(Huit heures trois minutes)
M. Lisée
: Bonjour.
Ces derniers jours, les députés du Parti québécois, Pascal dans sa région un
peu inondée, moi à quelques rues de mon comté, dans Cartierville-Ahuntsic, je
me suis déplacé dans cinq régions du Québec, pour pouvoir discuter avec les
sinistrés, avec les pompiers, avec des soldats, des officiers, avec des gens de
la Croix-Rouge, avec des maires, des élus, des conseillers, et la première
chose qui nous a traversé l'esprit, enfin, qu'on constate, c'est l'extraordinaire
mobilisation, la capacité de coordination, l'entraide entre les villes et les
villages, la présence des bénévoles, la résilience des premiers répondants. C'est
dans la difficulté, la force des Québécois de se serrer les coudes et
d'ensacher, d'ensacher, d'ensacher, hein? On a vu des sacs partout, des gens en
mettre, inventer des façons d'aller plus rapidement. J'ai vu une école qui
était fermée à Saint-André-d'Argenteuil parce qu'elle était en bas du village, et
donc il y a des problèmes d'égouts, où toute la classe était dans
l'entrepôt municipal en train d'aider à l'ensachage dans ce qui était devenu
une activité scolaire.
Alors, moi, d'abord, je veux exprimer
solidarité avec les sinistrés, mais aussi admiration pour les Québécois, les
familles, les amis, les voisins qui se sont serré les coudes dans cette grande
corvée qui est loin d'être terminée, mais dont on peut penser que le pire est
derrière nous. Évidemment, nos députés sont très à l'écoute des gens et de
cette phase, maintenant, qui commence, la phase de l'indemnisation, du lent
retour dans les maisons. Ça va prendre, pour certains d'entre eux, un mois,
pour certains moins, pour certains d'entre eux un mois, et évidemment toute la
phase des indemnisations.
Alors, hier matin, avec le premier
ministre, le chef de la CAQ, les gens de la Sécurité publique, on a fait un
premier survol des programmes d'indemnisation qui étaient mis à la disposition.
C'est compliqué. Il y a des déductibles, il y a des choses qui sont couvertes,
il y a des choses qui ne sont pas couvertes. Et donc j'en appelle à la Sécurité
publique, aux municipalités, au gouvernement de tout mettre en oeuvre à partir
de maintenant pour accompagner les sinistrés dans la satisfaction de leurs
besoins. On nous dit qu'il y aura des séances d'information de la Sécurité
publique dans chacun des lieux touchés. C'est très important que les gens s'y
présentent. C'est très important qu'il y ait de l'accompagnement pour que les
sinistrés puissent remplir ces formulaires compliqués. Donc, on en appelle
aussi à tous ceux qui peuvent aider. Ceux, évidemment, dans nos bureaux de
députés, dans les régions touchées, vont participer à cette opération-là.
Aujourd'hui, les membres de notre caucus
dans les régions touchées vont avoir un briefing de la Sécurité publique pour
les aider à mieux être équipés là-dessus. On sait qu'il y a des zones d'ombre.
On sait que, par exemple, les résidences principales seules sont couvertes. Les
chalets ne sont pas couverts, ça a toujours été le cas. Maintenant, est-ce
qu'il y a une façon quand même d'accompagner les gens pour lesquels ça a été
une perte très importante? On sait que la Croix-Rouge, qui a ouvert avant-hier
une ligne de dons, va pouvoir aider un certain nombre de sinistrés pour ce qui
n'a pas été couvert par les programmes gouvernementaux, et c'est pourquoi, au Parti
québécois, les députés du Parti québécois ont chacun versé 1 000 $
dans cette cagnotte de la Croix-Rouge et on invite les Québécois à contribuer également.
Il faut que les gens sachent que les
programmes gouvernementaux ne couvriront pas la totalité des pertes et que,
donc, les argents qui sont donnés à la Croix-Rouge permettent de faire un bout
du chemin qui n'est pas couvert. Il y a des déductibles pour chacune des
opérations. Il y a des déductibles pour les entreprises aussi. L'entrepreneur
doit faire la démonstration que sa perte équivaut à au moins 50 % de...
c'est-à-dire que ce qu'il a perdu, c'est dans une opération commerciale,
agricole ou autre qui couvre 50 % de son revenu des deux années
précédentes, c'est-à-dire, pour faire simple, que s'il a perdu quelque chose
qui n'est pas l'essentiel de son revenu, ce n'est pas couvert. Et donc on est
dans une situation où il va y avoir une couverture partielle des pertes, et
donc la générosité devra faire le reste. Et on devra voir... comme la dernière
fois à Richelieu, où le premier décret disait que les pertes seraient couvertes
jusqu'à 100 000 $, le gouvernement a vu que ce n'était pas suffisant,
l'a relevé, dans un deuxième décret, à 150 000 $. Et là il faudra se
poser la question pendant les semaines qui viennent : Est-ce que ce
plafond, il est opportun ou est-ce qu'il faut le rediscuter?
