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Point de presse de M. Luc Blanchette, ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, M. Geoffrey Kelley, ministre responsable des Affaires autochtones , et M. Jean Boucher, adjoint parlementaire du ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs

Version finale

Le mardi 30 janvier 2018, 14 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Quatorze heures trente-huit minutes)

M. Blanchette : On s'excuse du retard. On a l'habitude d'être ponctuels, on ne contrôle pas le temps. Alors, cher Geoff Kelley, ministre responsable des Affaires autochtones; Jean Boucher, député d'Ungava, parce que vous comprendrez que c'est là que ça va se passer; Marc Plourde, président-directeur général de la Fédération des pourvoyeurs du Québec, merci d'être là. Bonjour à tous et à toutes, gens des médias.

Écoutez, je suis heureux ici aujourd'hui pour dévoiler la stratégie visant la vitalité et la mise en valeur du patrimoine nordique, d'autant plus que comme ministre responsable de la région du Nord-du-Québec, c'est un réel plaisir pour moi de pouvoir annoncer de bonnes nouvelles pour les communautés autochtones, mais aussi pour les pourvoyeurs qui opèrent dans le Nord.

Avec cette stratégie porteuse, tant aux niveaux économique, touristique qu'environnemental, nous pouvons affirmer que la transition est en marche. Elle permettra de continuer à générer des activités et de la richesse dans le Nord québécois.

Je le rappelle, la fermeture de la chasse au caribou migrateur a été une décision très difficile mais nécessaire pour assurer la pérennité du troupeau de la rivière aux Feuilles suite au déclin préoccupant de sa population. Pour réaliser notre stratégie, une enveloppe de 16,1 millions sera déployée sur une période de cinq ans. Ainsi, dès cette année, une somme de 5,1 millions est accordée à la Fédération des pourvoiries du Québec ainsi qu'un montant comparable à certaines communautés autochtones du Nord, soit nos collaborateurs inuits et naskapis. Notre stratégie vise entre autres à dresser un portrait juste de l'industrie de la pourvoirie dans le Nord-du-Québec et à soutenir les entrepreneurs qui le souhaitent dans l'élaboration de plans d'affaires qui leur permettent de poursuivre leurs activités en se diversifiant. Le soutien financier du gouvernement permettra également aux pourvoyeurs d'améliorer leurs infrastructures et leurs équipements afin d'attirer une nouvelle clientèle et de demeurer compétitifs.

De plus, des sommes importantes sont dédiées à la remise en état des lieux, notamment par le démantèlement des camps mobiles qui étaient utilisés pour la chasse du caribou migrateur qui sont encore présents sur le territoire. Pour ce faire, les communautés autochtones inuits et naskapies sont aussi invitées à y participer. Pour sa part, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs déploiera tous les efforts nécessaires pour assurer la mise en œuvre de la stratégie visant la vitalité et la mise en valeur du patrimoine nordique tout en accompagnant les acteurs clés dans sa réussite. Je tiens à souligner que cette nouvelle stratégie est rendue possible grâce à une initiative annoncée en novembre 2017 dans le cadre de la mise à jour du plan économique du Québec. Le gouvernement a en effet octroyé une somme de 300 millions sur six ans pour le financement de nouvelles initiatives visant à soutenir le développement économique de nos régions. Ce que nous cherchons à faire avant tout, c'est d'offrir aux pourvoyeurs des outils additionnels pour qu'ils puissent diversifier leur activité économique en lien avec l'immense potentiel du territoire nordique québécois.

En somme, le gouvernement du Québec vient bonifier l'accompagnement des pourvoyeurs du Nord durant cette période d'adaptation nécessaire. Notre gouvernement appuie activement le développement et la mise en valeur des ressources fauniques et territoriales du Québec, et l'annonce d'aujourd'hui en est la preuve concrète. Par ailleurs, en rendant disponible la somme requise au démantèlement de quelque 200 installations temporaires du Nord et en veillant à la remise en état des lieux, le gouvernement pose un geste responsable au bénéfice de l'environnement et des communautés autochtones qui y vivent et y pratiquent leurs activités de subsistance.

