L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, et M. Nicolas Marceau, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, et M. Nicolas Marceau, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances

Version finale

Le mercredi 22 novembre 2017, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures trois minutes)

M. Lisée : Alors, pendant trois ans, on a eu le déficit de compassion et maintenant on a le surplus de cynisme. Il est clair, lorsqu'on regarde l'évolution de l'austérité et maintenant des cadeaux de Noël, que la misère humaine considérable provoquée par l'austérité des libéraux n'était pas nécessaire. Il était possible de revenir à l'équilibre budgétaire sans rationner les soins à domicile, sans réduire d'un demi-million d'heures par année les soins pour les aînés, sans enlever à des dizaines de milliers d'enfants en difficulté leurs orthophonistes et leurs psychopédagogues pendant quelques années, sans rationner les soins en CHSLD, sans augmenter le nombre de patients par infirmière, le nombre de patients par aide-soignant.

On a vécu trois ans et on continue à vivre une austérité permanente qui a été provoquée par une stratégie électoraliste. Depuis le tout début, le gouvernement a rompu ses engagements. Son engagement, c'était, oui, d'atteindre l'équilibre budgétaire, mais de le faire la main sur le coeur sans couper les services et sans couper les services pendant la campagne électorale, ça voulait dire en augmentant modestement de 4 % par année le budget en santé et de 3,5 % par année le budget en éducation. Et ce que le candidat Philippe Couillard expliquait, c'était que moins que ça, ce n'était pas tenable. Bien, ça a été moins que ça et ce n'était pas tenable.

Alors, on a fait un calcul simple. En éducation, si les libéraux avaient respecté leur engagement électoral, il y aurait 1,2 milliard de plus dans le budget d'éducation cette année. Ça, c'est la coupure récurrente par rapport aux besoins que les libéraux avaient identifiés comme nécessaires. Donc, en ce moment, là, dans ces années de soi-disant générosité, il y a 1,2 milliard de moins cette année dans le budget de l'éducation que l'engagement libéral. Et l'augmentation pour cette année, c'est 24 millions. Alors, vous voyez qu'on est très loin du rétablissement d'un budget normal en éducation. Et comptez le nombre d'années que ça va prendre avant de revenir au budget d'éducation prélibéral, ça va être très long.

Alors, les libéraux, qui pensent que les Québécois vont avaler l'idée qu'on est dans le réinvestissement... On est tout simplement à 1,2 milliard d'écart entre le réinvestissement et le désinvestissement, hein, un déficit de réinvestissement de 1,2 milliard en éducation.

Maintenant, en santé, le tableau est clair. Si les libéraux avaient respecté leur engagement, il y aurait 1,3 milliard de plus en santé cette année. C'est-à-dire que, par rapport à ce qu'ils considéraient comme nécessaire, il manque 1,3 milliard, et leur réinvestissement, cette année, c'est de 105 millions. Et vous aurez remarqué que l'addition de ces deux chiffres d'écart égale 2,4 milliards. Il est là, le surplus. Il est dans ce qu'ils n'ont pas dépensé en santé et en éducation. Le déficit de compassion est égal au surplus.

Alors, écoutez, des chroniqueurs, des économistes vous ont dit : S'ils avaient été rigoureux dans la gestion des dépenses... Pierre Fortin, par exemple, économiste, dit : S'ils avaient été moins acharnés dans l'austérité, la croissance économique aurait été plus forte, plus tôt. Leur austérité a amenuisé la croissance économique en début de mandat. Évidemment, ils n'auraient pas eu un surplus parce que ce surplus, il serait où? Il aurait été dans les soins à domicile, dans les orthophonistes, dans les écoles délabrées, il aurait été dans les services.

Ils ont fait payer un surplus créé par mesquinerie organisée. C'est de la mesquinerie organisée pour faire en sorte qu'il y ait un surplus qui se transforme en cadeau préélectoral. Et ces 2,4 milliards, ils viennent directement du fait que les écoles ont souffert, les élèves ont souffert, les aînés ont souffert, les gens vulnérables ont souffert, les ressources intermédiaires ont souffert.

