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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d’opposition, et M. André Lamontagne, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'économie, d'innovation et d'exportations

Version finale

Le mercredi 10 mai 2017, 12 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures cinquante minutes)

M. Legault : Oui, d'abord, je voudrais encore une fois redire à tous les sinistrés victimes des inondations qu'on est avec eux. Je veux en profiter, évidemment, pour remercier tous les bénévoles, les employés municipaux, les pompiers, la Sécurité civile, les soldats. J'ai eu l'occasion, au cours des derniers jours, d'aller sur le terrain, puis c'est vraiment impressionnant de voir l'entraide. Et je veux aussi assurer tout le monde qu'on va talonner le gouvernement pour passer à la deuxième phase, c'est-à-dire le remboursement des coûts qui ont été engendrés par ces inondations. Je comprends qu'il y a des citoyens, là, qui sont inquiets, qui voudraient des précisions, donc on va s'assurer de les accompagner, puis je veux juste leur dire de ne pas lâcher.

Sur un autre sujet, je veux revenir sur la rémunération des dirigeants de Bombardier. D'abord, on l'a vu ce matin, Philippe couillard est vraiment isolé. Quand on dit, là, qu'au début, il y avait juste l'opposition, donc le PQ et la CAQ, qui s'opposait à l'augmentation de salaire des hauts dirigeants de Bombardier, maintenant c'est clair : la Caisse de dépôt s'oppose à ce qui est proposé pour la rémunération des hauts dirigeants de Bombardier, le Fonds de solidarité s'oppose, le fonds de pension du Canada, Teachers, donc beaucoup de caisses de retraite qui arrivent à la même conclusion que nous, c'est-à-dire que la rémunération qui est proposée est inacceptable.

Évidemment, la première proposition qui est inacceptable, c'est le salaire puis la rémunération de Pierre Beaudoin, président du conseil d'administration. C'est du jamais-vu au Canada, là. 5 millions de dollars canadiens par année pour un président de conseil d'administration, c'est inacceptable, et actuellement ça nuit à l'image de Bombardier. Je lisais des articles dans le Financial Post, dans le Globe and Mail, dans le Canada anglais, aux États-Unis, dans les revues sur le transport aérien, actuellement l'image de Bombardier souffre. Et quoi qu'en dise Philippe Couillard, les coupables, là, ce n'est pas le PQ, ce n'est pas la CAQ, ce n'est pas la Caisse de dépôt, ce n'est pas les caisses de retraite, c'est la direction de Bombardier, qui ne comprend pas qu'elle doit revoir sa proposition. Et Philippe Couillard a une responsabilité, il a même un devoir. Les Québécois ont 1,3 milliard de dollars au «batte» dans cette entreprise-là, donc, si la réputation de Bombardier est entachée, bien, ça met à risque l'investissement des Québécois de 1,3 milliard de dollars.

Donc, moi, je demande à Philippe Couillard de rencontrer Pierre Beaudoin rapidement, au cours des prochaines heures, parce que l'assemblée des actionnaires a lieu demain, puis d'essayer de convaincre Pierre Beaudoin de modifier la proposition concernant la rémunération des hauts dirigeants. Donc, il faut que Philippe Couillard arrête de défendre les dirigeants de Bombardier puis commence à défendre les Québécois, commence à défendre l'ensemble de l'entreprise.

Donc, je voudrais céder la parole, toujours sur ce sujet-là, à André Lamontagne, qui va déposer une motion qui devra être votée par tous les députés libéraux. Donc, j'espère que, si Philippe Couillard ne voit pas la lumière d'ici le vote demain, au moins certains députés libéraux verront la lumière puis viendront appuyer 93 % des Québécois, qui jugent que la rémunération des hauts dirigeants de Bombardier est inacceptable.

M. Lamontagne : Oui, merci, M. Legault. Bonjour à tous. Simplement, dans ce dossier-là, l'évolution qu'on a vue, c'est qu'au départ on n'avait pas de signaux qui venaient des actionnaires quant à tout le dossier de la rémunération des dirigeants de Bombardier, et puis graduellement, au fil des jours, des semaines, on a vu des gens qui se sont prononcés, puis hier, bien, ça a culminé avec les positions de la Caisse de dépôt, de la FTQ, Teachers, fonds de pension du Canada. Puis le seul qui ne semble pas voir la même chose à l'horizon, là, c'est notre premier ministre puis son gouvernement.

