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Point de presse de M. Jean-François Lisée, chef de l’opposition officielle, Mme Véronique Hivon, vice-présidente de la Commission de la santé et des services sociaux, et M. Pascal Bérubé, leader parlementaire de l’opposition officielle

Version finale

Le lundi 5 février 2018, 13 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures vingt minutes)

M. Lisée : Alors, c'est un très grand plaisir d'être ici à la veille de la reprise de nos travaux parlementaires et ce qui sera la dernière session avant une élection très importante où les Québécois devront décider s'ils veulent un État fort, au service des gens, ou un État faible au service d'on ne sait qui, finalement. Et on vous présente cette équipe qui a été renouvelée, remodelée la semaine dernière dans le remaniement, dont vous avez entendu parler, semble-t-il, vous avez semblé suivre ça d'assez près. Et ce qu'on a voulu marquer, Véronique et moi, dans ce remaniement, c'est l'alliance intergénérationnelle que représente le Parti québécois, bien, d'abord, les baby-boomers, comme moi et plusieurs autres, qui ont des positions importantes et qui représentent une génération d'idéalistes et d'idéalistes qui ont réussi, d'idéalistes qui ont changé le monde. C'est ce qu'ils voulaient, c'est ce qu'ils ont fait. Ils ont changé le Québec. Ils ont rendu le Québec plus prospère, plus juste, plus convivial, plus ouvert et plus projeté dans le monde. Et ils continuent à le faire. Une génération qui a gardé son idéal et qui a gardé son énergie.

Alors, oui, on a beaucoup fait de place à nos députés qui sont de la génération X, une génération qui est arrivée sur le marché du travail en pleine crise économique, qui a eu comme façon de faire : débrouillez-vous. La société leur a dit : débrouillez-vous. Ils ont foncé, ils ont fait leur place. Ils ont été les pionniers du Web, du numérique, ils ont contribué à transformer l'économie, et, grâce à eux, le Québec a connu plusieurs avancées vers l'égalité, la conciliation travail-famille.

Parfois, on les dit plus pessimistes. C'est peut-être parce qu'ils n'ont pas été assez écoutés, pas assez bien représentés parmi ceux qui décident. Alors, oui, nous, au Parti québécois, Véronique et moi, on a décidé qu'ils feraient partie de ceux qui décident, Véronique, bien sûr, mais tous ceux qui ont des responsabilités supplémentaires dans ce remaniement.

On va les écouter davantage et les représenter davantage, et nous voulons qu'ils sachent qu'il y a un parti qui les connaît, qui les représente et qui va transformer leur idéal en réalité le 1er octobre 2018. C'est le Parti québécois.

Alors, les Y, une génération confiante, instruite, aux ambitions sans frontière. Ils ont grandi au milieu des technologies, ils ont voyagé plus que n'importe quelle génération et sont très ouverts à tout ce qui est innovateur. Ils sont conscients des défis planétaires et portent avec eux une conscience verte très importante. Et j'en vois un qui est content que je parle de lui, là, hein? Marco, tu te sens concerné? Parfait. C'est la réaction qu'on veut dans le public.

Alors, trois de nos députés sont déjà parmi les Y, ont déjà des responsabilités importantes et ils en ont encore plus. Évidemment, on veut accueillir cette année les milléniaux dont la première génération, la première cohorte va voter aux élections du 1er octobre, et on a vu qu'à l'intérieur du Parti québécois ils sont déjà très présents. Même le président du comté de Jean-Talon est un millénial... On dit ça, un millénial.

Mme Hivon : Millénial. Oui, oui, ça va. Les deux sont bons.

M. Lisée : O.K.? Maintenant, je vérifie toujours, hein?

Des voix : ha, ha ha!

M. Lisée : Alors, le Parti québécois, son équipe parlementaire est une force qui additionne l'expérience des boomers, leur soif de liberté, le côté fonceur et rebelle des X aux ambitions sans frontières des Y, parce que nous voulons, pour le Québec, pour les Québécois et les Québécoises, un État fort de toutes ces générations.

Mme Hivon : Oui. Alors, bien, merci, Jean-François. Peut-être juste vous dire que pour nous, c'est vraiment un début de session parlementaire enthousiasmant, avec cette équipe renouvelée, une volonté d'exercer un leadership différent, un leadership de complémentarité, de collégialité et un leadership d'équipe. Donc, vous allez voir énormément l'équipe, tous les joueurs de l'équipe, parce que chacun, son objectif, c'est d'être le joueur ou la joueuse la plus utile à son équipe, et c'est ce que vous allez voir se déployer.

En ce qui me concerne plus directement, plusieurs d'entre vous vous êtes questionnés quel serait mon rôle comme tel, comment ça se préciserait. Donc, simplement vous dire aujourd'hui qu'il va y avoir quatre volets à ce rôle de vice- cheffe.

Le premier, comme vous avez peut-être vu au cours de la semaine dernière, c'est d'être très présente sur le terrain, d'aller à la rencontre des gens, des citoyens, de les écouter, d'abord et avant tout, et de leur faire part de nos grandes idées et de nos grands projets pour le Québec et pour eux, pour eux, dans leur vie la plus concrète. Donc, la semaine dernière, j'ai fait quatre régions en quatre jours. C'est quelque chose qui va se poursuivre. Donc, c'est un premier volet important.