Pendant ces trois années-là, j'ai rencontré des parents d'enfants en difficulté qui disent : Ça n'existe plus, des soins continus, on parle d'épisodes de soins parce qu'il n'y a pas assez de ressources. On a des lettres de CISSS qui expliquent à des personnes handicapées que leurs soins, leurs heures de soins à domicile par semaine sont coupées. Pourquoi? Manque de ressources. On a une Protectrice du citoyen qui, année après année, dit comment les compressions ont fait mal à des gens dans la réalité. J'ai rencontré des organismes communautaires qui m'ont dit : Bien, à partir de maintenant, le CISSS refuse de prendre de nouveaux cas en soutien à domicile parce qu'il n'y a pas assez d'argent.

Alors, le bilan libéral, le vrai bilan, là — parce qu'un gouvernement, ça doit s'occuper de son monde — ce serait de faire l'addition de la misère humaine accumulée pendant ces trois ans-là pour que le premier ministre puisse se péter les bretelles puis dire : On va vous retourner 278 $.

M. Marceau : Trois choses. La première, je vais simplement rappeler, parce que Jean-François, avec raison, rappelait l'engagement de Philippe Couillard — le candidat — d'augmenter le budget de l'éducation à 3,5 % et de la santé à 4 %, là, à l'époque, ces chiffres-là correspondent effectivement aussi au taux de croissance historique en santé et en éducation et correspondent à ce qui est nécessaire pour simplement reproduire ce qui est déjà, hein, donc ce n'est pas... Il ne s'agit pas de réinvestir quand on est à ces taux de croissance là, on est aux niveaux normaux. Et donc, à ce jour, là, les déficits qui sont là, c'est simplement pour retourner au niveau normal, bon.

Deuxième point et troisième point, sur la question des programmes des partis politiques, bon, dans le cas du Parti québécois, le Parti libéral a effectivement volé une de nos bonnes idées, c'est-à-dire celle de donner aux parents 150 $ pour aider à la rentrée scolaire. Et on est bien contents du premier pas qui a été fait, là, de 100 $, ce qui a été annoncé hier. Maintenant, nous, on complétera l'effort et on amènera ça à 150 $. Mais c'est ce qui en est pour le Parti québécois, c'est tout ce qu'ils nous ont volé.

Dans le cas, évidemment, de la CAQ, il en est tout autrement. En fait, on peut imaginer que le Parti libéral est en train, depuis quelques années, de télécharger le programme de la CAQ. Et hier on constatera que le téléchargement a été complété. Il ne reste plus rien du côté du programme de la CAQ. Voilà.

Le Modérateur : Merci, messieurs. On va aller aux questions. Micro de gauche, M. Boivin, Cogeco.

M. Boivin (Simon) : M. Lisée, la toute première phrase que votre collègue a prononcée hier dans son point de presse en réaction, c'est : Le gouvernement Couillard prend les Québécois pour des idiots. Est-ce que les gens qui sont contents d'avoir une baisse d'impôt substantielle, il faut le reconnaître, sont des idiots?

M. Lisée : Non, mais ils sont assez intelligents pour savoir d'où ça vient. Je ne connais personne qui va renvoyer le chèque. C'est sûr, hein? Mais c'est clair qu'ils savent d'où ça vient. Puis ça ne vient pas de la générosité des libéraux, ça vient de la misère humaine qui a été créée par les libéraux pendant trois ans sans raison.

M. Boivin (Simon) : À leur place, vous n'auriez pas fait quelque chose comme réinvestissements, d'une part, baisses d'impôt, de l'autre? Ça aurait tout été en réinvestissements? C'est ce que vous auriez fait avec cet argent-là?

M. Lisée : Exact. On aurait fait 150 $ par enfant de primaire et de secondaire, c'est sûr. On aurait rétabli le tarif unique dans les services de garde. Donc, on aurait donné de l'oxygène aux familles directement, pas par des baisses d'impôt, mais en réduisant leurs coûts pour les services de garde. Mais c'est clair que nous, on sait qu'avec le vieillissement de la population et les besoins en soins à domicile puis en services à domicile, c'est complètement cynique de penser qu'on a les moyens de faire une baisse d'impôt maintenant.

