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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle

Version finale

Le mercredi 22 mars 2017, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures trois minutes)

M. Lisée : Bonjour. Hier, on a fait un exercice en disant : Qu'est-ce qu'on ferait, le Parti québécois, si on avait la capacité, là, en quelques jours, de corriger un certain nombre de dégâts produits par les libéraux? Et on a insisté sur les familles qui ont eu des augmentations tarifaires d'à peu près 1 100 $ depuis l'arrivée de M. Couillard. Et on a trouvé le moyen de leur redonner cet argent, à la fois en ramenant les services de garde à 7,30 $ par jour, en donnant 150 $ par élève dans les frais scolaires en début d'année et en augmentant de 100 $ par ménage le crédit d'impôt solidarité compte tenu de la hausse du coût de l'alimentation.

D'où provenait cet argent? Bien, du gel de la rémunération des médecins,  les médecins dont on sait qu'ils ont une rémunération maintenant supérieure à celle des médecins ontariens à cause de l'extraordinaire générosité de Gaétan Barrette et de Philippe Couillard, essentiellement, un processus engagé malheureusement par François Legault lorsqu'il était ministre de la Santé. C'est lui qui a mis le bras dans le tordeur, toutes les finances publiques québécoises dans le tordeur de cette aberration qu'il y avait un segment de la population québécoise et pas les autres qui devait être à parité avec le reste du Canada.

Alors, on apprend ce matin que le gouvernement Couillard a décidé de modérer l'augmentation de la rémunération des médecins à 4 % par année. La modérer à 4 % par année, savez-vous ce que ça veut dire? Par médecin, ça veut dire une augmentation de salaire de 14 400 $ pour la première année, le double pour la deuxième année, le triple pour... la troisième année, là, ils auront augmenté leur rémunération moyenne, les 20 000 médecins, de 43 000 $. Wow! Ça, c'est de la modération. Et cet argent-là, considérable, dont on a expliqué tout à l'heure que juste le gel sur un an permettait de remettre 1 000 $ par famille, imaginez le détournement de fonds publics que ça continuerait à générer au profit de 20 000 personnes qui sont essentielles à la société québécoise, mais assez bien nanties, assez bien nanties.

Alors, si ça se confirme, ce qu'on apprend ce matin, c'est scandaleux. Encore une fois, les ministres... voyons, les ministres, députés — encore une fois, les médecins qui nous gouvernent vont prioriser la rémunération des médecins plutôt que les besoins des familles. Et là ça s'aggrave parce que le syndicat de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, formé pendant des années à l'intransigeance par Gaétan Barrette, a envoyé un sondage à ses membres, un sondage secret. Et là ils posent la question : si l'actuel ou le futur gouvernement imposait un gel de rémunération des médecins, est-ce que — et là il y a trois choix, seulement trois choix — est-ce que vous envisageriez de prendre votre retraite plus tôt, de quitter le Québec pour aller pratiquer ailleurs ou de quitter le régime public? Alors, c'est quand même extraordinaire.

C'est un sondage secret, alors ce n'est pas pour publication. D'ailleurs, ils nous disent qu'ils ne nous donneront pas les résultats. Et pour savoir où en sont leurs membres, ils ne posent pas la question : est-ce que vous considérez qu'on en a assez et que ce serait acceptable, compte tenu de notre place dans la société, d'accepter un gel de la rémunération? Ils ne posent pas cette question-là. Ils ne posent que des questions qui poussent leurs membres à l'intransigeance. Le fantôme de Gaétan Barrette est toujours présent à la Fédération des médecins spécialistes, et on voit là une organisation complètement investie dans la défense corporatiste à courte vue de leurs membres et pas du tout à leur place dans la société et dans leur devoir de contribuer aux équilibres de richesse entre eux-mêmes et les autres Québécois.

Alors donc, on a deux scandales en miroir : le gouvernement des médecins qui veulent augmenter de 4 % par année, de 14 000 $ par année, la rémunération des médecins, et le syndicat des médecins spécialistes qui dit : Si vous touchez à mon trésor, on va s'en aller, on va prendre notre retraite ou on va passer au privé. Ça, c'est l'héritage de Gaétan Barrette et de Philippe Couillard. Il faut que ça s'arrête.

Le Modérateur : Merci, M. Lisée. On y va pour la période de questions. M. Marco Bélair-Cirino, micro de gauche.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Alors, qu'est-ce que vous proposez, vous, une fois arrivé au pouvoir? Vous allez réduire les salaires de médecins?

