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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Le jeudi 30 mars 2017, 7 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Sept heures quarante-sept minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Le 14 avril 2016, j'ai interrogé Philippe Couillard à propos de Marc-Yvan Côté. Rappelons que Marc-Yvan Côté, c'est un collecteur de fonds, d'abord, du Parti libéral du Canada, qui a été banni à vie du Parti libéral du Canada. Actuellement, il est accusé de corruption.

En réponse à mes questions, Philippe Couillard a été très clair, il a dit qu'il n'avait jamais impliqué Marc-Yvan Côté. Je cite exactement les mots, j'ai demandé, et je me cite : «Depuis que [le premier ministre] est revenu en politique, est-ce que Marc-Yvan Côté a été impliqué au Parti libéral du Québec?» Réponse de Philippe Couillard : «La réponse, c'est non, et il n'a pas été impliqué non plus dans ma campagne à la direction du parti. J'ai déjà eu l'occasion de le dire publiquement à de nombreuses reprises. Et je voudrais le répéter encore une fois aujourd'hui.» Fin de la citation. Ça, c'est 14 avril 2016. Donc, M. Couillard n'a pas dit : À ma connaissance. Il a affirmé catégoriquement que Marc-Yvan Côté n'avait pas été impliqué ni au Parti libéral ni à sa course au leadership.

Aujourd'hui, on a la preuve du contraire. Marc-Yvan Côté s'est impliqué activement pour faire élire Philippe Couillard comme chef du Parti libéral. Donc, Philippe Couillard n'a pas dit la vérité. Il n'a pas dit la vérité aux Québécois, et c'est très grave. Le chef du Parti libéral doit des explications aux Québécois.

Deuxièmement, rappelons-nous que Sam Hamad, qui était le président de la campagne au leadership de Philippe Couillard, il a été exclu du Conseil des ministres à cause d'un lobbying illégal de Marc-Yvan Côté auprès de lui pour obtenir de l'aide pour une entreprise qui s'appelle Premier Tech. Je rappelle que le gouvernement Couillard, donc pas le gouvernement Charest, le gouvernement Couillard a donné 20 millions d'aide à Premier Tech, dont 8 millions de subventions.

Or, on apprend, dans un courriel ce matin, que le vice-président, M. Goudreau, de Premier Tech, qu'il écrivait le 22 septembre 2012, à 10 h 14, à Philippe Couillard et il disait, à ce moment-là : «Salut. Claire a eu un appel. Elle va garantir les 24 délégués du comté pour lui — Philippe Couillard. As-tu des noms pour les délégués et le C.A. de l'association [de] comté?» Signé : Yves. Ça, c'est donc Yves Goudreau, vice-président de Premier Tech, qui écrit à Marc-Yvan Côté, Yves Goudreau de Premier Tech, qui reçoit 20 millions de dollars du gouvernement de Philippe Couillard.

Donc, la prochaine question à se poser concerne Sam Hamad. Est-ce que Sam Hamad était au courant qu'il y avait des implications de Marc-Yvan Côté pour amener des délégués? Il y a eu ensuite du lobbying. Est-ce que Sam Hamad devrait être exclu du caucus — pas seulement du Conseil des ministres — mais du caucus? Deuxième question.

Troisième question, Stéphane Billette. Stéphane Billette était l'organisateur en chef de la campagne au leadership de M. Couillard et il a été récompensé, on l'a nommé whip au gouvernement. Sa directrice de cabinet, Josée Lévesque, hein, dont il est question dans les courriels ce matin, qui était l'organisatrice en chef de la campagne au leadership de Philippe Couillard, est aujourd'hui, donc… excusez, Josée Lévesque était l'organisatrice en chef de la campagne à la direction de Philippe Couillard pour l'Est du Québec. Elle est aujourd'hui directrice de cabinet de Stéphane Billette.

Donc, est-ce que Stéphane Billette doit démissionner? Est-ce que Josée Lévesque doit démissionner? Comment les Québécois peuvent-ils aujourd'hui croire l'équipe de Philippe Couillard? On comprend aujourd'hui que Philippe Couillard n'a jamais voulu faire le ménage au Parti libéral. Le Parti libéral est encore un parti de copinage où les amis passent avant l'intérêt public.

