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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle

Version finale

Le vendredi 8 décembre 2017, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures quatre minutes)

M. Lisée : Qu'est-ce que ça donne, une opposition officielle du Parti québécois? C'est la question qui est posée implicitement dans l'idée de bilan. Alors, je vais vous dire combien on est fiers d'avoir, alors qu'on n'est même pas encore au pouvoir, réussi à livrer des gains tangibles pour les hommes et les femmes du Québec.

Alors, Alexandre Cloutier s'est battu, depuis le premier jour de cette session, contre les frais exagérés pour le matériel scolaire, pour la surveillance dans les écoles et il a fait bouger le gouvernement. Il a mis ce sujet au centre du débat de l'éducation, et je pense qu'on lui doit que le gouvernement libéral, qui n'en avait jamais parlé, a décidé de remettre 100 $ pour chaque enfant en septembre. Nous, on pense que c'est 150 $ qu'il faut, on le fera lorsqu'on sera au gouvernement. Et maintenant, ce sujet des frais exagérés dans les écoles, pour le reste des frais, est au centre du débat, et c'est grâce au Parti québécois et à Alexandre.

Écoutez, ce n'est pas rien, là. Quand on est arrivés cet été, le gouvernement avait décidé de faire un procès collectif des Québécois, un procès pour discrimination et racisme systémique. Avec Carole Poirier, on a dit : C'est une mauvaise idée, ça va envenimer les choses. On a réussi à faire en sorte que ça n'existe pas et à recentrer le débat sur les vraies questions, c'est-à-dire des mesures pour assurer l'intégration réussie des néo-Québécois aux affaires. Moi, je suis très, très fier qu'on ait réussi ça.

Grands dossiers, moyens dossiers. Les gens des régions qui viennent dans les universités en pensant faire des stages en région s'étaient aperçus que c'était une arnaque. Grâce à Sylvain Roy, maintenant, les gens peuvent retourner en région faire leur stage. Parce que Sylvain Gaudreault et Sylvain Rochon n'ont jamais baissé les bras, les citoyens et citoyennes du mont Hereford savent maintenant que les fils électriques vont être enfouis, ce qui n'était pas donné avant que nos deux amis se mettent à mener ce combat.

Les ambulances. Toute l'année, on a entendu les résultats désastreux, pour la santé de plusieurs de nos concitoyens et concitoyennes, de l'absence d'ambulance. Alors, Diane Lamarre et Agnès Maltais ont mené cette charge, ce combat continu. Ça a donné 22 ambulances de plus, notamment à Québec et en Montérégie. Ça, ça fait un changement réel pour des gens qui en ont besoin.

Parlons aussi du démontage, pas seulement du problème d'intimidation qui est posé par l'actuel ministre de la Santé, mais des statistiques maquillées qu'on essaie de nous présenter pour dire que ça va mieux. Et on doit à Diane Lamarre et à son équipe de nous avoir démontré que ces supposées supercliniques ont comme objectif chiffré de voir moins de patients l'an prochain qu'ils en ont vu l'an dernier. Alors, c'est le genre d'information dont les gens ont besoin pour tirer un vrai constat sur les résultats de M. Barrette. Sur la méthode, je pense que la note est déjà donnée.

En santé, François Gendron a aussi mené des combats importants contre les effets de l'austérité permanente; pas il y a deux ans, pas il y a un an, en ce moment, en Abitibi-Témiscamingue, pour ses citoyens. En environnement, s'il n'y avait pas eu Marc Bourcier, le programme Écocamionnage n'aurait pas été prolongé, tout simplement. En matière de travail, Guy Leclair a poursuivi son travail pour l'encadrement de la profession d'inspecteur en bâtiment, dont on a cruellement besoin. Et, si le président de la nouvelle Autorité des marchés publics sera nommé aux deux tiers de l'Assemblée nationale, bien, on doit ce gain à Nicole Léger. Grâce au travail de Mireille Jean, nous avons réussi à obtenir plus de transparence et une meilleure reddition de comptes pour la gestion des contrats informatiques qui en avait bien besoin.

Dans le dossier du cannabis, avec Sylvain Pagé, nous avions proposé que la distribution soit faite par une société d'État. Le ministre Leitão se moquait de cette proposition. Bien, maintenant, elle est dans la loi parce que nous avions la bonne proposition au début. On s'y est tenus. Et maintenant, notre combat, à Sylvain, à moi, à André Villeneuve, en agriculture, ce que j'ai dit à l'UPA, ce que je dis ici, c'est que le cannabis québécois doit être produit au Québec, et je vous assure qu'on aura des gains là-dessus.

Il y a eu un référendum en Catalogne où Stéphane Bergeron nous a dignement représentés, et je suis très heureux d'avoir réussi à faire en sorte que l'Assemblée nationale vote une résolution unanime pour dénoncer l'autoritarisme du gouvernement espagnol. Ça ne s'est pas fait beaucoup dans le reste du monde, malheureusement, mais le Québec sort de cet épisode la tête haute. Nous avons exprimé l'importance de nos valeurs et le refus de l'autoritarisme dans des processus démocratiques. J'en suis très fier.

Alain Therrien, vous l'entendez souvent. Quand il parle, tout le monde entend. Mais personne n'écoute de l'autre côté, sur le REM, pour nous dire combien ça va vraiment coûter, à quelle date ça va vraiment arriver. Bien, grâce à Alain Therrien, il y a quelqu'un de crédible qui va regarder ça, c'est la Vérificatrice générale. Et nous, on vous le dit, là, tout ce qu'on dit sur le REM depuis des mois, les surprises, les mauvaises surprises pour les contribuables, la Vérificatrice générale va les confirmer, et c'est un grand service pour la transparence, pour la gestion des fonds publics qu'Alain Therrien a rendu à tous les Québécois.

Avec l'Association des motoneigistes de Manicouagan, Martin Ouellet a poussé le ministre Blanchette à revoir sa décision de ne plus financer l'entretien des chemins multiusages, un dossier extrêmement important dans toutes les régions du Québec. Lorraine Richard a empêché le ministère des Transports de recourir à une équipe volante pour les villages de la Basse-Côte-Nord plutôt que d'employer des gens locaux. Résultat, des emplois importants ont été sauvés.