Le deuxième, c'est un rôle un petit peu différent ici, à l'Assemblée nationale, en lien avec ce qu'on fait au Parlement. Donc, vous allez voir ça se déployer.

Le troisième, c'est un rôle, je dirais, d'orientation, de conseil stratégique accru pour les grandes orientations, la définition des orientations, des politiques.

Et le quatrième, bien sûr, c'est la préparation électorale et la campagne électorale. Alors, c'est comme ça que va se déployer mon rôle de vice-cheffe.

Et, en terminant, je veux simplement vous dire que vous nous avez beaucoup entendus parler aussi depuis deux semaines de notre engagement très, très profond, au Parti québécois, pour un État qui est fort, mais pas un État qui est fort de manière désincarnée, mais un État qui est fort pour être au service des gens, des enfants, des aînés, des familles, des personnes les plus vulnérables, des entreprises, des nouveaux arrivants.

Nous, notre premier souci, c'est d'abord de répondre aux besoins des gens et c'est ce que vous allez voir se déployer pendant cette session parlementaire, en termes de priorités et, bien sûr, un État fort au service de la nation, cette nation québécoise, cette nation qui est archi inspirante et dont on veut faire la promotion par tous les moyens possibles, par sa langue, par sa culture, par son histoire, par son territoire.

Alors, c'est ce qui va nous animer au cours des prochaines semaines et des prochains mois.

M. Lisée : Et on va parler d'un État fort pour réussir l'indépendance. Alors, j'ai entendu : Ah! ils en parlent la veille du congrès, la veille du Conseil national. Non, on va en parler régulièrement jusqu'à l'élection et après, parce que ce qu'on veut faire ultimement, c'est donner au Québec tous ses pouvoirs. Mais ce qui lui manque en ce moment, avec la fragilisation que le PLQ a faite pendant 15 ans, avec la fragilisation que ferait la CAQ, c'est lui enlever cet outil, un État fort qui est indispensable à réussir l'indépendance. Et c'est notre plan pour deux ans, un État fort pour réussir l'indépendance. Voilà.

Le Modérateur : Merci, Mme Hivon, M. Lisée. Donc, on va aller aux questions. D'abord, micro de gauche, M. Laforest.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, M. Lisée, Mme Hivon, messieurs dames. Est-ce que vous considérez, M. Lisée, que vous avez fait une mauvaise blague concernant Mme Massé?

M. Lisée : Oui.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous auriez conseillé, Mme Hivon, à M. Lisée de ne pas faire cette blague-là?

Mme Hivon : Tout à fait, et je lui ai dit tout de suite après et je pense qu'il le savait, donc il s'en est excusé. C'était son initiative. Évidemment, je croyais que c'était de mise, bien sûr, qu'il s'excuse.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que votre sens de l'humour à l'occasion, M. Lisée, pourra vous nuire? On est comme en campagne électorale.

M. Lisée : Bien, comme le dit souvent ma vice-cheffe, il y a du plus puis il y a du moins. Alors, parfois c'est dans le plus, parfois c'est dans le moins.

Le Modérateur : Merci. M. Salvet, micro de droite.

M. Salvet (Jean-Marc) : Bonjour à tous. Bonjour, M. Lisée. Vous avez parlé, M. Lisée, d'alliance intergénérationnelle. S'agissant de Paul St-Pierre Plamondon, il n'est pas présent, on ne le voit pas beaucoup. Je dis ça parce que je sais qu'il est candidat à une investiture, mais il a été très présent, pendant un certain temps, à vos côtés, aux côtés du Parti québécois. Quand on parle d'alliance intergénérationnelle, peut-on se demander où il se trouve et quelle place vous voulez lui faire au sein du parti?

M. Lisée : Bien, alors, à partir du moment où il a décidé d'être en campagne pour une investiture, il a pris sa distance du cabinet du chef ou de la vice-cheffe... parce que contrairement, disons, à la compagnie avenir Québec, là, où le président de la compagnie désigne ses candidats directement dans chacune de ses filiales, dans les 125 comtés, nous, au Parti québécois, on est un parti démocratique où ce n'est pas le chef ou la vice-cheffe qui désigne les candidats.

Donc, il y a un processus d'investiture. L'investiture dans Prévost, elle est contestée. Donc, il y a deux jeunes, un jeune homme, enfin un homme, et une jeune femme qui se présentent, et donc il n'était pas correct qu'il reste proche du chef pendant cette période-là, pour que les militants puissent prendre la décision.

M. Salvet (Jean-Marc) : C'est temporaire?

M. Lisée : C'est temporaire. Moi, la place que je veux, c'est qu'il soit députés du Parti québécois, s'il gagne l'investiture, au 1er octobre prochain.

M. Salvet (Jean-Marc) : Les projets de loi déposés par les partis d'opposition ont souvent valeur de symbole, encore plus lorsqu'il s'agit de l'opposition officielle. Avez-vous pensé à un projet de loi que vous déposerez en toute priorité, avec fanfare presque, cet hiver-ci, qui va symboliser un peu ce que vous voulez être et ce que vous voulez montrer aux Québécois?