C'est clair que, dans deux, ou trois ans, ou quatre ans, les besoins vont continuer à augmenter, la pression va être extrêmement forte, les gens vont dire : Mais pourquoi il n'y a pas assez d'argent dans le gouvernement pour qu'on s'occupe correctement de ma mère puis de mon grand-père? Où est passé cet argent? Bien, il est passé dans la volonté des libéraux de gagner les prochaines élections, tout simplement.

Le Modérateur : Merci. Une dernière, s'il vous plaît.

M. Boivin (Mathieu) : Avez-vous peur que ça fonctionne?

M. Lisée : Écoutez, je suis assez confiant dans l'intelligence collective des Québécois. Je suis assez conscient que tout le monde a des enfants, des petits-enfants, des neveux et des nièces dont ils voient que les écoles n'ont pas assez de budget. Tout le monde est anxieux de ce qui va se passer pour leurs parents, leurs grands-parents et pour eux-mêmes lorsqu'ils auront besoin de soins à domicile. Et cette inquiétude-là qui a été créée par des années d'austérité, bien, elle se traduit par une volonté d'avoir des services de qualité.

Alors, nous, c'est très clair, hein, le PLQ et la CAQ, eux, ils veulent réduire l'État; nous, on veut s'occuper de notre monde. On l'a dit, on va s'occuper de notre monde, on va réinvestir dans les soins pour les aînés, pour les élèves, pour les patients. C'est ça, notre priorité. Et puis, dans le mandat qui vient, on ne voit pas de moment où on va ni augmenter ni baisser les impôts parce que ce qu'on veut, c'est de s'occuper de notre monde.

Le Modérateur : Merci. M. Bélair-Cirino, micro de droite.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Allez-vous à tout le moins annuler la baisse des impôts annoncée hier par le gouvernement libéral si vous prenez le pouvoir le 1er octobre prochain?

M. Lisée : Non, on ne fera pas ça. Notre engagement, c'est : pendant le mandat, nous, on ne va ni les augmenter ni les baisser. Et c'est la proposition de Nicolas, d'ailleurs, il y a deux semaines, de faire en sorte que, s'il y a une augmentation des revenus de TVQ parce qu'on taxe maintenant le commerce électronique étranger, on va redonner ces sommes supplémentaires là en baisse de TPS et de TVQ. La tarification, on veut l'augmenter seulement à l'indexation des revenus des ménages, des revenus des ménages, pas l'indexation générale, on veut suivre le revenu des ménages. Alors, on va être très, très fermes sur cette idée-là que le fardeau fiscal ne doit pas augmenter. On ne va pas le baisser non plus parce qu'on sait qu'on a besoin de chacun de ces dollars-là pour s'occuper de notre monde.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais allez-vous, au net, abaisser le fardeau fiscal des familles en revoyant la formule de tarification des services de garde ou, au net, ça va être équivalent en raison des crédits d'impôt actuels?

M. Lisée : Oui, tout à fait, on veut donner de l'oxygène aux familles, O.K., pas par des baisses d'impôt qui ne s'appliquent qu'à la moitié des familles. Pour nous, il n'y a pas des bonnes puis des mauvaises familles, celles qui paient l'impôt puis celles qui n'en paient pas. Pour nous, il y a juste des bonnes familles. Alors donc, oui, avec le 150 $ par année, avec le retour au tarif unique pour les services de garde, il va y avoir plus d'oxygène dans le portefeuille des familles.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Ce serait fixé à combien, le tarif unique? On ne revient pas à 7 $ pour tout le monde, là?

M. Lisée : Bien, il revient... En ce moment, là, il est à 7,50 $, 7,50 $, il est indexé. Il va revenir là. Donc, il n'y aura plus de familles de la classe moyenne qui vont se retrouver, dans leurs rapports d'impôts, à devoir payer 400 $, 800 $, parfois 1 000 $ de plus parce que les libéraux ont décidé de les taxer davantage.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis M. Marceau, ça ferait combien...

