(Huit heures trente-cinq minutes)
M. Jolin-Barrette : Alors,
bonjour à vous. Les manigances des libéraux pour traficoter la carte électorale
à leur avantage ont un très mauvais goût. On encourage les citoyens à contester
les décisions indépendantes du Directeur général des élections. Le premier
ministre lui-même l'a fait en fin de semaine et il l'a fait hier. Pour un premier
ministre, cette attitude-là est pour le moins douteuse. M. Couillard se
comporte comme l'héritier d'un système d'influence libéral. Ce faisant, il
rapetisse la fonction auquel il appartient.
Mais, vous savez, hier, on a vu encore
pire. On a vu la ministre de Santis tenir un point de presse seulement pour les
médias anglophones. Le gouvernement libéral ne veut pas que les Québécois
francophones entendent ce qu'ils ont à dire en anglais, et on comprend que les
libéraux ne veulent pas que les Québécois anglophones entendent ce qu'il a à
dire en français. Ça, on appelle ça un double discours de la part du Parti
libéral du Québec. En agissant ainsi, ça manque de franchise, c'est
irrespectueux des Québécois anglophones et des Québécois francophones.
Donc, je demande aujourd'hui à la ministre
de Santis, la ministre de la Réforme des institutions démocratiques, de
s'excuser et au gouvernement libéral, de cesser ses manigances pour faire
pression pour modifier la carte électorale.
Je souhaite qu'on respecte la démocratie
et je souhaite que le Parti libéral agisse comme tous les autres acteurs, en
respectant les paramètres qui ont été dictés par le Directeur général des
élections.
Le Modérateur
: Période
de questions. Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour.
M. Jolin-Barrette : Bonjour.
M. Laforest (Alain) : Vous devez
être contents, ce matin, à la CAQ, avec le nouveau sondage?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous savez, c'est un sondage parmi tant d'autres. Nous, on va continuer à
travailler extrêmement fort. Vous savez, à la CAQ, on a une excellente équipe
puis, à tous les jours, on rentre à l'Assemblée nationale et, dans nos comtés,
on travaille pour défendre les intérêts des Québécois. Donc, on va continuer à
le faire jusqu'à la prochaine élection générale.
M. Laforest (Alain) : Au-delà
du message, là, M. Lisée nous a dit ce matin que tout ce que vous avez à
offrir, c'est des baisses d'impôt.
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
absolument pas vrai. J'invite M. Lisée à lire notre programme électoral et à
lire les idées de la CAQ. Vous savez, depuis que le parti a été fondé en 2011,
on s'est acharnés, on a persévéré constamment, malgré vents et marées, et, en
2018, on va offrir l'option la plus crédible aux Québécois qui veulent un
changement de gouvernement, qui vont vouloir avoir un gouvernement qui va faire
avancer le Québec, qui va faire en sorte que le Québec devienne un champion à
l'intérieur de la fédération canadienne. Donc, nous, ce qu'on veut, c'est
vraiment travailler pour les Québécois, et on va s'employer à faire ça d'ici
l'élection et par la suite également.
Le Modérateur
: Mathieu
Boivin, Cogeco Nouvelles.
M. Boivin (Mathieu) : M.
Jolin-Barrette, est-ce que vous pensez, comme le premier ministre l'a dit hier,
en période de questions, que ça prend, un, une cartographie des zones
inondables qui soit rendue disponible aux acheteurs de maison et peut-être
aussi qu'on interdise, à l'avenir, la construction en zones identifiées comme à
risque d'inondation?
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est
sûr qu'à toutes les fois qu'il y a des inondations la question revient, mais il
y a plusieurs enjeux rattachés au niveau de la cartographie. Vous savez, il y a
la valeur des propriétés qui est en cause. Mais c'est quelque chose qu'on doit
étudier sérieusement, à savoir : Est-ce que, oui, on le cartographie ou
non?
Nous, on est ouverts à en discuter, on est
ouverts à l'idée d'étudier ce principe-là. Je pense que les Québécois doivent
être renseignés au moment où ils achètent une maison, où ils font l'acquisition,
relativement aux zones inondables parce qu'on voit que c'est vraiment des
drames humains que ça crée. Les gens perdent leur maison, bien souvent. Donc,
ça a des conséquences importantes pour les familles du Québec.