M. Lisée : Nous, on va geler la rémunération des médecins à son niveau actuel. On va modifier le système de financement à l'acte parce qu'il y a des médecins qui gagnent trop cher. En ce moment, là, il y en a qui gagnent trop cher. C'est clair que des radiologistes ou des ophtalmologistes qui font des actes qui, à l'époque, prenaient une heure et maintenant prennent 15 minutes, ont eu des augmentations faramineuses sans cause. Et donc il faut revoir la liste des actes, il faut revoir la façon dont c'est payé, et, en dégageant des économies sur ces hausses faramineuses injustifiées, on va pouvoir payer les nouveaux médecins, les nouveaux actes qui sont faits.

On pense que la richesse collective qui est en ce moment dans l'enveloppe de rémunération des médecins est suffisante pour plusieurs années. Et, en jouant à l'intérieur de cette masse, on va pouvoir couvrir les besoins nouveaux, parce qu'il n'y a personne qui a mis son pied sur le sol puis son poing sur la table pour dire aux fédérations de médecins : Ça suffit, le bar ouvert.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Il n'y a pas d'entente présentement qui lie le gouvernement et les fédérations de médecins? La hausse, là, que vous dites, là, qui a été plafonnée à 4 % par année, c'est quoi, c'est M. Barrette qui l'a accordée secrètement? Elle fait partie de l'entente, non?

M. Lisée : En ce moment, l'entente n'est pas publique, nous n'en avons que des échos par le travail de vos collègues. Le ministre Barrette avait indiqué en Chambre, à l'automne dernier, que ça pouvait être 2,5 %. 2,5 %, c'est 9 000 $ d'augmentation par année par médecin. Ce matin, on apprend, une information qui n'est pour l'instant pas confirmée, que ça pourrait être 4 %, donc l'augmentation prévue du budget de la santé. 4 %, c'est 14 400 $ par année. Nous pensons que les médecins sont déjà passés à la caisse suffisamment.

Nous ne sommes pas à la table de négociation. Si nous l'étions, nous ferions plusieurs choses à la fois. On suivrait les conseils de Claude Castonguay, donc l'architecte de l'assurance maladie, qui dit, entre autres choses : Une des grandes erreurs historiques, ça a été de laisser le contrôle des masses salariales aux syndicats. Ça n'existe nulle part ailleurs. Au Québec, c'est comme si les cols bleus de Québec contrôlaient la masse salariale des cols bleus de Québec.

Alors, il faut reprendre le contrôle de la masse salariale, il faut la geler pour un certain nombre d'années. Jusqu'à quand? Jusqu'à ce que l'inflation fasse en sorte qu'on considère qu'on donne une juste portion de notre richesse collective aux médecins, qui doit être significative, mais certainement pas la norme canadienne, certainement pas la moyenne canadienne, certainement pas la norme ontarienne. On doit avoir notre propre norme pour les payer correctement, mais dans la mesure de notre capacité de payer. Et, en ce moment, ce n'est pas le cas.

Le Modérateur : Merci. M. Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : M. Lisée, bon matin. Pourquoi vous avez décidé de déclarer la guerre aux médecins?

M. Lisée : Parce qu'on essaie de trouver de l'argent pour les familles, on essaie de trouver de l'argent pour les élèves, pour les aînés, pour les garderies. Et il l'a, l'argent. L'augmentation de 38 % de la rémunération des médecins, depuis 10 ans, a siphonné l'argent du secteur public, l'argent des finances publiques, et on demande depuis un certain temps que ça s'arrête.

Et, ce matin, on a les deux acteurs principaux dans cette mauvaise pièce de théâtre, le gouvernement qui indique : Ça ne s'arrêtera pas, on est prêts à leur donner 14 000 $ par médecins par année de plus; puis le syndicat des médecins qui dit : S'ils nous donnent juste ça, on va menacer de s'en aller, ou de prendre notre retraite, ou de passer au privé. Alors, ça, c'est ce cycle infernal des médecins qui nous gouvernent puis des syndicats de médecins. Il faut casser ça.

M. Laforest (Alain) : Sur un autre sujet, il y a encore des ratés au niveau du déneigement ce matin, là, sur la 20, entre Saint-Hyacinthe, Drummondville, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, sur la 30. Après ce qui s'est passé, il n'y a pas si longtemps, la tempête qu'on a eue, qui s'est rendue jusqu'ici, qui a enseveli le Parlement, vous en pensez quoi?

