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Point de presse de Mme Agnès Maltais, porte-parole de l’opposition officielle responsable de la région de la Capitale-Nationale, Mme Diane Lamarre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et d’accessibilité aux soins, et porte-parole de l’opposition officielle en matière de soutien à domicile

Version finale

Le mardi 13 juin 2017, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures deux minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour à toutes et à tous. Mme Diane Lamarre, porte-parole du Parti québécois en santé va faire une déclaration. Ensuite, Mme Marie-Ève Duchesne, du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, va prendre la parole; Mme Gaëlle Généreux, du Centre Famille Haute-Ville; ensuite M. Louis Dumoulin, président du Conseil de quartier Saint-Jean-Baptiste; et enfin Agnès Maltais, députée de Taschereau et porte-parole du Parti québécois pour la Capitale-Nationale. Mme Lamarre, la parole est à vous.

Mme Lamarre : Merci. Alors, nous sommes ici ce matin pour dénoncer une aberration, une aberration qui est une conséquence directe de la loi n° 20, dont le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, se vante. C'est une loi qui a été faite sur une base arbitraire, dans laquelle on incite les médecins à prendre soin de statistiques, à prendre soin de quotas plutôt que de prendre soin des gens, des humains, des gens qui ont des besoins, des gens qui habitent à proximité des services et qui ont besoin de cette proximité-là parce que sinon, ils ont de la difficulté à y avoir accès.

Alors, c'est ce qu'on dénonce aujourd'hui. C'est un échec. Un échec de plus, et on a une énumération : les urgences ne sont pas réglées, les guichets d'accès pour les médecins de famille ne sont pas réglés, mais clairement, ce qui se passe aujourd'hui à Québec avec le CLSC, c'est vraiment quelque chose qui découle d'une conséquence de diriger les médecins vers faire certains actes plutôt que d'offrir des services déployés à l'ensemble de la population, et ça, il faut le dénoncer haut et fort. Alors, on incite les médecins à soigner leurs statistiques plutôt qu'à soigner les patients, et je pense que les exemples qui vont vous être fournis sont éloquents à cet égard.

Alors, je vais laisser la parole aux gens du terrain, mais on leur dit qu'on est avec eux dans cette dénonciation. Il y a quelque chose qui est complètement aberrant et qui discrédite complètement la réforme de M. Barrette.

La Modératrice : Merci. Mme Duchesne.

Mme Duchesne (Marie-Ève) : Bonjour. Marie-Ève Duchesne du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste.

Alors, on est ici aujourd'hui, c'est avec beaucoup de consternation que plusieurs gens de la haute-ville ont appris la fermeture du sans rendez-vous du CLSC de la Haute-Ville pour les gens qui n'avaient pas de médecin de famille. Pour le quartier Saint-Jean-Baptiste, même pour le quartier Montcalm, ça a été une perte de services. On se rappelle que, cet automne déjà, dans le même secteur, il y avait une pharmacie qui fermait et il y a aussi le service de prise de sang qui n'était plus accessible au CLSC, donc de moins en moins accès aux services de santé pour les gens du quartier.

La colère a été grande. Plusieurs courriels... Sur les réseaux sociaux, on a reçu plusieurs messages qui sont venus marquer l'indignation. Pour la plupart des gens, les gens l'ont appris en se présentant au CLSC. Donc, c'est sur place que les gens ont su qu'ils n'avaient maintenant plus accès au sans rendez-vous du CLSC de la Haute-Ville. Plusieurs organismes des quartiers se sont mis ensemble pour organiser un rassemblement le 17 mai dernier. Donc, on pense à la Maison des femmes de Québec, au Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, au Centre Famille Haute-Ville, aux Ami-e-s de la Terre et à l'Entraide du Faubourg qui ont participé à la mobilisation du 17 mai dernier.

Pour aujourd'hui, dans le fond, cette action-là qui va être posée par la députée de Taschereau, ça s'inscrit aussi dans le cadre des pressions qu'on veut maintenir pour sauver le sans rendez-vous du CLSC de la Haute-Ville.

La Modératrice : Merci. Mme Généreux.

Mme Généreux (Gaëlle) : Oui, bonjour. Gaëlle Généreux du Centre Famille Haute-Ville. Moi, je suis ici pour vous amener des exemples concrets, ces mesures-là, qu'est-ce que ça fait sur la population, en fait, que ça crée de l'insécurité, que ça crée un sentiment de stress lié au trou de services qui est créé par cette loi-là.