Mais, au sujet de l'UPAC, devant son refus de rendre des comptes et devant les manières cavalières de l'UPAC, heureusement que les Québécois avaient Pascal Bérubé pour la recherche de la vérité, pour plus de transparence, pour maintenir l'intégrité de l'Assemblée nationale et préserver la confiance envers nos corps policiers. Bravo, Pascal. Merci, Pascal.

Il y a aussi les travailleurs de la Davie qui ont pu compter, et ils peuvent continuer à compter sur Harold LeBel, et sur Agnès Maltais, et sur tous les députés de l'Assemblée nationale représentés par le Parti québécois. Il y a 10 jours à peine, Philippe Couillard avait baissé les bras, il avait dit : Qu'est-ce ça donne de taper du pied? On lui dit non. Il faut prendre la direction d'une coalition de tous pour faire bouger le gouvernement Trudeau. C'est une question de justice, c'est une question d'équité, c'est une question de dignité pour les travailleuses et les travailleurs. Il s'est un peu ressaisi, mais, pour l'instant, sans résultat. On va continuer à le talonner, lui et les fédéraux, à ce sujet.

Nous, au Parti québécois, lorsqu'on parle d'enfance, on ne répond pas : modèle d'affaires. Nous, lorsqu'on nous pose une question sur l'enfance, on répond : qualité. Et grâce à Véronique Hivon et son travail pour améliorer le projet de loi n° 143, on a fait en sorte que le ministère de la Famille pourra intervenir dans les milieux de garde non régis lorsqu'une plainte est déposée pour un geste inapproprié, une punition exagérée, une mesure humiliante. C'est le minimum. On en veut davantage, mais au moins, grâce à Véronique, nous avons le minimum.

André Villeneuve a déposé cette semaine une motion demandant à l'Assemblée nationale de maintenir en territoire agricole les terres appartenant anciennement aux Soeurs de la Charité. Ce n'est pas seulement symbolique, parce que c'est un territoire agricole massif qui passerait du côté de la spéculation. Alors, on a posé la question aux autres partis : Qu'est-ce que vous choisissez : les terres agricoles ou les spéculateurs? La CAQ et le PLQ ont choisi les spéculateurs. Le Parti québécois choisit les agriculteurs.

C'est grâce à une motion de Nicolas Marceau plus tôt cette session que l'Assemblée nationale a unanimement, pour la première fois, décidé de taxer le commerce électronique. C'est cette motion-là qui a fait bouger le gouvernement. Nous avons gagné sur Netflix et l'intangible. Nous n'avons pas encore gagné sur les vêtements, les ordinateurs, les bijoux, donc ce qui est tangible. Nous allons continuer dans cette route de succès pour faire en sorte qu'il y ait l'équité fiscale entre les entreprises québécoises et les entreprises étrangères.

Dans le projet de loi n° 99 sur la protection de la jeunesse, les démarches de Dave Turcotte ont poussé la ministre à consentir de nouveaux droits et une plus grande reconnaissance aux familles d'accueil. C'est un gain qui va améliorer la vie de beaucoup de jeunes.

Nous avons tous en mémoire le décès de cette jeune mère témoin de Jéhovah. Grâce au travail d'Agnès Maltais, l'Assemblée nationale formera vraisemblablement un groupe de travail sur les dérives sectaires qui va se pencher sur les méthodes d'endoctrinement et l'impact sur les membres, notamment en situation médicale d'urgence.

Devant la vague de dénonciation d'agressions sexuelles, Catherine Fournier a réclamé des ressources supplémentaires pour des organismes venant en aide aux victimes. La ministre a débloqué un million. C'est déjà ça, mais c'est le cinquième de la somme dont ces organismes ont besoin. Et, dans le projet de loi n° 151 sur les violences sexuelles, Catherine a obtenu l'instauration de délais maximaux pour la prise en charge et le processus complet du traitement d'une plainte, un autre gain majeur pour les victimes.

Enfin, contrairement à Philippe Couillard... Maka Kotto... Veux-tu que je la reprenne, celle-là, Maka?

Des voix : ...

M. Lisée : Enfin. Prise deux. Enfin, contrairement à Philippe Couillard, Maka Kotto, moi et tous les collègues, on n'a pas trouvé ça ridicule de demander aux commerçants d'accueillir les clients avec le mot «bonjour». Beaucoup de libéraux ont maintenant honte d'avoir affirmé que le français est la langue commune au Québec. Bien, nous, au Parti québécois, on en est fiers.

Où était le Parti québécois cette dernière session? Bien, il était en train de faire tous ces gains concrets pour le Québec et il était à la rencontre des Québécois, en train de baser, de créer les bases de la victoire du Parti québécois l'an prochain. Comment? En visitant les régions, en rencontrant les citoyens, les groupes. Diane Lamarre, Dave Turcotte, Sylvain Pagé ont mené une tournée spécifiquement auprès des intervenants en santé; Guy Leclair a rencontré les acteurs du milieu syndical; Mathieu Traversy a fait sa tournée pour rencontrer les milieux d'affaires dans le secteur touristique; Sylvain Roy est allé voir les chasseurs, les pêcheurs, les intervenants de la faune; parce que nous avons beaucoup de choses à leur dire, parce que nous avons un plan solide pour améliorer concrètement la vie du vrai monde.

On est solides en santé. Quand François Legault et Philippe Couillard veulent en donner encore plus aux médecins, le Parti québécois est le seul parti à s'engager à geler la rémunération des médecins, et à réinvestir l'argent dans les soins, et à permettre aux 200 000 professionnels, infirmières, pharmaciens, paramédics, psychologues et les autres, d'avoir plus de liberté pour donner des soins directement aux citoyens et aux citoyennes et désengorger le système.

Pour nos aînés, on veut remplacer le rationnement des soins à domicile, qui serait prolongé par un gouvernement de la CAQ qui n'aurait pas d'argent dans son budget, par un réinvestissement réel : 500 millions par année pour assurer à tous du soutien à domicile.

On a fait le choix de la qualité pour les enfants. On veut ramener à sept dollars, entre sept et huit dollars, le tarif unique dans les garderies pour alléger la facture des familles de classe moyenne.

