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Point de presse de Mme Francine Charbonneau, ministre responsable des Aînés et de la Lutte contre l’intimidation, M. Gaétan Barrette, ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Stéphanie Vallée, ministre de la Justice, et M. Martin Coiteux, ministre de la Sécurité publique

Version finale

Le mercredi 7 février 2018, 14 h 15

Restaurant Le Parlementaire (1.14), hôtel du Parlement

(Deux heures dix-neuf minutes)

Mme Dalaire (Mylène) : Mesdames messieurs, pour débuter, je vous demanderais d'accueillir chaleureusement la ministre responsable des Aînés et de la Lutte contre l'intimidation, Mme Francine Charbonneau; le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de Montréal, M. Martin Coiteux; la ministre de la Justice, Mme Stéphanie Vallée; le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Gaétan Barrette; le président-directeur général de l'Autorité des marchés financiers, Me Louis Morisset; le président par intérim de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, M. Camil Picard; et le Curateur public du Québec, Me Normand Jutras.

Je vous souhaite la bienvenue et vous remercie de vous être tous déplacés à cet événement pour la signature de l'Entente-cadre nationale pour lutter contre la maltraitance envers les personnes aînées.

Je me présente, mon nom est Mylène Dallaire, de la Direction des communications du ministère de la Famille. Je serai votre animatrice pour cet événement.

Avant de procéder à la signature officielle de l'entente, les quatre ministres signataires prendront la parole. L'entente sera ensuite signée par les sept signataires présents, et nous terminerons avec une prise de photo officielle, et, juste avant, la période de questions pour les médias.

Pour débuter, j'invite la ministre responsable des Aînés et de la Lutte contre l'intimidation, Mme Francine Charbonneau, à prendre la parole.

Mme Charbonneau : Merci. Bonjour. J'ai le goût de vous dire : Enfin! Mais permettez-moi de faire les salutations officielles aux gens qui m'accompagnent. M. Barrette, Mme Vallée, M. Coiteux, merci infiniment d'être avec moi cet après-midi. C'est un moment, pour moi, qui est très important.

Messieurs, les différentes rubriques qu'on peut avoir au niveau du ministère, donc le curateur, l'Autorité des marchés et la CDPDQ, le petit acronyme qu'on aime dire. Par contre, parmi vous, plusieurs partenaires, et merci d'être avec nous, puisque, grâce à vous, cette entente se déroule enfin et elle sera vue à travers le Québec.

Je prends quelques minutes pour souligner... il n'est pas avec nous, mais je suis sûre qu'à quelque part il l'est, M. Lévesque, qui fait partie de l'entité de cette entente et qui nous a aidés à l'avoir; M. Boisvert, nécessairement aussi; M. Richard et Mme Lafrenière, puisque vous en faites aussi partie; et je salue au passage ma présidente des tables de concertation nationales, c'est-à-dire Mme Bolduc-DuBois, puisque les tables sont des grands partenaires.

C'est un grand plaisir pour moi d'être avec vous aujourd'hui en compagnie de mes collègues ministres et de nos partenaires à l'occasion de cette annonce importante pour la lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées.

Comme vous le savez, depuis quelques années, le Québec vit des changements démographiques considérables. Selon des études récentes, ces changements feront en sorte que le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus pourrait atteindre quelque 2,3 millions de personnes d'ici 2031. Ça représente 25 % de la population, soit une personne sur quatre.

Par ailleurs, d'autres études ont permis de quantifier l'ampleur de la maltraitance à l'endroit des personnes aînées vivant à domicile au Québec. Ainsi, avec les situations de maltraitance qui sont rapportées à la ligne Aide Abus Ainés, il est possible de constater que la maltraitance psychologique et financière sont les deux types de maltraitances les plus fréquentes rapportées.

En 2011, face au phénomène préoccupant de la maltraitance envers les aînés et au nombre croissant de dossiers d'abus financiers, la Sûreté du Québec, la Sécurité publique de la ville de Trois-Rivières et le Directeur des poursuites criminelles et pénales ont formé un groupe de travail. Il visait à mettre en place, à compter de 2014, une entente sociojudiciaire pour optimiser la lutte contre la maltraitance envers les aînés dans la région de la Mauricie—Centre-du-Québec. D'une durée de deux ans, ce projet pilote a permis d'améliorer de façon concertée l'efficacité des interventions auprès des personnes aînées victimes de maltraitance, de faciliter les actions pour y mettre fin et de prendre des mesures auprès des personnes à l'origine de la maltraitance.

Comme c'est le cas pour les poursuites relatives aux abus envers les enfants, un procureur aux poursuites criminelles et pénales a été désigné par région pour agir dans les dossiers judiciarisés de maltraitance envers les personnes aînées. Le projet a permis d'assurer une prise en charge plus rapide et plus optimale de ces personnes, et le tout adapté à leur situation.