En conclusion, on vise plusieurs objectifs : soutenir les pourvoyeurs, développer le tourisme nordique, favoriser la pérennité des troupeaux de caribous migrateurs, être respectueux de l'environnement et, enfin, encourager l'emploi chez les Inuits et les Naskapis.

D'ailleurs, dans quelques instants, et j'invite mon collègue Geoffrey Kelley et Jean Boucher, mais Marc Plourde plus tard, vous parleront plus en détail de l'importance de collaborations étroites qui se tissent entre les partenaires et les communautés autochtones. Geoff, s'il te plaît.

M. Kelley : Merci beaucoup, Luc. À mon tour, je suis très heureux d'être ici aujourd'hui, saluer Jean Boucher, mon collègue de l'Ungava. Marc Plourde, nous avons travaillé ensemble souvent dans le passé, et Marc que je connais notamment dans le cadre des plans de développement, le Plan Nord, et un des principes de base dans le Plan Nord était toujours : Il faut développer le Nord-du-Québec ensemble. Alors, je pense qu'on a une autre preuve tangible aujourd'hui qu'on peut faire les choses ensemble à la fois avec les intérêts des pourvoyeurs, mais également des Naskapis et les Inuits qui sont les deux nations autochtones touchées par l'annonce d'aujourd'hui.

Je pense que l'annonce d'aujourd'hui est très importante à deux niveaux. Premièrement, c'est de développer une vision de l'avenir pour les pourvoiries, l'industrie du tourisme dans le Nord. Alors, je pense, ça, c'est quelque chose avec malheureusement les nouvelles sur les troupeaux de caribous, il faut développer une vision autre. Alors, je pense, c'est très important qu'on peut travailler ensemble avec les Naskapis, avec les Inuits pour arriver avec cette nouvelle vision comment on va développer l'offre touristique dans le Grand Nord québécois.

Mais deuxièmement, il y a une question d'améliorer l'environnement et, je pense, démanteler ces camps mobiles qui sont souvent abandonnés. C'est un grand pas en avant pour l'environnement au Québec. Moi, j'ai pu constater, il y a quatre conclusions. J'étais à Kawawachikamach, également à Kuujjuaq la semaine passée, et ça demeure un enjeu très important, notamment pour les Naskapis qui ont souvent parlé de l'importance de démanteler ces camps mobiles. On en arrive à la conclusion aujourd'hui, alors ça va être pour nous autres de s'assurer de l'équité entre les Inuits et les Naskapis. C'est faisable, ,ais c'est vraiment une bonne nouvelle aujourd'hui qu'on va les aider de faire le démantèlement de ces camps. Je vois ma sous-ministre Marie-Josée Thomas qui est ici, et elle peut témoigner que c'est une demande à répétition des Naskapis. Alors, je pense qu'on répond présent aujourd'hui à un dossier qui est très important, qui était toujours présent dans nos discussions avec la nation naskapie notamment.

Deuxièmement, comme Luc a dit, on va créer de l'emploi. Ça, c'est quelque chose qui est très important. Dans le 5 millions, il y aura des possibilités pour le travail pour les Inuits, les Naskapis et les autres opportunités économiques qui découlent. Comme je dis, troisièmement, un environnement plus propre, personne ne peut être contre ça, alors je pense que c'est une très bonne nouvelle qu'on peut nettoyer ces camps qui sont souvent abandonnés depuis des années. Alors, vraiment, de remettre ça au propre, c'est très important, et finalement une autre occasion de renforcer nos partenariats. On travaille déjà avec les Inuits et les Naskapis, mais ça va être une autre occasion pour nous autres de travailler ensemble, de trouver les façons de faire pour régler ce dossier qui est sur la table depuis un certain temps.

Alors, en conclusion, merci beaucoup, «nakurmiik», «chiniskumitin», et, sur ça, je cède la parole à mon collègue Jean Boucher, député d'Ungava.

