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Point de presse de M. Pierre Arcand, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, ministre responsable du Plan Nord, et ministre responsable de la région de la Côte-Nord

Version finale

Le mercredi 31 mai 2017, 14 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures trente-six minutes)

M. Giguère (Robert) : Bonjour, tout le monde. Mon nom est Robert Giguère. Je suis directeur général de Géologie Québec au ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles. Je vous souhaite la bienvenue à cette conférence de presse portant sur plusieurs annonces relatives au secteur minier québécois au cours de laquelle plusieurs personnes prendront la parole, soit M. Pierre Arcand, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et ministre responsable du Plan Nord; Mme Josée Méthot, présidente-directrice générale de l'Association minière du Québec; Mme Valérie Fillion, directrice générale de l'Association de l'exploration minière du Québec; M. Bryan Coates, président d'Osisko; M. Michel Lafontaine, directeur du projet Mine Arnaud; et M. Paul Bouffard, représentant du regroupement Citoyens pour Mine Arnaud.

Une période de questions réservée aux représentants des médias suivra les allocutions. Cette activité de presse se terminera par une prise de photo officielle des dignitaires pour les médias. Sans plus attendre, j'invite M. Pierre Arcand à prendre la parole.

M. Arcand : Merci infiniment, Robert. J'aimerais profiter de l'occasion pour saluer évidemment les gens qui m'accompagnent aujourd'hui. D'abord, mon adjoint parlementaire, le député d'Abitibi-Est, M. Guy Bourgeois, qui est député dans une région qui est — vous allez le voir tout à l'heure — dans une très bonne période de croissance. Également, j'aimerais profiter de l'occasion pour saluer Mme Josée Méthot, présidente-directrice générale de l'Association minière du Québec; Mme Valérie Fillion, directrice générale de l'Association de l'exploration minière du Québec, en compagnie de M. Alain Poirier; également, M. Bryan Coates, président de Redevances aurifères Osisko; M. Michel Lafontaine, directeur général de Mine Arnaud, qui est accompagné de Mme Émilie Paquet; et M. Paul Bouffard, représentant du regroupement des Citoyens pour Mine Arnaud.

Alors, mes chers amis, aujourd'hui, j'aimerais vous annoncer plusieurs bonnes nouvelles pour l'industrie minière, qui touchent plus précisément le plan d'action de cette Vision stratégique du développement minier au Québec. C'est un tout nouveau programme de soutien au développement minier et les mesures budgétaires récentes. Au cours des dernières années, nous avons pris des décisions extrêmement stratégiques afin d'accompagner et d'améliorer la compétitivité du Québec sur la scène nationale et internationale.

C'est important de rappeler les faits suivants. Au Québec, l'industrie minière génère en moyenne des investissements de près de 3 milliards de dollars par année et soutient plus de 25 000 emplois directs et indirects. Ce sont des retombées économiques qui contribuent de façon très significative à notre prospérité collective, particulièrement celle de nos régions. L'industrie minière, c'est 7,7 milliards de dollars en valeur de ventes en 2015, une production de 28 minéraux différents, soit 15 métaux et 13 minéraux industriels, et un potentiel important pour une gamme de métaux et de minéraux émergents, tels que le lithium, le graphite et les terres rares, à l'origine des filières stratégiques d'avenir.

23 mines sont actives actuellement, et nous avons plus de 30 projets miniers. Nos efforts pour améliorer la compétitivité du Québec commencent d'ailleurs à porter fruit. Je rappelle le récent sondage qui a été fait par l'Institut Fraser, qui nous place maintenant en sixième place au Québec. D'ailleurs, j'ai rencontré, au cours des derniers mois, de nombreux investisseurs, que ce soit à Toronto, à New York ou encore à Londres récemment. Ceux-ci ont tous reconnu le caractère structurant des interventions de notre gouvernement.

Et les histoires à succès sont très nombreuses. Je pense, par exemple, à la mine Renard de Stornoway, première mine de diamant, qui a produit son millionième carat il y a quelques semaines et qui a annoncé une collaboration avec la bijouterie Birks. Champion Iron, qui a obtenu un financement de 40 millions pour le démarrage... le redémarrage, en fait, de la mine Bloom, du lac Bloom, en plus de conclure un contrat pour vendre 40 % de sa production à une société japonaise. Jien Lithium a commencé à produire du concentré également à la mine North American Lithium de La Corne. La relance de l'ancienne mine Québec Lithium, qui représente un investissement de plus de 200 millions, a permis la création de plus de 200 emplois.

Nemaska Lithium, qui a obtenu des brevets au Canada, aux États-Unis et en Australie pour des procédés qui lui permettent de produire des sels de lithium d'une grande pureté à faible coût et de façon responsable pour l'environnement. Enfin, Agnico-Eagle, qui a annoncé qu'elle investira 80 millions pour relancer l'exploitation de l'ancienne fosse Bousquet 5, voisine de la mine LaRonde. L'extraction du minerai d'or devrait d'ailleurs commencer dans la deuxième moitié de 2018.

Ainsi donc, et j'en parlais tout à l'heure à mon adjoint parlementaire, dans le cas de l'Abitibi en particulier, c'est une véritable Ruée vers l'or. On nous disait qu'il était, dans le cas de Canadian Malartic, qui est reparti de façon importante… on parle de deux millions d'onces d'or de potentiel, là, que l'on peut retrouver à cet endroit. Je pense donc qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses qui peuvent être faites dans le domaine de l'or. Il y a, bien sûr, la mine Éléonore qui avait été inaugurée en 2015, qui constitue, là aussi, un gisement aurifère de classe mondiale. D'autres projets ont un stade assez avancé et pourraient entrer en production au cours des prochaines années.

