(Onze heures vingt-trois minutes)
Le Modérateur
:
Bonjour, mesdames et messieurs. Merci d'être là. Donc, le chef de l'opposition
officielle, M. Lisée, est accompagné par la porte-parole du Parti
québécois en matière de justice, Mme Véronique Hivon. Donc, je vais
laisser la parole à M. Lisée.
M. Lisée
: Parfois,
il y en a qui se demandent à quoi sert le travail des parlementaires, et de
quoi se mêle-t-on lorsqu'on pose des questions sur la justice, et est-ce qu'on
nuit. On vient d'avoir la démonstration, là, éclatante qu'un travail de parlementaire
aide parce qu'on est là pour faire notre travail. On connaît les processus, on
connaît les personnels, on connaît les lois et on a des idées sur ce qui
devrait être fait et ne pas être fait. Et, lorsque Véronique Hivon a questionné
hier aux crédits, qui est une commission parlementaire, la Directrice des
poursuites criminelles et pénales, elle a fait la démonstration que Mme Murphy
n'avait pas fait tout ce qu'elle pouvait faire pour aller au fond d'une
allégation extrêmement grave, c'est-à-dire que quelqu'un, quelque part, a
empêché des enquêteurs de faire leur travail face à deux élus libéraux, ce qui
est l'allégation d'Yves Francoeur. Et le résultat de ce travail de Véronique Hivon,
donc des parlementaires, des élus politiques qui posent des questions et qui
connaissent leurs dossiers, c'est ce revirement spectaculaire du DPCP, qui, aujourd'hui,
demande une enquête criminelle sur les allégations très graves de M. Yves
Francoeur cinq jours après l'émission de ces allégations. Il a fallu cinq
jours. Et ce n'est pas parce qu'ils y ont réfléchi, c'est parce que nous avons
fait notre travail, Véronique en particulier, pour dire : Il y a plus de
vérifications à faire que ce que vous avez commencé à faire. Vous êtes trop
passifs. Il faut être plus actif. Et ce signal-là, qu'on a envoyé, que la
population a envoyé, que beaucoup de gens ont envoyé, a fait en sorte
qu'aujourd'hui on peut dire : Un pas important est franchi, une enquête
criminelle est ouverte. La présomption d'innocence s'applique. Peut-être que
l'enquête va démontrer que les allégations sont non fondées. Mais,
certainement, compte tenu de la source des allégations, il était important
d'aller au fond de l'affaire rapidement.
Et donc on a fait notre travail et on voit
aujourd'hui un revirement spectaculaire chez Mme Vallée, qui, il y a
quelques heures encore, nous accusait tous de nuire et qui, aujourd'hui, admet
que, bien, c'est la bonne décision, d'ouvrir cette enquête. Nous pensons que la
bonne décision il y a cinq jours, ça aurait été que l'UPAC ou le DPCP
communique immédiatement avec M. Francoeur pour savoir immédiatement
quelle était la preuve et décide, dans un délai court, de déclencher une
enquête s'ils considéraient qu'il y avait suffisamment d'éléments pour le
faire.
Alors, aujourd'hui, c'est le triomphe du
rôle des commissions parlementaires. Et je vois que, depuis deux ou trois
semaines, les gens disent : De quoi se mêlent-ils? Bien, on représente le
bien commun. On pose des bonnes questions et on fait les bonnes propositions.
Et, au Parti québécois, ce n'est pas aujourd'hui qu'on s'est rendu compte que
le directeur de la SQ et que le commissaire de l'UPAC devraient être nommés aux
deux tiers par l'Assemblée nationale. Il y a longtemps qu'on le demande. On a
même demandé pour le DPCP. Et la raison pour laquelle on ne sort pas en
conférence de presse pour dire que ce serait une solution aujourd'hui, c'est
parce que les trois personnes sont en poste au moins jusqu'à l'élection
d'octobre 2018. Alors, oui, le gouvernement du Parti québécois va faire en
sorte que ces personnes-là, lorsqu'elles seront renommées ou que de nouvelles
personnes seront nommées, le seront aux deux tiers de l'Assemblée nationale. Mais,
d'ici octobre 2018, à moins d'imprévu, la situation ne se présentera pas.
