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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, et M. Pascal Bérubé, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version finale

Le mardi 4 avril 2017, 15 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures trois minutes)

M. Lisée : Bonjour. Je suis accompagné du leader de l'opposition officielle, Pascal Bérubé, pour vous dire qu'aujourd'hui, donc, le Parti libéral du Québec a décidé de ne pas écouter 93 % de la population. Nous avions une motion demandant au premier ministre de demander aux dirigeants de Bombardier de renoncer à leurs augmentations. Nous avons la certitude que l'immense majorité des électeurs libéraux sont d'accord, et nous pensons bien qu'au sein du caucus libéral il doit y avoir quelques personnes qui sont en contact avec la réalité, avec leurs citoyens, mais le premier ministre a décidé de ne même pas soumettre cette motion au débat. Ils ont refusé le consentement, donc ils ont refusé d'entendre 93 % des Québécois.

Eh bien, on va revenir à la charge. Alors, on vous annonce que demain nous allons introduire une motion du mercredi qui obligera les députés libéraux à voter, à se lever, voter oui ou non sur cette motion. Et donc on leur demande, à tous ces députés libéraux qui sont en contact avec leurs citoyens : Est-ce que vous voulez, demain, vous lever pour refuser une motion qui dit simplement que l'Assemblée nationale demande aux dirigeants de Bombardier de renoncer à la hausse de leur rémunération pour 2016? Est-ce qu'il y a des députés libéraux de la région de Québec, de la région de Montréal, de l'Outaouais, de tout le Québec, de Mauricie qui vont se lever pour dire : Non, nous, on pense que les dirigeants de Bombardier doivent garder leur 40 %... 50 % de hausse de rémunération? C'est ce qu'on verra demain.

On espère que cet événement annoncé va susciter une discussion au sein du caucus libéral demain et que les députés libéraux vont ramener à la raison le premier ministre. Parce que la responsabilité du premier ministre, la responsabilité du premier ministre, elle est grande, là. Quand il a pris le téléphone pour appeler Bombardier dimanche, il s'est ingéré dans Bombardier. Aujourd'hui, il nous a dit : Ah! vous voulez vous ingérer. Mais il l'a fait déjà une fois, c'est qu'il l'a mal fait. Ce qu'il fallait qu'il fasse à ce moment-là, c'est de dire : Écoutez, on a 1,3 milliard là-dedans, sans parler de la Caisse de dépôt, si vous n'annulez pas les hausses, la réputation de l'investissement des Québécois est fragilisée, comme il l'a lui-même admis aujourd'hui. Notre premier ministre n'a pas pris sa responsabilité d'intervenir correctement. On lui demande d'intervenir correctement. Et là on en appelle aux députés libéraux de le convaincre. S'il y a des membres d'exécutifs libéraux qui nous écoutent et qui savent que ce vote va avoir lieu demain, qu'ils appellent leurs députés...

M. Bérubé : Les citoyens aussi.

M. Lisée : ...qu'ils appellent les citoyens, qu'ils appellent leurs députés libéraux pour dire : Écoutez, si vous nous représentez demain, vous allez être appelés à voter oui ou non sur l'annulation de l'augmentation des dirigeants de Bombardier. C'est une autre forme de participation citoyenne.

M. Bérubé : C'est un référendum sur les hausses de Bombardier.

M. Lisée : C'est clair. On va savoir qui défend le 1 % du 1 % et qui défend 93 % ou 99 % des Québécois.

M. Bérubé : Alors, la motion du mercredi, le débat sera un peu écourté, compte tenu qu'il y a les enjeux budgétaires, les discussions, mais il y aura assurément un vote à ce moment-là et il portera vraiment sur ce libellé très court, donc il n'y a pas de place à l'ambiguïté. Et les députés devront se lever physiquement pour voter, alors ils ne pourront pas échapper à une explication demain, compte tenu de nos procédures.

M. Boivin (Mathieu) : C'est tout ce qui reste, finalement, pour essayer d'infléchir une entreprise comme Bombardier, un «shaming» de députés gouvernementaux?

M. Lisée : Bien, écoutez, le premier ministre lui-même, à partir du moment où il défend la décision de Bombardier, hein, il est le rempart de la décision de Bombardier, il a décidé d'être leur porte-voix. Alors, on dit : Bien, il faudrait enlever ce porte-voix. Et qui peut faire pression sur M. Couillard? C'est les députés libéraux.

M. Croteau (Martin) : Mais que souhaitez-vous exactement? Vous souhaitez que M. Couillard rappelle Bombardier et cette fois ordonne à Bombardier d'annuler les... Quel pouvoir a M. Couillard d'ordonner à Bombardier d'annuler ou, à tout le moins, de modifier la modification qui a déjà été annoncée par Bombardier?

M. Lisée : Il n'a pas de pouvoir de contrainte, c'est certain. Le pouvoir de contrainte, il l'avait au moment de la négociation de l'investissement du 1,3 milliard. Il aurait pu là, comme M. Obama l'avait fait avec l'industrie automobile, dire : Bon, bien...

