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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, et M. Sylvain Rochon, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie et de ressources naturelles

Version finale

Le jeudi 30 mars 2017, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures quatorze minutes)

M. Lisée : Notre longue expérience en politique nous fait savoir que parfois il y a plus qu'une nouvelle par jour. Et donc nous allons vous parler pendant un bref instant d'autre chose que de Marc-Yvan Côté, de Philippe Couillard et de Bombardier, mais on va y revenir immédiatement à vos questions.

Alors, on est très préoccupés évidemment par l'avenir environnemental du Québec et par cette obsession qu'ont la CAQ et le Parti libéral de vouloir livrer le Québec aux pétroliers et à ceux qui veulent creuser des trous, que ce soit à Anticosti, ou dans les basses terres du Saint-Laurent, ou un peu partout, y compris sur le gaz de schiste et on a mené une bataille énorme contre la loi n° 106, qui était essentiellement la loi du bar ouvert pour les compagnies d'hydrocarbures.

Or, on apprend que Junex a décidé de se départir d'un certain nombre de ses droits d'exploration dans les basses terres du Saint-Laurent. Alors, normalement, un gouvernement propétrolier comme le gouvernement libéral les remettrait sur le marché. Nous lui demandons de les garder dans la propriété du gouvernement du Québec. Il y a une superficie couvrant 6 700 kilomètres carrés — il y a des pays qui sont plus petits que ça, O.K.? — alors on demande de protéger ces 6 700 kilomètres carrés en gardant tout simplement ces permis. S'ils étaient remis sur le marché, ils seraient vendus à bas prix. Mais, si un acheteur à bas prix un jour décidait, sous un gouvernement de la CAQ, par exemple, de creuser des trous et d'explorer, eh bien on serait pris avec un droit qui aurait été cédé. Alors, nous demandons la rétention de ces permis.

M. Rochon : Alors, nous le demanderons notamment, là, par la voie d'une motion qu'on va présenter aujourd'hui. Bon, brièvement, là, parce que Jean-François a été extrêmement clair, on s'est battu, vous le savez, là, avec toutes nos énergies pour que le gouvernement intègre dans le 106 l'interdiction de la fracturation hydraulique, là, cette méthode honnie. Alors, il avait peine à la nommer même dans nos discussions en commission parlementaire. Il a dit : Pas question de l'interdire, on va encadrer. Cet encadrement, on ne l'a toujours pas vu parce qu'il est dans des règlements qui n'ont pas encore été rendus publics. Alors, comme le disait Jean-François, c'est le moment, là, d'envoyer un message fort. Junex abandonne 34 permis, superficie 6 700 kilomètres carrés dans quatre régions, là, Chaudière-Appalaches, Estrie, Mauricie, Capitale-Nationale. Il faut que le gouvernement reprenne ces permis, ne les remette pas sur le marché. Il faut mettre un bouchon, c'est le moment. Alors, c'est ce qu'on va lui demander formellement via notre motion ce matin.

Le Modérateur : Merci, MM. Lisée et Rochon. Aux questions, micro de gauche, M. Bellerose, Journal de Montréal. Merci d'avoir une question, une sous-question.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Lisée. Au sujet de l'implication de M. Marc-Yvan Côté en 2012 dans la course à la chefferie, est-ce que M. Couillard pouvait ne pas savoir?

M. Lisée : Écoutez, est-ce que M. Couillard va plaider la défense Gérald Tremblay? Alors, c'est son choix ce matin. Alors, ça, ça veut dire que son organisatrice en chef pour l'Est aurait menti à son patron, ça veut dire que l'organisateur de sa campagne, Sam Hamad, aurait menti à son patron, ça veut dire que celui qu'il allait choisir comme whip, M. Billette, aurait menti à son patron. C'est inconcevable. Et la défense de M. Couillard, c'est dire : Je leur avais dit de ne pas toucher à M. Côté. C'est inconcevable qu'il ait dit ça et que sa garde rapprochée n'ait pas obéi. C'est inconcevable.

