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Point de presse de M. Alain Therrien, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie, et M. Sylvain Gaudreault, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques

Version finale

Le vendredi 20 octobre 2017, 9 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-deux minutes)

M. Gaudreault : Oui. Alors, bonjour. Merci d'être ici. Ça nous fait extrêmement plaisir de vous rencontrer aujourd'hui parce que nous voulons vous proposer une vision d'ensemble en matière d'environnement, de transition énergétique, mais aussi et surtout de création de la richesse parce que les deux domaines, loin d'être incompatibles, sont deux domaines qui se complètent et qui visent justement à faire un Québec plus riche, mais un Québec leader également en matière d'environnement.

Donc, face au Parti libéral qui a un discours vert, mais qui ne propose rien de nouveau depuis 2014 pour réduire les gaz à effet de serre, face à la Coalition avenir Québec qui ne propose absolument rien et ne se préoccupe pas de l'environnement, au Parti québécois, on a plan solide contre la crise climatique et, à la fois, développer l'économie. Notre objectif, c'est simple, au Parti québécois, nous voulons faire du Québec la nation la plus verte et la plus riche du monde. Pour ça, il faut aller vers l'innovation, la recherche, l'audace et le soutien de l'État.

Vous savez, il y a un règlement présentement à l'étude pour prolonger le marché du carbone au-delà de 2020. Alors, nous, au mois de juin, nous avions demandé au ministre Heurtel de faire une consultation publique avec les principaux joueurs dans le domaine du marché du carbone, de la bourse du carbone, et malheureusement, comme on est habitués avec le gouvernement libéral, ils ont préféré mettre de côté la transparence et de ne pas faire de consultation.

Alors, nous, on était convaincus que c'était la bonne manière de faire, alors nous avons fait notre propre consultation. Nous avons rencontré une quinzaine de groupes industriels, une quinzaine d'experts, de groupes environnementaux pour justement aller chercher leurs solutions, leurs idées sur cette manière de faire en sorte qu'au lieu de continuellement exporter leurs capitaux du côté de la Californie avec le marché du carbone, comment on peut investir dans la création de la richesse, dans l'innovation technologique, dans l'économie verte pour qu'au lieu de faire fuir les capitaux vers la Californie, on les investisse ici.

Juste pour vous donner une idée, dans cette consultation, on a rencontré l'Association de l'aluminium du Canada, l'Association canadienne du ciment, l'Association canadienne de l'industrie de la chimie, l'Association minière du Québec, le Conseil du patronat, le Conseil patronal de l'environnement. On a rencontré l'Institut québécois du carbone. Chacun a été extrêmement enthousiaste de nous rencontrer pour nous dire ce qu'on doit faire au Québec pour s'assurer d'avoir justement ce lien absolument important entre environnement et économie. Et c'est pour ça d'ailleurs qu'Alain et moi nous sommes ici, parce que, pour nous, c'est justement cette union entre environnement et économie que nous voulons proposer. Alain.

M. Therrien : Alors, je suis très content d'être ici. Le message, il est clair, et c'est pour ça qu'on a vraiment insisté pour être les deux ensemble pour étaler nos propositions liées à l'économie et le développement durable. C'est une occasion pour nous en économie d'avoir justement un accès de plus en plus important à la diminution de l'empreinte écologique. C'est un défi qu'on a. Il faut qu'on soit capable de surmonter ce défi-là, et ça nous donne des opportunités, en économie, extraordinaire. Alors donc, il ne faut pas voir ça négativement. Au contraire, il faut voir qu'il y a de l'avenir justement dans ce domaine-là, dans ce secteur. Et on peut devenir des pionniers, et ça sera payant, d'être les pionniers, et c'est là-dessus qu'il faut insister.

Mais, pour ça, ça prend un maître d'oeuvre, ça prend un chef d'orchestre, quelqu'un qui soit capable justement d'arriver avec un souffle nouveau puis faire en sorte que les entreprises soient mieux accompagnées. Actuellement, on a le pire scénario avec le Parti libéral, un gouvernement qui ne fait rien malgré les efforts. Et ça, ce n'est pas moi, c'est les experts qui sont unanimes là-dessus. Malgré les efforts qui sont faits par les entreprises pour justement améliorer leur empreinte écologique, on sent que le gouvernement ne les accompagne pas.

