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Point de presse de M. Jean-Marc Fournier, leader parlementaire du gouvernement

Version finale

Le lundi 18 septembre 2017, 15 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures trente minutes)

M. Fournier : Je vous ai demandé de venir à ce point de presse considérant qu'il y avait quelques demandes parmi vous de questions et de réponses. Alors, je me rends disponible à vous tous au même moment. Alors, allez-y avec vos questions. C'est un peu l'essentiel de ce que je veux vous dire, j'imagine.

M. Vigneault (Nicolas) : Dans le contexte de ce que l'on sait et, de toute évidence, vous, vous continuez d'affirmer que c'est M. Béchard qui était là, M. Bachand n'était pas là, est-ce que vous écartez la possibilité de poursuites dans ce dossier-là? Comment vous vous sentez actuellement, maintenant que la journée est un peu passée?

M. Fournier : Bien, je suis vraiment, là, au même état que ce matin, pour être franc. En ce moment, je suis à répéter, à réitérer que je n'ai absolument rien à me reprocher et qu'on ne me reproche rien, soit dit en passant, là. Le cocktail au 1000, de la Commune date d'il y a neuf ans et demi. Depuis ce temps-là, là, il n'y a jamais un policier qui m'a approché, qui m'a appelé, qui m'a demandé quelque chose. Alors, je suis simplement en train de vous dire que... Et je ne sais même pas à quoi fait référence M. Francoeur. Alors, conséquemment, ce que je peux vous dire, là je suis dans l'étape de réaffirmer que je n'ai rien à me reprocher et l'intégrité de tous mes comportements. Oui?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Quelle est la date du cocktail auquel vous faites référence?

M. Fournier : C'est en 2008. Je crois que c'est au mois de mai. Bernard Drainville a dit que c'était au mois de mai.

M. Bellerose (Patrick) : Juste pour être certain que vous parlez bien de la même chose que M. Francoeur, est-ce que vous avez assisté une seule fois à un événement au 1000, de la Commune?

M. Fournier : Oui, je suis allé une seule fois au 1000, de la Commune. Je peux vous dire que je ne suis pas à la veille de retourner, à part de ça.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous avez été avisé, comme c'est la coutume, du fait que vous avez fait l'objet d'écoute électronique?

M. Fournier : Non, je n'ai pas été avisé puis je ne pense pas que j'ai fait l'objet d'écoute électronique non plus.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Donc, on ne vous en a jamais parlé.

M. Fournier : Jamais.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Puis est-ce que vous en avez rencontré, des enquêteurs depuis 2008?

M. Fournier : Jamais. Alors, je répète, depuis l'événement en mai 2008, donc près de 10 ans, aucun policier ne m'a contacté par téléphone ou face à face, rien, jamais entendu parler.

M. Plouffe (Robert) : Alors, est-il possible quand même que vous ayez fait l'objet d'enquête de l'UPAC, M. Fournier?

M. Fournier : Je n'en ai aucune idée. Tu sais, moi, honnêtement, je ne peux pas vous répondre ça. Tout ce que je sais, c'est que M. Francoeur prétend que moi et M. Bachand, on était à un endroit où on s'est fait offrir de l'argent de financement politique pour intervenir dans un dossier. Je n'ai aucune idée de quel dossier on parle. Ce que je sais, c'est que ce n'est jamais arrivé, qu'il y ait eu une proposition de la sorte. Il n'y a jamais eu d'intervention. Je ne sais pas de quoi on parle. Et je sais que ce n'était pas M. Bachand parce que l'événement dont il parle, c'était M. Béchard. Alors, je trouve que les sources sont un peu erronées.

M. Plouffe (Robert) : Si vous me permettez, avec M. Paradis, il y avait protocole, on disait qu'il y avait un protocole qui existe quand il y a une enquête sur un ministre pour permettre à la Sûreté du Québec, donc, d'informer le gouvernement qu'il y a enquête sur un ministre. Dans le cas qui nous concerne, donc vous, est-ce que vous pensez qu'il aurait pu y avoir des communications du côté du gouvernement ou avez-vous été averti qu'il y avait eu communication du côté du gouvernement pour votre situation?

