(Huit heures trois minutes)
M. Lisée
: Bonjour.
Hier, on a fait un exercice en disant : Qu'est-ce qu'on ferait, le Parti
québécois, si on avait la capacité, là, en quelques jours, de corriger un
certain nombre de dégâts produits par les libéraux? Et on a insisté sur les
familles qui ont eu des augmentations tarifaires d'à peu près 1 100 $
depuis l'arrivée de M. Couillard. Et on a trouvé le moyen de leur redonner cet
argent, à la fois en ramenant les services de garde à 7,30 $ par jour, en
donnant 150 $ par élève dans les frais scolaires en début d'année et en
augmentant de 100 $ par ménage le crédit d'impôt solidarité compte tenu de
la hausse du coût de l'alimentation.
D'où provenait cet argent? Bien, du gel de
la rémunération des médecins, les médecins dont on sait qu'ils ont une
rémunération maintenant supérieure à celle des médecins ontariens à cause de
l'extraordinaire générosité de Gaétan Barrette et de Philippe Couillard,
essentiellement, un processus engagé malheureusement par François Legault lorsqu'il
était ministre de la Santé. C'est lui qui a mis le bras dans le tordeur, toutes
les finances publiques québécoises dans le tordeur de cette aberration qu'il y
avait un segment de la population québécoise et pas les autres qui devait être
à parité avec le reste du Canada.
Alors, on apprend ce matin que le
gouvernement Couillard a décidé de modérer l'augmentation de la rémunération
des médecins à 4 % par année. La modérer à 4 % par année, savez-vous
ce que ça veut dire? Par médecin, ça veut dire une augmentation de salaire de
14 400 $ pour la première année, le double pour la deuxième année, le
triple pour... la troisième année, là, ils auront augmenté leur rémunération
moyenne, les 20 000 médecins, de 43 000 $. Wow! Ça, c'est de la
modération. Et cet argent-là, considérable, dont on a expliqué tout à l'heure
que juste le gel sur un an permettait de remettre 1 000 $ par
famille, imaginez le détournement de fonds publics que ça continuerait à
générer au profit de 20 000 personnes qui sont essentielles à la société
québécoise, mais assez bien nanties, assez bien nanties.
Alors, si ça se confirme, ce qu'on apprend
ce matin, c'est scandaleux. Encore une fois, les ministres... voyons, les
ministres, députés — encore une fois, les médecins qui nous gouvernent
vont prioriser la rémunération des médecins plutôt que les besoins des
familles. Et là ça s'aggrave parce que le syndicat de la Fédération des
médecins spécialistes du Québec, formé pendant des années à l'intransigeance
par Gaétan Barrette, a envoyé un sondage à ses membres, un sondage secret. Et
là ils posent la question : si l'actuel ou le futur gouvernement imposait
un gel de rémunération des médecins, est-ce que — et là il y a trois
choix, seulement trois choix — est-ce que vous envisageriez de prendre
votre retraite plus tôt, de quitter le Québec pour aller pratiquer ailleurs ou
de quitter le régime public? Alors, c'est quand même extraordinaire.
C'est un sondage secret, alors ce n'est pas
pour publication. D'ailleurs, ils nous disent qu'ils ne nous donneront pas les
résultats. Et pour savoir où en sont leurs membres, ils ne posent pas la
question : est-ce que vous considérez qu'on en a assez et que ce serait
acceptable, compte tenu de notre place dans la société, d'accepter un gel de la
rémunération? Ils ne posent pas cette question-là. Ils ne posent que des
questions qui poussent leurs membres à l'intransigeance. Le fantôme de Gaétan
Barrette est toujours présent à la Fédération des médecins spécialistes, et on
voit là une organisation complètement investie dans la défense corporatiste à
courte vue de leurs membres et pas du tout à leur place dans la société et dans
leur devoir de contribuer aux équilibres de richesse entre eux-mêmes et les
autres Québécois.
Alors donc, on a deux scandales en miroir :
le gouvernement des médecins qui veulent augmenter de 4 % par année, de
14 000 $ par année, la rémunération des médecins, et le syndicat des
médecins spécialistes qui dit : Si vous touchez à mon trésor, on va s'en
aller, on va prendre notre retraite ou on va passer au privé. Ça, c'est
l'héritage de Gaétan Barrette et de Philippe Couillard. Il faut que ça
s'arrête.
Le Modérateur
: Merci,
M. Lisée. On y va pour la période de questions. M. Marco Bélair-Cirino, micro
de gauche.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Alors, qu'est-ce que vous proposez, vous, une fois arrivé au pouvoir? Vous
allez réduire les salaires de médecins?