Si elle se présente, bien sûr, nous souhaiterons le faire.
Alors, nous, notre choix, c'est d'aller au
fonds des choses, de poser les bonnes questions et d'avoir des gens de la
compétence de Véronique pour faire la lumière là où il y avait trop d'ombre.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, M. Lisée.
M. Lisée
: Vous
voulez ajouter quelque chose?
Une voix
: Ça va.
Le Modérateur : Ça va. On va
aller aux questions, mais micro de droite. Merci d'avoir une question et une
sous-question. M. Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
M. Lisée, Mme Hivon, bonjour. Comment vous expliquez que ça a pris
cinq jours?
M. Lisée
:
Véronique, veux-tu essayer?
Mme
Hivon
:
Bien, écoutez, j'ai du mal à m'expliquer la séquence des événements, si ce n'est
que je pense qu'aujourd'hui il y avait un geste fort qui devait être posé pour
montrer, après les derniers jours, qu'il y avait une volonté d'aller au fond
des choses parce que, cette volonté-là, nous ne la ressentions pas du tout
depuis jeudi dernier. En fait, ce qu'on a vu depuis jeudi dernier, c'est une
succession d'attaques à l'égard de M. Francoeur et à l'égard de
l'opposition officielle, qui posait des questions, alors que je m'évertuais à
répéter que de protéger nos institutions et de les respecter, c'est justement,
quand on est dans l'opposition, de poser toutes les questions qui doivent être
posées quand il y a des déclarations aussi graves que celle de
M. Francoeur qui ont été faites. Alors, je pense qu'hier, bien sûr, on a
posé beaucoup de questions pour savoir quelles vérifications avaient été faites
par la Directrice des poursuites criminelles et pénales. Il y a beaucoup de
questions qui sont demeurées sans réponse, des vérifications qui n'avaient pas
été faites. Et aujourd'hui il y a ce geste-là, qui est un revirement assez
spectaculaire, de demander une enquête criminelle sur ce qui est allégué
concernant l'organisation du DPCP.
M. Laforest (Alain) :
Les Libéraux ne cessent de dire, M. Lisée, que c'est des vieilles
histoires qui remontent à la surface.
M. Lisée
: Bien,
moi, j'aimerais ça, qu'on parle d'autre chose. Aujourd'hui, j'aurais aimé ça
vous parler de santé et du fait que le premier ministre et le ministre de la
Santé ont brisé leur promesse d'avoir des cliniques, des super cliniques
ouvertes tous les soirs et les fins de semaine et ont plié devant les médecins.
J'aurais aimé vous parler des paradis fiscaux où la caisse augmente sa présence
dans les paradis fiscaux. J'aimerais vous parler d'autres problèmes, mais en ce
moment il y a un écran sur l'ensemble des enjeux québécois, et ce sont les
casseroles du Parti libéral du Québec. Et c'est du personnel politique qui
était là dans le temps de M. Charest et de M. Bibeau, qui sont là
encore aujourd'hui. Et donc, oui, j'ai hâte qu'on tourne la page. Et la seule
façon de vraiment tourner la page, c'est d'envoyer les libéraux dans
l'opposition en octobre 2018.
Le Modérateur
: Merci.
M. Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) :
Oui, bonjour. Vous dites tous les deux : Ça a pris cinq jours avant qu'ils
se décident à déclencher cette enquête. Est-ce que le problème n'est pas plutôt
que M. Francoeur ait mis cinq jours à contacter le DPCP? Je pense que, sur
Twitter, c'est indiqué : Les autorités seront rencontrées en temps
opportun. Ça ne vous semble pas suspect qu'il n'ait pas immédiatement pris
contact avec eux dans les minutes ou les heures qui ont suivi sa sortie
publique? Ce n'est pas de là que vient le problème?
