(Quatorze heures vingt-deux minutes)
Mme Massé : Alors,
bonjour, tout le monde. Comme vous le savez, présentement deux citoyens de Sainte-Marie—Saint-Jacques
ont déposé une injonction qui est entendue ce matin, et j'ai la confirmation
que nous n'aurons pas les résultats de la délibération. Le juge a annoncé qu'il
allait prendre le temps de réfléchir, de délibérer là-dessus. Donc, je ne
pourrai réellement commenter, puisque ça sera peut-être en début de semaine
prochaine, là, j'imagine, qu'on aura plus d'information à cet effet-là, et les citoyens
qui ont... je réitère, ce n'est pas Québec solidaire qui a déposé cette
injonction-là, mais bien deux de mes concitoyens.
Ceci étant dit, que ce soit par la voie
juridique ou la voie politique, il apparaît plutôt clair, depuis la dernière
semaine, qu'il y a une forme de consensus qui se dégage tant dans la population,
pas seulement auprès des gens de Sainte-Marie—Saint-Jacques, mais
définitivement dans cette population-là, au niveau des différents chroniqueurs,
des autres partis politiques. Il y a vraiment cet élan pour dire : Il y a quelque
chose qui a été achoppé dans cette consultation-là, et c'est la consultation
des citoyens de Sainte-Marie—Saint-Jacques et de Westmount—Saint-Louis, peut-être,
même. Je dirais que même M. Fournier a reconnu hier, M. Fournier,
leader du Parti libéral, que — et je le cite — «certains
principes de justice naturelle qu'invoque Mme Massé, je pense qu'il y a là
un argument».
Alors, j'en suis convaincue qu'il y a un
argument parce que, quand je vais dans mon comté, quand je parle avec les gens,
les gens sentent qu'il y a quelque chose qui s'écroule sur leurs pieds et
qu'ils n'ont pas eu la chance de pouvoir expliquer ce qu'est le Centre-Sud de Montréal,
ce qu'est Sainte-Marie—Saint-Jacques. Et c'est pourquoi nous avons déposé,
comme vous le savez, cette semaine, un projet de loi, projet de loi qui est qualifié
par le Parti libéral comme un projet de loi à trous. Je trouve ça un peu
méprisant, parce qu'ils savent très bien, parce qu'on les a rencontrés, on leur
a expliqué qu'on a voulu, justement — parce que c'est notre façon de
faire de la politique — déposer un projet de loi qui suspendait le
processus. Mais l'autre étape, c'est qu'on voulait construire, avec les autres
partis, ce qu'allait être, comment allait se procéder la consultation pour
permettre à la Commission de la représentation électorale de consulter les gens
de l'île de Montréal et, bien sûr, de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Alors, ça me déplaît quand j'essaie, de
façon très non partisane, de façon très collaborative, d'asseoir les gens
ensemble pour qu'on travaille ensemble pour trouver une voie de passage, et
que, dans le fond, ce qui sort c'est que Québec solidaire est partisan.
D'ailleurs, la CAQ et le PQ l'ont très
bien compris. Ils se sont rapidement ralliés à cette idée. Parce qu'on a fait
une proposition. Ce n'est pas juste qu'on a fait un projet de loi puis on l'a
déposé en disant : Bon, on a fait notre travail. Au contraire, nous, ce
qu'on a proposé, c'est simple, c'est de donner, comme ça a déjà été fait par le
passé, le temps au DGE de pouvoir consulter sur l'île de Montréal pour
permettre aux gens de Sainte-Marie—Saint-Jacques et à quiconque voudrait être
entendu de pouvoir l'être.
La question se pose : Pourquoi le
Parti libéral du Québec, présentement, est en train de freiner, je dirais, la
réalisation de ça, considérant le consensus — et consensus ne veut
pas dire l'unanimité, là, on s'entend — mais le consensus qui se fait
entendre actuellement dans l'opinion publique à l'effet que les gens de
Sainte-Marie—Saint-Jacques peuvent et doivent être consultés? Alors qu'est-ce
qui fait qu'ils freinent?
C'est sûr que des questions se posent, et,
dans ma réflexion, je me dis : Bien, dans le fond, peut-être qu'eux autres,
ils ne sont pas prêts à prendre le risque. Parce que, nous, dans notre
proposition, c'était de dire : Donnons l'opportunité aux gens de
Sainte-Marie—Saint-Jacques d'être entendus, et après ça le DGE déposera sa
carte, et nous accepterons ce qu'il en aura conclu par cette dernière étape de
consultation là. Bien, c'est sûr que peut-être que les libéraux ont à perdre
parce qu'eux ont eu la chance, à travers les représentations qu'ils ont faites tant
dans Outremont et dans ville Mont-Royal, qui sont deux circonscriptions
libérales qui devaient être fusionnées, donc, potentiellement, ils pouvaient perdre
une circonscription là. Et maintenant ils se retrouvent dans une
circonscription potentiellement... Ville-Marie, qui, à regarder d'assez près,
serait très difficile à prendre pour quelqu'un d'autre que les libéraux.
Alors, peut-être la carte actuelle qui est
proposée dans le dernier rapport du DGE, finalement, leur convient et qu'ils ne
sont pas prêts à prendre le risque de donner au DGE la possibilité de consulter
les gens de l'île de Montréal, les gens de Sainte-Marie—Saint-Jacques, et après
ça de nous revenir avec une carte.
Écoutez, on va suivre ça de près. Je
retourne en comté aujourd'hui même. Il est certain que je vais continuer à me
faire interpeller. Il est certain que nous sommes toujours à la recherche d'une
façon dont les gens de Sainte-Marie—Saint-Jacques pourront être consultés de
façon publique, et je peux leur assurer que je vais me tenir debout pour leurs
droits, pour faire en sorte qu'ils soient entendus. Merci.
(Fin à 14 h 28)