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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, et Mme Véronique Hivon, porte-parole de l’opposition officielle en matière de justice

Version finale

Le mardi 2 mai 2017, 11 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures vingt-trois minutes)

Le Modérateur : Bonjour, mesdames et messieurs. Merci d'être là. Donc, le chef de l'opposition officielle, M. Lisée, est accompagné par la porte-parole du Parti québécois en matière de justice, Mme Véronique Hivon. Donc, je vais laisser la parole à M. Lisée.

M. Lisée : Parfois, il y en a qui se demandent à quoi sert le travail des parlementaires, et de quoi se mêle-t-on lorsqu'on pose des questions sur la justice, et est-ce qu'on nuit. On vient d'avoir la démonstration, là, éclatante qu'un travail de parlementaire aide parce qu'on est là pour faire notre travail. On connaît les processus, on connaît les personnels, on connaît les lois et on a des idées sur ce qui devrait être fait et ne pas être fait. Et, lorsque Véronique Hivon a questionné hier aux crédits, qui est une commission parlementaire, la Directrice des poursuites criminelles et pénales, elle a fait la démonstration que Mme Murphy n'avait pas fait tout ce qu'elle pouvait faire pour aller au fond d'une allégation extrêmement grave, c'est-à-dire que quelqu'un, quelque part, a empêché des enquêteurs de faire leur travail face à deux élus libéraux, ce qui est l'allégation d'Yves Francoeur. Et le résultat de ce travail de Véronique Hivon, donc des parlementaires, des élus politiques qui posent des questions et qui connaissent leurs dossiers, c'est ce revirement spectaculaire du DPCP, qui, aujourd'hui, demande une enquête criminelle sur les allégations très graves de M. Yves Francoeur cinq jours après l'émission de ces allégations. Il a fallu cinq jours. Et ce n'est pas parce qu'ils y ont réfléchi, c'est parce que nous avons fait notre travail, Véronique en particulier, pour dire : Il y a plus de vérifications à faire que ce que vous avez commencé à faire. Vous êtes trop passifs. Il faut être plus actif. Et ce signal-là, qu'on a envoyé, que la population a envoyé, que beaucoup de gens ont envoyé, a fait en sorte qu'aujourd'hui on peut dire : Un pas important est franchi, une enquête criminelle est ouverte. La présomption d'innocence s'applique. Peut-être que l'enquête va démontrer que les allégations sont non fondées. Mais, certainement, compte tenu de la source des allégations, il était important d'aller au fond de l'affaire rapidement.

Et donc on a fait notre travail et on voit aujourd'hui un revirement spectaculaire chez Mme Vallée, qui, il y a quelques heures encore, nous accusait tous de nuire et qui, aujourd'hui, admet que, bien, c'est la bonne décision, d'ouvrir cette enquête. Nous pensons que la bonne décision il y a cinq jours, ça aurait été que l'UPAC ou le DPCP communique immédiatement avec M. Francoeur pour savoir immédiatement quelle était la preuve et décide, dans un délai court, de déclencher une enquête s'ils considéraient qu'il y avait suffisamment d'éléments pour le faire.

Alors, aujourd'hui, c'est le triomphe du rôle des commissions parlementaires. Et je vois que, depuis deux ou trois semaines, les gens disent : De quoi se mêlent-ils? Bien, on représente le bien commun. On pose des bonnes questions et on fait les bonnes propositions. Et, au Parti québécois, ce n'est pas aujourd'hui qu'on s'est rendu compte que le directeur de la SQ et que le commissaire de l'UPAC devraient être nommés aux deux tiers par l'Assemblée nationale. Il y a longtemps qu'on le demande. On a même demandé pour le DPCP. Et la raison pour laquelle on ne sort pas en conférence de presse pour dire que ce serait une solution aujourd'hui, c'est parce que les trois personnes sont en poste au moins jusqu'à l'élection d'octobre 2018. Alors, oui, le gouvernement du Parti québécois va faire en sorte que ces personnes-là, lorsqu'elles seront renommées ou que de nouvelles personnes seront nommées, le seront aux deux tiers de l'Assemblée nationale. Mais, d'ici octobre 2018, à moins d'imprévu, la situation ne se présentera pas. Si elle se présente, bien sûr, nous souhaiterons le faire.