Qu'est-ce qui va se passer dans les neuf prochains mois? Les Québécois semblent avoir décidé, pour un très grand nombre d'entre eux, que les années libérales sont derrière eux. C'est une bonne décision. Et maintenant, ils ont à choisir quel sera le meilleur gouvernement pour remplacer le régime libéral. Ils vont se poser la question du chef, ils vont se poser la question de l'équipe, ils vont se poser la question des idées. Et, sur les idées, nous sommes confiants que comparé à l'improvisation, aux changements de position, à la faiblesse du programme de la CAQ, les idées et les propositions du Parti québécois vont s'imposer comme les meilleures parce qu'elles le sont. Et que, si c'est vrai que le Parti québécois a déjà gouverné et que le meilleur argument de la CAQ, c'est qu'ils n'ont jamais gouverné, bien, un de nos meilleurs arguments, c'est que, lorsqu'on a gouverné, on a amélioré la situation des familles, la situation des régions, la situation du français. Et nous, on sait comment améliorer le Québec après des années de fragilisation libérale, et on va le démontrer. Je vous remercie.

Le Modérateur : Merci beaucoup, M. Lisée. On va aller aux questions. Merci d'avoir une question et une sous-question. D'abord en français, micro de gauche, M. Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous tous. M. Lisée, est-ce que vous avez dédouané les souverainistes, en reportant le référendum, de voter pour la CAQ?

M. Lisée : En ce moment, on a un phénomène… Il y a une bonne nouvelle puis une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c'est que les gens veulent se débarrasser des libéraux. La mauvaise nouvelle, c'est que, pour l'instant, ils regardent la CAQ. Mais je vous dirais que c'est aussi une bonne nouvelle, parce qu'il faut la regarder, la CAQ.

Regardez-la bien. Et ce matin ils ont encore changé de position sur un sujet essentiel pour l'avenir du Québec. Jusqu'à hier soir, le projet de la CAQ en immigration, c'était de faire rentrer tout le monde, même s'ils ne savaient pas parler le français; de les obliger, après trois ans, à passer un test; et, s'ils ne passaient pas le test, de les renvoyer chez eux. Jusqu'à hier soir, c'était le plan de la CAQ.

Ce matin, changement de plan, s'ils ne passent pas leur test de français, on va les garder, mais la CAQ va les empêcher de devenir citoyen canadien. Alors donc, comme le taux d'échec au cours de français est de 90 %, donc 90 % des immigrants que la CAQ fait venir, s'ils échouent leur test de français, ils vont rester au Québec, mais un gouvernement de la CAQ va essayer de les empêcher d'avoir leur citoyenneté canadienne. Ça n'a pas de sens. Ça a été écrit cette nuit, là, vers 3 heures du matin, je suis sûr, là, tu sais. La position d'hier n'avait pas de sens, la position d'aujourd'hui n'avait pas de sens. Alors, voilà, c'est le genre de discussion qu'on va avoir d'ici neuf mois.

M. Laforest (Alain) : Je vais répéter ma question, M. Lisée. Est-ce que vous avez dédouané les souverainistes, en reportant le référendum, de voter pour la CAQ?

M. Lisée : Moi, je vous dis non, parce que, si quelqu'un veut l'indépendance du Québec, et on sait qu'il y a 30 %, 40 % des gens qui veulent l'indépendance du Québec, la seule façon d'y arriver, c'est de voter pour le Parti québécois en 2018, parce qu'on se dirige vers la souveraineté en 2022. C'est la seule façon. Tous les autres trains, là, le train de la CAQ, puis le train des libéraux, puis même le train de QS, ils ne vont pas vers l'indépendance. Le train qui va vers l'indépendance, c'est le train du Parti québécois.

M. Laforest (Alain) : Alors, pourquoi les gens ont l'impression que le Parti québécois se cherche?

M. Lisée : Les gens, en ce moment, veulent se débarrasser des libéraux. Et là, en magasin, il y a cet article qui n'a jamais été essayé, jamais été testé, qui est la CAQ. Et là il y a cet effet boule de neige de dire : Oui, ça pourrait marcher. Et nous, on pense que cet effet boule de neige, là, il mérite être sous le feu des projecteurs, parce que ça ne sera pas long que ça va fondre, parce que les propositions qu'ils font ne tiennent pas la route.

Alors, regardons juste en matière d'énergie. Nous, on le sait que l'énergie d'aujourd'hui et de demain, c'est l'énergie renouvelable. Ça coûte moins cher d'économiser un kilowatt à Montréal ou à Québec que d'en produire un dans le Nord. M. Legault, il dit : Non, moi, peu importe toutes les études, peu importe que mon produit n'est pas vendable, peu importe si c'est trop cher, je vais construire d'autres grands chantiers dans le Nord, des barrages. Alors, ça, c'est la route de l'échec puis de la faillite.

Alors, oui, j'ai hâte qu'on prenne le temps de regarder... Tu sais, ce n'est pas juste 10 % du programme de la CAQ qui est risqué puis qui ne marche pas, là, c'est plus de 75 %. Alors, on va être sur ce terrain-là, et moi, je sais que les Québécois veulent du changement, mais ils veulent du changement intelligent. Ils ne veulent pas remplacer pour pire. J'ai très hâte d'avoir cette discussion-là, ça commence aujourd'hui.

Le Modérateur : Merci. Mme Prince, Radio-Canada.

Mme Prince (Véronique) : Bonjour. Qu'avez-vous à dire à ceux qui pensent que la bataille va se faire entre le Parti libéral et la CAQ? Est-ce que vous êtes encore dans la partie?

M. Lisée : Bien, écoutez, à lire les chroniques, cette semaine, on avait plus que notre juste part de chroniques, hein? J'ai l'impression qu'on est très, très présents et... Non, moi, je n'ai aucun doute là-dessus. Je veux dire, quand on a le leader de la CAQ qui est obligé de venir vous dire que, pour la proposition-phare de la CAQ de baisser les impôts, bien, les Québécois doivent choisir entre l'original et la copie, alors il vous dit : CAQ, PLQ, c'est copier-coller. Je suis d'accord avec lui, CAQ, PLQ, c'est copier-coller. M. Bonnardel a raison, puis le Parti québécois, c'est autre chose.

