je prendrais un terme de santé, si vous permettez : Avant de choisir le traitement, il faut établir le diagnostic.

M. Boivin (Mathieu) : Merci, monsieur.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Ah! Ryan. Excuse-moi, tu étais dans la lumière.

M. Hicks (Ryan) : Ryan Hicks, CBC News. The Government says : OK, we're going to increase the age for the seniors' tax credit by a few years. What's wrong with that?

M. Caire : What's wrong? They clearly attack vulnerable people, vulnerable seniors, and in the same time they let on the table millions of dollars, $100 million, because they don't care about the way we manage computing issues, and the President of the Treasury Board is joking on that, and, for me, for us, it's unacceptable.

M. Hicks (Ryan) : The seniors affected, how many seniors are we talking about that qualify? Le nombre qui se qualifie pour ce crédit d'impôt? Est-ce que c'est tous les aînés?

M. Caire : No, I don't think so, but one is too much because, as I said, we let on the table billions of dollars, billions of dollars we can use to finance all our social programs, and… but because the Government didn't do that in the past, they taxed the seniors, because it's a kind of tax, for me, for us. And before taxing anyone, I mean, make sure that you manage properly the money you have in your pocket right now, what that Government didn't do in the past. And the President of the Treasury Board making jokes yesterday with that, and I have no fun to hear that. It's not funny, it's not a joking issue.

M. Hicks (Ryan) : OK. Merci.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 47)

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