Alors, nous, le rôle de l'opposition dans
cette situation, ce n'est pas de critiquer, ce n'est pas de chialer, ce n'est
pas d'alerter, ce n'est pas de créer de l'inquiétude, mais c'est d'assurer les
Québécois que nous sommes à leurs côtés pour nous assurer que les services sont
rendus et que le maximum possible est accompli par le gouvernement. Pascal.
M.
Bérubé
:
Un bref mot. Merci, M. Lisée. Je veux profiter de l'occasion également,
toujours dans cet esprit de collaboration, pour remercier mes homologues,
Jean-Marc Fournier, François Bonnardel, les députés indépendants, d'avoir
accepté notre proposition, lundi, qu'on ne siège pas à l'Assemblée nationale
hier pour permettre aux députés d'être parmi les leurs, se joindre à l'effort,
recueillir de l'information, parce que sachez que les bureaux de
circonscription, dans plusieurs régions du Québec, sont des points de chute où
les citoyens nous appellent, nous écrivent, nous envoient des photos, du vidéo,
nous livrent des témoignages qui peuvent permettre de compléter l'information
de la Sécurité civile et des autorités municipales.
Alors, ça a servi à ça hier. Je sais que
c'est très exceptionnel, mais la situation l'est tout autant lorsque l'armée
est déployée. Et, lorsqu'on se serre les coudes lors des grandes corvées,
c'est, je dirais, la fibre québécoise qui se manifeste. Et je souhaitais à
nouveau indiquer toute la collaboration que j'ai obtenue de mes homologues pour
faire en sorte que les députés soient parmi les leurs hier et je veux les en
remercier.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
M. Lisée
: Oui,
alors, juste en terminant, on sait aussi que, malgré toute la bonne volonté et
la préparation, il y a eu des zones d'ombre, des endroits, des rues qui
n'étaient pas priorisés et où les sacs de sable sont arrivés trop tard. Moi,
j'ai visité hier, à La Visitation, le rang qui était aussi sans aide depuis quelque
temps. Alors, sans vouloir pointer du doigt qui que ce soit, on voit que,
d'épisode en épisode, il faut apprendre pour être encore mieux préparés pour la
fois suivante. Et ça, ça va être un des grands enjeux de l'après, comment
remonter nos mécanismes de sécurité publique pour qu'à la prochaine
inondation — parce que ce n'est pas «si», c'est «quand», quand la prochaine
inondation viendra — on sera encore mieux préparés pour qu'il n'y ait
pas de laissés-pour-compte nulle part sur le territoire.
Le Modérateur
: Merci,
MM. Lisée et Bérubé. On va au micro de gauche, M. Boivin, Cogeco.
Merci d'avoir une question, une sous-question.
M. Boivin (Mathieu) :
Première question. Vous l'avez évoqué, je vais vous demander de préciser votre
pensée, est-ce que vous recommandez formellement qu'on augmente le plafond
d'indemnisation, qu'on relève de 150 000 $ à un montant que vous
voudrez me préciser?
M. Lisée
: Je ne
le recommande pas aujourd'hui, mais je dis que c'est une question qui doit être
posée. La dernière fois, nous l'avons posée, c'était une grosse augmentation de
100 000 $ à 150 000 $, une augmentation de 50 %. Je
pense qu'il faut que la Sécurité publique, à mesure qu'on a une idée des demandes
d'indemnisation, nous dise si ce montant est correct ou s'il faut le réviser.
M. Boivin (Mathieu) :
Deuxième question, sur Mâchurer, sur le fait que le Parti libéral a obtenu le
retrait de 65 documents. Dans quelle mesure pensez-vous qu'on cache quelque
chose aux Québécois ou, a contrario, est-ce que ce n'est pas strictement un
droit constitutionnel qu'on fait valoir sans qu'il y ait lieu de s'en émouvoir?
M.
Bérubé
:
D'abord, la question qu'on se pose, c'est : N'eût été du témoignage de
Robert Lafrenière de l'UPAC jeudi dernier à l'étude des crédits, est-ce qu'on
aurait appris cela? Je me permets de poser la question.
Ceci étant dit, c'est un droit qui est
prévu, dont peuvent se prévaloir un certain nombre de parties impliquées. C'est
le cas de M. Bibeau. Manifestement, on apprend en 2017, trois ans plus
tard, que c'est le cas du Parti libéral du Québec. Nous ne contestons pas cette
disposition qui appartient à un client, mais je me permets de noter que c'est seulement
cette année qu'on l'apprend.