Alors, nous, notre choix, c'est d'aller au fonds des choses, de poser les bonnes questions et d'avoir des gens de la compétence de Véronique pour faire la lumière là où il y avait trop d'ombre.

Le Modérateur : Merci beaucoup, M. Lisée.

M. Lisée : Vous voulez ajouter quelque chose?

Une voix : Ça va.

Le Modérateur : Ça va. On va aller aux questions, mais micro de droite. Merci d'avoir une question et une sous-question. M. Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : M. Lisée, Mme Hivon, bonjour. Comment vous expliquez que ça a pris cinq jours?

M. Lisée : Véronique, veux-tu essayer?

Mme Hivon : Bien, écoutez, j'ai du mal à m'expliquer la séquence des événements, si ce n'est que je pense qu'aujourd'hui il y avait un geste fort qui devait être posé pour montrer, après les derniers jours, qu'il y avait une volonté d'aller au fond des choses parce que, cette volonté-là, nous ne la ressentions pas du tout depuis jeudi dernier. En fait, ce qu'on a vu depuis jeudi dernier, c'est une succession d'attaques à l'égard de M. Francoeur et à l'égard de l'opposition officielle, qui posait des questions, alors que je m'évertuais à répéter que de protéger nos institutions et de les respecter, c'est justement, quand on est dans l'opposition, de poser toutes les questions qui doivent être posées quand il y a des déclarations aussi graves que celle de M. Francoeur qui ont été faites. Alors, je pense qu'hier, bien sûr, on a posé beaucoup de questions pour savoir quelles vérifications avaient été faites par la Directrice des poursuites criminelles et pénales. Il y a beaucoup de questions qui sont demeurées sans réponse, des vérifications qui n'avaient pas été faites. Et aujourd'hui il y a ce geste-là, qui est un revirement assez spectaculaire, de demander une enquête criminelle sur ce qui est allégué concernant l'organisation du DPCP.

M. Laforest (Alain) : Les Libéraux ne cessent de dire, M. Lisée, que c'est des vieilles histoires qui remontent à la surface.

M. Lisée : Bien, moi, j'aimerais ça, qu'on parle d'autre chose. Aujourd'hui, j'aurais aimé ça vous parler de santé et du fait que le premier ministre et le ministre de la Santé ont brisé leur promesse d'avoir des cliniques, des super cliniques ouvertes tous les soirs et les fins de semaine et ont plié devant les médecins. J'aurais aimé vous parler des paradis fiscaux où la caisse augmente sa présence dans les paradis fiscaux. J'aimerais vous parler d'autres problèmes, mais en ce moment il y a un écran sur l'ensemble des enjeux québécois, et ce sont les casseroles du Parti libéral du Québec. Et c'est du personnel politique qui était là dans le temps de M. Charest et de M. Bibeau, qui sont là encore aujourd'hui. Et donc, oui, j'ai hâte qu'on tourne la page. Et la seule façon de vraiment tourner la page, c'est d'envoyer les libéraux dans l'opposition en octobre 2018.

Le Modérateur : Merci. M. Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour. Vous dites tous les deux : Ça a pris cinq jours avant qu'ils se décident à déclencher cette enquête. Est-ce que le problème n'est pas plutôt que M. Francoeur ait mis cinq jours à contacter le DPCP? Je pense que, sur Twitter, c'est indiqué : Les autorités seront rencontrées en temps opportun. Ça ne vous semble pas suspect qu'il n'ait pas immédiatement pris contact avec eux dans les minutes ou les heures qui ont suivi sa sortie publique? Ce n'est pas de là que vient le problème?

