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Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Le jeudi 23 mars 2017, 14 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures trente-quatre minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde. Alors, à notre tour de venir vous faire part de nos préoccupations et de notre volonté de voir le prochain budget provincial être à la hauteur des besoins et des attentes des Québécois et des Québécoises. Vous le savez comme moi, le gouvernement libéral a fait des choix qui ont fait très mal à la population québécoise durant les trois dernières années. Maintenant qu'on arrive à l'heure des surplus, un surplus quand même assez important, voire même, d'une certaine façon, indécent, je pense qu'il est incontournable que ce gouvernement-là réinvestisse. Je dirais même, dans un premier temps, rétablisse, et deuxièmement, réinvestisse pour s'assurer de prendre soin des gens, parce que c'est les gens qui ont vécu les impacts de leurs coupures, prenne soin de la planète, parce que, plus de planète, écoutez bien, là, ça n'ira pas bien, et prenne soin de notre portefeuille collectif, parce que c'est notre capacité collective de prendre soin les uns des autres, d'être solidaires les uns des autres.

Alors, nous, à la lecture du budget la semaine prochaine, c'est cette lunette-là qu'on va prendre. Est-ce que ce gouvernement-là, après des années d'austérité, prend soin des gens, prend soin de la planète et prend soin de notre portefeuille collectif? Quelques mesures qu'il nous apparaît tomber sous le sens d'apparaître dans ce budget de surplus... Hein, je vous rappelle, cette année, là, c'est 2,5 milliards qui vont être versés au Fonds des générations. Après trois années d'austérité libérale, je vous jure que ce 2,5 milliards-là pourrait être définitivement mieux investi.

Alors, prendre soin de la planète, ça veut dire quoi? Ça veut dire, de façon impérative, s'occuper du transport collectif. Il y aurait une façon simple de faire ça... le gouvernement ontarien, d'ailleurs, vient de décider de le faire, c'est-à-dire d'inverser la partie du budget du ministère du Transport qui est allouée actuellement aux autoroutes, aux routes, de prendre cette proportion-là, qui est environ de 65 %, et de faire 65 % de transport collectif en développement et en soutien aux sociétés de transport et d'allouer le 35 % au niveau des autoroutes. Donc, inverser, ça ne coûte rien, hein, c'est un coût nul pour le budget 2017‑2018, sauf que ça prend soin de la planète, et ça, c'est un incontournable que nous voulons, nous souhaitons voir apparaître au prochain budget.

Ce n'est pas tout. Il faut aussi massivement investir dans le transport collectif en région. Ce qui arrive présentement, c'est que les surplus peuvent être utilisés à plein de choses. On a vu, dans les dernières semaines, que le gouvernement a décidé de devancer des dépenses, tu sais, pour à peu près 400 millions, qui devraient avoir lieu l'an prochain. Nous, ce qu'on vous dit, c'est : Il faut que les gens puissent se déplacer. Il faut donner les moyens aux gens partout au Québec, en région, dans les régions périphériques des grands centres et même dans les grands centres, mais je pense principalement au niveau des régions, leur permettre de se déplacer et leur permettre surtout de ne pas devoir accéder à une deuxième ou à une troisième voiture pour être capables de faire le déplacement entre leur village et la ville centre dans laquelle, d'ailleurs, malheureusement, le gouvernement a concentré la majorité des services dans les dernières années.

Alors, prendre soin de la planète, ça veut dire faire le virage nécessaire au respect de nos engagements de Paris et ça veut dire investir massivement dans les transports collectifs. D'ailleurs, je nous rappelle que le transport collectif crée trois fois plus d'emplois que le secteur autoroutier, et ça, c'est le Conseil du patronat qui le dit, là. Alors, dans un Québec qui a besoin de travailler, qui a besoin de travailler partout en région, pas seulement dans les grands centres, pourquoi on n'utilise pas le moyen comme développer ces mesures de soutien au transport collectif? Il y a toutes sortes de bonnes idées qui se sont développées à travers les années, on espère que le prochain budget va les soutenir.

Bien sûr, des solutions solidaires pour prendre soin du monde, il y en a une tonne. D'ailleurs, je ne suis pas en train de vous faire la plateforme électorale de Québec solidaire pour 2018, je suis en train de vous dire c'est où mon oeil va être particulièrement porté pour le prochain budget. Alors, prendre soin du monde... Bien, les familles, là, on peut dire qu'elles l'ont eu dur, puis nous, on pense qu'au niveau des services de garde il est incontournable, incontournable, avec l'ensemble de l'augmentation des frais qu'il y a eu dans les trois dernières années, bien sûr, dans les services de garde, mais plus largement sur... Le poids sur les familles est tellement important qu'on pense qu'on est capables de retourner au coût que nous avions en 2003, de 5 $ par jour par enfant pour des services de garde de qualité, des services de garde qui permettent réellement que les éducatrices qui sont en service de garde puissent soutenir nos enfants dans leur développement pour faire en sorte d'en faire des adultes, éventuellement, heureux, sains et responsables. Tout ça ne coûte pas si cher que ça considérant que l'ensemble des impacts des budgets d'austérité est soutenu par des familles de façon importante.

