(Treize heures deux minutes)
M. Legault
: Bonjour,
tout le monde. La décision du département du Commerce américain d'imposer des
droits compensatoires de 220 % aux appareils de la CSeries de Bombardier
est injuste et injustifiée. C'est une décision politique de protectionnisme qui
est contraire aux principes du libre-échange. Dans cette longue bataille qui
s'annonce, la CAQ appuie Bombardier, appuie les travailleurs, appuie toute
l'industrie aéronautique qui est vraiment clé au Québec. Tous les partis
doivent être unis contre cette décision américaine.
J'ai demandé aussi ce matin à Philippe
Couillard de s'assurer que le gouvernement fédéral soit au rendez-vous
concernant les droits compensatoires de Delta. Pour bien se comprendre, là, la direction
de Bombardier nous dit que pour que le projet de CSeries soit rentable, ils ont
besoin entre 500 et 800 commandes d'appareils de la CSeries. Jusqu'à présent, ils
en ont 360, dont 75 qui viennent de Delta. Donc, je n'ai pas besoin de vous
dire que, si, demain matin, Delta retirait sa commande, ça vient mettre
beaucoup de plomb dans l'aile de tout le projet de la CSeries.
Donc, je ne suis pas en train de dire qu'il
faut lever le drapeau blanc, mais il faut être capable de se préparer, d'avoir
un plan b, un peu comme on le fait dans le dossier du bois d'oeuvre. Dans le
dossier du bois d'oeuvre, on demande des garanties pour financer les droits
compensatoires. En attendant de gagner notre appel, ce sera un processus, dans
le dossier de Bombardier, qui sera long, qui prendra plusieurs mois. Les avions
de Delta sont prévus pour commencer à être livrés dès le printemps 2018. Donc,
la construction, on peut penser qu'elle a lieu actuellement. Donc, c'est
important que le gouvernement fédéral soit au rendez-vous.
Puis j'ajouterais, c'est important que le
gouvernement fédéral soit enfin au rendez-vous, parce que, depuis le début, la
CAQ demande que le risque soit mieux partagé entre le gouvernement du Québec et
le gouvernement fédéral. Je vous rappelle que, dans ce dossier, le gouvernement
du Québec a investi 1,3 milliard dans le capital-actions de la division
CSeries, alors que le gouvernement fédéral a seulement fait un prêt de
124 millions pour la CSeries. Donc, il est temps qu'ils prennent leur part
du risque.
Maintenant, l'autre dossier, c'est toute
la question du contenu local. Philippe Couillard doit être à la hauteur de la
joute difficile qui s'annonce, entre autres entre le Canada, le Québec et les
États-Unis. Et malheureusement, jusqu'à présent, il nous a montré beaucoup de
naïveté dans la question du contenu local sur les projets de transport
collectif qui sont financés par le gouvernement. Je rappelle que, dans le
dossier du REM, du train électrique métropolitain, le gouvernement du Québec
finance 1 milliard de dollars dans ce projet. Donc, il aurait pu et il
était tout à fait en son droit de demander à la Caisse de dépôt, en échange du
financement de 1 milliard, d'exiger un contenu local.
Je vous rappelle que les Américains,
lorsqu'ils font des commandes de transport collectif, ils exigent un contenu
local de 60 %. Régulièrement, Bombardier, lorsqu'ils soumissionnent sur
des projets à l'étranger, ils sont obligés aussi de respecter un minimum de
contenu local. L'Ontario, dans ses dernières demandes, dans ses derniers appels
d'offres, a demandé un contenu local de 20 %. Donc, comment se fait-il que
le gouvernement du Québec ne l'a pas demandé à la Caisse de dépôt?
Il y aura évidemment aussi d'autres
projets de transport collectif dans les prochains mois, les prochaines années.
Donc, moi, j'insiste encore auprès de Philippe Couillard pour qu'il
commence à exiger du contenu local. C'est permis, en vertu des règles du commerce
international, de demander du contenu local. Et dans le contexte qu'on vit
actuellement, où c'est une véritable guerre commerciale, bien,
Philippe Couillard se promène avec un tire-pois actuellement.
Donc, on a besoin de cesser cette naïveté.
Et Philippe Couillard ne peut pas détourner l'attention en disant :
La CAQ veut mettre ses deux mains dans le portefeuille de la Caisse de dépôt.