M. Fournier : Non, non, absolument pas. Moi, je n'ai pas été avisé de rien et, à ce que je sache, là, il n'y a personne au gouvernement qui a été avisé de quoi que ce soit. M. Francoeur fait référence à des enquêtes qui datent d'autour des années 2010‑2011. Il y a eu des habilitations pour mon mandat de ministre, au moins en 2014, et puis, depuis ce temps-là, il n'y a eu rien.

En tout cas, ce n'est pas moi qui est maître de ça, là, remarquez bien, là, je ne peux pas vous en parler vraiment, mais ce que je sais, c'est que je n'ai rien à me reprocher puis que ce matin, ma face est dans le journal. Ça, c'est tout ce que je sais.

M. Boivin (Mathieu) : Au net, c'est quoi, cette affaire-là? M. Francoeur dit : Il y a des ministres qui étaient sous enquête, les enquêtes étaient concluantes, mais il y a eu un blocage ou quelque ingérence pour protéger ces deux hommes-là. Aujourd'hui, on apprend que vous seriez un de ces deux hommes-là. Il y a des petits problèmes avec l'autre, on est bien conscients de ça. Mais le net de cette histoire-là, c'est quoi, c'est du salissage, des élucubrations?

M. Fournier : Mais, un, ce n'est quand même pas banal que l'autre, lui, bien, ce n'est pas tout à fait ça. Ce n'est quand même pas banal dans une affaire où tu salis des réputations.

Deuxièmement, ce que M. Francoeur a dit, ce n'est pas juste qu'il y avait deux personnes du palier au Parti libéral du Québec, c'est que des gens à la police et chez les procureurs avaient bloqué les... Aïe! Ce n'est pas rien. C'est qui? C'est quand? Avez-vous des détails? Je n'ai rien, je ne sais même pas de quoi on parle, je ne sais pas de quel événement on parle. Alors, il n'y a comme pas grand-chose, mais c'est ma face qui est dans le journal pareil.

Journaliste : ...élucubrations, des inventions?

M. Fournier : Demandez-lui à lui, là. Moi, honnêtement, là, je m'offre à vous comme je me suis offert à tous ceux qui ont demandé des entrevues aujourd'hui pour vous dire ce que je sais, mais je ne peux pas vous dire ce que je ne sais pas.

Journaliste : Mais est-ce qu'on est sûrs des dates, au DGE?

M. Lacroix (Louis) : Maintenant qu'on sait que vous êtes la cible de M. Francoeur, là, c'est lui qui... Quand il a fait ses déclarations au mois d'avril, ensuite il a fait une déclaration aux policiers, il mentionne votre nom, il mentionne le nom de M. Bachand. Les policiers, à partir de là, ont commencé une enquête qui, semble-t-il, n'est pas terminée. Compte tenu qu'il y a une enquête qui vous concerne, on le sait aujourd'hui, est-ce que vous ne devriez pas vous retirer, vous, le temps qu'on complète l'enquête?

M. Fournier : Je dois vous avouer que je me pose la question. D'abord, l'enquête, depuis le mois d'avril ou mai, c'est une enquête sur les allégations qu'il y a eu des interventions sur le travail des policiers et le travail des procureurs. Je suis dans la constellation de cette affaire-là. Alors, c'est autre chose.

Ceci étant, je dois vous dire que c'est un peu plate d'être obligé d'accepter une manoeuvre de déstabilisation. Si je dois me retirer parce que quelqu'un dit des choses qui sont aussi grosses que : À l'UPAC et au DPCP, ils ne font pas leur job, puis Bachand, avec Fournier, est à une place, ils ont parlé de quelque chose — dont je n'ai jamais entendu parler — je dois vous avouer que je dois penser, si j'accepte ce que vous m'offrez et de me retirer, je suis en train de lui donner raison puis à déstabiliser le gouvernement. Mais ceci étant, je me pose la question.

M. Lacroix (Louis) : Vous vous posez la question, mais est-ce que vous ne devenez pas, à ce moment-là, une distraction pour le gouvernement?

