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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Le mercredi 11 octobre 2017, 13 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures vingt minutes)

M. Khadir : Bonjour, tout le monde. Donc, écoutez, je dois admettre, en toute franchise, nous n'avons pas, nous n'avions pas et nous n'avons toujours pas de grandes attentes de la part d'un gouvernement libéral, d'un premier ministre qui n'a jamais su, de manière appropriée, tourner la page sur le passé récent de ce parti, sur l'époque Charest. Donc, ça ne m'étonne pas vraiment du tout de voir que tous les gros noms parmi les plus importants ministres de l'ère du gouvernement corrompu de Jean Charest sont toujours là, et ils sont dans des positions, quand même, de commande importantes, je pense à Jean-Marc Fournier. Voilà une opportunité qu'avait M. Couillard à tourner la page. Ça aurait été même une espèce de transparence indirecte, en disant, en mettant ce monsieur de côté : On reconnaît qu'il y avait... hein, c'est un aveu, c'est... disons, ça aurait été bien reçu, mais ce n'est pas le cas.

En plus, il y a le fait qu'il y a une lourde présence de la CAQ, actuellement, au pouvoir, hein? C'est les idées de la CAQ, c'est des recrues qui viennent de la CAQ, je pense à M. Barrette, je pense à M. Proulx, je pense à Mme Tremblay, je pense à Dominique Anglade, qui devient... premier ministre. Ça n'enlève rien à la qualité individuelle et personnelle de ces personnes-là, pour lesquelles j'ai du respect, j'ai même de l'admiration pour certains aspects, mais c'est quand même le programme de la CAQ qui est au pouvoir. D'ailleurs, à plusieurs reprises, le premier ministre lui-même invitait les gens de la CAQ de venir le rejoindre de l'autre côté de la Chambre, notant très bien que, dans le fond, les politiques d'austérité qu'il mettait en place, les coupures de taxes pour les riches, etc., tout ça, les politiques de privatisation, les politiques de tarification des services publics, tout ça, bien, c'était le projet politique de la CAQ et de la droite au Parlement du Québec.

Donc, on le voit, rien d'essentiel n'a été fait. L'austérité est toujours en place, hein, c'est les ministres de l'austérité, je pense à M. Leitão, à M. Coiteux, et tout ça; celui qui accéléré la destruction du système de santé public, son affaiblissement, son érosion, l'abandon total des CLSC, c'est-à-dire, donc, le ministre le moins aimé, le plus détesté du gouvernement libéral, Gaétan Barrette, est toujours en place. Donc, comme je vous ai dit, ça ne peut pas vraiment me décevoir parce que nous n'avions pas une attente de la part d'un gouvernement, dont le problème principal, ce n'est pas le rôle ou la force de ses ministres, le problème principal, c'est le jugement de son premier ministre qui, trop souvent, a été erroné, trop souvent a été défaillant.

Même son discours aujourd'hui est quand même d'une grande vacuité, là. Il parle de la maison rénovée. Bien, on ne rénove pas une maison en peinturant, là. Quand on a vidé la maison de ses meubles, quand les fondations sont rongées par l'histoire de l'ère Charest, là, quand c'est pourri à la fondation, on ne peut pas penser qu'on rénove une maison juste en peinturant. Et, je rappelle, les surplus engrangés, là, c'est sur le dos des citoyens, c'est sur le dos des régions, c'est grâce à l'austérité. Et là ce qu'on apprend, donc, on est dans une entreprise de relations publiques puis bientôt on va voir ces milliards servir d'annonces pour essayer d'acheter une autre victoire électorale. Merci de votre attention.

M. Vigneault (Nicolas) : Donc, c'est un remaniement électoral.

M. Khadir : Je pense que le premier ministre lui-même ne s'en cache pas. C'est assez évident puis c'est assez malheureux qu'on assiste à ce genre d'exercice.