Rappelez-vous, en 2014, que le premier
ministre, lorsqu'il avait été rencontré par les gens de l'UPAC, assez
rapidement, à mon souvenir, avait révélé cette information. Même chose à la
perquisition du Parti libéral du Québec à Montréal. Cette information, on
l'apprend dans la foulée des informations pertinentes que nous a révélées M. Lafrenière
jeudi.
Alors, nous ne contestons pas ce droit,
mais nous réaffirmons, de façon générale, pour toutes les parties prenantes dans
les enquêtes, qu'il faut collaborer pour faire en sorte qu'on obtienne la
vérité, la lumière. La recherche de la vérité, c'est ce qui nous guide, et, en
ce sens, nous prenons les mots de M. Lafrenière. Il dit que rien ne
l'empêchera d'aller jusqu'au bout de cette enquête. C'est notre souhait, et je
crois qu'il est partagé par les Québécois aussi.
Le Modérateur
: Merci.
M. Laforest, TVA, micro de droite.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, messieurs. Je veux faire suite à mon collègue Boivin. M. Lisée,
avez-vous l'intention de demander à M. Couillard qu'est-ce qu'il en pense,
lui, que le parti se dirige vers une requête Larrivée pour empêcher la
divulgation des documents?
M. Lisée
: Oui.
Bien, je pense que c'est déjà fait. Je veux dire, ce qu'on a ce matin, dans la
mesure où l'information est exacte, c'est le résultat de l'utilisation d'une
requête Lavallee. L'important, pour nous, c'est qu'un juge ait pu déterminer ce
qui est dans la preuve. Donc, s'il n'y a pas de contestation de cette
décision-là et que l'UPAC peut procéder avec la preuve, c'est ça qui nous
importe.
M. Laforest (Alain) :
Mais qu'est-ce que ça vous dit qu'on ait recours à ça pour protéger de la
preuve, comme les 65 documents, là, qu'on veut retirer, là?
M. Lisée
: Bien,
ça me dit que les avocats de Mme Trépanier n'avaient pas eux-mêmes fait le
travail de mettre de côté les documents qu'ils considéraient être de nature
couverte par la confidentialité et qu'il a fallu qu'ils utilisent les mots clés
du système libéral pour retrouver ces documents-là dans les banques de données.
Alors, c'est…
M.
Bérubé
:
L'abondance.
M. Lisée
: Oui, il y
avait peut-être… ils ont fait une énorme partie de pêche pour essayer de
retirer tout ce qui était confidentiel dans leurs banques de données. Peut-être
devraient-ils mieux s'organiser à l'avenir.
Le Modérateur
: Merci,
dernière.
M. Laforest (Alain) :
…je vous ai posé la question la semaine passée aussi, vous faites preuve de
prudence encore. Qu'est-ce que ça cache?
M. Lisée
: Ce que
les libéraux veulent cacher, je ne sais pas. En tout cas, ils travaillent très
fort pour retirer des éléments de preuve. Marc Bibeau l'a fait. Et clairement,
ici, le Parti libéral du Québec et son chef, M. Couillard, ont pris toutes
les mesures pour faire en sorte qu'il y ait le moins de documents possible qui
soient à la disposition de l'UPAC. Pour le faire, ils utilisent leurs droits.
Nous, on est pressés d'avoir des réponses.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Plante, micro de gauche.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour, M. Lisée. Est-ce que le Parti libéral fait de l'obstruction?
M. Lisée
: Vous
savez, comme chef de l'opposition, je suis aussi gardien du droit, alors je ne
peux pas dire que les gens qui utilisent des recours légaux constitutionnels
font de l'obstruction. Il faut juger des moyens qui sont mis, du temps écoulé.
Parfois, des avocats vont faire exprès de multiplier les délais. Alors, lorsque
c'est le cas — et je ne dis pas que c'est le cas — c'est là
qu'on peut se poser la question : Est-ce qu'on est en train d'utiliser des
recours légaux pour empêcher, disons, de révéler rapidement la vérité? Pour
l'instant, avec les informations qu'on a ce matin, pour le PLQ, on ne peut pas
dire ça, mais on est très vigilants.
M.
Bérubé
:
Un élément, si vous permettez, M. Lisée, à ajouter : Dans le
communiqué du Parti libéral du Québec émis hier, on parle d'une entente avec la
direction des poursuites criminelles et pénales. J'ai demandé hier que la
direction des poursuites criminelles et pénales s'explique sur ce genre
d'entente, que je qualifierai de gré à gré, avec le Parti libéral. On ne l'a
pas appris pendant les crédits, Mme Murphy était côte à côte avec une ministre
du gouvernement. Une autre occasion maintenant de s'expliquer là-dessus. Je
pense que l'explication succincte de son porte-parole, Me Boucher, ne
suffit pas. Il faut nous expliquer comment est survenue cette entente, faire un
peu de travail pédagogique pour l'ensemble des Québécois parce que c'est assez
inhabituel pour nous…
M. Lisée
: Y
a-t-il des précédents?