M. Fournier : Il est évident que je me pose la question. Je suis obligé de vous le dire, je me pose la question. En même temps, je trouve que... autant, en même temps, je trouve que de me retirer alors que non seulement il n'y a rien, et je ne sais même pas de quoi on parle, mais il y a même des erreurs reconnues... enfin, j'espère qu'il les reconnaît... Alors, j'ai l'impression de comme répondre à une manoeuvre de déstabilisation et donc de l'encourager. Alors, je suis un peu divisé entre les deux, pour être franc.

M. Bellerose (Patrick) : À quel moment allez-vous décider si vous demeurez en poste ou vous vous retirez?

M. Fournier : Bien, pour l'instant, là, je suis dans l'étape de dire au monde qu'on n'a aucune idée de quoi il parle, puis je ne suis pas capable de dire... du sujet. Et, clairement, en plus — je le dis devant vous, là — jamais on ne m'a offert du financement pour faire des interventions dans des domaines de zonage. Je ne suis jamais intervenu dans le domaine de zonage. Alors là, pour le reste, j'aimerais ça qu'il m'en dise un petit peu plus.

M. Plouffe (Robert) : Est-ce qu'aujourd'hui vous avez parlé à votre premier ministre sur cette réflexion que vous vous faites face à votre avenir à...

M. Fournier : Je ne lui ai pas parlé. La réflexion n'est pas très, très profonde, j'ai répondu à une question. C'est la première fois que je le dis, parce que, vous savez, depuis ce matin, ça roule dans la tête. Je ne suis pas arrêté sur rien. Je lui parlerai sûrement d'ici la fin de la journée, étant... à la fin de la soirée, peut-être.

Journaliste : Mais s'il vous le demande?

M. Fournier : Bien, on va commencer par finir la journée, là.

Journaliste : Ce matin, vous parliez des îles de Boucherville. Pourquoi vous...

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous avez une date et un lieu. Est-ce que vous le savez s'il était là, M. Pomerantz auquel on fait référence?

M. Fournier : Aucune idée. Je ne sais même pas c'est qui. Aucune idée.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous ne savez pas c'est qui?

M. Fournier : Aucune idée.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Vous ne l'avez jamais rencontré?

M. Fournier : Bien, honnêtement, je ne peux pas vous dire, là, je ne sais pas c'est qui, je ne connais pas son visage. Si je voyais son visage, peut-être que je le saurais. Je ne sais pas c'est qui.

M. Plouffe (Robert) : Donc, vous pourriez l'avoir rencontré sans savoir que c'était lui? C'est ça que vous nous dites.

M. Fournier : C'est possible, c'est possible.

M. Plouffe (Robert) : Dans des cocktails de financement, on peut... sans rencontrer les...

M. Fournier : Bien, attendez, là, attendez, là. On parle d'un, là. On parle d'un cocktail qui se serait tenu au 1000, de la Commune. C'est de ça dont, je pense, parle M. Francoeur. Alors, est-ce qu'il était là? Je l'ignore. Mais je sais une chose, pour revenir à la question des îles de Boucherville, depuis que je me pose la question, je dis : Coudon, y a-tu eu quelque chose? Et je crois qu'il a été question du dossier sur les îles de Boucherville, pour lequel il y avait une difficulté d'acceptabilité sociale, mais pour lequel il ne s'est rien dit d'autre. Alors, je ne sais même pas si c'est à ça que ça fait référence, là. Je ne le sais pas, mais il faudrait peut-être qu'il nous le dise. Ça m'aiderait, en tout cas.

M. Dion (Mathieu) : Donc, vous songez vraiment à quitter votre poste? Ça fait partie de la réflexion que vous avez?

M. Fournier : Alors, on va y aller tranquillement, là. Ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai répondu à une question : Est-ce que, puisqu'il y a des possibilités que ça puisse faire en sorte que le suivi gouvernemental puisse être moins efficace... Alors, à cette question-là, je me dis : Je dois réfléchir. Mais je n'ai pas de réponse à ça. Ce n'est pas mon premier réflexe, pour être franc. Mon premier réflexe, c'est de dire : Ça ne se peut pas. Ça ne se peut pas, quand quelqu'un fait des accusations comme celle-là, que je ne suis même pas capable de comprendre, dans laquelle il y a des choses erronées puis pour laquelle et l'UPAC et à peu près tout le monde est visé... je trouve que le premier réflexe, si c'est de partir, c'est comme... il y a quelque chose qui me fatigue.