Le Modérateur : Merci. M. Pilon-Larose, s'il vous plaît, micro de gauche.

M. Marceau : Juste vous rappeler, on a déjà parlé de ça à l'occasion du budget de mars dernier. On avait présenté notre minibudget de l'opposition, si vous voulez, et il y avait cette mesure-là, entre autres, et c'était financé par le gel de la rémunération des médecins. Et il faut voir que des milliards vont encore être déversés, selon le plan libéral, dans les prochaines années. Alors, ça, c'est des marges de manoeuvre qui, éventuellement, pourront être utilisées.

Le Modérateur : Voilà. M. Pilon-Larose.

M. Lisée : Et je dois dire aussi que nous, on va aller chercher l'argent dans les paradis fiscaux. On n'a pas arrêté, Nicolas, moi, d'autres, la semaine dernière, cette semaine... Il est scandaleux que le gouvernement libéral du Québec n'utilise pas les leviers à sa disposition pour aller chercher des centaines de millions de dollars supplémentaires qui sont dans les paradis fiscaux.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Juste pour bien comprendre, est-ce que vous trouvez que c'était bien avisé, comme mesure, de réduire les impôts hier, le choix du gouvernement de...

M. Lisée : C'est mal avisé.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Alors, pourquoi est-ce que vous ne voulez pas annuler la diminution d'impôt si vous prenez le pouvoir?

M. Lisée : Parce que notre engagement, c'est de ni les augmenter ni les baisser à partir du moment où on est au pouvoir. Ça va rendre notre tâche plus difficile, bien sûr, mais on ne va ni les augmenter ni les baisser.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Dans les chiffres que vous citez ce matin, M. Marceau, vous avez dit que c'était le déficit pour retourner au niveau normal de services, là, en santé et en éducation. Est-ce qu'on doit en comprendre que, donc, c'est le réinvestissement que vous allez faire si jamais vous prenez le pouvoir? C'est ça qu'il faut réinvestir en santé et en éducation?

M. Marceau : Ça, c'est simplement pour remettre le système d'éducation puis le système de santé...

M. Pilon-Larose (Hugo) : À ce qu'il était en 2014.

M. Marceau : À ce qu'il... Oui, bien, même pas, en fait, parce qu'il y a les... il manque les années 2014, 2015, 2016, là. Mais c'est simplement une illustration de ce qui aurait pu être fait avec les surplus qui ont été consentis à d'autres fins qu'à l'éducation et à la santé.

Maintenant, il y a énormément à faire pour rétablir les choses, et puis là on n'est même pas dans le... Évidemment, il n'y a personne qui va se réjouir de simplement rétablir le système d'éducation là où il était en 2014. Il va falloir réinvestir pour faire faire le grand virage qu'on doit faire à notre système d'éducation, avec tous les défis auxquels on est confrontés aujourd'hui.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Donc, il faut plus que ça?

M. Marceau : Il faudra plus que ça éventuellement, oui.

Le Modérateur : Ensuite, M. Laforest.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Hier, votre réaction, dernière question, au budget ressemblait un peu, dans le message, à ce que Québec solidaire a également dit. Est-ce qu'en ce moment vous êtes en train de vous battre, les deux partis, pour le même électorat?

M. Lisée : Nous, on se bat pour tous les électeurs du Québec et tous les aînés, tous les élèves, tous les patients tous ceux qui ont souffert. Alors, c'est tout.

Sur nos engagements financiers, on s'est beaucoup battus puis on a réussi à ce que le Vérificateur général nous donne, avant l'élection, le cadre financier réel. Et, lorsqu'on aura le cadre financier réel avant l'élection, là on pourra prendre des engagements chiffrés sur le mandat qui suivra pour essayer de réparer les dégâts causés par les libéraux et investir là où il le faut. On a déjà dit : Pour les soins à domicile puis le soutien à domicile, ça prend un demi-milliard de plus. Ça le prend, c'est nécessaire, c'est indispensable. Il n'est pas dans le budget aujourd'hui.

