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Point de presse de M. Carlos J. Leitão, ministre des Finances, et M. Pierre Moreau, président du Conseil du trésor

Version finale

Le mercredi 22 mars 2017, 18 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix-huit heures huit minutes)

M. Leitão : Très bien. Alors, bonjour, tout le monde. Merci d'être ici. Alors, nous allons, mon collègue M. Moreau et moi, nous allons vous parler un petit peu de nos réactions au budget fédéral.

Qu'est-ce qu'on peut dire d'entrée de jeu? Écoutez, ça reflète… Il y a très peu de mesures, et donc ça reflète, ce n'est pas tellement surprenant, ça reflète ce qui se passe quand la capacité d'intervention est limitée. Donc, entre aujourd'hui et l'année passée, il n'y a pas tellement de nouvelles mesures.

Il y a tout de même certains aspects qui sont positifs, il faut les souligner. L'asymétrie a été reconnue. Donc, non seulement dans les transferts en santé, ça, on l'avait déjà, mais ça a été reconnu aussi dans certains transferts d'infrastructures sociales. Cette asymétrie est reconnue, et, pour nous, ce que cela veut dire, ça veut dire des fonds additionnels entre 1,2 et 1,5 milliard sur 10 ans qu'on pourra, nous, utiliser pour améliorer le niveau de vie des familles.

Il y a aussi des aspects intéressants du côté de la recherche et de l'innovation, la reconnaissance qu'au Québec, déjà, nous avons une expertise dans ce domaine-là, particulièrement, en intelligence artificielle et donc que Montréal fait partie maintenant, comme Toronto, comme Edmonton, des «hubs» de croissance de l'intelligence artificielle.

Un dernier aspect qui est aussi positif, je le reçois très positivement, des nouvelles mesures en formation de la main-d'œuvre, donc de nouveaux montants, des montants additionnels au Québec, et ça s'insère aussi très bien avec notre priorité qui a été bien élaborée dans notre rendez-vous de la main-d'œuvre. Donc, ça, ce sont quand même des aspects positifs, mais, comme j'ai dit au tout début, puisqu'il y a une capacité limitée d'action, donc on peut ne peut pas aller beaucoup trop loin.

Par contre, et je laisserai maintenant mon collègue vous expliquer un petit peu, c'est clair que, du côté des infrastructures, nous sommes déçus.

M. Moreau : Voilà, sur la question des infrastructures, il y a un point qui est réjouissant, c'est-à-dire de voir confirmée la somme de 81 milliards de dollars sur une période de 11 ans qui, en fait, est la répétition de ce qui avait été dit et annoncé à la mise à jour économique qui avait été faite par le gouvernement fédéral.

Cependant, la réjouissance s'arrête là en ce qui a trait aux infrastructures. D'abord, il faut déplorer le fait qu'il y a peu de détails sur la façon et la répartition de ces sommes-là, notamment quelles seront les sommes qui seront allouées au Québec. Là-dessus, il n'y a pas de détail. Nous déplorons également le fait que le dossier des infrastructures ou que les projets... ou les programmes en infrastructure, plutôt, ne sont pas arrimés sur les investissements et les priorités qui sont identifiées au programme québécois d'infrastructures, c'est-à-dire, les infrastructures routières, en éducation, en enseignement supérieur ou en santé. Je vous rappelle que, strictement sur cette base-là, cela représente 50 % du programme québécois d'infrastructures. Et pourquoi? Parce que ce sont des investissements qui sont porteurs de croissance économique partout sur l'ensemble du territoire. Or, on ne retrouve rien dans le budget fédéral qui nous indique que les priorités du gouvernement fédéral sont arrimées sur les priorités du Québec, et ce, malgré les demandes qui ont été faites en ce sens.

Nous sommes également extrêmement déçus et préoccupés de l'absence d'un signal clair sur l'engagement du gouvernement fédéral à participer au financement des grands projets d'infrastructures qui ont été annoncés par le Québec, notamment ici, à Québec, le SRB, la ligne bleue du métro à Montréal ou le REM. Tout au plus, est-ce qu'il est évoqué, en ce qui a trait au REM, comme un exemple, mais ce à quoi nous nous attendions, c'était un signal clair, signal que nous ne retrouvons pas.

