(Quinze heures une minute)
M. Barrette : Alors, mesdames
et messieurs, bonjour. Alors, bienvenue à cette conférence de presse qui est certainement
importante pour les gens les plus vulnérables dans notre société. Comme vous le
voyez, je suis accompagné, à ma droite, de ma collègue Mme Francine
Charbonneau, qui est ministre des Aînés, ministre responsable de la Lutte
contre l'intimidation et députée de Mille-Îles; ainsi que mon adjointe parlementaire,
Mme Marie Montpetit, députée de Crémazie, bientôt nommé Maurice-Richard.
Alors, aujourd'hui, c'est une annonce qui
est très importante compte tenu du besoin de la population et du désir de la population.
Comme vous le savez, dans notre mandat, nous avons choisi de bien gérer les finances
publiques, de revenir à l'équilibre budgétaire, et cet exercice s'est
accompagné d'une démarche d'une certaine complexité, qui s'est conclue cet été lorsque
nous avons annoncé une entente avec l'industrie du médicament générique qui
nous permet maintenant d'avoir une économie, dans l'achat de médicaments, une économie
récurrente de 304 millions de dollars. J'insiste là-dessus, non seulement,
nous, ensemble, la société québécoise, sommes revenus à l'équilibre budgétaire,
mais, en plus, nous nous sommes dégagé des marges de manoeuvre qui, on l'a dit,
seront réinvesties en santé.
Aujourd'hui, nous annonçons donc une
première tranche d'utilisation de cette économie récurrente de 304 millions
de dollars. Alors, cette première tranche en est une de 36 millions de
dollars qui sera utilisée pour augmenter la capacité de soins d'hygiène offerte
à la population en CHSLD. Quand je dis augmenter la capacité d'offre de soins
d'hygiène à nos résidents en CHSLD, on parle ici évidemment de donner la
possibilité de recevoir, pour ceux qui le désirent, un deuxième bain.
La capacité que nous offrons,
36 millions de dollars, qui va se traduire dans l'embauche d'environ 600
préposés à temps plein, cette capacité sera offerte pour donner un deuxième
bain à ceux qui le désirent, mais rappelons-nous, et c'est ce qui est
important, rappelons-nous que ce n'est pas nécessairement tout le monde qui est
capable d'avoir un deuxième bain. C'est important de le noter. Il y a des
patients, des résidents, à cause de leur état clinique, qui sont extrêmement
déstabilisés par un bain. Mais nous allons offrir la capacité de donner un
deuxième bain à la totalité des 40 000 résidents en CHSLD du Québec. Comme
il n'y a pas nécessairement tout le monde qui a la capacité clinique et
physique de recevoir un deuxième bain, vous comprendrez donc qu'il sera
possible, pour d'autres résidents dans d'autres situations cliniques, de
recevoir peut-être un troisième bain ou un quatrième. Le 36 millions de
dollars, par l'embauche de 600 préposés aux bénéficiaires, garantira la
possibilité d'avoir un deuxième bain selon le désir des patients et la
possibilité clinique. Et ça, c'est important de le noter.
L'ajout de 600 préposés dans notre réseau
va aussi avoir un effet bénéfique supplémentaire. On sait que, dans
l'organisation des soins, les préposés aux bénéficiaires jouent un rôle très
important. Lors de notre dernier forum sur les meilleures pratiques en CHSLD,
on a beaucoup insisté sur la valorisation du rôle du préposé. C'est quelqu'un
qui est là, aux premières loges, c'est la vraie première ligne en CHSLD, ce
sont des équipes. Et on comprendra qu'en plus de la capacité de donner un
deuxième bain, bien, ça permettra une meilleure organisation du travail,
notamment lors des repas, par exemple.
Donc, c'est une excellente nouvelle
aujourd'hui que nous annonçons pour les gens qui, pour nous, sont les plus
vulnérables dans la société. Et ça, ça vient s'ajouter à l'annonce que nous
avions faite lors du forum sur les CHSLD, à l'embauche de 1 300
personnels, dont la majorité sont des préposés, du personnel de plus qui donne
des services à ces résidents-là. Donc, on est rendus à 1 900, et ça, ça
vient s'ajouter aussi aux 65 millions de dollars qui va représenter
environ le même nombre de professionnels que l'on... et même plus, que l'on va mettre
en place, embauchés pour les soins à domicile.
Le message, c'est que nous avons toujours
eu l'intention, et nous le montrons aujourd'hui, de bien s'occuper d'un secteur
qui le mérite, qui est celui des personnes âgées, qu'elles soient à domicile ou
en résidence, en CHSLD. Je vous le dis tout de suite, ce n'est pas le dernier
geste. Il y en aura d'autres. Mais pour faire ça, je le répète, pour réussir à
faire ça, il a fallu passer par le retour à l'équilibre budgétaire pour se
dégager des marges de manoeuvre.
Et en plus de revenir à l'équilibre budgétaire,
nous avons, depuis trois ans, négocié avec acharnement le prix des médicaments,
et l'on récolte le fruit de nos efforts qui est l'économie récurrente de 304 millions
de dollars que l'on réinvestit en services.