M. Lisée
: Nous, on va
geler la rémunération des médecins à son niveau actuel. On va modifier le
système de financement à l'acte parce qu'il y a des médecins qui gagnent trop
cher. En ce moment, là, il y en a qui gagnent trop cher. C'est clair que des
radiologistes ou des ophtalmologistes qui font des actes qui, à l'époque,
prenaient une heure et maintenant prennent 15 minutes, ont eu des augmentations
faramineuses sans cause. Et donc il faut revoir la liste des actes, il faut
revoir la façon dont c'est payé, et, en dégageant des économies sur ces hausses
faramineuses injustifiées, on va pouvoir payer les nouveaux médecins, les
nouveaux actes qui sont faits.
On pense que la richesse collective qui
est en ce moment dans l'enveloppe de rémunération des médecins est suffisante
pour plusieurs années. Et, en jouant à l'intérieur de cette masse, on va
pouvoir couvrir les besoins nouveaux, parce qu'il n'y a personne qui a mis son
pied sur le sol puis son poing sur la table pour dire aux fédérations de
médecins : Ça suffit, le bar ouvert.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Il
n'y a pas d'entente présentement qui lie le gouvernement et les fédérations de
médecins? La hausse, là, que vous dites, là, qui a été plafonnée à 4 % par
année, c'est quoi, c'est M. Barrette qui l'a accordée secrètement? Elle fait
partie de l'entente, non?
M. Lisée
:
En ce moment, l'entente n'est pas publique, nous n'en avons que des échos par
le travail de vos collègues. Le ministre Barrette avait indiqué en Chambre, à
l'automne dernier, que ça pouvait être 2,5 %. 2,5 %, c'est
9 000 $ d'augmentation par année par médecin. Ce matin, on apprend,
une information qui n'est pour l'instant pas confirmée, que ça pourrait être
4 %, donc l'augmentation prévue du budget de la santé. 4 %, c'est 14 400 $
par année. Nous pensons que les médecins sont déjà passés à la caisse
suffisamment.
Nous ne sommes
pas à la table de négociation. Si nous l'étions, nous ferions plusieurs choses
à la fois. On suivrait les conseils de Claude Castonguay, donc l'architecte de
l'assurance maladie, qui dit, entre autres choses : Une des grandes
erreurs historiques, ça a été de laisser le contrôle des masses salariales aux
syndicats. Ça n'existe nulle part ailleurs. Au Québec, c'est comme si les cols
bleus de Québec contrôlaient la masse salariale des cols bleus de Québec.
Alors, il faut
reprendre le contrôle de la masse salariale, il faut la geler pour un certain
nombre d'années. Jusqu'à quand? Jusqu'à ce que l'inflation fasse en sorte qu'on
considère qu'on donne une juste portion de notre richesse collective aux
médecins, qui doit être significative, mais certainement pas la norme
canadienne, certainement pas la moyenne canadienne, certainement pas la norme
ontarienne. On doit avoir notre propre norme pour les payer correctement, mais dans
la mesure de notre capacité de payer. Et, en ce moment, ce n'est pas le cas.
Le Modérateur
:
Merci. M. Laforest, TVA.
M. Laforest
(Alain) : M. Lisée, bon matin. Pourquoi vous avez décidé de déclarer
la guerre aux médecins?
M. Lisée
:
Parce qu'on essaie de trouver de l'argent pour les familles, on essaie de
trouver de l'argent pour les élèves, pour les aînés, pour les garderies. Et il
l'a, l'argent. L'augmentation de 38 % de la rémunération des médecins,
depuis 10 ans, a siphonné l'argent du secteur public, l'argent des finances
publiques, et on demande depuis un certain temps que ça s'arrête.
Et, ce matin, on
a les deux acteurs principaux dans cette mauvaise pièce de théâtre, le
gouvernement qui indique : Ça ne s'arrêtera pas, on est prêts à leur
donner 14 000 $ par médecins par année de plus; puis le syndicat des
médecins qui dit : S'ils nous donnent juste ça, on va menacer de s'en
aller, ou de prendre notre retraite, ou de passer au privé. Alors, ça, c'est ce
cycle infernal des médecins qui nous gouvernent puis des syndicats de médecins.
Il faut casser ça.
