(Huit heures quatre minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. Bien, comme vous le savez, au Québec, on a un problème
économique quand on parle des salaires qui sont payés au Québec. On a des
salaires payés, au Québec, qui sont beaucoup plus bas que chez nos voisins, et
la situation s'est détériorée au cours des 15 dernières années. Donc, on a besoin
d'attirer des emplois bien payés. On sait qu'une bonne partie de ces emplois
bien payés sont dans le secteur manufacturier. Et, dans les prochaines années,
le gouvernement va investir des milliards de dollars dans le transport
collectif, et ce serait absurde de ne pas se servir de cette opportunité pour,
en même temps, créer des emplois bien payés, mieux payés au Québec. Donc, on
doit mettre à profit les milliards qu'on met dans des projets de transport
collectif pour créer plus d'emplois bien payés au Québec.
C'est notre principal défi économique de
créer ces bons emplois. D'autres le font, hein? Je vous rappelle qu'en vertu du
Buy America Act les Américains, dans les grands projets, exigent un contenu
local de 60 %. Je vous rappelle qu'en Ontario, dans des projets de
transport comme l'O-Train à Ottawa, on a exigé un contenu local de 25 %.
Même au Québec, le ministère des Transports, quand il commande des autobus, il
demande un contenu local de 20 %. Donc, pourquoi il n'y a aucune politique
au Québec pour les projets de transport collectif par rail?
On l'a vu dernièrement dans l'appel d'offres
et le contrat qui a été donné, parce qu'on appelait l'AMT, qui s'appelle
maintenant le RTM, bien, on a donné un contrat pour construire des voitures de
train à une compagnie chinoise qui a dit que tout serait construit en Chine,
donc à l'extérieur du Québec. Il y a un énorme projet qui s'en vient, le REM à Montréal.
Le gouvernement investit 2,2 milliards dans ce projet, et, encore une fois,
aucune exigence de contenu local.
C'est au point, là, je vous le dis... Hier,
comme vous le savez, j'étais à la conférence de Barack Obama. Il y a eu comme
une heure ou deux avant l'arrivée de M. Obama où j'ai pu parler avec des
dizaines de dirigeants d'entreprises. Il y a une inquiétude à Montréal. Les
dirigeants d'entreprises ne comprennent pas pourquoi on n'exige pas un contenu
local comme le font nos voisins. C'est nos impôts, c'est normal qu'on crée des
emplois pour notre monde.
La semaine dernière, j'ai posé la question
à Philippe Couillard en Chambre, et il y a eu deux réponses, deux arguments.
Premier argument, il a dit : Moi, je préfère que nos entreprises québécoises
ne soient pas défensives. Deuxième argument, il a dit, dans le cas du REM :
Moi, je ne veux pas m'ingérer dans la gestion de la Caisse de dépôt.
Prenons ces deux arguments. D'abord ce
n'est pas une question d'être défensif, c'est une question d'être naïf. Les
affaires, c'est un peu comme un match de hockey, on a besoin de jouer à armes
égales. Comment on peut laisser les autres États exiger un contenu local puis ne
pas, nous, exiger un contenu local? Deuxièmement, quand on parle de la Caisse
de dépôt, bien, rappelons deux choses : d'abord, la Caisse de dépôt a une
double mission, rendement, mais aussi aide au développement économique du Québec;
pis deuxièmement, bien, quand un gouvernement investit 2 milliards dans un
projet de la Caisse de dépôt, le gouvernement a le droit d'exiger des
conditions, entre autres des conditions de contenu local.
Donc, pourquoi M. Couillard fait ça? Est-ce
que c'est parce qu'il ne connaît pas l'économie? Est-ce que c'est parce qu'il
est naïf? Est-ce que c'est parce qu'il manque de leadership? Une chose qui est
sûre, c'est que M. Couillard, depuis trois ans, n'a pas de plan pour
réduire cet écart de salaires du Québec avec ses voisins, n'a pas vraiment de
plan pour le secteur manufacturier, n'a pas vraiment de plan pour réduire le
déficit commercial important du Québec avec des pays comme la Chine et comme l'Allemagne.
