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Point de presse de M. Alexandre Cloutier, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation, de recherche, de persévérance scolaire et d’alphabétisation

Version finale

Le mardi 14 novembre 2017, 11 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures cinq minutes)

La Modératrice : Alors, bonjour à tous et à toutes. Le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, est accompagné aujourd'hui de M. Simon Telles, président de l'Union étudiante du Québec, de Mme Virginie Chantal-Bossut, qui est une étudiante en enseignement du primaire à l'Université Laval, M. Antoine Côté, de la Campagne de revendications et d'actions interuniversitaires pour les étudiants et étudiantes d'éducation en stage. Alors, M. Telles, la parole est à vous.

M. Telles (Simon) : Merci beaucoup. Bonjour, tout le monde. Donc, en tant qu'association étudiante nationale, l'Union étudiante du Québec est très préoccupée par la question des stagiaires étudiants. On tient à exprimer aujourd'hui notre solidarité à tous ceux et celles qui se mobilisent pour obtenir une juste compensation financière pour le travail qui est accompli en situation de stage.

Vendredi dernier, c'était la journée mondiale des stagiaires, il y avait plus de 15 000 étudiantes et étudiants qui étaient réunis à Montréal pour manifester, en fait, pour, en fait, une juste compensation financière de leurs stages.

Aujourd'hui, on tient à exprimer notre soutien directement à la CRAIES ainsi qu'aux étudiantes et aux étudiants en enseignement pour l'obtention d'une compensation financière de leur stage final. C'est un stage qui dure de trois à quatre mois, un stage pendant lequel ils et elles assument une prise en charge complète, un stage pendant lequel les étudiants doivent aussi planifier des cours, corriger des travaux, rencontrer des parents, rencontrer toutes sortes de professionnels et assumer leurs tâches universitaires.

Avec cette charge de travail, c'est tout simplement impossible pour eux et elles de travailler pendant leurs études, et ça compromet, en fait, leur santé physique, leur santé psychologique et leur santé financière. Dans ce contexte, ce n'est pas étonnant de constater, en fait, que près de la moitié des étudiants et des étudiantes en enseignement vont décrocher avant la fin de leurs études et que 20 % d'entre eux et d'entre elles vont décrocher à la suite, en fait, de leur graduation.

Alors, face à cette situation-là qui est hautement préoccupante, on demande au gouvernement de régler ce problème-là, de prendre la situation très au sérieux et de mettre en place des solutions concrètes. Notre position, à l'UEQ, c'est clair, c'est obtenir une compensation financière des stages, du stage final en enseignement en créant une allocation spéciale à l'aide financière aux études pour, justement, soulager le fardeau financier de nos futurs enseignants et enseignantes. Merci.

La Modératrice : Merci. Mme Virginie Chantal-Bossut.

Chantal-Bossut (Virginie) : Alors, je suis étudiante en stage 4, en stage final, présentement, au préscolaire puis je suis dans le baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire à l'Université Laval. Et ce qui m'amène à vous parler aujourd'hui, en fait, c'est que je le vis, et c'est quelque chose qui est très, très demandant, qui devient épuisant pour moi et qui m'a apportée même à remettre en question ma carrière.

J'ai quitté mon emploi dernièrement, étant donné que je voulais me consacrer pleinement à mon stage pour devenir une enseignante douée et compétente, parce que c'est le moment, en stage, vraiment, de se donner puis de développer nos compétences professionnelles. Donc, voilà.

Je crois aussi que la compensation financière pourrait diminuer le stress qui va avec les études, finalement, puisque… lorsqu'on n'a pas de revenu, mais la vie continue quand même, eh bien, il faut quand même manger, et des fois on a affaire avec des prêts et bourses, et c'est lié à tout un stress financier. Voilà.

La Modératrice : Merci. Maintenant, M. Cloutier.