M.
Bérubé
:
Bien, oui, en tout cas, il y en a un... Jeudi, on en a appris un qui,
manifestement, touche la même histoire ou pas tellement loin. Alors, je pense
que ça nécessite plus qu'un courriel succinct envoyé aux journalistes de la
presse parlementaire indiquant qu'on ne commentera pas davantage. Non. C'est
une affaire sérieuse. Alors, que la direction des poursuites criminelles et
pénales, qui manifestait beaucoup d'assurance dans ses propos à son passage à l'Assemblée
nationale puisse en faire autant dans cette affaire. On veut entendre l'autre côté
et on pourra juger. Mais, sur une base factuelle, là, je répète qu'on apprend
en 2017 ce qui existe depuis 2014. Alors, j'espère qu'entre 2017 et 2018 on
apprendra ce qu'on a besoin de savoir pour que toute la lumière soit faite sur
ce genre d'affaires.
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce qu'une formation politique a plus de comptes à rendre qu'une entreprise
ou une personne?
M. Lisée
: Bien,
elle doit exemplaire dans sa volonté de transparence, c'est certain. Elle doit
être exemplaire. Alors, je suis sûr que, si vous posez la question à M. Couillard
aujourd'hui, il va vous dire qu'il a limité ses instructions à ses avocats, à
la protection de la confidentialité du rapport avocat-client. Mais il est
certain que, dans ces démarches-là, la question qui est posée pour laquelle on
n'a pas de réponse, c'est : Est-ce que tout a été mis en oeuvre par le
chef du Parti libéral pour que la transparence soit maximale et que les délais
soient minimaux?
Le Modérateur
: Merci.
Dernière, s'il vous plaît.
Mme Plante (Caroline) :
…transparence que le Parti libéral devrait volontairement remettre les
documents à l'UPAC? C'est peut-être rêver, mais est-ce qu'il devrait faire ça?
M. Lisée
: Ça, ça
leur appartient. Il y a une question de confidentialité entre l'avocat et le
client qui est un fondement de notre système de justice. S'il décidait, pour
des fins de transparence, de le lever, ce serait bienvenu, mais c'est leur
décision.
Le Modérateur
: Merci.
Micro de droite, M. Bellerose, s'il vous plaît.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Lisée. J'aimerais vous entendre sur l'alliance à trois
proposée par l'exécutif de La Prairie et reprise par Jean-François Lessard,
candidat au poste de porte-parole de Québec solidaire. Est-ce que vous êtes
ouvert à une alliance avec la CAQ et Québec solidaire?
M. Lisée
: Je
pense que c'est de la pensée magique pure et simple, pure et simple. Et
d'ailleurs cette proposition n'a même pas été reprise au congrès de la
Montérégie en fin de semaine. C'est une idée qui est un symptôme d'une réelle
volonté de changement, les gens cherchent des solutions au blocage politique,
et c'est une idée qui est mort-née parce qu'immédiatement la CAQ l'a rejetée,
encore ce matin par François Legault, dès jeudi par Éric Caire et par nous
aussi.
Il n'y a pas de possibilités d'organiser
une telle chose, au-delà des immenses divergences idéologiques que ça pose.
Alors, M. Legault, lui, la solution au problème du Québec, ce sont des
baisses d'impôt très importantes, et, pour nous, ça veut dire quatre ans d'austérité
de plus, et le Parti québécois n'est pas preneur de quatre ans d'austérité de
plus. On ne va pas se débarrasser des coupeurs libéraux puis les remplacer par
des coupeurs caquistes. Ils sont favorables à Énergie Est, qui serait la pire
catastrophe écologique potentielle qu'on aurait sur notre territoire. Il n'est
pas question qu'on s'allie à des gens qui sont pour un pipeline qui va
traverser 860 de nos cours d'eau.
Alors, la CAQ donne de très mauvaises
réponses. En fait, la CAQ empirerait la situation québécoise, n'aurait
absolument pas les leviers nécessaires et les revenus nécessaires pour
réinvestir dans la santé. Qu'est-ce qu'ils nous disent, les Québécois? Ils ont
mal à leur santé, à leur éducation, à leur justice et à leur identité. Et, pour
faire en sorte qu'on réponde à ce malaise-là, qui est réel, il faut réinvestir
dans nos services publics, et la CAQ nous dit : On va se priver de revenus
pendant quatre ans. Alors, je laisserai les gens de QS répondre, mais il est
certain que c'est complètement chimérique, cette proposition-là.