Ce n'est pas de ça qu'on parle, là. On parle d'un gouvernement qui investit
1 milliard dans un projet de la Caisse de dépôt, qui a le droit, en
échange, de demander un minimum de contenu local.
Donc, moi, je suis très inquiet de cette
naïveté de Philippe Couillard. On a affaire à des gens qui sont féroces, là, on
l'a vu avec la décision des droits compensatoires hier soir. Donc, on a besoin
de mettre la naïveté de côté. Et moi, je demande à M. Couillard d'être un
peu plus ferme, entre autres en exigeant du contenu local dans tous les projets
de transport collectif du gouvernement et des organismes qui relèvent du gouvernement.
La Modératrice
: Merci.
On va commencer la période de questions. Nicolas Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) :
M. Legault, précisez votre pensée. J'aurais trois questions, précisez
votre pensée. D'abord, en Chambre, vous avez dit... vous demandez au fédéral de
payer les droits compensateurs. Est-ce que c'est ça que vous voulez?
M. Legault
: Oui.
Bien, de mettre de côté ou de s'engager. Mais actuellement, on le voit, là, le
gouvernement du Québec a mis 1,3 milliard, le gouvernement fédéral a mis
un prêt de 124 millions. Donc, demain matin, si Delta vient voir
Bombardier puis leur dit : Moi, là, si vous ne m'assurez pas de compenser
mes droits compensatoires, bien, je retire ma commande, qu'est-ce qu'on fait?
Je veux dire, c'est un plan b, hein? Je comprends, là, que ce n'est pas ça
qu'on souhaite, mais il faut le préparer, le plan b, puis il faut savoir qui va
mettre cette liquidité-là de côté.
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce qu'on n'ajoute pas à l'argument, à ce moment-là, des Américains qui
disent que c'est de la subvention? On ajoute...
M. Legault
: Pas
du tout. Pas du tout, parce qu'on le fait dans le dossier du bois d'oeuvre.
Quand il y a des droits compensatoires dans le dossier du bois d'oeuvre, on
demande au gouvernement fédéral d'aider à financer ces droits en attendant de
gagner en appel. Donc, de se préparer, là, tout homme d'affaires, tout bon
gestionnaire se prépare un plan b.
Actuellement, ce n'est pas de lever le
drapeau blanc que de dire : On va s'assurer, avec le gouvernement fédéral,
qu'il soit au rendez-vous, que ça ne soit pas comme la dernière fois où tout le
risque a été pris par le gouvernement du Québec.
M. Vigneault (Nicolas) : De
toute évidence, Metro va acheter Jean Coutu. Pour vous, est-ce que c'est une
bonne nouvelle? C'est un peu dans la mouvance où les sièges sociaux sont
préservés au Québec, finalement.
M. Legault
: Bien,
écoutez, il faut s'assurer... Effectivement, là, si c'est le cas, c'est une
compagnie québécoise qui achète, donc très d'accord. Le contrôle québécois de
Metro est un peu à risque, donc moi, je voudrais être rassuré à long terme que
Metro et Jean Coutu ne seront pas vendus, par exemple, à Loblaw. Donc, je veux
m'assurer que le contrôle québécois sera protégé.
La Modératrice
: Merci.
Véronique Prince, TVA.
Mme Prince (Véronique) : Je
vais rebondir là-dessus. Justement, est-ce qu'il n'y a pas là une indication
qu'il y a une menace que les Américains deviennent tellement gros dans cette
industrie-là avec les Wal-Mart de ce monde, et les Shoppers Drug Mart, et tout
ça, là? Est-ce que ce n'est pas la preuve qu'on n'a pas le choix de se défendre
dans cette industrie-là? Est-ce que ce n'est pas inquiétant d'être obligés de
faire des regroupements comme ça?
M. Legault
: Bien,
écoutez, moi, j'ai été sur le conseil d'administration de Provigo puis j'avais
demandé à l'époque qu'on soit acheteur plutôt que vendeur. Donc, c'est un peu
triste. Actuellement, il y a trois grands joueurs : IGA-Sobeys, qui n'est
pas québécois; Loblaws-Provigo qui n'est plus québécois. Il reste Metro, puis
là, avec l'arrivée des Wal-Mart et compagnie, effectivement, le marché est en
train de se redéfinir. Il faut qu'on ait un grand réseau de distribution
alimentaire qui soit québécois. Donc, ça passe par Metro. Il faut s'assurer que
Metro, on ait, avec la caisse et Investissement Québec, un contrôle québécois à
long terme sur Metro.