Et enfin, sur la question de la Banque de l'infrastructure du Canada, je rappelle que la Banque d'infrastructure du Canada est basée sur l'idée originale qui appartient à la Caisse de dépôt et de placement du Québec sur la façon de financer les infrastructures, et nous nous serions attendus à ce qu'un message plus précis soit donné. On estime que Montréal, et particulièrement en raison de la présence caisse, en raison des démarches qui ont été faites, notamment par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qu'on ait pu s'attendre à une annonce sur la présence de cette Banque de l'infrastructure du Canada à Montréal. Il n'y a pas d'annonce dans le budget, alors nous ne nous décourageons pas. Nous allons continuer les représentations en ce sens, et on comprendrait mal qu'éventuellement la décision du gouvernement fédéral ne favorise pas la ville de Montréal pour l'implantation de cette banque.

M. Leitão : Perhaps I could now briefly comment in English, avant de passer aux questions. So, in this new budget, there are no new measures or very few new measures. It is not particularly surprising in my opinion, given the limited capacity that the federal Government has, currently has. Five years of deficits, that's usually what happens, that limits your capacity to announce new measures.

There are still a few interesting positive announcements in the budget. The asymmetry in federal transfers, I think it's important to note. A significant accent on research and innovation, the recognition that Montréal does have... Québec, and Montréal in particular, does have expertise in artificial intelligence and so the creation of a supercluster is also very beneficial to us. In terms of skills training, there's also some new developments and some good news for the provinces and for Québec.

Unfortunately, in our opinion, there's very little new information in terms of infrastructure development, and I will let my colleague address that issue.

M. Moreau : Well, concerning the infrastructure issue, we are happy to see that the amount of $81 billion over 11 years is confirmed in the budget, but the happiness stops there. There are little or no details concerning the amount that Québec will receive and how much money the federal Government will spend in Québec.

We are also deceived that there is no alignment concerning the priorities that have been clearly developed over the years concerning «le programme québécois d'infrastructures au Québec», which means roads, education, university and college and health. Those, in our Plan québécois des infrastructures, represent 50% of our investment, because they sustain economic growth, and we would have like the federal Government to align its priorities on ours.

And we are extremely deceived and preoccupied that there is no clear signal in this budget concerning the great infrastructure projects that are the rapid bus system here, in Québec, the blue line of the Montréal Métro and the electric train in Montréal. There is nothing but an example that is given and there is no clear signal concerning the involvement of the federal Government concerning those important issues.

And finally, concerning the Canadian Infrastructure Bank, which is based on an original idea of «la Caisse de dépôt et de placement du Québec», we would have liked to see an announcement in the budget. There is just a reference, and we think that Montréal is very… the experience that we have in Montréal and specifically because of «la Caisse de dépôt et placement du Québec», that Montréal should benefit from an announcement concerning the installation of the Infrastructure Bank.

M. Laforest (Alain) : Comment vous expliquez que 40 députés élus à Ottawa provenant du Québec, que vous avez fait des demandes très précises et qu'on retrouve, dans le budget fédéral, 100 millions pour l'industrie de l'automobile ontarienne puis absolument rien pour le Québec de clair?

M. Moreau : Merci de poser la question. J'aurais bien aimé entendre les membres du caucus du Québec sur les questions qui concernent les infrastructures majeures au Québec. Moi, je suis… peut-être que certains députés à Ottawa n'ont pas entendu parler du réseau électrique métropolitain, mais je serais très curieux de voir s'il y a un seul député dans le caucus québécois qui n'en a pas entendu parler. Même chose pour le métro, le projet… Et d'ailleurs, revenant sur le réseau électrique métropolitain, c'est un dossier qui est en discussion depuis un bon moment. Il aurait pu y avoir un signal beaucoup plus clair que ça dans le budget, et, comme c'est un dossier qui est basé sur un échéancier qui est serré, il faudra nécessairement que les investissements fédéraux suivent ceux de la Caisse de dépôt et ceux annoncés par le gouvernement du Québec.

M. Laforest (Alain) : C'est une claque, là, que vous venez de recevoir. Il y a 100 millions pour l'industrie de l'automobile, mais il n'y a rien pour vous autres, là.

M. Moreau : Moi, sur votre question, j'ai dit que nous étions extrêmement déçus et préoccupés et j'aimerais bien entendre le caucus du Québec s'exprimer sur les projets d'infrastructure qui touchent le Québec.