Puis, quand on parle de transport en commun, nos compétiteurs bien, ce sont des
Chinois, ce sont des Allemands, comme Siemens. Donc, pourquoi ne pas jouer à
armes égales? Est-ce qu'on pense vraiment que le gouvernement chinois va donner,
dans les prochaines années, des contrats de trains à des compagnies
québécoises? Le déficit commercial avec la Chine n'arrête pas de grandir. On
est rendus à 7 milliards, le Québec, de déficit avec la Chine. Donc, ça
veut dire qu'on importe 7 milliards de plus qu'on exporte. Quel est le
plan de Phillipe Couillard? Donc, aujourd'hui — je
termine — je veux prendre un engagement : Un gouvernement de la
CAQ va mettre en place une politique de contenu local sur tous les contrats
publics importants qui vont être donnés. Pourquoi? Bien, pour créer des emplois
bien payés au Québec.
La Modératrice
: On va
commencer la période de questions. Mathieu Boivin, Cogeco.
M. Boivin (Mathieu) : Je
comprends ce que vous essayez de faire, mais essentiellement vous êtes en train
de dire : Il y a de l'argent public qui devrait permettre d'augmenter les
salaires dans des entreprises qui vont produire des biens qui vont être achetés
par le secteur public.
M. Legault
: Oui.
M. Boivin (Mathieu) :
C'est quasiment de la société d'État, ça.
M. Legault
: Bien,
écoutez, d'abord, pensez-vous que les Américains sont devenus socialistes, là?
Pourquoi les Américains font ça? Parce que, quand on augmente le salaire moyen,
on augmente les impôts, donc les revenus du gouvernement. Si l'augmentation des
revenus est plus grande que l'écart de prix dans la soumission, bien, le
gouvernement est gagnant. Donc, on ne fait pas ça pour d'autres raisons que des
raisons économiques, pour des raisons de faire profiter aux citoyens localement
des retombées de ces contrats-là.
M. Boivin (Mathieu) :
C'est l'argent public qui revient, qui tourne, toujours le même fric qui
tourne, là.
M. Legault
: Oui,
mais pourquoi la Caisse de dépôt a une double mission? Parce qu'on ne doit pas
juste regarder le prix qu'on paie, on doit aussi regarder les retombées. Si au
Québec, là, actuellement, on a une moyenne de salaire de 45 000 $ par
année, si on veut monter ça à 50 000 $ par année comme en Ontario,
bien, ça va prendre beaucoup plus d'emplois à plus de 50 000 $. Ça se
retrouve beaucoup dans le secteur manufacturier. Je vous donne juste un chiffre
qui va vous montrer l'importance : si le Québec, demain matin, avait le
même salaire moyen que l'Ontario, le gouvernement du Québec aurait
10 milliards par année de plus de revenus, 10 milliards par année.
Donc, on ne peut pas dire : Non, non, non, on va juste tenir compte du
prix le plus bas. Il n'y a personne qui fait ça, là, il y a juste les gens
naïfs, les gens qui ne connaissent pas l'économie. Donc, tout le monde le fait,
il faut que le Québec le fasse. On a besoin aussi de développer des vitrines.
On a une compagnie comme Bombardier qui fait du transport en commun. Pourquoi
l'AMT va aller donner des contrats aux Chinois? Pensez-vous que les Chinois
vont nous donner des contrats?
M. Boivin (Mathieu) :
J'ai une deuxième question pour vous. Hier, le nouveau porte-parole de Québec
solidaire est arrivé à l'Assemblée nationale. Vous n'étiez pas là, M. Lisée
non plus. J'en profite ce matin pour vous demander ce que vous pensez de ce qui
a peut-être ressorti de sa conférence de presse, sa première, à savoir que,
non, la violence politique, pour M. Dubois, n'est pas acceptable
désormais. Par contre, la désobéissance civile, c'est du cas par cas pour M. Nadeau-Dubois.