M. Boucher : Alors, bon après-midi à tous. «Ullaakkut», «wachiya», «kwei». C'est un plaisir pour moi, à titre de député d'Ungava, d'être ici aujourd'hui, parmi vous, pour prendre la parole. Vous savez, peu importent les circonstances puis les défis qu'on a dans la vie, c'est toujours un plaisir pour moi d'échanger avec vous, surtout lorsqu'il s'agit de mettre en valeur le patrimoine nordique et faunique du vaste territoire que constituent le Nunavik et le Nord-du-Québec.

Le Nord, c'est un joyau qu'il convient de faire briller du mieux qu'on peut et aussi de faire connaître à l'échelle nationale puis internationale. C'est une stratégie pour la vitalité et la mise en valeur du patrimoine nordique... représente précisément un geste fort qui permet d'améliorer ce potentiel-là puis d'amorcer une transition rendue nécessaire aujourd'hui. Cette transition-là, que nous sommes appelés à vivre, sera d'autant plus fructueuse que tous les intervenants concernés auront pris le temps d'échanger sur les meilleures pratiques d'affaires possibles. Je me réjouis de ce pas additionnel que nous franchissons ensemble aujourd'hui avec les communautés autochtones locales, qu'on parle du peuple inuit ou du peuple naskapi. Les mesures concrètes qui seront déployées sur le terrain se trouveront d'autant plus bonifiées qu'elles sont bien acceptées par le milieu et même souhaitées par le milieu, comme disait mon confrère M. Kelley, quelques secondes à peine.

Je sais que la Fédération des pourvoiries du Québec, la FPQ pour les intimes, travaille fort pour produire, bon, des outils puis développer de nouvelles activités afin de pouvoir rejoindre de nouvelles clientèles. La FPQ est un partenaire majeur du gouvernement du Québec en lien avec l'industrie et le créneau de ce qu'est la pourvoirie. La perspective de la FPQ en matière de développement durable et de conservation de la faune, de ses habitats, de l'environnement en fait un partenaire idéal pour administrer une partie des activités prévues dans la stratégie sur la vitalité et les mises en valeur du patrimoine nordique. Nous le savons tous, l'apport économique des pourvoiries est important pour le Québec. Or, afin de converger vers une plus grande clientèle dans ces établissements-là, nous avons besoin de relever plusieurs défis ensemble. Compte tenu de l'importance de cette industrie pour le développement économique et social des territoires, il est nécessaire de penser d'accompagner et de... pour développer une industrie qui soit durable et intégrée.

Il est tout aussi essentiel de demeurer à l'avant-garde et d'allouer des ressources à la préparation d'un portrait éclairant qui permettra d'élaborer des plans d'affaires solides pour la suite des choses. Je suis persuadé que les pourvoiries situées en territoire nordique et les communautés locales autant, bon, communautés du Nunavik que la communauté des Naskapis, et leurs partenaires publics et privés seront en mesure de travailler de concert pour développer une nouvelle vision.

Pour ma part, je suis déterminé à m'investir pleinement dans cette transition pour envisager l'avenir avec confiance. Notre gouvernement s'est engagé à mettre à la disposition de l'industrie les outils nécessaires pour assurer son développement. Nous avons désormais la capacité de relever les défis, de développer de nouvelles visions et de profiter de nouvelles occasions d'affaires.

En terminant, je salue l'excellent travail des communautés autochtones locales, encore une fois, bon, le peuple inuit et le peuple naskapi, la Fédération des pourvoiries du Québec, pour faire du Nord un endroit de choix, vraiment une destination de classe mondiale. Je sais qu'ensemble on saura faire face aux défis de la restructuration actuelle et des activités en territoire nordique et pourrons ainsi saisir de nouvelles occasions de développement économique. Merci beaucoup, «nakurmiik», «thank you».

J'ai manqué un de mes devoirs. J'inviterais maintenant M. Marc Plourde de la Fédération des pourvoiries. Pourtant, on me l'avait dit juste avant, mais c'est comme ça.

