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Point de presse de Mme Lorraine Richard, porte-parole de l’opposition officielle en matière de développement nordique, porte-parole de l’opposition officielle responsable de la région de la Côte-Nord, et M. Martin Ouellet, porte-parole de l’opposition officielle en matière de priorité PME (développement économique régional)

Version finale

Le vendredi 3 novembre 2017, 12 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures dix-huit minutes)

Mme Richard : Bonjour, tout le monde. Je viens de terminer l'interpellation avec le ministre responsable de la Côte-Nord, avec mon collègue le député de René-Lévesque. Je peux vous dire qu'on n'avait pas tellement d'attentes qu'on allait avoir des réponses, mais on peut le constater, après avoir passé deux heures à échanger au salon bleu... Écoutez, comme je le disais tantôt, si vous ne venez pas de la région, vous ne l'habitez pas, vous écoutez le ministre puis vous dites : Bien, mon Dieu, de qu'est-ce qu'ils se plaignent, ces gens-là? Ils ont tout. Ils ont tout, chez eux, le gouvernement libéral est à leurs côtés presque au quotidien.

Mais ce n'est pas ça, la réalité, puis les gens de la Côte-Nord, ils le savent, parce qu'eux, ils vivent dans la région. Ils voient les effets négatifs du peu d'action gouvernementale. On a fait beaucoup, beaucoup, beaucoup pour la région sur un plan marketing, quand le prix du fer était à la hausse, avec le fameux Plan Nord.

Mais, quand on a vu que le prix du fer a baissé, on les a sentis de moins en moins présents. Ils viennent dans la région. Ils viennent faire quoi? Ils viennent couper les rubans de ce que nous, au Parti québécois, on a réalisé en 18 mois. Parce qu'en 18 mois, moi, je peux vous dire que je suis très fière du bilan du Parti québécois et je l'ai d'ailleurs rappelé au ministre. Le centre de détention à Sept-Îles, c'est le Parti québécois; Gustave-Gauvreau, c'est le Parti québécois; le complexe aquatique à Havre-Saint-Pierre, c'est le Parti québécois; caserne de pompiers à Fermont, c'est le Parti québécois. Et j'en passe.

Et ils nous ont souvent parlé qu'ils avaient racheté les installations de Cliffs. Il faut savoir que Cliffs était en faillite et qu'on avait déjà amorcé les discussions. Oui, c'est un bon coup, puis moi, je voudrais que demain matin on annonce qu'on crée le double d'emplois qu'on avait auparavant. On nous parle de Tata Steel, on nous parle du lac Bloom qui a été acquis, et maintenant c'est Minerai de fer Québec. Bien, c'est des emplois qu'on avait perdus, qu'on retrouve.

Et quand on nous dit que le taux de chômage est bon, bien, le taux de chômage est bon parce que les gens, ils ont quitté. Vous savez, vous passez dans les rues et vous voyez toujours une petite pancarte : maison à vendre, maison à vendre, maison à vendre, là, un peu partout. Mon village natal, Havre-Saint-Pierre, là, c'est Rio Tinto qui a ralenti ses opérations. Ce n'est plus ce que c'était. Sept-Îles, on attend encore Mine Arnaud. Le 15 septembre, là, ils ne sont pas venus nous dire qu'ils étaient à la recherche d'investisseurs, ils sont venus nous dire que le projet était sur la glace. C'est ça qu'ils sont venus nous dire.

C'est l'abandon. C'est l'abandon aussi au niveau des services à nos citoyens, au niveau de la santé, où on a un CISSS pour la Côte-Nord. On en aurait voulu deux, on en a un où, tout ce qu'on fait depuis ce temps-là, c'est qu'on est dans des structures, puis on revoit encore les structures, puis... On a un déficit de 14 millions, là. Déjà, on avait coupé dans les services. Ils vont-u couper encore davantage? Oui, c'est l'abandon de notre région.

Martin va parler de son comté. Moi, je parle aussi du comté de Duplessis. On est deux voix, à l'Assemblée nationale, pour cet immense territoire. Donc, déçue, déçue vraiment, parce que ceux qui ne connaissent pas notre région ne peuvent pas comprendre tout ce qu'on vit au quotidien. Et moi, j'ai fait le projet de loi pour la mise en place de la Société du Plan Nord avec le ministre Arcand, et toutes les fois qu'on travaille sur un projet de loi, on veut le bonifier. C'était important pour moi que les antennes satellites aient un pouvoir. C'était important pour moi que ce soit une porte d'entrée pour mon monde, pour qu'ils puissent se démêler dans tout le dédale administratif. C'était ça, c'était la courroie de transmission. On le constate, 10 emplois pour quatre antennes. En passant, une antenne à Roberval, parce que le premier ministre l'a exigé, ce qui ne faisait pas partie du Plan Nord. Ils ne sont pas au-delà du 49e parallèle. Décision politique.

