(Quinze heures cinquante-cinq minutes)
M. Roberge : Bonjour.
Donc, aujourd'hui, on a vu le ministre Proulx un peu reculer parce que, depuis
le début, il ne faisait que banaliser la situation des notes gonflées et du
nivellement par le bas. Sauf qu'il a fait 33 % du travail, puis, par chez
nous, 33 %, on est loin de la note de passage.
Il y a trois gestes à poser. Il y en a un,
qu'il a posé, d'envoyer une directive à l'intérieur du système. Fort bien. La
chose la plus facile à faire, c'était de changer lui-même sa directive pour ses
examens ministériels parce que, là, il est en train de dire quoi faire aux
commissions scolaires. C'est correct, mais les examens ministériels vont
continuer d'avoir la majoration automatique des notes de 58 % à 60 %.
Ça, il ne l'a pas changé. Et il n'a pas besoin de consulter à gauche, à droite.
Il peut le faire. Il faut qu'il donne la consigne à un fonctionnaire, qu'on
change une ligne de code, parce que semble-t-il que ça se fait automatiquement
par informatique, pour qu'on cesse de majorer les notes de 58 % à
59 % à 60 %. Sinon, ça voudra dire que, pour le ministre, la note de
passage au Québec, ce n'est pas 60 %, c'est bien 58 %. À 57 %,
on est en échec, à 58 %, woups! on passe automatiquement. Donc, ça, c'est
un geste qu'il n'a toujours pas posé et qu'il doit poser.
Et l'autre geste, bien, c'est de tenir la
commission parlementaire pour prendre le temps de faire le tour de la
situation, savoir comment on en est arrivé là, avoir des notes gonflées au
Québec, des notes falsifiées, comment on en est arrivé là et qu'est-ce qu'on va
faire pour que ça ne se reproduise plus. Donc, il y avait trois gestes à poser.
Un a été posé, deux restent à poser. On a l'occasion, la semaine prochaine, de
faire ce deuxième pas avec la commission parlementaire. On va voir si les
libéraux prennent vraiment à coeur la réussite et, vraiment, posent un geste
contre le nivellement par le bas parce qu'en commission parlementaire… En fait,
il y aura une séance de travail la semaine prochaine, puis c'est là qu'on va
savoir si, vraiment, il y a la commission parlementaire.
M. Dion (Mathieu) : Ça va
changer quoi, vraiment, une commission parlementaire, si le ministre a donné sa
directive puis, dans le fond, il dit : Respectez la loi, là? Ça va donner
quoi?
M. Roberge : Bien, il
faut savoir ce qui a amené les directions d'école, les commissions scolaires à
modifier les notes, à gonfler les notes. Pourquoi? Est-ce parce qu'elles se
font mettre de la pression? Est-ce que c'est pour atteindre des objectifs
chiffrés? Qu'est-ce qui ne fonctionne pas dans le système? Donc, je pense que
c'est important de comprendre ce qui se passe pour ne pas que ça se répète
encore l'an prochain, ou dans un an, ou dans deux ans.
Mme Porter (Isabelle) :
Vous pensez quand même que cette directive-là va avoir un impact? Parce qu'à
entendre le PQ ça ne changera rien du tout, là.
M. Roberge : Je le
souhaite, je le souhaite. On va donner la chance au coureur. Je pense que les
gens, dans le système, sont des gens qui sont de bonne foi, les enseignants
mais aussi les directions d'école. Le ministre pouvait poser ce geste-là, il
refusait de le faire jusqu'à aujourd'hui. Il a posé ce geste-là. Voyons comment
réagissent les directions d'école et les enseignants. Mais je pense que c'était
quelque chose à faire.
Mme Porter (Isabelle) :
Mais vous venez du milieu de l'enseignement. Il nous a dit tout à l'heure que
c'était un geste qui était rare, qu'il n'avait recouru à ça dans le passé.
Est-ce que ça peut vraiment avoir un effet, bien, choc ou d'intimidation, je ne
sais pas, sur les commissions scolaires ou les directions d'école?
M. Roberge : Ça va
dépendre de la réception de cette directive-là par les commissions scolaires.
Et c'est pour ça que je dis que c'est un tiers du travail, là. Il y a 33 %
du travail de fait. La commission parlementaire demeure importante parce qu'il
faut comprendre qu'est-ce qui se passe dans les commissions scolaires. Comment
se fait-il que les directions d'école se sentent pressées, ressentent une
pression pour changer les notes qu'ont mises les enseignants?
Moi, je pense que ça devrait fonctionner.
Je crois en la bonne foi des directions d'école. Je leur fais confiance, mais
je veux les entendre en commission parlementaire, les directions d'école. Je
veux entendre les enseignants en commission parlementaire. Je veux qu'on vide
la question. Et c'est très important. Si on ne fait que le geste d'aujourd'hui,
qu'on s'arrête tout de suite, ça voudra dire que le gouvernement ne voulait pas
aller au fond des choses puis que c'était de la poudre aux yeux.
M. Bellerose (Patrick) :
Vous avez l'impression que c'est une directive qui a des dents? Le ministre a
quand même été assez évasif sur les sanctions possibles.
M. Roberge : Je ne suis
pas certain qu'on a besoin d'y aller avec des sanctions, des pénalités,
nécessairement. Comme je dis, je fais confiance aux directions d'école. J'ai
une grande confiance en ces personnes-là. Je pense qu'avec une directive qui
est claire, un message qui est clair ça pourrait avoir un impact.
Mme Porter (Isabelle) :
Sinon, sur un autre sujet, que pensez-vous de l'embauche annoncée de 1 500
postes, là, dans le réseau maternelle, première année à l'automne?
M. Roberge : Je pense que
c'est une bonne chose d'avoir un plancher de services. S'il n'y avait que cette
mesure-là et que c'était du mur-à-mur, ça serait totalement inéquitable, ça
serait totalement, je vous dirais même, inacceptable d'avoir le même nombre de
ressources dans une école de 50 élèves que dans une école de 500 élèves. Mais
ce n'est pas le cas. Ce n'est pas le cas du tout. Ça, est une mesure qui vient
assurer un minimum pour les petites écoles, sachant qu'il y a un paquet de
mesures qui assurent l'équité et qui assurent le fait que, dans les grandes
écoles, il y a davantage de services, là. Les règles budgétaires sont
nombreuses et volumineuses. Honnêtement, je pense que le plancher de services
pour les petites écoles, c'est une bonne chose.
Mme Porter (Isabelle) : Merci
beaucoup.
M. Roberge : Merci.
(Fin à 16 h 1)