L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Éric Caire, porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour le Conseil du trésor et en matière d'efficacité de l'administration publique

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Éric Caire, porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour le Conseil du trésor et en matière d'efficacité de l'administration publique

Version finale

Le jeudi 4 mai 2017, 8 h 25

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures trente-deux minutes)

M. Caire : Alors, bonjour. Aujourd'hui, je voulais revenir sur l'attitude, notamment, de Pierre Moreau hier, extrêmement disgracieuse et totalement non méritée. M. Moreau accuse les journalistes de s'acharner, on peut même parler d'acharnement thérapeutique. Ce qui est particulier, c'est que M. Moreau, ce faisant, donne vie à une maxime qui dit que quand on n'aime pas le message, bien, on attaque le messager. Mais, sur le fond, ce que les médias ont rendu public est incontestable. On a les courriels de Mme Trépanier, notamment, ou des documents qui ont fait partie de dossiers d'enquête. Donc, les journalistes, dans toute cette saga-là, ont été factuels. Ce qui est récurrent, c'est, un, que ça implique toujours le Parti libéral. Alors, moi, je l'ai déjà dit : Tous les libéraux ne sont pas corrompus, mais il semble que tous les corrompus soient libéraux. Ça, ce n'est pas de la faute des journalistes. Et deuxièmement, bien, écoutez, si le Parti libéral n'était pas ce qu'il est, bien, peut-être qu'il arrêterait de faire partie de la nouvelle.

Donc, moi, j'invite plutôt M. Moreau à travailler sur l'éthique et l'intégrité de sa formation politique plutôt que de s'attaquer à des gens dont le travail est de rendre publiques les informations qui sont d'intérêt public. Là-dessus, je vais attendre vos questions.

Le Modérateur : Patrick Bellerose, Journal de Québec, Journal de Montréal.

  M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Caire. Qu'est-ce que vous espérez apprendre du passage de M. Lafrenière et de M. Prud'homme aujourd'hui en commission?

M. Caire : Bien, comme je l'ai dit hier, comme tout administrateur public, on souhaite évidemment savoir de M. Lafrenière dans quel état se trouve son organisation, c'est quoi, un peu, le bilan, les résultats obtenus par l'UPAC depuis sa constitution, en fait tout ce qui justifie ou ne justifie pas les budgets qui sont donnés à un administrateur public, là. Je vous dirais qu'essentiellement c'est ce qu'on va demander à M. Lafrenière et M. Prud'homme.

  M. Bellerose (Patrick) : Êtes-vous inquiet de l'indépendance de l'UPAC face au gouvernement?

M. Caire : Écoutez, bon, inquiet, le mot est fort. On va très certainement se poser des questions. On va effectivement aussi poser des questions, très certainement... puis vous comprendrez que je ne veux pas devancer les questions de mon collègue André Spénard, là, mais on va très certainement se poser des questions, notamment sur le coulage d'information dans les médias. Qu'est-ce qu'il en est? Qu'est-ce qu'il en est de ça? Qu'est-ce que sont les explications? Qu'est-ce que sont les mesures? Bon, vous comprendrez qu'on va s'intéresser à ça, très certainement. Bien sûr qu'il y aura certainement des questions touchant le déroulement des enquêtes, l'aboutissement ou non des enquêtes. Mais, vous savez, il faut faire très attention parce que quelquefois la ligne est mince entre s'informer sur l'administration qu'on fait de l'organisation, surtout quand on parle d'un corps policier, et la tentation de s'immiscer dans des enquêtes, ce qui n'est absolument pas l'objet d'une commission parlementaire, bien évidemment.

Le Modérateur : Catherine Lévesque, Huffington Post.

Mme Lévesque (Catherine) : Bonjour. Je voulais savoir : Vous, est-ce que vous pensez que Phillipe Couillard devrait rappeler M. Moreau à l'ordre? Qu'est-ce qu'il devrait faire?

M. Caire : Oh oui. Bien, en fait, le premier ministre devrait faire deux choses. La première, c'est évidemment de rappeler son ministre à l'ordre. Et la deuxième, c'est d'appuyer la motion que nous allons déposer aujourd'hui qui rappelle l'indépendance des journalistes puis l'importance du travail de journaliste d'enquête, donc que le premier ministre, ce faisant, réitère sa confiance dans la qualité du travail journalistique qui est fait et l'importance que ce travail-là soit fait. Donc, ça, c'est les deux choses auxquelles on s'attend de la part du premier ministre.