M. Leitão : Mais peut-être je pourrais ajouter quand même : Il faut reconnaître que le principe de l'asymétrie a été reconnu dans le budget. Ce que ça veut dire, c'est que les transferts en infrastructures sociales, il va quand même y avoir entre 1,2 et 1,5 milliard. Ce n'est quand même pas rien, 1,5 milliard de dollars que nous, nous allons pouvoir utiliser de la façon dont nous jugeons la plus appropriée pour améliorer le niveau de vie des familles.

M. Lessard (Denis) : Vous critiquez Ottawa à cause du caractère vague des engagements d'aujourd'hui. Est-ce qu'il faut s'attendre à ce que, dans votre budget, dans une semaine, il va y avoir des chiffres inscrits aux équilibres pour le SRB, pour la ligne bleue et puis pour le REM? Est-ce qu'on va voir ça dans vos chiffres?

M. Leitão : On va avoir des chiffres pour le REM, oui, dans le cadre... D'ailleurs, on s'était déjà engagés en Chambre, il y a quelques semaines, qu'on présenterait le cadre financier très, très explicite pour le REM. Pour les deux autres projets, on ne sera pas aussi explicites.

M. Moreau : Pour une raison qui est claire, c'est que, dans le cas du programme québécois d'infrastructures, vous savez qu'il y a trois étapes : l'étape de l'étude, l'étape de l'élaboration du projet et l'étape de la réalisation. Pourquoi il y a trois étapes? Parce que, tout au long de ces étapes-là, nous précisons le projet, de sorte que, lorsqu'il passe en réalisation, on ne retrouvera pas des explosions de coûts.

Alors, au niveau de l'étude, qui est un élément très important, on élabore le dossier d'opportunité. Le dossier d'opportunité constitue le raffinement du projet d'infrastructure pour les infrastructures de plus de 50 millions, de sorte que lorsque, par exemple, comme dans le cas de l'Hôpital de L'Enfant-Jésus, ici, à Québec, lorsqu'on arrive au dossier d'affaires, on connaît non seulement l'échéancier de réalisation, mais les montants ventilés pour l'ensemble du projet.

M. Lessard (Denis) : C'est des projets où Québec aura la maîtrise d'oeuvre. Comment vous pouvez blâmer Ottawa de ne pas avoir de chiffre, alors que vous-mêmes, vous ne pouvez pas en inscrire au budget, là?

M. Moreau : Ce que j'ai dit... Sur le REM? Sur le REM, il y a un...

M. Lessard (Denis) : M. Sabia l'a dit il y a trois jours, là.

M. Moreau : Sur le REM, il y a un cadre qui est extrêmement précis. Sur la question du métro de Montréal, on ne donne pas le chiffre sur le projet final parce qu'on est en élaboration. Mais ce à quoi on se serait attendu, c'est un signal clair d'Ottawa disant : On sera au rendez-vous. On ne demande pas un chiffre dans le budget, on dit : Donnez-nous le signal que vous serez là lorsque nous réaliserons ces projets-là. C'était assez facile, il y en avait trois. Il y en avait trois qui sont très connus.

Sur la question du SRB, ici, à Québec, il y a eu des demandes qui ont été faites. On sera assez précis sur les montants qui répondent aux demandes qui sont faites au moment de l'avancement du projet et au moment même de sa considération, tel qu'il est là. Ça, on est capables de chiffrer ça. Mais demandez-moi pas de chiffrer un montant final pour le SRB.

M. Lessard (Denis) : Est-ce qu'on va avoir un échéancier sur la ligne bleue?

M. Moreau : Oui, absolument. Oui.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Justement, est-ce que l'absence de signal important de financement de la part d'Ottawa sur ces trois projets clés là a un impact concret sur les échéanciers? Le REM, là, M. Sabia disait que la construction devrait commencer à l'automne. Est-ce qu'aujourd'hui, ça demeure…

M. Leitão : C'est toujours l'objectif, et il va falloir que ce projet, en effet, commence à se concrétiser à l'automne. Ça veut dire quoi? Ça veut dire que, d'ici l'automne, il va falloir que nos conversations avec le gouvernement fédéral s'intensifient pour qu'il soit au rendez-vous.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais non, mais si vous n'avez pas de réponse favorable d'Ottawa, la construction ne pourra pas commencer.

