(Seize heures vingt et une minutes)
M. Marceau : O.K. Alors,
je réagis donc aujourd'hui à la mise à jour. Alors, tout d'abord, Philippe
Couillard prend véritablement les Québécois pour des idiots. Il insulte
l'intelligence des Québécois.
On a assisté aujourd'hui au déclenchement de
la campagne électorale libérale, campagne qui n'est pas financée par les fonds
du Parti libéral, mais plutôt par l'argent des Québécois, qui a été financée
par des coupures importantes dans les services depuis plusieurs années, depuis trois
ans, par la souffrance, donc, de nos parents, de nos enfants, de nos malades.
C'est le stratagème auquel on a eu droit aujourd'hui.
M. Couillard nous avait dit que
c'était nécessaire de couper, alors que tout ce qu'il voulait, c'était financer
sa campagne électorale. Et les marges de manoeuvre dont on nous disait qu'on
voulait les rebâtir, ce n'était pas pour le Québec qu'on voulait rebâtir des
marges de manoeuvre, c'était bel et bien pour le Parti libéral du Québec.
En passant, ça fait trois ans que je vous
dis, que je vous ai annoncé ce qui s'en venait. Et je n'ai pas de grand mérite
de vous avoir annoncé ce à quoi on assiste aujourd'hui; c'était évident, quand
on constatait les dégâts causés par l'austérité. Les investissements qui sont
annoncés aujourd'hui dans nos services publics ne sont pas à la hauteur des
dégâts qui ont été causés ces dernières années.
Ça, ici, ça nous illustre ce qui s'est
passé en santé depuis 2014. Et ça montre, en rouge, le manque à gagner à
chacune des années si le budget de l'État avait augmenté tel que prévu à
4 %, tel qu'il avait été annoncé par les libéraux en campagne électorale.
Et, pour cette année, donc, il manque 1,4 milliard, et le total de ce qui
manque, c'est 4 milliards. C'est 4 milliards de souffrances, là.
En éducation, c'est le même portrait. En
éducation, on nous avait dit que la croissance des dépenses serait de
3,5 %. Et il manque à chaque année des montants substantiels. Pour cette
année, c'est 1 milliard. Et, là encore, le total de ce qui manque, c'est
3,5 milliards de dollars. Ça, ce sont des services à nos enfants, des
soins à nos malades qui n'ont pas été donnés et qui ont des conséquences non
seulement au moment où il y a absence de service, mais qui ont des
répercussions à très long terme.
Le gouvernement, donc, a choisi d'utiliser
la marge de manoeuvre qu'il s'est constituée par la souffrance des Québécois,
par la négligence des Québécois, pour réduire l'impôt sur le revenu des
particuliers. Or, la majorité des Québécois auraient préféré qu'on mette
l'argent pour mieux s'occuper de leurs parents, pour mieux s'occuper de leurs
enfants, pour mieux s'occuper de nos malades. Dans le cas de leurs parents, je
vous rappelle les cas de maltraitance dans les établissements, dans les centres
d'hébergement. Je vous rappelle le rapport de la Protectrice du citoyen, qui
était on ne peut plus limpide, malheureusement. Dans le cas de nos enfants, je
vous rappelle qu'au Québec il y a des écoles dans lesquelles il y a des
champignons. Je vous rappelle qu'on a retiré de nos classes les orthopédagogues
et puis les gens qui aidaient nos enfants avec des difficultés d'apprentissage.
Puis, dans le cas de nos malades puis de
nos soins de santé, je vous rappelle que l'essentiel de l'argent des dernières
années, le peu qu'il y a eu est allé à l'augmentation du salaire des médecins.
C'est donc dire que les Québécois ont souffert à cause de la négligence et des
stratégies électoralistes de M. Couillard et de M. Leitão. Et, je le
répète, toute cette souffrance, toute cette négligence n'était pas nécessaire,
contrairement au discours de MM. Couillard et Leitão. Les Québécois
auraient préféré qu'on s'occupe de leurs parents, de leurs enfants, des
malades. Et, entre 278 $ et les soins à leurs proches, c'est clair que les
Québécois choisissent les soins à leurs proches.
De notre côté, je vous répète ce que nous
vous avons déjà dit : Nous allons réinvestir dans les services publics et
nous allons réparer les dégâts. Et je conclus en vous disant que — en
introduction, je vous disais que M. Couillard prend les Québécois pour des
idiots — moi, j'ai confiance dans l'intelligence des Québécois. Les
Québécois sont avisés et ils sont capables de comprendre les manoeuvres
électorales de M. Couillard. Et je suis convaincu que, le moment venu, ils
sanctionneront M. Couillard. Merci.