Alors, le pire scénario qui existe, c'est quoi? C'est qu'actuellement au Québec on pollue à cause que le gouvernement n'est pas assez incisif dans ses propositions et dans ses actions, et on paie... et là on calcule que ce sera, d'ici 2030, 1,2 milliard qui sera parti et qui ira en Californie. On pollue, on paie. La solution, pour nous au Parti québécois, c'est de retenir cet argent-là, de faire en sorte que le 1,2 milliard reste dans notre économie, serve justement à dépolluer et donc faire en sorte d'améliorer notre performance écologique. Et ça, c'est payant.

Au lieu de payer et d'envoyer de l'argent, ce qu'on va faire au Parti québécois, c'est qu'on va les supporter de différentes façons avec des propositions pour que cet argent-là reste ici et qu'elle serve justement à l'innovation. Et ça, il y a plusieurs façons d'y arriver. Première des choses, quand je vous dis que le gouvernement doit les accompagner, doit faire en sorte que cet argent reste ici, ça prend des politiques, justement, comme on avait proposé en 2013, politique au niveau de l'environnement. On accompagnait les industries. On avait mis 200 millions dans cette politique-là. Il faut faire en sorte d'être capable de les accompagner pour que cesse justement cette hémorragie qui existe à l'heure actuelle.

Autre chose, actuellement, quand on pollue, on doit payer des tarifs, des taxes. Bien, si on est bon dans certains domaines, bien, il faut qu'on le reconnaisse, il faut qu'on soit capable justement avec un protocole, des crédits compensatoires, de ramasser des sous et de devenir justement rentable dans cette façon d'être plus propre. On a l'économie, je ne sais pas si Sylvain va vous en parler tantôt, mais on a l'économie du bois, l'industrie forestière qui fait de grands efforts à ce niveau-là. Mais contrairement à la Californie, où les efforts sont payants, ici, les efforts qu'ils font, ils ont des bons résultats au niveau des GES, mais il n'y a pas de protocole de crédits compensatoires. Le gouvernement est inactif dans ce domaine. Alors, à ce moment-là, ces efforts-là ne paient pas actuellement. Il faut renverser cette tendance-là. Il faut passer à l'action dans cette deuxième proposition-là.

Troisième proposition, comme dans bien des domaines, évidemment, le gouvernement, pour l'essor des entreprises, pour justement assurer que l'idée ne demeure pas une idée seulement, mais qu'elle entre en action et qu'elle devienne vente, bien, il faut que le gouvernement, à travers des crédits de commercialisation, facilite justement de développement des idées d'un côté avec les crédits en recherche et développement, mais aussi un processus qui nous amène justement là où c'est payant, à réussir à vendre des projets écologiques et qui seront rentables.

C'est tout là le défi qu'on a, c'est le défi du XXIe siècle. Il faut le prendre à bras-le-corps puis il faut absolument que le gouvernement soit là pour être capable justement de combler les manques actuellement que le gouvernement a et son inaction qui devient de plus en plus coûteuse.

M. Gaudreault : Merci. Merci, Alain. Alors, je veux continuer avec trois autres propositions. Évidemment, nous voulons, au Parti québécois, soutenir la création des grands joueurs, être capables d'exporter notre savoir-faire. Il faut avoir la vision, et là-dessus ça prend également le soutien du gouvernement, pour cibler les niches technologiques les plus porteuses, par exemple, dans le transport électrique; par exemple, dans la gestion énergétique; par exemple, dans la rénovation des bâtiments pour diminuer leur empreinte carbone, donc créer des grands joueurs au Québec dans ces produits de niche là technologiques et les soutenir dans l'exportation de leur savoir-faire.

Également, un autre élément qui nous a été dit systématiquement par tous les groupes industriels qu'on a rencontrés : soutenir la recherche et l'innovation pour les aider à diminuer leur empreinte carbone dans leurs procédés. Alors, pour ça, il faut que, dans chaque secteur industriel, que ce soit, par exemple, celui du ciment, que ce soit celui de l'aluminium, que ce soit celui de la pétro... de la chimie c'est-à-dire, avoir des chaires de recherche qui vont être capables de les accompagner pour suivre les meilleures normes technologiques mondiales dans chacun des secteurs industriels.

Et troisièmement, et Alain y a fait mention un peu, c'est le rôle de l'État. Par exemple, il faut que l'État soit exemplaire, par exemple, dans la révision des normes sur les appels d'offres pour permettre aux vitrines technologiques en matière d'innovation verte de pouvoir être sur le marché. Par exemple, en révisant des... en mettant des critères sur l'impact sur les gaz à effet de serre dans les appels d'offres, ça permettrait de soutenir des technologies vertes qui sont déjà implantées au Québec et qui méritent d'être vues davantage.