M. Lisée : Bien, on en a fait plusieurs déjà. On a fait un projet de loi sur le droit à l'oubli. On a fait un projet de loi pour les mesures d'intégration, avec Carole Poirier, des immigrants où on aimerait... ça fait déjà depuis le printemps qu'on appelle le premier ministre à poser des gestes immédiats pour rendre l'intégration au travail plus facile, lutter contre le racisme et la discrimination.

Et donc on va continuer à, soit par des motions, soit par des annonces, soit par des projets de loi, à incarner le genre de gouvernement que nous serons à partir du 1er octobre.

M. Salvet (Jean-Marc) : Mais pas de projet de loi dont vous voulez parler aujourd'hui, qui illustrerait le genre d'opposition officielle et d'éventuel gouvernement que vous voulez être?

M. Lisée : Pas aujourd'hui.

M. Salvet (Jean-Marc) : Merci.

Le Modérateur : M. Gagnon, micro de gauche.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour à vous. On comprend bien que vous tentez de courtiser la génération X. Or, c'est bien connu que, dans la génération X, il y a beaucoup de gens qui en ont contre un État lourd. Vous ne craignez pas que, pour ces gens-là, un État fort, ce soit aussi synonyme d'un État lourd?

Mme Hivon : Un État fort, ce n'est pas un État lourd. Quand vous allez au gym, oui, vous vous renforcez, mais vous devenez aussi plus souple, plus agile, et donc c'est un État aussi plus efficace, et ça, c'est très important de le saisir. Puis, vous savez, je pense que ce que les gens veulent, la génération X, c'est qu'on réponde à leur réalité, leur réalité de parent, beaucoup, leur réalité de jeunes entrepreneurs, et c'est ce qu'on veut, nous. On ne veut pas répondre selon des dogmes ou des étiquettes, on veut répondre aux besoins des gens le plus concrètement possible.

M. Lisée : Nous, on pense aussi que les gens ont raison de dire : On a l'impression qu'on n'en a pas pour notre argent. Et lorsqu'on leur pose la question : Si vous avez le choix entre une baisse d'impôt ou des services, que choisissez-vous?, les deux tiers renoncent à la baisse d'impôt parce qu'ils veulent plus de services, mais on sait très bien qu'ils aimeraient ça que les services soient plus efficaces, soient de plus grande qualité.

Alors, le grand défi qu'on va relever comme gouvernement, c'est en partenariat avec les artisans du secteur public, les 400 000 personnes qui se lèvent tous les matins pour travailler pour le public. On veut être dans un processus d'amélioration constante de la qualité et de l'efficacité et on dit : La CAQ puis le PLQ disent que, vous, les artisans du secteur public, vous êtes le problème; nous, on dit que vous êtes la solution. Et donc c'est en dialogue avec eux, pas seulement avec les organisations syndicales, là, avec eux vraiment au travail, pour valoriser les propositions qu'ils ont à faire pour l'amélioration du service, l'amélioration des conditions dans lesquelles ils exercent leurs services.

Et ça, ça n'a pas été essayé. Tout ce qui a été essayé, c'est des gens comme le Dr Barrette qui dit : Bien, je vais vous le dire comment faire dans le détail puis je vais embaucher un consultant pour vous dire combien de secondes ça devrait vous prendre pour changer une couche. Bien, nous, on dit non. Les gens qui ont de la compétence pour améliorer le service public, ils sont dans le service public. Et c'est sûr qu'il y a des choses qui doivent aller beaucoup mieux, mais notre approche est complètement différente de celle de ceux qui veulent affaiblir l'État, privatiser.

M. Gagnon (Marc-André) : Bien, justement, vous parlez du Dr Barrette. La semaine dernière, il y avait un autre caucus, celui du Parti libéral, au même endroit où vous tenez le vôtre aujourd'hui. Il y a été question, beaucoup de la question des infirmières. Donc, êtes-vous d'accord, comme la FIQ le demande, à ce qu'il y ait donc des ratios infirmières-patients de mis en place, de créés?

Mme Hivon : Oui, tout à fait. On pense que c'est une revendication légitime, et quand M. Couillard et M. Barrette disent, avec un peu de condescendance : Envoyez-nous des propositions, on attend les suggestions; je pense qu'ils n'ont qu'à regarder ce qui est sur la table, et ce sont déjà des propositions concrètes, d'une part. Et de l'autre part, c'est de tenir compte de l'intensité, parce que vous savez que quand vous vous occupez de 72 patients, que vous êtes la seule infirmière en charge dans un CHSLD la nuit, c'est d'une lourdeur absolument inimaginable. Évidemment, il y a d'autres réalités, il y a des infirmières qui sont en chirurgie à court terme, des patients qui sortent, des gens en soins palliatifs, donc, soins intensifs, alors il faut tenir compte de ces disparités-là, de ces différences-là aussi.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, c'est quoi que vous proposez? C'est d'en engager plus?

