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Point de presse de M. Donald Martel, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de stratégie maritime

Version finale

Le lundi 3 avril 2017, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente et une minutes)

M. Martel : Merci beaucoup. Merci beaucoup, tout le monde, d'être là. Bon lundi matin, bonne semaine.

Je suis ici ce matin pour mon interpellation au ministre des Transports et ministre responsable de la Société des traversiers du Québec, M. Laurent Lessard. Ce n'est pas la première fois que je vous parle des problèmes de la STQ. C'est un enjeu que nous surveillons de près à la CAQ depuis plusieurs années. Par contre, j'ai bien peur qu'on atteigne ici de nouveaux sommets. La mauvaise gestion libérale fait mal dans l'industrie des traversiers, très mal. Nous avons scruté à la loupe les derniers rapports annuels de gestion de la STQ et nous tirons des conclusions catastrophiques. C'est simple, la STQ croule sous la bureaucratie et les dépassements de coûts.

Premièrement, de 2013 à 2016, le nombre d'employés de bureau administratifs a bondi de 17 %. Plus de bureaucratie. Deuxièmement, pendant la même période, les revenus n'ont augmenté que de 8 %. Or, 80 % des revenus ont été possibles grâce à des aides de subvention d'opération du gouvernement. Sans ces subventions d'opération, la STQ serait largement déficitaire. Sans compter les revenus enregistrés en 2016 liés aux services de la clientèle, les bars, les cafés et boutiques, les revenus autonomes n'auraient crû que de 2,2 %. Troisièmement, les hausses de tarifs ont grimpé jusqu'à 25 % en 2015. Ces hausses abusives, complètement inappropriées, ont eu des conséquences désastreuses. Depuis 2013, les revenus liés au transport de véhicules ont diminué de 2,7 %. 2013 à 2016, 13 % de moins de passagers ont emprunté les traversiers, et, pendant la même période, 15 % de moins de véhicules.

Finalement, parlons des dépassements de coûts. De 2014 à 2015, les dépassements de coûts pour les travaux sur les quais de Sorel, Matane, Tadoussac ont explosé de 40 millions à 125 millions. Les deux nouveaux traversiers, qui accusent déjà deux ans de retard, risquent eux aussi de connaître des dépassements de coûts de 40 millions. Ces chiffres, ils sont basés sur les articles de journaux, et le gouvernement libéral est incapable de nous dire de combien sont les dépassements de coûts. J'espère que Laurent Lessard pourra nous le dire aujourd'hui. À mon avis, il y a clairement un dysfonctionnement généralisé à la STQ.

Donc, aujourd'hui, en clair, ce que je demande, c'est que le ministre Lessard accepte qu'on soumette l'ensemble du dossier de la société des transports du Québec au Vérificateur général. Et je mentionne aussi que M. Lessard... Écoutez, le dossier de la Société des traversiers du Québec, il était, à l'origine, quand moi j'ai eu le dossier, il était à la Stratégie maritime. C'est M. D'Amour qui était responsable de ça. Il y a eu un changement de ministre au ministère des Transports. La Société des traversiers du Québec est allée avec M. Daoust, quand il était aux Transports, et elle est restée là avec M. Lessard.

Quand on regarde les fonctions de M. Lessard, il a un comté similaire au mien, là, c'est déjà beaucoup de travail. Il a le ministère de l'Agriculture, il a le ministère des Transports et la Société des traversiers du Québec. Pour moi, c'est beaucoup trop, et on voit avec toute cette mauvaise gestion-là, il n'y a aucune supervision gouvernementale. Donc, moi, je souhaiterais que ce dossier-là soit confié à un ministre, soit le ministre des Transports ou le ministre de la Stratégie maritime, mais fondamentalement, il faut qu'un ministre ait plus de disponibilités pour s'occuper de ce dossier-là. Merci. Je suis prêt à répondre à vos questions.