Le Parti québécois va dire la vérité aux Québécois. Ce n'est pas vrai que vous pouvez avoir des baisses d'impôt et augmenter les services aux élèves en difficulté, aux patients et aux aînés. Ce n'est pas vrai. Ceux qui vous disent sont des charlatans. Qui vous dit ça? La CAQ et le PLQ. Qui vous dit la vérité? Le Parti québécois.

Mme Prince (Véronique) : Ça fait un peu plus d'un an maintenant que vous êtes chef du Parti québécois. Au début, quand on est chef, quand on devient chef, il y a toujours une lune de miel et tout ça. Est-ce que vous trouvez ça difficile en ce moment?

M. Lisée : J'adore ça. J'adore être chef du Parti québécois puis, savez-vous, moi, j'étais conseiller de deux premiers ministres, puis il y a des bouts où ça allait mal. Puis c'est quand on est en difficulté que l'énergie du Parti québécois se réveille puis que l'équipe du Parti québécois est encore plus assidue, plus mordante, et puis vous allez voir ça. À chaque fois, on a gagné. À chaque fois, on a été sous-estimés. Sous-estimer le Parti québécois, là, c'est un sport national, puis le Parti québécois gagne. Alors, on se reverra le soir du 1er octobre 2018, Mme Prince.

Le Modérateur : Merci. M. Lavoie, micro de gauche.

M. Lavoie (Gilbert) : Bonjour, M. Lisée. Vous m'avez fait peur avec votre introduction. Ça m'a rappelé Qu'est-ce que ça donne, les syndicats? C'est Yvon Deschamps, je pense. Mais ce n'est pas ça que vous avez fait. Vous avez demandé : Qu'est-ce que ça donne d'avoir le Parti québécois à l'opposition officielle. Bon, c'est bien, personne ne va contester l'énumération que vous avez faite, mais quelle impression ça vous laisse d'avoir été quasiment ignoré ce matin par le premier ministre dans son propre bilan, à un point tel qu'il a fallu lui rappeler que vous existiez?

M. Lisée : Bien, je pense qu'il est très mal conseillé.

Des voix : Ha, ha, ha!

Une voix : C'est tout?

M. Lisée : C'est tout.

M. Lavoie (Gilbert) : Bon, deuxième question. Vous dites…

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Lavoie (Gilbert) : C'est correct, on veut tous aller en vacances. C'est correct. Vous dites, la CAQ n'a jamais gouverné; nous, on a déjà gouverné. Bien, François Legault a quand même gouverné, il a été ministre influent au sein du Parti québécois. Est-ce à dire que vous estimez que ce qu'il a fait comme ministre sous l'époque de Bernard Landry, c'était pourri, finalement?

M. Lisée : Bernard Landry, remarquable, mais François Legault, c'est lui qui a cédé au lobby des deux syndicats de médecins pour signer une entente néfaste qui a conduit à une augmentation de rémunération scandaleuse. Ça, ça doit être au bilan de François Legault, là. C'est lui qui a fait ça, là. Il a cédé et, à cause de lui, il y a eu une année récemment où 75 % de l'argent neuf en santé est allé à la rémunération des médecins.

Et encore aujourd'hui, lorsqu'on lui pose la question : Comment allez-vous faire pour régler les problèmes de la santé?, il dit : On va augmenter encore les primes aux médecins pour qu'ils donnent l'autonomie aux infirmières. On dit : Franchement, c'est ne rien comprendre. Il faut donner de l'autonomie aux infirmières, aux pharmaciens et aux autres, les soustraire de la tutelle des médecins, ne pas donner leur cote aux médecins.

Alors, François Legault, en santé, qui est la première préoccupation des Québécois, fait partie du problème. Il faisait partie du problème et il fait toujours partie du problème. Il aura convaincu Gaétan Barrette de venir en politique, ça doit être à sa colonne débit aussi. Puis Gaétan Barrette se vante d'appliquer le programme de la CAQ en santé, là. Il faut quand même savoir ça.

Le Modérateur : Merci. Mme Sioui, micro de droite.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour à tous. M. Lisée, est-ce que vous vous êtes auto-exclu du débat en ne promettant pas de couper dans les services puis d'offrir des baisses d'impôt?

M. Lisée : Au contraire, on est au centre du débat. Les Québécois, là, ils voudraient tous des baisses d'impôt. Ils aimeraient mieux ne pas en payer du tout, mais ils ont tous, dans leurs familles, des enfants qui n'ont pas eu l'aide nécessaire dans les écoles. Ils ont tous, dans leurs familles, des aînés qui n'ont pas eu le soutien nécessaire à domicile. Ils sont tous allés à l'urgence, puis ça a été trop long, puis, si seulement ils avaient pu voir une infirmière à la place, ça aurait été mieux. Ils savent tous gérer un budget puis ils savent tous qu'on ne peut pas avoir des cadeaux de Noël, puis des cadeaux l'été, puis des cadeaux l'automne, puis sans jamais payer la facture.

Alors, nous, oui, on fait le pari de la transparence et de la vérité. Si vous voulez avoir des services efficaces, si vous voulez arrêter l'austérité permanente et le rationnement des soins — nous sommes, encore aujourd'hui, en rationnement des soins — si vous voulez arrêter ça, c'est seulement le Parti québécois qui va prendre des choix courageux, lucides, qui va vous dire la vérité. Les deux autres, le PLQ et la CAQ, ils vont essayer de vous faire croire que vous pouvez tout avoir, mais vous le savez que ce n'est pas possible. Alors, choisissez le parti qui dit la vérité.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Au début de la session, il y avait l'élection dans Louis-Hébert. À ce moment-là, vous vous êtes présenté comme étant le parti vert. Dans l'allocution que vous venez de faire, vous avez mentionné l'environnement une fois, au détour d'une phrase, pour parler de transport écoresponsable. La souveraineté, c'est exclu jusqu'à 2022, ou le référendum. Vous avez essayé d'aller sur le terrain de l'identité sans parler à votre caucus, ça s'est reviré contre vous.

Comment on peut croire que vous ne cherchez pas un thème quand vous en avez abandonné trois dans les quatre derniers mois?