Le Modérateur : Merci. M. Laforest, micro de droit.

M. Laforest (Alain) : En quoi une baisse d'impôt va vous aider à remonter dans les sondages?

M. Lisée : Est-ce que... C'est une question pour M. Leitão, peut-être. Ce n'est pas une question pour nous.

M. Laforest (Alain) : Non, c'est une question pour vous, là. Vous avez dit : Ça va rendre notre tâche plus difficile, cette baisse d'impôt là. En quoi ça va vous aider, là, à regagner le coeur des Québécois, alors qu'on leur redonne de l'argent?

M. Lisée : J'ai dit : Ça va rendre la tâche plus difficile. Un gouvernement du Parti québécois qui est responsable, qui veut aider son monde va avoir moins de ressources à sa disposition à cause de cette mesure cynique, électoraliste du Parti libéral du Québec. Ça va rendre notre tâche plus difficile. Pour montrer à l'électorat qu'on est le véhicule de changement responsable, bien, ça nous donne un argument de plus.

La CAQ puis le Parti libéral, eux autres, ça ne les dérange pas de réduire les budgets puis de couper dans les services parce qu'ils sont obsédés par les baisses d'impôt. Nous, ça nous dérange énormément parce qu'on est là pour s'occuper de notre monde. Alors, ce genre de baisses d'impôt, si vous en voulez plus puis faire en sorte que vos aînés soient en difficulté, que les écoles soient mal financées, bien, le PL-CAQ, il est là pour ça, pour fragiliser les services publics. Nous, on est là pour donner des bons services publics.

Alors, je pense que la ligne de fracture, là, pour l'élection, elle est bien tracée. De voir François Legault, hier, être très content du budget libéral... On comprend, il y a deux tiers du budget du gouvernement qui est contrôlé par des ministres qui sont des anciens caquistes, O.K., et donc, là, on voit qu'en matière budgétaire, là, la fusion est totale. Mais ça, ça va nous aider devant l'électorat pour dire : Bien, il y a une fusion totale entre le PLQ puis la CAQ, puis nous, on est l'autre choix, le choix des besoins des gens, des services, de s'occuper de notre monde.

M. Laforest (Alain) : Dans la société actuelle, vous pensez que ça pogne, ce message-là, là?

M. Lisée : Ah oui! Ah! je suis certain que ça pogne. Moi, je suis en tournée régionale tout le temps, et les gens demandent des services. Ils disent : Pourquoi est-ce que mon service a été coupé, à Nicolet, en santé? Pourquoi est-ce qu'ils ont coupé du monde en immigration à Rouyn-Noranda alors qu'on est en déficit de main-d'oeuvre? Pourquoi est-ce que mes grands-parents ne peuvent pas être ensemble? Pourquoi est-ce que... C'est ça qu'ils demandent. C'est ça qu'ils demandent.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous êtes prêt à ce que M. Guy Ouellette réintègre la présidence de la Commission des institutions?

M. Lisée : Bien, je pense qu'il est qualifié. Si le gouvernement propose son nom, on n'y aura aucune objection.

Le Modérateur : Merci. Micro de gauche, Mathieu Dion.

M. Dion (Mathieu) : Pour revenir sur Guy Ouellette, est-ce que c'est une bonne idée qu'il ait réintégré le caucus hier, alors qu'on ne connaît toujours pas les raisons de son arrestation? Est-ce que c'est une bonne idée que le PLQ l'ait réintégré?

M. Lisée : Le problème, c'est qu'il n'y a eu aucune accusation, il n'y a aucune accusation. Et le président de l'Assemblée nationale a bien dit que la façon dont l'UPAC s'est comportée là-dedans face aux privilèges parlementaires n'était pas optimale, disons — ses mots à lui étaient plus graves. Alors, c'est une question interne au caucus libéral, mais je ne suis pas surpris.