10 emplois pour quatre antennes, une trentaine à Québec. Aucune décision ne se prend en région. Est-ce que mon monde en région, qui travaille dans les antennes, ne font pas un bon travail? Non, ils font un bon travail. Ils veulent plus de pouvoir, ils veulent plus de moyens. On arrive avec des petits dossiers, des fois, qui pourraient se régler très simplement; aucune écoute.        Puis la meilleure de la journée, puis je vais conclure là-dessus : un ancien ministre, avec lequel d'ailleurs... Il avait quand même piloté le projet de loi sur les mines puis il avait commencé aussi à vouloir piloter celui-là sur la Société du Plan Nord . Le député de Dubuc, savez-vous ce qu'il m'a répondu, au-delà des minutes qu'il a fait pour vanter le Parti libéral, puis qu'on se plaignait pour rien, puis qu'il s'occupait de notre région, puis il était omniprésent? Pour lui, là, le fait, là, d'aller au marché, là, d'avoir son marché, là, le fait que la députée de Duplessis puisse aller faire son marché, là, avoir une épicerie, là, c'est habiter la région.

Ça fait que voyez-vous comment ils pensent, nos amis libéraux? Voyez-vous ça, là? C'est ce qu'on vit chez nous. C'est ce qu'on vit. Contentez-vous de ce que vous avez, là, puis nous, on n'a pas de temps à mettre là, là. Ils viennent couper des rubans, comme a fait récemment le premier ministre, là. À la dernière minute, on a appris, là, qu'il inaugurait Romaine-3, là; un gros projet hydroélectrique, le plus gros au Canada, près de 6 milliards. Il est allé se vanter qu'on avait eu pour 1 milliard de retombées économiques. C'est pour ça qu'à Havre-Saint-Pierre les maisons se vendent. C'est pour ça que les jeunes quittent. C'est pour ça que mes entreprises n'ont pas été capables de croître, parce qu'on a eu 1 milliard en retombées économiques? C'est ce qu'il va aller dire au reste du Québec? C'est de la poudre aux yeux, ce n'est pas la réalité.

La réalité de la Côte-Nord, mon collègue et moi, on la vit au quotidien avec notre monde, puis ce qu'on vit, là, c'est un abandon de la part du gouvernement libéral. Puis ils auront beau faire des shows de boucane, je l'ai déjà dit, et le refaire encore pendant la dernière année, le monde, il n'est pas dupe, là. Il n'est pas dupe. Ça, la population de la Côte-Nord, là, c'est tous citoyens, là. Qu'ils soient libéraux, qu'ils soient péquistes, Québec solidaire, et j'en passe, là, ils se rendent compte qu'ils ont été abandonnés. Ça fait quand même depuis 2003, là, qu'ils ont pris le pouvoir, là. Il y a juste eu un intermède où on a réparé les dommages collatéraux qu'ils nous avaient causés. Qu'est-ce qu'ils ont fait en 18 mois? La route 138, ce n'est pas réglé; Mine Arnaud, ce n'est pas réglé; on a perdu FerroAtlantica. Ils nous ont fait deux CISSS quand les Îles-de-la-Madeleine ont été capables d'avoir un CISSS. Bien contente pour eux, il y a une particularité. La Côte-Nord n'en a pas, elle, de particularités?

Depuis 2003, le premier ministre puis M. Charest auparavant, la fameuse 138... et ça, ça fait des beaux clips en campagne électorale. Puis récemment, bien, il nous a annoncé qu'il était avec son homologue, le premier ministre de Terre-Neuve. Là, là, on allait développer le tourisme. Développer le tourisme? Vous avez vu ce qui s'est passé récemment, là, dans le Nord-du-Québec, développer le tourisme. On était hier avec mon collègue Sylvain Roy, député de Bonaventure. Des pourvoiries qui ferment, c'est ce qu'ils nous ont dit, les gens avec nous hier, là, hein? Une petite compagnie d'aviation, là, va fermer parce que le ministre Blanchette, là, il a un rapport puis il ne sait plus qu'est-ce qu'il va faire avec. C'est ça, c'est de l'inaction. Ça va toujours être comme ça : des belles paroles, peu d'action.

Bien, nous, on a décidé que ce matin, là, on parlait au ministre responsable de notre région puis lui dire, là : Ça fait plusieurs fois qu'on parle; à matin, on t'interpelle. On a des questions, on voudrait des réponses. Est-ce que je suis contente de l'exercice? Ça nous permet, à ceux qui nous écoutent, d'être capables de vous dire : Nous, on vous la dit, la vérité. Nous, ici, là, on vous dit ce qu'on sent sur le terrain parce qu'on représente des citoyens puis on vit ça au quotidien. Ça aura tout au moins permis cet exercice, à vous qui nous écoutez, de ne pas toujours prendre pour acquis ce que nous disent les libéraux, parce que, chez nous, on n'y croit plus. Merci. Je cède la parole à mon collègue Martin.