Mme Prince (Véronique) : Pour
en revenir à Bombardier et le plan b que vous demandez, est-ce qu'on comprend
que c'est principalement au niveau de l'implication du fédéral, le plan b dont
vous parlez, ou vous souhaitez qu'il y ait d'autres actions déjà qui soient
posées en amont?
M. Legault
: Bien,
écoutez, d'abord, il faut voir, là, qu'est-ce qui va arriver avec la commande
de Delta. Moi, je suis très inquiet de savoir que, sur 360 avions qui ont été
commandés, il y en a 75 qui viennent de Delta et, si, demain matin, Delta
annule sa commande, bien, ça va être très difficile pour l'avenir de la série
C.
Maintenant, je ne voudrais pas que Delta
et Bombardier se retrouvent tous seuls dans ce dossier-là puis je pense c'est
rendu au gouvernement fédéral à faire sa part dans le dossier.
La Modératrice
: Merci.
Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Legault. Les droits compensatoires pour les 75 avions de Delta,
c'est environ 2 milliards. Je ne me trompe pas?
M. Legault
: C'est beaucoup
d'argent.
M. Bellerose (Patrick) : On
n'a aucune garantie de gagner le litige. Êtes-vous en train de proposer un pari
à 2 milliards?
M. Legault
: Non, je ne
suis pas en train de proposer un pari, mais sauf qu'il faut en discuter, il
faut se préparer un plan b, il faut voir avec le gouvernement fédéral jusqu'où
ils sont prêts à aller, jusqu'où ils sont confiants. Moi, j'ai aimé l'attitude
de Justin Trudeau qui a dit : Je mets la commande de Hornet, là, ceux qui…
les avions qui vont… les Super Hornet qui vont remplacer les CF-18, je mets ça
dans la balance. Je menace de ne pas commander les 18 Super Hornet.
Donc, jusqu'à quel point Justin Trudeau
est sérieux dans le dossier? Bien, on va le voir quand on va lui demander de
prendre des engagements. Mais effectivement, on parle de milliards de dollars.
C'est beaucoup d'argent. Jusqu'à présent, Justin Trudeau, tout ce qu'il a fait,
c'est un prêt de 124 millions. Donc, il n'est pas très sérieux. Jusqu'où
est-il prêt à aller pour défendre Bombardier?
M. Bellerose (Patrick) : Mais
vous reconnaissez que ce 2 milliards là, il y a quand même une chance, si
petite soit-elle, qu'on le perde éventuellement.
M. Legault
: Oui. Bien,
il faut voir, là, si on perd toute la série C, on perd aussi notre 1,3 milliard.
Donc, est-ce que Philippe Couillard peut demander — moi, je l'avais déjà
demandé — au gouvernement fédéral au moins de racheter la moitié du
1,3 milliard pour qu'on soit les deux à risque? Parce que demain matin, si
on perd la commande de Delta, si on n'arrive plus à vendre des avions de
Bombardier, bien, on a 1,3 milliard de l'argent des Québécois qui est à
risque, là. C'est énorme. Et puis moi, quand je regarde ce qui s'est passé dans
le domaine de l'auto, par exemple, bien, le gouvernement fédéral était au
rendez-vous. Moi, je souhaiterais que le gouvernement fédéral partage mieux le
risque avec nous, parce qu'effectivement on parle de milliards de dollars.
La Modératrice
: Merci.
Mathieu Boivin, Cogeco.
M. Boivin (Mathieu) : Sur la
question des droits compensateurs, en Chambre, M. Couillard s'est un peu payé
votre tête en disant que ce serait, un, donner raison à Boeing et au
département du Commerce et, en plus, ça s'apparenterait ni plus ni moins qu'à
une subvention, ce qui est exactement ce qui est reproché, présumément. Alors,
ce que vous proposez, à sa face même, à moins que vous me proposiez une autre
façon, là, ça ressemble à ça quand même.
M. Legault
: Bien,
écoutez, est-ce que Philippe Couillard, puis j'ai entendu Jean-François Lisée
dire la même chose, est-ce qu'ils sont en train de nous dire que, dans le
dossier du bois d'oeuvre, on ne devrait pas demander au gouvernement fédéral
d'aider les compagnies forestières à financer temporairement les droits compensatoires?
Ça ne tient pas, là.
