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Point de presse de M. Alexandre Cloutier, député de Lac-Saint-Jean, et M. Martin Ouellet, député de René-Lévesque

Version finale

Le mardi 16 mai 2017, 13 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures trente-deux minutes)

M. Cloutier : Alors, je vous remercie d'être présents aujourd'hui. D'abord, vous dire que j'ai l'honneur d'être accompagné par Mme Ghislaine Hudon, qui est la préfète de la MRC Domaine-du-Roy et mairesse de Lac-Bouchette; Doris Lavoie, mairesse d'Hébertville; Gabriel Martel, le maire de Saint-André; Gilbert Savard, maire de Lamarche; Marie Élizabeth Courtemanche, représentante de La Bostonnais; Dany Morin, qui est le président du regroupement Le réseau cellulaire partout, pour tous et initiateur de la pétition; ainsi que Guylaine Morin, également du regroupement Le réseau cellulaire.

Alors, c'est assez incroyable qu'encore aujourd'hui, en 2017, on soit obligés de déposer des pétitions à l'Assemblée nationale pour réclamer de la téléphonie cellulaire et du réseau Internet partout sur le territoire. Juste au Saguenay—Lac-Saint-Jean, ce sont une douzaine de municipalités qui sont directement concernées, qui n'ont pas de téléphonie cellulaire ou qui n'ont pas de réseau Internet. C'est assez incroyable qu'il existe un projet qui a été porté durant de nombreuses années par la défunte CRE, qui a été ensuite repris, lors du Sommet économique régional du Saguenay—Lac-Saint-Jean, où, évidemment, le premier ministre était présent, projet qui a été priorisé par la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean pour couvrir pour la téléphonie cellulaire et Internet haute vitesse, et malgré tout ça... Grâce au bénévolat, grâce à une mobilisation citoyenne, grâce à nos élus qui portent le projet à bout de bras, bien, on a fait signer une pétition. Je dis «on» parce qu'on était nombreux à faire signer cette pétition, à aller voir le trafic, à ralentir le trafic, les gens de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, certains s'en souviendront.

Alors, tout ça pour vous dire que c'est un projet qui est attendu, c'est un projet qui est relativement peu dispendieux considérant les infrastructures nécessaires qui concernent plusieurs milliers de citoyens. On vous présentera différents points de vue liés à la sécurité, à l'importance du développement économique, mais je vais simplement rappeler qu'on demande une intervention du premier ministre du Québec pour régler, une fois pour toutes, le dossier de la téléphonie cellulaire et de l'accès Internet haute vitesse au Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Et, sur ce, je vais céder la parole à la préfète de la MRC du Domaine-du-Roy et mairesse de Lac-Bouchette, Mme Ghislaine Hudon.

Mme Hudon (Ghislaine) : Alors, bonjour à tous. En tant que préfète Domaine-du-Roy, je peux vous dire que les MRC, les quatre MRC du Saguenay—Lac-Saint-Jean et la ville de Saguenay ont déjà réservé des sous pour la téléphonie cellulaire, sont déjà prêtes à appuyer le gouvernement dans ses démarches. Et, pour la sécurité de nos gens, il est important qu'on ait le cellulaire parce que, présentement, avec les inondations... Je peux vous dire que, la semaine dernière, la Sécurité civile n'était pas capable de me rejoindre dans ma municipalité, c'était soit à la maison ou soit à mon bureau. Si j'étais sur la route ou sur le terrain, il n'y avait aucune communication qui portait. Alors, pour la Sécurité civile, c'est important, pour la sécurité de nos gens et aussi pour le développement économique de nos petites communautés, autant Lac-Bouchette que Lamarche et quelques municipalités tout le tour du lac. En n'ayant pas de téléphonie cellulaire, nos gens ne viennent pas s'installer dans notre coin, les jeunes familles, les enfants sont habitués d'être connectés, et il faut vraiment avoir la téléphonie cellulaire. Alors, on travaille fort, on continuera à travailler pour avoir la téléphonie cellulaire dans nos milieux. Alors, merci beaucoup.