Vous en pensez quoi?
M. Legault
: Bien,
moi, je pense qu'il a fait la moitié du chemin, hein, déjà, ça lui a pris quelques
années pour enfin dénoncer la violence. Maintenant, quand on est député puis
qu'on vote des lois, bien, on doit les défendre, puis ce n'est pas acceptable,
la désobéissance civile. Il faut que Gabriel Nadeau-Dubois comprenne ça, je
veux dire, surtout si, comme ils disent, Québec solidaire aspire à gouverner le
Québec.
La Modératrice
: Merci.
Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, messieurs. M. Legault, vous êtes déjà en précampagne électorale?
Vous avez une équipe qui fait du tournage ce matin.
M. Legault
: Oui,
bien, écoutez, la CAQ est en train de se faire connaître. On existe seulement
depuis cinq ans. On a besoin de faire connaître nos idées. Actuellement, il y a
un bon mouvement positif pour la CAQ. Et puis, oui, on a sorti déjà une
publicité avec Sonia LeBel, puis on va continuer de le faire dans les prochains
mois, je pense que c'est important. Les Québécois veulent un changement, ils
veulent avoir un nouveau gouvernement. Ils sont tannés de la corruption, ils
sont tannés de l'écart de richesse du Québec avec ses voisins. Et on va faire
connaître les idées de la CAQ, puis on va prendre tous les moyens.
M. Laforest (Alain) :
Mais, juste en supplémentaire, là, le caméraman qui est là, c'est pour prendre
des images pour une nouvelle campagne de pub?
M. Legault
: Oui,
c'est pour tourner de la pub, c'est pour tourner de la pub. Mais je ne parle
pas de pub en campagne électorale. On va, comme on a commencé à le faire,
utiliser entre autres les médias sociaux pour faire mieux connaître les idées
de la CAQ.
M. Laforest (Alain) :
Vous étiez à Barack Obama hier, vous l'avez évoqué. Comment vous qualifiez le
fait que le premier ministre Justin Trudeau ne soit pas allé entendre son
discours, mais a créé un buzz après dans un restaurant, avec de multiples
photos, même il y avait du monde qui les ont applaudis? Est-ce que le fait de
ne pas se présenter au discours, mais d'aller manger avec lui puis de créer le
buzz, ça peut indisposer autant le voisin américain que d'avoir assisté au
discours?
M. Legault
: Bien,
écoutez, qu'il y ait une rencontre privée entre M. Trudeau puis M. Obama...
M. Laforest (Alain) :
Pas tout à fait privée, avec les photos qui ont été publiées.
M. Legault
: Oui,
oui, on s'est assuré que la rencontre privée soit bien diffusée. Je pense que
c'est un bon coup de marketing. Mais, au-delà du coup de marketing, je pense
que c'est normal que M. Trudeau rencontre M. Obama.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que ça peut indisposer?
M. Legault
: Je ne
pense pas.
La Modératrice
: Merci.
Nicolas Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) :
M. Legault, sur la grève des ingénieurs, il y a un autre communiqué de
Bitume Québec, notamment, qui vient tout juste de sortir, on réclame et on
demande au gouvernement de mettre fin à ce conflit-là. Votre collègue M. Caire
disait : Pas de loi spéciale. Pourquoi pas de loi spéciale pour les
ramener au travail?
M. Legault
: Parce
que le cas est très différent pour les ingénieurs. On le voit dans le dossier à
Saint-Roch-de-l'Achigan, sur la 25, là, dans Lanaudière, dans mon comté, les
citoyens sont vraiment fâchés qu'il ne se soit à peu près rien passé depuis
deux mois parce qu'il y a un ingénieur junior qui est au ministère des
Transports.