M. Vigneault (Nicolas) : Voulez-vous demander au Vérificateur général donc d'intervenir dans ce dossier-là de soumettre l'ensemble de la gestion... Je sais qu'il y a eu des dirigeants qui ont changé récemment à la tête de la STQ. Est-ce que vous pensez qu'un changement de direction peut amener un correctif nécessaire?

M. Martel : Bien, à mon avis, les changements, ça date de déjà de plus qu'un an, décembre... On va voir, mais je pense que moi, le travail du vérificateur général... Écoutez, on parle de fonds publics, là. Pour moi, le travail du vérificateur c'est de faire la lumière sur la gestion des deux, trois dernières années. Pour moi, c'est... Je ne peux pas comprendre, par exemple, les traversiers... Tu sais, on peut bien mettre ça sur le dos de la Davie, là, mais la Davie a des contrats avec le gouvernement fédéral, les échéances sont respectées, les prix sont respectés. Ici, là, on se lance la balle. C'est la STQ, c'est la Davie. Moi, je pense que le Vérificateur général pourrait nous faire la lumière là-dessus.

M. Lessard (Denis) : Sur les traversiers, justement, il y a un rapport externe qui dit : Sortez les bateaux de là, là. Ce n'est pas... Le problème n'est pas à la STQ, il semble plutôt être à la Davie.

M. Martel : Oui, mais d'autres interprétations nous disent que, bien, c'est un peu la défense de la Davie. Ils disent : Bon, bien, ils changent d'idée à tout bout de champ pour la couleur des murs, pour l'équipement à l'intérieur du traversier. C'est pour ça, moi, que je pense que, là, si on prend la version de la STQ, on va dire que c'est la Davie, vice versa. Moi, j'aimerais ça qu'il y ait une analyse objective, que le Vérificateur général…

M. Lessard (Denis) : …compagnie américaine qui regardait ça, elle aurait dit : Arrêtez de changer d'idée, puis laisse continuer ce bateau-là.

M. Martel : Oui, mais il était payé par qui?

M. Lessard (Denis) : Par la FTQ. Est-ce que vous avez parlé à Me Aubut dans votre préparation...

M. Martel : Non, non, non, pas du tout.

M. Gagnon (Marc-André) : Le P.D.G. de la STQ, donc, quitte pour la retraite, là. Il va y avoir une nomination… Il y a eu une nomination par intérim. Il y aura un concours, éventuellement, pour trouver un nouveau… pour nommer un nouveau P.D.G. à la STQ.

Est-ce que ça, pour vous, ça pourrait représenter une opportunité de faire le ménage ou est-ce que le gouvernement ne devrait pas en profiter pour envoyer un signal puis essayer de trouver quelqu'un qui pourrait faire le ménage que vous semblez réclamer?

M. Martel : Bien, c'est sûr que ça ne nuira pas, sauf que, quand on regarde les dernières nominations — là, je fais abstraction de la dernière — mais il y a eu beaucoup de nominations politiques à la tête de la STQ. Puis c'est un des problèmes de fonctionnement des appareils gouvernementaux, c'est qu'on va nommer des amis, puis le Parti libéral, là, il a fait ses preuves là-dedans. Il nomme beaucoup de ses amis. Donc, on se retrouve à la tête d'organisations qui ont besoin de bons gestionnaires, des gens d'envergure. Souvent, on va récompenser des amis et on se retrouve dans des situations comme on est là.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais justement, malgré les mauvais résultats qui s'accumulent depuis quelques années à la STQ, Georges Farrah, qui était là avant, a été justement nommé…

M. Martel : Il a été promu. Oui, c'est incroyable. Ça, je l'avais mentionné à l'étude des crédits l'année passée. Tu as une gestion un peu catastrophique, puis là on ne parle pas de l'effet de l'augmentation des tarifs sur la diminution de la clientèle. Là, je ne vous ai pas parlé du F.-A.-Gauthier qui, avec tous les problèmes… tu sais, je veux dire, un département, un problème. Donc, M. Farrah était là à l'époque, puis, comme récompense, bien, on le nomme secrétaire général à la Stratégie maritime. C'est encore des amis. C'est encore la façon de procéder des libéraux.