M. Lisée
: Moi, ce
qui me surprend, c'est que le DPCP et l'UPAC n'aient pas pris contact avec lui
dans les heures suivant son intervention. Nous avons des institutions qui
doivent fonctionner et être réactives. Elles ne l'ont pas été. M. Francoeur,
c'est une bonne question que vous posez, vous la lui poserez. Tout à l'heure,
on a vu sur Twitter une indication selon laquelle l'UPAC a été contactée déjà.
Mais ça, c'est une bonne question pour M. Francoeur.
Nous, on est les gardiens des institutions
et de leur bon fonctionnement. On est là pour poser des questions, critiquer,
le cas échéant. Et moi, je suis inquiet de la non-réactivité et de l'UPAC et du
DPCP dans les cinq jours qui ont suivi la déclaration de M. Francoeur.
M. Lavallée (Hugo) : La ministre
Vallée, hier, vous a mis en garde de ne pas boire toutes ses paroles. Est-ce
que vous lui accordez, premièrement, toute crédibilité? Et, d'autre part, qu'est-ce
que vous pensez des propos de la ministre Vallée, qui a semblé émettre un
certain nombre de doutes?
M. Lisée
: Bien, écoutez,
là, c'est : Est-ce qu'on croit Mme Vallée hier ou aujourd'hui? Parce
qu'hier M. Francoeur n'avait pas de crédibilité et, aujourd'hui, il en a
tellement qu'il y a une enquête criminelle qui est déclenchée avant même de le
rencontrer et de juger de la qualité de ses preuves. Alors, moi, je propose un
débat entre Mme Vallée d'hier et Mme Vallée d'aujourd'hui.
Le Modérateur
: Merci.
M. Salvet, Le Soleil.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Mme Hivon, bonjour. M. Lisée, bonjour. Je vais en partie exaucer
votre voeu. Je vais vous amener sur un autre sujet, si vous voulez bien. Lors
des élections américaines, vous avez dit votre préférence pour Mme Hillary
Clinton. Vous êtes un fin observateur de la scène politique française depuis
très longtemps. Est-ce qu'aujourd'hui vous diriez que votre préférence va à
Emmanuel Macron en France?
M. Lisée
: Je suis
extrêmement embêté. Je suis extrêmement embêté et je pense que, là-dessus, je
vais laisser les Français s'exprimer. Les deux candidats... Je comprends qu'il
y a des gens qui entendent Mme Le Pen ces jours-ci et, sans connaître le
passé du Front national et tout ce que charrie le Front national, peuvent
trouver que ce n'est pas si fou, ce qu'elle dit. Il y avait même un texte dans
le New York Times hier qui était dans ce sens-là. Mais moi, j'ai vécu en
France et je sais ce qu'est le Front national et ce que ça charrie derrière le
repositionnement de Mme Le Pen, et c'est très inquiétant. Et cette idée de
préférence nationale et de discrimination institutionnalisée entre des
immigrants reçus, légaux, et les citoyens, pour moi, ce n'est pas acceptable.
Alors, ce serait à regret que je voterais
pour Emmanuel Macron, qui représente la mondialisation débridée, le refus de la
reconnaissance d'une réelle culture française, un genre de multiculturalisme à
la Trudeau. Et donc je suis bien embêté pour les Français, mais, je vais vous
dire, ce serait ma préférence.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Mais j'entends que vous dites : C'est à regret, mais je voterais Emmanuel
Macron. Donc, vous vous inscrivez un peu dans cette mouvance selon laquelle il
faut faire barrage au Front national.
M. Lisée
: En
effet.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Ça a l'air difficile, en même temps, là.
M. Lisée
: Oui, parce
que ce n'est pas des bons choix.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Je vous ai déjà entendu être beaucoup plus vindicatif sur le Front national et
Mme Le Pen qu'aujourd'hui.
M. Lisée
: Oui.