S'il lui reste un peu d'honneur, je demande à Philippe Couillard d'accepter que lui-même, Sam Hamad, Stéphane Billette, Marc-Yvan Côté et Josée Lévesque comparaissent devant une commission parlementaire pour répondre à toutes nos questions concernant l'implication de Marc-Yvan Côté au Parti libéral puis à la course à la direction de Philippe Couillard.

Donc, Philippe Couillard doit des explications aux Québécois. Ce n'est pas la première fois qu'on a des doutes à l'effet qu'il dit ou non la vérité. Rappelons-nous le scandale de la SIQ, hein, il y a un M. Bartlett, qui a reçu des commissions de la SIQ, qui était un organisateur impliqué dans la course au leadership de Philippe Couillard. Philippe Couillard dit qu'il n'avait aucun lien avec M. Bartlett. Pourtant, il lui a envoyé une lettre à la fin de la course au leadership pour le remercier. Est-ce qu'encore une fois M. Couillard ne disait pas la vérité dans le dossier de M. Bartlett?

Rappelons-nous aussi les liens étroits de Philippe Couillard avec Arthur Porter qui était impliqué dans le scandale du CUSM. Il a déjà dit que c'était un ami très proche avec lequel il allait à la pêche. Ensuite, il a dit : Non, ce n'est pas vraiment un ami, c'était une connaissance. Mais on sait que c'était son associé dans une entreprise. Donc, il était coactionnaire d'une entreprise. Donc, Philippe Couillard a manifestement une relation trouble avec la vérité, il semble multiplier les relations douteuses : Marc-Yvan Côté, William Bartlett et Arthur Porter.

La Modératrice : On va commencer la période de questions. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Vous insinuez carrément que le premier ministre ment.

M. Legault : Écoutez, le 14 avril, il m'a dit clairement qu'il n'y avait aucun lien entre Marc-Yvan Côté et le Parti libéral ou sa course au leadership. Dans le fond, on a entendu souvent Philippe Couillard dire : Vous ne pouvez pas trouver de preuve qu'il est arrivé quelque chose de croche depuis que je suis au pouvoir, laissant entendre que c'était dans le temps de Jean Charest que le Parti libéral était corrompu. Or, là, on a des preuves du contraire.

Donc, je pense, la première chose, là, on va laisser la chance au coureur, c'est que M. Couillard s'explique, mais moi, je souhaiterais qu'on le reçoive, avec les autres personnes, en commission parlementaire pour qu'on puisse le confronter aux preuves, là, qui sont sorties aujourd'hui dans Le Journal de Montréal.

M. Laforest (Alain) : Vous demandez l'exclusion de M. Billette, vous demandez l'exclusion de Mme Lévesque, vous demandez l'exclusion de Sam Hamad.

M. Legault : Je pose la question. Ce que je dis, c'est que j'aimerais tous les entendre...

M. Laforest (Alain) : Non, non. Moi, je vous parle des exclusions de caucus, là.

M. Legault : Oui, mais ce que je vous dis, là, c'est qu'actuellement, qui va porter le chapeau, hein? Il y avait Philippe Couillard, Sam Hamad, Stéphane Billette, Josée Lévesque. Est-ce que toutes ces personnes-là vont dire : Je n'étais pas au courant, c'est la faute de l'autre, c'est la faute de l'autre?

Bon, j'aimerais d'abord savoir, là, qui était au courant, qui n'était pas au courant. Mais actuellement, je ne comprends pas, dans le cas de Sam Hamad, qu'on l'exclut du Conseil des ministres, mais qu'on le garde dans le caucus du Parti libéral. Je ne comprends pas ça, là. Qu'est-ce que savait Sam Hamad? Est-ce que Sam Hamad était au courant que Marc-Yvan Côté, avec Yves Goudreau de Premier Tech, ramassait 24 délégués pour aller voter pour Philippe Couillard? Est-ce qu'il savait, Sam Hamad?

La Modératrice : Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Legault. Donc, dans l'article, on laisse entendre que M. Couillard n'était pas au courant de la situation, ne connaissait pas l'implication de M. Côté. Est-ce que vous croyez cette affirmation?

M. Legault : Bien, c'est à lui à répondre à cette question-là. Est-ce que Philippe Couillard savait? Est-ce que Sam Hamad savait? Est-ce que Stéphane Billette savait? Est-ce que Josée Lévesque savait? Là, il semble y avoir des fortes présomptions qu'elles étaient au courant, ces quatre personnes-là, mais j'aimerais les entendre en commission parlementaire. C'est trop grave pour laisser ce genre de doute, là. Là, c'est la crédibilité du premier ministre du Québec qui est en jeu.