Nous, on pense que, si on fait un arrimage
avec Québec solidaire qui donne des résultats dans toutes les régions du
Québec, hein... En 2012 il y a des comtés à Québec, en Outaouais, dans le
Bas-du-Fleuve, en Estrie, en Mauricie où notre marge de défaite, c'était la
moitié des votes de QS. Alors, ce n'est pas un sujet montréalais, c'est un
sujet québécois. Mais, lorsqu'on parle de notre volonté d'être le gouvernement
des PME, de redonner des sous aux familles, de redéfendre les CPE, que la CAQ
n'aime pas, les CPE, lorsqu'on parle des régions à notre arrimage, on parle
aussi aux électeurs centristes et aux électeurs qui sont à la CAQ et qui sont
mal à l'aise à la CAQ. On sait, le sondage récent a montré que 46 % des
électeurs de la CAQ disent qu'il est probable qu'ils changent d'avis. C'est un
électorat, pour la CAQ, qui est très fragile et c'est un électorat qui va
vouloir aller vers le parti qui a un gouvernement en attente, ce qui n'est pas
le cas de la CAQ, et qui donne de vraies solutions aux problèmes, ce qui est le
cas du PQ.
Alors, c'est une réponse longue, mais qui
donne un peu le portrait de par où on s'en va. Et ce n'est certainement pas en
donnant quelque crédibilité que ce soit aux mauvaises solutions de la CAQ qu'on
va arriver à changer la situation politique au Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
Mais l'idée fait son chemin quand même, à la base, à travers les exécutifs, ça
pourrait se retrouver au congrès. Est-ce que vous êtes en train de dire que
vous allez tenter de battre l'idée au congrès si jamais elle se retrouvait sur
le plancher?
M. Lisée
: Comme
je vous le dis, c'était l'idée qui a été reprise par un exécutif et qui n'a pas
franchi le congrès régional, donc je ne vois comment ça se retrouverait au
congrès national.
Le Modérateur
: Merci.
M. Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) :
Concernant cette convergence, Manon Massé dit notamment que votre empressement
nuit aux négociations actuelles et que ça peut mettre en péril cette
alliance-là.
M. Lisée
:
D'abord, il n'y a pas de négociations.
M. Vigneault (Nicolas) :
Pourparlers.
M. Lisée
: Ni
pourparlers ni négociations. Elles ne peuvent s'ouvrir que lorsque Québec
solidaire, lors de son congrès, votera en faveur, s'il le décide, de
l'ouverture de ces négociations. Maintenant, l'exécutif du Parti québécois a
émis une lettre pour clarifier un certain nombre de choses, et Québec solidaire
prend la parole de façon régulière sur les questions de convergence, et c'est
très légitime qu'ils le fassent, et le Parti québécois prend la parole, et c'est
très légitime qu'il le fasse aussi.
La question qui était posée à l'exécutif,
d'ailleurs à cause des débats au sein de Québec solidaire, c'était :
Quelle était l'instance du Parti québécois qui s'était exprimée en faveur de la
convergence? C'était une bonne question. L'exécutif du Parti québécois est
l'instance qui l'a fait. L'autre question, c'était : Peut-être qu'on
pourrait attendre, disent certains à Québec solidaire, en septembre que le Parti
québécois prenne des positions sur ce qui pourrait être des propositions
communes : salaire minimum à 15 $, refus des baisses d'impôt, réinvestissement
dans les services publics, changement du régime politique électoral pour la
proportionnelle mixte. Et donc l'exécutif leur a dit : Ne vous inquiétez
pas, vous n'avez pas à attendre en septembre, puisque ces propositions sont
dans la proposition de programme et n'ont pas été modifiées par les 125 congrès
de comté, donc c'est déjà dans la poche. Et donc, dans la conversation publique
entre le Parti québécois et Québec solidaire, c'étaient des éléments de réponse
à des questions posées par des militants de Québec solidaire pour les éclairer
sur leurs décisions qu'ils prendront en main.
M. Vigneault (Nicolas) :
Mais il y a quand même une ligne très claire où on dit : De reporter la
décision peut avoir des conséquences assez catastrophiques. Vous maintenez
cette position-là?
M. Lisée
: Oui parce
que ce sont des faits, hein? Encore une fois, moi, le mot «ultimatum», je ne
l'utilise pas. Nous avons voulu informer les militants de Québec solidaire que
ce serait organisationnellement impossible de commencer en novembre à négocier.
Ça veut dire qu'il pourraient négocier en décembre, janvier, février, retourner
à nos instances en mars, commencer à faire nos conventions en avril. Et là on
est à quelques mois de l'élection, et c'est une décision, si on la prend, qui
nécessitera beaucoup de pédagogie.