M. Lisée : Je suis en désaccord complet avec la prémisse de votre question, en tout respect. Un gouvernement du Parti québécois va défendre la langue, la laïcité. Nous allons redonner de la confiance à la nation pour la préparer pour l'indépendance du Québec à partir de 2022. Notre premier budget sera le budget du virage vert. On va s'occuper de santé et d'éducation, comme le Parti québécois l'a toujours fait dans le passé. Le Parti québécois au pouvoir a tout fait ça. Le Parti québécois au pouvoir va tout faire ça.

Le Modérateur : Merci. Micro de gauche, M. Pilon-Larose.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Jugez-vous que des motions comme celle sur le «Bonjour! Hi!», que vous avez réussi à faire adopter par l'Assemblée nationale, vous permettent de faire des gains dans l'électorat?

M. Lisée : Bien, oui, parce que ça éclaire. Ça éclaire le double jeu du Parti libéral du Québec. Vous savez, ce n'est pas compliqué, là, on met le Parti libéral du Québec au défi de dire que le français est la langue commune, et ça crée une crise à l'intérieur de leur caucus. Là, ils disent oui puis ensuite ils ont honte d'avoir dit oui. Puis là il y a plusieurs de leurs ministres... il dit : Ah! j'ai dit oui, mais je n'aurais pas dû dire oui. Pourtant, c'est simple, là. Le français est la langue commune au Québec. Pourquoi ça crée une crise au Parti libéral à chaque fois qu'on leur demande de réitérer ça? Alors, c'est simple comme bonjour.

Pour nous, au Parti québécois, c'est simple comme bonjour, mais pour eux, le Parti libéral... et je vois la réaction dans le milieu anglophone, et ça, c'est un milieu anglophone qui, pendant 15 ans, ne s'est pas fait rappeler par le Parti libéral que le français est la langue commune. Alors, ils sont très surpris qu'en fin de mandat le premier ministre dise ça.

Bien, je peux vous dire qu'avec un gouvernement du Parti québécois, c'est clair au début, au milieu et à la fin de notre mandat que le français est la langue commune et qu'il n'y a rien de plus normal que d'inviter les commerçants à accueillir les clients avec le mot «bonjour».

M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous avez choisi, donc, de repousser à 2022 l'échéance d'un référendum, une stratégie qui, pour l'instant... si on lit, les sondages ne semblent pas nécessairement vous sourire, vous porter fruit. Est-ce qu'au cours des prochains mois vous allez parler davantage de souveraineté pour remettre la souveraineté au coeur de votre action politique?

M. Lisée : Bien, écoutez, l'indépendance, j'en ai parlé aujourd'hui dans une question, j'en ai parlé sur le sujet des délais en justice, j'en ai parlé sur le cannabis, j'en parle constamment. Nous avons, en ce moment, 50 plus 1 réponses sur l'indépendance. On est en train de les décliner. Ils sont en partage.

On a cette campagne extraordinaire, menée par Stéphane Bergeron, sur l'autre 150e. On va vous donner le score aujourd'hui en scoop. Alors, les vidéos de l'autre 150e ont été vues par 600 000 personnes. Les vidéos du 150e officiel ont été vues par 400 000 personnes. Alors, ça, c'est de la pédagogie historique, souverainiste qu'on a faite pendant toute l'année parce que nous, on pense que de connaître la vraie histoire du Canada, ça incline les gens à vouloir ne pas resigner pour un autre 150 ans.

Alors, on est dans la pédagogie souverainiste. On va continuer à être dans la pédagogie indépendantiste, et ce qu'on dit, puis vous m'avez entendu dans chacun de mes grands discours en parler, j'en parle dans les chambres de commerce : pour réussir l'indépendance, il faut remplacer les libéraux puis surtout pas les remplacer par la CAQ en 2018, redonner la confiance à la nation. En tant que mouvement souverainiste, on va préparer l'offre indépendantiste pour la campagne de 2022, où ce sera l'enjeu principal.

C'est comme ça, si on veut réussir l'indépendance. Si on veut échouer l'indépendance, on vote pour la CAQ, ou pour le Parti libéral, ou pour QS qui a, dans son programme, si jamais il devait être élu, d'organiser une assemblée élue où les fédéralistes seraient représentés à leur juste proportion, c'est-à-dire peut-être 40 %, et qui échouerait à proposer l'indépendance. Alors, la seule façon de se rendre à l'indépendance, c'est de voter PQ en 2018.

Le Modérateur : Micro de droite, M. Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour à tous. Vous avez dit qu'on a déjà été en difficulté au Parti québécois. Donc, vous reconnaissez de facto que vous êtes présentement en difficulté. Pourquoi le Parti québécois et son chef sont en difficulté présentement?

M. Lisée : Nous, là, la langue de bois, on n'aime pas ça. Est-ce qu'on a des bons sondages en ce moment? Non. Je vous le dis, là, les sondages ne sont pas bons. O.K. On déteste la langue de bois. On déteste ça.

Alors, est-ce qu'on veut remonter la pente? Oui. Puis pourquoi on pense qu'on va remonter la pente? Bien, c'est comme... je ne sais pas si vous m'avez posé la question au début de ma campagne au leadership : M. Lisée, est-ce que les sondages sont bons dans la première semaine? Je vous aurais dit non, ils ne sont pas bons, mais je suis en campagne parce que je pense que je vais gagner, puis je pense que je vais gagner parce que j'ai les bonnes propositions, puis je pense que je vais gagner parce que je pense que j'ai les bons porte-parole, puis là j'ai les super porte-parole. Les meilleurs porte-parole au Québec sont dans cette équipe. Puis aussi, bon, c'est vrai que mes adversaires dans la course au leadership étaient de très grande qualité, mais ça rehausse ma victoire, absolument.

Mais je regarde le bilan des libéraux, avec cette austérité permanente et ce cynisme dont ils font preuve en ce moment pour essayer d'acheter des élections, ce cynisme transparent, et je regarde la faiblesse des propositions de la CAQ qui, sur Netflix, ont changé de position trois fois dans la même journée. Sur Uber, ils voulaient qu'on cède à Uber sinon ils pensaient qu'ils s'en iraient, mais ils ne sont pas partis. Ça faisait trois fois qu'ils menaçaient. Le nombre de mauvaises propositions de la CAQ, ça ne survivra pas aux projecteurs et au soleil du printemps.