M. Lisée : Moi, ce qui me surprend, c'est que le DPCP et l'UPAC n'aient pas pris contact avec lui dans les heures suivant son intervention. Nous avons des institutions qui doivent fonctionner et être réactives. Elles ne l'ont pas été. M. Francoeur, c'est une bonne question que vous posez, vous la lui poserez. Tout à l'heure, on a vu sur Twitter une indication selon laquelle l'UPAC a été contactée déjà. Mais ça, c'est une bonne question pour M. Francoeur.

Nous, on est les gardiens des institutions et de leur bon fonctionnement. On est là pour poser des questions, critiquer, le cas échéant. Et moi, je suis inquiet de la non-réactivité et de l'UPAC et du DPCP dans les cinq jours qui ont suivi la déclaration de M. Francoeur.

M. Lavallée (Hugo) : La ministre Vallée, hier, vous a mis en garde de ne pas boire toutes ses paroles. Est-ce que vous lui accordez, premièrement, toute crédibilité? Et, d'autre part, qu'est-ce que vous pensez des propos de la ministre Vallée, qui a semblé émettre un certain nombre de doutes?

M. Lisée : Bien, écoutez, là, c'est : Est-ce qu'on croit Mme Vallée hier ou aujourd'hui? Parce qu'hier M. Francoeur n'avait pas de crédibilité et, aujourd'hui, il en a tellement qu'il y a une enquête criminelle qui est déclenchée avant même de le rencontrer et de juger de la qualité de ses preuves. Alors, moi, je propose un débat entre Mme Vallée d'hier et Mme Vallée d'aujourd'hui.

Le Modérateur : Merci. M. Salvet, Le Soleil.

M. Salvet (Jean-Marc) : Mme Hivon, bonjour. M. Lisée, bonjour. Je vais en partie exaucer votre voeu. Je vais vous amener sur un autre sujet, si vous voulez bien. Lors des élections américaines, vous avez dit votre préférence pour Mme Hillary Clinton. Vous êtes un fin observateur de la scène politique française depuis très longtemps. Est-ce qu'aujourd'hui vous diriez que votre préférence va à Emmanuel Macron en France?

M. Lisée : Je suis extrêmement embêté. Je suis extrêmement embêté et je pense que, là-dessus, je vais laisser les Français s'exprimer. Les deux candidats... Je comprends qu'il y a des gens qui entendent Mme Le Pen ces jours-ci et, sans connaître le passé du Front national et tout ce que charrie le Front national, peuvent trouver que ce n'est pas si fou, ce qu'elle dit. Il y avait même un texte dans le New York Times hier qui était dans ce sens-là. Mais moi, j'ai vécu en France et je sais ce qu'est le Front national et ce que ça charrie derrière le repositionnement de Mme Le Pen, et c'est très inquiétant. Et cette idée de préférence nationale et de discrimination institutionnalisée entre des immigrants reçus, légaux, et les citoyens, pour moi, ce n'est pas acceptable.

Alors, ce serait à regret que je voterais pour Emmanuel Macron, qui représente la mondialisation débridée, le refus de la reconnaissance d'une réelle culture française, un genre de multiculturalisme à la Trudeau. Et donc je suis bien embêté pour les Français, mais, je vais vous dire, ce serait ma préférence.

M. Salvet (Jean-Marc) : Mais j'entends que vous dites : C'est à regret, mais je voterais Emmanuel Macron. Donc, vous vous inscrivez un peu dans cette mouvance selon laquelle il faut faire barrage au Front national.

M. Lisée : En effet.

M. Salvet (Jean-Marc) : Ça a l'air difficile, en même temps, là.

M. Lisée : Oui, parce que ce n'est pas des bons choix.

M. Salvet (Jean-Marc) : Je vous ai déjà entendu être beaucoup plus vindicatif sur le Front national et Mme Le Pen qu'aujourd'hui.