M. Ouellet : Merci beaucoup, Lorraine. Écoutez, effectivement, on a fait un exercice démocratique, c'est-à-dire d'interpeller le ministre sur son bilan, lui poser des questions sur les enjeux, des questions, je vous dirais, légitimes de la part de nos concitoyens et concitoyennes, et, d'entrée de jeu, on s'est fait un peu qualifier de voir le développement économique ou, du moins, l'avenir de notre région comme étant négatif. On n'est pas négatifs, on est vrais, on est réalistes. C'est ça que les gens nous disent.

Ce matin, on a assisté à un essai littéraire philosophique d'un monde de possible. Pour le Parti libéral, tout est à venir, tout reste à faire. Nous, on le parcourt, le territoire, puis on peut vous dire exactement à quel endroit quelles sont les prochaines étapes à franchir. Et c'est ça que, moi puis Lorraine, on est venus faire aujourd'hui. On est venus obtenir des réponses pour ce qui est du bureau de projet du pont sur le Saguenay. J'ai demandé c'est quoi le budget, c'est quoi les ressources, à quel endroit, qu'est-ce qu'on va faire pour améliorer l'acceptabilité sociale, bref, qui va s'en occuper. Pas de réponse. Ça s'en vient.

On a demandé l'hémodialyse du côté de la Côte-Nord parce que oui, Sept-Îles est couvert, mais le centre de santé de Baie-Comeau, mais surtout pour ma population de la Haute-Côte-Nord, ils ne sont pas desservis. Ils doivent se rendre du côté de Chicoutimi trois fois par semaine, 15 000 kilomètres en moins de trois mois, pour recevoir des services de proximité. Lorraine l'a dit tout à l'heure, 14 millions de déficit dans notre CISSS, il est en déficit depuis sa création. Tout le monde crie dans les médias que c'est une immense infrastructure qu'on a de la misère à gérer, pénurie de main-d'oeuvre, aucune stabilité, trois DRH en moins de deux ans. Il n'y a plus de tête, il n'y a plus de gouvernail, et là ce que les gens nous disent : Mes services, quand est-ce que je vais les avoir? De quelle façon? Et là ce qui se passe, c'est que les gens sont désabusés et quittent. On perd environ 1,6 % de notre population à chaque année.

Et ce qui me fait le plus mal, c'est que le ministre nous dit : Écoutez, vous en avez pour votre argent. On nous a énuméré des investissements sur les routes en comparant notre situation à celle de Québec et de la Montérégie, en nous disant : Écoutez, tout près de 354... 100 millions d'investissement. Aïe! ça fait 10 ans qu'on nous annonce la route 389. Il y en a un petit bout de fait, mais je n'ai pas le gros bout. On est en train de réparer le passé, puis d'ailleurs, cette semaine, mon transport lourd sur la route 389 a dû être arrêté, parce que Manic-2, le pont, était défoncé puis la voie de contournement était impraticable. Ce n'est pas dans le plan du gouvernement présentement de réparer ça. On est en train de réparer le passé. Ça fait que nous, on le voit, le vrai jeu des libéraux. C'est un plan de marketing, c'est un plan pour vendre l'image, mais concrètement, sur le terrain, ça ne livre pas la marchandise.

Alors, avec Lorraine aujourd'hui, de façon très transparente, on a demandé au ministre des engagements. J'en ai même demandé pour la maison Nazareth. Elle vit sous le respirateur artificiel. 2018, c'est la fin de son financement; déficit depuis cinq ans, moins 50 000 $ cette année. J'ai neuf familles qui s'occupent... qui ont des enfants handicapés qui ont besoin d'aide. Ça va être le néant en 2018. On a posé la question aujourd'hui. On s'est même étiré le cou pour voir si ce gouvernement avait de la sensibilité pour les citoyens et citoyennes sur le territoire. Lorraine... Moi, je n'en ai pas senti. J'ai senti un vent d'optimisme pour dire : Cassez-vous pas la tête. Lorraine, Martin, on s'en occupe en 2018. Qu'est-ce qui se passe en 2018? Vous le savez. Nous, on le sait. C'est l'élection qui s'en vient.

Alors, nous, très démocratiques, on met nos enjeux sur la table, on pose les questions que nos citoyens et citoyennes demandent et voici ce qu'on a obtenu comme réponse : rien.

Alors Lorraine, le travail, on va continuer de le faire. On ne lâchera pas. Le ministre m'a annoncé en primeur, lundi, il va être chez nous, dans mon hôpital, pour faire une annonce. Il avait le temps aujourd'hui. Pourquoi? C'est important les rubans, c'est important l'image. Bien, l'image du Parti québécois, ce n'est pas dans les kodaks que ça se passe, ce n'est pas dans les journaux. c'est sur le terrain. Alors, comptez sur moi puis Lorraine... pas juste aujourd'hui, pas tant hier, mais surtout demain, pour vous défendre, vous représenter et faire que vos projets concrets, vos enjeux soient réalités. Merci.

(Fin à 12 h 30)