Bien, je pense que c'est ça, un bon gouvernement.
Un bon gouvernement, ça signifie de bien gérer les impôts et les taxes des citoyens,
être à l'écoute et prendre les décisions les plus judicieuses au bénéfice des citoyennes
et des citoyens du Québec. Et aujourd'hui, c'est un autre exemple de ça.
La question qui se pose : Est-ce
qu'on va aller encore plus loin? La réponse, c'est oui. La réponse, c'est oui parce
qu'on va maintenir l'équilibre budgétaire. On a effectivement d'autres gestes à
poser, et je pense que la population va recevoir très positivement ce
message-là.
Maintenant, il ne faut pas s'attendre... et
là j'insiste là-dessus, c'est important, il faut embaucher le personnel, là. Il
ne faut pas s'attendre à ce que demain matin, la semaine prochaine ou le 20
octobre, qu'on ait 600 nouveaux préposés en place. Je vous rappellerai que j'ai
été personnellement même critiqué à plusieurs reprises de vouloir aller plus
vite pour aider nos résidents le plus vite possible en donnant, par exemple,
une formation accélérée aux préposés aux bénéficiaires.
Pour arriver à destination plus
rapidement, il y a plusieurs chemins : l'embauche, la formation plus
rapide ou encore de donner des postes permanents à des gens qui sont à temps
partiel. Le message que je donne aujourd'hui est que l'investissement est là.
Nous voulons avoir cette capacité additionnelle le plus vite possible, mais il
y a l'étape de l'embauche et de l'attribution du personnel au travers de
laquelle on doit passer. C'est tout à fait normal.
Mais une chose est claire : aujourd'hui,
nous annonçons d'une façon définitive et formelle un investissement récurrent
de 36 millions de dollars qui va permettre, le plus tôt possible,
d'embaucher ou d'avoir un équivalent temps plein supplémentaire de 600 préposés
qui nous permettront de donner, si c'est nécessaire, jusqu'à un deuxième bain à
100 % de la clientèle en CHSLD. Je pense que c'est une bonne nouvelle pour
la population du Québec. Sur ce, je vais passer la parole à ma collègue Mme
Charlebois qui va vous entretenir brièvement.
Mme
Charbonneau
:
C'est une habitude, vous avez compris, c'est soit Charlebois ou Charbonneau...
M. Barrette : Charbonneau,
pardon.
Mme
Charbonneau
:
...et dépendamment si c'est une blonde ou une brune, les noms se trompent. Mais
je vous avise déjà que c'est déjà arrivé dans les médias qu'on dise : On
va entendre maintenant la ministre Charlebois ou Charbonneau, et c'était une ou
l'autre qui y était. Donc, je ne le prends vraiment pas personnel, j'ai
beaucoup de respect pour ma collègue Lucie.
Dans le fond, si je me joins à M. Barrette
aujourd'hui, c'est, un, pour reconnaître le travail qui a été fait et prendre
conscience qu'un aîné qui est en CHSLD, il est chez lui. C'est peut-être la
dernière résidence, mais il est chez lui, et on se doit d'offrir, comme
gouvernement, le meilleur service possible, et c'est à ça qu'on travaille au
quotidien. Les sommes que mon collègue vous a annoncées, la volonté d'avancer
encore plus, je pense qu'on le fait à chaque fois qu'on a l'opportunité
d'avancer sur une annonce. On l'a fait sur la loi sur la maltraitance, on l'a
fait sur la volonté au niveau de l'intimidation. On a parlé... Puis Gaétan,
permets-moi de dire que tu as un peu glissé là-dessus, mais rappelons-nous
qu'on a aussi posé des gestes pour améliorer la qualité des aliments pour les
aînés dans nos CHSLD.
Donc, chaque geste qu'on pose, c'est pour
nous assurer que les aînés qui se retrouvent en CHSLD, ils sont à la meilleure
place et ils sont chez eux. Donc, pour l'annonce d'aujourd'hui, c'est un
plaisir d'être là, et je serai aussi présente pour les annonces futures,
puisqu'à chaque fois qu'on est ensemble c'est pour parler de la qualité des services
qu'on donne aux aînés et c'est toujours un plaisir. Donc, bonne période de
questions et sachez que, si on est là, c'est vraiment pour parler des aînés du
Québec.
M. Barrette : Merci. Alors,
Francine, je te remercie. Je ne compte plus les fois où j'ai fait le lapsus
nominal.
Mme
Charbonneau
:
Il n'y a pas de souci.
M. Barrette : Je ne les compte
plus. Alors, un jour, je vais me guérir. Voilà. Alors, on est rendus à la période
de questions.
La Modératrice
: On va
commencer au micro avec Véronique puis on va alterner. En français, sujet du
jour pour commencer.
Mme Prince (Véronique) : M.