Non, mais je le suis, je le suis. Et j'aurais aimé que les Français aient un
choix plus net entre deux visions, disons, positives de l'avenir de la France.
Bon, c'est leur débat. Moi, je ne suis pas enthousiasmé ni par l'un ni part
l'autre, alors je vous le dis comme je le pense.
M. Salvet (Jean-Marc) :
Merci.
Le Modérateur
: Merci.
Micro de gauche.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour, M. Lisée. L'annonce de la DPCP aujourd'hui, est-ce que vous voyez
ça comme pouvant être peut-être une enquête sur M. Francoeur lui-même? Et, si
ses allégations s'avéraient fausses, est-ce qu'il pourrait y avoir des
conséquences, à votre connaissance, pour M. Francoeur?
M. Lisée
: Je vais
laisser Véronique…
Mme
Hivon
:
Ce matin, tout le monde se posait la question, mais, vraiment, quand on lit le
communiqué… puis c'est vraiment une enquête sur les propos, donc les
déclarations de M. Francoeur, donc, à savoir : Est-ce qu'il y aurait
eu entrave à la justice au sein de l'organisation du Directeur des poursuites
criminelles et pénales par un ou des procureurs qui auraient bloqué un dossier,
comme l'allègue M. Francoeur? Donc, c'est vraiment notre lecture de la
situation, qui a été confirmée, de ce que je comprends.
Par ailleurs, votre autre question?
Mme Plante (Caroline) :
Si ses allégations s'avéraient fausses, est-ce qu'il y aurait des conséquences
pour lui?
Mme
Hivon
:
Ah! bien là, évidemment, on est dans les «si», mais c'est certain que, oui,
quelqu'un qui fait des allégations qui sont non fondées peut s'exposer. Donc,
c'est pour ça aussi que je pense que tout le monde se dit… et M. Poëti lui-même,
vous l'avez entendu la semaine dernière, a dit : M. Francoeur est
quelqu'un de crédible. Et c'est pour ça que je pense que personne ne prend ces
allégations-là à la légère, du moins, c'est ce qu'on espérait. Nous, on ne les
a pas prises à la légère depuis jeudi dernier. On a posé énormément de
questions. Et on est heureux de constater que finalement, après tout ce qui a
pu être dit de la part du gouvernement et de la ministre Vallée, on semble
prendre ça au sérieux.
Mme Plante (Caroline) :
Et je vous lance un autre «si». Si vous devenez premier ministre en octobre
2018, allez-vous dégommer les dirigeants de la SQ, UPAC, DPCP?
M. Lisée
: Ah! ce
n'est pas ce qu'on dit du tout. Nous allons respecter les mandats tels qu'ils
sont et, à la fin des mandats, on va reposer la question, ceux qui veulent se
représenter, ceux qui ne le veulent pas, et on soumettra à l'Assemblée
nationale, pour adoption aux deux tiers, des propositions de nomination. Merci.
Une dernière s'il vous plaît.
Mme Plante (Caroline) :
Ils font un bon travail en ce moment?
M. Lisée
: On va
leur laisser finir leur mandat et faire leur bilan et on le fera aussi. Merci.
Le Modérateur
: M. Lecavalier,
micro de droite.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Lisée. La Caisse de dépôt, sur l'usage des paradis fiscaux,
dit que c'est pour éviter la double imposition des Québécois. Est-ce que vous
trouvez que c'est une raison qui justifie, là, d'augmenter sa participation
dans les entreprises qui ont une adresse dans les paradis fiscaux?
M. Lisée
: S'il
n'y avait pas d'intérêt financier à être dans les paradis fiscaux, ils seraient
vides, hein? Donc, on comprend bien que la caisse, d'autres institutions
financières et des entreprises vont chercher là un bénéfice.