La Modératrice : Merci. M. Morin.

M. Morin (Dany) : Oui, bonjour. Il y a tout près d'un an, j'ai entrepris un combat avec ma soeur Guylaine. Je tentais de rejoindre Guylaine à Lac-Bouchette, à peu près à une vingtaine de kilomètres de Roberval, ce qui est quand même très, très près, aucun signal, impossible de rejoindre. Je me suis déplacé à Lac-Bouchette pour aller la rencontrer, lui faire part de la visite que j'avais besoin, et par la suite Guylaine me fait part qu'il n'y avait aucune téléphonie qui existait puis qu'il n'y avait rien. Alors, je lui ai dit : On va se lever debout, nous, les citoyens. On va faire en sorte de montrer aux gens puis d'aider nos élus, on va faire du bruit. Nous avons fait quatre manifestations au cours de l'hiver. On en a fait une en automobile, nous en avons fait une autre en motoneige, il y en a eu une également en VTT et puis la dernière a été la pétition, le 14 avril, qui a été un immense succès : 2 400 personnes ont signé la pétition en moins de quatre heures. Les gens, même si la lumière était verte, voulaient arrêter pour signer la pétition.

Alors, juste pour dire : Nous allons continuer de tenir le combat, nous allons continuer d'aller de l'avant. Et puis comme M. Couillard a dit l'autre jour, c'est que cette petite machine-là sert à communiquer et à appeler les secours, mais chez nous, on ne peut pas s'en servir, M. Couillard, il n'y a pas de signal. Merci.

La Modératrice : Merci. M. Oullet.

M. Ouellet : Alors, merci. La semaine passée, on a posé une question en Chambre. Le 100 millions qui est mis sur la table n'est pas suffisant, et on sait que 1,6 milliard est toujours disponible à Ottawa pour le Québec, pour des projets de connectivité à haute vitesse. Le ministre Coiteux nous a dit : Non, non, non, cet argent-là devrait servir à des infrastructures, à des ponts, à des routes. Nous, ce qu'on dit, c'est que ce 1,6 milliards là pourrait être disponible déjà pour les municipalités, pour les connecter.

L'autre chose, et c'est un des engagements du Parti québécois, s'il faut attendre après le fédéral pour avoir de l'argent, notre solution à nous, c'est de prendre 250 millions du Fonds des générations et de mettre ça directement dans les mains des municipalités pour connecter tout le monde au Québec.

350 000 foyers n'ont pas accès à Internet ou du moins ont un accès de qualité médiocre. Alors, pour nous, l'accès à Internet, c'est un besoin essentiel. Et l'ensemble des gens, des élus, et tous ceux et celles qui ont signé la pétition sont venus nous dire : Donnez-nous un coup de main, on a besoin de cet accès-là si on veut vitaliser nos territoires; si on veut accueillir des jeunes familles, si on veut garder notre monde chez nous et surtout accueillir des entreprises, ça prend l'accès Internet haute vitesse, mais ça prend aussi de la volonté politique afin d'obtenir ce que tout le monde au Québec a réussi à obtenir. Merci.

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer à la période de questions. Marco Bélair-Cirino, du Devoir, micro de gauche.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Est-ce que vous avez fait... Vous parlez de manifestations à VTT, motoneige, automobile. J'imagine que vous avez tenté de prendre contact avec le député de Roberval, ministre responsable de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, Philippe Couillard. Est-ce que vous avez pu le rencontrer, lui exprimer vos inquiétudes, vos demandes?