M. Cloutier : Alors, ce qu'il faut comprendre, c'est que le stage fait partie prenante de la formation pour devenir un enseignant au Québec. Malheureusement, plusieurs jeunes se retrouvent dans la situation où ils sont juste incapables de subvenir à leurs besoins, considérant que, du jour au lendemain, on leur demande de prendre en charge la totalité des responsabilités qu'on demande à un enseignant. C'est donc dire que ces jeunes-là se retrouvent dans une situation où, s'ils veulent continuer à payer pour leur logement, pour leur alimentation, bien, évidemment, ils ne peuvent pas avoir un autre travail parce qu'ils en font déjà un autre à temps plein, qui est celui du stage. Vous savez comme moi qu'il y a déjà plusieurs stages qui, dans le cadre des formations, sont rémunérés. Maintenant, les enseignants... Comme on le sait, nous ne valorisons pas suffisamment, comme société, le travail qui est fait par nos professeurs. C'est un enseignant sur cinq qui, dans les premières cinq années de sa vie professionnelle, va malheureusement quitter le métier.

Évidemment, la proposition qui vous est présentée aujourd'hui, qui est celle d'une juste compensation, fait partie de ces solutions pour mieux soutenir nos enseignants. Mais nous aurons la chance, comme formation politique, de vous présenter d'autres propositions qui visent justement à valoriser le rôle des professeurs.

Mais je ne peux quand même passer sous silence que le Parti libéral, en 2014, a adopté une résolution, une résolution dans laquelle on demande clairement au gouvernement du Québec...

(Interruption)

M. Cloutier : ... — attaque au trombone, excusez-moi — qui demande clairement au gouvernement du Québec de reconnaître à sa juste valeur le travail qui est fait par les enseignants dans le cadre d'un stage, proposition qui a été adoptée à l'unanimité en 2014, mais qui, malheureusement... à laquelle le gouvernement n'a jamais donné suite. Alors, vous aurez compris qu'on est en appui entier.

Je tiens aussi à rappeler que l'Assemblée nationale a déposé une pétition il y a déjà de ça quelques mois, 7 000 pétitionnaires, au printemps dernier. Et donc, pour nous, nous revenons à la charge à nouveau avec cette proposition qui est aussi une proposition qui se retrouve dans notre programme électoral pour la prochaine campagne en octobre l'année prochaine. Voilà.

La Modératrice : Merci. Maintenant, M. Côté.

M. Côté (Antoine) : Bonjour. Donc, d'abord, je tiens à dire, au nom de la CRAIES, un immense merci à M. Cloutier pour son appui et pour l'appui du Parti québécois dans la cause des stagiaires en enseignement. Je remercie aussi l'ensemble des partis de l'opposition, même le Parti libéral, comme M. Cloutier l'a mentionné, les jeunes libéraux, qui appuient notre proposition dans leur plateforme, donc, pour la compensation financière des stages de prise en charge finaux en enseignement. Je remercie aussi Simon Telles, président de l'Union étudiante du Québec, qui réitère aujourd'hui l'appui du mouvement étudiant à notre cause, et un merci très grand surtout à Virginie d'avoir accepté de partager son expérience de stage.

Avec la Journée internationale des stagiaires le 10 novembre dernier, il y a un constat qui s'est imposé dans l'espace public : il y a présentement un problème d'équité dans les conditions de stages. Certains stages ont de meilleures conditions que d'autres, et certaines professions ne sont toujours pas valorisées à la hauteur de l'importance qu'elles ont dans notre société. À la CRAIES, on est évidemment solidaires de tous les mouvements qui visent à améliorer les conditions des stagiaires en général et à renverser la situation.

Toutefois, ce qu'on veut mettre de l'avant aujourd'hui, ce sont les conditions des étudiants, des étudiantes en éducation, qui doivent faire leur stage de prise en charge final. Ce stage final, qui est obligatoire pour quiconque veut obtenir un brevet en enseignement, est une partie essentielle de notre formation. Cependant, dans sa forme actuelle, il est trop exigeant pour qu'un étudiant ou une étudiante puisse à la fois bien le réussir et maintenir une qualité de vie adéquate, donc, on en a eu une très bonne démonstration avec le témoignage de Virginie. Devant ces pressions immenses, les stagiaires en enseignement sont souvent obligés de quitter leur emploi, voire même d'abandonner temporairement leurs études pour économiser des sous. Ce que nous voulons, évidemment, c'est ouvrir un dialogue avec le gouvernement pour trouver une solution à ce problème-là. On l'a répété à maintes reprises dans les dernières années qu'il fallait valoriser la profession enseignante. Maintenant, il est temps de passer du slogan politique aux actions concrètes. Pour nous, ces actions-là commencent par la compensation financière des stages de prise en charge. Merci.