Nous avons lancé cette vision stratégique de notre gouvernement qui s'articule autour des orientations, entre autres, à la fois sur la mise en valeur de nouvelles filières minières, de la prévention et de l'atténuation des impacts sur l'environnement et aussi la promotion de la transparence, c'est-à-dire la participation citoyenne lors des projets. J'ai d'ailleurs eu le plaisir de rendre public le premier plan d'action de mise en oeuvre de cette vision stratégique qui regroupe d'ailleurs plus d'une cinquantaine d'actions concrètes.

Maintenant, je rappelle quelques-uns des éléments qui, pour nous, sont particulièrement importants. La réduction des délais de traitement des titres miniers est un enjeu important pour nous. Nous avons également pris l'engagement de mettre en place une porte d'entrée unique qui nous permet de coordonner la délivrance des différents permis requis pour les projets miniers.

Différentes actions sont prévues également pour permettre aux équipementiers de mieux répondre aux besoins des donneurs d'ordre et de conquérir des nouveaux marchés. Je vous rappelle que la Société du Plan Nord a lancé récemment son bureau de commercialisation, entre autres afin d'aider les petites et moyennes entreprises québécoises à mieux répondre aux appels d'offres des grandes sociétés minières. Je rappelle également que nous allons réduire de 80 %, d'ici 2022, le passif environnemental minier. C'est un engagement qui représente, pour le gouvernement du Québec, des investissements totaux de 620 millions de dollars au cours des six prochaines années. J'ai d'ailleurs dévoilé un nouveau plan de travail sur la restauration des sites miniers abandonnés.

En matière d'environnement, des actions sont également prévues afin de financer différents projets de recherche qui visent notamment à optimiser la consommation des métaux et à préciser les impacts de l'industrie minière québécoise sur l'environnement, à valoriser les résidus miniers, à évaluer la faisabilité de l'utilisation des technologies émergentes associées entre autres aux énergies renouvelables.

Je rappelle également que nous nous engageons à mettre en place une stratégie d'intervention auprès des communautés locales pour les accompagner tout au long du développement des projets miniers. Des actions donnent également suite à certaines obligations prévues pas la nouvelle disposition de la Loi sur les mines. C'est le cas en matière d'aménagement qui va permettre entre autres aux municipalités régionales de comté de délimiter des territoires incompatibles avec l'activité minière. Ces orientations ont été rendues publiques en janvier dernier. C'est le cas également d'une politique de consultation des communautés autochtones propre, entre autres, au secteur minier.

Je rappelle également que, parmi les mesures que nous avons dans le plan d'action, je voudrais souligner particulièrement notre tout nouveau programme d'appui qui est là pour la recherche et l'innovation dans le développement minier. Les sociétés minières du Québec pourront maintenant bénéficier de soutien financier pour favoriser l'innovation dans le domaine minier au moyen d'activités de recherche et de développement afin de permettre à l'industrie de demeurer extrêmement compétitive. D'ailleurs, les sociétés minières pourront se voir attribuer une aide financière pour des projets de recherche, d'innovation technologique sociétale et environnementale, axés sur le développement et l'intégration des nouvelles technologies dans ces opérations.

Nous allons donc agir sur plusieurs fronts pour soutenir l'industrie minière. Quand on fait la somme de ces actions, au cours des dernières années, on parle d'investissements de plus 70 millions de dollars en travaux d'acquisition d'information géoscientifique également, qui permettent d'enrichir nos connaissances sur le potentiel minier du territoire québécois.

Comme vous le savez aussi, on nous a demandé beaucoup de choses dans le dernier budget, le budget 2017‑2018. Je rappelle que c'est un budget qui est porteur de bonnes nouvelles dans le secteur de l'industrie minière. La zone nordique est étendue à l'ensemble du territoire du Plan Nord. Le crédit d'impôt relatif aux ressources et le régime d'impôt minier vont permettre d'appuyer financièrement l'exploration sur un plus vaste territoire. Des mesures d'allègement fiscal destinées à favoriser le dialogue avec les communautés sont également prévues. Et enfin, notre gouvernement a octroyé, en plus, une aide de 6 millions de dollars au consortium de recherche COREM, qui est là pour, bien sûr, appuyer l'industrie.

Je m'en voudrais de ne pas vous mentionner également récemment, et les effets sur la Côte-Nord commencent à se faire sentir, c'est-à-dire suite à l'acquisition, entre autres, des infrastructures ferroviaires et portuaires de la Pointe-Noire à Sept-Îles, un investissement de 100 millions de dollars du gouvernement et la création du fonds Capital Mines Hydrocarbures qui est doté d'une capitalisation de 1 milliard de dollars.

Alors, mes chers amis, grâce à cette concertation et à la collaboration de tous les partenaires du secteur minier, dont les principaux sont réunis ici et que vous allez entendre dans quelques instants, le Québec est fier de se doter d'une vision claire en vue de mieux outiller l'industrie minière québécoise et de faire face aux défis de l'heure. C'est un plan de match qui est ambitieux, mais, plus que jamais, nous sommes maintenant dans le peloton de tête des territoires les plus propices à attirer des investisseurs. Ceux-ci reconnaissent de plus en plus le caractère structurant des interventions de notre gouvernement et des efforts pour mettre en place un cadre réglementaire et fiscal stable et prévisible pour l'industrie minière. C'est une confiance qui repose non seulement sur notre immense potentiel minéral, mais également sur la qualification de notre main-d'oeuvre et la robustesse de notre réseau de fournisseurs et d'équipementiers.