Donc, ce que ça fait concrètement, nous, c'est que les familles reviennent chez nous, au Centre Famille Haute-Ville puis nous racontent ensuite que leurs enfants n'ont pas eu accès à des soins. Donc, ils l'apprennent, comme Marie-Ève le disait tout à l'heure, en se rendant au CLSC. Ça veut dire aussi que des fois c'est des familles qui sont suivies par un médecin de famille, un nouveau-né ne sera pas... il va être mis sur une liste d'attente, donc il ne sera pas soigné par le même médecin. Donc, il y a une perte au niveau de la connaissance aussi de la cohorte familiale.

Ça crée un sentiment d'insécurité chez des familles qui sont nouvellement arrivées à Québec, qui ne connaissent pas nécessairement le réseau de la santé et qui ne savent pas nécessairement où se diriger. Les gens sont mal dirigés quand ils arrivent au CLSC, donc ils repartent stressés, ils repartent souvent en se dirigeant vers le privé. Donc, ce que ça fait, c'est que ça éloigne les gens du service public, ça enlève l'espèce de gaine sociale, ça défait le tissu social aussi où, quand on connaît notre médecin, on a la pharmacie tout près, donc on est vraiment plus à l'aise de naviguer là-dedans quand on vient d'arriver à Québec.

Mais c'est aussi pour les résidents. On envoie les familles avec un enfant malade en transport en commun ou en taxi. Ça, ça veut dire qu'on ne pense pas aux clientèles vulnérables qui n'ont pas nécessairement les moyens de se payer ce transport-là ou de partir avec un enfant qui est malade, donc partir stressé en autobus, en transport en commun. Donc, on les oublie, ces gens-là. Donc, voilà. Donc, chez nous, en fait, ça a créé un sentiment d'indignation, c'est vraiment une discussion quotidienne qu'on a avec les gens, qui ne savent plus vraiment trop... en fait, qui perdent confiance envers le système de santé. Merci.

La Modératrice : Merci. Maintenant, M. Dumoulin.

M. Dumoulin (Louis) : Alors, je m'appelle Louis Dumoulin, je suis résident du quartier Saint-Jean-Baptiste. Je voulais juste mentionner que les trois conseils de quartier, Vieux-Québec, Saint-Jean-Baptiste et Montcalm, ont adopté chacun séparément une résolution protestant contre la baisse de services au CLSC Haute-Ville.

Personnellement, je voulais mentionner la situation des personnes âgées. Ici, dans le haut Saint-Jean-Baptiste, et Montcalm aussi, et Vieux-Québec, on a une grande concentration de personnes âgées. Oui, il y en a, certes, qui sont aisées financièrement, d'autres beaucoup moins, et que les envoyer en dehors du centre-ville pour avoir ces services-là est quand même un stress supplémentaire, alors qu'avant elles pouvaient y accéder facilement à pied. Parce qu'au centre-ville, on encourage la densification, mais il faut que les services suivent, et un service de santé, pour cette clientèle-là, est vraiment primordial. Probablement que ça fait partie du menu de services qu'elles recherchent en priorité quand elles choisissent de venir s'installer au centre-ville de Québec.

La Modératrice : Merci. Mme Maltais.

Mme Maltais : Écoutez, ce qui est assez étonnant, ce sont les réponses qui ont été données par le CIUSSS de la Capitale-Nationale quand on a amené ce problème qu'était la fermeture du sans rendez-vous du CLSC Haute-Ville. Première réponse, qui venait de Martin Lafleur, du CIUSSS, d'abord, il n'a pas été en mesure de préciser le volume de consultations qui étaient supprimées, donc aucune idée du nombre de sans rendez-vous qu'ils étaient en train de supprimer.

Deuxièmement, belle réponse, la clinique réseau la plus proche, ProActive Santé, est à 15 minutes en autobus ou cinq minutes en automobile. Petit problème, pour avoir un rendez-vous au sans rendez-vous de la clinique ProActive, il faut être là à 7 heures du matin. Prenez l'autobus, été comme hiver, pour être là à 7 heures du matin, ou essayez-vous sur le téléphone, voir. Vous allez avoir de sacrés problèmes.

L'autre, le gars nous a répondu : Il y a deux urgences à proximité. On ferme les CLSC, le service sans rendez-vous, et on envoie les gens dans les urgences qui débordent. Deuxième problème, il y a une des deux urgences dont le monsieur parlait, qui est l'urgence Jeffery-Hale, qui a été sans médecin pendant deux semaines. Il y a des problèmes dans les urgences. Est-ce que le CIUSSS veut vraiment l'augmenter, le problème dans les urgences?