Barrette, à de nombreuses reprises, on a fait des reportages, tous médias confondus,
justement sur des gens qui réclamaient des bains supplémentaires, qui
s'adressaient même au Protecteur du citoyen, tout ça. Et, à chaque fois qu'on
vous faisait réagir, il n'était jamais question de la possibilité qu'un jour peut-être
il y ait plus de bains. Souvent, vous avez défendu le lavage à la
débarbouillette. Vous nous avez rappelé que, pour certaines personnes, c'était
préférable parce qu'elles craignaient de prendre un bain, tout ça, mais là
c'est la première fois qu'on vous entend dire que vous êtes ouvert à un deuxième
bain. Qu'est-ce qui vous a fait cheminer là-dedans? C'est-u la pression
populaire?
M. Barrette : Non, pas du
tout. D'abord, rappelons les faits, et ça, c'est très important. Les soins
d'hygiène donnés à notre population, notre clientèle qui est en CHSLD, où c'est
leur résidence, ils sont donnés tout à fait correctement. Et je le répète, il y
a plusieurs manières de donner ces soins d'hygiène là, incluant la
débarbouillette. L'important, pour moi, c'est que ces soins-là soient donnés de
façon appropriée. Je n'ai jamais dit autre chose. J'ai toujours dit, par
contre, qu'il y avait un coût à donner un deuxième bain, et ce coût-là, bien,
il fait partie des décisions que l'on doit prendre, que je dois prendre comme
ministre de la Santé, et ces décisions-là sont tributaires de marges
budgétaires. Aujourd'hui, l'annonce que je fais, elle n'est pas négligeable. C'est
36 millions de dollars. Ce n'est pas négligeable.
Alors, qu'est-ce que l'on fait comme
gouvernement? Qu'est-ce que moi, je fais comme ministre de la Santé? Je négocie
des conditions qui nous permettent de faire mieux. Mon objectif sera toujours
de faire mieux. Alors, moi, j'étais content. Je savais, quand j'ai signé avec
l'industrie l'entente que nous avons avec le médicament générique, que j'avais
accès, à ce moment-là, à une nouvelle marge. Comprenons-nous bien, c'est déjà
dans le budget, là, cette marge-là. On l'aurait dépensé, ce 304 millions là
s'il n'y avait pas eu l'entente que j'ai négociée.
Alors, ce 304 millions là, il
apparaît comme disponible à améliorer une situation. Maintenant,
l'amélioration, il y a aussi une question de perception des gens. Alors là,
nous avons pris acte de ce qui a été dit. L'hygiène, les soins d'hygiène à la,
entre guillemets, débarbouillette, c'est adéquat. Ce n'est pas du tout des
mauvais soins d'hygiène. Bon, est-ce qu'on peut aller un pas plus loin et aller
au deuxième bain? On a la marge de manoeuvre qu'on utilise judicieusement et là
on donne ça.
Mme Prince (Véronique) : Mais
reconnaissez-vous qu'il y avait une pression populaire? Les gens ont
l'impression qu'il faut avoir plusieurs bains par semaine, ils voulaient
plusieurs bains par semaine. Est-ce que vous reconnaissez qu'il y a cette
pression populaire là?
M. Barrette : Bien, c'est
clair qu'il y a une pression, mais elle vient de l'extérieur. Ce n'est pas une
pression qui vient de l'intérieur, sauf dans certaines conditions, et ça, j'y
ai fait référence dans mon annonce. Les gens qui sont en CHSLD, mais qui ne
sont pas en perte d'autonomie cognitive, les personnes handicapées, les
personnes qui ont des maladies dégénératives qui sont celles qui, à
l'intérieur — ça, c'est tout à fait vrai, c'est une minorité c'est
environ 2 500 personnes — qui réclament plus qu'un bain, je peux
les comprendre. Mais là, aujourd'hui, avec l'annonce que je fais, bien, comme
il y a des gens pour qui ce n'est pas la bonne voie, un deuxième bain, pour des
raisons cliniques, bien, on a une capacité, à ce moment-là, qui, utilisée
judicieusement dans nos réseaux CHSLD, va pouvoir permettre à ces gens-là sans
doute d'avoir un troisième ou un quatrième bain.
Mme Prince (Véronique) : Ma
deuxième question, ce serait une précision par rapport à l'embauche des 600
préposés. Est-ce que ça demeure quand même à la discrétion du CHSLD? Si un
CHSLD dit : Bien, parfait, moi, ces préposés-là, je vais les prendre, mais
je n'utiliserai pas nécessairement les heures pour le bain, je préfère utiliser
les heures pour autre chose, c'est-u exclusivement... Y a-tu une notion
d'exclusivité pour le bain?
M. Barrette : Non. La
directive qui va être envoyée au réseau va être très claire. On doit procéder à
l'embauche du nombre adéquat de préposés pour avoir la capacité de donner un
deuxième bain à 100 % de la clientèle résidente en CHSLD. Maintenant, on
n'engage pas des préposés aux bains, on engage des préposés en plus grand
nombre, qui permettent une organisation du travail pour pouvoir donner un
deuxième bain, mais, dans cette organisation du travail là, bien, ça peut
faciliter aussi le travail pour la période des repas et ainsi de suite.