Nous sommes donc fiers du travail qui a été accompli jusqu'à présent et nous allons continuer de mettre tout en oeuvre pour favoriser le développement du Québec et de ses ressources afin de moderniser notre économie, et ce, au bénéfice de toutes les régions du Québec. Merci infiniment.

M. Giguère (Robert) : Merci beaucoup, M. Arcand. Je cède à présent la parole à Mme Josée Méthot, présidente et directrice générale de l'Association minière du Québec. Mme Méthot.

Mme Méthot (Josée) : Merci. Merci, M. Giguère. Bonjour. Merci de me permettre de prendre la parole ici aujourd'hui.

D'emblée, permettez-moi de saluer les gestes que pose le gouvernement du Québec pour appuyer le développement minier. Il faut reconnaître le leadership du ministre Arcand qui a à coeur que se maintienne au Québec une activité minière forte. Mais, parce qu'il y a toujours un mais, et M. le ministre le sait parce que je le répète à chaque fois que j'en ai l'occasion, ce qui est fait est bien, mais il reste du travail à faire, notamment pour repérer une réelle simplification administrative et réglementaire. Et là je ne suis pas en train de parler de déréglementation, c'est bien de l'allègement réglementaire que je parle. Il faut simplifier nos processus d'autorisation environnementale, il faut plus de prévisibilité à l'industrie minière. Les retombées économiques des activités minières au Québec sont beaucoup trop importantes pour qu'on ne mette pas en place des conditions favorisant encore davantage le développement minier.

Dans notre dernière étude sur les retombées économiques de l'industrie minière au Québec, on révèle que les dépenses de nos membres au Québec atteignent 5,8 milliards de dollars par année et que nous sommes à l'origine de la création et du maintien de plus de 45 500 emplois directs, indirects et induits partout au Québec. C'est sans compter le versement de 1 milliard de dollars par année au gouvernement du Québec, entre autres, en redevances minières, en taxes, en impôt sur le revenu des particuliers, sans compter évidemment l'impôt sur les sociétés. De plus, l'industrie minière du Québec fait vivre un réseau de plus de 4 100 fournisseurs de biens et de services.

Et celui qui croit que les retombées de l'industrie ne bénéficient qu'aux régions ressources, bien, il se trompe royalement. Il y a des travailleurs miniers partout au Québec, il y a des fournisseurs du secteur de l'industrie minière dans toutes les régions du Québec. Montréal, par exemple, est la deuxième région en importance en ce qui a trait aux dépenses, elles qui atteignent 1,3 milliard de dollars sur le territoire de la métropole. Ce sont aussi plus de 4 300 résidents de Montréal et 6 700 résidents de la Montérégie qui travaillent dans notre industrie ou qui y gravitent. Et, des 4 100 fournisseurs que je vous parlais plus tôt, il y en a 740 qui sont situés directement sur le territoire de l'île de Montréal.

Vous en conviendrez, quand l'activité minière est forte, c'est tout le Québec qui y gagne, c'est tout le Québec qui en bénéficie. Et, au Québec, nous excellons en matière d'opérations minières. L'industrie minière québécoise est reconnue mondialement pour sa main-d'oeuvre, pour la qualité de sa main-d'oeuvre, mais également pour ses façons de faire. Nous sommes une industrie hautement technologique, une industrie responsable et essentielle au quotidien.       Malheureusement, trop souvent, on constate que nos façons de faire sont peu connues de la population en général. C'est vrai, on n'a pas su prendre notre place, la place qui nous revient dans l'espace public, afin de mieux expliquer nos activités, nos façons de faire, de mieux expliquer pourquoi l'industrie minière est nécessaire et comment nos produits sont essentiels au quotidien. C'est pourquoi nous avons récemment lancé une nouvelle campagne de communication grand public.

Chaque année, nous faisons un sondage sur les perceptions de la population par rapport à notre industrie. Une des nombreuses statistiques qui nous a frappés, c'est le pourcentage de la population qui pense et qui dit ne pas avoir besoin des produits de l'industrie minière. Le chiffre tourne toujours autour de 30 %, un petit peu plus, dépendant des générations. C'est quand même inquiétant qu'autant de Québécois pensent ne pas avoir besoin des produits de l'industrie minière dans nos vies. Les gens pensent ne pas avoir besoin du métal dans la vie, alors que les produits de l'industrie minière sont partout. Regardez autour de vous aujourd'hui, tout ce qu'on a ici vient, de près ou de loin,de l'industrie minière, a eu besoin de l'industrie minière pour exister.

Donc, au cours des prochains mois, nous irons à la rencontre de la population pour démystifier notre industrie. Nous communiquerons mieux, nous communiquerons plus, afin de rappeler l'importance de notre industrie dans la vie de tous les jours des Québécois.

Et, pour terminer, bien, on espère que le gouvernement fera lui aussi une bonne promotion de notre industrie et mettra en place davantage de mesures pour faciliter nos façons de faire et réellement réduire les délais d'autorisation de nos projets. Il en va de la pérennité de notre industrie sur le territoire québécois. Je vous remercie de votre attention.

M. Giguère (Robert) : Merci beaucoup, Mme Méthot. Il me fait plaisir maintenant d'inviter Mme Valérie Fillion, directrice générale de l'Association de l'exploration minière du Québec, à prendre la parole.

Mme Fillion (Valérie) : Bonjour, M. Arcand, invités. Alors, l'exploration minière est le fer de lance d'une industrie qui contribue grandement à l'économie du Québec et de ses régions ressources. Notre expertise est internationalement reconnue, autant pour notre rigueur, notre savoir-faire et notre volonté d'oeuvrer de manière responsable. Après un long cycle économique baissier de plus de cinq années, un optimisme prudent est de retour et une reprise semble se confirmer.