M. Plourde (Marc) : Bonjour, mesdames et messieurs. D'abord, je vais être un peu plus bref, mes notes sont moins longues. Évidemment, la fermeture de la chasse aux caribous, la chasse sportive aux caribous, ça marque la fin d'une étape, d'une grande époque, là, du tourisme nordique, et ça a été nécessairement rendu difficile. Ça a été une décision difficile, qu'il faut accepter avec la confiance dans l'avenir puis dans notre capacité de relancer cette industrie-là dans le Nord-du-Québec, à partir d'autres ressources que le caribou migrateur ou sous d'autres formes que la chasse sportive, notamment. Donc, la stratégie annoncée aujourd'hui, bien sûr, va permettre de relever certains défis, là, qui sont rendus nécessaires face à la fermeture de cette chasse, des infrastructures, notamment.

Vous savez, dans le Nord, les conditions climatiques font que ses infrastructures inutilisées pendant deux, trois, quatre ans, ce n'est pas long que ça devient... Les ours détruisent ça, rentrent dans les camps, donc ça devient des pertes totales, en quelque sorte. Donc, c'est sûr qu'avec l'arrêt de la chasse on n'a pas le choix de regarder comment on va gérer cette situation-là. Je pense que la stratégie, ce qui est annoncé aujourd'hui, principalement sur le territoire inuit et naskapi, bien, ça va permettre de faire un grand ménage. Ça va permettre aux entrepreneurs de rester cet été, en tout cas, pour plusieurs, de rester en activité, permettre à leur personnel d'être présents sur le territoire puis de commencer à travailler, lorsque c'est possible, vers la diversification des produits, qui ne sera pas nécessairement possible pour tout le monde, mais ceux qu'on peut accompagner, donc, on souhaite les amener vers une nouvelle ère, une nouvelle génération des produits de pourvoirie dans le Nord-du-Québec.

Donc, on va continuer à supporter les efforts de nos pourvoyeurs. C'est dans ce sens-là qu'on s'associe aujourd'hui au ministère. On s'associe, on continue à les supporter dans leurs efforts de diversification, dans leur offre touristique lorsque c'est possible. Puis on apprécie pouvoir compter sur le support du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs pour poser des gestes qui vont probablement...

Comme M. le ministre Blanchette l'a dit, c'est une période transitoire. Il y aura probablement d'autres mesures ou d'autres annonces qu'on va imaginer ensemble puis qu'on va mettre de l'avant pour aider ces gens-là. Mais je pense qu'aujourd'hui c'est un premier pas vraiment dans la bonne direction puis je tiens à remercier les ministres Blanchette, Kelley, tous les gens, l'équipe du gouvernement qui a fait... qui pose aujourd'hui un geste conséquent. Je remercie également le député d'Ungava pour son support dans ce dossier-là. Merci à tous.

Le Modérateur : Merci, messieurs. Donc, on va maintenant passer à la période de questions. Je vous inviterais à venir à un ou l'autre des micros, mentionner votre nom ainsi que le média que vous représentez. Merci beaucoup.

Mme Cloutier (Patricia) : Bonjour. Patricia Cloutier, je suis du journal Le Soleil.

M. Blanchette, tout d'abord, je voulais savoir, vous dites, là, on fait une restructuration et tout ça, mais qu'est-ce que les pourvoyeurs vont bien faire dans le Nord? Est-ce qu'ils vont pouvoir avoir accès à d'autres sortes de chasse, de pêche, ou il va falloir développer un tourisme totalement différent, là, dans le Nord-du-Québec?

M. Blanchette : Il y a trois activités qui vont se tenir. Un, c'est un portrait de l'industrie. Deux, on va accompagner les pourvoyeurs qui voudraient diversifier les choses. Bon, on avait sorti toutes sortes d'hypothèses. On va travailler avec eux, comme pourvoyeurs, comment on peut le diversifier. Est-ce que le tourisme d'aventure peut faire partie de la chose? Est-ce que la motoneige peut faire partie de la chose?