Maintenant, on est dans un mouvement
mondial pour essayer de réduire et éliminer la distorsion majeure dans les
économies de tous les pays, de l'existence de ces trous noirs de la fiscalité,
et le Québec doit s'inscrire là-dedans. Et on a un rapport parlementaire
unanime pour que le Québec pose des gestes importants, et là la Caisse de dépôt,
qui n'est pas en train de dire : Nous faisons une réduction contrôlée de
notre place dans les paradis fiscaux, ce qui serait la réponse à laquelle je
m'attendrais, nous dit : Non, au contraire, on en profite encore plus
qu'avant de façon significative. Alors, je pense que la Caisse ne va pas dans
la bonne direction et devrait changer de direction.
M. Lecavalier (Charles) :
Sur l'application de la loi 101 dans les cégeps, bon, vous avez dit vous ne
souhaitez pas cette politique-là parce que ça repousse les jeunes, mais,
au-delà de ce calcul, sur le fond, est-ce que vous croyez que c'est une bonne
ou une mauvaise mesure? Est-ce que ce serait négatif d'appliquer la loi 101
dans les cégeps sur le fond?
M. Lisée
: Alors,
moi, j'ai la conviction de Jacques Parizeau là-dessus. Et Jacques Parizeau
était contre l'application de la loi 101 au cégep parce qu'il estimait qu'on
doit laisser les jeunes adultes avoir ce choix. Et ça, c'est une conviction.
Maintenant, je pense que des gens
raisonnables peuvent faire la démonstration d'un côté ou de l'autre. Ce que je
sais, c'est que le nombre et la proportion de jeunes allophones qui vont au
cégep en français augmentent, augmentent au cours des 20 dernières années. Je
veux qu'ils augmentent davantage en rendant le cégep francophone plus attirant.
Pourquoi est-ce que ces gens-là vont au cégep anglophone, et plusieurs
francophones? Bien, c'est qu'ils veulent acquérir une vraie bonne connaissance
de l'anglais et ils considèrent que le cégep francophone ne leur offre pas.
Bien, la réponse qu'on donne, c'est : Offrons-leur, à l'intérieur du cégep
francophone, un cheminement enrichi en anglais pour ceux qui le désirent. Ça,
c'est la bonne réponse.
Maintenant, cette fixation sur le cégep en
français comme réponse au déclin du français au Québec, pour moi, elle est
étonnante parce que les propositions que nous faisons cette année sont les plus
audacieuses de l'histoire du Parti québécois depuis la loi 101. La principale
variable sur le déclin du français, demandez à n'importe quel démographe, c'est
la composition linguistique de l'immigration. Et, pour la première fois, on dit :
Avec nous, 100 pour cent des nouveaux Québécois devront démontrer une connaissance
intermédiaire ou avancée du français avant de prendre leur billet d'avion pour
le Québec. Eux et leur conjoint et conjointe. Et tous les réfugiés que nous
accueillerons seront francisés avant d'aller au marché du travail. Jamais nous
n'avons eu l'audace de dire une chose aussi importante et aussi structurante
pour le français.
On dit qu'on va appliquer la loi 101 aux entreprises
de 25 à 50 employés. Ça, la CAQ est contre, Québec solidaire est contre, le Parti
libéral est contre. Nous sommes le seul parti à proposer une mesure qui va
empêcher l'anglicisation de 40 000 allophones qui travaillent en ce moment
dans des PME qui n'ont pas la protection de la loi 101.
On propose aussi, pour la première fois de
l'histoire du Parti québécois, de faire reculer l'unilinguisme anglais en
demandant à tous les diplômés de cégeps anglophones de démontrer leur capacité
de travailler en français pour l'obtention de leur diplôme, y compris à
l'université anglophone.
Alors, lorsque je vois les gens commenter
notre débat sur la loi 101 au cégep, je dis : Mais vous ne voyez pas tout
ce qu'on propose, qui n'a jamais été proposé jusqu'à maintenant, où on est les
seuls à le proposer et qui aura des impacts beaucoup plus structurants pour le
français au Québec que cette mesure sur la loi 101, qui, en plus, de tout ce
qu'on propose, est la moins rassembleuse? Et, oui, moi, j'assume parfaitement
de dire : Nous allons choisir les débats, les combats les plus
structurants et, ça tombe bien, qui soient les plus rassembleurs.