Aujourd'hui, je suis heureuse de vous annoncer qu'en raison du succès de ce projet et de l'engouement suscité auprès des partenaires et des intervenants sur le terrain, notre gouvernement a choisi d'implanter un tel processus d'interventions concertées dans chacune des régions sociosanitaires du Québec. L'Entente-cadre nationale que nous signerons aujourd'hui permettra donc la mise en place d'un processus d'interventions concertées visant à lutter contre la maltraitance envers les personnes aînées dans chaque région du Québec. Cette entente définit notamment les principes directeurs soutenant la mise en place d'un tel processus d'interventions en tenant compte des différentes réalités régionales ainsi que des compétences et des responsabilités de chacune des parties.

Les interventions visent les situations où les personnes aînées sont victimes de maltraitance physique, psychologique, sexuelle, financière ou d'une négligence pouvant constituer une infraction criminelle ou pénale et qui nécessite la concertation entre différents intervenants. Ce sont des policiers, des intervenants sociaux, des procureurs de la direction des poursuites criminelles et pénales ainsi que le personnel de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, du Curateur public et de l'Autorité des marchés financiers qui interviendront. Les intervenants de tout autre organisme jugé utile pourront aussi être appelés à agir.

Le processus d'interventions concertées établi par cette entente vise à assurer une réponse adéquate, continue et coordonnée aux besoins d'aide et de la protection de la personne aînée, du respect de ses droits, de son autodétermination ainsi que des rôles et des responsabilités de chacun des partenaires. L'objectif poursuivi est de susciter une mobilisation des partenaires pour mettre fin aux situations de maltraitance envers les personnes aînées grâce à une meilleure coordination des interventions et un partage plus efficace de l'information et des expertises. Pour cette entente, notre gouvernement souhaite donc faciliter le travail des intervenants dans leurs efforts en vue de contrer les situations de maltraitance qui pourraient constituer une infraction criminelle ou pénale.

Comme je l'ai mentionné, la mise en place d'un processus d'interventions concernées dans chacune des régions du Québec tiendra compte de la réalité régionale. Cela représente un gage de succès. Le déploiement des processus d'interventions concertées à travers le Québec s'effectuera en trois phases au cours des 24 prochains mois, selon les différentes régions. Les coordonnateurs régionaux spécialisés en matière de lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées, en collaboration avec les organismes régionaux impliqués, coordonneront l'implantation, l'application et le suivi du processus d'intervention dans chacune des régions.

En terminant, je tiens à souligner que la conclusion de cette entente est une des mesures-phares prévues à la Loi visant à lutter contre la maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de vulnérabilité et qui a été sanctionnée le 30 mai dernier. Avec l'entrée en vigueur de cette loi et le lancement d'un deuxième plan d'action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées le 15 juin dernier, nous avons franchi des étapes importantes pour renforcer la protection des personnes aînées du Québec. La signature de cette entente-cadre nationale entre les partenaires engagés représente un autre pas majeur en ce sens. Nous nous mobilisons pour que tout le Québec, les Québécoises et les Québécois puissent vieillir dans la dignité à l'abri de toute forme de maltraitance. Encore une fois, merci d'être avec nous et merci, chers collègues, de m'aider dans ma tâche au quotidien.

Mme Dalaire (Mylène) : Merci, Mme Charbonneau. J'invite maintenant le ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de Montréal, M. Martin Coiteux, à vous adresser la parole.

M. Coiteux : Merci. Alors, je tiens à saluer mes collègues, Gaétan, Stéphanie, bien sûr Francine, la ministre responsable, donc, de la Protection des aînés, également MM. Jutras, Morisset, Picard, qui êtes avec nous puis qui êtes des partenaires importants de cette annonce et des suites qu'on va apporter — qui est encore plus important — à cette annonce.

Je suis donc heureux d'être ici et de partager cette tribune avec mes collègues pour la signature de cette entente-cadre nationale qui aura un effet majeur dans la lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées au Québec.

Vous savez, la particularité de la maltraitance envers les personnes aînées est le fait que, souvent, elles sont victimes de personnes en qui elles ont confiance, comme, malheureusement, parfois un membre de la famille. Ce type de maltraitance revêt donc un caractère choquant, et la dénonciation est d'autant plus difficile lorsqu'elle implique un proche. Les gestes posés ou l'absence d'action occasionnent à coup sûr du tort et de la détresse. Cela peut, bien sûr, avoir des répercussions, tant sur la santé physique que la santé psychologique et provoquer le repli sur soi de la personne aînée. C'est pourquoi nous devons continuer à déployer diverses mesures afin de prévenir la maltraitance envers les personnes aînées, d'aider celles qui en sont victimes et d'intervenir auprès des personnes maltraitées et des personnes qui maltraitent pour intervenir. L'entente-cadre nationale qui est signée aujourd'hui nous permet d'unir nos forces pour y parvenir.

Je tiens à souligner que, grâce à cette entente, les corps de police — certains sont ici aujourd'hui, certains représentants des corps de police sont ici aujourd'hui — seront ultimement à même de procéder à un meilleur repérage des situations de maltraitance potentielles dans le but de faire une intervention adaptée. Nous sommes donc déterminés à agir contre ce type de maltraitance à l'endroit des personnes aînées. Et, grâce à la mobilisation de tous les partenaires ici réunis aujourd'hui, l'efficacité de nos actions sera multipliée, et ces dernières auront une portée encore plus grande. Merci.