Lors de la présentation de la Vision stratégique du développement minier au Québec l'an dernier, le ministère avait priorisé certains éléments qui se sont concrétisés au cours de cette année. Ainsi, dans le dernier budget du Québec, certaines mesures positives ont été annoncées pour soutenir l'acquisition de connaissances géoscientifiques. À titre d'exemple, une allocation s'appliquera de façon uniforme à l'égard des frais d'exploration engagés sur l'ensemble du territoire du Plan Nord, soit au-delà du 49e parallèle. Cette mesure favorisera le développement de projets d'exploration et donne des arguments aux explorateurs lorsqu'ils présentent le Plan Nord comme territoire favorable au développement minier aux investisseurs répartis sur plusieurs continents.

Les explorateurs sont les premiers à prendre contact avec les nombreux utilisateurs des terres publiques et les propriétaires fonciers. Ils sont aussi les premiers à échanger, dialoguer et prendre en compte les préoccupations et les attentes des communautés dans l'élaboration de leurs projets. Ainsi, une allocation visant la consultation des collectivités a été instaurée afin d'appuyer les démarches des explorateurs auprès des communautés dès le début de leurs travaux. L'établissement d'une relation harmonieuse, en amont des projets, qui se poursuit et se bonifie pendant l'entièreté du processus de développement minier est un gage de succès pour la cohabitation et l'harmonisation des usages du territoire.

Dans la perspective d'amélioration des pratiques de nos explorateurs et de leurs fournisseurs de services, l'AEMQ, supportée par le ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles et le ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation, a initié, en juin 2013, un projet visant l'implantation d'une norme de certification sectorielle afin de reconnaître l'application et l'amélioration des bonnes pratiques des entreprises d'exploration selon les principes du développement durable. Nous prévoyons le lancement officiel de cette première canadienne, voire mondiale, en octobre prochain, lors de notre congrès de l'association. Nous présenterons alors l'organisme responsable de la gestion de la norme ainsi que les outils mis à la disposition des entreprises pour supporter leur intégration et leur adhésion à cette certification.

Je vous remercie beaucoup. Bonne fin de journée.

M. Giguère (Robert) : Merci, Mme Fillion. C'est maintenant autour de M. Bryan Coates, président d'Osisko, à vous adresser quelques mots. M. Coates.

M. Coates (Bryan A.) : M. le ministre, M. le député, ça me fait plaisir d'être ici pour représenter Redevances aurifères Osisko et aussi deux de nos sociétés associées : minière Osisko et Ressources Falco. Depuis 10 ans maintenant, notre compagnie, dont le siège social est au Québec, travaille à mettre en valeur l'or du sous-sol québécois et en faire bénéficier tout le Québec. Nous l'avons fait au projet Canadian de Malartic et nous le ferons de nouveau avec les projets Windfall dans le Nord-du-Québec et Horne 5 à Rouyn-Noranda.

Ces succès, nous les devons au travail acharné de nos équipes, de l'expertise mondialement reconnue des travailleurs et des fournisseurs de l'industrie minière québécoise. Pour assurer le succès de nos projets, nous avons besoin de l'étroite collaboration du gouvernement du Québec par ces mesures annoncées dans le dernier budget, et aussi le développement des conditions optimales pour l'exploitation du sous-sol québécois, et pour le succès de l'industrie.

Le Plan Nord est, pour nous, une opportunité sans précédent pour le secteur minier québécois et pour nous, chez Osisko. Le développement minier de l'Abitibi, du Nord-du-Québec, profite à l'ensemble des Québécois. Nous, chez Osisko, on est très fiers de contribuer à ces retombées en région, partout au Québec.

Finalement, j'aimerais remercier le gouvernement pour l'important appui qu'il donne à notre industrie, une industrie créatrice de richesse pour toutes les parties prenantes. Merci.

M. Giguère (Robert) : Merci, M. Coates. J'ai maintenant le plaisir d'inviter M. Michel Lafontaine, directeur de projet Mine Arnaud, à prendre la parole.

M. Lafontaine (Michel) : Merci, M. Giguère. Tout d'abord, j'aimerais remercier M. Arcand de nous avoir invités ici aujourd'hui pour faire une mise à jour du projet Mine Arnaud. Alors, en tant que directeur du projet, j'aimerais vous dire que l'équipe de Mine Arnaud vient de conclure la mise à jour de l'étude de faisabilité. L'étude, dont les conclusions sont prometteuses, est maintenant entre les mains des investisseurs, et, comme vous le savez sans doute, les investisseurs sont Investissement Québec et Yara International.

Vous comprendrez qu'ici aujourd'hui je n'annoncerai aucun chiffre, étant donné que les négociations sont en cours avec un troisième partenaire, mais je peux me permettre de vous dire par contre que l'étude de faisabilité nous révèle des baisses de coûts importantes au niveau du capital nécessaire pour le début de la construction, ce qui est, pour moi, un signe très positif. Comme je viens de vous le dire, des négociations sont en cours déjà avec un troisième partenaire, et, d'ici quelques semaines, nous devrions être en mesure d'avoir une décision concernant le financement du projet.

Actuellement, Mine Arnaud, ce sont neuf personnes qui travaillent très fort pour réaliser un projet, un projet structurant et dans le respect des communautés d'accueil. Nous ferons de cette mine d'apatite un projet exemplaire par le recours à des pratiques et à des technologies modernes et respectueuses de l'environnement. Mine Arnaud est un projet créateur de richesse et d'emplois pour le Québec, particulièrement pour Sept-Îles et pour la Côte-Nord. Dès le départ, Mine Arnaud s'est engagée à mettre en place des mesures permettant de maximiser les retombées économiques régionales et favoriser la main-d'oeuvre locale.