M. Boivin (Mathieu) : Est-ce
qu'il faudrait éventuellement en venir aussi, le cas échéant, à interdire,
purement et simplement, des constructions en zones inondables, même si ça peut
être des terrains très attrayants à 90 % du temps?
M. Jolin-Barrette : Bien, ça,
c'est une question qui mérite plus de réflexion parce que, vous savez, dans la
crue des eaux, bien, il y a de l'inondable, supposons, 100 ans, il y a du 20
ans, tout ça. C'est très technique, là-dessus. Mais je pense qu'il faut
vraiment l'étudier ensemble, tout le monde ensemble, pour voir d'avoir un
développement immobilier, lorsque les gens s'établissent, dans un premier
temps, pour qu'ils ne perdent pas la valeur de leur maison, mais qu'en même
temps aussi il y ait une sérénité d'esprit lorsqu'ils construisent leur maison,
supposons.
Donc, écoutez, à ce stade-ci, nous, on est
ouverts à l'étudier avec le gouvernement, à travailler là-dessus, mais il ne
faut pas être... ce n'est pas blanc ou ce n'est pas noir par rapport aux zones
inondables. Il faut vraiment prendre le temps de l'examiner. Puis ça dépend des
cours d'eau, ça dépend de la géographie aussi, ça dépend, vous savez... Puis ça
se transforme aussi, la crue des eaux aussi. Ça fait qu'il faut vraiment faire
une analyse scientifique de ça. Donc, nous, on offre notre collaboration avec
le gouvernement pour l'étudier.
Le Modérateur
: Nicolas
Vigneault, Radio-Canada
M. Vigneault (Nicolas) : M.
Jolin-Barrette, sur le sondage, encore une fois, bon, une bonne nouvelle. Et M.
Lisée disait tout à l'heure, effectivement : Vous offrez des idées
extrémistes. C'est le terme qu'il a utilisé.
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez,
pas du tout. Nous, on est vraiment un parti qui propose des choses pour les
familles du Québec. On vise à défendre les familles du Québec, à défendre la population
du Québec aussi face aux dérives du gouvernement libéral.
Et, vous savez, les choses qui sont
extrêmes, je crois qu'elles sont au Parti québécois. Vous avez vu M. Lisée
durant sa course à la chefferie. C'est quelqu'un qui avance, qui recule, qui
change d'idée aux 30 secondes. Je pense que la constance de M. Lisée, elle
n'est pas présente. Vous savez, c'est un chef qui est incohérent dans ses propositions,
et le fait d'être placé devant ses propres contradictions, ça ne le dérange
pas. On a des exemples à tous les jours de la part de M. Lisée.
Donc, je pense que le seul parti qui peut
défendre l'intérêt des Québécois à l'Assemblée nationale, c'est la Coalition
avenir Québec. Et on s'emploie à le faire à tous les jours avec une équipe qui
est dynamique et qui est présente pour les Québécois.
M. Vigneault (Nicolas) : Sur
le projet de loi n° 113, la ministre a en quelque sorte confirmé que ça va
être l'un des derniers projets de loi qui va être étudié par son ministère. Est-ce
que, pour vous, c'est décevant?
M. Jolin-Barrette : Extrêmement
décevant. Extrêmement décevant et malheureux. Je dénonce le manque de
sensibilité de la part de la ministre Vallée, du premier ministre également et
du leader du gouvernement.
Vous savez, en mars 2016, j'ai fait une
sortie avec notamment Mme Poitras, Mme Fortin et Mme Raymonde Blouin. Mme
Blouin, elle a 84 ans. Elle a été adoptée. Elle ne connaît pas sa famille
d'origine, elle ne connaît pas ses parents biologiques. Mais, par contre,
l'État les connaît, l'État a ces renseignements-là, l'État sait qui a placé Mme
Blouin en adoption. Et cette dame-là, qui a 84 ans, peut-être 85 ans aujourd'hui,
avant de quitter le monde, elle souhaiterait dire à ses propres enfants puis à
ses petits-enfants d'où elle vient. C'est vraiment quelque chose de fondamental
puis c'est important.
