(Neuf heures trente et une minutes)
Mme Poirier
: Alors,
bon matin à tous. Avec Agnès Maltais, députée de Taschereau et porte-parole en
matière de laïcité, vous me permettrez de réagir ce matin fortement en lien
avec la consultation sur la discrimination systémique et le racisme.
On vient de voir que la commission vient
de faire un bond en matière de dépenses importantes. On nous parlait, en
juillet, de 500 000 $, le coût de la consultation, on vient de passer
à 900 000 $. Alors, jusqu'où va aller cette facture importante au
niveau de cette commission, commission que nous continuons à dénoncer, commission
qui a été confiée à la commission des droits de la personne et de la jeunesse
mais qui finalement est dirigée par le cabinet de la ministre? On l'a vu, les
groupes, les 31 groupes ont été choisis par le cabinet de la ministre. On nous
a annoncé en plus, la semaine passée, lors de la motion, que les cinq experts
qui seront choisis le seront aussi par le cabinet de la ministre. Et finalement
cette consultation dénoncée par tous... J'ai recensé 15 chroniqueurs de tous
médias confondus qui dénoncent cette consultation. Je n'en ai trouvé aucun qui
appuyait la consultation.
Alors, est-ce que le gouvernement va finir
par entendre raison et mettre fin à cet exercice partisan libéral? Le
gouvernement a décidé de diviser les Québécois, le premier ministre va diviser
les Québécois, et on dit de mettre fin à cet exercice. Les gens sur le terrain,
les immigrants, les gens de la diversité demandent de l'action, pas des
consultations. C'est la quatrième en 10 ans, ça suffit. Ce que l'on veut, c'est
de l'action, pas des consultations. Vous me permettrez de donner la parole à ma
collègue pour vous parler des groupes qui vont participer à cette consultation.
Mme
Maltais
:
Lorsque le projet de loi n° 62 est venu en commission parlementaire, à peu
près tous les groupes qui sont venus nous ont dit : Arrêtez de jaser et
posez des gestes. Et ils disaient surtout qu'ils n'en pouvaient plus d'être
ciblés quand on parlait de consultation et tout ça et qu'on divise les Québécois
en deux. Ils se sentaient entièrement Québécois et ne voulaient plus de cette
division.
Or, je regarde la sélection des groupes et
j'ai trouvé avec étonnement la Fédération des Canadiens musulmans et la
fédération musulmane canadienne. C'est soit un manque de rigueur, soit un biais
clair pour antagoniser les positions, un biais introduit, parce que deux groupes
majeurs — ce n'est pas des petits groupes, là, locaux, là, ce sont
des grandes fédérations — associent directement toute tentative
d'assurer la laïcité de l'État, de séparer l'Église de l'État ou de légiférer
pour empêcher la religion d'être associée à l'État comme des gestes
islamophobes. Ça vient des mémoires qu'ils ont déposés dans les récentes
consultations, de 94 jusqu'à 62.
Alors, comment le gouvernement a-t-il pu
céder à l'idée de rendre ces deux groupes responsables de consultations?
D'abord, est-ce que ce serait que l'idée leur plaît? C'est la question que je
me pose. Après tout, Philippe Couillard n'a-t-il pas intérêt à continuer de ne
pas agir en matière de discrimination et à continuer de diviser les Québécois
afin d'engranger des votes, afin de séparer les Québécois en une base
électorale potentielle pour lui? Je trouve ça inconcevable et je souhaite, à
l'instar de ma collègue, qu'au lieu de diviser les Québécois, le Parti libéral
et M. Philippe Couillard les rassemble autour de l'idée d'agir, pour faire
cesser la discrimination. Merci.
Mme Plante (Caroline) : Oui.
Est-ce que la charte des valeurs a divisé les Québécois?
Mme
Maltais
:
Nous avons été accusés de diviser les Québécois, et pourtant le Parti libéral,
depuis ce temps, ne cesse lui-même de continuer à brasser le sujet et à diviser
les Québécois. Nous pensons encore qu'il y a des solutions aujourd'hui. En
janvier, on approchait d'une solution consensuelle, et c'est le Parti libéral
qui a décidé de ne pas accepter la main tendue des oppositions.