Alors, demain, nous, ce qu'on fait, c'est qu'on dépose une résolution à l'Assemblée nationale, puis ce qu'on demande, dans le fond, aux parlementaires, c'est d'appuyer la position de la Caisse de dépôt dans ce dossier-là. Puis naturellement, bien, on s'attend puis on espère que l'ensemble des parlementaires vont appuyer la position de la Caisse de dépôt dans ce dossier-là parce que la caisse, on le sait, à deux niveaux, remet en question la question de la rémunération, parce qu'elle s'oppose... mais aussi elle vient plus loin que ça, elle parle un peu d'un réflexe que les administrateurs n'ont pas eu dans leur gouvernance de ce dossier-là, là, de s'assurer que la société était en phase avec la communauté dans laquelle elle évolue, qui est le Québec, puis aussi qui est un actionnaire important de ses opérations. Alors, on espère, demain, avoir la coopération, là, de tous les parlementaires et du premier ministre sur cette motion-là. Alors, merci.

M. Legault : Excellent. Donc, questions.

La Modératrice : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour. M. Legault, il n'y a pas un danger à toujours tirer dans la chaloupe?

M. Legault : Bien, écoutez, là, est-ce qu'on est en train de dire que la Caisse de dépôt tire dans la chaloupe? Je pense que ceux qui tirent dans la chaloupe, actuellement, ce sont les membres du conseil d'administration, qui ont approuvé une proposition qui est totalement inacceptable sur la rémunération, entre autres, de Pierre Beaudoin.

Donc, écoutez, c'est quand même spécial que le premier ministre pense qu'il est le seul à avoir le pas. Je veux dire, quand c'est rendu, là, que la Caisse de dépôt puis le Fonds de solidarité s'opposent à la rémunération qui est proposée, je pense que c'est rendu presque consensuel au Québec. Donc, il faut agir, il faut agir. Et puis, oui, il peut y avoir des dommages à l'image internationale de Bombardier, mais ça, c'est la faute des dirigeants puis c'est la faute aussi de Philippe Couillard, qui n'a pas négocié une bonne entente avec Bombardier. Philippe Couillard a investi 1,3 milliard de notre argent sans demander de siège au conseil d'administration de Bombardier. Je veux dire, encore là, c'est du jamais-vu. C'est un des investissements les plus importants de toute l'histoire du Québec par un gouvernement dans une compagnie privée, puis on n'a pas demandé d'avoir un représentant sur le conseil d'administration. Si on avait eu un représentant sur le conseil d'administration, on aurait pu justement arrêter cette mauvaise proposition avant qu'elle devienne publique. Mais, à partir du moment où c'est public... Demain, les actionnaires, là... ce ne sera pas juste la CAQ puis le PQ, qui vont être là, il va y avoir beaucoup d'actionnaires qui vont s'opposer. Mais on le sait, les Beaudoin détiennent 53 % des actions votantes, donc c'est eux autres qui vont décider en bout de ligne.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous n'avez pas l'impression, actuellement, que le message que le gouvernement... puis je pense que vous ne l'achetez pas, c'est de dire : Nous, on a investi dans l'avion de l'avenir, et la gestion au quotidien de l'entreprise, on ne veut pas s'en occuper, on ne veut pas gérer l'entreprise?

M. Legault : Bien, ça ne tient pas debout. Ça ne tient pas debout parce qu'à partir du moment, hein... Je le rappelle, l'année passée, Bombardier avait une valeur marchande d'à peu près 3 milliards. Or, la caisse et Investissement Québec ont investi 3 milliards. Donc, quand on a investi à peu près la valeur de l'entreprise, c'est normal qu'on veuille au moins s'impliquer dans les décisions importantes. Et Investissement Québec, dans beaucoup d'ententes, a un droit de regard sur la rémunération des dirigeants des entreprises dans lesquelles Investissement Québec a investi. Donc, ce n'est pas nouveau, c'est même normal.