Et il y a énormément de Québécois qui sont
touchés par ce dossier-là. Vous savez, dans les années 40, 50, 60, il y a beaucoup
de Québécois qui ont été placés dans des crèches.
Et actuellement, là, la position du gouvernement
libéral, c'est de dire à ces gens-là : Écoutez, nous, on a l'information,
on sait d'où vous venez, mais ce n'est pas prioritaire de vous la donner, on
préfère passer d'autres projets de loi avant celui-là. Et, vous savez, ça date,
là, depuis 2007. Le premier rapport qui a été déposé par Me Carmen Lavallée de
l'Université de Sherbrooke, c'était une adoption propre à chaque enfant. Il y a
eu un projet de loi déposé par M. Fournier en 2011, un projet de loi qui a été
déposé par M. St-Arnaud en 2013. En 2016… ça a pris trois ans pour Mme Vallée
de déposer un projet de loi.
Écoutez… Et je pense qu'avec ma collègue
du Parti québécois on s'est entendus. Ça fait pas mal consensus, le projet de
loi. On est prêts à aller de l'avant. Il n'y a pas tout dans le projet de loi,
il y a de l'amélioration à apporter, mais nous, de notre côté, là, on est
prêts, là, d'ici la fin de la session, là, d'ici le 15 juin, là, à travailler
durant la session intensive pour adopter ce projet de loi là pour répondre aux
besoins des gens qui ont été adoptés. Je pense que ce n'est pas normal que le
gouvernement ait ces informations-là sur votre vie privée puis que, vous-même,
vous ne le sachiez pas.
Le Modérateur
: Simon
Boivin, journal Le Soleil.
M. Boivin (Simon) : Bonjour,
M. Jolin-Barrette. Vous accusez M. Lisée de changer d'idée aux 30 secondes. Ça
a été le cas aussi de M. Legault, là. La dernière en lice, c'était taxer les
plus riches. Il y a toute la question du Parti québécois, il sort, il devient
nationaliste. Est-ce que c'est vraiment le bon angle d'attaque pour vous
d'attaquer M. Lisée sur les changements de cap, d'attaquer le Parti québécois
sur les changements de cap de son chef?
M. Jolin-Barrette : Écoutez,
à la CAQ, nous, on a toujours été cohérents. Vous savez, on propose des baisses
d'impôt pour les familles, on propose de travailler pour les familles
québécoises. Notre proposition nationaliste s'inscrit à l'intérieur du Canada,
on l'a clarifié. Mais il y a une chose qui est certaine, c'est que nous, à tous
les jours, on se lève en Chambre, ici, pour défendre les familles québécoises,
pour lutter contre la corruption, pour lutter contre la collusion, pour lutter,
en fait, contre ce gouvernement libéral là qui ne travaille pas dans le
meilleur intérêt des Québécois, mais plutôt dans celui des intérêts des amis du
Parti libéral.
Donc, nous, à la CAQ, on est cohérents
puis on va continuer à l'être. Puis d'ici 2018, on va continuer, dans notre
ligne de pensée, à proposer des projets pour les Québécois et surtout à
défendre leurs intérêts.
M. Boivin (Simon) : Est-ce
qu'un gouvernement caquiste voterait une loi spéciale dès le moment où, par
exemple, le secteur de la construction tomberait en grève, en raison des
impacts que ça peut avoir sur l'économie québécoise? On sait qu'il y a
possibilité d'une grève le 22, le 24 mai. Est-ce qu'un gouvernement caquiste
couperait court à ça avec une loi spéciale dès le premier jour?
M. Jolin-Barrette : Dans le
cadre d'un conflit de travail comme celui de la construction, celui appréhendé,
celui annoncé, je pense que la meilleure solution, c'est toujours la
négociation. Il faut que les parties s'entendent, puis, vous savez, l'industrie
de la construction, c'est quand même…
M. Boivin (Simon) : …d'accord
avec ça, M. Jolin-Barrette. Ma question, ce n'est pas ça. Ma question, c'est :
Est-ce que vous iriez avec une loi spéciale dès le premier jour pour empêcher
des impacts sur l'économie québécoise?