Rappelons-nous le rapport de la
Vérificatrice générale, on a une situation où on a perdu de l'expertise au
ministère des Transports parce que, quand on compare le salaire des ingénieurs
au ministère des Transports avec le privé, c'est rendu une école où les
ingénieurs viennent apprendre au ministère des Transports, puis quand ils ont
de l'expérience, s'en vont au privé. On a besoin d'ingénieurs d'expérience au
ministère des Transports, puis malheureusement le gouvernement libéral est dans
la vieille approche de mur-à-mur où il offre la même augmentation de salaire à
tout le monde sans tenir compte de l'offre et de la demande.
L'offre et la demande, là, c'est ce qui
mène une économie. Quand on veut attirer des ingénieurs avec plus d'expérience,
bien, on a besoin de mieux les payer. Et, bien honnêtement, quand on regarde
les milliards de dollars qui sont en jeu, ce seraient des augmentations de salaire
payantes. Et la Vérificatrice générale l'a dit, la CAQ l'a dit, entre autres
avec le rapport Caire depuis longtemps, on a besoin d'améliorer l'expertise. On
parle entre autres des ingénieurs de plus de 10 ans d'expérience, il nous en
manque. Et on doit faire une entente négociée. Ce n'est pas une question de
passer une loi spéciale, là. On a besoin de faire des comparaisons avec le
marché puis on a besoin de régler avec les ingénieurs pour avoir enfin un
ministère des Transports qui soit efficace. Ça n'a pas de bons sens qu'un trou
sur l'autoroute 25 ça prenne plus que deux mois pour le boucher. Ça n'a
pas de bons sens, là. Ça vient confirmer qu'il y a un problème d'expertise. Et,
actuellement, moi, je suis gêné de ce qui se passe au ministère des Transports.
Puis on a rencontré à quelques reprises les ingénieurs, puis je pense que
plusieurs de leurs demandes sont très justifiées.
M. Vigneault (Nicolas) :
Donc, vous acquiescez aux demandes des ingénieurs si demain matin vous êtes...
M. Legault
: Pas
toutes les demandes, mais on pense qu'il y a un ajustement à faire pour
refléter les conditions du marché, un ajustement qui n'est pas nécessaire chez
tous les employés de l'État. Mais le gouvernement a peur, puis c'est déjà dans
la plateforme de la CAQ, de mettre en place un mode de négociation qui est
différent d'un corps d'emploi à l'autre.
La Modératrice
: Merci.
Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Legault. Je ne sais pas si j'ai... Je ne vous ai pas entendu.
Quel pourcentage de contenu québécois vous exigeriez dans une politique d'achat
local de la CAQ?
M. Legault
:
25 %. C'est d'ailleurs prévu, puis c'est ça qui est spécial, c'est le même
gouvernement libéral qui, dans l'entente Canada-Europe, a défendu pour le
Québec puis l'Ontario d'avoir le droit d'exiger 25 % de contenu local, il
ne l'utilise pas. L'Ontario l'utilise, mais pas le Québec. Donc, pour
l'instant, on parle de 25 % de contenu local.
M. Bellerose (Patrick) :
Excellent. J'aimerais vous entendre sur la proposition de discussions
constitutionnelles que M. Couillard propose. Est-ce qu'il n'est pas en
train de vous tirer le tapis sous les pieds?
M. Legault
: Non,
parce que, écoutez, j'ai lu — j'avoue, par bout, en diagonale, là — le
document de plus de 160 pages du gouvernement libéral. Je lisais puis je me
disais : Bien, au-delà de la petite histoire, à un moment donné, il va y avoir
des recommandations. Puis là je suis arrivé à la dernière page, puis il n'y
avait pas de recommandations. Je pense, ce n'est pas un document qui est
concret.
Je vous donne un exemple. Quand on regarde
le document de la CAQ, on donne des étapes, hein, on dit, par exemple :
Les premières négociations devraient être sur des ententes bilatérales, puis les
dernières négociations devraient être en rouvrant la constitution. Une des
premières ententes importantes, pour nous, c'est de dire : Le 20 %
d'immigrants qui sont choisis par Ottawa pour cause de réunification familiale,
que ce 20 % d'immigrants devrait être choisi par le gouvernement du
Québec.