M. Lisée : Bien, ça va coûter des sous. Ça va coûter des sous d'en embaucher plus pour baisser les ratios et pour faire en sorte que les infirmières diplômées postulent pour des emplois, parce qu'en ce moment, quand ils regardent la fiche d'emploi, c'est comme si c'était écrit «burn-out assuré» dessus. Donc, ils ne postulent pas.

Alors, si les Québécois choisissent la CAQ ou le PLQ, 650 millions de dollars vont s'ajouter à la rémunération des médecins année après année, puis il paraît qu'on va en apprendre encore plus dans les jours qui viennent. S'ils votent pour le Parti québécois, zéro dollar va s'ajouter à la rémunération des médecins, et tout l'argent va aller dans des choses comme embaucher davantage d'infirmières pour baisser les ratios.

Le Modérateur : Merci. Mme Richer, micro de droite.

Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour à tous. Bonjour, M. Lisée.  Vous dites que vous voulez vous rapprocher de la génération des X, des Y. J'aimerais savoir quelle est votre lecture actuellement de la position de cette génération-là par rapport à l'accession du Québec à la souveraineté?

M. Lisée : Bon, c'est extrêmement fluctuant et quand vous regardez les sondages, puis je sais que vous les regardez, vous voyez que de trois mois en trois mois, l'adhésion ou la non-adhésion fluctue dans les groupes d'âge de non-baby-boomers, de façon très forte. D'ailleurs, dans le dernier sondage sur l'intention de vote, on voyait que, bon, les moins de 25 ans étaient répartis sur les quatre partis, donc on n'en avait pas plus ni moins que d'autres. Sur la tranche supérieure, bien, ça varie beaucoup, à la fois sur l'intention de vote et à la fois sur la souveraineté. Et donc on a une génération qui n'est pas dogmatique, qui veut juger les choses au mérite, qui va écouter les arguments et qui va prendre la décision au moment où elle va la prendre.

Alors, pour nous, ce n'est pas juste qu'on veut les courtiser, on veut additionner. On veut additionner puis on dit : Bien, tu pourrais additionner pour être le vrai reflet du Québec d'aujourd'hui. Il faut être aussi le reflet des X et des Y et puis on espère qu'ils vont se reconnaître en nous, parce que chez nous, on a des gens qui sont issus de cette génération-là. Mais ensuite, c'est sûr que le dialogue va continuer, et je pense qu'ils ne sont acquis à personne. Ils détestent se faire prendre pour acquis, ça, on sait ça, et donc il faut les traiter avec un grand respect.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais est-ce qu'il faut tenir pour acquis qu'au cours des prochains mois vous allez beaucoup cibler cette génération-là et cibler le message, dans le sens d'essayer de les convaincre, ces jeunes-là, d'adhérer au projet souverainiste?

M. Lisée : Bien, on leur parle à eux en particulier. On parle aux Y, on parle aux boomers, bien sûr. On ne veut pas... On veut additionner puis on veut montrer que l'alliance intergénérationnelle, c'est au Parti québécois qu'on la retrouve et donc bien sûr qu'avec Véronique, avec tout le monde, on va être disponibles, clairs, précis, et on va s'engager...

Puis cette génération-là, comme les autres, ne peut pas être caractérisée, là, en quelques phrases. Il y a de tout. Il y a des fédéralistes, il y a des souverainistes, il y a des gens qui ont des intérêts divers. Ce qui les unit, c'est leur expérience de vie. Ils sont entrés dans le marché du travail au moment où c'était plus difficile de faire sa place. Ils ont dû, donc, davantage se fier sur leurs propres moyens. Ça a créé chez eux à la fois une résilience, disons un réflexe entrepreunarial, un certain scepticisme du fait qu'ils n'avaient pas leur place au pouvoir, et nous, on leur dit : Bien, écoutez, avec nous, vous allez avoir votre place au pouvoir.

Mme Hivon : Puis ce qui est clair aussi, c'est qu'il y a beaucoup de cynisme dans cette génération, et la suivante aussi, et puis on veut s'attaquer clairement au cynisme dans les gestes qu'on va poser, puis je pense que le geste que Jean-François a posé, en mettant l'équipe de l'avant, en offrant un leadership différent, ce sont des gestes qui parlent à ces gens-là qui sont plus désabusés.

Le Modérateur : Merci. M. Lavallée.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour. Vous parlez beaucoup d'État fort, surtout depuis votre dernier conseil national, et, M. Lisée, dans votre discours au conseil national, vous avez critiqué assez sévèrement les engagements de baisses de taxes et d'impôt de la CAQ, du Parti libéral.

Je sais que vous avez déjà dit que pour vous, ce n'était pas une priorité de baisser les impôts, mais pour être bien sûr de vous comprendre, est-ce que donc, pour vous, clairement, vous renoncez à toute forme de baisse d'impôt directe et indirecte en vue d'un premier mandat du Parti québécois? Est-ce que vous allez aussi loin que ça?

M. Lisée : Absolument. Dans les quatre ans qui viennent, il est clair pour nous qu'il n'y a aucun moyen de maintenir ou d'améliorer les services en réduisant les impôts, aucun moyen. Et ceux qui disent le contraire mentent, juste avec les prévisions budgétaires qu'on a dans les cartons en ce moment. D'ailleurs, on n'a même pas les moyens de financer, au-delà de deux ans, la baisse de taxe scolaire promise par les libéraux et encore moins le 700 millions de plus promis par M. Legault. C'est infinançable si on ne réduit pas la qualité des services.