M. Dion (Mathieu) : Vous auriez fait de même?

M. Lisée : Dans la mesure où il n'y a pas d'accusations, qu'on n'a aucune idée de quand il y aurait des accusations, c'est une situation qui est assez exceptionnelle et étrange. Et donner le bénéfice du doute à M. Ouellette, je pense, c'était la bonne chose.

M. Dion (Mathieu) : Gaétan Lelièvre, justement, qu'est-ce qui se passe avec lui? Est-ce qu'on va le réintégrer?

M. Lisée : Il a fait le choix de rester indépendant pendant un certain temps et il réfléchit à la question de savoir s'il va se représenter ou non pour le Parti québécois.

M. Dion (Mathieu) : Aimeriez-vous le ravoir dans vos rangs?

M. Lisée : Moi, je lui ai dit que la porte était ouverte, qu'il y avait suffisamment de temps qui était passé, puis qu'il n'y avait aucune information nouvelle, et que, pour moi, la sanction était suffisante, cette suspension de plusieurs mois était suffisante.

Le Modérateur : Merci. Micro de droite, M. Gagnon.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour. Pour poursuivre sur le même sujet, si les libéraux ont ramené M. Ouellette, est-ce qu'ils devraient faire de même avec M. Sklavounos? Est-ce que ça créerait un malaise du côté de l'opposition officielle?

M. Lisée : Ça, c'est des débats internes au Parti libéral et au caucus, et je n'y toucherai pas.

M. Gagnon (Marc-André) : Bon. Si on se ramène sur la mise à jour économique, bon, il y a cette mise à jour économique, au printemps il y aura un budget, plusieurs s'attendent à ce qu'il soit tout aussi électoraliste. Il y a aussi toutes les publicités gouvernementales qu'on voit à la télévision. Craignez-vous les effets pervers des élections à date fixe, à un an des élections?

M. Lisée : Non, moi, je suis très favorable. D'ailleurs, c'est nous qui l'avons proposé, puis on l'a voté, puis on est très favorables aux élections à date fixe. On sait que la population, alors que c'est tout récent, y est très attachée, et, je pense, ça donne de la prévisibilité pour l'organisation des campagnes, et tout ça. Non, moi, je suis très favorable à ça, mais les publicités, c'est indécent.

Je voyais, hier soir, une publicité sur un couple qui s'inscrit au guichet pour avoir un médecin de famille. Là, ils ne peuvent pas dire : On vous donne des médecins de famille. On vous permet de vous inscrire à la liste d'attente, hein, c'est incroyable. Tu sais, des centaines de milliers de dollars sont utilisés pour dire : Vous avez le droit d'être sur une liste d'attente. C'est quand même extraordinaire. Et c'est une publicité qui ne fait... je veux dire, qui ne donne aucune information pratique sur un programme que les gens peuvent utiliser puis comment le faire, ils ne donnent même pas le numéro de téléphone. Tu sais, je veux dire, c'est de la propagande pure.

Et, tu sais, on parle de surplus de cynisme. Là, ils sont en campagne électorale aux frais du contribuable depuis plusieurs mois. Puis, d'après ce que je vois, ça augmente de semaine en semaine, il y en a de plus en plus. Alors là, le surplus de cynisme, il est très visible.

M. Gagnon (Marc-André) : Juste pour être clair, est-ce que vous demandez, donc, à ce que les règles soient resserrées? Est-ce que vous demandez au DGE de se pencher sur ce phénomène?

M. Lisée : Écoutez, on n'est pas en campagne électorale, mais c'est clair que c'est un détournement de fonds publics à des fins électorales, à des fins partisanes, c'est clair. Bien, moi, je veux qu'ils arrêtent.

Le Modérateur : Mme Montgomery.

Mme Montgomery (Angelica) :Yes. Now, before the Liberals started their, we'll say, spending controls, the amount that we were spending on education and health was going up by about 3%, 4% a year. Is that an increase that you would have and would like to continue doing indefinitely?