M. Lisée : Oui. Non, mais je le suis, je le suis. Et j'aurais aimé que les Français aient un choix plus net entre deux visions, disons, positives de l'avenir de la France. Bon, c'est leur débat. Moi, je ne suis pas enthousiasmé ni par l'un ni part l'autre, alors je vous le dis comme je le pense.

M. Salvet (Jean-Marc) : Merci.

Le Modérateur : Merci. Micro de gauche.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour, M. Lisée. L'annonce de la DPCP aujourd'hui, est-ce que vous voyez ça comme pouvant être peut-être une enquête sur M. Francoeur lui-même? Et, si ses allégations s'avéraient fausses, est-ce qu'il pourrait y avoir des conséquences, à votre connaissance, pour M. Francoeur?

M. Lisée : Je vais laisser Véronique…

Mme Hivon : Ce matin, tout le monde se posait la question, mais, vraiment, quand on lit le communiqué… puis c'est vraiment une enquête sur les propos, donc les déclarations de M. Francoeur, donc, à savoir : Est-ce qu'il y aurait eu entrave à la justice au sein de l'organisation du Directeur des poursuites criminelles et pénales par un ou des procureurs qui auraient bloqué un dossier, comme l'allègue M. Francoeur? Donc, c'est vraiment notre lecture de la situation, qui a été confirmée, de ce que je comprends.

Par ailleurs, votre autre question?

Mme Plante (Caroline) : Si ses allégations s'avéraient fausses, est-ce qu'il y aurait des conséquences pour lui?

Mme Hivon : Ah! bien là, évidemment, on est dans les «si», mais c'est certain que, oui, quelqu'un qui fait des allégations qui sont non fondées peut s'exposer. Donc, c'est pour ça aussi que je pense que tout le monde se dit… et M. Poëti lui-même, vous l'avez entendu la semaine dernière, a dit : M. Francoeur est quelqu'un de crédible. Et c'est pour ça que je pense que personne ne prend ces allégations-là à la légère, du moins, c'est ce qu'on espérait. Nous, on ne les a pas prises à la légère depuis jeudi dernier. On a posé énormément de questions. Et on est heureux de constater que finalement, après tout ce qui a pu être dit de la part du gouvernement et de la ministre Vallée, on semble prendre ça au sérieux.

Mme Plante (Caroline) : Et je vous lance un autre «si». Si vous devenez premier ministre en octobre 2018, allez-vous dégommer les dirigeants de la SQ, UPAC, DPCP?

M. Lisée : Ah! ce n'est pas ce qu'on dit du tout. Nous allons respecter les mandats tels qu'ils sont et, à la fin des mandats, on va reposer la question, ceux qui veulent se représenter, ceux qui ne le veulent pas, et on soumettra à l'Assemblée nationale, pour adoption aux deux tiers, des propositions de nomination. Merci. Une dernière s'il vous plaît.

Mme Plante (Caroline) : Ils font un bon travail en ce moment?

M. Lisée : On va leur laisser finir leur mandat et faire leur bilan et on le fera aussi. Merci.

Le Modérateur : M. Lecavalier, micro de droite.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M. Lisée. La Caisse de dépôt, sur l'usage des paradis fiscaux, dit que c'est pour éviter la double imposition des Québécois. Est-ce que vous trouvez que c'est une raison qui justifie, là, d'augmenter sa participation dans les entreprises qui ont une adresse dans les paradis fiscaux?

M. Lisée : S'il n'y avait pas d'intérêt financier à être dans les paradis fiscaux, ils seraient vides, hein? Donc, on comprend bien que la caisse, d'autres institutions financières et des entreprises vont chercher là un bénéfice.