Mine Arnaud offrira du travail à près de 1 000 personnes durant la phase de construction et permettra la création de plus de 300 emplois directs et tout autant au niveau des emplois indirects, des emplois stables, bien rémunérés, et cela, pour une durée de 30 ans. De plus, en étant situés tout près de Sept-Îles, les travailleurs pourront, chaque soir, revenir à la maison. Peu de projets dans le secteur de la Côte-Nord peuvent offrir ces conditions aux travailleuses et travailleurs.

L'équipe de Mine Arnaud revient du Maroc, où notre expert en phosphate Najib Moutia, notre directeur de l'ingénierie Hugo Latulippe et moi-même avons participé à un événement important dans le monde des fertilisants, soit l'IFA, lieu de rassemblement des entreprises transformatrices du phosphate. Nous avons fait plusieurs rencontres afin de bonifier notre carnet d'acheteurs potentiels. Mine Arnaud est en mode action. Après les négociations en cours concernant le financement, le travail que nous réalisons pour la vente de notre produit de concentré de phosphate et les étapes d'autorisation qui sont franchies jusqu'à maintenant, nous pourrons aller de l'avant dès que le financement sera réglé.

Je remercie encore une fois le ministre Arcand de nous avoir accueillis aujourd'hui pour faire une mise à jour du projet. Merci beaucoup.

M. Giguère (Robert) : Merci, M. Lafontaine. Pour conclure les allocutions, j'inviterais M. Paul Bouffard, représentant du regroupement Citoyens pour Mine Arnaud, à prendre la parole. M. Bouffard.

M. Bouffard (Paul) : Bonjour. Premièrement, je voudrais remercier le ministre Arcand de nous avoir invités comme regroupement de citoyens, parce que Citoyens pour Mine Arnaud, c'est un regroupement de citoyens et d'entreprises soutenant le développement d'un projet de mine d'apatite à Sept-Îles.

Soulignons que le concentré d'apatite sert à produire un fertilisant riche en phosphore très utilisé notamment en agriculture, mais qui est aussi intégré dans nos produits de consommation et d'alimentation de tous les jours. Pâte à dents, boissons gazeuses, fromages, pâtisseries sont en effet quelques-uns des produits contenant cet ingrédient essentiel à leur qualité.

Depuis plusieurs années, notre regroupement favorise le démarrage de ce projet parce qu'il est nécessaire à la diversification économique de notre région et parce qu'il constitue une percée d'avenir dans la mise en valeur d'une importante ressource naturelle du Québec.

Citoyens pour Mine Arnaud a ainsi mené diverses actions de promotion et de mobilisation citoyenne et a notamment accompagné le projet dans ses phases d'acceptation environnementale tant au niveau fédéral que provincial. Mine Arnaud est, pour la population de Sept-Îles, un projet majeur de soutien à l'économie et un jalon incontournable au Plan Nord. Les retombées économiques de ce projet varient environ à 800 millions que ce soit notamment en emplois et en sous-traitance et ils seront investis non seulement à l'échelle nord-côtière, chez nous, mais à celle du Québec tout entier, et ce, dans ses phases autant de construction que d'opération.

Rappelons que la faillite de la minière Cliffs et les nombreuses mesures de rationalisation mises en place par les grands donneurs d'ordres régionaux ont porté un dur coup à nos PME locales. Financièrement, elles se sont retrouvées dans des situations très précaires et certaines d'entre elles, comme le groupe Trinor dernièrement, ont dû déclarer faillite. À lui seul, Cliffs générait 40 millions de sous-traitance locale. À leur tour, ces entreprises qui sont directement touchées en entraînent d'autres, que ce soit au niveau industriel et commercial, et ainsi une spirale de décroissance est lancée sans qu'on sache où et quand ça va se terminer.

Le projet a franchi des étapes importantes en termes de faisabilité et de viabilité. Il a aussi passé le crible des exigences environnementales aux différents niveaux, tant provincial que fédéral. Il est créateur de 350 emplois directs, 300 emplois indirects dans nos PME et de 800 emplois pendant la phase construction. Il représente environ 2 millions de dollars de revenus potentiels pour notre ville en taxation et il constitue une réalisation importante en matière de diversification économique de notre région. Il s'inscrit aussi dans la mise en oeuvre du Plan Nord et représente la première étape du développement d'une filière phosphate solide au Québec. Il met en valeur une ressource qui, lorsqu'elle est associée à des bactéries et aux champignons propres aux plantes, est au coeur d'une révolution verte en matière de fertilisation. Le projet présente enfin des atouts décisifs en ce qui a trait à la logistique et à la valeur intrinsèque de la ressource présente sur le site et il mise sur des partenaires très crédibles.

Pour que le projet soit mis en oeuvre, le gouvernement doit donner le coup de pouce final que le milieu et la valeur du projet en lui-même exigent. Le gouvernement ainsi a investi avec succès dans des entreprises régionales, que ce soit Aluminerie Alouette, la minière Québec Cartier. Il continue également de le faire à travers la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire ou les minières Champion et Tata Steel. Or, le projet Mine Arnaud présente des retombées stratégiques du même ordre pour le gouvernement du Québec.

Pour conclure, j'inviterais mon autre porte-parole, Michel Lessard, à amener un cadeau, justement, au ministre Arcand.