M. Leitão : Pour le REM, nous n'avons pas de réponse défavorable non plus. D'ailleurs, comme mon collègue l'a mentionné, dans le budget fédéral, ils utilisent le REM comme un exemple. Bon, nous, on aurait souhaité qu'ils aillent un peu plus loin dans cela, mais je pense que, pour le REM, dans les prochains mois, on va être capable de trouver…

M. Bovet (Sébastien) : Est-ce que le cadre financier que vous allez présenter dans votre budget comprend une part de financement fédéral?

M. Leitão : Ça va être explicitement indiqué, oui.

M. Bovet (Sébastien) : Donc, vous avez déjà mis un montant sur ce que vous souhaitez que le fédéral place dans le REM.

M. Leitão : Un montant de nature générale, mais ça vous donne un ordre de grandeur, oui.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous ne mettez pas la charrue avant les boeufs?

M. Leitão : Non, parce que c'est un projet qui d'ailleurs a déjà été… Déjà, lors de la mise à jour économique du gouvernement fédéral en novembre — je pense que c'est en novembre — ils avaient déjà, quand ils ont annoncé leur intention de créer la Banque de l'infrastructure du Canada, ils avaient, à ce moment-là donné, encore une fois le REM comme exemple de projets qu'ils aimeraient financer.

M. Moreau : Et d'où la déception, parce que c'est un projet dont ils sont informés, à l'égard duquel, dans les discussions que nous avons eues, autant au Conseil du trésor qu'au ministère des Finances, où ils ont montré un intérêt. Et on se serait attendu que, dans un budget aussi important… dans un document aussi important que le budget, qu'il y ait un signal beaucoup plus clair qui est là.

L'idée, il va falloir intensifier encore les discussions, parce que l'échéancier sur le financement est relativement court. M. Sabia a eu l'occasion de le mentionner déjà, je pense que mon collègue des Finances également. Donc, il va falloir que ça aille plus vite que ça.

M. Laforest (Alain) : Rien sur le bois d'oeuvre, rien pour les producteurs fromagers.

M. Leitão : En effet, c'était… Mais vous avez raison. Enfin, moi, je n'étais pas au huis clos fédéral, donc je n'ai pas tout lu, mais de ce que je comprends, oui, en effet, il y a très peu, il n'y a rien de nouveau à cet égard-là.

M. Laforest (Alain) : Vous aviez des demandes pour le bois d'oeuvre. Vous demandiez des…

M. Leitão : Cependant... et pas seulement au Québec, mais tout le Canada. Nous sommes tous très conscients au Canada, au Québec, en Ontario, en Colombie-Britannique que l'enjeu du bois d'oeuvre est extrêmement important.

M. Laforest (Alain) : Vous n'êtes pas déçu de ça?

M. Leitão : Je ne suis pas déçu mais c'est un enjeu qu'il va falloir… qu'il soit suivi de très près. Le gouvernement fédéral s'est engagé à soutenir l'industrie. Bon, ça n'a pas été explicitement annoncé dans le budget parce qu'il n'y a pas non plus… jusqu'à maintenant, il n'y a rien qui s'est passé. On ne sait pas exactement quelle va être la nature de l'action américaine. Donc, c'est peut-être un peu trop tôt…

M. Laforest (Alain) : Les producteurs fromagers, on le sait, là, qu'il va y avoir une perte, là. Il y avait un engagement...

M. Leitão : Oui, et là aussi le gouvernement fédéral s'est engagé à mettre en place des mesures de compensation pour les fromages fins. Maintenant que l'accord de libre-échange est signé, je pense que ces mesures devraient être annoncées.

M. Laforest (Alain) : Vous seriez-vous attendu à ce qu'on le retrouve dans le budget, ça, qu'on…

M. Leitão : Pour le fromage, franchement, pour le fromage, je ne pense pas que c'est un enjeu qui nécessite une annonce budgétaire. Pour le bois d'œuvre, ça aurait été utile, oui, mais pour le fromage, franchement, je pense, c'est quelque chose qui peut se régler en dehors d'un budget.

M. Bellerose (Patrick) : L'infrastructure sociale, les montants représentent combien pour les deux années à venir et où vont aller ces montants-là?