Maintenant, on est dans un mouvement mondial pour essayer de réduire et éliminer la distorsion majeure dans les économies de tous les pays, de l'existence de ces trous noirs de la fiscalité, et le Québec doit s'inscrire là-dedans. Et on a un rapport parlementaire unanime pour que le Québec pose des gestes importants, et là la Caisse de dépôt, qui n'est pas en train de dire : Nous faisons une réduction contrôlée de notre place dans les paradis fiscaux, ce qui serait la réponse à laquelle je m'attendrais, nous dit : Non, au contraire, on en profite encore plus qu'avant de façon significative. Alors, je pense que la Caisse ne va pas dans la bonne direction et devrait changer de direction.

M. Lecavalier (Charles) : Sur l'application de la loi 101 dans les cégeps, bon, vous avez dit vous ne souhaitez pas cette politique-là parce que ça repousse les jeunes, mais, au-delà de ce calcul, sur le fond, est-ce que vous croyez que c'est une bonne ou une mauvaise mesure? Est-ce que ce serait négatif d'appliquer la loi 101 dans les cégeps sur le fond?

M. Lisée : Alors, moi, j'ai la conviction de Jacques Parizeau là-dessus. Et Jacques Parizeau était contre l'application de la loi 101 au cégep parce qu'il estimait qu'on doit laisser les jeunes adultes avoir ce choix. Et ça, c'est une conviction.

Maintenant, je pense que des gens raisonnables peuvent faire la démonstration d'un côté ou de l'autre. Ce que je sais, c'est que le nombre et la proportion de jeunes allophones qui vont au cégep en français augmentent, augmentent au cours des 20 dernières années. Je veux qu'ils augmentent davantage en rendant le cégep francophone plus attirant. Pourquoi est-ce que ces gens-là vont au cégep anglophone, et plusieurs francophones? Bien, c'est qu'ils veulent acquérir une vraie bonne connaissance de l'anglais et ils considèrent que le cégep francophone ne leur offre pas. Bien, la réponse qu'on donne, c'est : Offrons-leur, à l'intérieur du cégep francophone, un cheminement enrichi en anglais pour ceux qui le désirent. Ça, c'est la bonne réponse.

Maintenant, cette fixation sur le cégep en français comme réponse au déclin du français au Québec, pour moi, elle est étonnante parce que les propositions que nous faisons cette année sont les plus audacieuses de l'histoire du Parti québécois depuis la loi 101. La principale variable sur le déclin du français, demandez à n'importe quel démographe, c'est la composition linguistique de l'immigration. Et, pour la première fois, on dit : Avec nous, 100 pour cent des nouveaux Québécois devront démontrer une connaissance intermédiaire ou avancée du français avant de prendre leur billet d'avion pour le Québec. Eux et leur conjoint et conjointe. Et tous les réfugiés que nous accueillerons seront francisés avant d'aller au marché du travail. Jamais nous n'avons eu l'audace de dire une chose aussi importante et aussi structurante pour le français.

On dit qu'on va appliquer la loi 101 aux entreprises de 25 à 50 employés. Ça, la CAQ est contre, Québec solidaire est contre, le Parti libéral est contre. Nous sommes le seul parti à proposer une mesure qui va empêcher l'anglicisation de 40 000 allophones qui travaillent en ce moment dans des PME qui n'ont pas la protection de la loi 101.

On propose aussi, pour la première fois de l'histoire du Parti québécois, de faire reculer l'unilinguisme anglais en demandant à tous les diplômés de cégeps anglophones de démontrer leur capacité de travailler en français pour l'obtention de leur diplôme, y compris à l'université anglophone.

Alors, lorsque je vois les gens commenter notre débat sur la loi 101 au cégep, je dis : Mais vous ne voyez pas tout ce qu'on propose, qui n'a jamais été proposé jusqu'à maintenant, où on est les seuls à le proposer et qui aura des impacts beaucoup plus structurants pour le français au Québec que cette mesure sur la loi 101, qui, en plus, de tout ce qu'on propose, est la moins rassembleuse? Et, oui, moi, j'assume parfaitement de dire : Nous allons choisir les débats, les combats les plus structurants et, ça tombe bien, qui soient les plus rassembleurs.