Quand on lit le document de la CAQ, c'est
clair. Quand on lit le document du Parti libéral, c'est flou. Puis c'est comme
ça sur tous les sujets, on est dans le flou total. Écoutez, c'est comme quand
il ne nous reste plus beaucoup de confiture, bien, moins on en a, plus on
l'étend, hein? Donc, on voit qu'il y a beaucoup de pages, mais pas beaucoup de
plans, d'actions, de propositions concrètes. Mais, bon, l'esprit du document va
dans la bonne direction quand même.
M. Bellerose (Patrick) :
Qu'est-ce que vous pensez du fait que le caucus libéral a été avisé à la
dernière minute de cette démarche-là de M. Couillard?
M. Legault
: Bien,
moi, je n'aurais pas fait ça à la CAQ. Je ne sais pas comment il gère au Parti
libéral, mais je n'aurais pas fait ça. Nous, quand on a déposé notre document,
on l'a discuté longuement.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer... dernière question en français, Simon Boivin, Le Soleil.
M. Boivin (Simon) :
Peut-être en continuité avec ce que mon collègue demandait, avez-vous
l'impression, à la lumière de ce que vous lisez ces jours-ci, que M. Couillard
est en train d'échapper son caucus?
M. Legault
: Ah
bien, là, je ne suis pas à l'intérieur du caucus, là, je ne peux pas vous dire,
là. Tout ce que je sais, c'est ce que vous nous rapportez, donc je ne peux pas
répondre à cette question-là.
M. Boivin (Simon) : Vous
faites des tournages pour de la publicité, vous avez parlé de Mme LeBel,
j'aimerais savoir où vous en êtes, notamment dans la foulée des négociations
avortées entre le PQ et Québec solidaire, dans vos discussions pour attirer des
députés péquistes à la CAQ.
M. Legault
: Ce
n'est plus un objectif, ce n'est plus un objectif.
M. Boivin (Simon) : Ce
n'est plus un objectif. Pourquoi? Pourquoi? Il y a des gens qui vous ont dit
qu'ils avaient mis un x là-dessus?
M. Legault
: Oui,
bien, écoutez, ce qu'on cherche actuellement, c'est vraiment de proposer
l'équipe du changement, puis actuellement, je ne sais pas pourquoi, au cours
des dernières semaines, beaucoup de gens se manifestent pour être candidats ou
candidates de la CAQ. Donc, on va avoir une équipe compétente et on se
concentre à rencontrer des candidats qui sont surtout des nouvelles personnes
en politique.
M. Boivin (Simon) : Mais
donc un péquiste qui... élu, un député qui serait intéressé à venir chez vous
ne serait pas nécessairement bienvenu?
M. Legault
: Bien,
en tout cas, on ne fera pas d'efforts. S'il y en a qui veulent, effectivement,
on est ouverts.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning. You mentioned that you had an opportunity to speak to
Montréal business leaders yesterday ahead of Barack Obama's speech and they
expressed some concerns. What were they telling you?
M. Legault
:
OK. Many business people yesterday told me that they don't understand why the
Liberal Party is not requesting, on public contracts like the REM, that a percentage,
let's say at least 25%, be built in Québec. Ontario is doing it, United States
are doing it. Why don't we do it to help create good jobs in the manufacturing
business? Many people don't understand why Mr. Couillard refuses to put
this kind of condition in submissions of public contracts, like he didn't do
for the REM or for the AMT. Because at the end of the day, if we take for
example the train contract of the AMT, it was given to a Chinese company, it
will be built in China. I was listening yesterday to Barack Obama, we really
have some challenges with countries like China because Québec has a deficit, a
commercial deficit of $7 billion a year with China. It's important that we
understand that we will never be rich if we don't balance those exchanges. And
it's important that it be in the two directions. They cannot get Québec
contracts and we never get Chinese contracts.
