(Quatorze heures trente-trois minutes)
Le Modérateur
:
Bonjour, tout le monde! Bienvenue à ce point de presse, bilan de Martine
Ouellet. Mme Ouellet, à vous la parole.
Mme Ouellet : Oui, donc
bonjour! Ça me fait vraiment plaisir d'être ici pour mon deuxième bilan
transparlementaire. Donc, je pense que c'est effectivement important de voir ce
qui se passe à Ottawa et ce qui se passe à Québec en même temps, et non pas
dans deux silos. Et on le voit à quel point il y a des blocages canadiens qui
empêchent le Québec d'avancer, qui empêchent le Québec d'évoluer, qui empêchent
le Québec d'avoir des emplois. Et je pense que la question de l'indépendance
est tout à fait encore d'actualité. Et, malgré qu'actuellement ce soit le Parti
libéral du Québec qui est au pouvoir et le Parti libéral du Canada qui est au
pouvoir, donc la même famille politique, on voit que le Parti libéral du Québec,
au gouvernement, n'est pas capable d'avoir aucun avancement pour le Québec,
n'est pas capable d'avoir des oui pour le Québec. Ce sont toujours des échecs.
Même le ministre Barrette est revenu bredouille, et on ne peut pas dire qu'il
n'est pas agressif. Il est revenu bredouille. Donc, j'ai le goût de vous
présenter six dossiers où c'est assez évident. Et j'aurais pu vous en présenter
plus, mais je vais me limiter à six dossiers.
Le premier dossier est celui de Netflix.
Netflix, l'ensemble du milieu artistique québécois, du milieu des affaires québécois
est d'accord qu'on doit appliquer des taxes sur le commerce électronique, ce qu'on
a appelé maintenant la taxe Netflix, que ce soit Netflix, Google et les autres.
Et, du côté du gouvernement du Québec, il n'est pas capable de demander à Ottawa
d'appliquer des taxes. Puis ça, c'est de la concurrence déloyale qu'on permet,
des passe-droits qu'on permet à des multinationales étrangères. C'est
incroyable de voir à quel point le gouvernement du Québec, du Parti libéral,
n'est pas capable de faire appliquer une équité fiscale.
Ensuite, il y a le dossier de l'ALENA.
Dans le dossier de l'ALENA, mais, malheureusement, c'est le gouvernement canadien
qui négocie pour les entreprises québécoises, pour les agriculteurs québécois,
et on se rend compte à quel point Justin Trudeau ne fait pas le poids par
rapport à Donald Trump. Et malheureusement ce n'est pas Philippe Couillard qui
va faire la différence non plus.
Finalement, troisième dossier, dans le
dossier de Bombardier. Bombardier, un fleuron québécois. Incroyable, là, tout
ce que Bombardier a réussi à réaliser avec le CSeries, une technologie extraordinaire.
Bien, encore une fois, Philippe Couillard n'a pas fait le poids par rapport au gouvernement
canadien, et Justin Trudeau n'a pas su défendre Bombardier. Et c'est comme ça
qu'on s'est retrouvés avec 300 % de surtaxe totalement, totalement
injustifiée de la part de Boeing. Et c'est à cause de Justin Trudeau que le
Québec a perdu le siège social de Bombardier. Ce n'est pas rien, là. C'est ça
que ça coûte de rester dans la fédération canadienne.
Quatrième dossier, bien, celui de
l'immigration. Et là, on l'a vu, vraiment, le gouvernement canadien, avec
Justin Trudeau, est complètement dépassé par le dossier de l'immigration, est
allé dire à l'international : Venez au Canada, on va vous accueillir, mais
sans leur dire qu'il y avait une personne sur deux qui n'était pas, finalement,
accueillie comme réfugiée. Et là, bien, c'est le gouvernement canadien de
Justin Trudeau qui refile la facture au gouvernement québécois pour son
incurie, pour son incapacité, et Philippe Couillard ne dit rien. Il dit :
Bien oui, c'est correct. Nous autres, on va payer 20 millions de plus,
alors que l'assiette fiscale est à Ottawa et du côté du Canada. Donc, quatrième
dossier où on se rend compte que Philippe Couillard ne fait pas le poids et qu'on
est dans un carcan canadien.