On pense que prendre soin du monde, c'est entre autres prendre soin de nos petits-enfants, comme je viens de le dire, mais aussi de nos aînés. Vous le savez, il manque 7 000 lits en CHSLD, 7 000 lits. Il y a 7 000 aînés qui, actuellement, attendent entre deux et 18 mois pour être capables de trouver une place en résidence pour les soins de longue durée. Ils sont pris dans des hôpitaux qui, malheureusement, ne peuvent pas offrir leur réelle mission, c'est-à-dire l'urgence, c'est-à-dire des soins particuliers, ça veut dire des soins spécialisés. Ils ne sont pas capables de faire ça parce que des aînés qui n'ont pas accès à des lits en CHSLD... 7 000, c'est énorme, surtout quand c'est vos parents. Ça a été le cas de ma mère, qui a attendu plusieurs années. Et je peux vous dire que mon père, comme aidant naturel, on a failli aussi le retrouver à l'hôpital parce que le poids de prendre soin de quelqu'un qui a des besoins spécifiques, qui a des besoins particuliers, qui est en perte d'autonomie — c'est pour ça qu'on les a créés, d'ailleurs, les CHSLD — c'est un poids énorme. Alors donc, on va regarder dans le prochain budget du gouvernement du Québec si effectivement il prend soin de nos aînés.

Un autre élément qui nous apparaît un incontournable, c'est au niveau de nos écoles. Là, j'ai beau entendre, semaine après semaine, ce gouvernement-là redire qu'il n'a pas exercé de coupures dans les services, «bullshit», allez sur le terrain. Vous le savez comme moi, il y a effectivement eu de la perte de ressources professionnelles dans nos écoles. Les orthopédagogues, les psychoéducateurs, des professeurs, même, les classes se sont alourdies et malheureusement les enfants n'ont pas le soutien de ces personnes-là parce que les compressions budgétaires ont amené les écoles à faire des coupes dans les services.

Alors, nous, ce qu'on dit au gouvernement, tant au niveau de la santé, d'ailleurs, que de l'éducation : Premièrement, vous êtes en surplus budgétaire, vos coupes ont fait mal aux gens, ce qu'il faut, c'est de rétablir pour s'assurer que les coûts système soient assurés et, par-dessus ça, réinvestir pour permettre notamment que des professionnels soient auprès de nos enfants pour assurer de répondre à leurs besoins.

Alors, prendre soin de la planète, prendre soin des gens et, je vous dirais, prendre soin de notre portefeuille collectif. À Québec solidaire, on le dit depuis toujours : Il y a de l'argent, de notre argent collectivement qui fuit par toutes sortes de moyens. On a entendu beaucoup parler d'évasion fiscale. C'est d'ailleurs pourquoi, dans une mesure qui coûterait si peu sur le budget de 100 milliards du Québec, qui permettrait d'avoir une escouade dédiée à la lutte à l'évasion fiscale...

On a eu l'UPAC pour nous assurer de faire le ménage dans les contrats, dans le copinage, dans la corruption. L'UPAC fait son travail, c'est bien. Pourquoi ne pas se doter collectivement, pour quelques millions de dollars, d'une escouade de lutte à l'évasion fiscale qui aurait comme mandat d'aller récupérer cet argent-là qui nous file des mains? C'est notre portefeuille collectif. Et, quand on ne fait pas collectivement ce travail-là, quand le gouvernement libéral ne fait pas ce travail-là, qu'est-ce qu'il fait? Il nous met ça sur les épaules, puis c'est encore la classe moyenne qui se retrouve à payer pour répondre aux besoins de leurs familles et de leurs propres besoins ou nos besoins collectifs. Alors donc, la mise sur pied d'une escouade d'évasion fiscale.

Et je terminerais en disant que, pour prendre soin de notre portefeuille collectif, il y a une mesure, ça ne coûte rien, c'est une ligne à écrire, c'est de réinstaurer — et je dis bien «réinstaurer», parce qu'elle a déjà existé — cette taxe sur la capital des institutions financières, qui a été annulée en 2011 par les libéraux. Écoutez, là, les libéraux ont fait des choix qui nous font perdre de l'argent collectivement, et cet argent-là, bien, après ça, ils nous disent qu'on ne peut pas... on n'a plus d'argent pour investir dans nos services publics.

Non, il y a des choix politiques qui sont faits. Et, entre vous et moi, à chaque fois qu'on va dans un guichet automatique, puis qu'on est obligés de payer un 3 $ parce qu'on n'est pas à la bonne banque, et quand tu vois qu'à la fin de l'année, cette banque-là fait des 3, 4, 5, 6 milliards de profits dans l'année et que ce profit-là, ce capital-là n'est même plus taxé depuis 2011, c'est indignant.

Alors, je pense que de prendre soin de notre portefeuille collectif pour s'assurer que tout le monde fait sa juste part, eh bien, c'est une façon aussi d'assurer au peuple québécois de rétablir l'injustice de laquelle il est victime, cette injustice de laquelle le peuple québécois est victime depuis trois ans dans les budgets d'austérité.

Alors, voilà ce qu'on va regarder mardi prochain, et M. Leitão est déjà tout au courant de ça parce que je l'ai informé dernièrement sur ces choses-là. Merci beaucoup. Bonne fin de journée.

(Fin à 14 h 45)

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