Le Modérateur : Merci. Je crois qu'on va en anglais. Mme Johnson, micro de gauche.

Mme Johnson (Maya) : Hello, Mr. Lisée. Yesterday, Mme Vallée appeared to be attacking Yves Francoeur, questioning his credibility, questioning his motivations, and now she appears to be in favor of an investigation into all of these allegations. Do you see a disconnection between her position yesterday and what she is saying today?

M. Lisée : Well, the disconnection is complete. But what happened? Véronique Hivon happened. She went to the parliamentary commission and she demonstrated that the director of... that the Crown did not do its due diligence of looking at all the available facts to demonstrate if or not Mr. Francoeur's allegations were based, in fact. And so, having made this demonstration, I think we had a positive impact of the work that the Parti québécoisdoes at the National Assembly and we basically shamed the DPCP into saying : Well, we must act. And that's what they did today, and Mrs. Vallée simply switched her position on Mr. Francoeur's credibility.

Mme Johnson (Maya) : Mme Hivon, I'd like to pick up on that. Obviously, Mr. Lisée, you've just used very strong words : Shaming the DPCP, forcing them essentially to do diligence through their questions. Why should be on his… or the burden be on the Crown prosecutor's office to produce evidence if Mr. Francoeur did not go to the Crown's office himself after making these allegations?

Mme Hivon : I think, it's everybody's obligation, but, you know, as the head of an organization and as the Minister of Justice in charge of the justice system in Québec, who's also the attorney general of Québec, I would want all those verifications to be done. And this is what was of such concern to us yesterday because, when I asked the question, I thought that the answer would be : Yes, we went through the registry of the notifications concerning the telephone tapping, which was not the case. And the Minister refused to take the responsibility to make sure that that would be done, as well as Mrs. Murphy.

So, of course, it didn't leave a very good, I would say, feeling that the Government and that the DPCP wanted to do everything in their power to have the light being brought on those allegations of Mr. Francoeur.

Mme Johnson (Maya) : Mme Murphy characterized it as a fishing expedition. What did you think of that?

Mme Hivon : That's when I replied that there are not 400,000 members of the National Assembly who are Liberals. There are a few dozens, and it is not a fishing expedition. So, this is what I answered. And she said that she could do it, but she didn't take the «engagement» to do it.

Mme Johnson (Maya) : Merci.

Le Modérateur : M. Hicks. CBC.

M. Hicks (Ryan) : Just following up on that. So, she would not commit to doing that, going to the registry. Do you think that she didn't want to commit because she didn't want to be seen as taking orders from a politician because then that would call into question potentially her independence?

Mme Hivon : Well, I would, if… No, this does not make sense because if you go through the exercise of yesterday, you can see that, you know, the Minister asked her to talk about certain issues. You know, there can be a dialogue, you know? She's responsible of a very important organization, so there can be a dialogue with people when we're asking questions like that. It doesn't jeopardize her independence.

M. Hicks (Ryan) : The CAQ is calling for the head of the DPCP now to be nominated by two-thirds of the National Assembly. Is that something that you support, that the PQ supports?

M. Lisée : Well, we're glad that the CAQ, now, supports what we have been promoting for a number of months, if not years. We've been asking for these three posts, director of the Sûreté du Québec, the commissioner of UPAC and the director of DPCP, to be named at a two-thirds vote at the National Assembly. It would be a step in the right direction. But, as we speak, these three persons are within a mandate that will overlap the next election. So, it's not something that can be done immediately to strengthen the confidence into the justice system. The decision of the Crown today, to have this inquiry, is more on point, but, if there were legislation tabled in that sense, of course, we would support it. We came up with it.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 47)

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