Donc, moi, je demande d'avoir rapidement une commission parlementaire puis qu'on puisse confronter les différents acteurs aux faits.

M. Bellerose (Patrick) : Mais qu'est-ce que ça vous dit si M. Couillard n'était pas au courant de ce qui se passait dans sa campagne dans l'Est du Québec?

M. Legault : Bien, au pire, ça serait un mauvais organisateur ou un mauvais gestionnaire, là, mais comment se fait-il que Marc-Yvan Côté dit : Oups! Les finances du Parti libéral vont mal, on a 2 millions de dette, avec tout l'argent qu'on a ramassé? Comment ça se fait qu'il est au courant, là, tu sais?

Il y a beaucoup, beaucoup de questions à poser en commission parlementaire. Je pense que ça serait très difficile pour Philippe Couillard de dire : Je n'étais pas au courant de rien, là, à moins d'être complètement innocent dans le mauvais sens. Mais on a besoin d'avoir les réponses. Et, pour l'instant, là, de ramasser 24 délégués, moi, je trouve ça grave, là, quand même. Le vice-président de Premier Tech dit : Je vais ramasser 24 délégués qui vont aller voter pour Philippe Couillard, puis, quelques mois plus tard, il reçoit 20 millions d'aide du gouvernement de M. Couillard, incluant 8 millions de subvention. Puis c'est le même qui allait luncher puis déjeuner avec Marc-Yvan Côté, Sam Hamad puis... Écoutez, là, les petits amis libéraux, ça va faire.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, M. Couillard a beau plaider ne pas savoir, ne pas avoir été mis au courant...

M. Legault : Pardon?

M. Bellerose (Patrick) : Donc, M. Couillard ne peut pas prétendre qu'il ne savait pas.

M. Legault : Bien, à ce moment-ci, là, je veux l'entendre en commission parlementaire.

La Modératrice : Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, M. Legault.

M. Legault : Bonjour.

M. Lacroix (Louis) : S'il devait s'avérer effectivement que M. Couillard a menti aux Québécois, quelle devrait en être la conséquence?

M. Legault : On va d'abord attendre de voir sa version, mais je pense évidemment... en fin de parcours, ce sera aux Québécois à le juger. Mais je ne vois pas la crédibilité qu'il va lui rester s'il a menti effrontément aux Québécois.

M. Lacroix (Louis) : Donc, vous dites que... en fait, la conséquence, ce serait sur le résultat de la prochaine campagne électorale. Donc, il n'y a pas de procédure qui pourrait... On sait qu'il n'y a pas de procédure d'«impeachment» au Québec, là, mais vous ne voyez rien qui pourrait le...

M. Legault : Bien, il faut voir avant, là, ses réponses. Moi, je veux quand même le laisser répondre à ces graves accusations puis j'aimerais qu'on puisse avoir la chance de lui poser des questions en commission parlementaire. Même chose avec Marc-Yvan Côté, même chose avec Sam Hamad, Stéphane Billette et Josée Lévesque.

La Modératrice : Mathieu Boivin, Cogeco.

M. Boivin (Mathieu) : Dites-moi donc pourquoi M. Couillard aurait menti? Qu'est-ce qu'il aurait cherché à éviter en mentant?

M. Legault : C'est à lui à répondre à cette question-là.

M. Boivin (Mathieu) : O.K. Bien, qu'est-ce qu'on présume donc à propos de Marc-Yvan Côté qui ferait que M. Couillard aurait un énorme avantage à s'en tenir le plus loin possible?

M. Legault : Écoutez, Marc-Yvan Côté a été banni à vie du Parti libéral du Canada. Il y a eu une perquisition chez lui. Il avait des fiches pour ramasser de l'argent. C'est quelqu'un qui est accusé de corruption actuellement. Ce n'est pas le genre de personne qu'on veut avoir dans son entourage. Mais là, bien beau dire : Il n'était pas dans mon entourage, mais là il y a des courriels qui prouvent le contraire.