C'est pour ça que je n'ai aucune difficulté à vous dire que je sais ce que disent les sondages maintenant, mais je n'ai aucune difficulté à vous dire que ça va changer parce que j'ai confiance à l'intelligence des Québécois et à la qualité de nos propositions et de notre équipe.

M. Dion (Mathieu) : On fait les bilans aujourd'hui. Vous avez dit : On n'utilise pas la langue de bois. Vous n'avez pas répondu à ma question. Je vous demandais pourquoi le Parti québécois et son chef sont en difficulté présentement.

M. Lisée : Parce que ce qui s'est produit...

M. Dion (Mathieu) : Qu'est-ce que vous auriez dû faire et que vous n'avez pas fait?

M. Lisée : Pas grand-chose. Je vais vous dire pas grand-chose parce qu'on a une dynamique qui fait que les gens ont décidé de se débarrasser des libéraux. Ça, c'est le grand gain de 2017, là. Parce qu'en 2016 puis en 2015, les gens disaient : Les libéraux, ils sont imbattables, c'est sûr qu'ils vont gagner. O.K.?

Là, c'est changé, et là on a une dynamique, cette année, où le meilleur argument de la CAQ, c'est qu'ils n'ont jamais gouverné et qu'il y a une volonté de changement. Et là, pour l'instant, les gens disent : Ça va être la CAQ. Il y a aussi le calendrier qui a fait en sorte que la partielle dans Louis-Hébert... si ça avait été la partielle de Saint-Jérôme, bien là, les gens ont dit : Ah! la CAQ va gagner Saint-Jérôme. Bien non, c'est le PQ qui a gagné Saint-Jérôme en partielle puis il a doublé son avance sur la CAQ. Ça aurait donné une dynamique différente.

Moi, j'accepte la réalité telle qu'elle est. Ça a été Louis-Hébert qui a donné le ton et qui a aidé la CAQ à dire : Bien, on est un véhicule de changement. Bien, j'aime mieux qu'ils aient leur lune de miel maintenant, leur effet boule de neige maintenant, parce que justement, si on peut commencer à s'intéresser à ce qu'ils disent vraiment puis au risque... Juste sur le français, ce qu'il a dit ce matin, là, qu'on va laisser 100 % des futurs immigrants entrer même s'ils ne parlent pas le français parce qu'un jour on va leur faire un examen, mais c'est la recette du déclin du français. Demandez aux démographes demain ce qu'ils pensent de cette proposition. Ils vont vous le dire, la CAQ est dangereuse pour l'avenir du français. Ses idées de grands barrages dans le Nord... la CAQ est dangereuse pour les finances du Québec, et baisser les impôts encore plus des Québécois, c'est le rationnement des services pour nos aînés, nos élèves.

Alors, moi, là, je pars avec mon équipe, avec un argumentaire très fort et puis j'ai hâte de continuer à être sur le terrain, parce que, quand je dis ça, là... J'avais 125 personnes à Sherbrooke, il y a deux semaines, dans une assemblée citoyenne, puis je leur disais : Je vais vous en parler du programme de la CAQ. Puis quand j'ai expliqué l'affaire des immigrants, ah, il y a un mouvement de recul dans le coin. Ils ne disent pas qu'ils vont les renvoyer chez eux après... Bien oui, c'est ce qu'ils disaient jusqu'à hier. Alors, restez branchés.

Le Modérateur : Merci. M. Bellerose, micro de gauche.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Lisée. Depuis que vous avez fait le choix de reporter la souveraineté à un éventuel deuxième mandat...

M. Lisée : Je n'ai pas fait le choix de reporter la souveraineté, j'ai fait le choix de reporter le référendum.

M. Bellerose (Patrick) : Depuis que vous avez fait le choix de reporter un référendum sur la souveraineté à un éventuel deuxième mandat, le Parti québécois semble avoir perdu sa raison d'être dans l'électorat. Qu'est-ce que vous dites aux militants souverainistes qui quittent le vaisseau amiral? Qu'est-ce que ça signifierait pour le mouvement souverainiste si le Parti québécois devait disparaître?

M. Lisée : Alors, ce que je leur dis, c'est trois choses. Pourquoi voter pour le Parti québécois? Trois choses. Si vous êtes pour l'indépendance, le train part le 1er octobre 2018. C'est le seul train qui mène à l'indépendance. Deuxièmement, si vous voulez avoir un gouvernement qui va défendre la nation, qui va faire en sorte que l'immigration va être francophone, le seul, c'est le Parti québécois. Là, on le sait, c'est clair. Puis, si vous voulez avoir un gouvernement qui va être à la fois ambitieux et bienveillant, c'est-à-dire qui ne va pas essayer d'acheter des votes avec des baisses d'impôt, puis qui va vouloir donner des vrais services aux gens, puis faire un vrai virage vert, c'est le Parti québécois. Est-ce que c'est assez court pour vous?

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que le Parti québécois est en danger de disparaître à 19 %?

M. Lisée : Non.

M. Bellerose (Patrick) : Pourquoi êtes-vous si confiant?

M. Lisée : Vous pouvez rembobiner tout ce que j'ai dit depuis les 20 dernières minutes.

Le Modérateur : Merci. En français, M. Boivin.

M. Boivin (Mathieu) : Ce matin, on posait la question à M. Couillard : Comment se fait-il que, malgré le bilan objectivement intéressant au point de vue économique, vous ne réussissiez pas à obtenir le crédit des Québécois? De la même façon, on peut convenir que vous avez fait un travail très honorable comme opposition officielle, et pourtant, vous l'avez vu, probablement vous plus que d'autres, à quel point ça descend. Est-ce que vous, comme les libéraux, seriez éventuellement victimes du dégagisme?

M. Lisée : Bien, je pense qu'il y a une volonté de chercher autre chose. Je la comprends, ça fait partie de la dynamique politique au Québec et ailleurs. Mais une fois que tu regardes autre chose — et là, en ce moment, autre chose, c'est la CAQ — regarde-là bien. Et c'est ce qu'on dit aux gens : Regardez-la bien, là, avant d'acheter, avant de vous commettre pour quatre ans...