M. Lessard (Michel) : M. Arcand, quelque chose de symbolique aujourd'hui pour nous autres, Citoyens pour Mine Arnaud, on voulait vous offrir, dans le fond, le minerai brut comme tel, qu'on retrouve présentement dans la fosse, et une fois le produit transformé. Donc, ce qu'on veut, nous, Citoyens pour Mine Arnaud, c'est qu'on passe de la roche brute à la transformation. Alors, merci beaucoup de nous avoir invités aujourd'hui, c'était très apprécié.

M. Arcand : Merci. Merci beaucoup, merci.

M. Giguère (Robert) : Merci beaucoup, messieurs. Nous allons maintenant procéder à une période de questions réservée aux journalistes d'une durée de 10 minutes. Je cède la parole à l'attachée de presse du ministre Arcand, Mme Véronique Normandin, pour l'animation de cette période de questions.

La Modératrice : Alors, merci. On va maintenant procéder à la période de questions. J'invite les intervenants qui ont pris la parole à venir au lutrin avec M. Arcand. On va commencer avec le micro de droite. Pierre Couture, Journal de Québec.

M. Couture (Pierre) : Bonjour, M. Arcand. Au niveau des investissements, là, on parle d'une progression des investissements par rapport au creux atteint dans les dernières années.

Au niveau des redevances, qu'est-ce que ça dit, là? Est-ce qu'on est en progression...

M. Arcand : Bien sûr qu'on va être en progression encore cette année. Je n'ai pas amené ici les chiffres avec moi, mais je pourrai vous fournir l'ensemble des chiffres. J'écoutais tout à l'heure Mme Méthot, de l'Association minière, et, quand on parle des taxes, quand on parle de l'impact, on parle de 1 milliard par année dans les coffres de l'État. Alors, je pense que ce sont des montants qui sont significatifs.

Et, comme vous le savez, notre objectif... et actuellement nous sommes en mode expansion, je dirais, et il faut que ça continue dans cette direction-là. Le gouvernement doit toujours garder un oeil pour qu'à la fois ces projets-là soient, bien sûr, rentables pour l'État québécois, mais demeurent, au niveau mondial aussi, compétitifs. Comme vous le savez, la compétition est forte dans ce domaine, mais je suis convaincu actuellement qu'il y a... pour avoir rencontré plusieurs investisseurs un peu partout, actuellement, ce qui semble être... Pendant des années, on a voulu investir dans des endroits où les coûts de main-d'oeuvre étaient bas et où c'était plus facile ou dans lequel on avait des coûts un peu moins élevés, mais je dois vous dire qu'actuellement il y a comme un retour vers des régimes politiques prévisibles et stables, et ça, je pense que c'est à l'avantage du Québec, et surtout encore davantage le fait que le Québec a un si vaste territoire et dans lequel encore il y a beaucoup de choses à faire. Je pense que c'est très prometteur pour l'avenir.

M. Couture (Pierre) : Les projets, avez-vous beaucoup... hein, vous dites que vous avez rencontré des financiers, des promoteurs. Il y a des annonces prochaines?

M. Arcand : Bien, écoutez, oui, on espère en avoir assez rapidement. Actuellement, ce qui est évidemment le plus en demande, ce sont les projets qui touchent la région, un peu, de l'Abitibi avec l'or, dans lequel il y a un certain momentum actuellement. Quant au prix de l'or, évidemment, ça peut bien sûr fluctuer. Moi, j'ai entendu des gens m'expliquer que, bon, il y avait eu une légère baisse, mais d'autres qui m'ont dit : Plusieurs des mines, à travers le monde, d'or sont à maturité ou vont l'être très bientôt. Ça risque de faire monter un peu le prix éventuellement.

Maintenant, je ne commencerai pas ici à spéculer, mais une chose est certaine, c'est qu'il y a encore beaucoup de projets en Abitibi, et également je dirais que, sur la Côte-Nord, il y a vraiment une relance, entre autres, du Lac Bloom, de la mine Champion, et, en ce sens-là, on est positifs.

La Modératrice : Marco Bélair, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Dans votre plan d'action, vous identifiez, pour mettre en valeur les filières minières actuelles et en développer de nouvelles, construire de nouvelles infrastructures et partager les infrastructures existantes. Pouvez-vous détailler un peu ces infrastructures qui sont nécessaires?

M. Arcand : Bien, c'est-à-dire que c'est toujours la même chose, hein, dans des cas comme ça. Je prends l'exemple de la mine de diamants Stornoway. On a construit une route avec les entreprises, et cette route-là, évidemment, qui a maintenant quand même une assez longue distance, va non seulement permettre d'aider la mine Stornoway, mais va permettre également de faire en sorte qu'il puisse y avoir d'autres développements le long de cette route-là. Donc, je pense que c'est une négociation qui a lieu très souvent avec la société minière et le gouvernement au niveau du partage des coûts, mais à la fois c'est bon pour le gouvernement, bien sûr, c'est bon pour la société minière.

Je rappelle également que nous sommes en train de travailler sur une route qui s'appelle la 389, qui part, entre autres, de la région de Baie-Comeau puis qui va aller jusqu'à Fermont. Et on a annoncé qu'au cours des prochaines années on allait mettre plus de 300 millions pour un investissement, entre autres, sur la route de la Baie-James, qui, pour employer une expression, a besoin de beaucoup d'amour ces temps-ci. Alors, on va mettre les efforts nécessaires pour que la route soit en bon état également, et c'est précurseur d'autres investissements dans l'avenir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais il n'y a pas de nouvelles infrastructures... puisque vous parlez présentement de projets qui ont déjà été annoncés, là, la route de Stornoway, on en parle depuis belle lurette, pour emprunter une expression bien québécoise. Il n'y a pas de projet de lien ferroviaire, routier...