M. Boivin (Mathieu) : Mme
Maltais, vous nous dites essentiellement : Comme les coûts augmentent, il
faudrait l'arrêter.
Mme
Maltais
:
Ça, c'est la portion de Mme...
M. Boivin (Mathieu) : Et
vous, vous nous dites : En fait, il y a des groupes qui ont été
sélectionnés...
Mme
Maltais
:
Qui n'auraient jamais dû être sélectionnés.
M. Boivin (Mathieu) : Qui
n'auraient jamais dû être sélectionnés. Pourquoi déjà? Qu'est-ce que vous
pensez que ces groupes-là viennent faire?
Mme
Maltais
:
Parce que ces groupes-là, systématiquement, quand ils sont venus en commission
parlementaire, ont considéré que toute tentative de légiférer sur
l'introduction de signes... contre l'introduction, par exemple, d'interdiction
de signes religieux, par exemple, avoir un visage découvert quand on reçoit
les services de l'État, toute tentative de légiférer était islamophobe. Ils
partent d'une position extrêmement dure envers la société québécoise, la façon
dont elle fonctionne actuellement.
M. Boivin (Mathieu) :
Mais ils ont le droit d'avoir cette opinion-là. Je veux dire...
Mme Maltais : Bien sûr,
ils ont le droit d'avoir cette opinion. Je ne contredis pas le fait qu'ils
aient cette opinion, même si je ne suis pas d'accord avec cette opinion. Ce que
je dis, c'est : Imaginez le Parti libéral a choisi... la ministre Mme Kathleen
Weil, hein, c'est ça que tu disais?
Mme Poirier
: Oui,
exactement.
Mme Maltais : C'est la ministre
qui a choisi ces groupes-là comme étant les groupes susceptibles d'introduire
une consultation sur la discrimination systémique et le racisme. Il y a un
biais d'entrée de jeu. Il y a une opinion qui n'est pas en accord avec
l'ensemble de la société québécoise. Il y a un biais d'entrée de jeu dans ces
deux groupes qui vont recevoir des opinions.
Mme Plante (Caroline) :
Sur le coût de la commission, il y a deux enquêtes sur le racisme systémique
présentement. Il y en a une sur les autochtones et les services publics qui
coûte 9 millions. Comparativement à cette enquête-là, le
900 000 $ paraît bien peu. Est-ce qu'on peut avoir votre avis
là-dessus?
Mme Poirier
:
Bien, premièrement, celle de 9 millions, elle est pancanadienne. Il faut
se...
Mme Plante (Caroline) :
Non, non, la québécoise.
Mme Poirier
:
Bien, oui, mais, je veux dire, le problème, ce n'est pas... oui, c'est un
problème de coût. C'est aussi la redondance de ces consultations. Depuis 2006,
le gouvernement libéral nous a consultés à quatre reprises. Yolande James
a présenté un plan d'action en 2008 où justement elle venait donner des
objectifs clairs à l'effet de, par exemple, avoir un objectif de 25 % de
la présence de la diversité dans l'État au niveau des employés. On est à
8 % présentement.
Alors, cessons de dépenser de l'argent,
faisons de l'action, ayons des emplois pour ces gens-là de la diversité, et
comme ça, bien, on va arrêter de dépenser de l'argent, et de se gratter un peu
le bobo, et d'accuser l'ensemble des Québécois d'être des racistes.
Mme Plante (Caroline) :
Mais, si on compare les deux montants, 9 millions puis
900 000 $, il y a un grand écart. Donc, celle-ci à
900 000 $, en tout cas, ça peut paraître bien peu si on compare les
chiffres.
Mme Poirier
: Pour
moi, il n'y a pas d'aubaine à faire sur le dos des Québécois. Dépenser de
l'argent encore pour faire ces consultations-là, ça ne fait pas de l'action, et
le plan d'action qui va découler de ces consultations-là n'arrivera pas avant
l'été 2018, comme par hasard, juste avant la campagne électorale. Ah!