Alors, ce qui est en cause aujourd'hui, c'est ni plus ni moins que la crédibilité de Philippe Couillard, sa crédibilité. Est-ce qu'il en restait lorsqu'il a essayé de nous raconter, l'automne dernier, que William Bartlett était un bénévole comme les autres et qu'on s'est rendu compte que c'était le responsable de la sortie de vote dans son comté? Beaucoup de Québécois ont conclu que Philippe Couillard mentait comme un arracheur de dents. Et, lorsque Philippe Couillard va dire aujourd'hui qu'il est scandalisé d'apprendre que Marc-Yvan Côté participait à sa campagne, il va mentir comme un arracheur de dents.

Et je vais appuyer, on va appuyer, au Parti québécois, la motion de la CAQ pour entendre en commission parlementaire des gens qui viendraient dire comment il se fait qu'ils ont accepté l'utilisation de Marc-Yvan Côté, qui est une personnalité toxique depuis qu'il a lui-même admis devant les caméras à la commission Gomery qu'il avait des enveloppes de cash gros comme ça pour distribuer à des militants libéraux. Donc, on est d'accord pour demander que ces gens-là viennent expliquer comment un militant toxique continue à être utilisé pour la campagne de M. Couillard à l'époque, mais les libéraux vont refuser.

Le Parti libéral est le maître de l'absence de transparence. La semaine dernière, ils ont refusé une commission parlementaire pour entendre des gens qui auraient pu faire la lumière sur un témoignage sous serment de l'inspecteur de la SQ sur l'existence d'une immunité politique dans le cas des enquêtes, un sujet extraordinairement important. Quelqu'un qui veut la bonne marche de l'État voudrait avoir la lumière là-dessus. M. Couillard ne veut pas la lumière là-dessus.

Donc, aujourd'hui, le théâtre politique qu'on va connaître, c'est un premier ministre qui n'a plus aucune crédibilité qui va nier, qui va camoufler, qui va mentir, en espérant qu'il reste encore quelques électeurs au Québec qui prêtent foi à ses paroles.

M. Bellerose (Patrick) : M. Couillard peut toujours prétendre que les problèmes éthiques se limitaient à l'ère Charest.

M. Lisée : Bien, moi, ça me fait rire quand il dit : Nommez-moi un cas. Bien, je vais vous nommer un certain nombre de cas, hein? Vous avez perdu votre ministre de l'Agriculture, vous avez perdu votre leader, vous avez perdu votre ministre de trio économique, Jacques Daoust, parce qu'il avait menti, vous avez laissé votre ministre responsable Institutions démocratiques dire que c'était normal qu'un contributeur libéral soit Commissaire à l'éthique, vous avez refusé de faire la lumière sur William Bartlett, qui était votre bénévole en chef le jour du vote et qui est sous enquête pour fraude massive. Alors, des cas, il y en a tellement que c'est difficile de n'en nommer qu'un.

Le Modérateur : Merci. M. Laforest, micro de droite.

M. Laforest (Alain) : Bonjour. Donc, vous admettez que vous n'avez pas d'emprise?

M. Lisée : Il y a un remède. Le remède à ce mauvais feuilleton de problèmes éthiques ininterrompus, c'est que les libéraux perdent le pouvoir. Ils sont sur une vitesse de croisière de manquement éthique. Toutes les deux semaines, il y a un manquement éthique. La seule façon que ça s'arrête, c'est que les libéraux s'en aillent loin, loin dans l'opposition.

M. Laforest (Alain) : C'est dans un an, ça, un an et demi.

M. Lisée : C'est dans un an, oui. Malheureusement, malheureusement, on a un compte à rebours...

M. Laforest (Alain) : Vous allez prêcher dans le désert pendant un an et demi?

M. Lisée : Le désert de l'honnêteté intellectuelle, il est dans la tête du premier ministre, alors, oui, on va être pris avec ça encore pendant un an.

M. Laforest (Alain) : Vous pensez quoi des salaires de Bombardier ce matin?

M. Lisée : Je pense que c'est une gifle aux Québécois. Que Bombardier ait réussi... Tu sais, moi, je pense qu'effectivement les dirigeants de Bombardier ont réussi à tirer une compagnie qui était dans une très grave difficulté vers la voie de la rentabilité, et là-dessus ils ont fait un bon travail, mais ils l'ont fait parce que les contribuables québécois leur ont donné 1 milliard de dollars. Alors, ils ne devraient pas être récompensés pour ça. Et en plus ils ont mis à pied des milliers des Québécois.