M. Boivin (Mathieu) : ...tromper?

M. Lisée : Parce que le risque que la CAQ fait courir au français, aux finances publiques et aux services à nos élèves, à nos patients et à nos aînés, il est grave. Il est grave. Leurs propositions sont risquées pour le Québec. Alors, changer, oui, mais changer pour mieux.

M. Boivin (Mathieu) : Est-ce que vous considérez avoir beaucoup de choses à changer à votre style de leadership personnel pour ne serait-ce que rattraper le niveau d'appui que vos principaux adversaires ont, à tout le moins en ce qui concerne être vu comme un bon premier ministre? Vous êtes à la moitié moins qu'eux.

M. Lisée : On peut toujours s'améliorer puis on cherche toujours à s'améliorer. Et puis moi, ce que j'ai commencé à faire et qui donne des résultats sur le terrain, visibles, c'est qu'à tort ou à raison les gens ont une vision de moi qui est, disons, partielle. Et lorsqu'ils me voient sur le terrain, lorsqu'ils me voient interagir, être à l'écoute, faire des blagues... Vous connaissez mon humour, vous, parce que vous me voyez souvent, mais ça mérite d'être connu. Ça fait qu'on va travailler là-dessus.

M. Boivin (Mathieu) : Vous croyez toujours à un gouvernement majoritaire?

M. Lisée : Absolument.

Le Modérateur : Merci. Mme Biron, micro gauche.

Mme Biron (Martine) : Bonjour aux élus. Bonjour, M. le chef de l'opposition officielle. Un peu dans la continuité de la question de Mathieu, vous admettez que les sondages ne sont pas bons, vous avez perdu à peu près 11 points en un an, c'est à peu près un point par mois. Est-ce que vous avez pensé à partir?

M. Lisée : Non, parce que la résilience, c'est une très belle qualité.

Mme Biron (Martine) : Et, si ça se poursuivait, cette descente-là, est-ce que vous pourriez partir?

M. Lisée : Moi, je pense que les rebonds sont parmi les plus beaux moments de la politique.

Mme Biron (Martine) : Est-ce que...

Le Modérateur : Dernière, s'il vous plaît.

Mme Biron (Martine) : Après les fêtes, est-ce que vous allez proposer un Parti québécois renouvelé ou un Parti québécois dans la continuité?

M. Lisée : Écoutez, le message et le programme qu'on a adoptés à notre congrès, c'est le programme de l'avenir du Québec, hein? C'est le programme de l'avenir du Québec, donc on fait ce grand choix de dire aux Québécois : N'écoutez pas les charlatans qui vous disent que vous pouvez avoir le beurre et l'argent du beurre.

Vous voulez des services de meilleure qualité et un État plus efficace? C'est juste le Parti québécois qui vous le propose. Vous voulez qu'on avance vers l'indépendance? C'est juste le Parti québécois qui le propose. Vous voulez une loi 202 sur le français? C'est juste le Parti québécois qui propose. Vous voulez un virage vert? C'est juste le Parti québécois qui le propose.

C'est ça, nos thèmes, c'est ça qu'on est puis c'est ce que je suis depuis ma course au leadership. O.K.? Puis des fois je parle plus du numéro 1, puis plus du numéro 3, puis plus numéro 2, mais vous allez voir, sur la distance, c'est toujours les mêmes thèmes, parce que c'est ça dont les Québécoises et les Québécois ont besoin en 2018. Merci.

Le Modérateur : Merci. Mme Lévesque, je crois qu'on a une dernière question en français. Mme Lévesque.

Mme Lévesque (Catherine) : Oui, bonjour. Je veux revenir à la question de ma collègue Marie-Michèle Sioui, parce qu'effectivement, le référendum, on n'en parlera pas, bien, du moins, aux prochaines élections. Énergie Est est mort. Vous dites que vous allez parler de santé, que ça va être votre thème, mais là vous n'allez peut-être pas en parler pendant les 10 mois qu'il reste.

Alors, ma question, c'est : Quel va être le projet de société que vous allez porter aux prochaines élections, là, pour un gouvernement du Parti québécois?

M. Lisée : Écoutez, le projet de société, c'est une nation qui arrête de s'excuser d'exister. Puis c'est sûr que l'indépendance, on va en parler. On en parle, on continue à en parler, on va continuer à en parler parce que c'est la meilleure façon pour le Québec d'exister. Et on va dire qu'un Québec qui est plus fort, c'est un Québec qui s'affirme dans ses régions, c'est un Québec qui s'affirme dans sa langue, dans sa laïcité. C'est un Québec qui fait de l'économie verte une partie essentielle de son avenir. C'est un parti qui a comme outil contre la congestion plus de transport en commun, en particulier vert. C'est ça, la modernité aujourd'hui au Québec.

Alors, les libéraux, qui essaient de se donner une image verte et qui, dans les faits, coupent les budgets qui nous permettraient de faire cette transition, bien, c'est de la relation publique. Nous, on n'est pas dans la relation publique, on est dans le changement réel.

Mme Lévesque (Catherine) : Un peu plus tôt, bon, François Legault prétendait que la CAQ avait dicté l'agenda pendant la session parlementaire, qu'il avait dicté les enjeux, puis on a plutôt senti, là, à quelques reprises que le Parti québécois était plus en mode réaction. Est-ce que c'est pour cela que vous avez amené le bal du «Bonjour! Hi!» la semaine dernière, cette semaine?

M. Lisée : Bien, on va regarder l'affirmation de notre ami François Legault. Alors, nous avons, les premiers, demandé que le commissaire de l'UPAC soit élu aux deux tiers et ensuite, bien, on leur a dicté l'agenda. Moi, j'ai commencé à parler, dès le début de l'année, du fait que ça prend de l'achat local dans le REM; ça fait qu'on leur a dicté l'agenda. Nous, on a été les premiers à dire qu'il fallait baisser les frais dans les écoles; ils nous ont suivis. Ils ont dicté l'agenda.