Alors, nous, c'est clair, on veut donner de l'oxygène aux familles, alors réduire les tarifs dans les services de garde, réduire le coût de l'éducation primaire et secondaire pour les frais. Donc, cibler pour donner plus d'oxygène à ceux qui en ont vraiment besoin, oui, mais réduire les taxes et les impôts de seulement les propriétaires sans penser aux locataires ou de tous les Québécois, ça, pendant quatre ans, il n'en sera pas question.

M. Lavallée (Hugo) : En ce qui concerne... bon, on a parlé, il y a quelques instants, des infirmières. En ce qui concerne les médecins, vous avez aussi été clair plusieurs fois dans... à plusieurs reprises dans le passé, mais aussi dans ce discours dont je vous parlais à l'instant. Sur la question des médecins, pas question, donc, de leur accorder quelque hausse que ce soit.

Dans la mesure où il y a déjà des ententes qui ont été signées, qui vont couvrir un certain nombre d'années d'un premier mandat du Parti québécois, de quelle manière vous allez procéder pour surseoir à ces hausses de salaire là de façon précise? Vous allez faire adopter une loi spéciale? Vous allez déchirer les ententes signées? Qu'est-ce que vous allez faire?

M. Lisée : Bon, d'abord, on va avoir un mandat électoral fort pour le faire. Ça, c'est... rien ne peut se faire sans un mandat électoral fort du Parti québécois, avec ce message-là, aux 22 000 citoyens québécois que sont les médecins, qui sont membres de ces organisations-là puis qui commencent à trouver que leur réputation est en lambeaux. Leur très bonne réputation est en lambeaux. Elle ne devrait pas l'être et elle a été mise en lambeaux parce que leurs chefs syndicaux sont allés beaucoup trop loin. Et donc le premier public, après l'élection, c'est de dire aux médecins : Savez-vous, là, vous devez rétablir votre réputation et, pour faire ça, accepter de rouvrir l'entente et de faire les choses différemment. Et nous avons des alliés parmi les médecins. À mesure que les mois passent et qu'on voit ce qui se passe avec les infirmières, avec la prime à la jaquette, avec la prime à arriver à l'heure, il y a de plus en plus de médecins qui disent : Il faut que ça cesse.

Alors donc, il y a aura un moment de vérité, c'est vrai, avec les organisations syndicales, et nous, on va faire ce que le gouvernement libéral a fait deux fois. Il a dit : Bien, les ententes existent, mais il faut les rouvrir. Alors, ça, c'est notre plan A. Est-ce qu'il y aura d'autres plans? Après l'élection, nous en discuterons...

M. Lavallée (Hugo) : Mais donc, essentiellement, vous vous fiez à leur bonne foi pour accepter de rouvrir l'entente, là, si je comprends bien.

M. Lisée : Ils ont accepté deux fois déjà de rouvrir l'entente, et la meilleure solution, c'est qu'ils soient convaincus par le mandat qu'on aura eu, et leur propre intérêt de réputation, et leur propre volonté de participer au sauvetage du système de santé qui craque de toutes parts. Être partie de la solution, c'est d'accepter qu'ils en ont suffisamment. 340 000 $ par année, en moyenne, pour un médecin de famille sans compter sa rémunération de cabinet, 440 000 $ pour un spécialiste sans compter sa rémunération de cabinet, 560 000 $ par année pour un radiologiste sans compter sa rémunération de cabinet. Ça suffit.

M. Lavallée (Hugo) : Mais c'est quoi, le plan B?

M. Lisée : On en parlera après notre première négociation, vers mars, avril 2019.

Le Modérateur : Merci. M. Bélair-Cirino, micro de droite.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais excluez-vous, à ce moment-ci, de faire adopter une loi spéciale qui pourrait tout simplement mettre de côté cette entente-là négociée?

M. Lisée : Je suis très heureux qu'on soit tous dans l'hypothèse vraisemblable de l'élection d'un gouvernement du Parti québécois. C'est rafraîchissant. C'est rafraîchissant, oui, mais on réfléchit effectivement à ça et on ne dira pas aujourd'hui ce qu'on fait, parce qu'on pense que vraiment c'est dans l'intérêt des 22 000 médecins du Québec, qu'on adore, qui travaillent très fort, de faire une nouvelle entente avec nous et avec la société québécoise.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Je comprends, M. Lisée, mais vous avez dit, en Conseil national du Parti québécois, que vous comptez réinvestir le 500 millions, 600 millions de dollars dans les soins à domicile. Là, vous nous dites aujourd'hui que vous comptez essentiellement sur la bonne foi des médecins pour renégocier avec eux. Donc, ce n'est aucunement certain que les 500 millions, 600 millions de dollars soient réinvestis dans les soins à domicile.

M. Lisée : C'est certain. On discute de la manière d'y arriver. La meilleure manière d'y arriver, c'est de gré à gré.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Concernant le programme législatif du gouvernement libéral — donc vous êtes toujours à l'opposition officielle — quels sont les projets de loi qui doivent absolument être adoptés d'ici la fin de la session, selon vous, et ceux qui doivent mourir au feuilleton?