M. Croteau (Martin) : ...en arrière, là. Demain matin, vous souhaitez qu'il fasse quoi?

M. Lisée : Exact, exact. Donc, il a manqué le moment où il avait un pouvoir de contrainte. Il a certainement un pouvoir de persuasion. Si Bombardier perd l'appui du premier ministre, qui est la seule personne au Québec qui l'appuie en ce moment, mais c'est quand même le premier ministre, on pense que Bombardier sera appelée à poser un geste supplémentaire. Et même pour la réputation de Bombardier, chaque jour qui passe de plus nuit à Bombardier. Le premier ministre aurait dû voir ça plus tôt et dire : Écoutez, il faut arrêter l'hémorragie dès les premières heures; vous avez fait une grave erreur, vous devez la corriger immédiatement pour qu'on passe à autre chose.

Journaliste : Quand M. Couillard dit que vos commentaires servent les adversaires de Bombardier, qu'est-ce que vous en pensez?

M. Lisée : Bien, je pense que le geste de Bombardier dessert Bombardier. Là, ce n'est pas un problème de communication, c'est un problème d'une mauvaise décision. Et, comme la personne qui a le plus d'influence sur Bombardier, c'est le premier ministre, bien, le premier ministre alimente une controverse qui devrait s'arrêter beaucoup plus tôt, et sa position alimente la controverse. On est tous déçus de Bombardier. On veut tous que Bombardier se relève. La meilleure façon de se relever, c'est d'annuler ces augmentations. Et M. Couillard devrait faire partie de la solution. En ce moment, il fait partie du problème.

Journaliste : Et êtes-vous déçus du gouvernement aujourd'hui? Vous attendiez-vous à un autre dénouement en Chambre?

M. Lisée : Écoutez, nous, on vit d'espoir, hein, sinon on ne serait pas en politique. Et il est arrivé souvent qu'on fasse en sorte que le gouvernement change de position. Cette année, 500 $ de crédit d'impôt pour les aînés, que c'était important qu'il enlève cet argent-là, on leur a fait changer d'avis. On leur a fait changer d'avis sur la hausse des taxes foncières agricoles. On leur a fait changer d'avis sur la SAQ et ses agences. On leur a fait changer d'avis sur beaucoup de choses, les frais accessoires, bon.

Alors, nous, on est là pour essayer de limiter les dégâts libéraux. On ne peut pas tous les limiter — la seule façon, c'est d'être élus au gouvernement en octobre de l'an prochain — mais on pense qu'en passant par les députés, en faisant pression, il y a des députés qui, demain, ne voudront pas être là, se lever et être contre ce que veulent l'immense majorité de leurs électeurs.

M. Boivin (Mathieu) : M. Lisée, quand M. Couillard dit : C'est substantiel, ce qu'ils ont fait, Bombardier, en reportant 50 % ou 60 % — à me démêler, s'il vous plaît — leur rémunération à 2020 seulement s'il y a une atteinte de certains types de performance, est-ce que c'est ou est-ce que ce n'est pas valable, ça, comme recul? Est-ce que c'est peu de choses ou, au contraire, très substantiel?

M. Lisée : Si on se met dans la tête du 1 % du 1 %, pour eux, ils trouvent ça très important. Mais, quand on se met dans la tête d'un citoyen moyen, ce n'est pas important. Ils vont passer de 9 millions à 12 millions s'ils atteignent les objectifs qu'ils se sont fixés mais qui ne créent pas de valeur supplémentaire importante pour le gouvernement du Québec parce que la série C ne sera pas profitable pour notre investissement avant bien après 2020, alors c'est juste des objectifs internes. Alors, écoutez, 9 millions de dollars par année, c'est déjà trop, 12 millions, c'est encore trop. On est, là, dans un autre univers, et c'est clair que M. Couillard, lui, il est dans cet univers-là, il trouve que cet univers-là est normal, alors que les citoyens québécois, comme les citoyens de la planète, de plus en plus trouvent que c'est un univers anormal.

M. Authier (Philip) : Do you think Government is between a rock and a hard place on this? Because they have obviously poured all this money into Bombardier and now they have the people angry at them for paying increases that they don't really control. Where does that leave Mr. Couillard politically?

M. Lisée : Well, it leaves Mr. Couillard unmasked as someone who has integrated the mindset of the 1%. And clearly it was completely open to Government to say, on the first day, that this was a bad decision that would hurt Bombardier and thus hurt the reputation of Québec. And that would have been the right thing to say. And, when I quote Barack Obama, who said to the three giants of the auto industry : If we're going to help you out, you're going to only have half a million a year in compensation, well, Barack Obama is within the realm of reason, but no, he's a Democrat who was thinking through these things. Clearly, Philippe Couillard is nowhere near this modern thinking about excessive remuneration.

M. Authier (Philip) : Mr. Couillard didn't think it through, then?

M. Lisée : He didn't think it through, and it's not in his mindset. You have to understand Mr. Couillard's mindset is that of the 1%. Merci beaucoup.

M. Bérubé : Merci.

(Fin à 15 h 12)

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