Le Modérateur
: Merci.
Je crois qu'on va en anglais. Mme Johnson, micro de gauche.
Mme Johnson (Maya) : Hello, Mr. Lisée. Yesterday, Mme Vallée appeared to be attacking
Yves Francoeur, questioning his credibility, questioning his motivations, and
now she appears to be in favor of an investigation into all of these
allegations. Do you see a disconnection between her position yesterday and what
she is saying today?
M. Lisée
:
Well, the disconnection is complete. But what happened? Véronique Hivon happened.
She went to the parliamentary commission and she demonstrated that the director
of... that the Crown did not do its due diligence of looking at all the
available facts to demonstrate if or not Mr. Francoeur's allegations were
based, in fact. And so, having made this demonstration,
I think we had a positive impact of the work that the Parti
québécoisdoes at the National
Assembly and we basically shamed the DPCP into saying : Well, we must act.
And that's what they did today, and Mrs. Vallée simply switched her position on
Mr. Francoeur's credibility.
Mme Johnson (Maya) : Mme Hivon, I'd like to pick up on that. Obviously, Mr. Lisée,
you've just used very strong words : Shaming the DPCP, forcing them
essentially to do diligence through their questions. Why should be on his… or
the burden be on the Crown prosecutor's office to produce evidence if Mr.
Francoeur did not go to the Crown's office himself after making these allegations?
Mme
Hivon
: I think, it's everybody's obligation, but, you know, as the head of
an organization and as the Minister of Justice in charge of the justice system
in Québec, who's also the
attorney general of Québec, I
would want all those verifications to be done. And this
is what was of such concern to us yesterday because, when I asked the question,
I thought that the answer would be : Yes, we went through the registry of
the notifications concerning the telephone tapping, which was not the case. And
the Minister refused to take the responsibility to make sure that that would be
done, as well as Mrs. Murphy.
So, of course, it didn't
leave a very good, I would say, feeling that the Government and that the DPCP
wanted to do everything in their power to have the light being brought on those
allegations of Mr. Francoeur.
Mme Johnson (Maya) : Mme Murphy characterized it as a fishing expedition. What did you
think of that?
Mme
Hivon
: That's when I replied that there are not 400,000 members of the National Assembly who are Liberals. There are a
few dozens, and it is not a fishing expedition. So, this is what I answered.
And she said that she could do it, but she didn't take the «engagement» to do
it.
Mme Johnson (Maya) : Merci.
Le Modérateur
: M. Hicks. CBC.
M. Hicks (Ryan) : Just following up on that. So, she would not commit to doing that,
going to the registry. Do you think that she didn't want to commit because she
didn't want to be seen as taking orders from a politician because then that
would call into question potentially her independence?
Mme
Hivon
:
Well, I would, if… No, this does not make sense because if you go through the
exercise of yesterday, you can see that, you know, the Minister asked her to
talk about certain issues. You
know, there can be a dialogue, you
know? She's responsible of a very important organization, so there can be a
dialogue with people when we're asking questions like that. It doesn't jeopardize her independence.
M. Hicks (Ryan) : The CAQ is calling for the head of the DPCP now to be nominated by
two-thirds of the National Assembly. Is that something that you support, that the PQ supports?
M. Lisée
: Well, we're glad that the CAQ, now, supports what we have been
promoting for a number of months, if not years. We've been asking for these
three posts, director of the Sûreté du Québec, the commissioner of UPAC and the director of DPCP, to be named at
a two-thirds vote at the National Assembly. It would be a step in the right direction. But, as we speak, these
three persons are within a mandate that will overlap the next election. So,
it's not something that can be done immediately to strengthen the confidence
into the justice system. The decision of the Crown today, to have this inquiry,
is more on point, but, if there were legislation tabled in that sense, of
course, we would support it. We came up with it.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 47)