Mais en même temps je ne suis pas fou non plus. Je fais de la politique depuis un petit bout de temps, là, puis je sais bien que demain on va demander des commissions, et des démissions, puis tout ce que vous voulez, là. J'ai déjà fait ça, moi, dans la Chambre de l'Assemblée nationale. Maintenant, est-ce que... Je vous dis, il faut que je réfléchisse à ça. L'objectif de l'Assemblée nationale, ce n'est pas de passer son temps à demander des démissions, puis à un moment donné il faut faire du travail. Alors, en même temps, aujourd'hui, je me dis, moi : Si mon premier réflexe, c'est de quitter, bien, coudon, n'importe qui peut nous déstabiliser, là.

M. Lacroix (Louis) : Mais, M. Fournier, vous dites, là, que ça ne tient pas debout, son histoire, etc. Quand il y a des gens qui amènent des choses qui sont fausses, dont on pense qu'elles sont fausses sur nous puis qu'on les rend publiques, bien, est-ce que le moyen, ce n'est pas de déposer des poursuites puis de... Est-ce que vous y pensez, M. Fournier, à ça?

M. Fournier : On m'a posé la question ce matin. Je ne suis pas à cette étape-là pour l'instant. Je ne dis pas que ça n'arrivera pas là. Là, je suis dans l'étape de simplement vous dire ce que je sais et ce que je ne sais pas, de ce qui est dit dans les documents, que je n'ai pas vus d'ailleurs, mais j'ai lu le journal, de ce que M. Francoeur dit. Je suis obligé de vous dire : Ça ne correspond à rien. Alors, moi, je ne sais pas c'est quoi, ses sources.

Mme Prince (Véronique) : Mais, à ce moment-là, si vous dites que c'est faux, est-ce que ça serait de la diffamation?

M. Fournier : Bien, écoutez, lui, il va dire que ce n'est pas lui qui l'a dit. Si j'ai bien compris, il dit que quelqu'un lui a dit. On ne sait pas c'est qui qui lui a dit, mais il dit qu'il y a du monde qui lui ont dit. Alors, lui, il va se défendre en disant que c'est ce qu'on lui a dit. Moi, je fais juste dire que... En bout de piste, là, moi, ce matin, ce n'était pas qui qui l'a dit, c'était mon visage et celui de M. Bachand qui étaient dans le journal. Ni lui ni moi, on n'a aimé ça. Ni lui ni moi ne savons de quoi il parle.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que M. Francoeur est une personne crédible, selon vous?

M. Fournier : Écoutez, selon moi, là... Il dit que je suis lié à une affaire comme celle-là. Je peux vous dire, selon moi, il n'est pas crédible du tout parce que je vous annonce en ce moment que je n'ai jamais été impliqué dans une conversation du type qu'il évoque pour des interventions du type qu'il évoque en échange de financement au parti politique. Jamais.

M. Plouffe (Robert) : M. Fournier, à quel moment avez-vous appris que vous faisiez ou vous auriez fait l'objet d'une enquête de l'UPAC?

M. Fournier : Bien là, je ne sais pas si je fais l'objet d'une enquête de l'UPAC. Je ne le sais même pas. Là, ce que je sais, c'est qu'il y a une déclaration qui a été faite par M. Francoeur sur le fait que je serais une personne visée. La première fois que j'ai eu connaissance de cette déclaration et du contenu de cette déclaration, c'est vendredi dernier. Il y a eu des rumeurs. Vous-même, M. Plouffe, m'avez approché au printemps pour me dire : Il paraît que ce serait M. Bachand et vous, M. Fournier; est-ce que la police vous a contacté? Ce à quoi j'ai dit : La police ne m'a jamais contacté, et je ne savais jamais de quoi vous parliez.