Et enfin, la mesure majeure, je dirais la grosse proportion du budget, va être consacrée au démantèlement des camps mobiles temporaires qu'on avait. Et ça, il y en a beaucoup, il en a 200. Ça concerne, je dis officieusement plus qu'officiellement, ça concerne à peu près une cinquantaine d'entreprises, dont peut-être une vingtaine de pourvoiries encore actives dans le Nord. Parfois, ils peuvent être au Sud, mais essentiellement ils ont des permis de camps mobiles qu'il faut démanteler pour des raisons environnementales. Et là on fait deux pierres d'un coup. On va offrir aux pourvoyeurs de faire le propre démantèlement et on va, s'ils renoncent à faire ce démantèlement-là, on souhaite faire travailler les... soit les Inuits ou les Naskapis.

Par ailleurs, quand on démantèle, il y aura des matériaux à rapatrier. Donc, il y aura toutes des entreprises en... je pense aux entreprises, je dirais, de, voyons, hélicoptères, avions qui pourraient ramener le matériel non utilisé sur place, donc redonner à l'environnement un site à l'état naturel, comme il était auparavant.

Mme Cloutier (Patricia) : Est-ce que, pour le gouvernement du Québec, c'est vraiment la fin totale de la chasse au caribou, sportive, là, on s'entend, ou ça pourrait revenir dans les années futures?

M. Blanchette : Ça pourrait revenir dans les années futures, sauf qu'on pense qu'à court terme ce n'est pas le cas puisqu'il y a une décroissance des populations de caribou migrateur. On sait que, pour la rivière George, on a perdu le troupeau, il est rendu à peine à une dizaine de mille. On veut éviter ça. Là, on est à 181 000 pour le troupeau de caribous migrateurs de la rivière aux Feuilles, et c'est la mesure de suspendre la chasse sportive, pas une mesure facile, mais c'est une mesure essentielle qu'on devait faire. Présentement, la seule chasse qui sera permise, c'est une chasse autochtone qui permet, pour des raisons de subsistance, de faire vivre plusieurs communautés.

Donc, est-ce que le jour que le troupeau va réaugmenter, on va rouvrir la chasse? C'est le but visé par l'opération, mais ce n'est pas à court terme de ce dont on parle, là.

Mme Cloutier (Patricia) : J'aurais une question pour M. Plourde, si c'est possible. M. Plourde, j'aimerais savoir combien de vos membres vous pensez vont devoir totalement fermer boutique, là, fermer leurs opérations puis s'en aller du Nord? Puis combien vont pouvoir continuer à opérer?

M. Plourde (Marc) : Oui, bien, écoutez, il y avait, de mémoire, 12 ou 13 entreprises de chasse au caribou, donc, qui subissent l'arrêt, là, de cette activité-là. Nous, on pense que peut-être... la moitié peut-être de ces entreprises-là qui pourront rester en opération, peut-être l'autre moitié de ces entreprises-là qui vont probablement mettre fin à leurs opérations. Tout dépend d'où ils sont situés.

Quand il y a... certaines pourvoiries étaient installées dans des territoires de très bonne qualité pour la chasse, bien situées sur les routes migratoires, par contre, ce n'était pas nécessairement des sites intéressants pour la pêche ou pour développer d'autres types, particulièrement lorsqu'il n'y a pas de plan d'eau, de cours d'eau, de rivière intéressante, ne serait-ce que pour faire des activités nautiques. Donc, il y a certaines pourvoiries qui n'ont pas d'autre raison d'exister que la chasse.

Un certain nombre vont pouvoir se... Si on réussit à agir suffisamment vite pour les supporter dans cette diversification-là... parce qu'évidemment l'année 2018 ça va être une première année sans opération de chasse, là, pour les entreprises. Donc, c'est une année sans revenu. Donc, se relancer dans une situation comme ça, ce n'est vraiment pas évident. Donc, c'est clair qu'on va avoir besoin du support de l'ensemble des ministères responsables, là. On pense entre autres aussi aux touristes, il y a des programmes au ministère du Tourisme. On travaille avec ce ministère-là pour voir de quelle façon on peut optimiser les programmes. La même chose avec le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Donc, ce que c'est possible de faire, on essaie de le faire, puis on a fait... d'insuffler, d'amener les bonnes idées pour qu'on puisse trouver des solutions adéquates, là. Merci.