M. Laforest
(Alain) : Sur un autre sujet, il y a encore des ratés au niveau du
déneigement ce matin, là, sur la 20, entre Saint-Hyacinthe, Drummondville, au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
sur la 30. Après ce qui s'est passé, il n'y a pas si longtemps, la tempête
qu'on a eue, qui s'est rendue jusqu'ici, qui a enseveli le Parlement, vous en
pensez quoi?
M. Lisée
: Écoutez,
hier, le premier ministre a dit qu'il espérait que ses deux ministres-vedettes,
qui bénéficient du «no fault», continuent à agir de la même manière. C'étaient
ses paroles. À ma question sur la responsabilité ministérielle, ils ont dit :
J'espère qu'ils vont continuer de la même manière. Bien, s'il y a des problèmes
de déneigement aujourd'hui, bien, c'est qu'ils ont simplement appliqué la
devise du premier ministre, ils ont continué de la même manière.
M. Laforest (Alain) : Ça va
avoir quoi, comme conséquence?
M. Lisée
: Aucune sur
la responsabilité ministérielle. Le premier ministre hier a dit que la responsabilité
ministérielle, telle qu'on la connaît depuis la création de ce Parlement,
n'existe pas. On a un système de «no fault» pour les ministres libéraux. Alors,
on a l'immunité politique, lorsque des policiers veulent savoir si les
ministres libéraux ont fait quelque chose d'incorrect, puis maintenant on a le
«no faut» lorsqu'ils sont incompétents.
Le Modérateur
: Merci.
M. Lecavalier.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Lisée. Est-ce qu'à votre connaissance il y a déjà eu ce qu'on a
appelé l'exode des cerveaux des médecins qui quittaient à l'étranger? Est-ce
que ça s'est avéré? Puis est-ce que ça pourrait se reproduire?
M. Lisée
: Il y a toujours
des allers-retours de médecins qui vont faire quelques années à l'étranger, qui
reviennent au Québec, ce n'est pas un phénomène qui est significatif. Et certainement,
en ce moment, selon les calculs de Pierre Fortin, les médecins québécois, compte
tenu du coût de la vie, ont un revenu réel de 10 % à 34 % supérieur à
ceux de l'Ontario. Alors, on ne voit pas pourquoi ils demanderaient une baisse
de niveau de vie en déménageant en Ontario.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
un autre sujet, qu'est-ce que vous pensez de MM. Lessard et Coiteux qui
s'échangent la responsabilité, là, de mauvaises données : C'est la faute
de la SQ; ah, bien non, finalement, c'est le MTQ; bien, non ce serait peut-être
les deux? Qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Lisée
: On est en
face d'un gouvernement dysfonctionnel et qui, au moins, est transparent dans sa
dysfonction. Alors là, on a une fenêtre ouverte sur un gouvernement
dysfonctionnel. Alors, heureusement qu'on est en fin de régime, il ne reste
plus que 18 mois à subir ce gouvernement qui, de semaine en semaine, a un
problème avec son ministre de l'Agriculture, son ministre des Transports, son
ministre de la Sécurité publique, son ministre de la Santé, sa ministre des
Institutions démocratiques. Donc, c'est vraiment... c'est un défi au bon sens
qu'elle soit toujours là.
Bien, écoutez, c'est ça, c'est un
gouvernement dysfonctionnel qui s'est fait dire par le premier ministre hier :
Ne vous inquiétez pas, je vous protège contre toutes vos incompétences. Et vous
ne perdrez pas vos sièges, peu importe si votre rôle, qui est de faire
fonctionner vos administrations, vous manquez à votre rôle, ce n'est pas grave,
je vous bénis et je vous absous.
M. Lecavalier (Charles) :
Dernière… En sous-question, qu'est-ce que ça vous dit sur la qualité des partis
d'opposition qu'un gouvernement dysfonctionnel soit toujours largement favori
dans les sondages?
M. Lisée
: Il y a 60 %
des Québécois qui veulent s'en débarrasser, 70 % des francophones, et donc
ça nous renvoie, à nous, à notre devoir de rassemblement. De tous les partis
politiques, celui qui est le plus fort, c'est le Parti québécois, et le chef du
Parti québécois a le rôle de rassembler au maximum pour pouvoir répondre à la
demande québécoise de renverser ce gouvernement, une forte majorité des
Québécois. Et c'est la tâche que je me donne de rassembler, malgré les aléas,
malgré les difficultés.