M. Boivin (Mathieu) : Ce qui fait qu'éventuellement M. Couillard pourrait devoir des choses à Marc-Yvan Côté?

M. Legault : Bien, entre autres, pourquoi on a donné 20 millions d'aide à Premier Tech, alors qu'Yves Goudreau, le vice-président, ramassait des délégués pour Philippe Couillard, pour voter Philippe Couillard?

M. Boivin (Mathieu) : Il y a un lien évident entre les deux, là, à votre point de vue.

M. Legault : Bien, écoutez, là, Yves Goudreau, Premier Tech; Premier Tech, sur son conseil d'administration, il y a Marc-Yvan Côté; Marc-Yvan Côté, qui déjeune avec Sam Hamad pour avoir une subvention. Écoutez, là, il y a au moins une apparence de conflit d'intérêts énorme.

La Modératrice : Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Est-ce que M. Hamad devrait être exclu du caucus également, là, et M. Billette également à la lumière des informations que vous avez, ce matin? Parce que vous avez demandé, par exemple, bon, dans le cas du ministre des Transports, sa démission assez rapidement, là.

M. Legault : Oui. Bien, écoutez, moi, je pense que, dans le cas de Sam Hamad, c'est assez clair qu'il a été blâmé par le Commissaire au lobbyisme, hein? Je vous rappelle, là... je ne sais pas si j'ai ça ici, non, je ne l'ai pas avec moi... Bien, même Philippe Couillard dit, et là je cite Philippe Couillard : «Est-ce que le député de Louis-Hébert aurait dû être plus prudent? Certainement qu'il aurait dû être plus prudent, certainement, pour les questions de lobbyisme, parce qu'on doit toujours s'assurer que les personnes [qui] nous contactent [le font] d'une façon légitime.» Fin de la citation.

Donc, même Philippe Couillard reconnaît qu'il n'a pas été prudent, puis il a déjeuné avec Marc-Yvan Côté, il ne l'a jamais démenti. Donc, qu'est-ce que Sam Hamad fait avec Marc-Yvan Côté banni à vie du Parti libéral du Canada? Je pense qu'il n'a pas le jugement, c'est sûr, pour être ministre, mais est-ce qu'il mérite d'être député? Puis est-ce qu'il est impliqué dans l'histoire des délégués que Premier Tech ramassait, alors que lui est intervenu pour que Premier Tech ait une subvention? Je pense qu'on a besoin d'avoir des réponses, là, mais, je veux dire, on va, au fur et à mesure des réponses, vous dire ce qu'on propose, mais, a priori, je ne vois pas ce que Sam Hamad fait dans le caucus du Parti libéral.

M. Vigneault (Nicolas) : Sur la maternelle quatre ans, vous avez peut-être vu une étude justement ce matin, qu'on n'est pas convaincu des résultats de ce que ça donne à plus long terme, là, après avoir évalué certains résultats.

M. Legault : Tous les spécialistes disent : Tout se joue avant six ans. Une intervention auprès d'un enfant qui a des difficultés d'apprentissage est 10 fois plus efficace avant six ans qu'après six ans. O.K. Donc, il faut agir le plus tôt possible. Quand on dit agir tôt, ça veut dire avoir les spécialistes.

Alors, actuellement, même à cinq ans, à six ans, à sept ans, il n'y a pas assez d'orthophonistes, d'orthopédagogues, de professionnels pour aider les 15 % à 20 % d'enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. Ce que moi, je conclus de l'étude, c'est que, dans les maternelles quatre ans qui ont été mises en place, il n'y avait pas la qualité requise pour donner des services à ce qu'on appelle les EHDAA.

Mais il n'y a personne qui va me convaincre que, de donner des services à partir de quatre ans, c'est une bonne chose. Rappelez-vous le modèle idéal pour tout le monde, qui est la Finlande, en Finlande, ils ont un taux de diplomation d'à peu près 97 %, O.K., au secondaire V, et tous les enfants sont évalués dès l'âge de trois ans, puis on commence à donner des services aux enfants qui ont des difficultés d'apprentissage dès l'âge de trois ans. Honnêtement, moi, si ce n'était pas une question du montant d'argent à investir, je préférerais qu'on commence même à trois ans à leur donner des services. Mais là on dit : On fait un compromis, on va à quatre ans, mais quatre ans, ça prend des gens, des professionnels qui sont capables d'aider les 20 % d'enfants qui ont des difficultés puis ça n'a pas été le cas dans les maternelles des milieux défavorisés.