Alors, vous voyez, c'est la proposition qu'on fait ici, qui est une proposition audacieuse, et on fait le pari, au Parti québécois, que c'est le genre de proposition également qui va faire rêver les Québécois parce qu'on est capables de se projeter plus loin, on est capables de se projeter dans l'avenir. On est capables de faire en sorte d'avoir un effet de levier sur notre extrême grande richesse environnementale pour créer de la richesse au Québec.

Alors, merci. On est ouverts aux questions.

La Modératrice : Merci. Période de questions, une question et une sous-question, s'il vous plaît. Micro de gauche, Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : Oui, première question sur le sujet. Vous avez identifié trois grands pôles, là, mais, de façon générale, qu'est-ce que vous disent les entreprises? Il faut vraiment les soutenir davantage? Il n'y a pas suffisamment de soutien actuellement?

M. Gaudreault : Oui. Effectivement, ce qu'on s'est fait dire par plusieurs secteurs industriels, vous savez, il y a eu une baisse des GES au début des années 2000, mais elle est souvent due, par exemple, à la fermeture d'industries, que ça soit dans le secteur forestier, dans le secteur pétrochimique dans l'est de Montréal, par exemple. Alors, les vrais gains pour réduire les gaz à effet de serre doivent se faire, oui, à la fois au niveau de la combustion, mais aussi au niveau du procédé.

Par exemple, de quelle manière on pourrait soutenir l'industrie du ciment, en matière de combustion, pour, par exemple, utiliser davantage la biomasse? Et là on viendrait soutenir une industrie qui pourrait réduire son empreinte carbone, moins acheter de crédits sur le marché en Californie et, en même temps, du coup, soutenir, par exemple, la production de biomasse dans des régions comme la mienne.

Alors, pour ça, bien, ça prend un soutien, ça prend une impulsion venant de l'État et ça ne veut pas dire qu'on serait capable, du jour au lendemain, de transférer au complet leur combustion, par exemple, plus polluante à la biomasse, mais, au moins, faire un pas à cet égard et ça ferait en sorte que l'industrie du ciment deviendrait performante au Québec en matière environnementale, deviendrait également un leader mondial en matière de transfert de sa combustion plus polluante vers une combustion à la fois propre, mais qui crée des emplois chez nous.

Alors, ça, c'est un exemple concret et ce qu'on s'est fait dire également par des secteurs industriels... je pense à la chimie, par exemple, qui déplore le fait que, sous les libéraux, le ministère de l'Économie, de la Science, de l'Innovation n'est plus capable de soutenir, par exemple, de voir ce qui s'en vient au niveau mondial en matière technologique et d'accompagner l'industrie  pour trouver les produits de niche où l'industrie chimique, par exemple, serait capable d'investir. Alors, ils le font aussi, mais on pourrait le faire davantage.

M. Vigneault (Nicolas) : Je risque d'en avoir deux petites autres. Sur le sondage ce matin, évidemment, le PQ se retrouve autour de 24 %, c'est une baisse de 1 %. La CAQ vient consolider ses appuis, en hausse pratiquement de cinq points, là, à... Est-ce que c'est inquiétant, ce qui se passe actuellement?

M. Gaudreault : Écoutez, très, très franchement, là, moi, je ne suis vraiment pas dans les sondages. Je suis, ce matin, avec Alain. Nous sommes, ce matin, dans des propositions de contenu, dans des propositions concrètes, dans l'élaboration d'une vision tout à fait audacieuse, et je pense qu'au final c'est sur ce type de propositions là que les Québécois vont se prononcer et vont voter.

Alors, nous, là, on ne travaille pas en fonction des sondages à court terme. On travaille sur les propositions pour avoir un meilleur Québec, et la seule chose que je peux dire, c'est que la Coalition avenir Québec, en matière d'environnement, leur seule proposition, c'était d'appuyer le pipeline d'Énergie Est. Alors, imaginez, là, en matière d'environnement, c'est la trace qu'ils ont laissée. Puis j'ai hâte de les entendre sur d'autres choses, alors que nous, là, on est en train de proposer une vision d'avenir.

M. Vigneault (Nicolas) : M. Therrien, sur Bombardier, ça, je suis sûr que ça va vous intéresser pas mal, est-ce qu'aujourd'hui c'est une opération de relations publiques qu'est en train de faire le gouvernement?