M. Boivin (Simon) : Qu'est-ce que le Vérificateur général pourrait vous dire de plus que ce que vous avez constaté vous-même dans les rapports annuels? Vous, vous soupçonnez qu'il y a peut-être, au-delà de la mauvaise gestion, quoi, des malversations?

M. Martel : Bien, c'est parce que quand, moi, j'amène ça, là, on peut penser que je fais ça à des fins politiques et les gens peuvent interpréter ça à leur façon. Si le Vérificateur général arrive puis il confirme tout ce que j'avance, puis le gouvernement ne bouge pas, bien là, tu sais, je veux dire, on a des méchants problèmes, là.

M. Boivin (Simon) : Puis là vous dites que vous voulez que la responsabilité de la STQ aille…parce que vous avez dit soit aux Transports, soit à la Stratégie maritime. Bien là, il y a quelqu'un aux Transports.

M. Martel : Bien, moi, je veux qu'il y ait un ministre compétent, disponible, intéressé, qui va s'occuper de ce dossier-là. Pour moi, M. Lessard, actuellement, il en a beaucoup trop. J'aurais peut-être dû le dire comme ça, là, mais, pour moi, M. Lessard, il est dépassé par tous les dossiers qu'il a et il n'a certainement pas la concentration puis l'intérêt de se pencher sur ce dossier-là.

M. Gagnon (Marc-André) : Le Vérificateur général se penche quand même régulièrement, émet des recommandations envers la Société des traversiers. Qu'est-ce qu'il pourrait faire de plus que ce qu'il a déjà fait?

M. Martel : Bien, moi, je pense qu'avec tous les points que j'amène, si M. Lessard disait : M. Martel, je suis d'accord avec vous, on va mandater le Vérificateur général... Si vous vous rappelez, j'avais fait cette demande-là par rapport à la liquidation des équipements de la centrale nucléaire de Gentilly. Bon, le gouvernement libéral, il venait d'arriver, il trouvait que c'était une bonne idée parce que ça pouvait faire mal au Parti québécois. Le Vérificateur général est allé là immédiatement.

Moi, je pense que, si M. Lessard appuie ma demande, le Vérificateur général peut aller là rapidement puis on va avoir... Écoutez, tu sais, je veux dire, pensez-y, là, deux ans de retard dans l'achat, la fourniture de... tu sais, le mandat, là, de la STQ, là, c'est de fournir des traversiers aux citoyens pour qu'ils traversent les rives du Saint-Laurent ou... Puis là on fait une commande, là, pas hier, là, on fait une demande voilà cinq, six ans. Là, on est deux ans en retard. C'est inimaginable.

M. Gagnon (Marc-André) : Quand c'était Claude Surprenant qui était porte-parole en transports, il s'est fait très critique envers le ministre D'Amour lorsque c'est lui qui était responsable de la STQ. Ça m'apparaît un peu étonnant qu'aujourd'hui la CAQ demande à ce que M. D'Amour reprenne la responsabilité de la STQ.

M. Martel : Mais je suis surpris de ce que vous dites parce que la STQ... moi, j'ai la Stratégie maritime depuis 2014, là, je pense, depuis 2014, en tout cas, ça fait un bon bout, c'est toujours moi qui a fait l'étude de crédits par rapport à ça, puis j'avais interpellé M. D'Amour. J'avais été critique aussi avec M. D'Amour. C'est peut-être la première année, là, que Claude Surprenant avait le dossier, mais moi, je l'ai eu aussi, M. D'Amour. Bien, merci beaucoup.

(Fin à 9 h 41)

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