La Modératrice : Annabelle Blais, Le Journal de Québec.

Mme Blais (Annabelle) : Oui. Bonjour, M. Legault. Commission parlementaire ou non, est-ce que vous demandez la démission de M. Billette et de Mme Lévesque?

M. Legault : Je demande d'abord de les entendre en commission parlementaire, mais ils devraient au moins s'expliquer. Ils devraient au moins s'expliquer, là, quand même. Stéphane Billette était l'organisateur en chef, Josée Lévesque était l'organisatrice en chef pour l'Est du Québec. Sam Hamad était le président du comité de Philippe Couillard.

Donc, tous ces gens-là, est-ce qu'ils vont tous dire qu'ils n'étaient pas au courant de l'implication de Marc-Yvan Côté, là? Je vais leur donner une chance, mais disons que ça semble peu crédible, là, qu'ils répondent ça. Mais on va d'abord les laisser répondre.

Mme Blais (Annabelle) : On a déjà des débuts de réponse, en tout cas, dans l'article ce matin.

M. Legault : Bien, on a des courriels, là, qui viennent les incriminer de façon grave.

Mme Blais (Annabelle) : Si M. Couillard refuse la commission parlementaire, c'est quoi, la prochaine étape?

M. Legault : Bien, écoutez, en bout de ligne, ce sera aux Québécois à le juger, mais je ne vois pas la crédibilité qui lui reste, surtout si on ajoute le dossier de William Bartlett, le dossier de M. Porter. Actuellement, là, ça s'accumule. Même hier, il nous disait : Ce n'est pas vrai que je n'ai pas respecté mes promesses. Écoutez, je l'ai entendu dire : On n'augmentera pas les tarifs de garderie. Il les a augmentés de 40 %, 50 %, mais il continue de dire : J'ai respecté mes promesses. C'est comme si c'était un peu un homme avec un visage à deux faces.

La Modératrice : On va prendre une dernière question en français. Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Sur un autre sujet, que pensez-vous de la hausse de rémunération de près de 50 % des hauts dirigeants de Bombardier?

M. Legault : C'est exagéré. C'est exagéré, là, de dire : On donne 7 millions de dollars à M. Bellemare, 7 millions de dollars... à Pierre Beaudoin, hein? Pierre Beaudoin, qui était CEO, qui est maintenant sur le conseil d'administration, 7 millions pour quelqu'un qui est sur le conseil d'administration, là, ça n'a pas de bon sens. Maintenant, 13 millions de dollars canadiens pour M. Bellemare, c'est exagéré, très exagéré.

Et je comprends que le gouvernement n'a pas à s'impliquer dans la gestion des entreprises privées, mais rappelez-vous qu'il y a à peu près un an la valeur marchande de Bombardier était autour de 2,5 milliards. Or, la Caisse de dépôt investit 2 milliards puis le gouvernement du Québec investit 1 milliard. Donc, je pense qu'on est en droit de pouvoir intervenir puis dire : Les salaires devraient être raisonnables. Écoutez, ce sont ces dirigeants-là, Pierre Beaudoin et M. Bellemare, qui ont amené Bombardier presqu'au bord de la faillite. Donc, qu'ils reçoivent 7 millions de dollars, 13 millions de dollars, selon moi, c'est exagéré. Puis j'espère qu'Investissement Québec puis que la Caisse de dépôt vont intervenir pour corriger ça rapidement.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que le gouvernement Couillard aurait dû demander des garanties au moment de faire le prix à Bombardier, donc sur les départs des emplois, évidemment, et sur la rémunération aussi, s'assurer qu'il n'y ait pas de telles rémunérations, de telles hausses des rémunérations?

M. Legault : Bien, écoutez, quand on investit un pourcentage aussi grand de la valeur d'une entreprise, là, on exige d'avoir des représentants sur le conseil d'administration, le conseil d'administration approuve la rémunération des hauts dirigeants. Donc, ça a été fait tout croche. Ils n'ont pas eu de garantie sur le siège social, pas de garantie sur les emplois, pas de garantie sur la présence sur le conseil d'administration. Je veux dire, le gouvernement de M. Couillard a négocié en culottes courtes avec Bombardier.

La Modératrice : Une autre dernière question en français. Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, une question. Vous dites qu'Investissement Québec devrait intervenir. De quelle façon?