M. Therrien : Écoutez, tout le monde en convient, là, que c'est... l'intervention, là, de Philippe Couillard dans ce dossier depuis deux ans, là, c'est une catastrophe. On l'avait dit dès le départ, et ce qu'on a aujourd'hui, bien, on a une entreprise qui a investi de l'argent du Québec et l'argent de sa compagnie, évidemment, au-delà de 7 milliards, qui a créé un avion, un avion qui est extrêmement performant, mais qu'on va perdre tous ces avantages-là dans sept ans aux mains d'une compagnie étrangère. La possession, la propriété ne sera plus québécoise.

Alors, je comprends qu'il fasse des spectacles avec les gens d'Airbus, là, mais on n'est pas dupes, on sait à quel point ça va faire mal au Québec, que c'est une annonce extrêmement triste. Et moi, j'ai de la difficulté à me réjouir de cette entente-là. Honnêtement, la seule raison pourquoi on pourrait se réjouir, c'est le fait qu'on conserve les 2 000 emplois. Au moins, on a ce gain-là, mais, si on regarde la vision générale, le portrait global, on s'aperçoit que M. Couillard, là, aura beaucoup, beaucoup, beaucoup de difficultés à garder son lustre à travers cette histoire-là. Et moi, je vous le dis, je vous le rappelle, le Parti québécois a été clair depuis deux ans, c'est une erreur du Parti libéral. Les libéraux ont fait une erreur fondamentale dans la création de cette coquille de la série C. On l'avait dit à l'époque, elle courrait tous les risques. Bien, les risques sont arrivés et ce qu'on s'aperçoit, c'est que cet échec-la est l'oeuvre du gouvernement Couillard.

La Modératrice : Merci. Micro de droite, Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Restons dans votre sujet du jour, mais par rapport au sondage, vous ne voulez pas commenter les sondages, au niveau de l'environnement, là, on sent que le message que reçoivent les Québécois, c'est que ça va bien en environnement. C'est les chiffres que ça donne, là, que le message du Parti libéral en environnement, il n'est pas mauvais. Vous n'avez pas cette impression-là, là, vous.

M. Gaudreault : Bien, je n'ai pas du tout cette impression-là. Je l'ai dit d'entrée de jeu de ce point de presse, moi, je suis prêt à concéder que le Parti libéral, le gouvernement de M. Couillard, a un discours vert, a un discours vert, mais ce que nous sommes en train de démontrer, et je pense que les Québécois y adhèrent de plus en plus, c'est le fait que ce n'est qu'un vernis, qu'un discours. Les réalisations concrètes n'y sont pas.

Quelques preuves. Le règlement sur les hydrocarbures, c'est quand même assez hallucinant, là, de voir ce projet de règlement de quasi 300 pages qui permet des forages, c'est-à-dire, horizontaux, de la fracturation hydraulique à 60 mètres des parcs nationaux, quasiment dans la cour des gens, littéralement, ne permet pas aux municipalités d'avoir des normes plus sévères pour protéger leurs sources d'eau potable. Et vous allez me dire que c'est un gouvernement vert, un gouvernement qui n'a pas été capable de réduire plus de 8 %, par rapport à la norme de 20 % pour 2020, les gaz à effet de serre? Ils sont là depuis 15 ans, et vous allez me dire que c'est un gouvernement vert? Impossible.

Je veux dire, on peut essayer de se promener à travers le Québec en se pétant les bretelles pour dire qu'on est le Géant Vert, mais il faut qu'il y ait des résultats derrière ça, et les résultats n'y sont pas. Alors, les masques tombent avec le gouvernement Couillard en matière d'environnement.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que votre collègue Gaétan Lelièvre aurait dû réintégrer le caucus?

M. Gaudreault : Bien, écoutez, je sais que Gaétan a un point de presse — je ne sais pas, même, il est peut-être commencé, là — dans quelques minutes. Très franchement, on va écouter ce qu'il va nous dire.

M. Laforest (Alain) : S'il fait ça seul à Gaspé, ce n'est certainement pas pour annoncer qu'il réintègre le caucus du Parti québécois.

M. Gaudreault : Bien, écoutez, on va l'écouter, M. Laforest, là. Nous, c'est un collègue qu'on apprécie. Moi, j'ai travaillé étroitement, à l'époque où j'étais ministre, avec Gaétan. Il était ministre délégué aux Régions. C'est un collègue que j'apprécie.

Maintenant, on va écouter son point de presse à 10 heures. Moi, je ne peux pas vous en dire... Je n'ai pas son texte devant moi, là, alors je ne peux pas le dire, là.

Des voix : Merci.

(Fin à 9 h 49)

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