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Point de presse de Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Le mercredi 4 octobre 2017, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-quatre minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde. Je viens vous entretenir sur la question des motions qui ont été tantôt adoptées et tantôt rejetées sur la question de la Catalogne. Je veux que vous sachiez que j'étais conjointe sur la motion du Parti québécois parce qu'effectivement on considérait, dans ma formation politique, que d'essayer, avec une espèce de motion un peu plancher, de rallier l'ensemble du Parlement du Québec, c'était important pour, d'une part, le Parlement de la Catalogne, mais aussi pour l'ensemble des Catalans et Catalanes.

Alors, dans ce sens-là, nous avons donné notre appui à cette motion-là, mais nous en avons présenté une autre aussi qui, dans les faits — qui a été rejetée, comme vous avez vu — se voulait aller au-delà de ça, au-delà de ce plancher minimal où on déplore une attitude, alors que, pour nous, de façon importante, ce qui s'est passé en Catalogne n'est pas juste à déplorer, est à condamner.

Et aussi on est rendus à une étape où le Parlement catalan, dans les prochaines heures, à cause de la grande fermeture du gouvernement espagnol depuis des années, pourrait en arriver à déclarer l'indépendance. Et, pour nous, c'était important d'entendre de la bouche du gouvernement libéral, de la bouche des gens de la CAQ, ces gens qui se disent démocrates, ces gens qui disent qu'ils croient en l'autodétermination des peuples, sauf quand il y a des tests de vérité comme celui qui se passe actuellement en Catalogne... et c'est donc pourquoi ma motion allait plus loin, demandait dès maintenant de reconnaître la légitimité du référendum catalan, pas seulement le droit à l'autodétermination, et aussi de s'engager à reconnaître la déclaration d'indépendance du Parlement catalan si tel était son choix.

Alors, voilà pourquoi j'ai présenté cette motion-là et que nous sommes, en même temps, contents que l'Assemblée nationale du Québec soutienne l'Assemblée nationale de la Catalogne.

M. Laforest (Alain) : Vous êtes déçue, au fond.

Mme Massé : De?

M. Laforest (Alain) : Bien, vous nous dites, d'un côté, c'est correct, mais ce n'est pas assez.

Mme Massé : Bien, c'est minimal, c'est minimal, c'est plancher. Et vous savez, dans les motions, c'est toujours ça, hein? Quand on veut le plus consensuel, on va… Par exemple, dans la première proposition qui nous a été faite par le Parti québécois, il y avait : «Que l'Assemblée nationale condamne les gestes de violence.» Bon. Nous, on aime mieux les condamner, on trouve ça important de les condamner en démocratie. C'est condamnable d'utiliser le vol de bulletins de vote, la «guardia nacional» pour aller ouvrir, défoncer des lignes de gens qui attendaient pour aller voter, c'est condamnable. Bon. Alors, c'est un minimum. Maintenant, on le déplore, comme on souhaite une médiation. Mais, si tout ça n'arrive pas, nous, on pense que, à Québec solidaire, lorsqu'on est démocrate, lorsqu'on dit constamment qu'on croit à l'autodétermination, il faut, à un moment donné, passer le test de vérité, et c'est pour ça que nous avons commencé à mettre dans l'imaginaire collectif que l'Assemblée nationale du Québec aura fort probablement, d'ici quelques jours, à se positionner sur ces questions-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais l'Assemblée nationale passe-t-elle aujourd'hui ce que vous appelez le test de vérité avec la première motion qui a été adoptée?

Mme Massé : Bien, pour moi, le fait que deux des partis n'ont pas appuyé notre motion qui, elle, parle clairement de reconnaître la déclaration si le gouvernement catalan va là, dans ce sens-là, pour moi, ces deux partis-là, à cette étape-ci — j'ai bien l'intention de continuer à faire de la pression — bien, pour moi, ils ne joignent pas le geste à la parole. L'autodétermination quand tout va bien, quand il n'y a pas d'enjeu; hi! quand il y a un enjeu, ah! bien là, on ne se prononce pas là-dessus.

Des voix : ...

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous étiez sur place dimanche. Est-ce qu'il y avait des gens qui ont été empêchés de voter dimanche?

Mme Massé : Excusez-moi.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce qu'il y a des gens qui ont été empêchés de voter dimanche? Vous étiez sur place.

Mme Massé : Il y a des gens qui n'ont pas pu… En fait, il y a des gens qui sont allés voter et qui ont vu leurs bulletins de vote — plus de 700 000 — confisqués, kidnappés, volés par la garde nationale. Donc, ils ont pu voter, mais ça n'a pas donné grand-chose parce que ça n'a pas pu être comptabilisé dans l'ensemble du portrait.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Dans cet esprit-là, comment peut-on reconnaître le vote?

Mme Massé : Bien, parce que je pense que l'Espagne, par son agissement, a démontré que la Catalogne est un peuple digne, un peuple qui s'est prêté à l'exercice démocratique, qui était prêt à le faire, mais que la réponse ayant été la répression, il y a bien des gens — et je les comprends, vous avez vu les images comme moi — qui ont certainement choisi de rester à la maison au lieu d'aller se mettre en danger comme ça.

Alors, c'est terrible qu'un gouvernement démocratique utilise ces moyens-là pour intimider, apeurer et finalement délégitimer. Ceci étant dit, lorsqu'on prend les plus de 700 000 votes qui ont été volés par le gouvernement espagnol, qu'on les additionne aux 2 200 qui ont été conservés par le gouvernement catalan, qu'on a pu sauver, comme ils disent, que le peuple catalan a pu sauver et qu'on y applique la tendance généralisée autour de 90 %, je pense que la réponse est là, elle est claire.

M. Vigneault (Nicolas) : Est-ce que vous comptez revenir à la charge, si, par exemple, il y a une déclaration d'indépendance, et tout ça, avec d'autres propositions?

Mme Massé : Soyez-en assuré parce que, pour Québec solidaire, le droit à l'autodétermination, ce n'est pas que des paroles en l'air, c'est des choses qui s'appliquent dans le concret. Et, voyez-vous, le gouvernement catalan avance tranquillement, un pas à la fois. Il avait prévu énormément de choses avec les deux lois du mois de septembre.

Ceci étant dit, là, il y a une étape majeure où, au Parlement de la Catalogne, le gouvernement, dans les prochaines heures, va dire ce qu'il va faire avec la suite des choses. Et moi, je pense... Parce que les observateurs internationaux l'ont dit, parce que les spécialistes intellectuels qui ont coordonné, qui ont organisé... bien, pas organisé parce que ça, c'est le DGE, mais... le genre de DGE catalan, mais qui se sont assurés que les mécanismes utilisés donnent des résultats pour le référendum, tout ça, ces gens-là ont reconnu la validité de l'exercice démocratique, alors je ne verrais pas pourquoi nous, de loin, on dirait : Bien, ce n'est pas valide, alors que ces gens-là l'ont reconnu.

Le Modérateur : Merci.

Mme Massé : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 41)

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