La Modératrice : Merci. On va maintenant passer à la période de questions. Je vous demanderais, s'il vous plaît, par respect pour nos invités, de rester sur le sujet du jour et de poser une question, une sous-question. Micro de gauche, Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Est-ce qu'on a des moins bons enseignants pour cette raison-là, vu que les stages ne sont pas rémunérés?

M. Côté (Antoine) : Bien, je pense que Virginie en a fait un peu la démonstration. C'est que les étudiants, malheureusement, n'ont pas la chance de se consacrer à temps plein à leur stage, au développement de leurs capacités professionnelles, à la planification de leurs cours parce qu'ils ont cette pression-là financière, parce qu'ils ont ce stress-là qui couve toujours en arrière.

M. Dion (Mathieu) : Donc, on se retrouve avec des enseignants qui sont moins bien formés qu'ils devraient l'être, est-ce que c'est ça?

M. Côté (Antoine) : Je ne dirais pas que les enseignants sont moins bien formés. Malheureusement, les stagiaires n'ont juste pas la chance de consacrer tout le temps qu'il faudrait à leur stage, à leurs études.

La Modératrice : Merci. Micro de droite, Hugo Pilon-Larose.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mme Bossut, ma question est pour vous. Combien est-ce que vous auriez aimé recevoir en compensation financière, idéalement, pour vous permettre de faire votre stage et de vivre dignement, mettons?

Chantal-Bossut (Virginie) : Il a été nommé, dans le journal, 330 $ par semaine, ça me semble un montant qui serait très bien pour nous. C'est ce qui est calculé considérant un emploi à temps partiel à raison d'environ 15 heures par semaine. Donc, je trouverais ça tout à fait légitime d'avoir un tel montant, oui, pour subvenir aux besoins de base pendant le stage. Je crois que ce serait légitime, déjà.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur cette même question-là, M. Cloutier, c'est un montant que vous souscrivez, au Parti québécois, ce...

M. Cloutier : Bien, en fait, on n'a pas... Ce qu'on sait, c'est que ça pourrait coûter environ une dizaine de millions avec les montants qui vous sont présentés. Maintenant, on n'a pas chiffré le montant final. Par contre, on est ouverts à ce que ça soit une compensation, mais la compensation doit être raisonnable.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Le projet Lab-École, en ce moment, le ministre Proulx, donc, injecte 3 millions de dollars sur deux ans pour imaginer l'école parfaite. Vous avez mentionné tantôt qu'il faut des mesures concrètes pour revaloriser la profession d'enseignant. Est-ce que ça passe, entre autres, par une augmentation de leurs salaires globaux? Est-ce qu'on parle de rémunération à ce niveau-là?

M. Cloutier : Avec respect, je pense que les enseignants, si on leur demande eux-mêmes la question puis, si vous avez à hiérarchiser les demandes que vous faites pour valoriser la profession, je pense qu'ils vont d'emblée dire qu'ils veulent être soutenus et qu'on respecte le caractère professionnel de leur rôle, que ce soit dans les évaluations qui sont faites auprès des étudiants, que ce soit sur les plans d'intervention lorsqu'ils souhaitent être accompagnés par des ressources parallèles et que ce n'est pas le cas. Le Parti québécois, par exemple, a proposé que, dorénavant, nous ayons des ratios pour les orthopédagogues, pour les psychoéducateurs, tout ça pour venir en soutien aux enseignants.

Bref, on va arriver avec une batterie de mesures pour venir vraiment supporter nos enseignants puis aussi encourager les meilleurs à choisir la profession parce que c'est l'avenir de nos jeunes. Ceci étant dit, la question de la rémunération, à mon point de vue, après des dizaines de rencontres, ce n'est jamais l'enjeu qui est nommé numéro un.

La Modératrice : Merci. Est-ce qu'on a d'autres questions en français, en anglais? C'est terminé. Merci.

(Fin à 11 h 16)

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