M. Laforest (Alain) : Vous auriez accepté ça chez Transat, vous?

M. Legault : Bien, écoutez, pensez-vous? Quand le Fonds de solidarité a investi chez Transat, là...

M. Laforest (Alain) : Je ne parle pas du fonds, je parle du gouvernement.

M. Legault : Oui, mais, écoutez, que ça soit le Fonds de solidarité, où, dans certains cas, ça ressemble un peu au gouvernement... Il y avait des représentants du Fonds de solidarité sur notre conseil d'administration. Ce n'est pas toujours le fun de répondre aux questions, mais à un moment donné, quand on va chercher de l'argent public ou quasi public, bien, il faut rendre des comptes. Et puis, moi, le salaire que je me payais à l'époque comme président d'Air Transat, il devait être approuvé par le Fonds de solidarité. Puis je vais vous dire mieux que ça, il y avait aussi un représentant de la Caisse de dépôt.

Donc, comment ça se fait que le gouvernement n'ait pas demandé de représentants au conseil d'administration? Ce n'est pas de s'impliquer dans le quotidien, là. Le conseil d'administration délègue au «CEO», au président et chef de la direction, la gestion quotidienne, mais les grandes décisions, comme entre autres les décisions qui se retrouvent dans la circulaire de sollicitation de l'entreprise, bien là c'est normal que les grands actionnaires s'impliquent.

Et puis, je le répète, ça a été une erreur du gouvernement de mettre l'argent seulement dans la division de la CSeries. Il y a seulement deux appareils qui ont été livrés depuis le début de l'année alors qu'on en promettait 30. Il y a beaucoup de gens qui se posent encore des questions sur l'avenir de la CSeries. Et, si la division de la CSeries fait faillite, bien, on vient de perdre 1,3 milliard alors qu'il y a d'autres divisions, les jets d'affaires puis le transport en commun, qui vont continuer de fonctionner. Donc, mauvaise entente de Philippe Couillard, comme un petit gars en culottes courtes qui a mal négocié.

La Modératrice : Merci. M. Boivin, Cogeco.

M. Boivin (Mathieu) : Au plus fort de la crise sur les rémunérations de Bombardier, je vous avais posé la question : Est-ce que M. Beaudoin devrait partir?, parce que c'était lui sur que se concentrait l'essentiel des critiques. Vous m'aviez dit, je vous cite : Je ne vois pas comment il peut demeurer en poste. Là, vous appelez le premier ministre Couillard à rencontrer M. Beaudoin pour l'inciter à changer d'avis sur sa propre rémunération. Allez peut-être jusqu'au bout de votre logique. Demandez-vous sa démission?

M. Legault : Non, non, non. Si vous vous rappelez, moi, ce que j'ai dit, c'est que Pierre Beaudoin peut rester sur le conseil d'administration, il ne peut pas recevoir 5 millions de dollars par année. Là, c'est le PQ qui a demandé la démission de Pierre Beaudoin. La famille Beaudoin contrôle la majorité des votes chez Bombardier, donc c'est normal qu'il y ait des représentants au conseil d'administration. Est-ce que, comme le propose la Caisse de dépôt, le président du conseil d'administration devrait être un administrateur indépendant? Je pense que oui. Mais on ne peut pas penser, là, que la famille Beaudoin, à commencer par Pierre Beaudoin, qui est le principal représentant, ne sera pas sur le conseil d'administration de Bombardier. Mais à 5 millions de dollars par année pour être président de conseil, pour gérer des réunions, ça ne tient pas la route.

M. Boivin (Mathieu) : Mais il faudrait qu'il cesse d'être le président exécutif du conseil?

M. Legault : Bien, dans un monde idéal, oui. Il faudrait qu'il soit administrateur, mais que ça soit un indépendant. Tu sais, il y a, entre autres, l'ancienne Vérificatrice générale qui est là, Sheila Fraser, ou d'autres administrateurs. Je sais qu'il y a des fonds de pension aussi qui votent contre deux autres administrateurs qui ont été très absents des réunions. Mais là on a Investissement Québec, 1,3 milliard, puis la Caisse de dépôt, 2 milliards à risque, dans cette compagnie-là, on peut-u avoir des représentants puis s'assurer qu'est-ce qui arrive avec la CSeries? Est-ce que ça va mieux? Je veux dire, les deux seules ventes d'appareil qu'on a faites l'année passée, c'était Delta puis Air Canada, où on a perdu 500 millions. On a vendu des avions à perte.

M. Boivin (Mathieu) : Pour que les choses soient bien claires, là, vous demandez à M. Couillard d'aller dire quoi à Pierre Beaudoin?