Alors, il y a un genre d'indécence organisée à la tête des grandes entreprises, Bombardier, GM, les autres, où on se vote des augmentations de salaire alors qu'on a détruit le gagne-pain de milliers de Québécois. Alors, c'est une indécence que les Québécois constatent aujourd'hui, et j'espère qu'un actionnaire important de Bombardier, c'est-à-dire le gouvernement du Québec, va demander le retrait de ces augmentations.

Le Modérateur : Merci. Micro de gauche, Mme Blais.

Mme Blais (Annabelle) : Oui, bonjour, M. Lisée. Je vous écoute, là, puis je n'ai pas l'impression que vous avez beaucoup d'espoir d'obtenir des réponses avec la commission parlementaire. Est-ce que je me trompe?

M. Lisée : Je n'ai aucun espoir. Les libéraux sont les champions du camouflage, de l'absence de transparence. Ils ne veulent pas la vérité. Ils ne cherchent pas la vérité parce que la vérité est trop dure pour eux. Ils ne la voulaient pas sur la SIQ, ils ne la veulent pas sur l'immunité politique dans les poursuites qui a été révélée sous serment par un lieutenant de la SQ, ils ne la veulent pas dans l'affaire de Marc-Yvan Côté. Ils mentent, ils nous trompent, ils se pensent supérieurs, ils ont l'arrogance du pouvoir et ils ont l'arrogance de penser qu'ils vont être réélus malgré tout ça. Et je pense que c'est ça qu'il faut leur enlever.

Mme Blais (Annabelle) : Est-ce que vous demandez des démissions à cette étape-ci?

M. Lisée : On va demander des explications, on va demander une commission parlementaire, on va refaire la démonstration qu'ils ne méritent pas la confiance des Québécois. Mais est-ce qu'on pense qu'ils vont se réformer, s'excuser, admettre quoi que ce soit? Non. Ce groupe de libéraux là fait honte à la marque libérale.

Mme Blais (Annabelle) : Mais donc, d'ici l'élection, là, ou la commission parlementaire, entre les deux, il n'y a rien d'autre, il n'y a pas d'autre poignée que vous pouvez...

M. Lisée : On va la demander. Vous savez, une des grandes poignées, c'est que les gens qui ont fait campagne contre Philippe Couillard pour Pierre Moreau ou pour Raymond Bachand et qui apprennent aujourd'hui que Marc-Yvan Côté était dans la boucle et que Premier Tech, qui a eu une subvention, a livré 24 délégués à Philippe Couillard, eux, ils devraient demander une enquête interne au Parti libéral pour savoir si Philippe Couillard a correctement gagné cette course au leadership.

Le Modérateur : Merci. M. Bélair-Cirino, micro de droite.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Pour vous, M. Couillard, si les faits qui sont avérés sont exacts, n'est pas le chef légitime du Parti libéral du Québec? Il y a un risque qu'il ne le soit pas?

M. Lisée : Bien, les gens qui se sont présentés contre lui sans utiliser Marc-Yvan Côté, William Bartlett, il y en a parce que ces gens-là, Bartlett et Côté, étaient du côté de Couillard. Je pense qu'ils doivent être très mécontents du choix de cette course au leadership. Alors, j'ai plus confiance en eux d'essayer de trouver des réponses à l'intérieur du Parti libéral qu'à la bonne volonté du premier ministre de trouver des réponses qui le mettraient lui-même dans l'embarras.

M. Bélair-Cirino (Marco) : La première étude qui a été effectuée sur les maternelles quatre ans, est-ce qu'elle compromet votre programme de déploiement de ces classes de maternelle quatre ans là au Québec?