M. Marceau : I missed the beginning of your question, I'm sorry.

Mme Montgomery (Angelica) : Before the Liberals started controlling spending, the costs…

M. Marceau : Yes, before they are starting to cut, yes, OK.

Mme Montgomery (Angelica) : Yes, they… I'm just using the more… term. The cost of education and health used to go up by about 3%, 4% every year. Is that something you would continue to do indefinitely? Is this something you would like to continue to do forever?

M. Marceau : Well, the rate of growth that is required to re-establish our educationsystem or health system would have to be larger initially and then to go to those levels, yes.

Mme Montgomery (Angelica) : So, if you don't increase taxes by a similar amount, will, then, education and health not be 100%, one day, of the revenues that we're taking in? I mean, if health grows by 4% a year and our tax revenues aren't matching that or continuing in some pace, how do we continue to pay for 3%, 4% growth every year?

M. Marceau : Well, the technical progress, by the fact that we can do better with the same dollars… I mean, the fact that health or education has taken more and more space in the budget is something that is unavoidable. There's nothing that we can do. Despite that, we need to be better at providing services with the same dollars, and that's going to be a challenge.

Mme Montgomery (Angelica) : Yes, but we're not talking about the same dollars that were increasing. But, if we're increasing by 3% or 4% every year, we're not talking about the same dollars, we're talking about increasing every year.

M. Marceau : Yes, yes, of course, of course, of course, so we need to have an increase in our budget for health or education. What your question is, I thought, was that the amount that we spend in education or health is going to be larger than that we spend in tourism, for example.

Mme Montgomery (Angelica) : Yes, and more and more every year.

M. Marceau : Yes, yes, yes. But, I mean, this is the way it has to be. There's nothing that we can do about it.

Mme Montgomery (Angelica) : So, one day it will be 100% of the budget?

Le Moderateur : Mme Johnson, s'il vous plaît, micro de droite.

M. Marceau : No, I don't think it will be 100%, but it's going to keep on increasing, yes, that's true.

Mme Johnson (Maya) : Mr. Lisée, why do you characterize Carlos Leitão's economic update as a surplus of cynicism?

M. Lisée : Well, because it was paid for by pain inflicted on the elderly, on young students that didn't have support in the last three years, on cuts in home care, in… you know… in cuts, in… There's… We can identify $2.4 billion of cuts in health and education alone. That's exactly the amount of the surplus. Had the Liberals respected their electoral promise, that would be the amount of money spent in health and education, 2.4 billion more than what they did. So, the accumulation of suffering gives them the ability to send $278 per person. That's exactly what they did.

Economists will tell you that, had they paced more humanely the return to a zero deficit, there would have been much less pain, a little more growth, but no electoral gifts. So, the whole thing was made to come to electoral gifts in the last year. So, that's the height of cynicism.

Mme Johnson (Maya) : And, Mr. Marceau, you had some harsh words yesterday saying that the Government is taking Quebeckers for idiots.

M. Marceau : Yes.

Mme Johnson (Maya) : Strong words? Do you stand by them?

M. Marceau : Of course. I think that Quebeckers can see what is going on, but that Mr. Couillard underestimates Quebeckers. And I think he will be sanctioned in next October for having financed his electoral campaign with cuts in services for people that are in need. I think he will be sanctioned. But he really thinks that Quebeckers are idiots, yes.

Mme Johnson (Maya) : Just one final question for you, Mr. Lisée. Consultations will be starting on marijuana, on November 30th, I believe. We're going to be hearing from all kinds of different groups, ranging from the College of Physicians to the Union of Québec municipalities. Is there anyone that's not on that list that you want to hear from? What are you hoping to see come from the consultations?

M. Lisée : Well, absolutely. I think, you know, on important social changes, such as end-of-life care or marijuana, consultation is the key. For end-of-life… Comment on dit «mourir dans la dignité»? End of life?

Mme Johnson (Maya) : Yes, dying with dignity, dying with dignity.