Par exemple, juste de dire que, dans ce
pacte potentiel, il n'y aura, en aucun cas, des ministres de Québec solidaire
dans un gouvernement du PQ, parce que c'est ce qu'ils veulent et c'est ce qu'on
veut, bien, c'est une information extrêmement importante pour un certain nombre
d'électeurs qui voient cet arrimage comme potentiellement bénéfique pour sortir
les libéraux, mais qui craignent que des idées de Québec solidaire avec
lesquelles ils sont en désaccord soient représentées au sein du gouvernement.
Alors, ça, ça fait partie des choses qu'il faut expliquer longtemps parce que
nos adversaires vont dire le contraire.
Alors, ce qu'on dit amicalement aux gens
de Québec solidaire : Soit on a la volonté politique de le faire et, pour
le réussir, il faut commencer maintenant, soit on n'a pas la volonté politique
de le faire puis, dans ce cas-là, disons-le et passons à autre chose.
Le Modérateur
: Merci.
Micro de droite, Marco Bélair-Cirino.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. Le projet d'alliance électorale entre le Parti québécois et Québec
solidaire, bon, accueilli plutôt froidement présentement par les sympathisants
de Québec solidaire, on parlait, au début de la course au poste de
porte-parole, de moitié-moitié, des moitiés qui seraient favorables, l'autre
moitié défavorable. Au Parti québécois, je comprends que vous avez reçu
plusieurs courriels, messages sur les réseaux sociaux de personnes qui sont contre
tout effort de convergence. Mais la proportion de pour et de contre, vous
l'évaluez comment, vous, au Parti québécois?
M. Lisée
: Écoutez,
d'abord, tous les candidats au leadership étaient favorables, tous, dans toutes
les équipes, avec tous leurs militants. Ensuite, un test important a été notre
décision de ne pas présenter quelqu'un dans Gouin pour bien indiquer que l'important,
ce n'est pas de battre dans une partielle, mais de gagner une élection
générale. Et là-dessus on a eu l'unanimité non seulement de l'exécutif de
Gouin, des 15 présidents régionaux et de l'exécutif national, et donc on sent
que cette volonté-là, elle est ferme.
Est-ce qu'il y a des débats? Est-ce qu'il
y a des inquiétudes? Bien sûr, mais cette volonté-là, elle est ferme et elle
est d'autant plus ferme qu'on a cette volonté que ça se fasse rapidement. C'est
sûr que — et c'est ce que dit l'exécutif dans sa lettre aux militants
de Québec solidaire — un report serait perçu par des militants du
Parti québécois comme un refus déguisé, alors c'est pourquoi cette hypothèse-là
nous semble trop risquée. Mais, écoutez, l'évaluation de ce qui se passe à QS,
je laisse ça aux analystes. Ils vont se prononcer dans deux semaines. Laissons-les
terminer leurs débats et se prononcer, puis là on aura le chiffre exact.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Vous avez décidé de ne pas présenter de candidat dans Gouin, ça a été reçu
négativement par Québec solidaire. Vous envoyez une lettre qui se voulait
amicale, ça a été mal reçu également par Québec solidaire. Est-ce que c'étaient
des mauvaises idées? Est-ce qu'aujourd'hui vous avez des regrets de ne pas
avoir présenté de candidat dans Gouin et d'avoir transmis une lettre qui, on
dirait, ne va pas susciter les effets escomptés? Ça semble être tout le contraire,
là.
M. Lisée
:
Absolument pas. Absolument pas. Je pense que ce sont les bons gestes à poser, et
le résultat nous donnera le score final. Je pense que...
C'est sûr qu'à l'intérieur de Québec
solidaire il y a un débat interne entre différentes tendances. Et il y a des
tendances qui utilisent nos gestes d'ouverture, disons, à rebours parce qu'eux
sont contre, il y a des gens qui sont vraiment contre le pacte. Donc, quoi que
l'on fasse et quoi que l'on dise, ils vont le prendre négativement.
Mais moi, je sais qu'il y a beaucoup de
gens qui, au contraire, se posaient ces questions-là, voulaient avoir des
réponses, et le Parti québécois a le droit de s'exprimer sur ce sujet
d'actualité, bien sûr. Et je dirais aussi que l'idée que c'était une bonne
chose, à la veille de débats sur un pacte, d'envoyer nos militants se battre
les uns contre les autres dans une partielle, c'est une très mauvaise idée si
on a la volonté politique de s'entendre, hein? Il faut créer des conditions de
l'entente, et c'est ce que nous avons fait.
Le Modérateur
: Merci.
Dernière en français, M. Boivin, micro de gauche.
M. Boivin (Simon) :
Bonjour, M. Lisée. La CAQ va déposer aujourd'hui une motion demandant à ce
que l'Assemblée nationale fasse sienne la position de la Caisse de dépôt et
placement sur M. Beaudoin et la politique de rémunération chez Bombardier.