Il faut préparer un plan b. On ne peut
pas… Demain matin, Delta nous dit : Moi, si je n'ai pas une garantie, je
retire ma commande. Là, on va commencer à aller négocier avec le fédéral? Vous
avez vu combien ça a pris de temps à avoir 124 millions de prêt du
gouvernement fédéral. Donc, il faut que Philippe Couillard soit sérieux puis
qu'on regarde différentes alternatives puis, entre autres, ça prend un plan b,
là, parce qu'il y a un risque réel.
M. Boivin (Mathieu) : Une
autre chose sur laquelle M. le premier ministre vous a pris de haut un petit
peu, c'est l'achat local. Il a parlé de niaiseries.
M. Legault
: Écoutez, est-ce
que Laurent Lessard, qui dit qu'il aurait aimé que le Caisse de dépôt exige
dans le REM un minimum de contenu québécois, est-ce que Laurent Lessard est
niaiseux, selon Philippe Couillard? Est-ce que les Américains, qui exigent 60 %
contenu local, est-ce que c'est une niaiserie? Est-ce que l'Ontario, qui exige
20 % de contenu local, est-ce que c'est une niaiserie? Moi, je pense qu'il
est temps que Philippe Couillard arrête d'être arrogant, là, puis qu'il
revienne les deux pieds à terre. Les Québécois, là, n'aiment pas ça les gens
arrogants comme Philippe Couillard.
La Modératrice
: Merci.
Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Lecavalier (Charles) :
Avez-vous fait une erreur en divulguant le contenu d'une conversation privée
avec la première ministre de l'Ontario?
M. Legault
: Écoutez,
moi, j'aurais aimé que vous me posiez la question : Avez-vous parlé de
votre projet d'exportation, en Ontario, d'électricité? J'aurais aimé ça vous
répondre : Je ne peux pas vous le dire, c'était privé. Tu sais, à un moment
donné, là, il ne faut pas être ridicule, mais j'ai déjà dit ce que j'avais à
dire dans le dossier. Puis j'ai persisté, j'ai signé, on a même sorti un
communiqué. Donc, pour moi, tout a été dit.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais justement, ce n'est pas étonnant que Mme Wynne a été plus loin en disant
qu'elle n'était pas intéressée, même qu'elle a posé des questions sur les
problèmes environnementaux de la construction...
M. Legault
: Je
maintiens ma version.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais donc elle ment quand elle dit qu'elle n'est pas...
M. Legault
: Je
maintiens ma version.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais est-ce que... à votre avis, est-ce que ment? Comment ça a pu en arriver
là, cette bisbille-là de vendredi?
M. Legault
: On était
deux, Simon Jolin-Barrette et moi, et nous maintenons notre version.
La Modératrice
: Merci.
Louis Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. Legault. M. Couillard a dit ce matin que, bon, compte tenu justement de la
décision sur les droits compensatoires, il ne devrait pas y avoir une pièce, un
boulon et un appareil de Boeing qui entrerait au Canada. Vous qui avez déjà été
propriétaire d'une compagnie d'aviation, qui avez déjà donc acheté des avions,
est-ce que c'est réaliste?
Mme Léger
: Bien,
écoutez, Air Canada et compagnie, Canadian, Air Transat, WestJet, n'ont pas 50
choix quand il s'agit d'acheter des appareils de plus de 150 places. Ils ont
deux possibilités : Airbus puis Boeing. Mais je comprends puis je suis
d'accord avec ce qu'il dit, s'il fait référence au Super Hornet, là, il ne
devrait pas y avoir de commande du gouvernement fédéral de faite auprès de
Boeing tant qu'on n'a pas réglé le litige avec Boeing.
M. Lacroix (Louis) : Ça ne
devrait pas toucher les avions civils, à ce que je comprends.
M. Legault
: Bien, on
ne peut pas toucher puis imposer des choses aux compagnies privées.
M. Lacroix (Louis) : L'autre
question, c'est que vous avez peut-être vu que Mme Marois, à l'époque où elle
avait droit à des allocations pour ex-première ministre, elle a dépensé
487 000 $. C'est un record. Elle a dépensé plus que ce qu'avait
dépensé Jean Charest à l'époque, qui avait déjà été dénoncé par Philippe
Couillard. Comment vous réagissez à ça? Est-ce qu'on doit couper les vivres aux
ex-premiers ministres?