M. Lecavalier (Charles) : M. Blanchette, Charles Lecavalier duJournal de Québec. Sur le 5,1, cette année, le 16... Est-ce qu'on sait à peu près c'est combien qui va aller au démantèlement, combien à la... parce que vous dites «principalement», «majoritairement», mais c'est quoi, le pourcentage, à peu près?

M. Blanchette : Dans l'ordre, il y aurait un 100 000 $ pour faire un portrait de l'industrie, il y aurait un 300 000 $ visant un peu la diversification, et tout le reste, il y aurait une première tranche de 5 millions qui s'en va à la Fédération des pourvoyeurs du Québec pour soutenir les opérations des pourvoiries dans le Nord et il y a un autre 5 millions qui va s'en aller... c'est-u la moitié ou à peu près aux communautés inuites et naskapies. Donc, ils vont s'entendre sur quelle portion ira à un et à l'autre puis c'est à peu près moitié-moitié, essentiellement, dans les sites mobiles à démanteler.

Et il y a un autre 5 millions qu'on va se préserver, qui pourra servir, dans le fond, à compléter les travaux lorsque le temps sera venu. Donc, à court terme, Fédération des pourvoyeurs a 5 millions, les deux autres communautés autochtones aussi, 5 millions. On se réserve un 5 millions pour, d'ici cinq ans, qu'on va pouvoir injecter là où est-ce que le besoin sera là.

M. Lecavalier (Charles) : Donc, c'est essentiellement un plan de nettoyage, là, des sites abandonnés.

M. Blanchette : Principalement, mais aussi diversification. C'est important, oui, pour la pêche. Il peut y avoir d'autres types de chasse. Est-ce que le tourisme d'aventure, il y a des parcs autour? On veut tout de même structurer l'offre.

M. Lecavalier (Charles) : Donc, on s'entend que c'est à peu près, quoi, 5 %, 6 % du budget qui est consacré à la diversification.

M. Blanchette : Oui, sauf qu'il y a d'autres programmes qui existent au tourisme et il y a d'autres programmes... en tout cas, au moins un programme en tourisme, ADM 49, si je ne me trompe pas, et un autre programme aussi au ministère des Forêts, qui nous permettent de faire plus de développement que l'enveloppe qu'on annonce aujourd'hui.

M. Lecavalier (Charles) : En entrevue l'an dernier, vous nous aviez parlé peut-être de la chasse au loup qui était étudiée. Ça, qu'est-ce que ça donne?

M. Blanchette : Écoutez, la question est plus complexe qu'on pense. Il y a différentes zones. Donc, la chasse au loup pourrait être permise dans certaines zones, mais elle ne serait pas permise dans d'autres zones. Donc, c'est toutes les hypothèses, les options qu'on va étudier, mais de façon plus structurée, soit par des avis fauniques ou soit par des avis du ministère du Tourisme. Mais, oui, on ne ferme pas d'options au moment qu'on se parle.

M. Lecavalier (Charles) : Mais depuis un an, sur ce sujet-là, qu'est-ce qui a avancé?

M. Blanchette : Bien, écoutez, ce n'est pas une chasse pour la viande, c'est une chasse pour la fourrure. Je ne m'étire pas plus là-dessus, on va tout étudier les options. Est-ce que ça pourrait faire vivre des pourvoiries? Le caribou migrateur était un produit d'appel. Donc, on a l'impression qu'il va falloir faire une diversification plus intense, mais il n'y a aucune... Au moment qu'on se parle, il n'y a aucune hypothèse qui est rejetée, sinon, à moins que ça soit encadré par la Convention de la Baie James et du Nord du Québec, qui peut favoriser certains types de chasse et nous interdire d'autres types de chasse.

M. Lecavalier (Charles) : M. Plourde, je vous vois faire une moue, là. Est-ce que vous pensez qu'à part le caribou, il n'y a rien qui peut vraiment...