M. Plouffe (Robert) : Donc, c'est à ce moment-là que vous avez su...

M. Fournier : Non. À ce moment-là, vous m'avez dit : Est-ce que la police vous a contacté? Ce à quoi je vous ai dit non. D'ailleurs, aujourd'hui, pas plus. Je ne savais absolument pas de quoi on parlait à ce moment-là. Aujourd'hui, il y a une déclaration. Je l'ai appris vendredi dernier de la part du journaliste de Québecor.

Mme Blais (Annabelle) : Mais là cette déclaration-là se retrouve dans les médias, là. Est-ce que ce n'est pas, justement, un peu l'illustration qu'il y a une frustration policière à l'égard du politique?

M. Fournier : Ça vous tente-tu, aujourd'hui, je vais vous parler de ma frustration à moi? Demain, on parlera des autres, O.K.? Là, aujourd'hui, je suis frustré, moi.

Mme Blais (Annabelle) : Non, non, mais ça ne vous inquiète pas...

M. Fournier : Honnêtement, là, aujourd'hui, là, je ne suis même pas politicien, là, je suis juste citoyen frustré, là. On va commencer avec ça aujourd'hui.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Mais c'est quoi, l'intérêt derrière ça, d'abord? Pourquoi? Pourquoi qu'il y aurait des fausses accusations?

M. Fournier : Honnêtement, là, posez la question, cherchez. Moi, je ne peux pas vous le dire, là.

Journaliste : Oui, mais ça pourrait vous inquiéter, là.

M. Fournier : Bien, moi, ça me frustre, là.

M. Lacroix (Louis) : Mais, M. Fournier, vous dites vous-même, là, que, déjà, au mois de mai, vous aviez entendu...

M. Fournier : Non, au mois de mai, il n'y avait pas de lien avec cette affaire-là. Tout ce qu'on m'a demandé...

M. Lacroix (Louis) : Je comprends, mais vous aviez entendu que votre nom et celui de M. Bachand circulaient. Ça n'aurait pas été un réflexe normal d'appeler M. Francoeur puis de lui dire : Bien, c'est quoi, cette histoire-là?

M. Fournier : Je n'ai aucune idée de quoi parlait M. Francoeur. M. Plouffe m'a dit : Il y a des rumeurs que la police t'a contacté à propos de ça. Non.

M. Lacroix (Louis) : Non, mais je comprends, mais, si, moi, quelqu'un me dit qu'une telle personne dit que la police est après moi, il me semble que je vais l'appeler puis je vais lui poser la question : C'est quoi, cette histoire-là? Puis vous n'avez pas eu ce réflexe-là?

M. Fournier : Non, je n'ai pas eu ce réflexe-là, puis...

M. Lacroix (Louis) : ...alors que ça fait des mois que vous savez que...

M. Fournier : Non, je n'ai même pas interprété ça comme étant une déclaration de M. Francoeur, que c'est ce qu'il disait, que des rumeurs circulent puis qu'un journaliste essayait de faire le tour de tous les députés pour savoir lequel est visé. Moi, j'ai pris ça comme : Ah! ils font la tournée de tous les députés pour savoir lequel est visé.

M. Lacroix (Louis) : M. Fournier, tout le monde savait qui étaient les personnes ici, sur la tribune; j'imagine que vous aussi, puis le Parti libéral également, là.

M. Fournier : Non, non.

M. Plouffe (Robert) : M. Fournier, M. Bachand avait déjà dit à M. Arsenault : Quelqu'un qui fait l'objet d'une enquête ne peut pas aller siéger sur un conseil d'administration. Aujourd'hui, si on se fie aux déclarations de M. Francoeur, vous, vous avez fait l'objet, vous faites peut-être encore l'objet d'une enquête. Est-ce que vous êtes habilité, compte tenu des circonstances — c'est probablement votre réflexion que vous faites — à rester au sein du Conseil des ministres?

