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Point de presse de M. Sylvain Roy, porte-parole de l’opposition officielle en matière de forêts, de faune et de parcs, M. Stéphane Bergeron, député de Verchères et M. André Villeneuve, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’agriculture et d’alimentation

Version finale

Le mardi 2 mai 2017, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures cinquante-neuf minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour à toutes et à tous. M. Sylvain Roy, porte-parole du Parti québécois en matière de faune, va faire une déclaration. Ensuite, M. David Joly, président de Menés.quebec, M. Stéphane Bergeron, député de Verchères, et M. André Villeneuve, député de Berthier, vont prendre la parole. M. Roy, la parole est à vous.

M. Roy : Merci beaucoup. Je tiens à saluer les intervenants du regroupement Menés.quebec, qui se sont déplacés à l'Assemblée nationale aujourd'hui, ainsi que mes collègues, les députés de Verchères et de Berthier.

Nous sommes ici cet après-midi pour annoncer le dépôt de deux pétitions, totalisant 8 425 noms, concernant la nouvelle réglementation sur les poissons appâts. Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs a déposé, le 28 février dernier, un règlement interdisant le poisson appât l'été et interdisant le poisson appât vivant l'hiver. Sans aucune période de transition et de consultation, le gouvernement libéral a annoncé aux pêcheurs qu'il mettait fin à leur loisir et aux entrepreneurs qu'il mettait fin à leur gagne-pain. Pire, le gouvernement a changé un règlement sans même s'assurer que les juridictions voisines, comme celles de l'Ontario et des États américains, fassent de même. D'ailleurs, l'Ontario a elle aussi décidé de moderniser sa réglementation, mais en s'assurant que l'industrie du poisson appât puisse survivre. Au Québec, nous avons fait exactement le contraire : pas de consultation et un règlement improvisé. Les régions touchées sont celles de la Montérégie, des Laurentides, Lanaudière, l'Abitibi, la Mauricie et le Centre-du-Québec.

Nous avons dénoncé à plusieurs reprises ce changement de réglementation improvisé et sans consultation. D'abord à Contrecoeur le 8 mars dernier avec plus d'une centaine de personnes. Ensuite, l'enjeu a été débattu à l'Assemblée nationale. Finalement, lundi dernier, lors des crédits, le ministre a reconnu ne pas avoir consulté les intervenants dans le dossier.

Je tiens à vous rappeler que les retombées de la pêche commerciale au poisson appât sont de 2,3 millions de dollars et que la pratique de la pêche blanche touche des dizaines de milliers de Québécois. Nous espérons que le ministre entendra enfin le cri du coeur des citoyennes et des citoyens et qu'il changera son règlement. Les gens ici présents ont des solutions, et le ministre doit les écouter.

La Modératrice : Merci. M. Joly.

M. Joly (David) : Alors, bonjour. Si on est ici en grand nombre aujourd'hui, c'est parce que l'industrie de la pêche blanche dans les régions 7 et 8 et même dans la région 25 n'a pas le choix d'être ici. Sans la pêche au poisson appât vivant, l'industrie va disparaître d'ici deux ans, comme ça a été le cas au lac Memphrémagog et au lac Brome il y a 20 ans, quand la pêche au poisson appât vivant est disparue. On est face à une problématique à laquelle nous sommes confrontés qui va détruire beaucoup d'entreprises locales qui sont ici. Et, si on avait des solutions de rechange, comme le ministre le laisse sous-entendre, on ne serait pas en train de se battre en ce moment pour notre survie.

Alors, ce n'est pas vrai qu'il y a des solutions de rechange au poisson appât vivant pour la pêche blanche sur le fleuve Saint-Laurent. Le ministère a fait un amalgame malheureux avec le sujet de la carpe de roseau et de la pêche au poisson appât vivant, et on est ici pour dénoncer cette approche-là du ministère. On tient à spécifier que ce sont deux dossiers bien séparés et que l'industrie de la pêche au poisson vivant est prête à faire un bout de chemin avec le ministère et a des solutions à proposer au ministère. Et tout ce qu'on demande, c'est une rencontre avec eux. Donc, on espère pouvoir se faire entendre par le dépôt de la pétition qui est là et on espère avoir cette rencontre-là avec le ministre et le ministère. Merci.