Mme Porter (Isabelle) :
Moi, j'aurais une question sur un autre sujet. Quelle est votre position sur la
volonté de Guy Ouellette de réintégrer la présidence de la Commission des
institutions?
La Modératrice
: On va
commencer par les questions sur le sujet, s'il vous plaît, puis on se reparlera
de ça.
M. Boivin (Mathieu) : M.
Marceau, vous êtes quand même un peu embêté, admettez-le, par l'importance,
quand même, des baisses d'impôt qui sont annoncées aujourd'hui, fussent-elles
financées par les souffrances des Québécois.
M. Marceau : Vous savez,
les baisses d'impôt sont à la hauteur de la négligence du gouvernement libéral
à l'endroit des Québécois. Elles sont à la même hauteur.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Mais une baisse d'impôt maximum de 278 $, là — parce
que, pour d'autres personnes, ça va être...
M. Marceau : Ça va être
plus faible que ça, oui.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : ...60 $, là — est-ce que vraiment ça
peut faire pencher la balance?
M. Marceau : Je ne crois
pas.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Est-ce que ça peut faire voter les gens
différemment, selon vous?
M. Marceau : Je ne crois
pas. Je crois que les gens ont constaté les dégâts. Je crois que la priorité des
Québécois, c'est qu'on rétablisse les services. Et je crois que le gouvernement
fait fausse route. D'autant que la manoeuvre est grossière, elle est indécente.
On a coupé pendant des années, et là on donne un bonbon électoral. Les gens
sont capables de voir ça. C'est une manoeuvre de campagne électorale, là. La
campagne électorale, elle est désormais déclenchée, d'une certaine manière. Et
les Québécois sont capables de lire ce qui se passe.
M. Lessard (Denis) : En
tout respect, manoeuvre électorale... Déposer un budget sans déposer de
crédits, est-ce que ce n'était pas aussi une manoeuvre préélectorale ou... Non?
M. Marceau : Il n'y avait
absolument... Tout ce qu'il y avait à savoir était, à l'époque, très clair et
très évident, dans le budget que j'avais présenté, absolument. Le taux de
croissance des budgets en santé, en éducation, les hausses de tarifs, quand il
y en avait, ce qui se passait avec le fardeau fiscal, tout était clair et net.
De savoir précisément combien il va y avoir au ministère du Transport, je ne
pense pas que ça change quelque chose au portrait, je suis désolé.
La Modératrice
: Merci.
Est-ce qu'on passe aux questions en anglais?
Mme Sioui (Marie-Michèle) :
Bien, est-ce que... Je voudrais juste en poser une autre, dans ce cas-là. Qu'est-ce
que vous pensez des hausses? On a annoncé des hausses en Santé puis en
Éducation. Je ne sais pas si vous avez pris le temps de regarder les hausses et
les pourcentages, là.
M. Marceau
: Oui.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : En Éducation, on passe de... une croissance de 3,9 %
à 4,2 %. Bon. Est-ce que ça vous semble suffisant?
M. Marceau
: Non.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Puis est-ce que ça vous semble plus justifié qu'une
baisse d'impôt?
M. Marceau
:
Regardez, il y a de très légers réinvestissements qui ne compensent absolument
pas les dégâts qui ont été causés ces dernières années. On retourne à des
niveaux qui auraient dû être pendant les trois dernières années, et qui n'ont
pas été, et qui ont causé des dommages importants. On retourne à ce qui aurait
dû être. C'est ça, ma réponse.
La Modératrice
: En anglais.
Mme Montgomery
(Angelica) : So, there was a 2,1 billion
dollars surplus, bigger then what was predicted last spring. There has not been
any major cut since last spring, so how can you say that this money is coming
from the austerity measures?
M. Marceau
:
It's the — I'm looking for my words, now — the repetition
of past surpluses, that we are observing right now. It was fully predicted. It
was easy to predict that this surplus would reappear this year, because it has
not been used last year. So, it's the same surplus that is repeating itself
year after year and it was created by the cuts of the first three years.
Mme Montgomery
(Angelica) : Is it also possible that this was
created from the strong economy and low unemployment rate?
M. Marceau
:
Well, the better economy that we have observed in the last year has helped, but
it is impossible for that to generate the kind of surplus that we have
observed, impossible. I mean, the figures do not add up.
Mme Montgomery
(Angelica) : Where is this coming from, do you
think?
M. Marceau
:
It's coming from cuts. And this is imbricated in the budget. The spending side
is too low, as a consequence of the cuts that were made in the last three
years, and they are repeating themselves. It's as easy as that.
La Modératrice
:
Merci.
M. Marceau
: Merci.
(Fin à 16 h 29)