M. Morin (Dany) : Oui, nous avons pu, le mardi suivant la pétition — nous avons fait la pétition le 14 — alors, suivant le 14, le mardi suivant, nous avons pu rencontrer M. Couillard, qui nous avait laissé quand même, là, une ouverture de pouvoir aller expliquer notre projet. M. Couillard se dit très sensible à cette question même et à ce problème, parce qu'on sait que c'est quand même la sécurité, on sait que c'est un dossier qui relève... on dit un dossier... on sait que la communication est du côté fédéral, mais nous, on croit, au départ de tout, que c'est vraiment pour la sécurité, ce n'est pas juste un aspect d'avoir... de dire... c'est vraiment pour une question sécuritaire, que ce soit pour le déluge... pour les inondations, excuse, ou pour des secours d'accidents automobiles. Il y a eu, il y a deux semaines, trois semaines, un camion de bois en longueur qui s'est renversé, la route a été fermée momentanément, quelques heures, mais les personnes sont 1 h 30 min sans aucune communication. Donc, tu as à attendre 1 h 30 min ou soit revirer de bord, une autre heure 30, puis faire le tour par Québec, ce que c'est qui rallonge de quatre à cinq heures.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous dites : La sécurité, c'est la sécurité des gens qui n'ont pas de réseau cellulaire, leur sécurité est compromise. Mais est-ce que la sécurité des gens qui n'ont pas de connexion Internet haute vitesse... Est-ce que leur sécurité est également compromise, à ces gens-là, selon vous?

M. Morin (Dany) : Au point de vue de ce que c'est qui est Internet, c'est sûr qu'aujourd'hui on sait que les réseaux sociaux, les médias, un peu tout ça, les choses... l'information se transige, là, par ces nouvelles technologies. C'est important que ce soit... même pour la sécurité, il y a des personnes qui ont la téléphonie de par Internet. Alors, c'est très important de pouvoir, là, compter également sur cet aspect-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : M. Cloutier, M. Ouellet, est-ce que je comprends que c'est essentiellement vos deux régions qui sont les plus touchées ou vous vous exprimez aussi comme porte-parole?

M. Cloutier : Non. Vous avez le porte-parole national du dossier et puis moi, évidemment, comme député de Lac-Saint-Jean. Derrière moi se trouvent des maires, mairesses, essentiellement du Lac-Saint-Jean, beaucoup, évidemment, du comté de Roberval. Mais il y a un dossier régional Saguenay—Lac-Saint-Jean qui est porté, un dossier — aux alentours de 6 millions, qu'il coûte — pour 15 tours supplémentaires qui permettraient de couvrir l'ensemble du secteur.

On a fait plusieurs activités chez nous, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, pour faire connaître le point de vue. Le problème, c'est que le temps passe. Il y a déjà deux ans, lors d'un sommet régional au Saguenay—Lac-Saint-Jean, on devait identifier les priorités. Parmi les priorités identifiées se retrouve le projet qui est présenté aujourd'hui et qui laisse... qui, en bout de course, tombe un peu dans l'oubli. Alors là, les années passent, et puis on ne voit pas le jour qu'on va avoir de la téléphonie cellulaire dans...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Comment expliquez-vous cette indifférence-là?

M. Cloutier : Bien, traditionnellement, la réponse du premier ministre, c'est de dire : C'est du côté fédéral. Et c'est pour ça que, comme formation politique, nous, ce qu'on prétend plutôt c'est que le Québec peut intervenir en matière d'infrastructures, et là ça devient une question de choix. Martin vous a proposé comme solution d'utiliser l'argent du Fonds des générations, qui est une proposition que notre chef a faite il y a déjà quelques semaines pour régler le dossier. Parce que, oui, la sécurité, mais évidemment du développement économique. Connaissez-vous une seule jeune famille qui va choisir une municipalité qui n'a pas de téléphonie cellulaire ou d'accès Internet haute vitesse? Je pense que poser la question, c'est y répondre. On parle de besoins essentiels de base pour l'occupation du territoire, pour le développement économique, etc.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Dans un autre dossier, M. Cloutier, vous sentez-vous trahi aujourd'hui d'apprendre...