M. Lisée : Ah! j'ai un excellent leader, qui va répondre à cette question. Tu es de la génération X, toi.

M. Bérubé : 1975, c'est ça qui est écrit dans le communiqué. Alors, on est à faire... évidemment, l'opposition officielle aura un rôle déterminant pour l'adoption des projets de loi et, pourquoi pas, l'adoption des projets de loi qui ont été proposés par l'opposition officielle, comme le droit à l'oubli, comme les mesures à l'intégration. Alors, on a annoncé nos couleurs dans un certain nombre de projets de loi. Je vais me limiter à dire que pour le projet de loi n° 107, c'est clair, on va voter contre...

M. Lisée : ...l'autonomie de l'UPAC.

M. Bérubé : Oui. Alors, pas dans des conditions actuelles, avec l'administration actuelle de l'UPAC, on n'accordera plus de pouvoirs. Ça, c'est clair pour le Parti québécois. Vous avez posé la question au porte-parole en sécurité publique de la CAQ, qui était ambivalent là-dessus.

Pour les autres projets de loi, les intentions sont déjà connues depuis l'automne. Pour d'autres, on aura des échanges à avoir, mais c'est toujours la responsabilité qui vous nous guider.

Je veux en profiter pour saluer le fait que, pour toutes les commissions parlementaires, le Parti québécois, ses parlementaires sont présents, font un véritable travail. Alors, lorsque vient le temps de voter, on était là du début jusqu'à la fin. On n'apparaît pas seulement au vote en disant : Voici notre position. Alors, c'est la responsabilité qui va nous guider, et j'espère que dans bien des cas le gouvernement libéral, s'il tient à ses projets de loi, il va se rendre aux arguments de l'opposition, qui sont justes, qui sont pleins de sens qui sont souvent des arguments qu'on porte au nom de groupes et de citoyens.

Alors, pour l'instant, je vais conserver nos positions, et, au fur et à mesure, vous allez voir apparaître, de façon très logique et cohérente, les positions du Parti québécois pour l'ensemble des projets de loi et peut-être d'autres qui seront déposés par le gouvernement. Ça, on ne le sait pas. C'est lui qui a l'initiative, et le Parti québécois aura à se positionner à la pièce.

Le Modérateur : Merci. Je crois qu'on a une dernière en français. M. Lacroix, micro de gauche.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour, messieurs dames. M. Lisée, vous avez dit il y a quelque instants, bon, je vous cite : Il n'y a aucun moyen de baisser les impôts. Ceux qui disent le contraire mentent. Pendant quatre ans, il n'en sera pas question. Est-ce qu'il...

M. Lisée : Il n'y a aucun moyen de baisser les impôts sans réduire les services.

M. Lacroix (Louis) : Sans réduire les services, exactement. Est-ce que, compte tenu de ce que vous venez de dire, est-ce qu'il se pourrait, le cas échéant, que vous augmentiez les impôts des Québécois pour leur donner le niveau de services auxquels vous croyez qu'ils devraient avoir...

M. Lisée : Il n'en est pas question parce qu'ils sont... le fardeau fiscal, je veux dire, ne peut pas augmenter. Le fardeau fiscal global des Québécois ne peut pas augmenter. Alors donc, on va faire avec ce qu'on a, mais on sait qu'il y a cet argent, chez les médecins, qu'il faut mettre ailleurs. On sait qu'il y a de l'argent dans les paradis fiscaux qui n'est pas utilisé. Et nous en avons d'ailleurs discuté hier publiquement, mais ça sera diffusé plus tard, hein?

Mme Hivon : Ça a moins fait les manchettes.

M. Lisée : Ça a moins fait les manchettes. Alors, écoutez, nous allons être élus, le 1er octobre 2018. Il y aura une mise à jour économique en novembre 2018. Dans cette mise à jour, nous allons dénoncer tous les accords bilatéraux du Canada et du Québec avec les paradis fiscaux, ce que le Québec a le droit de faire. Et donc on dira : À partir de novembre 2018, si vous avez des comptes dans les paradis fiscaux et que vous générez des revenus, vous devrez déclarer ces revenus au Québec et payer l'impôt québécois sur ces revenus.

Et donc ça va créer une situation où tous ceux qui ont ces comptes-là légalement, grâce à Paul Martin, puis à Stephen Harper, puis à Justin Trudeau, qui en a ajouté un d'ailleurs, ils vont tomber dans l'illégalité s'ils ne déclarent pas. Et nous, notre pari, c'est qu'un grand nombre d'entre eux vont décider : Oui, je suis allé là parce que c'était légal; maintenant que ça ne l'est pas puis qu'on est de plus en plus vérifiés, je ne prendrai pas de chance, je vais déclarer mes nouveaux revenus. Combien de dizaines de millions de dollars, ça va nous donner dès la première année? Personne ne le sait, mais ça va nous permettre de rénover des écoles puis de donner plus de services.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous pourriez revoir, par exemple, les tables d'impôt? Vous dites qu'il n'y a pas d'espace pour imposer davantage les Québécois. Est-ce que vous pourriez revoir les différentes façons de procéder? Là, on peut revoir les tables d'impôt pour imposer davantage les personnes ayant un revenu plus élevé. Est-ce que c'est quelque chose que vous envisagez?