M. Lisée : Écoutez, hier, le premier ministre a dit qu'il espérait que ses deux ministres-vedettes, qui bénéficient du «no fault», continuent à agir de la même manière. C'étaient ses paroles. À ma question sur la responsabilité ministérielle, ils ont dit : J'espère qu'ils vont continuer de la même manière. Bien, s'il y a des problèmes de déneigement aujourd'hui, bien, c'est qu'ils ont simplement appliqué la devise du premier ministre, ils ont continué de la même manière.

M. Laforest (Alain) : Ça va avoir quoi, comme conséquence?

M. Lisée : Aucune sur la responsabilité ministérielle. Le premier ministre hier a dit que la responsabilité ministérielle, telle qu'on la connaît depuis la création de ce Parlement, n'existe pas. On a un système de «no fault» pour les ministres libéraux. Alors, on a l'immunité politique, lorsque des policiers veulent savoir si les ministres libéraux ont fait quelque chose d'incorrect, puis maintenant on a le «no faut» lorsqu'ils sont incompétents.

Le Modérateur : Merci. M. Lecavalier.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M. Lisée. Est-ce qu'à votre connaissance il y a déjà eu ce qu'on a appelé l'exode des cerveaux des médecins qui quittaient à l'étranger? Est-ce que ça s'est avéré? Puis est-ce que ça pourrait se reproduire?

M. Lisée : Il y a toujours des allers-retours de médecins qui vont faire quelques années à l'étranger, qui reviennent au Québec, ce n'est pas un phénomène qui est significatif. Et certainement, en ce moment, selon les calculs de Pierre Fortin, les médecins québécois, compte tenu du coût de la vie, ont un revenu réel de 10 % à 34 % supérieur à ceux de l'Ontario. Alors, on ne voit pas pourquoi ils demanderaient une baisse de niveau de vie en déménageant en Ontario.

M. Lecavalier (Charles) : Sur un autre sujet, qu'est-ce que vous pensez de MM. Lessard et Coiteux qui s'échangent la responsabilité, là, de mauvaises données : C'est la faute de la SQ; ah, bien non, finalement, c'est le MTQ; bien, non ce serait peut-être les deux? Qu'est-ce que vous pensez de ça?

M. Lisée : On est en face d'un gouvernement dysfonctionnel et qui, au moins, est transparent dans sa dysfonction. Alors là, on a une fenêtre ouverte sur un gouvernement dysfonctionnel. Alors, heureusement qu'on est en fin de régime, il ne reste plus que 18 mois à subir ce gouvernement qui, de semaine en semaine, a un problème avec son ministre de l'Agriculture, son ministre des Transports, son ministre de la Sécurité publique, son ministre de la Santé, sa ministre des Institutions démocratiques. Donc, c'est vraiment... c'est un défi au bon sens qu'elle soit toujours là.

Bien, écoutez, c'est ça, c'est un gouvernement dysfonctionnel qui s'est fait dire par le premier ministre hier : Ne vous inquiétez pas, je vous protège contre toutes vos incompétences. Et vous ne perdrez pas vos sièges, peu importe si votre rôle, qui est de faire fonctionner vos administrations, vous manquez à votre rôle, ce n'est pas grave, je vous bénis et je vous absous.

M. Lecavalier (Charles) : Dernière… En sous-question, qu'est-ce que ça vous dit sur la qualité des partis d'opposition qu'un gouvernement dysfonctionnel soit toujours largement favori dans les sondages?

M. Lisée : Il y a 60 % des Québécois qui veulent s'en débarrasser, 70 % des francophones, et donc ça nous renvoie, à nous, à notre devoir de rassemblement. De tous les partis politiques, celui qui est le plus fort, c'est le Parti québécois, et le chef du Parti québécois a le rôle de rassembler au maximum pour pouvoir répondre à la demande québécoise de renverser ce gouvernement, une forte majorité des Québécois. Et c'est la tâche que je me donne de rassembler, malgré les aléas, malgré les difficultés.