Alors, c'est encore de largement qu'on prend à des fins partisanes pour le
Parti libéral.
Mme Prince (Véronique) :
Qu'est-ce qui a justifié, d'après vous, l'augmentation de ces coûts-là? Est-ce
que vous avez questionné?
Mme Poirier
: On a
appris le coût la semaine passée, là, dans les derniers jours. C'est la
ministre elle-même qui a répondu à une question en justifiant que maintenant c'était
rendu à 900 000 $. En juillet, lors du lancement de cette
consultation-là, on nous parlait d'un montant de 500 000 $.
Alors, effectivement, moi, je questionne
la ministre, mais la ministre semble ne pas répondre, ces jours-ci, aux questions
qu'on lui pose.
Mme Maltais : Oui. Depuis
vendredi qu'elle est disparue des... depuis l'annonce.
Mme Poirier
:
Depuis l'annonce, elle ne répond plus, surtout l'annonce des groupes, elle ne
répond plus.
M. Bellerose (Patrick) : Mme Maltais,
je sais que vous souhaitez l'annulation carrément des consultationsm, mais
est-ce que minimalement la ministre doit retirer les deux OBNL que vous avez
mentionnés?
Mme Maltais : Elle doit
cesser. Toute cette consultation est une mauvaise idée. À chaque fois qu'elle
prend une décision, on en a la preuve. Alors, fin de la consultation, s'il vous
plaît.
M. Blanchet (Jean-Nicolas) :
Vous dites que les deux OBNL, Mme Maltais, ne sont pas habilités à mener les consultations
parce qu'ils ont des positions très dures par rapport justement à la question
des signes religieux. Ils disent que ça serait islamophobe si on les empêche de
les porter, de légiférer en ce sens. Les parlementaires québécois, quand même
encore à ce jour, débattent à chaque semaine devant un crucifix. Est-ce que les
parlementaires québécois sont habilités eux-mêmes à discuter de cet enjeu-là
puisqu'ils n'enlèvent pas le crucifix de l'Assemblée?
Mme Maltais : Franchement,
votre question... C'est un objet patrimonial qui est connu, qui a été reconnu
par un vote unanime à l'Assemblée nationale. La discussion sur 62 se fait, mais
ne concerne pas des individus, elle concerne un objet patrimonial. Merci.
Mme Mathieu (Annie) : Pour
l'instant, on n'entend pas énormément de groupes communautaires réclamer
l'annulation, parce qu'on sait que ça vient de la base, ça vient justement du
milieu communautaire qui la voulait, cette consultation-là. À chaque fois, on
entend les groupes de l'opposition citer les chroniqueurs. Est-ce que c'est
plus important craindre 15 chroniqueurs qui sont contre ou 15 groupes
communautaires qui sont pour?
Mme Poirier
: Alors, M.
Benabdallah du centre islamique ici, à Québec, a dénoncé la commission. Il a
dit : Assez, les mémoires, faites de l'action. Alors, il a même
lui-même...
Mme Mathieu (Annie) : ...
Mme Poirier
: Lui-même
a dit qu'il ne participerait pas à cet exercice-là. Alors...
Mme Mathieu (Annie) : ...c'en
est un sur la pétition qui avait été lancée, là. Je veux dire, on n'a pas
entendu encore, dans le milieu communautaire, de mouvement qui réclame. Ce
n'est que les partis de l'opposition et, comme vous dites, les chroniqueurs.
Mme Poirier
: Bien, je
pense que ça fait partie pas mal de... On est représentatifs, les élus, de pas
mal de monde, je pense, et c'est à ça qu'on sert.
Mme Mathieu (Annie) : Oui,
mais les groupes communautaires, quand ils ont quelque chose à dire, on les entend.
Je veux dire, ils ne se gênent pas généralement, là.
Mme Poirier
: Bien,
moi, je peux vous dire qu'il y a bien des groupes communautaires qui vont
participer à l'exercice pour le dénoncer, et vous le verrez dans les prochaines
semaines.