M. Lisée : Bien, ce qui est bizarre, c'est que, lorsque le gouvernement du Parti québécois a augmenté les impôts sur les Québécois les plus riches, juste en bas de 50 %, le cumulatif, avec Ottawa, ça a créé une révolution incroyable. M. Trudeau est arrivé puis il l'a monté à 52 %. Tout le monde a trouvé ça bien.

Alors donc, nous, on pense que c'est pas mal là où ça devrait être. Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres façons d'optimiser les choses? On n'est pas rendus là, on va regarder ça, mais c'est clair qu'on ne veut pas augmenter le fardeau fiscal des Québécois.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous pourriez utiliser de l'argent public pour financer d'éventuelles études sur l'accession à la souveraineté? Je m'explique, c'est que vous parliez tout à l'heure... là, vous vous adressez visiblement aux jeunes, vous essayez d'aller chercher cette clientèle-là. Vous parliez des milléniaux tout à l'heure, vous parliez... Un jeune aujourd'hui, là, qui va voter, de 18 ans, n'a jamais connu de campagne référendaire, n'a jamais connu de querelle, par exemple, constitutionnelle avec Ottawa. Donc, M. Parizeau disait souvent que, pour augmenter la flamme souverainiste, ça prenait souvent une bonne chicane avec Ottawa, là. Ils n'ont pas connu ça, les jeunes, des chicanes avec Ottawa jusqu'à maintenant.

Est-ce que vous pourriez, pour essayer de leur démontrer les avantages, par exemple, de la souveraineté, utiliser des fonds publics pour financer des études sur la souveraineté?

M. Lisée : Bien, je vais vous corriger parce que probablement la pire chicane, le plus grand détournement de fonds québécois de l'histoire du Canada est en train de se dérouler sous nos yeux. C'est que les contribuables québécois sont en train d'envoyer 20 milliards de dollars à Ottawa qui en retourne 19 milliards à Halifax puis à Vancouver.

Alors, ça, est-ce que le gouvernement du Parti québécois va en parler? On va en parler tous les jours. Il va y avoir une élection fédérale en 2019. Un an après notre élection, est-ce qu'on va en faire un enjeu de l'élection que le Québec devrait avoir sa juste part? You bet. Alors, je pense que ça, ça va être important.

M. Lacroix (Louis) : Mais ma question est sur les études éventuelles sur la souveraineté. Est-ce que vous pourriez utiliser de l'argent public pour financer des études pour savoir si c'est une bonne chose de se séparer du Canada, par exemple?

Mme Hivon : On fait déjà des choses.

M. Lisée : Écoutez, j'attends les études de l'IRAI là-dessus.

Le Modérateur : Merci. On va aller en anglais, je pense. Oui, Mme Montgomery.

Mme Montgomery (Angelica) : Hello.

M. Lisée : Hello.

Mme Montgomery (Angelica) : So, M. Lisée, when looking at the changes that you have recently made to your shadow cabinet, you are talking about taking young people and giving them major files, we can see that two of those files that you consider to be major are immigration and diversity and national identity.

What should we make of this in terms of the importance you plan on putting on these topics and what direction you plan on going in this session?

M. Lisée : That's the best question yet, I would say. I vote for that question. Well, it says a lot. We are committed to having a Québec nation that affirms its identity without inhibition but with a very pragmatic results oriented openness. We want everyone to share in our language, our history, our culture and we want to make sure that everyone has a good job, is not the target of discrimination or racism and we want to do this in a single policy. And this shows both. This shows both.

Mme Montgomery (Angelica) : So because of the… I think that people have been… There are been two ways to looking at this. Mr. Bérubé, who has been given the national identity file, is seen as a very hard hitter for your party. Some people call him a bulldog…

M. Lisée : Who says that? Who says that? Give me names.

Mme Montgomery (Angelica) : And he has a…

M. Lisée : I heard Jean Béliveau.

Mme Montgomery (Angelica) : And the Jean Béliveau, yes, and he has the national identity file. At the same time, you have Mme Hivon who seen as being a little more «rassembleuse» on the topic…

M. Lisée : Be careful. Be careful with your words…

M. Bérubé : Can I be that as well?

Mme Montgomery (Angelica) : Yes. So are we expecting to get a hot and cold on this identity issue? Where exactly are you positioning yourself?

M. Lisée : No. We have a common thread and different spokespersons. The common thread is that we think, well, identity is not a dirty word. It's not a dirty word in the United States, it's not a dirty word when you say Canadian identity and it shouldn't be when you talk about Québec identity. So we're unapologetic about this.

Now, once you say that, it's a question of dosage. Too little identity makes a society that lacks cohesion. Too much identity makes a society that's not open enough. So we think we have to take a dependable back where we can affirm our identity in a positive fashion and say : Yes, French is our common language, our common history should be thought and learned, our common culture should be shared, and everyone who joins us should have a fair and good chance of succeeding in this society. And so we have people with different styles, different generations that we'll all work towards the same end.