Mme Johnson (Maya) : And what else did you take away from Barack Obama's speech
yesterday?
M. Legault
:
Bon, of course he spoke about climate changes, he spoke about inequality
between rich and poor people, he spoke about the economy, he said that it's
important that we keep international exchanges to increase wealth in the world.
But he also admitted, with a good question of Sophie Brochu, that we have real
challenges with China and with Africa because, like she said, very soon 80% of
the population will be in Asia and Africa. So, the center of the world will
change, and we have to make sure that exchanges, commercial exchanges with
these countries, that we still continue to be able that it goes both ways.
La Modératrice
:
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. How was Barack Obama on a personal level?
M. Legault
:
He's got a lot of charisma. He's giving hope. I saw many young people present.
We need some heroes, idols, and he's one of them. So, I think it's good,
especially when we see the current U.S. administration, to see somebody who's
proposing solutions to the kind of decline we see in our social society.
Mme Fletcher (Raquel) : Back on Québec politics. Yesterday was the public hearing for the
REM. I know you weren't here, but I saw you in the commission. Were you
satisfied by the responses that came from the caisse and the city of Montréal?
M. Legault
:
We still need a lot of information before being able to understand if it's a
right and well-funded project. Right now, we don't even know what will be the
federal contribution, and right now they already started launching submissions.
So, I would like to see what is the real picture of the financing, what will be
paid by the federal Government, by the provincial Government, by
municipalities, by consumers. So, I think there's a lack of information. And,
like I said, I really don't understand why we don't take this opportunity to
request that some of these trains be built in Québec. Voulais-tu ajouter
quelque chose? Non?
Mme Fletcher (Raquel) : And on increasing the minimum wage to $15 an hour, are in favor of
that or not?
M. Legault
:
No. No, I think we can see today with Couche-Tard that we have to be careful
about the impact on jobs. So, of course, we would like… I'm saying everyday
that in Québec we have many jobs at $10 or $20 an hour, but we need a lot more
jobs at $30 and $40 an hour. But you cannot impose that. You have to convince
companies to invest in Québec. We have to focus on certain sectors like the
industrial sector. But you cannot impose an increase.
And, if you do so, you have to do that over a certain period, not too fast like
they are doing in Ontario.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre une dernière question rapide.
M. Legault
:
Caroline, c'est maintenant en français, là?
Mme Plante (Caroline) :
Oui.
La Modératrice
: On va
juste prendre Caroline, étant donné qu'elle n'a pas posé de question, puis
après ça, ça sera Simon. Caroline Plante, LaPresse canadienne.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour, M. Legault. Alors, pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant
de réagir au projet de relance des discussions constitutionnelles de M. Couillard?
Pourquoi avoir pris autant de temps?
M. Legault
: Nous
ou M. Couillard?
Mme Plante (Caroline) :
Vous. Ça a pris du temps avant qu'on vous entende.
M. Legault
: Non,
non, bien, écoutez, d'abord, nous, notre document est déposé depuis longtemps.
Il est beaucoup plus concret, beaucoup plus complexe que celui de M. Couillard.
Sincèrement, j'ai pris le temps de lire. Il y a beaucoup de pages, hein, dans
ce que M. Couillard a déposé. Bon, vous le savez, j'étais en tournée au
cours des derniers jours, donc la première opportunité que j'ai, je commente.
Mais, bon, je ne pensais pas que ça valait la peine, là, de faire un voyage
aller-retour ici pour commenter ce dossier-là.
La Modératrice
: Merci.
Dernière question, Simon Boivin.
M. Boivin (Simon) :
Cette idée d'offrir une semaine de vacances de plus aux travailleurs que M. Couillard
semble vouloir mettre de l'avant possiblement pour la prochaine campagne, je
voulais savoir votre opinion là-dessus puis sur l'impact que ça peut avoir sur
les entreprises québécoises.
M. Legault
: Bien,
il faut regarder l'impact sur l'économie, mais je pense que c'est quelque chose
qu'il faut regarder.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 29)