M. Fournier : Bien, ma réponse à ça... et vous avez pris un bon mot, est-ce que je suis habilité? Alors, il y a des gens qui font des exercices d'habilitation, des habilitations de sécurité. Et la dernière fois qu'ils l'ont fait, puis ils le font tout le temps, là, j'étais toujours habilité. Alors, je veux bien répondre à votre question, mais honnêtement je serais un peu juge et partie, là. Il y a du monde qui font ça puis ils n'ont pas encore enlevé cet élément-là.     Alors, moi, je suis tout à fait à l'aise de continuer de faire mon mandat. Je n'ai rien à voir avec ce qui est dit. Je ne sais pas de quoi il parle. Je vais continuer mon travail.

Mme Prince (Véronique) : Bien, au niveau, d'abord, de la perception, la perception que ça donne aux gens, est-ce que vous avez la légitimité, compte tenu de cette perception-là?

M. Fournier : Je pense que la perception, en ce moment, disons qu'au minimum elle est dans les deux sens. J'ai passé la journée à faire des entrevues, à voir les commentaires. Il y a aussi une perception à l'effet que la personne, M. Francoeur, qui prétend qu'il y a eu des interventions politiques à l'UPAC, au DPCP, que c'était M. Bachand qui était là, que, moi, c'était, avec M. Bachand, à propos, dans le domaine immobilier, de contributions, je sais que c'est faux, alors je suis obligé de vous dire que, dans les perceptions, il y en a une dans les deux sens. Mais je ne suis pas fou non plus. Je fais de la politique et je sais quel est le niveau de crédibilité qu'on donne aux politiciens. Mais en même temps je n'ai pas le goût de dire : Bien, les politiciens sont croches. Ce n'est pas vrai. Qu'est-ce que c'est que voulez? Honnêtement, il y a un sérieux dilemme. Ce n'est pas vrai. Alors, oui... Ah bien, oui, bien, je m'en vais, hein? Ça fait que, la perception, ça va être quoi? La perception, ça va être : Bien, finalement, il y avait quelque chose, hein, il est parti. C'est un peu... Bien, tu sais, ce n'est pas facile.

M. Foisy (Philippe-Vincent) : Est-ce que c'est plus difficile de vous défendre comme vous le faites quand les allégations sont faites par un homme qui est du milieu policier puis, à plus forte raison, président d'un syndicat?

M. Fournier : Je ne le sais pas. Je ne le sais pas. Je n'ai pas de réponse à ça. Tout ce que je sais, c'est que ce matin, je suis visé, c'est sérieux. Et moi, je le sais que je n'ai rien à me reprocher. Puis, pire que ça, on ne me reproche rien. Ah! M. Francoeur a dit quelque chose de je ne sais pas qui. Lui, il n'a pas une connaissance directe, quelqu'un lui a dit quelque chose. Je suis habilité par les forces policières pour occuper mon mandat. Personne ne m'a dit quoi que ce soit. Moi, je n'ai rien à me reprocher, on ne me reproche rien, mais là c'est moi qui est sur la sellette, la photo est dans le journal. Non, ça, ce n'est pas acceptable. Alors, je vais baisser le ton, là, mais, oui, je suis frustré, je ne trouve pas ça correct et puis je continuer de défendre mon intégrité.

Journaliste : C'est pire parce que c'est un policier?

M. Fournier : Je ne sais pas si c'est pire. Pour être franc, je ne suis pas capable de dire ça, là. Ce n'est juste pas correct, et c'est tout. Moi, qu'un policier dise ce qu'il veut, ça ne me dérange pas, qu'il signe les papiers qu'il veut, mais qu'il mette quelque chose dans le document. C'est quoi, la preuve? C'est de qui? De quoi on parle?

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que c'est le genre de chose qui pourrait vous faire repenser à votre avenir politique, M. Fournier?

M. Fournier : C'est sûr que ça m'est passé par la tête, hein? Mettez-vous dans mes souliers. Imaginez, là, que ce que je suis en train de vous dire, là... puis vous vivez, vous vivez ça, là, assez intensément aujourd'hui, je vais vous dire, là, tu te demandes à quoi ça sert, la politique, tu sais. Oui. Et ça fait partie de ma réflexion sur est-ce que je devrais me mettre en retrait; puis tu te mets en retrait puis là tu lui donnes raison.

