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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, et M. Alexandre Cloutier, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation, de recherche, de persévérance scolaire et d’alphabétisation

Version finale

Le jeudi 8 juin 2017, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

M. Lisée : Alors, avec le gouvernement libéral et cette austérité permanente, on avait le rationnement des soins à domicile. On a les découvertures d'urgences qui s'en viennent cet été et là on a un genre de volonté de rationner l'aide alimentaire aux enfants québécois les plus défavorisés. Et depuis trois jours, en réponse aux questions d'Alexandre, on voit le ministre Sébastien Proulx nous embrouiller dans des indices et puis, oui, mais il y a cet indice-ci puis il y a cet indice-là.

On dit : M. le ministre, il y a des enfants qui ont faim le matin lorsqu'ils arrivent à l'école. Avant, ils avaient de l'aide alimentaire. Maintenant, ils n'en ont plus. Alors, lâchez vos statistiques puis regardez les besoins des enfants. Combien d'enfants, à cause de vous, n'ont plus d'aide alimentaire le matin? Quel est l'impact sur leur vie, sur leur capacité d'apprendre? Et pourquoi n'avez-vous pas la simple dignité de refuser de retirer l'aide alimentaire à un seul enfant qui l'avait encore l'an dernier? Alexandre.

M. Cloutier : En fait, il faut penser à tous ces élèves qui, par le passé, avaient accès à de l'aide alimentaire et que soudainement se sont vus retirer une aide à laquelle ils avaient droit par le passé. Je vous donne l'exemple du cas de l'école Bermon dans Lanaudière, où, à chaque matin, il y a environ 90 élèves sur 200 qui se présentent chaque matin pour avoir accès à de l'aide alimentaire. C'est une école où, avec la révision du ministre, l'école ne recevra plus d'aide et qui, les jeunes... on ne nous a pas fait la démonstration que les jeunes qui avaient accès à cette aide n'en ont plus besoin. Et visiblement ce n'est pas le cas puisqu'ils continuent de se présenter pour avoir accès à de l'aide alimentaire.

Il y a aussi certaines commissions scolaires... la totalité, par exemple, de la commission scolaire de Jonquière, qui avait pourtant avant un budget pour l'aide alimentaire, se retrouve du jour au lendemain avec zéro, et évidemment ça m'apparaît plus qu'impossible qu'aucun jeune de la commission scolaire de Jonquière n'ait besoin d'aide alimentaire.

Puis là on a fait le tour. C'est la même situation, là, dans le Bas-Saint-Laurent où des écoles, par le passé, étaient considérées comme défavorisées, ne le sont plus par le ministre. Mais lorsqu'on pose la question, quel est le nombre d'élèves qui avaient accès à l'aide alimentaire et qui n'en ont plus besoin suite à la révision de vos règles, bien, le ministre est incapable de répondre. Il est incapable de répondre à cette question. Alors, visiblement, il y a des centaines, probablement davantage des milliers de jeunes qui, du jour au lendemain, bien, vont devoir composer avec ces règles administratives. Mais quand on prend une petite minute pour y penser, là, c'est des jeunes qui ont le ventre vide. C'est ça qui n'a pas de bon sens.

Alors, on demande au ministre de bonifier l'enveloppe, de s'assurer que ceux et celles qui ont réellement besoin, bien, aient accès à de l'aide alimentaire.

M. Lisée : Alors, comme vous savez, le gouvernement libéral utilise beaucoup d'argent pour faire de la publicité par heure de grande écoute pour dire comment ce budget de l'espoir retrouvé est extraordinaire pour le Québec. Mais pour des milliers, peut-être des dizaines de milliers d'enfants, c'est le budget du rationnement de l'aide alimentaire. Alors, il faut que ça s'arrête.

Le Modérateur : Merci, MM. Cloutier et Lisée. On va y aller aux questions. M. Laforest, TVA, micro de droite.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, messieurs. Est-ce que le Bloc québécois a besoin d'aide?

M. Lisée : Le Québec a besoin du Bloc québécois. On a un premier ministre, Justin Trudeau, qui est méprisant envers le Québec. La Banque d'infrastructure aurait dû être à Montréal, elle est à Toronto. Le premier ministre Trudeau, qui a réduit le financement de la santé de façon inconsidérée... Sur Bombardier, sur l'ensemble des dossiers, il faut que le Québec soit défendu à Ottawa, et ce ne sont pas les députés libéraux fédéraux qui le font, puis ce n'est pas les députés conservateurs, puis ce n'est pas les députés du NPD. C'est le Bloc québécois.

Alors, moi, je suis comme vous ce qui se passe au Bloc en ce moment et je leur dis amicalement : On a besoin de vous forts, unis, concentrés sur votre tâche.