M. Jolin-Barrette : Je pense
qu'on doit y aller avec une solution négociée parce que, dans l'industrie de la
construction, vous savez, il y a quatre principaux secteurs : le secteur
des routes, le résidentiel, le commercial institutionnel, et ça fait en sorte
que c'est compliqué. Vous avez un tronc commun au niveau de la convention
collective, et par la suite, de façon sectorielle, c'est l'ACQ qui négocie pour
le commercial institutionnel, l'APCHQ qui négocie pour le résidentiel. Il y a
plusieurs enjeux, puis les corps de métier aussi, à l'intérieur des conventions
collectives, par la loi R-20, c'est quand même complexe, puis ça demande
beaucoup de débroussaillage.
Puis historiquement, ça a toujours été
compliqué quand même, les conventions collectives dans l'industrie de la construction.
Les travailleurs font valoir leurs droits, les entrepreneurs également, mais on
arrive souvent à une solution négociée. Parfois, c'est des lois spéciales, mais
il y a une chose qui est certaine, c'est que c'est une activité économique
importante, mais les partenaires doivent s'asseoir ensemble puis ils doivent
trouver une voie de passage d'ici la fin et l'expiration de la convention
collective.
Le Modérateur
: Marco
Bélair-Cirino, journal Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Quel est le travail à faire, du côté de la Coalition avenir Québec, pour
pouvoir former le gouvernement en 2018 et essentiellement, là, assumer les
responsabilités qui incombent au gouvernement? M. Lisée disait ce matin que le
Parti québécois est le gouvernement en attente. Effectivement, il y a plusieurs
députés qui ont une longue feuille de route, qui ont même, dans certains cas,
une expérience gouvernementale. Chez vous, sauf erreur, c'est essentiellement
M. Legault, là, qui a assumé des tâches ministérielles.
Puis, en fait, une question peut-être en
forme de clin d'oeil ce matin : Est-ce que votre présence aujourd'hui au
podium laisse entendre que vous pourriez être le prochain vice-premier
ministre?
M. Jolin-Barrette : Non, pas
du tout, sur votre deuxième question. Sur la question du Parti québécois, vous
savez, c'est un vieux parti, c'est un parti où on voit que les histoires
sortent sur ce parti-là.
Nous, ce qu'on va faire, au niveau de la
CAQ, on va continuer à travailler pour les Québécois, on va continuer à
toujours se lever pour défendre l'intérêt des familles, l'intérêt des Québécois
en matière de santé, en matière d'éducation, en matière d'économie. Et, vous
savez, on a une équipe extraordinaire, à la CAQ, on a des gens qui viennent de
plusieurs domaines d'activités, donc on a des gens qui sont compétents. On a
des gens qui se lèvent le matin pour défendre les intérêts des Québécois, on a
des gens qui veulent travailler à temps plein pour les Québécois, puis c'est ce
qu'on va s'appliquer à faire jusqu'en 2018 puis, en 2018, on souhaite que les
Québécois nous fassent confiance pour diriger le Québec, parce que ça prend un
changement au Québec, ça prend véritablement un nouveau parti qui gouverne le
Québec afin de faire progresser le Québec pour en faire un Québec gagnant.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Concernant les inondations, est-ce que je comprends que tous ceux et celles qui
sont sinistrés doivent recevoir l'aide de l'État pour reconstruire leurs propriétés,
même celles qui sont dans des zones inondables et des zones jugées à risque,
qui ont fait même l'objet de dérogation pour construire leurs propriétés, ou il
doit y avoir une évaluation qui soit faite avant que l'État leur apporte une
aide financière? Est-ce qu'on doit tout de suite indemniser tout le monde ou
tout de suite penser à peut-être offrir de l'aide financière pour forcer ces
gens-là à aller ailleurs, à se construire soit ailleurs ou à acheter une autre
propriété?