M. Leitão : Bon, pour l'infrastructure sociale, il y en a beaucoup de sous. Nous, ce qu'on va être capable de… donc, d'exercer notre asymétrie et donc utiliser une partie de ces sommes-là comme nous, on le souhaite. Ce n'est pas encore précisé à 100 %, mais ça va être entre 1,2 milliard et 1,5 milliard sur 10 ans.

M. Bellerose (Patrick) : Pour l'année en cours, ça représente combien?

M. Leitão : Donc, ça serait, écoutez, donc, sur 10 ans…

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que ça va venir bonifier les transferts en santé?

M. Leitão : Pardon?

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que ça va venir bonifier les transferts en santé? Dans le fond, est-ce qu'on veut l'investir en santé pour bonifier?

M. Leitão : On peut l'investir là où on le juge le plus approprié pour le bien-être des familles. Ça peut être en santé comme ça peut être dans d'autres domaines, mais nous, au Québec, on aura une collaboration avec mon collègue du Trésor. On va s'assurer qu'on va financer nos priorités.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Pouvez-vous préciser l'impact de l'étalement des prestations de congé parental sur 18 mois par Ottawa? Est-ce qu'on a là un autre cas d'asymétrie?

M. Leitão : Celle-là, je ne l'ai pas vue. Je n'ai pas de commentaire tout de suite, là. Je ne l'ai pas vue, celle-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : O.K. Puis, de façon générale, est-ce que le Québec a été traité inéquitablement, selon vous, par le fédéral aujourd'hui, comparativement aux autres provinces, là, dont l'Ontario?

M. Leitão : Comme mon collègue a mentionné, là, du côté des infrastructures, nous sommes déçus.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, c'est oui, la réponse.

M. Leitão : On aurait apprécié une plus grande clarté là-dessus, mais comme moi, j'ai dis, écoutez, j'ai mentionné trois aspects que je trouve qui sont très importants : l'asymétrie, les autres provinces n'ont pas ça, et donc le 1,2 milliard à 1,5 milliard sur 10 ans, ce n'est quand même pas rien. Et pour ce qui est de la recherche, innovation, formation de la main-d'œuvre, intelligence artificielle, il y a quand même des bonnes nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Le Dr Barrette disait, il y a une semaine, lorsqu'il y a eu l'entente sur la santé, puis ça a été réglé, vous avez signé : Ce n'est pas une belle journée pour le Québec. Trouvez-vous que le budget fédéral, c'est une belle journée pour le Québec?

M. Leitão : Ça aurait pu être une meilleure journée.

M. Bovet (Sébastien) : Le gouvernement fédéral veut taxer plus l'alcool. Est-ce que ça vous enlève une cartouche pour votre budget?

M. Leitão : Nous, écoutez, nous nous sommes… C'est une bonne question, M. Bovet, parce que ça me permet de dire une chose : Nous nous sommes engagés, lors de la mise à jour économique de 2014, donc à l'automne 2014, nous nous sommes engagés, M. le premier ministre et moi-même, au nom du gouvernement, de ne plus augmenter quelque taxe que ce soit. Et nous ne l'avons pas fait jusqu'à aujourd'hui, nous n'avons pas l'intention de le faire non plus.

M. Moreau : Ce n'est un vice que lorsqu'on exagère…

Journaliste : So do I understand…

M. Moreau : …bien, selon les médecins, en tout cas.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Même la cigarette, M. Moreau?

M. Moreau : Non, non, je parle de l'alcool.

M. Bélair-Cirino (Marco) : OK, mais la cigarette, ça…

M. Moreau : Ah! ça, la cigarette, c'est une très mauvaise habitude que tout le monde devrait abandonner.

M. Leitão : Peut-être, j'ajouterai une… before we're going to you, sorry… j'ajouterai quelque chose, que c'est quand même important... pour revenir aux questions dont on parlait tantôt, qu'est-ce qu'il y a pour le Québec, qu'est-ce qu'il n'y a pas pour le Québec, il y a quand même deux nouveaux… deux autres éléments que j'aurais dû mentionner. Je les avais écrits ici, mais je ne les ai pas mentionnés, mais j'aurais dû vous le mentionner.