Moi, j'ai un mandat, je suis supposé faire mon mandat. Je me suis engagé à faire mon mandat, je vais faire mon mandat. Je vais-tu en faire un autre après, là? Si vous me l'aviez demandé la semaine passée, je disais oui. Je ne vous dis pas que je ne dirai pas oui la semaine prochaine. Mais aujourd'hui je peux vous dire une affaire, là, ça me tente moins.

M. Plouffe (Robert) : Vous parlez de manoeuvres de déstabilisation de la part de M. Francoeur. C'est-u une vengeance? C'est-u contre le gouvernement Couillard absolument, contre le gouvernement libéral, contre...

M. Fournier : Bien, écoutez, en tout cas, je crois bien que, dans ce qu'il dit, dans ce qu'il affirme, avec rien, il aurait peut-être pu aller voir les policiers.

Journaliste : Avant. Parce qu'il est allé après.

M. Fournier : Peut-être, peut-être, mais il est allé après.

Journaliste : ...ou avant.

M. Fournier : Il est allé après, il est allé après. Non, excusez, mais il est allé après. Il est allé après, quand le DPCP a demandé une enquête. Minimalement, s'il était dans la police, il aurait suivi ça, il aurait parlé aux autres policiers, je ne sais pas, moi. En anglais, peut-être?

Mme Fletcher (Raquel) : So, now you obviously deny these allegations but you say you were never contacted by the police, you have no idea what this story is of meeting this agent and a zoning favor or whatever, that it… So, you were completely in the dark. That's what you're saying.

M. Fournier : Yes. And in fact, Mr. Francoeur kept everyone in the dark. He's just saying that me and Mr. Bachand were at a place where a developer proposed us funding for the party in exchange for services in… I don't know how to say…

Journaliste : Zoning.

M. Fournier : Zoning, zoning. I know that that never happened. I would have remembered that. But that being said, he doesn't say about what zoning, where. He talks about Mr. Bachand, who was not there. I know he was not there, it was Mr. Béchard who was there. I know that. And so I don't know what he's talking about. But what he said, if had happened in my life, I would remember. And it never happened. So, what can I say?

Mme Fletcher (Raquel) : Mr. Lisée says, you know, when Gerry Sklavounos was accused and Pierre Paradis, the Premier removed them from Cabinet during those investigations and that he should also remove you. You said that that has crossed your mind. Where do you stand on that? Should you step down?

M. Fournier : Well, my first reaction was to say no to this situation where Mr. Francoeur puts us, without any details, without any proof, with errors in facts that he's putting on the table. I know that what he said is not true. Answering to that, it's like let him win. And so… not very prepared for that. On the other hand, I know that we're going to have a question period about commission, demission and everything like that. And this is not the business of the Government. So, my first reaction is not to step down. But, yes, I'm thinking about what's going to happen. This is not my first reaction.

Mme Johnson (Maya) : And you said that today you're not speaking as a politician, you're just speaking as a frustrated citizen, but people who were watching the news today are going to see you as a politician and they're going to have that perception that, once again, a politician is being accused of wrongdoing, and I'm sure many will be skeptical about your response.

M. Fournier : Yes. What's the wrongdoing? I'm listening to your question, your question is good. I'm accused of a wrongdoing. What wrongdoing? Do you know it? I don't. I don't know I'm accused of what, there is no detail. We don't know what he's talking about. He makes seven pages of allegations where we don't... The only thing we know, he says, is a developer, we don't know who, proposed money against intervention. For what project? For what zoning? We don't know. One thing I know : it never happened, I never intervened, that conversation never happened.

So, I understand the question of perception, I understand your question. But I hope that people are going to say : Well, he's accused of what, really? What's the problem? And I don't know what's the problem. That's difficult, you know, to answer to an accusation of nothing.