M. Vigneault (Nicolas) : Et, pour vous, qu'est-ce qu'il aurait fallu comme signal, le signal le plus important qu'il aurait dû donner? Parce que, quand même, il ne peut pas non plus tasser tout le monde. Ou, s'il y a une question dans le reste de la députation, est-ce que tout le monde peut accéder ou être ministre? Ce n'est pas évident non plus.

M. Khadir : Je ne sais pas pourquoi on ne pourrait pas tasser tout le monde. C'est sûr que c'est difficile. Avec l'équipe qu'il y a là, c'est difficile. Mais un signal fort aurait été de dire : Bien, j'ai été obligé de mettre de côté Jean-Marc Fournier parce qu'il est nommé dans le rapport de la commission Charbonneau. Après tout ce qui s'est passé, après la faiblesse de ma démonstration que j'ai tourné la page sur l'ère Charest, après les nombreux scandales qui ont ponctué les trois dernières années qui jettent un doute sur la véritable métamorphose du Parti libéral, bien, je tiens à poser un geste fort, je mets à la porte Jean-Marc Fournier pour dire : Les gens qui ont trempé dans l'ère Charest, bien, je ne peux pas les renommer. Il y a quand même 70 députés libéraux, là, ou presque, il y a suffisamment de monde.

Là où c'est remarquable quand même, puis je tiens à le noter, c'est la nomination de 13 ministres femmes. Québec solidaire ne peut que se réjouir de ça, nous sommes un parti féministe. Le message que nous avons véhiculé au cours des 10 dernières années semble avoir été compris. Sur la scène fédérale, le gouvernement libéral de Trudeau l'a compris. On est quand même en 2017. Le gouvernement Couillard, M. Couillard l'a compris aussi. Mais notons que c'est grâce à la lutte des femmes elles-mêmes puis c'est aussi à la présence des partis politiques comme le nôtre, qui avons toujours, dès notre première journée de fondation puis ensuite notre première participation électorale, avons appliqué la parité et démontré notre capacité de le faire. Donc, nous prenons ça comme une victoire du mouvement des femmes puis aussi du parti politique féministe que nous sommes. Ça, c'est notre victoire commune.

Là où je me désole pour les femmes, et je suis solidaire de ces femmes qui ont été nommées, et j'espère qu'avec le peu qu'on leur a donné elles pourront démontrer à quel point elles sont bonnes et compétentes, même si c'est des libérales, en tout cas dans leur cadre de gouvernement libéral, pourront démontrer que, malgré le fait que M. Couillard ne leur a pas donné des ministères à gros budget, elles sont capables de beaucoup mieux que ce que certains pensent.

Mme Lamontagne (Kathryne) : Vous parlez de M. Fournier, vous attaquez aussi le jugement du premier ministre. En fait, ça aurait été quoi, pour vous, là, outre un geste fort, là, mais un remaniement de rêve, là? Pour vous, là, à quel moment vous auriez été d'accord avec...

M. Khadir : C'est très difficile pour moi de vous répondre à cette question. Je comprends le sens de votre question et j'aurais aimé pouvoir le faire parce qu'au minimum il aurait fallu que je partage, comment je pourrais dire, une appréciation positive quelconque de l'ensemble de l'oeuvre du Parti libéral. Ça fait tellement longtemps qu'ils sont au pouvoir. Les bases de leur fondation sont tellement rongées par la logique libérale, d'abord sur le plan économique puis ensuite de la corruption de leur parti, que je ne peux pas faire ça. Je voudrais bien, là, mais je ne vois pas comment. Il faudrait que ce parti-là retourne dans l'opposition pour assez longtemps pour… bon. Donc, dans, mettons, un geste super honorable de la part d'un premier ministre qui a manqué à la tâche de faire ce qui avait été promis de faire, tourner la page, gouvernement de transparence, vraiment veiller de manière bienveillante à l'amélioration des conditions de vie des Québécois, je n'ai pas été capable de faire ça. Pourquoi? Rien de plus noble que de dire : Bien… élection, je dois admettre l'échec. Puis là ça aurait été honorable, mais il me semble qu'on manque, en politique, de gens capables de faire ça, d'admettre les erreurs. Merci.

(Fin à 13 h 28)

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