La Modératrice : On va rester sur le sujet du point de presse, s'il vous plaît, par respect pour les gens présents. Merci, Marco.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Parfait. Bien, moi, je n'ai pas d'autre question sur le sujet.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : J'ai des questions sur le sujet. Tu pourras intervenir, si ça tente, après. Est-ce qu'il n'a pas raison, M. Couillard, quand il dit que c'est une responsabilité du fédéral? Pourquoi vous ne venez pas à interpeller le fédéral ici aujourd'hui?

M. Cloutier : Parce qu'on pense que le gouvernement du Québec peut exercer du leadership et régler la question une fois pour toutes. Lorsqu'il est question de développement économique, l'investissement est plus rentable que le coût réel à la construction d'infrastructures. Alors, nous, ce qu'on pense, c'est que l'ensemble du territoire québécois devrait être couvert.

Tout à l'heure, la mairesse, la préfète, vous a dit qu'il y avait des problématiques d'inondation sur le territoire. Évidemment, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, on s'est retrouvé dans des scénarios où des citoyens n'avaient pas accès à la téléphonie cellulaire. Les exemples sont multiples. M. Morin, là, pourrait vous faire une liste, là, pendant la prochaine heure, de cas humains dramatiques, là : accidents de quatre roues, des ambulanciers qui n'interviennent pas au bon moment, des gens qui ont dû marcher le long de la 155 parce qu'ils n'ont jamais réussi à avoir accès aux services; il y a même eu, malheureusement, un cas de décès. Alors, les drames humains, là, ils sont multiples. Alors, nous, on pense que, pour un projet qui est tout prêt, qui devrait être priorisé pour la région, le Québec peut agir dès maintenant. Puis je vous rappelle que notre formation politique propose que Québec agisse dès maintenant avec le Fonds des générations.

M. Ouellet : Et ce qui est insultant, c'est que 1,6 milliard disponible au fédéral pourrait servir à ça, et le gouvernement décide de faire d'autres choses. Ça fait que, quand on a de l'argent fédéral qui est disponible puis on décide de ne pas le prendre, on ne peut pas mettre la responsabilité du gouvernement. Il faut juste prendre ses responsabilités. Et ce que les gens sont venus vous dire aujourd'hui, c'est qu'ils veulent un leadership pour que ça se règle. Mais on prend leurs cas... on fait juste un petit peu plus bas puis on descend sur la 172, du côté de Sainte-Rose-du-Nord jusqu'à Sacré-Coeur, on n'a pas de signal. On va continuer sur la 138, entre Essipit puis entre Baie-Comeau, il y a encore des trous aussi, même chose du côté de Godbout. Ça fait qu'il y a partout des trous où est-ce que c'est non couvert. Et ce qu'ils sont venus nous dire aujourd'hui : On est prêts. Ils ont un projet numéroté en termes de dollars, en termes d'infrastructures. Alors, ils sont prêts. Ce qu'ils ont demandé aujourd'hui : Est-ce qu'on a la volonté politique de réaliser?

M. Dugas Bourdon (Pascal) : C'est quoi, la responsabilité des réseaux privés de téléphonie cellulaire, de câblodistribution, etc.? Est-ce qu'elle a un rôle à jouer là-dedans? Puis ce serait quoi?

M. Cloutier : Oui, oui. Mais évidemment le projet qui a été présenté au gouvernement est en partenariat avec l'entreprise privée, là. Dans le cas du projet qui a été déposé, c'est un partenariat avec Bell Mobilité et Aide-TIC à la hauteur de 35 %. Ensuite, il y a un partenariat municipal, là, c'est ce que Mme la préfète, tout à l'heure, vous a parlé, les municipalités prennent une autre partie du montant puis ensuite le gouvernement du Québec, là. C'est un partenariat avec l'entreprise privée, puis ce modèle-là existe dans plusieurs autres régions du Québec.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Donc, le plan, il est prêt. Vous n'attendez que l'aval du gouvernement pour investir les fonds.

M. Cloutier : Vous avez bien compris.

M. Ouellet : Nous sommes prêts.

La Modératrice : Merci.

M. Cloutier : Merci beaucoup, tout le monde.

(Fin à 13 h 46)

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