M. Laforest (Alain) : Il est en train d'imploser, le Bloc, là, avec votre ancienne députée, là, amie du Parti québécois.

M. Lisée : Tout ce que j'ai à leur dire, c'est : Le Québec a besoin d'un Bloc fort, d'un Bloc concentré, d'un Bloc qui travaille pour les intérêts des Québécois. C'est une nécessité. Alors, je leur demande de régler leurs problèmes. Je leur demande de discuter de leurs problèmes internes, de régler ça et de penser à l'intérêt du Québec, l'intérêt du Québec qu'ils représentent à Ottawa. C'est ça qui doit les guider tous.

Le Modérateur : Merci. M. Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Alors, au-delà de leur demander, allez-vous intervenir directement? Parce que, de toute évidence, si le Bloc devait disparaître en quelque sorte, tous les tiraillements, ça va vous faire mal.

M. Lisée : C'est comme pour le Parti québécois, hein? Les prédictions de disparition du Bloc, on pourrait faire des livres avec ça et on pourrait faire un livre bien meilleur sur la capacité de rebond du Bloc. Alors, moi, je pense que l'élection prochaine, en 2019, va être une élection où les Québec vont se rendre compte qu'ils ont vraiment besoin de davantage de députés du Bloc. Maintenant, ils ont des problèmes internes, ça les regarde. Je ne veux pas m'ingérer dans les affaires internes du Bloc, mais je les appelle à de l'unité et de la cohésion.

M. Vigneault (Nicolas) : Est-ce que, pour vous, ce qui cause ça, ce n'est pas un peu la distance, de gérer un caucus à distance? Est-ce que ce n'était pas une catastrophe annoncée, ce qui se passe actuellement?

M. Lisée : Je ne m'ingère pas dans les débats internes du Bloc québécois.

Le Modérateur : Merci. Mme Plante.

Mme Plante (Caroline) : M. Lisée, ces problèmes-là, quel impact ils pourraient avoir sur le mouvement souverainiste?

M. Lisée : Vous savez, il y a des périodes de difficultés dans des caucus, dans des partis, dont les partis et les caucus se remettent et se rendent à des élections. Ils gagnent des élections, ça s'est vu très souvent. Alors, les députés du Bloc, les membres du Bloc ont un passage difficile à traverser. Je les appelle à penser à l'intérêt de la nation québécoise pour résoudre leurs différences.

Mme Plante (Caroline) : Hier, on a entendu le premier ministre Couillard prédire 10 ans quasiment d'apocalypse, là, en cas de souveraineté. Est-ce que c'est manquer de respect envers les souverainistes?

M. Lisée : Envers les Québécois. Vous savez, il y a quoi, il y a 195 nations aux Nations unies, une trentaine de nouveaux pays indépendants ont fait leur entrée au cours des dernières décennies. Et ce que M. Couillard est en train de nous dire, c'est que les Québécois sont moins bons que les autres, les Québécois ne peuvent pas se gouverner, les Québécois sont des incapables. Je pense qu'il y a un problème avec le manque d'estime que M. Couillard a envers les Québécois.

Le Modérateur : Merci. Mme Lamontagne.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Vous dites que le Bloc va défendre les Québécois au Canada. Trouvez-vous que le Bloc défend bien les Québécois en ce moment?

M. Lisée : Bien, au cours des dernières années, sur des sujets importants... juste ces dernières semaines, on a réussi, nous ici et le Bloc, à faire en sorte de faire reculer le gouvernement Trudeau sur la protection des consommateurs québécois. S'il n'y avait pas eu le Bloc, ça n'aurait jamais eu lieu. Aucun autre député fédéral n'avait vu que, dans le projet de loi sur les banques, on donnait aux banques canadiennes un pouvoir qui écartait les droits des consommateurs québécois en vertu de la loi québécoise de protection du consommateur. Sans le Bloc, ça n'aurait pas eu lieu. Sur plusieurs dossiers, le bloc est là pour défendre le Québec. Il est indispensable, le Bloc.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Quels seront les impacts de cette crise actuelle sur le Québec, selon vous?

M. Lisée : Écoutez, moi, j'ai bon espoir que, dans trois mois, on n'en parlera plus de cette crise-là.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Trois mois?

M. Lisée : Trois mois, deux mois, deux semaines. Vous savez, les choses vont vite en politique. Ce qui semble gravissime aujourd'hui, la semaine suivante, bien, on est passés à autre chose parce que les problèmes ont été résolus.

Le Modérateur : Dernière en français, ensuite peut-être Raquel.

M. Laforest (Alain) : Si Mme Ouellet est exclue comme chef, là, si jamais c'est ça, la résultante du caucus d'aujourd'hui, seriez-vous prêt à la reprendre au Parti québécois?

M. Lisée : Il n'est pas question que je spécule sur des choses comme celles-là. Moi, j'appelle les gens du bloc à de la cohésion, de l'unité et à penser à l'intérêt des Québécois qu'ils représentent à Ottawa.