La Modératrice : Merci. M. Bergeron.

M. Bergeron : Alors, bonjour. Je suis l'un de ceux qui déposeront, dans quelques instants, une pétition pour dénoncer la décision qui a été prise par le gouvernement. Et, si je suis l'un des parrains de cette pétition, c'est parce que les gens de Contrecoeur, qui entretiennent une activité depuis nombre d'années sur le fleuve Saint-Laurent qui attire des centaines, voire des milliers de personnes chaque année, des petites familles, des gens qui viennent, là, pour un loisir qui se transmet, pour ainsi dire, de génération en génération, qui entretient une industrie qui a des retombées économiques importantes et à laquelle on veut, pour ainsi dire, mettre un terme... Et c'est totalement inacceptable puisque, dans des juridictions voisines, on va maintenir la pêche au poisson appât. C'est, pour ainsi dire, une invitation que fait le gouvernement du Québec aux pêcheurs du Québec d'aller pêcher ailleurs. Et c'est ça qui n'a absolument aucun bon sens. Et le prétexte pour cela, c'est la lutte contre l'invasion de carpes asiatiques.

Écoutez, il y a quelque chose de bien plus grave qui se passe présentement et qui devrait nécessiter des efforts considérables de la part du gouvernement du Québec, c'est la décision du gouvernement américain de couper dans le financement des programmes pour la santé des Grands Lacs, Or, plutôt que de s'attaquer aux véritables causes, le gouvernement du Québec s'attaque aux pêcheurs québécois. Et c'est totalement inadmissible parce que tout cela sent l'improvisation à plein nez. Imaginez, moi, je ne suis pas un spécialiste en la matière, mais j'ai eu l'occasion d'échanger à quelques reprises avec le ministre sur la question et je crois avoir trouvé quelqu'un qui s'y connaît encore moins que moi, mais c'est le ministre responsable.

Alors, quand on dit, par exemple, que les pêcheurs ne sont pas en mesure de faire la distinction entre les ménés qui seraient des carpes asiatiques et d'autres espèces, bien, je veux dire, à quelque part, les spécialistes nous disent que c'est totalement fallacieux. Et si c'était véritablement la seule justification, qu'est-ce qui explique, par exemple, qu'on ait décidé aussi d'interdire la pêche aux écrevisses vivantes? C'est-u parce qu'on n'est pas capable de faire la distinction entre une écrevisse puis une carpe asiatique? Alors, à sa face même, cette décision-là ne repose sur rien, mais elle va avoir des incidences considérables sur une industrie séculaire au Québec et sur un loisir tout à fait légitime que pratiquent des petites familles du Québec depuis des années, depuis des générations.

Alors, on invite le gouvernement à revenir sur sa décision et surtout à rencontrer les gens qui sont ici, qui connaissent cela et qui n'ont pas été consultés pour la décision qui a été prise par le gouvernement.

La Modératrice : Merci. Maintenant, M. Villeneuve.

M. Villeneuve : Oui. Alors, écoutez, décision irréfléchie, je pense qu'on vient d'en faire la preuve. Décision irréfléchie, improvisation du ministre, du gouvernement. Et moi, je tiens à souligner, M. Bergeron en a parlé, mais tout le côté familial, le loisir, les loisirs, donc. Les petites familles vont à la pêche blanche l'hiver. On veut que nos jeunes ne soient pas sédentarisés, on veut qu'ils bougent, on veut qu'ils aillent jouer dehors. Eh bien, on a là un loisir tout à fait extraordinaire qui permet, justement, à nos jeunes de pouvoir exercer des activités à l'extérieur de la maison et, évidemment...

M. Bergeron : Lâcher la tablette.

M. Villeneuve : ...lâcher la tablette électronique et de pouvoir, justement, préparer la relève des pêcheurs aussi parce qu'évidemment il faut préparer cette relève-là, et rien de tel que de commencer par faire de la pêche blanche pour ensuite peut-être aller à la pêche au saumon, qui sait.

Alors, je pense que le message est clair aujourd'hui. Les gens qui n'ont pas été entendus — le ministre l'a candidement admis — demandent à être entendus, et je pense que le ministre doit répondre positivement à cette requête.

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer à la période de questions. Pas de question? Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 6)