Est-ce que vous allez voter en faveur de cette motion-là et pourquoi?
M. Lisée
: On va
voter en...
M.
Bérubé
:
...
M. Lisée
: Pardon?
M.
Bérubé
:
Je n'ai pas le libellé, mais...
M. Lisée
: Oui. Non
seulement...
Des voix
: ...
M. Lisée
: On a le
libellé. On va la lire. On va décider ça ensemble devant vous.
M.
Bérubé
:
C'est pour ça qu'il y a un leader parlementaire, pour valider ça.
M. Lisée
: Ce sont
les joies du direct. Alors, nous allons être conjoints parce que nous, on veut
même aller plus loin.
M.
Bérubé
:
Il faut que je l'analyse avant.
M. Lisée
: Les
actionnaires minoritaires ont le droit de s'opposer à une décision dans le cas
d'actionnaires multivotants. Ça s'est fait dans d'autres cas. Nous pensons que
la Caisse de dépôt devrait utiliser ce levier-là. Évidemment, de dire qu'elle
utilise le levier, en soi, peut changer la décision. Alors, on voit que
Teachers aussi a pris la même position. Mais ce que ça dit, là, c'est que ceux
qui n'ont pas réagi correctement, c'est le gouvernement Couillard. Le
gouvernement Couillard aurait dû, dès l'annonce de ces augmentations
scandaleuses, dire à Bombardier : Écoutez, il faut revenir sur l'ensemble
de ces décisions-là, ça ne passe pas. Ça ne passe pas dans la population, puis
on pense que ça ne passera pas chez les actionnaires. Et c'est ce qu'on dit
depuis le début, et c'est ce que M. Couillard aurait dû dire, et il ne l'a
pas dit. Aujourd'hui, il y a deux personnes qui défendent cette décision, c'est
Philippe Couillard et M. Beaudoin. Alors, ils sont bien seuls, alors
qu'aujourd'hui, dans le Le Devoir, j'ai un texte qui montre
comment, dans d'autres cas, à Londres, en Suisse, récemment, des augmentations
proposées ont été annulées par les entreprises elles-mêmes avant même que des
actionnaires le demandent et que certains des plus gros investisseurs au monde,
en ce moment, demandent l'arrêt des ces hausses de salaire scandaleuses.
M. Boivin (Simon) : Je
ne vous ai pas entendu, vous, sur la décision d'Ottawa de placer la Banque de l'infrastructure
à Toronto plutôt qu'à Montréal. Comment vous recevez ça?
M. Lisée
: Bien,
c'est un autre échec du fédéralisme pour le Québec. Le Québec n'arrive pas à
avoir sa juste part dans l'ensemble des dossiers. Et, lorsque Toronto dit :
Ah, bien, il faut que les choses financières soient à Toronto parce qu'on a de
la finance, Ottawa dit : Vous avez raison. Et, lorsque Montréal dit :
Il faut qu'une banque d'infrastructures soit à Montréal parce que nous avons le
pôle d'ingénierie le plus important au Canada, Ottawa n'écoute pas. Donc, on
est dans une... Maintenant, c'est systémique, le Québec ne peut pas avoir sa
juste part de ses propres impôts, des décisions fédérales structurantes parce
qu'il n'est pas écouté à Ottawa, il n'est pas respecté, il n'est pas craint. Et
en fait les politiciens fédéraux, même lorsqu'ils sont députés du Québec, comme
Justin Trudeau, savent que donner sa juste part au Québec, c'est perdre des
voix au Canada anglais. Ça, c'est la situation dans laquelle on est.
Le Modérateur
: Réelle
dernière en français, Mme Sioui, Le Devoir.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : L'UPAC n'a jamais perquisitionné les bureaux du PQ,
mais, quand même, a fait des arrestations de personnes qui ont déjà été proches
de votre parti. Je ne sais pas, là, si l'UPAC détient des documents qui
auraient pu appartenir au PQ. Est-ce que vous avez déjà eu à faire une requête
de type Lavallee, vous, face à l'UPAC?
M. Lisée
: Non, non.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : O.K.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Plante.
Mme Plante (Caroline) :
Je m'excuse, Maya, juste une précision, petite précision.
Le Modérateur
: Ça s'en
vient.
Mme Plante (Caroline) :
Vous dites que vous voulez aller plus loin que la motion de la CAQ sur
Bombardier? Pouvez-vous expliquer ce que vous voulez dire?