M. Plourde (Marc) : Bien, en fait, ce qu'il faut dire, là, d'une part, la chasse au loup, c'est une chasse très marginale, qui demeure une chasse marginale. Tu sais, ça n'aura jamais les volumes de clients que le caribou pouvait générer. Il faut comprendre que les infrastructures et les logistiques de transport, tout ça, dans le Nord, ça nécessite une certaine base de clientèle, un certain volume de clients, là, pour soutenir l'infrastructure de transport. Donc, ce n'est pas une activité qu'on cible actuellement à court terme sur le territoire de la convention.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que c'est plus la pêche?

M. Plourde (Marc) : Bien, ce serait plus la pêche, effectivement, ou d'autres types d'activité comme la motoneige, la descente des grands cours d'eau. On a quand même des territoires naturels exceptionnels dans le Nord. Ce n'est évidemment pas tout le territoire du Nord qui offre un potentiel d'attrait touristique, puis la grande donne pour du tourisme nordique, c'est l'accès, c'est le transport. Donc, c'est clair que ce que le gouvernement fait aujourd'hui avec sa stratégie va peut-être permettre de donner un peu d'oxygène aux entreprises qui font le transport de brousse, parce que toutes ces opérations-là vont devoir reposer, entre autres, sur la capacité des transporteurs de brousse à effectuer ces opérations-là.

Donc, c'est clair qu'il y a un enjeu là, puis on ne peut pas diversifier puis trouver des nouveaux produits si nos hydravions ne sont plus rentables sur le territoire du Grand Nord. Donc, c'est un peu à ça qu'on répond en partie aujourd'hui, et donc c'est clair que la pêche, c'est un des potentiels, mais il faut être capable d'explorer puis d'imaginer des nouvelles activités, là.

M. Lecavalier (Charles) : Et les sommes consacrées à la diversification, je pense, c'est 300 000 $. Est-ce que, pour vous, c'est suffisant?

M. Plourde (Marc) : Écoutez, actuellement, comme le ministre l'a dit, il y a des programmes, il y a des entreprises qui élaborent des plans d'affaires. On va les supporter là-dedans. Il y a des projets qui sont déposés actuellement. Je pense que c'est... il y a des enveloppes quand même substantielles, là, dans l'ADM 49, dans la stratégie nordique de Tourisme Québec. Il y a quand même des enveloppes aussi conséquentes.

Je pense qu'actuellement il y a de l'argent sur la table. Maintenant, il faut voir de quelle façon on peut attacher ces projets-là, compte tenu, il faut le dire, là, d'un certain nombre de contraintes que présentent les conventions du Nord. Tu sais, il y a des paliers d'approbation, il y a un comité conjoint, chasse, pêche, piégeage, il y a des droits de premier choix qui... Donc, tout ça introduit des délais qu'on ne peut pas contourner. Ça fait partie de la réalité des affaires dans le Nord, si on veut.

Donc, c'est clair qu'on va avoir une idée plus précise, je vous dirais, dans quelques mois, après avoir fait le portrait, le plan. S'il y a des besoins additionnels, vous pouvez être sûrs qu'on va en faire part au gouvernement.

M. Blanchette : Peut-être, en complément... parce qu'avec mes collègues ainsi que le premier ministre on a été inaugurer un parc dans le Nord, même parc, on retrouve deux lacs avec des eaux cristallines qui remontent à deux cratères qui ont fait des choses, c'est des grandes surfaces. On a vu un fjord, ce qui n'est pas mauvais à regarder. Et même il y avait des paysages uniques et magnifiques, et là je parle du nouveau parc Tursujuq pour Umiujaq.

C'est sûr qu'il faut repenser notre façon, notre offre touristique, et là les gens, les programmes sont là. On va devoir accompagner les pourvoyeurs là-dedans, c'est l'intention. Ah! puis, pour le transport aérien, là, il y aura des suites vendredi sur le transport aérien, un préjugé favorable par rapport au développement des régions. On va voir si on peut attacher des choses en matière touristique aussi là-dedans.