Et là, dans le sens inverse, ils ont essayé de dicter notre agenda en disant : Il faut céder à Uber; on ne les a pas suivis. Il faut céder à Netflix; on ne les a pas suivis. Ça prend des immigrants qui ne parlent pas français; on ne les a pas suivis. Alors, qu'il essaie de dicter ces agendas-là... Puis je ne leur demande pas de changer de position, là. Je veux que les Québécois connaissent bien ces positions-là.

Alors, moi, je pense qu'on a été, sur tous les grands sujets, la plupart du temps les premiers. On a été cohérents, on a été constants, et puis même, je vais vous dire, sur la commission sur le racisme systémique, là, ça a pris des mois après nous qu'ils embarquent dans ce train-là, des mois après nous. Alors, est-ce qu'il y a une compétition entre Philippe Couillard et François Legault pour savoir qui est le meilleur Arsène Lupin des positions des autres? Je leur laisse ça. Nous, on arrive avec des positions qui sont solides, réfléchies. On s'y tient et on gagne.

Mme Lévesque (Catherine) : Donc, la CAQ a volé certaines de vos idées.

M. Lisée : Ah! bien, c'est clair. Je veux dire, ils font de la récupération parce qu'ils sont en pénurie.

Le Modérateur : Merci. En anglais, Mme Fletcher, micro de gauche.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon, everyone. Mr. Lisée, yesterday you admitted to setting a trap for the Liberals with your «Bonjour! Hi!» motion. Today, what I hear you saying is that the Québec public, they are sick of the Liberals, they want someone else, and what they're going to have to do in October is choose between either you and your party or the CAQ and Mr. Legault. Is part of your strategy then to continue setting these kinds of traps to exploit the weaknesses of either the Liberals or the CAQ?

M. Lisée : Asking tough question is part of my job. It's part of yours as well, and you're doing just fine. And so the tough question that I ask the Liberals is : Do you really agree that French is our common language? And that created panic within the Liberals. And that created panic because, in the last 15 years, they haven't been consistent into telling anyone that French is the common language in Québec. And now they're reaping what they sold. Did I correctly conjugate so? Yes? OK.

And basically, you know, it's a simple question, but we all know that they don't have the right answer to this question. This is as simple as that. And yesterday I asked another tough simple question to François Legault : Is it true that you told the CBC that you don't care about new Quebeckers not knowing French when they get in? And his answer was : Yes, I don't care. I don't care about French as they get in.

And, you know, I'm sure you're going to be interested in this, this morning, he switched positions on immigration. Until yesterday, he said that these immigrants, under a CAQ government, would have to pass a French test within three years, and, if they failed, the CAQ would send them back in their country. This morning, he switched positions and said : No, we'll not send them back but we will stop them from becoming Canadian citizens. That's what he said, which is completely nonsensical on a humanitarian ground and on a linguistic ground.

So he admits that, if he fails to teach French to these immigrants, they'll stay here forever but simply not as citizens. I mean, you know, what more can he say to show that it's nonsensical.

Mme Fletcher (Raquel) : But what is your particular strategy going to be from here until the election? Obviously, you want to expose these kinds of weaknesses, but will we see more tactics from you, like the «Bonjour! Hi!» motion? Will we see more political maneuvering?

M. Lisée : I'm going to keep asking touch, clear questions, so that Quebeckers have clear answers. And, if our questions at the Parti québécois create panic in the Liberals and the CAQ, that's because their positions are weak, and they are weak.

Le Modérateur : Merci. Mme Johnson.

Mme Johnson (Maya) : Hello, everyone. Mr. Lisée, is François Legault an irritant to the Parti québécois?

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Lisée : Well, you know, we had the wishes of Christmas today and we promised to be «bienveillants», so I will not use this word, which is very controversial.

Mme Johnson (Maya) : But is his party having a negative impact, would you say, on yours? Because François Legault appears to be the man that both you and the Premier are consistently targeting.

M. Lisée : Well, it serves him well to be first in the polls, so that's what will happen. He shouldn't have decided to be first in the polls now. I'm kidding, of course, he has nothing to do with it, but really I think the metaphor that I use is that, you know, clearly, this year, contrary to…

In 2014, 2015, and 2016, people kept saying : The Liberals are unbeatable. But this year, for the first time, they say : Well, they are beatable. And they look at this party who never governed, the CAQ, and say : Well, maybe they could beat the Liberals. So I'm saying : OK, fine, so take a good look at it, and you haven't, so far, it's just the fact that they seem to be new on the shelf and their only argument is that they haven't governed.

But now look at how they would govern. They would be a risk. It would be a risk for the finances of Québec, because they want to build new dams up north that would be an economic failure. They want to cut more taxes, which will mean less services for elderly and our children. And their policy on immigration, to withdraw Canadian citizenship from immigrants who don't pass a Drench test is inhumane and nonsensical.

So, OK, they are first in the polls. So take a good look. I think there is a snowball effect, and, if the lights shine on this snowball, you know what will happen.

Mme Johnson (Maya) : You have tried to reach out to the Anglophone community in the past, saying particularly that, in 2018, with a referendum on the backburner, that they do have an option if they are just looking for a clean, good, honest government. But you admitted yesterday that you set a trap for the Liberals, and the way that that is being perceived by some in the English-speaking community is that you use the community as a pun for your own petty political motivations.

So how do you expect the community to trust you if that is the kind of tactic that you're willing to employ?

M. Lisée : It's the exact opposite. I think, thanks to this motion, I show the English community the hypocrisy of the Liberal Party. It is clearly a party that tells French Quebeckers that French is a common language, but that doesn't want to say that to the Anglophone community.

I have been steadfast in saying that French is our common language, that individual bilingualism is a great thing, that we need a great number of bilingual Quebeckers to do the interface with the rest of the world, because we are a globalized society. Québec is and will be more and more. But, amongst ourselves, the rule should be that, at work, we speak French. I have been saying this for decades, O.K.? I haven't switched my position and I will keep saying that and saying there should be a minister for Anglos, and saying that I will keep the secretary of Anglos, and saying that they should be in.

But you shouldn't lie to them. You should not pander, you should not tell them that this is a completely bilingual society when the law says that it's a society where French is the official and common language. I tell the truth in French and in English. I exposed the lies of the Liberal Party.

Le Modérateur : Merci beaucoup, tout le monde. Je vous souhaite une excellente fin de semaine.

(Fin à 13 h 53)

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