M. Legault : D'aller lui dire qu'il doit revoir sa rémunération. Je veux dire, il n'y a pas personne au Canada qui gagne plus que 500 000 $ comme président d'un conseil d'administration. Ça n'a pas d'allure, 5 millions. Puis même la rémunération de M. Bellemare puis des hauts dirigeants, même si on a reporté une partie du paiement en 2020, il reste que c'est exagéré. Rappelons-nous qu'en 2016, hein, on parle de la rémunération de 2016, Bombardier a perdu 1 milliard.

M. Boivin (Mathieu) : Et est-ce qu'il devrait, M. Couillard, profiter de l'occasion pour inciter M. Beaudoin à quitter le poste de président exécutif pour laisser la place à un indépendant?

M. Legault : Moi, je pense qu'on devrait, effectivement... puis M. Couillard devrait essayer de le convaincre, là, de mettre quelqu'un d'indépendant; pas Daniel Johnson, un vrai indépendant.

La Modératrice : Patrick Bellerose... Ah!

M. Boivin (Mathieu) : Bien, je voulais... j'avais un deuxième sujet. Sur les 65 documents qui ont été retirés, où on s'en va maintenant que le parti dit : Non, non, il n'y a rien d'illégal qui a été fait là-dedans, c'est normal, c'est une procédure qui n'a rien d'exceptionnel, oubliez ça, ça va rester comme ça?

M. Legault : Bien, écoutez, le Parti libéral nous avait promis de la transparence. Bien, ce n'est pas de la transparence, là. Je comprends qu'ils ont le droit de le faire, hein, au nom de la confidentialité entre les avocats du Parti libéral et les autres parties. Ils ont droit de le faire, mais ils ont droit aussi de ne pas le faire. Donc, les libéraux pourraient dire : Je donne accès à ces 65 documents où on parle de Violette Trépannier.

La Modératrice : Merci, Patrick Bellerose, LeJournal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Legault. J'aimerais vous entendre sur l'alliance à trois proposée par une association locale du PQ et une association locale aussi de Québec solidaire. Je sais que vous êtes contre. J'aimerais savoir pourquoi vous êtes contre.

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, oui, est-ce que ça peut être plus clair qu'on est contre? Il n'en est pas question. Écoutez, notre proposition, nous, est à l'intérieur du Canada. De s'associer avec un parti qui veut faire un référendum en 2022, ça va contre notre article 1, donc il ne peut pas y avoir une association quelconque avec le Parti québécois, puis il n'y en aura pas. Donc, c'est non. Je ne sais pas comment je dois le dire à Jean-François Lisée, là, mais c'est non, non, non.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, vous ne craignez pas qu'une association, une convergence de Québec solidaire avec le PQ permette au Parti québécois de l'emporter et de vous battre en 2018?

M. Legault : Bien, écoutez, moi, je pense que, si le PQ s'associe avec Québec solidaire, il va y avoir beaucoup de péquistes qui vont s'en venir à la CAQ parce qu'on a des positions identitaires concernant les signes religieux, concernant les tests de français pour les immigrants qui sont beaucoup plus proches du PQ que de Québec solidaire. Je pense aussi que la classe moyenne, qui veut plus d'argent dans son portefeuille, ne se reconnaîtra pas dans Québec solidaire, là. Je veux dire, tu sais, j'ai été au PQ, moi. Je peux le dire que, dans le PQ, il y a deux PQ : il y a le PQ du Plateau, puis il y a le PQ du reste du Québec, qui est plus de l'ancienne Union nationale, puis ça, moi, je pense que ce monde-là, ils vont s'en venir de plus en plus à la CAQ. Donc, il va y avoir un combat rouges-bleus, mais les bleus, maintenant, ça va être la CAQ.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, ça pourrait être une aubaine pour la CAQ qu'il y ait une alliance, une convergence entre QS et PQ?

M. Legault : C'est une opportunité, effectivement, de récupérer beaucoup de voteurs du PQ qui ne se reconnaîtront pas dans Québec solidaire. Je peux vous dire que je me promène actuellement, là, quand on sort du Plateau de Montréal, là, ils ne sont pas très contents, même, que Jean-François Lisée ait même ouvert la porte à une alliance avec Québec solidaire.

La Modératrice : Merci. Véronique Prince, TVA.

Mme Prince (Véronique) : Bonjour. Je voudrais savoir : Est-ce que vous pensez aussi que le… Pour en revenir aux inondations, là, est-ce que le plafond d'indemnisation devrait être plus élevé? 150 000 $, est-ce que ça suffit?