Le Modérateur : Parfait. On va y aller en anglais. Mme Fletcher.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. Could you just summarize your... I don't know, your statement, I guess, in English.

M. Lisée : Sure. C'est quoi, «rationnement», en anglais? Rationnement... Caroline?

Mme Plante (Caroline) : A ration?

Des voix : ...

M. Lisée : Non. C'est le rationnement des soins, le rationnement de l'aide alimentaire.

Des voix : ...

M. Lisée : I don't like it. So what we have here is a government that nickel-and-dimes the help for hungry children that come with... OK, so what we have here is a government that nickel-and-dimes the help to hungry children that come with an empty stomach at school in the morning. So they have these graphs, and statistics, and all the reasons why children who had help last year do not have help this year. But they're still hungry, and so we're asking this government to stop cutting on basic needs for our children. It's only a matter of $1 million, $2 or $3 million and this would all go away and the children of Quebec would have needed help in the morning to have a good day of learning. And so we just don't understand why it is so difficult for this Government to simply open the burse to cover these needs. Alright?

Mme Fletcher (Raquel) : I want to switch topics to the engineers strike. It was brought up in question period yesterday by the CAQ, but I wanted to know what the PQ's position is or whether or not you were satisfied by the answers of the Minister yesterday in QP.

M. Lisée : Well, clearly, if we're going to come back and have a special law to force the engineers to come back to work, it just says that this Government is unable to manage correctly its labor disputes. I mean, we had the jurists, and then the construction workers, and then we're going to be back for the engineers. I mean, the Government's work is trying to get to reasonable compromises with its employees, and clearly they don't have the ability to do that, and so that's very worrisome.

On the merits, clearly, we have a need to attract engineers that have the ability to look internally at the immense work of construction that's going on in Quebec. Clearly, we're falling short. How much more should we invest? We're not at the negotiation table, but certainly, the point of equilibrium has not been reached.

Mme Fletcher (Raquel) : The union is asking for a 20% wage increase, because it says it just can't retain experienced engineers. The Government is saying : We're nowhere a competitive employer, we can retain engineers. The union clearly doesn't think that that's the case and they're saying that they're particularly short of civil engineers. So you have engineers that have specialties in other domains but they're working on building bridges or building important structures. Are you concerned at all about that posing safety concerns for Quebeckers or that kind of things?

M. Lisée : Well, clearly, if there is a mismatch between knowledge and the task, I mean, it's not optimal. I think the unions are right in saying that the ability to attract is not sufficient. Now what would be sufficient, I won't get into negotiating or stating percentages, but there's more work to be done. OK?

Des voix :

M. Lisée : Ah! Il est arrivé en retard. Est-ce qu'il a droit quand même à une question?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, je devais passer par Ottawa.

M. Lisée : Ah! D'accord, d'accord. Ah! Bien, dans ce cas-là... Ça a été «répond», déjà.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Non, non, bien, en fait, c'est concernant les dépenses en matière de défense. Alors, j'aimerais savoir qu'est-ce que vous pensez, là, de l'offensive du gouvernement libéral, là, qui a annoncé des dizaines de milliards de dollars en nouvelles dépenses pour recruter des soldats, se doter de nouveaux avions de chasse et navires et moderniser toute sa flotte militaire.

Est-ce que c'est justifié, dans la mesure où le gouvernement, l'administration américaine, a demandé aux membres de l'OTAN notamment de hausser significativement leurs dépenses en matière de défense ou, pour vous, c'est injustifié à ce moment-ci?

M. Lisée : Écoutez, pour nous, c'est clair qu'un Québec indépendant n'aurait pas besoin d'avion de chasse qui a la capacité de faire des intrusions loin, lointaines sur la planète, dans des offensives et que, donc, des dépenses de plusieurs milliards de dollars seraient économisées par un Québec indépendant.

Maintenant, que le Canada décide qu'il veut jouer ce rôle-là, un rôle ponctuel offensif avec des coûts prohibitifs, d'après moi, c'est une mauvaise décision. Le Canada devrait avoir un autre rôle dans le monde que celui-là, et je pense que c'est de l'argent qui pourrait être utilisé à d'autres fins. Alors, moi, j'ai très hâte qu'un Québec indépendant puisse faire ses propres choix qui seraient différents et beaucoup moins coûteux.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Le gouvernement fédéral canadien se s'appuyait pas trop les États-Unis pour assurer sa défense, notamment de s'assurer que l'article, je pense, 5 ou 50 de la charte de l'OTAN soit toujours respecté et que, s'il est attaqué ou subit des attaques, son grand allié du sud puisse venir à sa rescousse?

M. Lisée : Vous pouvez me donner la liste des pays qui pourraient attaquer le Canada? Merci.

Le Modérateur : Merci.

(Fin à 8 h 16)

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