M. Lisée : Alors, j'ai regardé avec attention, et ce que l'étude dit, c'est que la qualité à l'intérieur des maternelles quatre ans n'est pas au rendez-vous, la qualité des éducateurs ou peut-être la qualité des programmes. Et donc ce qu'il recommande, ce n'est pas d'arrêter les maternelles quatre ans, c'est lui donner de la qualité. Et, quand on se pose la question : Qu'est-ce qui s'est passé avec la qualité dans l'enseignement ces dernières trois, quatre années? Bien, il s'est passé que les libéraux ont mis à la porte des psychopédagogues, des orthophonistes, des travailleurs spécialisés, et ils ont nui à la qualité. Alors, je ne suis pas surpris de voir que les libéraux ont nui à la qualité de la maternelle quatre ans, puisqu'ils ont nui à la qualité des CPE, des garderies en général et de l'école en général.

Alors, la réponse à cette étude, qui m'a l'air très bien faite, c'est de dire : Bien oui, il faut investir davantage dans la qualité des maternelles quatre ans et ailleurs.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Juste pour nous rappeler la proposition de votre formation politique, est-ce que c'est déployer des maternelles quatre ans dans tous les milieux défavorisés ou partout au Québec dans un horizon assez rapproché?

M. Lisée : Non. Alors, nous, on pense que les CPE font un excellent travail pour tous les enfants de quatre enfants qui y sont. Les maternelles quatre ans sont un outil supplémentaire pour aller chercher les autres enfants que des parents, souvent en milieux défavorisés, ne veulent pas envoyer dans les CPE, c'est un constat que l'on fait, mais qui sont plus disposés à les envoyer à l'école. Et la maternelle quatre ans est une école, en plus, c'est gratuit, ce qui n'est pas le cas des CPE. Alors, nous, on ne veut absolument pas démanteler les CPE pour les remplacer par des maternelles quatre ans, ce qui est la proposition complètement ridicule de la CAQ, qui est contre les CPE, a toujours été contre les CPE. Ça coûterait beaucoup plus cher, on ne saurait même pas où mettre toutes ces maternelles quatre ans sur tout le territoire, il n'y a pas de place dans les écoles, on le sait très bien. Et ce n'est pas l'objectif pédagogique, là. L'objectif pédagogique, c'est d'étendre, et, pour étendre, plus de maternelles quatre ans dans les milieux défavorisés pour que la cohorte des quatre ans soit plus pleinement couverte par l'éducation préscolaire.

Le Modérateur : Merci. On va en anglais. Micro de gauche, Mme Fletcher.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. What do you make of the Journal de Québec article this morning about Marc-Yvan Côté and the e-mails that have surfaced?

M. Lisée : Well, it's another nail in the coffin of the Liberals' credibility on ethics. This Premier, Mr. Couillard, has been denying that Marc-Yvan Côté has had any involvement in his own campaign. The e-mails that we read this morning say one word : liar. He clearly lied, because the people who exchanged e-mails on Mr. Côté's involvement were very, very close to the Premier. His organizer for the East of Québec, the person who became whip and, clearly, the chief organizer, Mr. Hamad, knew about that. And so, Mr. Couillard can no longer hide. Clearly, a person who is politically toxic, Mr. Côté, who admitted in front of the cameras having distributed cash to Liberal militants a few years back, has been involved in the Couillard campaign. And so, Mr. Couillard will deny today, as he did when we discovered that William Bartlett, who's under inquiry for massive fraud, was not someone important in his organization, and then, we discovered that William Bartlett was heading the «get out the vote» operation for Mr. Couillard, so he was a key organizer. And so, Mr. Couillard will keep denying, and I think the Quebeckers will keep not believing him.

Mme Fletcher (Raquel) : What do you think needs to happen going forward? The CAQ is calling for a National Assembly hearing. Do you agree with that?

M. Lisée : We will support the motion, and we fully expect the Liberal Party to refuse to shed any light on this, as they refused last week to shed any light on a policeman who sworn that there was a mechanism to shield Liberals from prosecution under the Charest Government. And so, the Liberals are not truth seekers, they're truth hiders. So, we'll keep asking, but we feel the only remedy to this bad series of ethical lapses is that the Liberals will be put out of their misery in next election and pushed way back in Opposition. Merci.

(Fin à 8 h 30)

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