Mme Montgomery (Angelica) : M. Blanchette, parlez-vous anglais?

M. Blanchette : Non. I'm so sorry.

Mme Montgomery (Angelica) : Mr. Kelley.

M. Blanchette : Kelley, oui, un petit peu. Viens pratiquer, viens pratiquer.

M. Kelley : Yes, I think I know that language a bit.

Mme Montgomery (Angelica) : Could we start by just getting you to explain a little bit what the situation is, why do we feel we need to stop the hunt for the migrating caribou?

M. Kelley : Well, because we've already gone through a catastrophic decline of the George River's heard that was about five or six years ago, all the hunting for indigenous people as well as commercial hunting was stopped. The second large heard in Québec is the Leaf River, which comes down the western side, if you will, of Northern Quebec, were we've seen a important decline, I think, from roughly 600,000 heads down to about 181,000.

So the feeling was we're not completely sure why of the decline, so the first step has been to close the commercial hunt. So that's starts on Thursday February 1st, which from Mr. Plourde's industry is a huge challenge because caribou hunting was something that was very popular and was something that helped our outfitters. So it is very important to come up with a help, so we have a first step here which will be studies and other measures to help diversify what our outfitting companies can do, what they can offer to attract new customers, new clients.

And secondly there are the mobile camps that have been left there a little bit since 2006 scattered across Northern Quebec, partly on Naskapi territories, partly on Inuit territories. So what we're offering here today is money both to the outfitters as well as to the Naskapis and Inuits to proceed with the cleaning up of those sites. It's something that particularly the Naskapis have asked the Québec Government to do for quite a while. So I think it's very good news we're announcing here today, both because it means a cleaner environment, it will means jobs for people in Kawawachikamach, and Kuujjuaq, and other places. So I think it is a good news story we have here today.

Mme Montgomery (Angelica) : What is the impact that this decision is going to have on outfitters, the decision to stop the hunt?

M. Kelley : Well, Mr. Plourde is in a better place to answer that than me, but, from his answer, they're about 12 or 13 outfitters that focus on the caribou. Depending where they're situated, some of them will perhaps shift their emphasis towards fishing or other hunt. Others may have to close. So that's something we're going to have to evaluate, and that's why the first step in what my colleague Luc Blanchette has announced will be a study to see what needs to be done and what kinds of government programs that already exist can help diversify the functions, the outfitting operations in Québec.

Mme Montgomery (Angelica) : Would you be able to explain what a mobile camp is and what would need…

M. Kelley : It's a temporary, it can be very modest or something a little bit more permanent, but it's just a place to go, perhaps spend overnight, but they're not permanent or they're not supposed to be permanent sites. But, particularly when companies went out of business, they may have not gone back and collected what needs to be collected. So it's something that needs to be done, to clean up those sites, tear down these temporary, you know, a little bit more than shacks, really, but they are an eyesore and, as I say, particularly the Naskapis have been asking us to help clean up these sites. So that's what we are doing today.

Mme Montgomery (Angelica) : I understand that a sizeable amount of this money is for that cleanup. What is the rest of that money going to be for and what do you think the end result is going to be as a result of this?

M. Kelley : Well, I mean, I think we have to wait and do the study first, I mean, but most of the money will be dedicated… as I say, there are 206 sites that need to be dismantled, cleaned up. We're starting with $5 million that's earmarked for the two indigenous communities. There is money available for the outfitters. Luc is keeping a little bit in his department, and we'll see what the needs are as the program is rolled out.

Mme Montgomery (Angelica) : M. Plourde, do you speak English? Est-ce que vous parlez anglais?

M. Plourde (Marc) : Up and down.

Mme Montgomery (Angelica) : D'accord. Merci beaucoup, M. Kelley.

M. Kelley : Well, thank you for allowing me to practice my English so...

Le Modérateur : Donc, merci à tous, invités et membres des médias, d'avoir assisté à cette conférence de presse. Sur ce, bonne fin de journée. On va prendre une photo avec tous les représentants, donc on vous inviterait à rester devant. Merci.

(Fin à 15 h 8)