Mme Lévesque (Catherine) : Sur un autre sujet, la convergence. À votre connaissance, est-ce qu'il y a des députés péquistes qui souhaitent une convergence avec la CAQ?

M. Caire : Écoutez, ils ne se sont pas manifestés à moi si tel est le cas. Écoutez, nous, on l'a dit et on le dit depuis le début : Quiconque est prêt à défendre les valeurs, le programme et le plan de la Coalition avenir Québec est le bienvenu à la Coalition avenir Québec. Et, écoutez, on est bons princes, on est même prêts à oublier qu'ils ont eu un passé péquiste.

Le Modérateur : Pour une question, Alain Laforest.

Une voix : ...

M. Caire : Oui, Donald Martel me fait signe que je suis bien gentil.

Le Modérateur : Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Juste une précision, une parenthèse. Ma mémoire fait peut-être défaut, là, mais M. Legault ne nous a pas dit qu'il y avait des députés péquistes qui s'en venaient chez vous prochainement? Il me semble qu'il nous a dit ça il y a deux, trois, peut-être quatre mois.

M. Caire : Écoutez, possiblement que M. Legault l'a dit. Je ne pense pas qu'il ait mis une date au moment où ça se produise, là.

M. Laforest (Alain) : Non, mais c'est parce que vous venez de dire : Ils sont bienvenus. Sauf que M. Legault était très affirmatif, il n'y a pas si longtemps, à l'effet qu'il y en avait qui étaient peut-être prêts à traverser... pas traverser la Chambre, mais se déplacer un petit peu à droite, là, ou à gauche.

M. Caire : Sur le niveau affirmatif, je ne garde pas le même souvenir que vous de ce que M. Legault a dit, mais je vais répéter le message : Quiconque est prêt à défendre nos valeurs, notre programme, notre vision du Québec est le bienvenu à la Coalition avenir Québec, que ce soient des députés libéraux, que ce soient des députés péquistes, que ce soient des gens qui n'ont jamais fait de politique. La Coalition avenir Québec a une vision claire, un plan clair, un programme clair, une équipe, et tout le monde est le bienvenu.

M. Laforest (Alain) : Revenons sur la journée d'aujourd'hui. Votre plus grande préoccupation aujourd'hui, c'est quoi?

M. Caire : Bien, je pense que le témoignage de M. Lafrenière, évidemment, va capter l'attention. Ce que j'ai compris, c'est que même M. Larocque, là, descendait de Montréal pour...

Une voix : ...

M. Caire : Non? Mon information est erronée? Bon, désolé. On l'aurait accueilli avec beaucoup de plaisir, ceci étant dit.

Mais, de toute façon, je pense que ça va être évidemment un moment extrêmement important dans notre journée. Je ne veux pas mettre de pression sur mon collègue André Spénard, mais il a besoin d'être bon. Et évidemment, bien, on va être très intéressés par ce que le commissaire Lafrenière aura à nous dire sur l'état de son organisation.

M. Laforest (Alain) : Mais qu'est-ce qui est important, M. Caire?

M. Caire : Bien, écoutez, on ne se cachera pas que le coulage d'information des dernières semaines a soulevé énormément de questions de la part de bien des gens. Comment ça peut se produire? Pourquoi ça se produit? Et qu'est-ce qu'on fait pour que ça ne se produise plus? Essentiellement, je pense qu'on va devoir interroger le commissaire là-dessus, là. Je pense que ce n'est pas... puis, d'après moi, là, ce n'est pas une grande surprise pour personne, là.

Le Modérateur : Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Sur M. Lafrenière, justement, du côté du Parti québécois, ce que l'on dit c'est qu'on veut remettre en question la totale indépendance de M. Lafrenière, compte tenu qu'il est nommé, justement, par le bureau du premier ministre. Est-ce que, pour vous, ça soulève aussi énormément de questions?

M. Caire : Écoutez, vous avez entendu comme moi M. Legault, la coalition, depuis très longtemps, dire que le poste de commissaire de l'UPAC fait partie de ces officiers qui devaient être désignés ou entérinés aux deux tiers de l'Assemblée nationale. Vous comprendrez que c'est clairement pour s'assurer que cette indépendance-là, elle est totale.