Alors, la consigne ne peut pas être plus
claire que ça. Vous avez l'obligation, dans le réseau, d'engager le nombre de
préposés supplémentaire nécessaire pour être capable de donner un deuxième bain
à tout le monde, tout en sachant que tout le monde n'aura pas nécessairement un
deuxième bain, parce que, je le répète, il y a des résidents qui sont dans une
condition clinique telle que, et les familles nous le disent... Vous n'avez pas
d'idée le nombre de fois où les familles, quand je vais dans un CHSLD,
m'abordent en disant : Ça n'a pas d'allure, ce qui se dit dans les médias.
Mon père, ma mère, quand il va dans le bain, ça lui prend une semaine à
récupérer. C'est une vraie réalité, ça. Permettez-moi le pléonasme.
Alors, entre le spectacle, par exemple, de
la CAQ et la réalité clinique, moi, je vais du côté de la réalité clinique
quotidienne. Mais comme je demande à ce que la capacité soit 100 %, ça
dégage des marges pour des gens qui sont plus jeunes, par exemple, qui
mériteront ou auront accès à plus que deux bains par semaine.
M. Vigneault (Nicolas) : Mais,
Dr Barrette, vous reliez beaucoup cette annonce-là, effectivement, à la marge
de manoeuvre, c'est-à-dire à l'argent que vous avez maintenant dans les coffres
de l'État. Il me semble que d'avoir des bains, ça semble être un besoin, à
première vue, essentiel.
Est-ce que ce n'était pas une erreur de ne
pas offrir ça il y a quelque temps? Parce que, là, les gens pourraient recevoir
ça en disant : Écoutez, on parle d'un besoin essentiel, là. Un bain, ce
n'est quand même pas un luxe. Et là vous semblez dire : On a les marges de
manoeuvre, avant on ne le faisait pas. Est-ce que vous auriez dû le faire
avant?
M. Barrette : Absolument pas,
parce que ce qui est essentiel, ce sont des soins d'hygiène, et je comprends
que de l'extérieur la perception soit ce qu'elle est, mais la réalité, elle est
claire, nette et précise : nous pouvons et nous avons toujours offert des
soins d'hygiène optimaux de la manière que cela s'est donné jusqu'à aujourd'hui.
Il y a un souhait de la population, des familles et de certains résidents d'en
avoir plus qu'un, mais ce qui est essentiel, c'est la présence, la livraison de
soins d'hygiène quotidiens donnés adéquatement, et ça, c'est le cas. C'est ça
qui est essentiel.
Maintenant, je l'ai dit dans mon
allocution, si on peut améliorer les choses, faisons-le. On le fait, c'est un
choix. Et vous avez raison, on le lie, je le lie à 100 % à la marge budgétaire
qu'on a dégagée, et, oui, c'est vrai, ça part de là.
M. Vigneault (Nicolas) : Sur
la notion d'embauche, est-ce qu'il y a des mécanismes de prévus, peut-être,
soit avec d'autres ministères ou tout ça? Parce que, là, évidemment, vous le
dites, vous nous prévenez d'avance, là, on ne pourra pas embaucher ça la
semaine prochaine, on le sait, les CHSLD ont beaucoup de difficulté à recruter
des gens.
M. Barrette : C'est vrai.
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce qu'il y a des mesures qui vont être mises en place? Parce que vous
pourriez dire dans un an : Ah! moi, j'ai donné l'argent, mais je m'en lave
les mains, ça ne fonctionne pas.
M. Barrette : Non. Alors, il y
a ...
M. Vigneault (Nicolas) : Sans
faire de jeu de mots.
M. Barrette : Non, je
comprends très bien ce que vous me dites. Évidemment, je l'ai dit, on l'a dit,
là, au forum des CHSLD, nous mettons une emphase prépondérante — c'est
un pléonasme là aussi — on met beaucoup d'insistance sur le rôle du
préposé. C'est important, ça, que les préposés aient un rôle reconnu dans
l'organisation.
Maintenant, pour ce qui est de l'embauche,
bien, on est tributaires d'un certain marché et, oui, on en fait la promotion.
Et je le dis ici, pendant cette conférence de presse là : Venez travailler
dans le réseau, dans ce poste-là. C'est un poste valorisé, on a besoin de vous
et on est prêt à mettre en place, comme on le fait dans certaines circonstances,
à aménager certains profils de formation pour arriver à destination le plus
vite possible.
Moi, je peux vous dire une chose : Je
n'arriverai pas, dans un an, en vous disant : Ah! on a mis l'argent, tout
va bien, là, puis c'est bien plate. Non, non. On va faire les efforts
nécessaires pour en faire la promotion, et je commence aujourd'hui, pour que
l'embauche soit faite.
M. Boivin (Mathieu) : M. le
ministre, vous l'avez dit tout à l'heure, le 300 millions va vous permettre
de faire d'autres gestes. Celui-là, c'est le premier d'une série. Quand on a
fait réagir l'opposition ce matin, premier commentaire, évidemment, c'est les bonbons
électoraux.
Est-ce qu'effectivement cette marge-là de
300 millions va servir de carte-cadeau électorale?
M. Barrette : Bien non.
Savez-vous pourquoi? Parce que le 304 millions a été annoncé, de mémoire,
le 14 juillet ou le 15 juillet.