J'ai d'abord rassemblé dans mon parti
après une course au leadership dont certains disaient qu'elle allait laisser
des séquelles. J'essaie de rassembler avec les gens de Québec solidaire qui ont
été 80 % à voter pour une discussion avec le Parti québécois. Le nouveau
chef présumé répète aussi qu'il veut avoir ces discussions. Donc, ça prend un
peu de patience. En mai, ils auront un congrès. Ils vont réitérer, on l'espère,
cette volonté, et, à ce moment-là, on verra si ça marche ou si ça ne marche
pas. On fait des appels constants aux libéraux déçus. On sait qu'il y a
beaucoup de libéraux qui sont insatisfaits de cette équipe libérale là. On
essaie de renseigner les électeurs de la CAQ au sujet du fait que la coalition
n'existe plus. Il n'y a plus de souverainistes à la CAQ, c'est un parti «Canada
forever».
Donc, venez vers nous. On leur parle des
familles. On leur parle des PME. On leur parle du nationalisme économique. On a
du travail devant nous pour rassembler…
(Interruption)
M. Lisée
: Prenez le
message. On a du travail devant nous pour rassembler et répondre à la demande
majoritaire québécoise que ce gouvernement prenne sa retraite pour longtemps en
octobre de l'an prochain.
Le Modérateur
: Merci. M.
Boivin.
M. Boivin (Mathieu) : Sur le
sondage dont vous avez fait état, suggérer de quelque façon aux
médecins de prendre leur retraite ou de déménager à l'extérieur, c'est tel que
tel, mais est-ce que ce n'est pas... j'allais dire séditieux, mais bon, je ne
sais pas si c'est le bon mot, que de leur suggérer d'aller vers le privé
s'ils ne sont pas contents de la rémunération? Est-ce qu'il n'y a pas là une
ligne à ne pas franchir pour un corps social, appelons ça comme on veut, que de
dire : Bien, faites abstraction des choses telles qu'elles se passent puis
organisez-vous pour aller faire votre foin à côté?
M. Lisée
: Bien, vous
avez tout à fait raison, il y a, de la part de la Fédération des médecins
spécialistes, une absence de conscience sociale, de responsabilité sociale face
au Québec qui est condamnable, lamentable, pitoyable. La façon dont ce sondage
est fait, c'est un sondage pour enflammer. Ce n'est pas un sondage pour
informer.
Et il me semble qu'un président de
syndicat, lorsqu'on entend tout ce qu'on entend sur les difficultés des
familles, sur les banques alimentaires dont l'utilisation augmente, sur les
handicapés et tout ça, devrait poser la question en secret à ses membres :
Pensez-vous qu'on en a assez? Est-ce que vous pensez qu'on devrait accepter,
pendant quelques années, de modérer nos demandes? C'est une vraie question
qu'un syndicat doit poser parfois à ses membres, surtout lorsque ce sont des gens
qui gagnent 300 000 $, 400 000 $, 500 000 $ par
année.
Alors, oui, il y a un flagrant manque de
conscience sociale à la direction de ce syndicat. Et moi, je sais qu'il y a
plein de médecins de famille et des médecins spécialistes qui en ont assez de ça
et qui en ont assez d'être pointés du doigt, injustement, croient-ils, parce
qu'ils ont été entraînés dans une surenchère par une culture syndicale créée
par Gaétan Barrette, qui maintenant leur fait mal.
M. Boivin (Mathieu) : La
question que je vous pose, en fait, c'est sur le fait qu'un syndicat décrive un
passage au privé comme quelque chose de, ma foi, parfaitement possible. Est-ce
qu'on n'a pas franchi là une ligne?
M. Lisée
: Ce n'est pas
illégal. Ce n'est pas illégal, mais c'est un manque de conscience sociale.
M. Boivin (Mathieu) : Ça ne
fait pas partie de la solution aussi, un peu plus de privé?
M. Lisée
: Non, ça ne
fait absolument pas partie de la solution. Ça retire des services au secteur
public et donc un service universel gratuit. C'est ce qu'on veut, c'est ce que
les Québécois veulent, et donc la Fédération des médecins, en indiquant cette
possibilité de sortir vers le privé, affaiblirait ou conduit à affaiblir le système
public que les Québécois veulent.
Le Modérateur
: Merci.
M. Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) :
Concernant les médecins, M. Lisée, un peu dans la même lignée que mon collègue
Charles Lecavalier sur le fait que les médecins peuvent aller ailleurs, vous
dites : On doit avoir nos propres normes ici, au Québec, indépendamment de
ce qui se passe en Ontario ou ailleurs au Canada.
