(Neuf heures une minute)
M. Paradis (Lévis) :
Bien, merci d'être là ce matin parce qu'on a l'occasion à ce moment-ci de se
parler d'une histoire touchante, et c'est celles-là qui sont particulièrement importantes,
parce qu'à mes côtés... je suis fier et j'ai le privilège d'être en compagnie
de M. Robert Rathier. M. Rathier, c'est le père de Charles-Olivier.
Charles-Olivier, un jeune de 26 ans, un jeune de 26 ans qui vit en centre
d'hébergement et de soins de longue durée, puis ce n'est pas sa place.
L'histoire est relativement simple, hein, c'est celle-là. M. Rathier qui,
aujourd'hui dans une ultime démarche... parce que ça fait trois ans qu'il se
bat pour que son fils puisse retrouver l'endroit qui lui ressemble. Et c'est
important, ce qu'on dit là parce qu'on parle souvent de milieu de vie et de
qualité de vie.
Pour Charles-Olivier, handicapé de 26 ans,
sa place n'est pas dans un centre d'hébergement et de soins de longue durée.
Nonobstant l'effort des préposés, tous conviennent que Charles-Olivier devrait
être dans une ressource intermédiaire. Là est sa vraie place. Tellement vrai
qu'à travers les démarches de M. Rathier au fil des années, puis Dieu sait qu'il
a suivi la filière, des gens ont confirmé sa vision des choses. Fonctionnaires,
sous-ministre ont confirmé et ont dit : Ça n'a pas de sens. Ça ne fait pas
sens que Charles-Olivier soit dans un établissement où il n'a pas sa place, où
il ne devrait pas être là. Puis il n'est pas le seul, Charles-Olivier.
Charles-Olivier, à travers Robert, bien c'est aussi le lot de milliers de
personnes. On dit qu'il y en a plus de 3 000 qui sont âgés de moins de 65
ans qui vivent en CHSLD et dont la condition médicale ne le réclame pas.
Alors, je vais laisser, évidemment, M. Rathier,
qui, aujourd'hui, est là pour une simple et bonne raison. D'abord pour rappeler
encore une fois, puis je dis encore une fois, puis encore une fois, et encore
une fois, que Charles-Olivier, là, il devrait y avoir un règlement dans son
cas. On devrait faire en sorte que Charles-Olivier ait une vie où il est toujours
en mesure, malgré son handicap, de s'épanouir, ce qui n'est pas le cas
présentement.
M. Rathier est ici aujourd'hui pour
demander une rencontre avec le ministre de la Santé, que j'ai sensibilisé au
dossier il y a déjà deux mois de ça. On l'a fait par une question, on l'a fait
privément également, et je sais le ministre à être sensible à ces questions-là.
Bien, aujourd'hui, c'est le temps de régler parce que ça traîne depuis 2014. Et,
pendant ce temps-là, le temps passe, puis le temps, il est précieux dans la vie
de Charles-Olivier et dans la vie de ses parents.
Alors, c'est un combat presque sans fin,
et j'ose espérer que le règlement viendra aujourd'hui, qu'aujourd'hui on pourra
dire : Bien, M. Rathier, vous aurez réussi ce que vous faites pour votre
fils parce que je sais que ça vous habite depuis longtemps.
Et, au surplus, bien, écoutez, je pense
qu'aujourd'hui, bien c'est peut-être, ensemble, une conclusion heureuse que
l'on pourrait souhaiter et annoncer, mais on continuera, encore aujourd'hui,
dans cette ultime démarche, à faire ce combat-là au nom de Charles-Olivier, au
nom de ceux et celles qui voudraient avoir des places spécifiques dans des
établissements qui leur ressemblent, dans lesquels ils devraient se retrouver.
Je laisse la parole à M. Rathier et je vous reparle tout de suite après.
M. Rathier, vous êtes habitué, hein? Ça fait trois ans. Je vous laisse
aller.
M. Rathier (Robert) : Ça
fait trois ans que je me bats pour mon fils Charles-Olivier, qui est dans un
CHSLD à Brossard. Charles-Olivier, ce n'est pas sa place dans un CHSLD. Sa
place, c'est dans une ressource intermédiaire familiale, qu'on appelle.
Présentement, Charles-Olivier, au CHSLD, il y a des activités, mais qu'il ne
peut pas faire comme qu'étant dans une résidence RTF : aller à terre,
jouer, se promener. Les trois quarts du temps, Charles-Olivier, c'est dans sa
chaise roulante qu'il est. Ça fait que Charles-Olivier devrait être dans une
résidence RTF, et je souhaite de tout coeur que le ministre Barrette va
comprendre cette situation-là. Merci.
M. Paradis (Lévis) : Le
message, il est clair, il n'est pas très compliqué, mais, à travers les propos
de M. Rathier, parce que c'est un combat qu'il continue à mener... Ça l'habite
tous les jours. Tout à l'heure, je disais : Vous avez une aisance, hein,
M. Rathier? Bien oui, mais c'est parce qu'il en parle tous les jours parce
que sa vie de papa, c'est de faire en sorte que son fils soit à la bonne place,
au bon endroit pour continuer, dans ces conditions, à s'épanouir et à avancer.
Ce n'est pas le cas présentement.
Alors, évidemment, bien, vous le savez,
hein, et je le répète : J'ose espérer que le ministre acceptera de
rencontrer M. Rathier. Ce serait une première rencontre officielle entre
le ministre et M. Rathier. Puis faut-il que je vous rappelle que le CHSLD
dans lequel se trouve Charles-Olivier est dans le comté du ministre de la Santé?
Et, plus loin que ça, bien je vais aussi
demander au ministre de créer de nouvelles places spécifiques en ressources
intermédiaires, en ressources de type familial pour les adultes hébergés en
CHSLD, mais dont la condition médicale ne le demande pas. Et, à ce chapitre-là,
bien, s'il y a des choses qui doivent se faire, qu'elles se fassent et qu'on
ait des échéanciers au nom de ceux et celles qui portent également la volonté
de voir leur enfant avoir cette qualité de vie qui est si chère à tous les
citoyens et toutes les citoyennes.
Alors, M. Rathier, je vous accompagne
à travers ça en espérant qu'aujourd'hui ça puisse être, et ça serait une drôle
de bonne nouvelle, la conclusion en revenant à la maison puis rencontrer vos
proches et dire : On a mené la bataille pour Charles-Olivier, et c'est
maintenant fait. Merci, tout le monde.
M. Rathier (Robert) :
Merci.
(Fin à 9 h 6)