M. Legault : Bien, écoutez, Investissement Québec a investi 1,3 milliard dans Bombardier, O.K? Donc, je pense qu'ils ont leur mot à dire sur la rémunération des dirigeants. C'est...

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...années subséquentes.

M. Legault : Pardon?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Pour les années subséquentes.

M. Legault : Bien là, on parle...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous ne leur demandez de réviser les salaires.

M. Legault : Oui, mais là on parle de l'année qui vient de se terminer. Il n'y a rien qui nous dit que l'année qui vient ne sera pas la même chose. Puis je rappelle, dans l'année qui est terminée, Investissement Québec était actionnaire. Comment se fait-il qu'ils ne sont pas intervenus? Moi, je pense que M. Couillard, puis les gens d'Investissement Québec, puis Dominique Anglade doivent répondre comment peut-elle tolérer de donner 7 et 13 millions de dollars à deux dirigeants dans la situation actuelle de Bombardier. Je veux dire, c'est exagéré complètement.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Compte tenu de l'étude de ce matin sur les maternelles quatre ans, est-ce que ça change un peu votre programme? Parce que vous avez quand même un programme ambitieux de déploiement, là, de classes de maternelle quatre ans.

M. Legault : Oui, mais je vous rappelle que, dans notre programme, on proposait l'ajout de milliers de professionnels, donc orthophonistes, orthopédagogues. Il faut en avoir à quatre ans, mais il faut aussi en ajouter à cinq ans, six ans, sept ans.

L'objectif des maternelles quatre ans, le premier objectif, c'est que tous les enfants qui ont des difficultés d'apprentissage, qui représentent 15 % à 20 % des enfants, soient détectés le plus tôt possible. Actuellement, il y a seulement 30 % des enfants qui vont dans les CPE et la majorité des CPE n'ont pas les compétences pour évaluer, pour diagnostiquer les enfants qui ont des difficultés d'apprentissage.

La Modératrice : Merci. On va passer aux questions en anglais. Raquel Fletcher, Global.

M. Legault : Yes. Good morning.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. You said we now have proof that Marc-Yvan Côté was implicated in the leadership race of Philippe Couillard. For English viewers who are listening…

M. Legault : Yes, O.K. So, on April 2016, I've asked directly the question to Philippe Couillard : Was Mr. Côté involved, since you're in charge, either in your personal campaign or at the Liberal Party? His answer was very clear. He said no to both questions. Today we have some email showing that Mr. Côté was involved. More than that, we have an email saying that the vice-president of Premier Tech, he guaranteed 20… 20 or 24?

Une voix : 24.

M. Legault : …24 delegates to vote for Mr. Couillard, and it's the same company who got $20 million from the Government, including a grant of $8 million.

So we need some answers from Philippe Couillard, from Sam Hamad who was president of the leadership race of Philippe Couillard, from Stéphane Billette, who was in charge of the organisation and received as a gift to be whip of the Government, from Josée Lévesque who was in charge, for the East of Quebec, of the Couillard campaign and Josée Lévesque is now cabinet manager of Stéphane Billette.

So I would like to hear from those four people plus Marc-Yvan Côté in a commission because, right now, the credibility of Mr. Couillard is affected, of course.

Mme Fletcher (Raquel) : Can you explain who those emails were to and what was included in those emails?

M. Legault :OK. Josée Lévesque said that… she sent congratulations and a thankful to Mr. Côté, saying : Thank you for your help in the Couillard's leadership race. We have an email from Mr. Goudreau from Premier Tech to Marc-Yvan Côté saying : Don't worry, we will send you 24 delegates for the vote for Mr. Couillard.

So, how can Mr. Couillard, and Mr. Hamad, and Mr. Billette, and Mrs. Lévesque, how can they say that they weren't aware of the involvement of Marc-Yvan Côté? And we have to remember that Marc-Yvan Côté was banished from the Liberal Party of Canada for all his life and he's got accusation of corruption right now, the same guy dealing with Philippe Couillard and Sam Hamad and trying to help getting a grant because Mr. Côté was also on the board of Premier Tech.

Mme Fletcher (Raquel) : Why do you think the Premier hid that from you when you first asked him?

M. Legault : We have to ask him why he lied.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Legault : O.K. Merci, tout le monde.

(Fin à 8 h 13)

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