M. Boivin (Mathieu) : Le 16.
M. Barrette : Le 16, merci de
me le rappeler. Alors, je veux bien faire des annonces pendant les vacances de
la construction, mais je ne suis même pas sûr que vous auriez été là pour la
rapporter. Alors, c'est la rentrée parlementaire cette semaine, on vient de conclure
une entente, et je vous annonce le plus rapidement possible, comme je le fais
aujourd'hui, l'utilisation de ces sommes d'argent là.
Je vous annoncerai progressivement
l'utilisation de tout... de cette somme-là. Je ne peux pas aller plus vite. On
vient de la conclure, l'entente. Les sommes ne sont pas encore rendues dans les
coffres de l'État. Alors, je pense que je vais à la vitesse appropriée et je
pense que la population, à mon avis, s'attend à ce que, si je dégage une marge
de manoeuvre, que j'annonce son utilisation.
Si vous voulez parler de bonbons
électoraux, bien, ça, là, si c'était un bonbon électoral, bien, je ferais comme
le Parti québécois en 2014 : je ferais le tour du Québec pendant les cinq
semaines de la campagne électorale en annonçant des bonbons qui ne se
réaliseront jamais. Je le rappelle, là, au Parti québécois, c'est un plan qui
n'a pas grand-chose dedans et qui n'amène à aucune réalisation.
On a suivi un chemin, au Parti libéral. On
est revenu à l'équilibre budgétaire, on a dégagé des marges de manoeuvre. J'en
ai dégagé une de plus en santé et, dès que je la réalise, je l'utilise aux bons
endroits. Ça, je pense que c'est la bonne manière de gérer les finances
publiques puis je pense que la population qui nous écoute s'attend à ça.
M. Boivin (Mathieu) : Est-ce
qu'on peut croire, compte tenu des endroits où il y a des disponibilités de
préposés aux bénéficiaires et d'autres où il y en a moins, que ce soit un peu
une bonne annonce à deux vitesses? C'est-à-dire que dans les plus grandes
régions, là où on peut embaucher des PAB, on aura rapidement, relativement
rapidement, un deuxième bain par semaine, mais d'autres qui sont orphelines de
personnel disponible...
M. Barrette : Vous avez raison
sur un point : je suis tributaire... cette annonce, son succès est
tributaire de la disponibilité de la main-d'oeuvre. Je ne peux pas nier ça, mais
j'en fais la publicité aujourd'hui. Puis, vous savez, on parle souvent de bien
des choses en termes d'emploi, d'immigration, d'accès au marché et ainsi de
suite. Il y a des opportunités, là. Le message que je lance à la population, à
ceux qui cherchent des emplois : il y a des carrières à faire dans le
système de santé, il y a des emplois qui sont disponibles. Venez, on veut que
vous soyez là, que vous puissiez vous épanouir dans un environnement qui est
très dynamique, qui est celui de la santé.
M. Boivin (Mathieu) : Plus
dans les grandes villes que dans les régions. Donc, le deuxième bain, à court
terme, c'est plus une réalité dans les grandes villes que dans les régions.
M. Barrette : Pas du tout, pas
du tout, pas du tout. Moi, je peux vous dire qu'actuellement, parmi les
embauches qu'on a annoncées avec le 68 millions en CHSLD, les 1 300
personnes, on a comblé les postes plus vite en région. On était dans notre
caucus présessionnel en Abitibi la semaine dernière, j'ai rencontré l'administration
du CISSSAT et j'ai posé la question : Comment ça va? Où en êtes-vous
rendus dans votre embauche pour les CHSLD? Ils ont complété leur embauche.
Alors, ce n'est pas une équation que vous pouvez faire.
Alors, oui, c'est vrai que ça peut être
asymétrique, mais quelle est la nouvelle aujourd'hui? La nouvelle, c'est qu'on
a un financement récurrent. Il y a des emplois, c'est des bons emplois, c'est
des emplois permanents dans le public. Venez.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. le ministre. Qu'est-ce que vous répondez à ceux qui vont opposer les
millions donnés aux médecins et le 30 millions offert pour les bains en
CHSLD?
M. Barrette : Bien, pour ce
qui est des millions offerts aux médecins, il y a une entente qui est une
entente de principe pour le moment, dont les paramètres ont fait l'objet d'un
reportage. Attendons avant de commenter la réalité lorsqu'elle aura été
acceptée ou non parce qu'il y a beaucoup d'interprétations que l'on peut faire
là-dedans.
Mais là où vous m'amenez, évidemment, c'est
la question des arbitrages. Alors là, à un moment donné, là, quand on aura le
temps de discuter de la teneur de l'entente de principe, vous verrez qu'il y a
des arbitrages qui ont été faits correctement pour la société québécoise.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
on entend souvent : On donne énormément d'argent aux médecins, assez peu
aux bénéficiaires. Qu'est-ce que vous répondez aux gens qui ont cette idée-là, peut-être,
préconçue?