J'ai d'abord rassemblé dans mon parti après une course au leadership dont certains disaient qu'elle allait laisser des séquelles. J'essaie de rassembler avec les gens de Québec solidaire qui ont été 80 % à voter pour une discussion avec le Parti québécois. Le nouveau chef présumé répète aussi qu'il veut avoir ces discussions. Donc, ça prend un peu de patience. En mai, ils auront un congrès. Ils vont réitérer, on l'espère, cette volonté, et, à ce moment-là, on verra si ça marche ou si ça ne marche pas. On fait des appels constants aux libéraux déçus. On sait qu'il y a beaucoup de libéraux qui sont insatisfaits de cette équipe libérale là. On essaie de renseigner les électeurs de la CAQ au sujet du fait que la coalition n'existe plus. Il n'y a plus de souverainistes à la CAQ, c'est un parti «Canada forever».

Donc, venez vers nous. On leur parle des familles. On leur parle des PME. On leur parle du nationalisme économique. On a du travail devant nous pour rassembler…

(Interruption)

M. Lisée : Prenez le message. On a du travail devant nous pour rassembler et répondre à la demande majoritaire québécoise que ce gouvernement prenne sa retraite pour longtemps en octobre de l'an prochain.

Le Modérateur : Merci. M. Boivin.

M. Boivin (Mathieu) : Sur le sondage dont vous avez fait état, suggérer de quelque façon aux médecins de prendre leur retraite ou de déménager à l'extérieur, c'est tel que tel, mais est-ce que ce n'est pas... j'allais dire séditieux, mais bon, je ne sais pas si c'est le bon mot, que de leur suggérer d'aller vers le privé s'ils ne sont pas contents de la rémunération? Est-ce qu'il n'y a pas là une ligne à ne pas franchir pour un corps social, appelons ça comme on veut, que de dire : Bien, faites abstraction des choses telles qu'elles se passent puis organisez-vous pour aller faire votre foin à côté?

M. Lisée : Bien, vous avez tout à fait raison, il y a, de la part de la Fédération des médecins spécialistes, une absence de conscience sociale, de responsabilité sociale face au Québec qui est condamnable, lamentable, pitoyable. La façon dont ce sondage est fait, c'est un sondage pour enflammer. Ce n'est pas un sondage pour informer.

Et il me semble qu'un président de syndicat, lorsqu'on entend tout ce qu'on entend sur les difficultés des familles, sur les banques alimentaires dont l'utilisation augmente, sur les handicapés et tout ça, devrait poser la question en secret à ses membres : Pensez-vous qu'on en a assez? Est-ce que vous pensez qu'on devrait accepter, pendant quelques années, de modérer nos demandes? C'est une vraie question qu'un syndicat doit poser parfois à ses membres, surtout lorsque ce sont des gens qui gagnent 300 000 $, 400 000 $, 500 000 $ par année.

Alors, oui, il y a un flagrant manque de conscience sociale à la direction de ce syndicat. Et moi, je sais qu'il y a plein de médecins de famille et des médecins spécialistes qui en ont assez de ça et qui en ont assez d'être pointés du doigt, injustement, croient-ils, parce qu'ils ont été entraînés dans une surenchère par une culture syndicale créée par Gaétan Barrette, qui maintenant leur fait mal.

M. Boivin (Mathieu) : La question que je vous pose, en fait, c'est sur le fait qu'un syndicat décrive un passage au privé comme quelque chose de, ma foi, parfaitement possible. Est-ce qu'on n'a pas franchi là une ligne?

M. Lisée : Ce n'est pas illégal. Ce n'est pas illégal, mais c'est un manque de conscience sociale.

M. Boivin (Mathieu) : Ça ne fait pas partie de la solution aussi, un peu plus de privé?

M. Lisée : Non, ça ne fait absolument pas partie de la solution. Ça retire des services au secteur public et donc un service universel gratuit. C'est ce qu'on veut, c'est ce que les Québécois veulent, et donc la Fédération des médecins, en indiquant cette possibilité de sortir vers le privé, affaiblirait ou conduit à affaiblir le système public que les Québécois veulent.

Le Modérateur : Merci. M. Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Concernant les médecins, M. Lisée, un peu dans la même lignée que mon collègue Charles Lecavalier sur le fait que les médecins peuvent aller ailleurs, vous dites : On doit avoir nos propres normes ici, au Québec, indépendamment de ce qui se passe en Ontario ou ailleurs au Canada.

