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Point de presse de M. Luc Blanchette, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs

Version finale

Le vendredi 8 décembre 2017, 11 h 58

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante-neuf minutes)

M. Blanchette : Alors, bonjour. Depuis que j'ai été nommé ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, j'ai fait le tour des régions, et partout on m'a parlé de l'importance de mieux protéger notre patrimoine faunique et de lutter plus efficacement contre le braconnage. Je veux dire à la population et nos partenaires que nous avons entendu leurs préoccupations et que nous proposons aujourd'hui les gestes concrets en la matière.

Pour protéger les ressources fauniques, il faut se doter de meilleures façons de faire possible. C'est ce que vise le projet de loi modifiant la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, que j'ai eu l'immense honneur de déposer aujourd'hui à l'Assemblée nationale.

Pour la petite histoire, il s'agit de la première refonte majeure de cette loi depuis longtemps alors que la dernière modification législative remonte à 2009. Les modifications proposées aujourd'hui ont pour objectif : premièrement, d'augmenter la capacité du ministère à agir contre le braconnage; deuxièmement, d'agir plus efficacement pour protéger la faune et ses habitats; et enfin, troisièmement, moderniser nos façons de faire pour mieux répondre aux enjeux actuels en matière de faune.

Je vous donne un peu le contexte. Comme le territoire québécois est immense, que les besoins relatifs à la protection de la faune et de ses habitats sont énormes alors que les ressources financières et humaines ne sont pas infinies, il faut être outillés pour agir le plus efficacement possible.

Nos agents de protection de la faune font face à des réseaux de braconnage raffinés et de mieux en mieux organisés. Il ne serait donc pas réaliste de compter uniquement sur la force d'intervention actuelle des agents de protection de la faune pour protéger les ressources fauniques québécoises. En effet, comme je disais tout à l'heure, la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune ayant été modifiée la dernière fois en 2009, les moyens d'intervention prévus à cette loi ne sont plus suffisants pour que le gouvernement du Québec puisse assumer adéquatement ses responsabilités.

C'est pour toutes ces raisons que nous devons réviser nos méthodes de travail et moderniser la législation pour la rendre plus dissuasive, mais aussi pour s'assurer qu'elle reflète davantage les réalités de notre société contemporaine.

Revenons plus précisément sur les trois grands objectifs du projet de loi modifiant la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Premièrement, afin d'augmenter la capacité du ministère à agir contre le braconnage, le projet de loi propose d'augmenter le montant de la plupart des amendes. Il propose de faire passer de deux à trois ans le délai de prescription applicable à une poursuite. Il permettrait qu'une peine d'emprisonnement soit imposée dès la première déclaration de culpabilité, dans le cas des infractions plus graves. Il ferait en sorte qu'un contrevenant condamné pour une infraction à la même disposition dans un délai de cinq ans soit passible d'une amende accrue.

Également, afin de mieux contrer le braconnage, de nouvelles infractions sont proposées, entre autres pour tenir compte des avancées technologiques et pour alléger les procédures judiciaires. Par exemple, le projet de loi interdirait l'utilisation d'un aéronef pour des activités de chasse, notamment pour le repérage ou le rabattage d'animaux. Il interdirait également la chasse au gros gibier à l'aide d'appareils d'éclairage, de vision nocturne ou d'imagerie thermique et prévoit le cas où la possession d'une carabine à air comprimé serait interdite.

Deuxième grand objectif du projet de loi consiste à agir plus efficacement pour protéger la faune et ses habitats. Les diverses mesures prévues pour ce faire visent notamment à contribuer au rétablissement des espèces menacées ou vulnérables, à exiger des compensations financières en cas de perte d'habitat et à agir plus efficacement face aux maladies de la faune et aux espèces envahissantes. Concernant le bien-être animal, qui est une préoccupation réelle pour la population québécoise, le projet de loi ferait en sorte que les médecins vétérinaires signalent les cas d'abus ou de mauvais traitement d'animaux sauvages ainsi que certaines maladies et certains pathogènes.

En conclusion, les modifications envisagées apporteraient de nombreux avantages pour l'ensemble des utilisateurs de la faune et pour les collectivités. Je vais même vous faire une petite confidence, j'ai tout fait pour sortir plus tôt de ma convalescence pour avoir l'opportunité de déposer ce projet de loi avant la fin de la session parlementaire parce que, tout comme notre gouvernement, j'ai une préoccupation sincère et réelle pour la faune. Je sais que c'est un sujet qui tient aussi à coeur à bon nombre de Québécois et de Québécoises, et c'est important pour moi, comme ministre, de pouvoir poser des gestes concrets qui entraîneront des résultats positifs aujourd'hui et à long terme. Et, avec ce projet de loi, nous posons les bons gestes pour que le nouveau Québec soit plus équitable en favorisant une meilleure protection de la faune et de ses habitats. Nos actions visent à ce que les activités fauniques soient pérennes dans le temps pour que les générations futures en profitent, mais aussi pour que notre patrimoine soit préservé et que les retombées économiques continuent d'être générées par ce secteur dans toutes les régions du Québec. Merci beaucoup.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Vous avez parlé d'empêcher l'éclairage et les outils de vision nocturne. C'est dans quel objectif, ça?