Le Modérateur : Merci. Une dernière, s'il vous plaît.

Mme Montgomery (Angelica) : This is a topic that is seen as being the Achilles' heel for the Liberals often because it's such a touchy subject with their voter base, not the case with the CAQ who happens to be ahead in the polls. So what does the CAQ's Achilles' heel, in your view?

M. Lisée : Well, on identity, I think the position they've taken... You're with the CBC… at the CBC is the Achilles' heel. When Mr. Legault said that he thinks that we put too much emphasis on the knowledge of French for newcomers, and with the CAQ, the most important, if not single issue, would be skills. He's saying that it's going to be much worse under the CAQ for the future of French because he's willing to have 100% of immigrants come in to Québec without knowing French. And as we know, despite best efforts of those who don't know French, 60% don't take French courses and, of those who take them, 90% fail.

So this cannot work, and I think now we know that electing the CAQ would be a great risk for the future of French in Québec. Our position is akin to that of Great Britain, that except for exceptions... except for exceptions, that's a «pléonasme», isn't it? Barring exceptions, we think that 100% of qualified people that must be qualified should show a knowledge of French before coming and that insures the quality of their integration and the future of French.

Le Modérateur : Merci. Mme Johnson.

Mme Johnson (Maya) : Good afternoon. Mr. Lisée, when we asked Gabriel Nadeau-Dubois this morning about your joke about Mme Massé, he made a point of saying that you apologized and he also said, quote : «We don't want to stir the pot without any reason». So the question is : Do you think that people have in any way overreacted to the joke that you made?

M. Lisée : I'm the one who shouldn't have said it, so I will not criticize the others.

Mme Johnson (Maya) : And so that's where the story ends for you?

M. Lisée : Pretty much.

Mme Johnson (Maya) : OK. Mme Hivon, you were explaining earlier that you want to give people a better sense of the specifics of your new role. Obviously, this duo is something new that people are getting used to. So can you explain that for us?

Mme Hivon : Yes. There will be four different aspects of this new role of deputy leader, which is, first of all, to really go on the field, to go meet people. Last week, already, in four days, I went to four different regions so the Eastern Townships, Mauricie, Montérégie and also Saint-Jérôme, in the Laurentians. So it is really something that I want to do, that we want, both of us, to do, to really go listen to people, to talk to them about our projects, our vision, what we want to change in Québec politics, where we want to bring Québec and Quebeckers.

The second is a different role, parliamentary wise, that you will see in the coming weeks. The third aspect is one of strategic council to be really involved with the chef and his close cabinet, the people, all the team with the definition of our orientations and policies. And the fourth one is of course the preparation of the electoral campaign and be a part of that campaign.

Le Modérateur : Merci. M. Authier.

M. Authier (Philip) : Good day. This seems as this is the last session before we end up in the election. Could you briefly indicate what are your goals in terms of portraying the Government in power and what will hold the tone of the session to be able to... Almost everything seems to now be focused on the election, most of the issues. So how will that play out in this session?

M. Lisée : Well, listen, there is so much. You know, the healthcare was already the foremost preoccupation of Quebeckers, and, month after month, we see that the Liberals stewardship of the health system is bringing more decay and more misery. And so, obviously, we are going to be in proposal mode because we're not expecting that the Liberals will do better. I mean, they cannot do better, and they don't have time and even if they wished, you know. And so we are going to be more… of course we're going to criticize the Government, we'll try to make them move in the right direction. That's what we do everyday, sometimes we succeed, sometimes we don't, but we're going to try to push for at least temporary measures to have a betterment of the health system.

We are going to talk about regional transport of course, where they caved to Air Canada last week. Can we still save something for the regions before the end of the session? We will try. If not, we will act in the first months of our government. And so, you know, we are going to try mostly and as much as we can to tell Quebeckers what kind of government we will be on these issues that are salient now and will be salient when we get the power.

M. Authier (Philip) : Because in past sessions there has been so much «chicanes» between the leaders and the parties that I've always had the feeling that the various parties did not have latitude to present their ideas and because we're always embroiled in, you know, «chicanes», fights, and I think Quebeckers see that too.

M. Lisée : Yes. Well, there are means to show what we would do. We can have motions, we can have bills. We are not in Parliament all the time, we can make proposals outside the Parliament and we will use all these keys on the board.

Mme Hivon : But you're right that the game takes a lot of room instead of the ideas. So we really want to push forward for the ideas and, I think, we have a shared responsibility, the media and us, in the Parliament, to make sure that, you know, that the ideas go through.

Le Modérateur : Merci. Mme Fletcher, dernière question.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Yesterday, a woman and a child were struck by a vehicle in a parking lot in a Montréal neighborhood, and it's prompting some questions about the driver who is… He was a senior driver. And so today people are asking whether or not the rules should be looked at or changed for senior drivers. Just wondering what your thoughts are on that.

M. Lisée : Well, we are going to look into that. It's a question that's coming over and over, and I think we have to have a thoughtful discussion about that.

Mme Hivon : It cannot really be one size fits all. So it's why it's a complex issue.

M. Lisée : Every single case is different, yes.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

Des voix : Merci.

(Fin à 14 h 1)