M. Jolin-Barrette : Bien, il
y a deux volets à votre question. Le premier volet, c'est : Est-ce qu'on
doit indemniser tout le monde? Puis le deuxième volet, c'est : Est-ce
qu'on doit les indemniser de façon conditionnelle au lieu de relocalisation ou
de la construction de leur maison?
Sur le premier volet de votre question,
les gens, bien souvent, ont perdu leur maison, ont subi des dommages fort importants
à leur résidence. Je pense que c'est important de les accompagner et de leur
offrir tout le soutien nécessaire. Vous savez, les gens, là, ils perdent
parfois complètement leur maison. Ce sont des drames. Il faut aider les gens,
vraiment, financièrement.
Pour ce qui est des modalités
d'application, à ce moment-là, bien, il y aura un programme, à savoir, quels
sont les critères à mettre en place, mais il y a une chose qui est sûre, il
faut accompagner les familles avec leurs maisons, avec leurs lieux de
résidence, de façon à ce qu'ils puissent rebâtir leur vie, parce
qu'émotionnellement, psychologiquement, c'est extrêmement difficile. Puis c'est
important aussi qu'ils aient le soutien requis à ce niveau-là, parce que, quand
vous faites face à une situation comme celle-là, où vous perdez vos souvenirs,
où vous perdez vos biens, ça prend du soutien de l'État.
Le Modérateur
:
Questions en anglais. Ryan Hicks, CBC.
M. Hicks (Ryan) : Why would you like Mrs. de Santis to apologize?
M. Jolin-Barrette : We want that Minister de Santis apologizes because she decides by
herself only to speak to the Anglophone journalists. I think that's not
acceptable because the right to the information applies to everybody in Québec,
to the Anglophone Quebeckers and to the Francophone Quebeckers. We don't have
to do discrimination between the people who speak both languages.
So I don't think that's a
normal approach. That's the first time I see that here, to take some journalist
to say : Oh! The Minister is going to talk to you because you speak in
English. We think that Mrs. de Santis plays a game with the electoral map, and
I don't think that's acceptable. Why does she speak from both sides of the
mouth? I don't think it's normal to do that, and, I mean, all the journalists
have the right to get the same information. That's really discrimination based
on the language. So it's not acceptable.
M. Hicks (Ryan) : Just going back to the substance of the debate yesterday, one of
the things that you brought up, you said that the Premier went too far when he
told this group that it was within their rights, that they should exercise
their rights and take all legal action to challenge the electoral map. As you
probably know, that issue is really important for many in the Anglophone
community but also the Jewish community and minority communities.
Do you worry that this
position that you've taken could… or do you care that this position that you've
taken could hurt any support that the CAQ might have within these communities
that are upset about the electoral map?
M. Jolin-Barrette : No, I don't think so because Montréal and all the communities in
the Montréal area are really important for the CAQ, and
we are really concerned about their belief about their will. But one thing is
very important, and I want to
say it very clear : le Directeur général des
élections is an independent institution. His work is
independent. We decide to vote by a two third Members of the House to name this
person to do his job. And what Premier Couillard says, it's an attack on the
work, on the independent work of the Directeur général
des élections.
People can take legal
recourse if they want but that's not the job of the Premier to say : Yes,
I encourage and I give some advice to do that kind of legal proceeding. I think,
when you're a Premier, you're the Premier of everybody in Québec, everybody. So you don't have to tell
things like that, and I think that the fact that Mr. Couillard did that, it's
not OK with the function that he had here, in the Government, and, I mean, it's really important to let the Directeur général des élections do his work in an independent way, and we will apply that for us.
Le Modérateur
: Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning. What can you tell us about what you feel this latest
poll represents in terms of progress for you party?
M. Jolin-Barrette : Well, one poll doesn't make the summer, but we will still work hard,
at the CAQ, for all the Quebeckers. Montréal is really important
for us, and we want to work for the people of Montréal, but for all the Quebeckers too. So we will continue until 2018 to work each day here, at the National Assembly, for the rights for the
people of all Québec and also
for the people of Montréal.
Mme Johnson (Maya) : So what you are saying is that you can't put too much stock or too
much emphasis on a single poll.
M. Jolin-Barrette : No. I mean, since 2014, we work hard, and I think we will continue
to work hard for the Quebeckers. So that's one poll, and there are many polls.