M. Lisée
: Oui. Ce
qu'on a demandé hier, Alain Therrien a demandé que... Il y a des cas où des
actionnaires minoritaires... Parce que, là, ce qui se passe, c'est que des
actionnaires vont demander à l'assemblée générale de Bombardier demain, à la
direction, de renoncer à leur hausse, mais, à cause des actions multivotantes,
la direction de Bombardier, la famille Beaudoin a la majorité, donc pourra
rejeter ça. Alors, c'est dommage, mais il y a un recours légal lorsque les
actionnaires minoritaires estiment que leurs droits sont lésés. Dans des cas
comme ceux-là, on peut faire le recours légal. Nous demandons à la caisse de le
faire et nous pensons que, si la caisse disait qu'elle allait le faire, ça
augmenterait de la pression sur M. Beaudoin, et il pourrait décider, donc,
le conseil d'administration, de ne pas attendre une décision légale et de
revenir sur sa décision.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Johnson, en anglais.
Mme Johnson (Maya) :Hello, Mr. Lisée. Why do you consider going through the courts
the most effective way to deal with the salary
increases for executives at Bombardier?
M. Lisée
: Well, we are in a situation here where the only support for Bombardier's decision to vote
themselves these ridiculous increases is the Québec Government. The caisse is against it,
Teachers is against it, 93% of Quebeckers are against it. Now, there's going to
be the assembly tomorrow, and whoever asks for the elimination of theses hikes
can be put in a minority by the Beaudoin family. There is a legal recourse for
minority shareholders in cases where the rights are not being respected, and so
we urge the caisse to use this recourse, which is pretty current, and we think
that just the fact that the caisse would say it wants to use this tool may
convince the Beaudoin family to roll back theses hikes.
Mme Johnson (Maya) : On another topic, you seem to be hesitant about using the term
«obstruction» when it comes to the Liberal Party and the protection, if you
will, or the strategy to deal with certain documents. How would you characterize,
then, that strategy?
M. Lisée
:
Well, you know, people have a right to protect the confidentiality between
lawyers and clients, and so this is the right that they've been using in this
case. We don't have enough information to know if they've used delays in an
excessive fashion, so with the information we have today, we have to be
prudent. Of course, I think there's a different standard for a political party
from a normal citizen that has to be as open and transparent as possible. Is it
the case here? We don't have enough information this morning.
Le Modérateur
:
Merci. M. Hicks, CBC.
M. Hicks (Ryan) : Good morning. Being devil's advocate on the Infrastructure Bank,
some would say Toronto is the economic powerhouse of the country, that's where
all the movers and shakers are, that's where all the money is. Can you see why
they would choose Toronto?
M. Lisée
:
Put everything in Toronto, then, you know. If the criteria is that this is the
place where the metropolis of Canada is, and where the bankers are, and where
the financiers of the Liberal Party are, and that there are more votes in
Toronto, then just take everything away from the rest of the country and put it
there.
The fact is that we're
paying 20% of the federal budget each year and, in terms of productive
investment in Québec, we're in the red at the tune of $4 billion a year.
That's what we lack. They're sending us equalization payment instead of
investment, structural investment. In infrastructure, we are the leaders in
Canada in terms of the number of engineering firms, in the capacity. This would
have been an ideal decision to make, but clearly Québec is never on the top of
the list when important investments are made by the federal Government.
M. Hicks (Ryan) : And when it comes to what the Government should do with respect to
Bombardier and this salary remuneration situation — I just want to be
clear — what would you like to see them do beyond potentially
supporting this CAQ motion?
M. Lisée
:
The Government?
M. Hicks (Ryan) : Yes.
M. Lisée
:
Well, the Government… I mean, they've lost all credibility a few weeks ago when
they defended the indefensible, and so they're trapped in that position. Now,
the caisse has shown that Mr. Couillard was wrong in supporting these
hikes, Teachers is saying the same, 93% of Quebeckers are saying the same, and
now it's up to Bombardier itself to acknowledge that they made a very bad
decision, to roll it back. And people at Swissair, Imperial Brands and other giants
in the world, just in the last few weeks, have made decisions to roll back
these kinds of hikes because, I mean, we're just not going to take it anymore.
Le Modérateur
:
Merci. Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. According to a recent report from the Munk School of
Global Affairs, it says that in Canada we almost do nothing to prevent flood
damage in urban areas. Have you seen that, being out on the ground the last
couple of days and looking at flooding in Québec? Is there something that
Québec should be doing in order to prevent future flooding?
M. Lisée
:
Well, it's clear that we're now in a phase where catastrophic meteorological
events will happen more and more, and so we have to step up our game in terms
of prevention. Each episode has to teach us something about the next. I mean,
in this case, we know that we learned a lot from the Richelieu floodings. We
have to learn more about these floodings now. We think that the coverage of
prevention was pretty good, but there were cases where it was lacking. So, we
have to up our game for the next time and the next time.
Mme Fletcher (Raquel) : And why do you say it will happen more and more? Because of climate
change?
M. Lisée
:
Climate change, global warming, El Niño now, I think we're in for more of these
catastrophic events and we have to make them part of our lives.
(Fin à 8 h 39)