M. Arcand : C'est-à-dire qu'il y a des projets actuellement, il y a des projets qui vont arriver très bientôt, qui est encore une partie de prolongement de la route 138, entre autres, pour mentionner celui-là, dans un premier temps. On discute actuellement, avec l'administration Makivik, pour certaines possibilités également dans le Nunavik. Alors, ce sont des choses qui sont en processus actuellement. Mais, vous savez, on avait dit que, dans le Plan Nord, nous étions... d'ici 2035, à la fois les investissements privés et les investissements publics, totaliser... l'objectif était d'en arriver à 50 milliards de dollars. Au moment où on se parle, on est autour de 16 milliards de dollars, et le 50 milliards, c'était d'ici 2035. Donc, je pense qu'on avance clairement dans la bonne direction.

Et moi, je vais simplement vous dire une chose qui m'a un peu surprise. Moi, j'ai fait les relations internationales pendant longtemps, et, vous savez, en général, les pays du monde ne rencontrent pas les premiers ministres provinciaux. Et, quand le premier ministre chinois est venu à Ottawa, au mois d'octobre, il a demandé à rencontrer le premier ministre Couillard. Et j'étais là à la rencontre, et il est clair que, pour le premier ministre de Chine et pour certaines sociétés, un investissement, dans le cadre du Plan Nord, sur le territoire québécois représente certainement un intérêt très spécial.

Alors, c'est un signe, je pense, que véritablement le Plan Nord est quelque chose qui intéresse énormément, actuellement, plusieurs pays du monde au moment où on se parle.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais justement est-ce que voyez, quelques mois après cette rencontre-là, des retombées déjà de cette...

M. Arcand : Bien, disons qu'on parle actuellement, là... il est question que je fasse une mission au moins de septembre, et déjà il y a des gens qui ont manifesté, si on veut, leur intérêt sur certains types de projets au moment où on se parle.

Je tiens à vous rappeler encore une fois que, dans le domaine minier, là, on parle d'investissements toujours de centaines et de centaines de millions de dollars dans un univers qui est quand même toujours un peu risqué. Alors, il faut bien comprendre que ce financement-là ne se fait pas, là, en deux secondes. Il faut rencontrer les investisseurs, il faut prendre le temps. Puis je vous rappelle qu'entre le moment où on a fait souvent une découverte et la mise en production d'une mine, ça prend quand même plusieurs années. Mais une chose est certaine, c'est que le Québec intéresse beaucoup les investisseurs. Ça, je peux vous le confirmer.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mme Méthot, si vous voulez bien — si d'autres intervenants souhaitent prendre la parole, je serai ravi — les principaux freins aujourd'hui à l'exploration et à l'exploitation minière au Québec, là... je demandais au ministre, là, s'il y avait des nouvelles infrastructures qui étaient dans les cartons du ministère. Est-ce que, vous, vous souhaitez à ce qu'il y ait un lien ferroviaire précis ou une route, qui n'a pas encore été annoncée, qui faciliterait grandement les activités minières au Québec?

Mme Méthot (Josée) : En fait, pour l'exploration minière, je pense que la question s'adresse plus à ma collègue ici, effectivement, alors, si tu veux lui répondre pour l'exploration puis…

Mme Fillion (Valérie) : Un des grands défis de l'exploration, c'est l'accès au territoire. Donc, on le sait que, si on fait des travaux d'exploration près d'une ville ou près d'une région habitée, les coûts sont déjà plus bas. Plus on s'éloigne des infrastructures pour développer des projets, les coûts explosent parce que là on mobilise avec des hélicoptères, on est restreint par les saisons, et donc c'est un grand… c'est un enjeu majeur, l'accès aux infrastructures.

Puis je vous rappelle qu'on connaît à peu près 15 % du potentiel du sous-sol québécois. Il y a à peu près 4 % du territoire québécois qui est sous titre minier présentement, où il y a des claims, des titres miniers. Donc, l'accès à un coût intéressant, parce que ce qu'on souhaite, c'est mettre de l'argent en travaux pour acquérir des connaissances, faire des découvertes, pas payer des frais de transport et des frais d'administration, des frais de gestion de projet. Donc, c'est ça le grand défi, augmenter la part du financement qu'on va dédier aux travaux sur le terrain, dans le sol puis diminuer celle qu'on va dédier au transport et à l'implantation des camps de travail, par exemple, et tout ça.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais est-ce qu'il y a une zone, pour être plus précis, est-ce qu'il y a une zone qui présente, au moment actuel, un potentiel, à première vue, incroyable puis qui nécessite d'être reliée par voie terrestre au réseau routier québécois ou par voie ferroviaire?

Mme Fillion (Valérie) : Moi, je ne peux pas vous dire ça. Je suis membre d'un ordre professionnel puis je ne peux pas faire de telles affirmations, mais je peux vous dire que présentement il y a de l'activité dans les camps miniers, qu'on appelle des camps miniers majeurs, exemple l'Abitibi-Témiscamingue, Chibougamau-Chapais; le secteur de la mine Éléonore aussi où il y a beaucoup, beaucoup d'activités; Lebel-sur-Quévillon, il y a beaucoup d'activités.

Donc, ces secteurs-là... On dit souvent : Le meilleur endroit pour trouver une mine, c'est proche d'une mine. C'est un dicton qu'on a. Donc, ces camps-là sont beaucoup travaillés présentement, mais on ne connaît pas le reste du territoire, parce qu'on a difficilement accès. Donc, je pense qu'il y a encore des belles découvertes à faire au Québec, mais il faut avoir accès aux territoires pour pouvoir faire les travaux.