Je vais vous donner un exemple. La Vérificatrice générale, lorsqu'il est question de répondre de ses crédits, passe devant une commission parlementaire où l'ensemble des groupes parlementaires et les députés indépendants sont représentés. La Vérificatrice générale n'est pas assise à côté d'un ministre spécifique qui pourrait éventuellement répondre à sa place à certaines questions ou décider que c'est l'officier en question qui répond. Comprenez-vous? Donc, juste dans cette perspective-là, vous comprendrez que... je ne dis pas que ces officiers-là n'ont pas l'indépendance, mais il y a une phrase que j'aime beaucoup et qui illustre bien mon propos, qui est : Ne nous soumets pas à la tentation. Donc, si on nommait ces officiers-là aux deux tiers de l'Assemblée nationale, bien, je pense qu'on soustrairait tout le monde à cette tentation.

M. Vigneault (Nicolas) : Sur la convergence, je comprends que vous dites : Ceux qui partagent nos valeurs, mais l'exécutif de La Prairie, dans son communiqué, dit carrément que les partis d'opposition doivent s'allier. Là, on ne parle pas nécessairement de se tourner vers la CAQ. Est-ce que, pour vous, c'est quelque chose de possible pour les gens de La Prairie et, à tout le moins, l'exécutif du PQ? Ça semble être la seule façon de battre les libéraux.

M. Caire : Écoutez, je vois assez difficilement mon collègue Stéphane Le Bouyonnec, dont j'espère qu'il sera encore candidat pour nous, faire alliance avec le Parti québécois. Je ne sais pas comment ça pourrait s'orchestrer. Mais, écoutez, comme je l'ai dit, nous, on a une vision qui est claire de ce qu'on veut faire au Québec, de ce qu'on souhaite pour le Québec : on n'est pas des indépendantistes, on est nationalistes, on veut que le Québec puisse s'affirmer au sein du Canada; on a une vision, en éducation, qui est diamétralement opposée de ce que proposent les autres; on a une vision, en santé, qui est opposée à ce que les autres proposent; on a une vision du développement économique qui est opposée à ce que les autres proposent. Vous savez, c'est bien beau de dire : Je vais faire l'élection, mais après l'élection il faut gouverner. Puis, si on ne s'entend pas sur la couleur du ciel, bien, on gouverne comment puis on fait avancer le Québec comment? Alors, c'est bien beau, là... Puis comme je l'ai dit, moi, je ne suis pas venu en politique pour battre un parti politique. Je suis venu en politique pour faire la promotion de mes idées avec une formation politique qui me ressemble, qui nous rassemble, puis d'essayer de faire avancer le Québec à travers les outils du pouvoir. Mais battre le Parti libéral n'est pas un objectif politique, là. J'espère que ça ne l'est pour personne. J'espère que c'est faire avancer le Québec qui est un objectif politique.

Le Modérateur : Isabelle Porter, journal Le Devoir.

Mme Porter (Isabelle) : Oui. Est-ce que vous avez eu vent des rumeurs à l'effet que le Parti libéral envisagerait de déclencher des élections hâtives? Et, si c'est le cas, de quel oeil voyez-vous ça?

M. Caire : Bien, j'en ai entendu parler, effectivement. Ceci étant dit, moi, j'ai entendu le premier ministre, à plusieurs reprises, la main sur le coeur, nous dire qu'il y avait une loi sur les élections à date fixe et qu'on allait respecter cette loi-là. Bon, vous allez me dire que ce n'est pas la première fois que Philippe Couillard aura dit quelque chose la main sur le coeur puis qu'il n'aura pas respecté ce qu'il a dit, mais cette fois-ci je crois vivement et j'espère vivement qu'il va le respecter. On se donne des lois, et à quoi bon se donner une loi si c'est pour ne pas la respecter pour des intérêts politiques?

Alors, on s'est dit : On va mettre un cadre qui est connu, que tout le monde comprend, que tout le monde accepte et on va jouer à l'intérieur de ce cadre-là. Nous, on entend respecter les règles. On ne souhaite pas que les élections soient devancées ou retardées parce que le sondage est bon ou pas bon. On s'est dit : Si l'élection, c'est à cette date-là, on la déclenchera et on la fera à ce moment-là. Puis je ne vois pas pourquoi les autres partis politiques n'auraient pas la même vision des choses.

Le Modérateur : Caroline Plante, LaPresse canadienne.

