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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Le mercredi 18 octobre 2017, 16 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures trente-trois minutes)

M. Khadir : Donc, j'ai écouté en partie puis ensuite examiné avec mon équipe les déclarations du ministre Heurtel. Je suis franchement déçu. M. Heurtel pense sans doute aider à améliorer des choses, mais ce qu'il vient de faire relève de la lâcheté pure et simple. Mme Kathleen Weil n'aurait jamais fait ça.

Ce qui est en train d'arriver, c'est qu'en fait M. Heurtel baisse l'échine, plie devant les bigots qui voulaient absolument diluer et annuler la consultation sur la discrimination systémique et sur le racisme au Québec. Je rappelle à M. Heurtel que personne de compétent en ces matières... qui d'ailleurs sont en tout point similaires à un problème grave qu'il peut y avoir en société ou, par exemple, en médecine : si on a une infection grave, d'abord il faut crever l'abcès pour trouver une solution. Et tous les gens compétents dans le domaine de la discrimination, que ça soit basé sur le sexe, que ça soit basé sur l'origine ethnique, la couleur de la peau, quel que soit le motif de discrimination, d'abord il faut nommer les choses, d'abord il faut identifier en quoi consiste le problème avant de trouver des solutions.

Or, ce que vient de faire le ministre, c'est de dire : Bien là, en fait, on a déjà même une idée de la solution : il faut mieux arrimer les besoins en main-d'oeuvre et les qualifications des citoyens québécois issus de l'immigration ou issus de la diversité ethnique. Bien ça, excusez, M. Heurtel, c'est rater complètement le bateau. Et, de notre point de vue, c'est complètement inacceptable.

On peut être découragés devant ça, mais j'aurais envie de dire que c'est un problème délicat, c'est un problème sensible que toute société doit trouver le courage et les capacités de régler dans la sérénité avec, je dirais, conscience de surmonter les problèmes. Et, comme c'est un problème épineux et difficile, il y a des gains puis il y a aussi des reculs. Aujourd'hui, on a assisté à un recul : c'est la lâcheté du gouvernement libéral.

Et ce qui est dommage et que les gens doivent se rappeler, c'est que, quand il s'agit de casser du sucre sur le dos des plus vulnérables, quand il s'agit d'imposer l'austérité, s'il faut mettre le Québec sens dessus dessous, le gouvernement ne recule devant aucune critique, même la plus raisonnable. Quand il s'agit de briser nos régions, quand il s'agit de couper dans le financement des organismes communautaires, le gouvernement ne met jamais de gants blancs et tient la route sur son idéologie, sur son enfermement maniaque dans les politiques d'austérité. Mais, quand il s'agit de défendre ceux qui ont le plus besoin d'être défendus, ceux qui sont, dans notre société, encore victimes de discrimination systémique, le gouvernement a peur même de prononcer le mot «racisme».

En fait, d'après ce que je comprends, on en est rendus à une version 2.0 de la consultation ou du forum sur l'emploi. C'est ça qu'est en train de dire David Heurtel. C'est que, dans le fond, tout ce problème-là se résume en une inadéquation entre ceux qui sont là parmi nous et les besoins du marché de l'emploi, et nous, on va arrimer les deux. C'est parfaitement, parfaitement condamnable. Et je trouve que c'est une entrée en matière tout à fait catastrophique pour un ministre qui est supposé de s'occuper de l'intégration citoyenne.

Merci de votre attention.

(Fin à 16 h 37)

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