Vous savez très bien que, si les médecins,
par exemple... s'il n'y a pas un équilibre de rémunération... risquent d'aller
à l'extérieur du Québec et d'aller pratiquer ailleurs. C'est une réalité qui a déjà
existé. Comment vous allez jauger cet équilibre-là et comment vous allez le
créer?
M. Lisée
: Bon,
d'abord, ça prend plus de conscience sociale et plus de sens qu'on fait partie
d'une nation ensemble et que, lorsque la nation a financé des études médicales
de façon très généreuse par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le
continent, où ça coûte beaucoup plus cher de devenir médecin, on a une dette
envers la société. Ça, c'est la première chose.
La deuxième chose, c'est que la situation
actuelle fait que nos médecins ont un niveau de vie nettement supérieur aux
médecins ontariens. Alors, avant qu'ils décident de déménager, ça va prendre beaucoup
de temps, parce qu'ils perdraient de 10 % à 30 % de leur pouvoir
d'achat s'ils déménageaient en Ontario.
Alors, ça, c'est un genre d'épouvantail
inventé par Gaétan Barrette qui ne frappe qu'une toute petite portion des
médecins. En fait, savez-vous, la population la plus mobile, au Québec comme ailleurs,
ce sont les bas salariés, qui parfois vont travailler, par exemple, en Alberta
pour une ou deux saisons. Ils sont beaucoup plus mobiles que les médecins, qui
sont dans un réseau, qui ont souvent des conjoints et des conjointes qui ont
aussi des emplois intéressants, qui sont très difficiles à déraciner.
M. Vigneault (Nicolas) : Sur l'aide
médicale à mourir, est-ce que, pour vous, il y a une urgence de relancer ce
débat-là, de l'élargir? Il y en a tellement... bon, les libéraux qui semblent
un peu divisés sur la question.
M. Lisée
: Je pense que
c'est un débat de société qui va être continu. On a réussi, avec Véronique
Hivon, à faire un consensus, un point d'équilibre au moment où l'essentiel...
où il y avait un consensus, pas une unanimité, un consensus, sur un point
d'équilibre à ce moment-là de la discussion sociale.
La discussion sociale progresse. Il y a un
autre point d'équilibre à aller chercher. Dans ces questions-là, il ne faut
jamais rien brusquer. Mais est-ce que c'est le temps de se poser la question
d'un pas supplémentaire? Ma réponse est oui.
Le Modérateur
: Merci.
Une dernière en français, je crois. M. Robillard.
M. Robillard (Alexandre) :
Oui, oui. C'est ça, en français.
M. Lisée
: Je sais que
votre anglais est excellent. Peut-être l'espagnol aussi?
M. Robillard (Alexandre) :
Oui, oui. Ça m'arrive. Ça m'arrive. Oui. M. Lisée, j'aimerais ça savoir :
Est-ce que c'est une bonne idée que des élus municipaux travaillent dans des
bureaux de comté?
M. Lisée
: C'est une
très bonne question à se poser. J'avoue que c'est un cas unique. Je ne sais pas
s'il y a un précédent, peut-être que vous avez cherché de votre côté. Ça dépend
d'un certain nombre de choses. Il y a élu et élu. On sait que Denis Coderre
n'aurait pas le temps de travailler dans le bureau de comté de Robert Poëti,
par exemple. Mais est-ce qu'une micromunicipalité, où c'est un travail à temps
très partiel... ces gens-là doivent travailler, et la plupart de ces maires de
petites municipalités ont un emploi.
Est-ce qu'il y a un lien... Est-ce qu'il
se crée un conflit d'intérêts parce que le maire ou la mairesse en question
dépend de décisions du député? À ce moment-là, il y a une ligne rouge qui est
franchie. Si ce n'est pas le cas, c'est une question qu'on doit se poser. Je
n'ai pas de réponse toute faite pour vous ce matin.
M. Robillard (Alexandre) :
Dans le cas de Jean D'Amour?
M. Lisée
: Je n'ai pas
de réponse toute faite pour vous ce matin.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. On Bill 21, can you clarify what your position is on
getting rid of referendums for the City of Montréal?
M. Lisée
:
Well, we think the tool of citizens' referendum has to stay. I mean, it's part
of our democracy. We're trying to find new ways to involve citizens in decision
making.
Now, we hear the
arguments of some municipalities that say that this tool can be counterproductive
and we should have better rules that would make it... so we should have better
rules to trigger referendum or to interprete its results. And we're willing to
discuss these rules, but certainly the tool itself has to stay. Merci.
Des voix
:
Merci.
(Fin à 8 h 24)