Je note aussi que la porte-parole du CIUSSS, Annie Ouellet, a dit : Ah! quand on fait le choix de ne pas avoir de voiture, le taxi est de mise. Alors, quelles sont les réponses? Ça dit, été comme hiver, prenez l'autobus à 6 heures du matin si vous voulez retrouver le service, payez-vous un taxi aux personnes vulnérables, personnes âgées et tout, allez aux urgences qui sont déjà débordées ou bien on a même osé répondre que les personnes qui étaient à mobilité réduite n'avaient qu'à se trouver quelqu'un pour les aider.

C'est indécent. C'est une réforme administrative, une réforme pensée sur papier, mais pas pensée pour le monde. Alors, aujourd'hui, je vais déposer une pétition qui est une suite, une suite à tout ce que les personnes qui sont ici ont fait pour essayer de faire rouvrir le CLSC Haute-Ville, et on va faire rouvrir ce CLSC. C'est indécent qu'il soit fermé. Merci.

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer à la période de questions. Marc-André Gagnon, Journal de Québec, micro de gauche.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour. Mme Maltais, vous parlez d'une fermeture du CLSC, mais, sauf erreur, ça…

Mme Maltais : C'est le sans rendez-vous.

M. Gagnon (Marc-André) : C'est ça. Donc, du sans rendez-vous, il y a quand même…

Mme Maltais : C'est du sans rendez-vous.

M. Gagnon (Marc-André) : Il y a quand même une offre de services qui demeure.

Mme Maltais : Oui, mais le sans rendez-vous est fermé, et le sans rendez-vous, c'était l'accessibilité totale. Les gens qui ont quelque chose... C'est un des quartiers les plus peuplés, c'est un quartier où il y a des familles, c'est un quartier où il y a beaucoup de personnes âgées, beaucoup de personnes vulnérables. C'est le sans rendez-vous qui était le service le plus facile, le plus simple. Sinon, on les envoie dans les urgences. Ça n'a pas de sens, envoyer le monde dans les urgences. Réalisez, là, l'idiotie qu'est cette réponse. Je vais le dire.

M. Gagnon (Marc-André) : Et donc, ça, ça se passe en Haute-Ville, et là où les patients sont référés, c'est à la clinique ProActive qui est en Basse-Ville, sauf erreur.

Mme Maltais : Qui est en Basse-Ville, mais ce n'est pas seulement une question…

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que ça, ce n'est pas un autre problème?

Mme Maltais : …de Haute-Ville, Basse-Ville. Ça veut dire que la clinique ProActive Santé, son sans rendez-vous, il faut y prendre un rendez-vous à 7 heures du matin. Ça fait que ou bien vous prenez l'autobus à 6 heures du matin pour être là à 7 heures du matin... on parle de personnes malades, qui sont vulnérables, des personnes à mobilité réduite, des personnes âgées, ou bien vous essayez d'avoir un rendez-vous téléphonique, chose que j'ai déjà essayée. Je vais vous dire, c'est assez compliqué.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, ce n'est pas un peu contradictoire aussi pour le développement du quartier? On sait qu'il y a des nouvelles constructions qui se sont faites sur la rue Saint-Jean, dans les dernières années, qu'il y a des commerces qui ferment, qu'on essaie d'attirer des gens dans ce quartier-là.

Mme Maltais : Oui. Perdre un service de santé, c'est sûr que c'est remarqué immédiatement par les gens qui veulent s'établir dans un quartier. J'ajouterais que, juste à côté du CLSC Haute-Ville, il y a l'école Joseph-François-Perrault, et cette école avait une clinique jeunesse qui travaillait de très près avec le sans rendez-vous du CLSC Haute-Ville. Quand il y avait un problème, hein, le jeune, on l'envoyait directement au sans rendez-vous. Ce sans rendez-vous est fermé maintenant. Alors, il y avait des liens directs avec les organisations du quartier, beaucoup sont ici, qui viennent d'être brisés actuellement. Ça n'a pas de sens. Mauvaise décision. Reculer, retourner en arrière, là, ça n'a pas de bon sens.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, vous interpellez directement le ministre Barrette?

Mme Maltais : J'interpelle Barrette parce que, s'il est capable de décider qu'un climatisateur doit être posé dans une chambre au lieu d'être loué, que les gens... S'il est capable de se mêler des climatisateurs... des climatiseurs, est-ce qu'il pourrait se mêler au moins de l'accessibilité aux services?

Des voix : Merci.

(Fin à 13 h 13)

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