M. Boivin (Mathieu) : Mme
Maltais, on va juste se projeter un peu en avant, là, parce que le gouvernement
a dit qu'elle aurait lieu, cette consultation-là. Dites-moi, expliquez-moi
politiquement, là, comment vous pensez qu'il va s'en servir contre vous?
Qu'est-ce qu'il va faire? Qu'est-ce que vous voyez venir, là? Décrivez-moi un
peu, là, qu'est-ce qui s'en vient politiquement? Pourquoi vous avez peur qu'ils
s'en servent contre vous?
Mme Maltais : On n'a pas peur
qu'ils s'en servent contre nous, on dit que ce sujet continue à diviser les
Québécois et les Québécoises. Lors des auditions sur la commission
parlementaire 62, j'ai entendu ce qu'on commence à entendre depuis un bout de
temps, qui est : Pourriez-vous, s'il vous plaît, agir au lieu de continuer
à tenir des consultations? Entre autres, ils nous ont dit, sur 62 :
Pouvez-vous l'adopter? Arrangez-le, faites-le à votre goût, introduisez la
laïcité — entre autres, ça a souvent été entendu, ce qui n'a pas été
fait — mais adoptez quelque chose.
Alors, en matière de racisme et de
discrimination, les gens ont dit : Arrêtez de consulter, posez des gestes.
Ma collègue ici a déposé toute une série de gestes qui pourraient être posés
aujourd'hui, et il n'y a pas de réponse du côté du gouvernement quand il s'agit
d'agir. Pourquoi? Bien, on pense que c'est parce que la division qui se fait actuellement
dans les citoyens québécois et québécoises conforte le vote libéral et que
c'est du «wedge politics». On conforte une zone puis après ça on s'en va ailleurs,
mais c'est l'ensemble de la société qui en subit le contrecoup.
M. Boivin (Mathieu) : Vous
n'avez pas dit tantôt que vous aviez peur qu'ils vous traitent de racistes
grâce à...
Mme Maltais : Non, ce n'est
pas... Si j'ai dit ça, ce n'est pas ce que j'avais...
M. Boivin (Mathieu) : Non? Je
voulais juste bien comprendre.
Mme Maltais : Non, ce n'est
pas ce que j'avais dans la tête. Mais ils le font systématiquement, alors sûrement
qu'ils trouveront une autre occasion.
M. Bellerose (Patrick) :
D'après vous, ça va rebondir en campagne électorale, on va se servir de ça en campagne
électorale.
Mme Poirier
: Bien, le
calendrier de cette consultation-là nous amène en campagne électorale. Alors,
il est bien évident que le dessein auquel ils ont établi les paramètres va
servir en campagne électorale. On nous l'a annoncé la semaine passée, la fin
des consultations en avril 2018, dépôt d'un plan d'action dans les semaines qui
vont suivre. Alors, on va être en campagne électorale dans ce calendrier-là,
là. Alors, penser que ce n'est pas ça, l'objectif, franchement, là, c'est nous
prendre pour des imbéciles.
M. Vigneault (Nicolas) : Vous
dites que ça conforte le vote libéral, cette division-là. Peut-être expliquer
votre pensée, parce que ça pourrait être un couteau à deux tranchants également.
Le gouvernement pourrait se retrouver en campagne électorale avec une belle
patate chaude et des gens qui ne sont pas tout à fait d'accord avec leur
position.
Mme Poirier
: La
division des Québécois ne sert personne en quelque part, mais actuellement le Parti
libéral s'en est servi depuis bien des années pour justement se faire du
capital politique.