Mme Plante (Caroline) : Oui. Est-ce que vous allez chercher aujourd'hui des compléments d'information chez MM. Pereira, Zambito et Coretti? Est-ce que vous allez chercher à les rencontrer aujourd'hui pour s'asseoir avec eux, discuter avec eux?

M. Caire : Écoutez, bien, je ne chercherai pas à les rencontrer, je ne chercherai pas à les éviter non plus. Ça a été des acteurs importants dans le domaine public sur les questions d'intégrité. Mais le travail que mon collègue André Spénard se prépare à faire, c'est le fruit de nos recherches, de nos demandes d'accès à l'information, de ce que nous, on a comme information que nous avons collectée par les moyens qui sont à notre disposition. Donc, comme je vous dis, là… Puis, écoutez, je ne veux pas… je ne sais pas comment tout ce travail-là a été fait, là, c'est mon collègue qui en est le maître d'oeuvre. Mais je ne vois pas pourquoi on chercherait à les rencontrer, de la même façon qu'on ne cherchera pas à les éviter, là.

Mme Plante (Caroline) : …avoir des informations… Donc, il n'y a pas de rencontre de prévue.

M. Caire : Oui, bien, écoutez, essentiellement, ce que je comprends, c'est que ce que ces gens-là ont à dire est, de toute façon, dans l'espace public, là. Dans le cas de M. Zambito, il a même publié un livre récemment où je pense que tout ce qu'il pouvait avoir à dire est dans le livre, donc… Mais, comme je vous dis, ce n'est pas parce qu'on veut garder des distances ou… c'est juste que ce n'est pas…

Mme Plante (Caroline) : Voyez-vous d'un bon oeil leur présence ici aujourd'hui?

M. Caire : Absolument. Moi, je pense que tout citoyen du Québec qui s'intéresse à nos travaux, qui s'intéresse à ce qui se passe ici est le bienvenu. Et «tout citoyen du Québec», ça inclut M. Coretti, M. Peireira et M. Zambito.

Le Modérateur : Ryan Hicks, CBC.

M. Hicks (Ryan) : Good morning. Are you questioning the independence of Robert Lafrenière?

M. Caire : Well, I have no evidence that there is no independence for Mr. Lafrenière, but, you know, I think it's better to take that organization away from temptation. That's the reason why we required a vote from the National Assembly to design those officers.

M. Hicks (Ryan) : Is the CAQ ready for a possible fall election?

M. Caire : Well, yes, yes. The answer of your question is : Yes, we are ready. So, we are hoping that the Premier will respect the law. We adopted that law to make sure that everyone knows the rule and plays the game within the rule. And the rule is : the next election will be in the fall 2018. So, that's what we expect from the Government, that he respects the law.

Le Modérateur : Maya Johnson. CTV.

Mme Johnson (Maya) : Hello, Mr. Caire. You were critical of Mr. Moreau and the comments that he made yesterday related to the work of journalists. You think he went too far, clearly.

M. Caire : Yes, yes, definitely, he went too far. Because he doesn't like the message, he tried to kill the messenger, and that's not the way we have to behave from the journalists, because inquiry journalist is necessary to our democracy. Journalists have a job to do to inform the public, to make sure that what is interesting for the public is in the public area. That's only what journalists did and probably will continue to do.

So, Mr. Moreau has to be more aware about what happens in his own political party than how the journalists did their job, are doing their job.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. What is the number one question that you what to ask Lafrenière today?

M. Caire : To Mr. Lafrenière?

Mme Fletcher (Raquel) : Yes.

M. Caire : What happened in his organization. As you know, a lot of information went public in the last week, information that you don't have necessary to have to be public. So, what happened? How this could happen and what Mr. Lafrenière will do to make sure that it doesn't happen again?

Mme Fletcher (Raquel) :OK. Can you be more specific about the information?

M. Caire : Well, some information about a specific inquiry, on specific persons is now public, as you know, in newspapers, in the news, generally speaking. So, how that information could be public? Who let those information go away and for what reason? And how an organization like UPAC could let them happen? And what Mr. Lafrenière will do to make sure that it doesn't happen again?

Mme Fletcher (Raquel) : Do you have any questions about Yves Francoeur's allegations?

M. Caire : Well, no, because those allegations are more specific to the DPCP, and we asked the questions we had to ask to the DPCP. So, now, considering Mr. Lafrenière, we will be more specific on what is from his responsibility.

Le Modérateur : Merci.

(Fin à 8 h 49)

Participants


Document(s) associé(s)