M. Barrette : Bien, la
réponse, elle est très simple, là. Un CHSLD, c'est un environnement de plus de 2 milliards
de dollars, et on augmente... les personnes âgées, là, c'est encore plus. À
chaque étape que nous avons franchie dans notre mandat, dès qu'on a eu une marge
de manoeuvre, on l'a dirigée principalement vers les personnes âgées. Moi, je
comprends... qu'elles soient en CHSLD ou à domicile.
Le Parti québécois, lui, là, n'aime pas
les médecins. On a compris, là, que c'est sa cible. Le Parti québécois, sa politique,
c'est une politique de bouc émissaire, hein? On a eu la charte en 2014, là, c'est
les médecins. Bien, moi, je regarde certains sondages, là, puis ce n'est pas ça
qui émeut la population. La population, elle, là, veut avoir des services. Du
côté des médecins, la réponse est bien simple, c'est un chiffre, 800 000
personnes qui ont accès aujourd'hui à un médecin de famille, et un chiffre qui
est en croissance. C'est ça que la population veut, et ça, ça arrive parce
qu'on est intervenus, et on n'arrêtera pas d'intervenir. Et savez-vous quoi? Je
félicite les médecins d'avoir pris le virage, qu'on a imposé, c'est vrai. On l'a
imposé, ça a choqué du monde, mais il n'en reste pas moins qu'il y a
800 000 personnes, et c'est en croissance, qui ont accès à un médecin de
famille aujourd'hui, et c'est en croissance. Ça, c'est une réponse aux besoins
de la population. La population voulait que quelque chose se passe, et il y a quelque
chose qui s'est passé parce qu'il y a un gouvernement qui a fait quelque chose.
Je vais vous poser une question simple ou
posez-la : M. Lisée, quand vous allez, là, vous attaquer personnellement à
la limite aux médecins, pensez-vous que vous allez avoir des résultats en
termes d'offre de services, de soins? Qu'il réponde donc à ça, puis on verra
après.
M. Bellerose (Patrick) :
Juste une petite dernière, si vous permettez.
M. Barrette : Oui,
excusez-moi.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, vous liez l'annonce d'aujourd'hui à l'entente sur les médicaments
génériques. Est-ce que votre refus des deux dernières années d'offrir un deuxième
bain était seulement une question d'argent?
M. Barrette : Bien, ce n'est
pas une question de refus, c'est une question de choix, d'arbitrage qu'un gouvernement
responsable doit faire. Alors, il y a des partis politiques qui annoncent des
choses qu'ils ne réaliseront jamais. Alors, vous en avez trois, partis politiques,
en face de nous, qui font ça. Nous gérons d'une façon transparente les finances
publiques. Et, quand on a une opportunité, une marge de manoeuvre qui se
dégage, on l'utilise judicieusement.
Aujourd'hui, au gouvernement du Québec, il
y a deux marges de manoeuvre. Il y a une marge de manoeuvre récurrente, qui est
celle que personnellement, avec mon équipe, que je remercie, qu'on a
dégagée dans la négociation du médicament générique et il y a une marge de
manoeuvre non récurrente qui est celle des surplus. Les surplus,
comprenons-nous bien, là, c'est non récurrent. Alors, quand on écoute les partis
politiques aujourd'hui dire : On va faire ci, on va faire ça, là, ça,
c'est de la mauvaise gestion, parce que du non récurrent, c'est du non
récurrent. Ça arrive une fois. On ne peut pas prédire que ça va revenir. Alors,
de lancer des programmes, des annonces, comme le font les autres partis, en
quelque part, c'est irresponsable. On ne fait pas ça.
Mais là j'ai une marge, moi, qui est
non... qui est récurrente. Je vous fais une première annonce. Il y en aura
d'autres et ça sera expliqué. Je pense que ça, la population, c'est comme ça
qu'elle veut que l'État soit géré. C'est mon opinion, la population jugera.
Merci.
Mme Porter (Isabelle) :
Pardonnez-moi d'insister, mais je comprends que vous avez dégagé des sous, je
comprends que vous dites : Ce n'est pas essentiel d'offrir un deuxième
bain, mais pourquoi vous offrez un deuxième bain dans les CHSLD? Ça répond à
quels besoins?
M. Barrette : Écoutez, je
pense que la population s'est exprimée assez clairement. Alors, en quelque
part, on est là aussi pour améliorer la situation aussi dans l'oeil du public.
Alors, je le répète, c'est un fait, les soins d'hygiène peuvent être donnés
adéquatement de la façon que vous connaissez. Alors là, il y a une opportunité
d'amélioration, on le fait. Alors, oui, pour le faire, il fallait avoir, comme
déclencheur, une marge de manoeuvre qu'on a générée. Mais moi, je pense que ça,
c'est une nouvelle qui est très positive et constructive pour la population et
pour les résidents en CHSLD.
Mme Porter (Isabelle) : Donc,
la levée de boucliers qu'il y a eu dans ce dossier-là vous a fait réagir,
finalement.
M. Barrette : Pas du tout, pas
du tout. Je suis toujours là, moi, pour améliorer les choses. La levée de
boucliers était une levée de boucliers politique. Vous avez des partis
politiques qui n'arrêtent pas de faire des promesses non réalisables.