M. Blanchette : C'est qu'au fil des années les technologies se sont développées, et maintenant il y a des carabines avec pointeur, le fameux pointage rouge, là, ce qui est tout à fait illégal. Même chose pour la nuit, parce que le braconnage ne se fait pas juste de jour; il se fait de jour, mais aussi de nuit et donc avec des appareils thermiques. Ou ça peut être encore des vols en avion. Ça peut être, oui, hélicoptères, avions, mais ça peut aussi être des drones, donc, pour faire du repérage. Toutes ces technologies-là qui sont nouvelles, on n'a pas notre réglementation qui est capable, dans le fond, de bien gérer les choses. Ça fait que c'est juste de faire une adaptation en fonction des avancées technologiques d'aujourd'hui.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : O.K., mais les gens qui vont chasser pour le plaisir n'utilisent pas ces technologies-là?

M. Blanchette : Non, non.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Non.

M. Blanchette : Mais c'est défendu de le faire. Et c'est ça qu'il faut comme mieux encadrer. La loi n'était pas prévue pour ces avancées technologiques là, mais on s'entendra que faire du repérage, notamment avec un drone, pour aller localiser les... que ce soit le chevreuil, l'orignal, ou peu importe, ça aide les individus, avec les GPS, de mieux contrôler, nécessairement, la chasse, ce qui est un peu tricher, entre guillemets, avec les habitudes traditionnelles qu'on a. Ça fait que, donc, c'est des avancées qui se développent, et il faut mettre nos règlements... et notre loi, d'abord, mais nos règlements par la suite, à ces adaptations-là.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Vous dites que c'était déjà interdit. Donc, elle disait quoi, la loi, au départ? Elle était plus floue, quoi?

M. Blanchette : Bien, juste préciser que tout n'était pas nécessairement prévu. Les drones, les repérages thermiques, chasser la nuit avec des infrarouges, etc., tout ça n'existait pas, n'était pas prévu dans cette actuelle loi là. Les adaptations vont faire en sorte que, maintenant, on va pouvoir mieux contrôler ces utilisations, qui sont un peu de tricher avec la nature.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Tricher quand on est un braconneur, finalement?

M. Blanchette : Quand on est un braconneur, mais pas pour les chasseurs. La majorité, la forte majorité de population de chasseurs, de pêcheurs — parce que ça concerne aussi tous les produits de la mer — le font de façon correcte. Le braconnage, il ne faut pas penser que c'est une fois une personne qui va avoir triché, c'est vraiment beaucoup plus structuré, beaucoup mieux organisé, et l'adaptation de notre loi va nous permettre de donner un peu de renforts aux agents de protection de la faune, notamment, qui vont apprécier ce genre d'élargissement là. Et en cour, ça sera encore mieux défini parce qu'il y aura une dimension de précision aussi, de définition où qu'on ajoutera un listing de tout ce qui est défendu, nécessairement, par la loi.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : O.K. Puis le braconnage qui se fait à l'aide d'aéronefs, là, ou de drones, c'était une problématique qui devenait réellement...

M. Blanchette : Oui. J'ai eu connaissance... parce que, notamment, pour certaines opérations où c'est tellement structuré, c'est tellement organisé, c'est vraiment de type pyramidal, il n'y a rien qui est laissé au hasard. Or, notre loi, qui n'a pas été revue depuis 2009, va nous permettre, dans le fond, de se mettre à jour, notamment pour les récidives. Avant ça, là, la durée de procès autant de notre côté ou du côté de la justice, ça prenait tellement de temps que la procédure se terminait, et le délai qui devait être de suspension de deux ans des permis, bien là, à ce moment-là, ça tombait à peu près... on avait le droit de retourner à la chasse presque le lendemain. Les récidivistes vont être plus pénalisés. On va mettre plus de mordant sur les amendes. Il y aura des consultations qui fixeront, dans le fond, les choses, mais l'intention... il y aurait un projet qu'on va soumettre sur lequel on veut augmenter les amendes, augmenter les délais de prescription aussi pour défendre l'utilisation des permis de chasse, notamment pour les braconneurs.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : O.K. Vous dites que vous êtes revenu plus vite de convalescence pour...

M. Blanchette : Oui, parce que, normalement, je revenais lundi... Mais là, comme la session parlementaire se terminait, à ce moment-là, je suis venu vendredi. Je fais un petit aller-retour d'une journée.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : La santé va bien?

M. Blanchette : Oui, très bien, en grande forme. Je dors depuis deux semaines.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Ça fait du bien?

M. Blanchette : Oui, oui, ça fait beaucoup de bien. En fait, l'opération, hein, c'est 15 minutes, là, donc, le temps de récupération... Si ça s'était passé avant les années 98, ça aurait été la grande opération, l'anesthésie générale, le coeur ouvert, six mois de convalescence. L'opération a pris 15 minutes, deux semaines de convalescence. C'est vraiment de la haute technologie. C'est impressionnant de voir ça aujourd'hui. Mais je ne le souhaite pas à personne. Vous êtes jeune, là, mais... Pas pour vous, mes pour mes collègues, qui sont... un surpoids tout comme moi, effectivement, il faut faire attention.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Je vais continuer à manger mes brocolis.

M. Blanchette : Oui, oui. Les brocolis, c'est très bon.

Des voix : Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 9)

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