Alors, nous, ce qu'on dit aujourd'hui,
c'est : Mettez fin à cet exercice bidon, tournez-vous plutôt vers
l'action, tournez-vous justement vers des... Les gens ont de la misère à se
trouver des logements présentement, les gens ont de la misère à se trouver des
emplois, leur diplôme n'est pas reconnu. Est-ce qu'on ne pourrait pas mettre ce
900 000 $ là dans un organisme qui est Qualification Montréal, qu'on
ne pourrait pas lui donner les moyens, un peu partout au Québec, de faire de
l'action et de reconnaître les diplômes, de s'assurer que dans nos universités
on est un peu plus proactifs en matière de reconnaissance d'acquis et de
compétences? C'est là que les gens veulent aller, pas de consultation. On se
fait dire les mêmes choses depuis 2006. C'est assez. De l'action, s'il vous
plaît.
Mme Mathieu (Annie) : Mme
Maltais, sur un autre sujet, si je peux... On apprenait qu'Anacolor a peut-être
l'intention, là, de financer son déménagement par l'intermédiaire du Fonds
vert. Dans un document officiel, là, d'Anacolor présenté aux candidats dans la
partielle de Louis-Hébert, ça dit que le premier ministre est même favorable à
cette idée ou à utiliser cette idée-là. Qu'est-ce que vous en pensez?
Mme Maltais : Bien, d'abord,
ça fait trois ans qu'on parle d'Anacolor et puis, pour la première fois, parce
qu'on est en élection partielle dans Louis-Hébert, tiens, un libéral se
réveille. Et pourtant j'étais aux côtés d'Éric Caire, je ne suis pas gênée de
le dire, il était là lui aussi aux dernières manifs. On demandait que cette
usine soit déplacée. La meilleure solution vient de Normand Beauregard qui a
été le premier à dire sur la place publique : Il faut absolument
accompagner cette entreprise et lui permettre de se relocaliser dans le parc
industriel. Notre candidat dans Louis-Hébert a sorti cette solution dès le
départ. Aujourd'hui, le Parti libéral se réveille. Bienvenue.
Mme Mathieu (Annie) : Mais que
pensez-vous de l'idée de financer...
Mme
Maltais
: Je
viens de dire que l'idée vient de Normand Beauregard, mais d'où viendra
l'argent? Le problème qu'il y a, c'est que le gouvernement se sert du Fonds
vert comme il veut, alors avec peu de règles. Ça viendra de là peut-être. Le problème
qu'on a, c'est que cette solution apparaît en pleine campagne électorale dans Louis-Hébert.
Ça, c'est un vrai problème. Ça veut dire qu'il utilise le Fonds vert pour peut-être
accomplir ses objectifs électoralistes, comme on est habitués à le voir
utiliser le Fonds vert à son goût. Merci.
Journaliste
: En
anglais.
Mme
Maltais
:
Oh! In English, on va essayer, mais... Es-tu bonne en anglais?
Mme Poirier
: On va
essayer. On va y aller.
Mme Johnson (Maya) : Well, very simply, why do you describe this as a partisan liberal
exercise?
Mme Poirier
:First of all, we
just saw, in the last few days, that an increase of the cost of that
consultation, it starts at $500,000, and now the evaluation is almost at
$900,000. So we don't know why this increase appears and we are asking the Government to justify it and to… We don't
know how much it's going to cost at the end, because after three months, it's
an upgrade of $400. So, we are asking the Government to explain why this increase appears now.
Mme Johnson (Maya) : Can you also have an issue with some of the groups that are
participating in the consultations?
Mme
Maltais
: Yes. In fact, two of these groups have said many times that trying
to legiferate on covered faces is islamophobic. So it seems that the separation
between Church and the State is not good for them, but that's a consensus in
the «sociétéquébécoise». So I do think these two groups
should not be at the head of a consultation.
Mme Johnson (Maya) : Do you see that as a provocation?
Mme
Maltais
: I don't use that word. I say I do think the Government has decided to get these groups
and it will increase the level of the conversation which is the last thing we
want to do on these subjects.
Mme Johnson (Maya) : It will increase the tension?
Mme
Maltais
: Increase the tension, increase the level of the voices. It's not a
good idea and that's what is… to lower the level of the conversation is a
demand, request from all the groups I have heard during the consultation about
Bill 62.
Des voix
:
Merci.
(Fin à 9 h 48)