D'abord, des mesures de renforcement de l'intégrité du régime fiscal. On voit qu'il y a quand même des avancées à ce niveau-là et en grande partie inspirées par des mesures, des moyens que nous avons déjà annoncés au Québec. Donc, ça, ce sont quand même des bonnes nouvelles particulièrement dans le domaine du transfert d'entreprise. Le gouvernement fédéral mentionne dans son budget qu'ils vont examiner des nouveaux moyens de resserrer les critères d'un transfert d'entreprise pour éviter des planifications fiscales agressives, mais aussi de faciliter le transfert d'entreprises familiales. Donc, ça, je trouve que ça va dans la direction de ce que nous avions déjà annoncé.

M. Lessard (Denis) : L'abolition du crédit d'impôt pour le transport collectif, transport en commun, est-ce que ce n'est pas contraire à… je comprends qu'il ne doit pas y avoir tant d'argent que ça, là, mais ce n'est pas contraire à la philosophie générale du gouvernement, transport collectif, de…

M. Leitão : C'est une bonne question à poser au gouvernement fédéral.

Mme Johnson (Maya) : What does this federal budget say about the political weight that Québec carries in Ottawa compared to other provinces?

M. Leitão : Well, there is a question that indeed, you know, we believe that there are some, you know, positive developments in the federal budget. But in terms of our main issues, which were greater clarity on infrastructure spending and especially the three large projects that we identified as being particularly important for us, we are disappointed because there's no clear signal from the federal Government regarding those three projects.

Mme Johnson (Maya) : And so what does that mean in terms of a timeline? What kind of impact will it have?

M. Leitão : Well, it means that we will have... in the coming months, we will have to work very diligently with our federal counterparts to make sure that those projects are properly funded.

M. Authier (Philip) : But there's a little matter here about , as Mr. Morneau said, about the financing for the electric train. It's going to have to go faster than that. Now, do I understand what you said as you are leaving a blank line in Québec's budget next week for...

M. Leitão : No, no, no.

M. Authier (Philip) : No, let me finish — for the amount you feel Ottawa should put in or the amount Ottawa will put in?

M. Leitão : There'll be no blank lines. There will be a specific financial framework for the REM and that specific financial framework will include what we think should be the federal Government's participation.

M. Authier (Philip) : Now it's a $6 billion project. Do we have an idea of what you're after?

M. Leitão : You will have a good idea a week from today. Hang on one more week. But, in our budget, that amount will be clearly...

M. Authier (Philip) : But you have to go back and sell it all over again? You just said the federal MPs let you down, they seemed oblivious about this project. Now you've got to back to Ottawa and sell it all over again to get the money?

M. Leitão : I don't think we have to sell it all over again. We just have to make sure that our communications with the federal officials intensify in the coming weeks.

M. Moreau : Because what we want is a clear signal that they're behind Québec's idea of the electric train in Montreal. And what I said about the MPs is that nobody has been heard here concerning the Québec caucus that they are clearly behind the idea and this is... The disappointment comes from that there's nothing in the budget, there's not that clear signal, we don't find that clear signal and that nobody's saying anything among the Québec caucus.

M. Hicks (Ryan) : On skills and training, you said that was one of the positive points. So are you saying that that is in line with what the province wanted, what the province heard at this roundtable back in February? Was it what you were hoping for?

M. Leitão : It goes in that direction, yes. I think it will complement very well what we will be announcing in our budget, which, in turn, is a consequence... is a result of the February forum that we had and the fact that the federal Government also recognizes that skills training is an important issue in the XXIst century. And so they are… And not just to recognize that, but they are pouring additional funds into that pot, and I think that's important. Also, they are making some changes, some adjustments to the employment insurance program, which I think will give it more flexibility and will also improve, and so, a better, you know, coordination about skills training.

M. Authier (Philip) :What seems startling here though is that the Premier, yesterday, said : I'm looking for a clear signal. He's the top guy, and now you're saying again you still need a clear signal. Isn't that an indication of abject failure?

M. Leitão : I wouldn't characterize it that way. The federal Government did indicate that they still have very large amounts of money that are dedicated to infrastructure. Still we shouldn't minimize the fact. Altogether, it's like $88 billion, so it's not insignificant. Just what we find a little disconcerting is that, from November, from the economic update until today, to March, there's nothing new.

M. Moreau : And, if there's a failure, it's on the federal part, because they should have been there today, and they're not.

M. Leitão : All right. Merci beaucoup.

M. Moreau : Merci.

(Fin à 18 h 35)

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