M. Legault
: Bien, ce
qu'on a déjà dit, la CAQ, c'est qu'on doit encadrer ces dépenses. Moi, ça me
semble très élevé, ces montants-là. Donc, moi, je pense que ça devrait être
encadré à l'avenir.
M. Lacroix (Louis) : Parce
qu'il n'y a pas de reddition de comptes en tant que tel, il n'y a aucun
mécanisme qui permet de savoir ce qu'ils font avec l'argent, dans le fond?
M. Legault
: Bien, moi,
je pense que ça devrait être encadré. Il devrait y avoir des maximums, puis on
devrait prévoir les dépenses qui sont possibles ou non. Là, ça me semble beaucoup
d'argent.
La Modératrice
: Merci.
On va passer aux questions en anglais. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Hello, Mr. Legault.
M. Legault
: Hello.
Mme Johnson (Maya) : You and Mr. Lisée have agreed to go with Premier Couillard to
Washington to defend Bombardier. To what extend do you think that you will be
able to maintain a united front while, at the same time, you obviously have
some fundamental differences in terms ofthe
Government's approach to dealing with Bombardier in the
past, in the way that they chose to make that $1.3 billion investment?
M. Legault
: I think that they are two separate subjects. The first subject is
about being altogether, fighting against this decision from United States which doesn't make sense. We
have to be together, fronting, and I am ready to go to Washington with Mr.
Couillard and help him fighting against this decision.
We will come back later
about the error, at the beginning, that was made by Mr. Couillard's Government when he decided to invest the
full $1.3 billion only in one division, I was suggesting to invest in all
Bombardier; and second, to invest the $1.3 billion without the support of the federal Government. We have to remember that
the QuébecGovernment invested $1.3 billion in shares of the company and the
federal Government only had a loan of $124 million. So, it's not fair. We
have to find a balance about taking the risk together, the federal and the
provincial Government.
Mme Johnson (Maya) : And Québec was bracing itself for this
decision, and we can assume that we knew that the decision would not be in
favor of Bombardier, but it's the extent, the magnitude of the tariffs that
seems to be so shocking to everyone. Were you surprised by just how far the
ruling went?
M. Legault
: Are we surprised with Mr. Trump's administration,
that they are so hard on negotiation with other countries? Not really. And that's why I'm saying : We need not to be
naive about what's happening.
And coming back to this
project of the Caisse de dépôt,
the REM, the electric train, I don't understand why the
Government, the QuébecGovernment investing $1 billion in this
project, why Mr. Philippe Couillard didn't ask for local content in the project.
Because United States is doing it at 60%, Ontario is doing it at 20%, and we are at 0%. We have not to be naive, it will be tough.
And I'm scared of seeing Mr. Philippe Couillard who is trying to be over the battle, but it's a real battle and a
tough battle.
La Modératrice
: Merci. Philip Authier, MontréalGazette.
M. Authier (Philip)
: A little... Good afternoon.
M. Legault
: Good afternoon.
M. Authier (Philip)
: A little clarification. When you're saying that, as a plan b, as a temporary thing, we
should pay the duty and we're talking about $2 billion, now, is that just you
want Ottawa to pay the duty or
will it be split with Québec?
Who would pay that amount?
M. Legault
:OK. First, right
now, the Québec Government as
invested $1.3 billion, the federal Government only a $124 million. So I want to know where the federal Government stands, because we're talking about billions of
dollars. If Bombardier loses the order of 75 aircrafts from Delta, they'll be
in problem because, in order to be profitable, the CSeries needs between 500
and 800 orders. Right now, we only have 360, and, in these 360, 75 are coming
from Delta. And, of course, Delta won't accept to pay three times the price of
the aircrafts. I can confirm you that.
So what can we do? How
can we get the help of the federal Government? We need a b plan. Is Mr. Trudeau
confident of being successful with United States? I'm very happy to see
Mr. Trudeau putting in the balance the 18 Super Hornet order. Maybe it's a
good bargaining power that he's getting in putting that on the table. But, so
far, Mr. Trudeau didn't show good faith concretely about the future of the
CSeries.
M. Authier (Philip)
:
So Ottawa would pay the duty, so…
M. Legault
:
I'm asking that they do their share and that they are ready, for these rights
and for any other financial help that may need Bombardier, that the federal
Government has an implication more balanced that they had so far. Merci.
Des voix
:
Merci.
(Fin à 13 h 24)