Cinquième dossier, bien, celui du
cannabis. Encore là, consensus au Québec. Motion votée à l'unanimité à
l'Assemblée nationale pour demander le report du délai d'un an. Fin de
non-recevoir complète de la part de Justin Trudeau. Bien, il faut dire, ce sont
souvent ses amis qui sont dans les conseils d'administration des compagnies de
cannabis thérapeutique et qui ont bien hâte de pouvoir passer du thérapeutique
au récréatif parce que c'est là qu'ils vont faire de l'argent. Mais ce n'est
pas une question d'argent, le cannabis, c'est une question de santé. Et on
devrait prendre le temps de bien faire les choses.
Deuxième chose, la taxe toujours dans le
cannabis. Comment ça se fait que la taxe ne reste pas à 100 % au Québec
puisque c'est le Québec qui va avoir les dépenses reliées à la gestion?
Et finalement troisième volet du côté du
cannabis, bien, les permis. Les permis de production du cannabis, à ce que je
sache, c'est agricole. Donc, ça devrait être traité comme n'importe quel autre
produit agricole, et donc de juridiction québécoise, sous le MAPAQ. C'est le
MAPAQ qui devrait émettre les permis de production, et non pas le ministre de
la Justice canadien. Que c'est que vient faire le ministre de la Justice
canadien dans le dossier du cannabis?
Finalement, et non le moindre, le dossier
de la Davie. Et là, vraiment, franchement, on se rend compte que Philippe
Couillard du Parti libéral et Justin Trudeau du Parti libéral... Philippe
Couillard, ne fait pas le poids. Il y a une injustice honteuse. Le chantier de
la Davie, c'est le plus grand du Canada, c'est le meilleur de l'Amérique du
Nord. Ils ont réussi une prouesse technologique exceptionnelle avec l'Asterix,
mais, malgré ça, ils ont moins de 1 % des contrats canadiens, contrats qui
s'élèvent maintenant à 100 milliards de dollars. 100 milliards, c'est
énorme. Et les Québécois et les Québécoises, les contribuables québécois paient
de leur poche 20 milliards. Le minimum qu'on devrait avoir, c'est
20 milliards de contrats. Et, si on l'avait en fonction de la capacité de
production, la Davie, c'est 50 % de la capacité de production du Canada, ça
devrait même aller jusqu'à 50 milliards, mais disons un minimum de
20 milliards. Et, là encore, hier, 281 travailleurs ont été mis à
pied faute de contrat. Ce n'est pas normal que le Québec n'ait pas des contrats
avec la Davie. Et là il devrait y avoir… Le minimum, c'est d'avoir une annonce
de contrat avant le temps des fêtes pour donner la perspective. Mais ce qu'on a
de besoin au Québec, c'est notre 20 milliards, que notre argent travaille
pour des emplois non pas à Halifax puis à Vancouver avec notre argent, là, mais
au Québec. Et là on ne demande pas la charité. On demande juste que notre
argent soit investi ici, au Québec.
Donc, autant d'exemples qui démontrent à
quel point le Québec ne peut plus avancer dans le Canada, à quel point il est
urgent que le Québec sorte du Canada. Et imaginez tout ce que le Québec pourra
réaliser avec son 20 milliards, avec le contrôle de son immigration,
pourra réaliser pour ses artistes avec le contrôle de l'ensemble des règles
fiscales, pourra réaliser également dans ses négociations internationales pour
pouvoir garder les sièges sociaux ici, au Québec. C'est ça, la différence entre
être une province et être un pays.
Le Modérateur
: Merci,
Mme Ouellet. Il n'y a pas de question? Donc, merci.
Mme Ouellet : Merci.
(Fin à 14 h 40)