M. Legault : Oui, bien, je pense qu'on doit se poser ces questions-là, là. Il y a plusieurs questions qu'il faut se poser. Hier, il y a des gens qui me disaient : J'ai deux réfrigérateurs; «meubles essentiels», ça veut dire qu'on va me rembourser juste un réfrigérateur. Il y a des gens qui me disaient : Tous les meubles que j'avais dans mon sous-sol ne sont pas couverts parce qu'on couvre la cuisine, le salon, juste les appartements principaux. Il y en a d'autres qui ont des chalets, les chalets ne sont pas couverts. Donc, ce n'est même pas 150 000 $ de limite, là, c'est zéro limite, zéro remboursement pour les chalets. Une maison, aujourd'hui, là, ce n'est pas long que c'est plus que 150 000 $. En plus, c'est seulement 80 % qui est remboursé. Il y a des déductibles pour les meubles.

Moi, je pense qu'il faut revoir, effectivement, toutes ces règles-là. Je l'ai mentionné avec Philippe Couillard hier matin, je lui ai demandé de mieux préciser. Bon, je vois qu'encore aujourd'hui il est dans le «on regarde ça». Donc, regardez ça, là, puis arrivez avec des propositions concrètes.

Mme Prince (Véronique) : Parce que, justement, le plafond était de 100 000 $ au déluge du Saguenay. Quand même, ça fait longtemps, là, et les sinistrés s'étaient aperçus qu'ils n'étaient pas capables de se repayer une maison. Tu sais, 20 ans plus tard, on a seulement 50 000 $ de plus. Est-ce que c'est vraiment réaliste?

M. Legault : Bien, c'est ça, dans certaines régions, c'est peut-être réaliste, mais dans d'autres, non. Une maison de 150 000 $...

Mme Prince (Véronique) : Comme à Montréal ou l'ouest.

M. Legault : ...ou de 160 000 $, là, ce n'est pas des gros riches, là, qui ont une maison de 200 000 $, disons. Donc, moi, je pense que le plafond devrait être revu.

Mme Prince (Véronique) : Merci.

La Modératrice : Merci. Catherine Lévesque, Huffington Post.

Mme Lévesque (Catherine) : Bonjour. Je veux revenir à la question du collègue de Cogeco, en fait, en la reposant différemment. Vous, est-ce que vous faites confiance à Pierre Beaudoin?

M. Legault : Bien, écoutez, Pierre Beaudoin représente les intérêts de la famille Beaudoin, O.K.? C'est normal qu'il soit représenté au conseil d'administration. Actuellement, le «CEO», le chef de la direction, c'est Alain Bellemare, et, je pense, c'est pas mal consensuel que les gens appuient Alain Bellemare quand on parle de sa compétence comme dirigeant. Il faut s'assurer que Pierre Beaudoin ne vient pas interférer dans les décisions quotidiennes. Il faut s'assurer qu'on ait des administrateurs indépendants qui suivent la situation de près.

Comme je vous dis, là, dans Bombardier, il y a trois divisions : deux qui vont relativement bien, transport en commun — il faut être très prudents parce que les Allemands, là, de Siemens rêvent de mettre la main sur cette division-là, là, donc j'espère qu'on est prudents de ce côté-là — il y a les jets d'affaires où ça va bien, puis il y a les avions commerciaux, où Pierre Beaudoin, je crois, a pris une mauvaise décision quand il était président d'aller se battre contre deux géants, Boeing, Airbus, contre le Boeing 737 puis l'Airbus 319. Moi, je n'aurais pas pris cette décision-là. Je trouve ça très, très, très risqué. Et là Philippe Couillard, je ne sais pas s'il a compris tout ça, mais il est allé mettre tout notre argent, 1,3 milliard, seulement dans cette division-là. Je suis inquiet. Quand je vois les commandes qui ne rentrent pas, quand je vois les livraisons qui ne rentrent pas, je suis inquiet.

Mme Lévesque (Catherine) : Alors, est-ce que c'est un non? Juste pour être clair.

M. Legault : Bien non, mais écoutez, il n'est pas «CEO», là, il est sur le conseil d'administration pour représenter la famille Beaudoin. C'est correct, ça; pas à 5 millions de dollars pas année, mais d'être sur le conseil, c'est correct. Comme «CEO», je ne serais pas d'accord. C'est Alain Bellemare, le «CEO».