M. Coates (Bryan A.) : Peut-être que je peux vous donner un cas concret. Par exemple, une de nos sociétés associées à Redevances aurifères Osisko, c'est minière Osisko, qui aujourd'hui est en train d'avoir la plus grande campagne de forage sur un projet au nord de Lebel-sur-Quévillon, entre Matagami, le projet Windfall Lake, 400 000 mètres de forage, 23 foreuses qui sont en activité. Pourquoi qu'on est capables de faire ça? Parce qu'on a l'accès au territoire puis on a un réseau de routes forestières qui nous a permis d'avoir l'accès.

Lorsqu'on parle du Plan Nord, on parle un territoire qui n'a pas beaucoup d'infrastructures. Puis qu'est-ce qu'on dit, nous, du secteur minier? Moi, je suis originaire de l'Abitibi. Mes parents ont défriché l'Abitibi, ont participé à l'évolution de l'Abitibi et des découvertes majeures, puis qui a été un moteur économique important pour le Québec. Notre message au gouvernement, qu'est-ce qu'on dit, c'est : Ouvrez-nous le territoire, on va vous en faire du développement, parce que regardez sur la Côte-Nord, regardez en Abitibi, le moteur économique a été les mines.

Ça fait que notre message au gouvernement, c'est : On veut collaborer avec vous, on a eu des beaux exemples avec la mine Renard, où est-ce qu'ils ont travaillé avec une route qui a permis au développement de se concrétiser, un investissement d'un milliard de dollars, notre première mine de diamant au Québec. Puis qu'est-ce qu'on dit : Ça, ça ouvre le territoire, prolongez-la. On a d'autres projets, on a besoin de l'accès au territoire. Donnez-nous les conditions, on va aller forer puis on va en découvrir des mines, parce que le territoire québécois est riche, puis on a juste égratigné une partie de tout ça. Pensez à toute l'opportunité qu'on a.

Ça fait que c'est pour ça que, pour nous, le secteur minier, le message qu'on vient voir... que ce soit le ministre, le ministre des Finances, le ministre des régions, premier ministre, c'est : Ouvrez-nous le territoire, puis on va s'occuper du reste. Merci.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Une dernière question générale, oui, Mme Méthot, puis vous allez pouvoir y répondre, je pense. Sur l'impact des changements climatiques, est-ce qu'il y a des impacts aujourd'hui? Est-ce que vous appréhendez ou vous anticipez d'un bon oeil le réchauffement climatique? Est-ce que ça vous ouvre un nouveau territoire ou, au contraire, ça rend plus difficile vos activités?

Mme Méthot (Josée) : Bien, en fait, on doit adapter nos façons de travailler, justement, s'adapter aux changements climatiques. Quand on travaille dans des sections du Québec avec le pergélisol, c'est sûr qu'il faut faire une adaptation de nos façons de travailler pour s'assurer qu'elles vont perdurer, maintenant qu'on le sait que les changements sont là et que, dans l'avenir, on ne peut pas penser que la situation actuelle va perdurer. Ça, c'est clair qu'il y a une adaptation à ça.

Également, bien, c'est sûr qu'on va être impactés par, oui, les politiques en matière de gaz à effet de serre. Donc, en matière d'objectifs de réduction des gaz à effet de serre, c'est sûr que les grands émetteurs finaux vont être impactés par les nouvelles politiques, qu'on parle des politiques de 2020. Et d'ailleurs le gouvernement est en discussion aussi avec les différents secteurs industriels pour justement voir comment tout ça peut s'arrimer.

Alors, effectivement qu'il va y avoir des impacts, peut-être pas sur tout le monde au même niveau. On n'est quand même pas, toute l'industrie minière, des grands émetteurs. Les petites mines ne figurent pas dans cette catégorie-là, mais les autres, oui. Alors, effectivement qu'il y aura des impacts sur nos opérations. Les impacts sur les coûts de nos opérations, il faut prendre ça en considération dans l'évaluation des projets, si on fait des projets au Québec. C'est clair.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Votre message, c'est le même que M. Coates, il faut ouvrir le territoire.

Mme Méthot (Josée) : Absolument, il faut ouvrir le territoire. On parlait d'infrastructures tantôt. Dans toute la stratégie, la Vision stratégique du développement minier, on parlait de désenclaver... on le sait, désenclaver le port de Sept-Îles, c'est chose faite maintenant.

Maintenant, il y a un troisième lien ferroviaire que certaines sociétés minières réclament encore pour avoir accès à la fosse du Labrador, amener le minerai au port de Sept-Îles, mais ce sont des choses qui actuellement sont en discussion puis sont en planification.

M. Arcand : Si je peux peut-être juste ajouter un point. Trois défis toujours importants en cette matière. Évidemment, les infrastructures. Le Plan Nord, c'est un défi d'infrastructures, infrastructures routières dans un premier temps, infrastructures également en télécommunications, parce qu'il ne faut pas oublier qu'on a mis beaucoup d'argent aussi pour améliorer les services de télécommunication.

Et sur votre question spécifiquement sur les changements climatiques, je vous rappelle qu'on a annoncé, il y a quelques mois, l'investissement du gouvernement du Québec dans un projet de 90 millions, là, à l'Université Laval, qui est évidemment l'Institut nordique, qui va se pencher justement sur ces questions-là, questions de changements climatiques, comment développer, de façon efficace, le territoire avec évidemment ce qui se passe aujourd'hui en matière de changements climatiques. Alors, c'est trois étapes très importantes qui ont déjà été réalisées, mais, bien sûr, on va continuer dans cette direction-là.

La Modératrice : Alors, merci à tous. C'est ce qui met fin à conférence de presse. On va peut-être se déplacer vers l'escalier pour prendre la photo souvenir.

(Fin à 15 h 24)

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