Vous savez très bien que, si les médecins, par exemple... s'il n'y a pas un équilibre de rémunération... risquent d'aller à l'extérieur du Québec et d'aller pratiquer ailleurs. C'est une réalité qui a déjà existé. Comment vous allez jauger cet équilibre-là et comment vous allez le créer?

M. Lisée : Bon, d'abord, ça prend plus de conscience sociale et plus de sens qu'on fait partie d'une nation ensemble et que, lorsque la nation a financé des études médicales de façon très généreuse par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent, où ça coûte beaucoup plus cher de devenir médecin, on a une dette envers la société. Ça, c'est la première chose.

La deuxième chose, c'est que la situation actuelle fait que nos médecins ont un niveau de vie nettement supérieur aux médecins ontariens. Alors, avant qu'ils décident de déménager, ça va prendre beaucoup de temps, parce qu'ils perdraient de 10 % à 30 % de leur pouvoir d'achat s'ils déménageaient en Ontario.

Alors, ça, c'est un genre d'épouvantail inventé par Gaétan Barrette qui ne frappe qu'une toute petite portion des médecins. En fait, savez-vous, la population la plus mobile, au Québec comme ailleurs, ce sont les bas salariés, qui parfois vont travailler, par exemple, en Alberta pour une ou deux saisons. Ils sont beaucoup plus mobiles que les médecins, qui sont dans un réseau, qui ont souvent des conjoints et des conjointes qui ont aussi des emplois intéressants, qui sont très difficiles à déraciner.

M. Vigneault (Nicolas) : Sur l'aide médicale à mourir, est-ce que, pour vous, il y a une urgence de relancer ce débat-là, de l'élargir? Il y en a tellement... bon, les libéraux qui semblent un peu divisés sur la question.

M. Lisée : Je pense que c'est un débat de société qui va être continu. On a réussi, avec Véronique Hivon, à faire un consensus, un point d'équilibre au moment où l'essentiel... où il y avait un consensus, pas une unanimité, un consensus, sur un point d'équilibre à ce moment-là de la discussion sociale.

La discussion sociale progresse. Il y a un autre point d'équilibre à aller chercher. Dans ces questions-là, il ne faut jamais rien brusquer. Mais est-ce que c'est le temps de se poser la question d'un pas supplémentaire? Ma réponse est oui.

Le Modérateur : Merci. Une dernière en français, je crois. M. Robillard.

M. Robillard (Alexandre) : Oui, oui. C'est ça, en français.

M. Lisée : Je sais que votre anglais est excellent. Peut-être l'espagnol aussi?

M. Robillard (Alexandre) : Oui, oui. Ça m'arrive. Ça m'arrive. Oui. M. Lisée, j'aimerais ça savoir : Est-ce que c'est une bonne idée que des élus municipaux travaillent dans des bureaux de comté?

M. Lisée : C'est une très bonne question à se poser. J'avoue que c'est un cas unique. Je ne sais pas s'il y a un précédent, peut-être que vous avez cherché de votre côté. Ça dépend d'un certain nombre de choses. Il y a élu et élu. On sait que Denis Coderre n'aurait pas le temps de travailler dans le bureau de comté de Robert Poëti, par exemple. Mais est-ce qu'une micromunicipalité, où c'est un travail à temps très partiel... ces gens-là doivent travailler, et la plupart de ces maires de petites municipalités ont un emploi.

Est-ce qu'il y a un lien... Est-ce qu'il se crée un conflit d'intérêts parce que le maire ou la mairesse en question dépend de décisions du député? À ce moment-là, il y a une ligne rouge qui est franchie. Si ce n'est pas le cas, c'est une question qu'on doit se poser. Je n'ai pas de réponse toute faite pour vous ce matin.

M. Robillard (Alexandre) : Dans le cas de Jean D'Amour?

M. Lisée : Je n'ai pas de réponse toute faite pour vous ce matin.

Le Modérateur : Merci. Mme Fletcher.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. On Bill 21, can you clarify what your position is on getting rid of referendums for the City of Montréal?

M. Lisée : Well, we think the tool of citizens' referendum has to stay. I mean, it's part of our democracy. We're trying to find new ways to involve citizens in decision making.

Now, we hear the arguments of some municipalities that say that this tool can be counterproductive and we should have better rules that would make it... so we should have better rules to trigger referendum or to interprete its results. And we're willing to discuss these rules, but certainly the tool itself has to stay. Merci.

Des voix : Merci.

(Fin à 8 h 24)

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