M. Lisée : For dying with dignity, there was a large consultation before the Government wrote the bill, and then, when the bill was tabled with solutions proposed by the Government, there were 60 groups that came to criticize and propose changes. Now, this time around, they want 24 groups. Why is that? Why don't they want to hear from parents, from cégeps, from a list we tabled, a list of 50 more groups that want to come, that won't be able to come, municipal policemen, people from treatment centers, association of medicinal cannabis in Québec? They're all being denied the ability to come and comment on the solution proposed by the Government. And we think that is a political mistake, and a refusal to really have a disciplined discussion on the solutions tabled by the Government, solutions that have big holes in them. And we showed that yesterday. The fact that, contrary to Ontario or Colorado, you can consume pot in parks, well, that's a problem. The problem of the inability to control the use of pot by drivers, come next July, is irresponsible. You know, there are real problems with the bill.

Le Modérateur : Mme Fletcher, micro de gauche.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. I have a question for both of you as well. I'll begin with you, Mr. Lisée. Mr. Leitão says that he is not in campaign mode. But, clearly, he's going to use these tax cuts, this $500-per-person tax cut as a means to campaign on. He's going to say : Hey! We gave you tax cuts, we promised you, we gave it to you. How do you plan to combat that during that campaign? What are you going to say to convince Quebeckers that he's wrong, that they should vote for your plan instead?

M. Lisée : Well, we're not going to take it away, you know. Our plan is that we need, once we got to… when… OK. When we get to power, we'll need very dollar we have then to take care of the elderly, of the young, of patients, of our education and health system. We need every dollar. And so, there's going to be a choice between the Liberals and the CAQ, who feel that they can weaken the revenues of the State forever and inflict more pain on individuals in Québec. So, that's that choice. And our choice is to say : No, we want to stop with the pain, we want to have as a priority taking care of students, and elderly, and patients. And that's where every dollar we have will go. We're going to try to have more money from tax havens. Clearly, we're going to be very strong on taking hundred millions out of these tax havens. We're going to freeze the remuneration of doctors. They have enough. We love them, but they have enough. Every extra dollar should go in health, especially in elderly care. We need 500 million per year in elderly care just to insure that you're going to be taken care of when you need it. So, that's going to be a real choice. And I'm perfectly confident that Quebeckers want to have good services for them, their kids and their elders.

Mme Fletcher (Raquel) : And, Mr. Marceau, yesterday, you said that the surplus is just repeating itself, so we had a $2.4 billion surplus last year. Are you saying that the Government just kept it there, didn't spend it, so that they could have a surplus this year?

M. Lisée : Yes, last year, that's what they did. But now it's been dissipated, it's been used. But, at the time, it was there. We saw it replicating itself, yes.

Mme Fletcher (Raquel) : OK. How do you know that?

M. Marceau : How do you…

Mme Fletcher (Raquel) : How do you know that? How do you know that it's just the same surplus?

M. Marceau : Well, the difference between revenue and… Because there's a trend in the spending and there's a trend in revenue and, if nothing significant is done to change the trend, then it will replicate itself. That's what I was saying.

Mme Fletcher (Raquel) : OK, thank you.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Boivin (Mathieu) : ...s'il vous plaît.

M. Lisée : Il y a un bonus? Vous avez droit à un bonus?

Le Modérateur : C'est le bonus, M. Boivin?

M. Boivin (Mathieu) : Vous avez répondu à mon collègue tout à l'heure, à propos des publicités électorales, que ce serait du détournement de fonds publics à des fins électorales. Je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'à la limite ça pourrait être la même chose des baisses d'impôt. Est-ce que ce n'est pas du détournement d'argent public à des fins électorales également?

M. Lisée : Bien, je vous laisse… C'est politiquement cynique, hein, c'est politiquement cynique. Le gouvernement fait son budget chaque année, puis ensuite les gens font leur opinion politique sur : Est-ce que c'est une bonne façon de faire? Clairement, c'est une mauvaise façon de faire. Mais je pense qu'il y a un étage de glaçage supplémentaire lorsqu'on prend notre argent pour faire des publicités qui ne donnent aucune information sur les programmes gouvernementaux et qui ne font que de la propagande libérale.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 35)

Participants


Document(s) associé(s)