Mme Porter (Isabelle) : Je
pensais à François Marcotte, entre autres, qui avait déclenché le débat il y a
deux ans, François Marcotte.
M. Barrette : Alors là, ça,
c'est un autre enjeu. M. Marcotte, je l'ai toujours bien compris. Je pense
même l'avoir dit publiquement. M. Marcotte, c'est un fait que, un, il devrait
être dans un autre environnement à cause de sa condition physique et
intellectuelle. M. Marcotte est quelqu'un comme vous et moi, qui mène une vie
normale, mais qui est affligé d'une condition physique qui l'empêche
physiquement de se mobiliser comme vous et moi, on le fait. M. Marcotte a
une activité réelle, mérite plus qu'un bain par semaine, parce qu'il est dans
une autre situation que l'immense majorité, là, 95 % de la population dans
notre réseau de CHSLD. C'est une autre situation à laquelle on peut s'adresser
par l'annonce que je fais aujourd'hui.
Mme Porter (Isabelle) : À ce
propos-là, vous avez parlé des 2 500 personnes qui ont un profil comme
celui de M. Marcotte, qui pourraient avoir accès à peut-être même trois ou
quatre bains. Mais, si on prend l'ensemble de la mesure, dans le fond, le
deuxième bain, vous parlez aussi de tous ceux qui n'en auront pas besoin ou qui
ne voudront pas l'avoir, mais, selon vos estimations, combien de personnes vont
être touchées par cette mesure-là? Quel pourcentage de la clientèle des CHSLD
pourrait s'en prévaloir?
M. Barrette : C'est une
excellente question, et là je vous donne un estimé parce qu'il n'y a pas
d'analyse statistique qui a été faite là-dessus. De façon tout à fait
approximative et empirique, j'estime qu'à peu près 10 % de la population
de nos CHSLD a de la difficulté à tolérer un bain qu'on donne quand même, mais
je pense que c'est problématique. Et c'est un estimé, là, je n'en fais pas, là,
un dogme ou une action, là. Alors, quand on regarde la balance des chiffres,
clairement, on ne peut pas donner plus que deux bains à des gens comme M. Marcotte
à cause de ça.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour. Vous venez de le faire, vous l'avez signalé aussi plus tôt qu'il y
avait, en quelque sorte, un contraste entre la perception de la population à
l'égard des soins d'hygiène offerts en CHSLD et ce qui est la réalité, ce dont
les familles témoignent. Il n'en demeure pas moins qu'il y a, au cours des
dernières années, eu le développement de ce qu'on a appelé un marché des bains
au noir, où là les gens, pour avoir un deuxième bain, payaient en dessous de la
table des préposés aux bénéficiaires pour avoir ce service-là.
Donc, moi, je veux bien comprendre, là. Il
y avait également, dans les CHSLD, des personnes hébergées et des familles qui
demandaient que le gouvernement donne plus de services, oui ou non?
M. Barrette : C'est vrai. Les
gens voulaient avoir... pas ce que... et là je ne veux pas jouer sur les mots,
là. Les gens voulaient avoir un service différent. Je le répète, c'est
important de le dire, là, les gens, là, dans notre réseau, qui donnent des
soins d'hygiène, donnent des soins d'hygiène de façon tout à fait correcte.
Maintenant, il y a des gens qui voulaient
avoir le deuxième bain. Je ne le nie pas, et, en passant, là, ça n'a jamais été
interdit d'avoir un deuxième bain payé par des services externes. Ce qui était
évidemment critiquable, c'est le «au noir» à partir du personnel, puis là il y
a toutes sortes de situations qui étaient potentiellement discutables. C'est ça
qui était discutable, mais ça n'a jamais été interdit, ça. Ce n'est pas
immoral, ce n'est pas illégal, c'est juste que la façon de faire était très,
très, très critiquable.
Mais partons de la case départ. La case
départ : est-ce que le personnel de notre réseau donnait des soins et
donne encore aujourd'hui des soins d'hygiène d'une façon adéquate? La réponse,
c'est oui. Est-ce qu'il y a des demandes? La réponse, c'est oui. Est-ce qu'il y
a des choix à faire dans le gouvernement, comme ministre de la Santé? La
réponse est aussi oui. Et aujourd'hui vous avez compris le sens de ma réponse,
on arrive à un moment où il y a une marge de manoeuvre qu'on utilise
judicieusement.
M. Chouinard (Tommy) : Sur
les 1 150... J'ai des questions sur les préposés aux bénéficiaires. Sur
les 1 150 embauches qui avaient été promises...
M. Barrette : 1 300.
M. Chouinard (Tommy) : Oui,
je sais, je l'avais cherché, j'ai vu 1 150. O.K., 1 300, mais...
M. Barrette : Mais je m'excuse
de vous interrompre, vous avez raison, à l'annonce, on avait dit
approximativement 1 150, et, quand on a fait les évaluations des
besoins... le 1 150, c'est parce que c'était difficile de dire combien
d'infirmières, combien d'infirmières auxiliaires, combien de préposés. À la
fin, ça donne 1300.