Mme Lévesque (Catherine) : Mais est-ce qu'il a la légitimité pour être président, actuellement, du conseil d'administration?

M. Legault : Ah! comme président du conseil d'administration, je pense, ça serait mieux d'avoir quelqu'un d'indépendant.

Mme Lévesque (Catherine) : O.K. Sur un autre sujet, la Banque de l'infrastructure. Bon, ce matin, le gouvernement Couillard disait qu'il avait tout fait pour favoriser Montréal, finalement, que le monde des affaires avait tout fait. Qu'est-ce que la CAQ aurait fait différemment, en fait?

M. Legault : Bien, je dois avoir manqué quelque chose, là, parce que moi, je n'ai pas vu Philippe Couillard aller demander, d'abord, l'appui de l'opposition. On aurait pu aller ensemble à Ottawa. Je voyais le président de la chambre de commerce de Montréal, Michel Leblanc, qui... rarement il est fâché contre les libéraux, mais là hier il était fâché contre les libéraux. Comment ça se fait qu'on ne l'a pas utilisé? Comment ça se fait qu'on n'a pas mobilisé toute la communauté, tous les leaders de notre société pour aller à Ottawa dire : Nous, on veut cette Banque de l'infrastructure à Montréal, on pense qu'on a la compétence? Et ça aurait été normal de mettre ça à Montréal. Je regarde ce que la caisse fait avec le REM, je pense que ça va dans le même sens que le financement des infrastructures. Donc, moi, je trouve que Philippe Couillard a manqué de leadership, il n'a pas réussi à mobiliser. Moi, j'aurais été prêt à aller avec lui, l'appuyer à Ottawa pour expliquer à Justin Trudeau l'importance d'avoir cette Banque de l'infrastructure à Montréal.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer aux questions en anglais. Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Hello, Mr. Legault. Mr. Couillard repeated this morning that government interference would send a negative signal to businesses and to the economy. Why do you think it would be appropriate for the Premier to meet with Mr. Beaudoin?

M. Legault : It doesn't make sense to say that it's not of his business. We invested $1.3 billion in Bombardier, so it would have been reasonable at least to ask for a director on the board of Bombardier.

What happened is that… I think it's fair to say that this morning we all saw how Philippe Couillard is completely isolated in the Bombardier case. And the Caisse de dépôt refuses to endorse the compensation increase for Bombardier's executives. So, despite this, Philippe Couillard, this morning, continues to defend the choice of Bombardier executives. Not only Mr. Couillard signed a bad deal, but he acts now as a spokesperson of Bombardier, not of Quebeckers.

Mme Johnson (Maya) : So, you feel that the Government is essentially cheerleading for Bombardier, which is heavily subsidised, and not responding to shareholders needs.

M. Legault : Yes, Mr. Couillard is the cheerleader of the top management of Bombardier instead of defending the interest of Quebeckers and even of the employees of Bombardier, because, right now, with this bad proposal about salaries of the top management, it's bad for the international reputation of Bombardier, so it's bad for the employees of Bombardier. So, it's about time that somebody sits with Pierre Beaudoin and explains to him that, as a chairman of the board, he cannot earn $5 million a year.

La Modératrice : Merci. Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon, Mr. Legault. Experts tell us that, because of climate change, we're going to see more and more extreme weather, more storms, more flooding. But, at the same time, we're still continuing to build homes and cottages on flood plains. After this year's flooding, does Québec need to do something in order to stop building on flood plains?

M. Legault : Yes, yes. No, I think we really need take a lesson from what happened in the last few weeks. In the future, for the building of houses close to water, I think we have to be careful. I can understand that what is happening since a week is happening only once a 100 years. But, with some of the houses, it happened about every year. So, I think we'll have to see. And, with the climate change, we have to take all that in consideration in the future in order to make sure that we don't permit people to build in places where chances are that they'll get a lot of water.

Mme Fletcher (Raquel) : Is there anything else that you would like to see the Government do now or in the near future in terms of risk management for flooding?

M. Legault : I think that what was to be done was done. I think that they brought at the right time the Canadian Army. I think Public Security is doing a good job. People from municipalities, they did a good job. I don't see what we would have done better. Merci. Merci tout le monde.

(Fin à 13 h 14)

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