Mme Johnson (Maya) : It appears that Mr. Francoeur would be putting his reputation, his personal reputation, his credibility as the president of the Montréal Police Brotherhood on the line by making such serious allegations. So, why would he do that if there was nothing to back it up, as you're saying? What's his motivation?

M. Fournier : I don't know. It's up to him to answer. It's up to him to answer to the police who make an investigation on what he has to say. He's just not said that, he said that there was a political intervention against UPAC, against DPCP to stop the inquiry. He also made those allegations. It's dramatic. What's the proof? By who? When? We don't know. So, what's his intention? I don't know. I cannot answer for… I cannot answer. The only thing I can say is that what he said about somebody who talked to Mr. Bachand and myself about intervention in a zoning file against money, it's not true. That's the only thing I can say. Now, for the rest, well, we'll wait.

Mme Fletcher (Raquel) : We've been reading and hearing, you know, commentators, journalists, columnists talking about, you know, it smells like regime change. There was a meme of Couillard's head on Louis XIV. Is this part of a conspiracy to bring down the Liberal Government?

M. Fournier : It's not for me to answer about that. Let's ask Mr. Francoeur why he made those allegations at a radio show before going to the UPAC to make the inquiry? His answer is : I don't believe in UPAC. Well, going back to your auditors, maybe they don't believe in politicians, but I think that they believe in policemen. They believe in policemen at the UPAC, I guess. So, Mr. Francoeur doesn't believe in UPAC. I believe in UPAC, I believe in the police and I believe that I did nothing wrong. I'm sure of that. So, yes, I'm frustrated, this morning and today.

Il y avait des questions de plus, non? Oui?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, juste une question rapide.

M. Fournier : Ce sera la dernière.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Il y a eu des allégations concernant certains de vos confrères. Il y a eu des enquêtes. Le dossier, parfois, a été remis au DPCP qui, quelques mois plus tard, a dit qu'il n'y avait pas de preuve suffisante pour porter des accusations. Le dossier était clos d'un point de vue juridique. Vous, ces allégations-là ont été faites au printemps dernier, et le DPCP n'a toujours pas le document entre les mains. La Sûreté du Québec dit continuer à faire son enquête. Mais est-ce que vous déplorez, dans le fond, que, justement, il y ait toujours ce flou-là et que, le dossier, même les forces policières l'ont toujours entre les mains et il ne peut pas y avoir de... il ne peut être clos, ce dossier-là?

M. Fournier : Bien, si je me fie, là, à M. Francoeur, bien que j'aie un peu de difficultés, mais, si je m'y fie, il dit qu'il y avait une enquête dans les années 2010, 2011, 2012, là, qui a été interrompue. Alors, j'imagine qu'il y en a, déjà, des résultats de ces enquêtes-là. Il y a déjà quelque chose qui a été fait.

L'enquête qui se fait maintenant, si je comprends bien, c'est plus sur les interventions politiques sur l'UPAC ou sur le DPCP. C'est de ça dont il entretenait M. Arcand, là, à la radio. Alors, puis je ne sais pas quand est-ce que ces choses-là vont être faites puis je n'ai aucune idée de quoi il est question. Moi, je comprends qu'il peut y avoir des enquêtes. Je n'ai pas de problème qu'il y ait des enquêtes puis que le monde prenne le temps de... Ce que je trouve, par contre, c'est des accusations sans fondement, erronées, pour lesquelles je sais très bien qu'il n'y a... c'est faux, puis il n'y a rien, même pas de détails, rien. Je trouve ça franchement... Il y a quelque chose qui ne marche pas, là. Il y a quelque chose qui ne marche pas dans le système, franchement, si on est rendus là, là.

Mme Fletcher (Raquel) :But you don't hold police officers responsible?

M. Fournier : Pardon me?

Mme Fletcher (Raquel) : You say you don't hold the police officers responsible for not coming to a rapid conclusion of their investigation?

M. Fournier : They've got to do their job. I don't have any problem with that. I know that I did nothing wrong. So, they make the enquiry that they want, but they never called me, in 10 years. Maybe that's the way they do, I don't know. But I even don't know what he's talking about. Where? I don't know. Merci beaucoup.

(Fin à 15 h 56)

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