M. Chouinard (Tommy) :
1 300. Il y en a combien qui ont été embauchés jusqu'ici sur les
1 300?
M. Barrette : Alors, actuellement,
on est rendus environ aux deux tiers de cette embauche-là. Il y a des régions
où c'est 100 %, il y a des régions où c'est moins, et la problématique est
celle que j'ai évoquée tout à l'heure, qui est de la disponibilité de
candidats.
M. Chouinard (Tommy) : Il va y
avoir un défi de recrutement. Est-ce que l'idée d'avoir une formation allégée
pour les préposés aux bénéficiaires, comme ça a été développé dans certaines...
adopté ou finalement abandonné dans certains cas, est-ce que vous allez faire
en sorte de prévoir une formation allégée pour l'embauche ou est-ce que vous
allez tenter de maintenir une certaine formation minimale costaude ou... Qu'est-ce
qu'on...
M. Barrette : Attention! La
formation allégée n'est pas une formation minimale, elle est allégée dans le
processus, en ce sens que les conditions préalables à l'embauche, qui
nécessitent une formation à une école, bien là, on la fait moins longue à
l'école et on la continue dans l'institution sous une forme de mentorat, le
mentor étant libéré de ses activités.
Alors, moi, je suis en faveur de ça pour
une raison. Pas pour éliminer la formation qu'on va qualifier de classique,
mais simplement pour avoir un chemin qui amène le plus vite possible cette
addition-là de services qui est souhaitée par tout le monde. Alors, à un moment
donné, là, c'est la balance des avantages et des inconvénients, et je pense
qu'on est capables, de façon ponctuelle, d'avoir une façon un peu différente de
faire les choses, mais en arrivant avec la même qualité en fin de ligne. Ça, c'est
parfaitement faisable.
M. Chouinard (Tommy) : Et ça,
ça va se développer... je comprends que...
M. Barrette : Ce sera à la
discrétion des différentes administrations. Un CISSS qui est capable...
embaucher de l'école secondaire, par exemple, là, de la formation, bien, tant
mieux. Mais, si on doit, dans certains cas... et je vais vous donner l'exemple
parfait, il est ici, à Québec... Québec, qu'on le réalise, c'est le
plein-emploi. Dans une situation de plein-emploi, ce n'est pas toujours simple,
et là se déclinent toutes les possibilités entre les deux.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Johnson (Maya) : Hello, everyone, Mr. Barrette, can you just give us an example of
what the daily hygiene routine looks like in a CHSLD? Because I think a lot of
people may say : Two baths a week, even that seems inadequate. So what
does it look like? How our seniors cared for in terms of hygiene on a daily
basis?
M. Barrette :
This a simple answer, a long answer. First of all, we
need to acknowledge, everybody needs to acknowledge that it is possible to
provide absolutely perfect
hygiene care to seniors, to anyone, actually, through...
manually. That's the way it's provided on a daily basis, and sometimes it's
more than one time a day, sometimes it's two times a day, if the condition of
the senior is such that it is needed.
Now, as of today, once a
week, a bath was offered, but providing a bath, most of the time, because of
the patient's condition, in our system, is much more complicated. It requires
much more manpower. But the starting point is very simple : Can we provide
or not proper hygienic care manually? The answer to that is yes in all
circumstances. Is it an added value to have a bath? Well, I'd say yes for the
majority of residents. Is it possible to do that for every resident senior? The
answer to that is no, because some seniors, because of their mental condition or
mental and physical condition, are really destabilized by the bath. Some
seniors do panic. They don't have the consciousness, they don't have the
capacity not to be afraid of the bath situation, period. So those will probably
never get a second bath. And more often than not, when I visit a long-term care
facility, I have family members coming to me and saying : Look, what is
said in the media is wrong. My father, my mother, when she, he gets a bath, it
takes a week to recover, in terms of behavior, recuperating from that.
So what we're doing today
is offering the capacity of an additional bath to everybody, knowing that some
will not have it because of clinical condition, and therefore there are
additional baths that will be available to others. Maybe some will have a third
one, some will have a fourth one. It's a balance that the administration will
have to appraise anyway, but, at the end of the day, it's added services to
those people.
Mme Johnson (Maya) : And how do you respond to critics who say that it took too long to
get to this point?
M. Barrette : Well, the thing is that, when you're in a government, you have to
make decisions, and the decisions that we need to make are always based on a
starting point, and the starting point is always the budget. It's always the
budget. You hear our political opponents throwing ideas, and measures, and
promises, and so on. They know very well that they cannot do it. But it is a
responsibility for us to make sure that the money that is coming from Quebeckers'
pockets is spent appropriately.
So we went from a
deficit, we've balanced the budget, and, on July 16th, I've announced an
agreement that would give me manoeuvering room up to $304 million a year.
That's year, and after year, and after year and the year after. So this is additional
capacity, this is the first announcement about that $304 million a year, because it's recurrent, and
this is the first announcement. So this is managing properly taxpayers' money
and this is sound decisions.
This is not politics, as
our opponents are doing, throwing ideas and promises that they know they will
never be able to put in place or implement. This is responsible management. All
right? Thank you.