So we looked at the poll this morning and we will continue to look with the
other polls.
The important thing is the work that we do here
for the Quebeckers, the fact
that we have some propositions on education, on health, on economy. So we
defend these positions and we also need a government who makes proof of integrity and ethics and we don't have that kind
of government. So, the CAQ is
there for all the people in Québec to be the next government, and we apply to work for that to move the Liberal
Party from Government. It's enough. And the Parti québécois is not an alternative for the power, for the Quebeckers, because that's the same old
thing that the Liberal Party, the same old couple.
Mme Johnson (Maya) : Merci.
Le Modérateur
: Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. The Premier yesterday, in question
period, said that the maps for flood zones or for flood
basins need to be updated and then made public to municipalities
but also to owners and buyers especially so that they know if they're buying
something in a flood… Do you agree with that? Do you see any problems? Do you
agree with the proposal of the PQ to make an independent commission on that?
M. Jolin-Barrette : We will wait to see the concrete proposal about that. But one thing
for sure, it's when things happen like that, with the flood, it causes serious
damages and serious damages on the families who own their home in these areas.
So we need to help these
families and we have to look the criteria of the map. We're open to, but one
thing is the fact that we need to work together because that kind of
modifications have a serious impact on many people. So we need to consult the
people who are concerned, we need to consult the scientists about the river,
about the lake when the water goes up. So we need to have a scientific approach
about that, and we need also to take the interests of the people who live in
these zones, and we need to consult these people before taking any decisions
about that kind of decision.
Mme Fletcher (Raquel) : So two things I heard you say is, one, it's a complicated process
and, two, you would like people who have been affected by the recent floods to
be consulted on a future commission or any sort of public publishing of that
kind of information.
M. Jolin-Barrette : Yes. I think people must be consulted about the modification that
could apply, if there is one, because it really has an impact on these people
who live there. So, if there's any modification, people
should be consulted about what the Government wants to do with any modification of any kind about that. And, on the other way, we need to help
these people that had the consequences of the flood. So we need to have a human
approach with all that situation.
Mme Fletcher (Raquel) : Just so I'm clear, when you say that it will impact the people who
live there, that's because of their housing prices could… that the value of
their house could go down? That kind of stuff that you're talking about?
M. Jolin-Barrette : Yes, because, you know, the flood maybe destroyed the house, the
home of the people. So we need to help them and we need… because they can have
lost all their goods, all their souvenirs and all their stuff. So, on a human
and psychological way, we have to offer help to these people, because, you
know, that's really an emotive loss to their home, because that's your home and
that's where you live. So we need to help the people about that.
Le Modérateur
: Le dernier, mais non le moindre, Phil Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: On the poll, are you feeling that Quebeckers are seeing the CAQ in a different light? Because all of your
comments, many of your comments have been about the PQ is not the good
alternative, that you're the good alternative. Is that sinking in to the
mentality of voters, that the CAQ is an alternative government?
M. Jolin-Barrette : I think, by the work that we did here since the last five years, I
mean, maybe the program of the CAQ, now, people see it and they are interested
on it, because that's a really interesting program, because we want to work for
the families of the Québec, we
want to work in health programs, in education.
So I think that the Quebeckers have the opportunity to make
history and to have a change, to get out from what we knew since the last 40 or
45 years about the Government.
And Quebeckers see now what's
the governing of the Liberal Party and the governing of the Parti québécois, where it puts the Québec, and they didn't put the Québec in a good position.
So we want to work
together, inside the Canada, to
make some progression of the Québec. So we want to work, full-time jobs, on the Quebeckers interest and get a new way in the
governing of the Québec, but
also, the important thing, it's
really… we need a government
that will be clean, that will show integrity, that will show ethics. And what
we see, since many, many years, is the fact that the Liberal Party is not a
clean government. We have some
examples, almost each week, and that is disgusting. And people from Québec are not happy about that because they
want that their money is spent correctly and with appropriate programs and they
don't want that the friends of the Liberal Party get some advantage by their
position. We need to do a big clean up and it's time to do it. Merci.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
(Fin à à 9 h 1)