Mme Dalaire (Mylène) : Merci, M. Coiteux. J'invite maintenant la ministre de la Justice, Mme Stéphanie Vallée, à vous adresser quelques mots.

Mme Vallée : Bonjour. Merci beaucoup d'être présents à l'Assemblée nationale cet après-midi. Francine, merci de ton invitation à participer à la signature de cette entente, qui est, je le crois, historique pour le Québec. Chers collègues, chers partenaires, c'est avec beaucoup de satisfaction que je vais apposer ma signature sur cette entente d'ici quelques minutes parce que c'est une entente-cadre, une entente nationale qui vise à protéger une clientèle tellement vulnérable, une clientèle qui nous tient à coeur, qui est nos aînés. Et mettre en place un processus concerté, un processus d'interventions concertées, c'est nécessaire et c'est très important pour prévenir et puis aussi surtout pour contrer de façon efficace la maltraitance envers les aînés. Francine en a parlé, Martin en a parlé, cette maltraitance-là, elle se décline sous différentes formes, elle prend différentes couleurs, elle est très sournoise, elle est insidieuse, et on doit s'unir, comme on le fait aujourd'hui, pour intervenir, bien intervenir et soutenir ceux et celles qui en sont victimes.

Alors, c'est une première étape que nous franchissons aujourd'hui. Francine s'était engagée à nous réunir il y a un petit peu moins d'un an pour procéder à cette signature-là.

Et le ministère de la Justice est présent et intervient de différentes façons. Il y a d'abord le Réseau des CAVAC, un réseau qui a 30 ans, les centres d'aide aux victimes d'actes criminels, qui va pouvoir donner... et accompagner les victimes de maltraitance. Donc, c'est un réseau qui compte 167 points de service à travers la province, qui est présent dans toutes les régions administratives et qui peut compter sur une équipe extrêmement dévouée qui peut accompagner la victime tout au long du processus. Donc, ce n'est pas rien parce que, dans les cas de maltraitance, comme on l'a vu dans les cas, par exemple, d'agression sexuelle, la victime se sent souvent seule, se sent souvent désemparée face à la montagne qui est devant elle et a vraiment besoin d'un accompagnement. Donc, les équipes du Réseau CAVAC sont tout à fait indiquées pour soutenir les victimes dans leurs démarches.

Il y a évidemment la commission des droits de la personne et de la jeunesse, qui est représentée ici par M. Picard, le président par intérim. Alors, la commission des droits de la protection et de la jeunesse va pouvoir recevoir les plaintes des victimes, va pouvoir faire enquête et faire enquête dans les cas d'exploitation qui seront déclarés, donc, et ça, en vertu de la charte.

Et évidemment on peut compter sur l'expertise pointue des procureurs du bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales, qui sont aussi présents dans toutes les régions du Québec et qui verront à présenter les dossiers devant les tribunaux.

Donc, comme l'a mentionné Francine, cette entente-là va vraiment permettre un déploiement sur l'ensemble du territoire. Mais initialement ça a été le projet d'une région, ça a été un projet pilote qui a été mis de l'avant par des gens extrêmement dévoués, des gens qui avaient à coeur la protection des aînés, et je tiens à les saluer parce qu'aujourd'hui on a l'exemple parfait d'un projet pilote qui est issu d'une région du Québec qui a fait des petits et qui, finalement, devient le point de référence pour l'ensemble des régions du Québec. Alors, c'est vraiment extraordinaire et c'est une belle façon de souligner votre travail que de se retrouver ici, à l'Assemblée nationale, et de signer cette entente.

Alors donc, pour les gens de Mauricie—Centre-du-Québec, bravo pour l'initiative dont vous avez fait preuve et qui nous permet aujourd'hui de mettre en place une structure tout à fait spéciale pour mieux protéger nos aînés. Et c'est un geste significatif qui est posé aujourd'hui qui va vraiment nous permettre d'unir nos forces, parce qu'ensemble, comme toujours, comme on le dit si souvent, on est beaucoup plus forts, et notre Québec sera évidemment meilleur de par ce travail d'équipe.

Alors, Francine, encore une fois, bravo! Félicitations pour ton initiative! Et je vous remercie.

Mme Dalaire (Mylène) : Merci, Mme Vallée. J'invite maintenant le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Gaétan Barrette, à prendre la parole.

M. Barrette : Alors, merci, Francine, chers collègues, chers amis, chers partenaires. Aujourd'hui, je pense que c'est certainement un grand jour, un grand jour qui nous emmène vers ce qu'on se plaît à appeler, nous, au gouvernement, un nouveau Québec, un Québec où les aînés ont non seulement toute leur place, mais nos aînés ont aussi la sécurité qui doit être au rendez-vous.

Et peut-être serez-vous surpris de constater que j'accompagne mes collègues sur un dossier qui est aussi particulier, qui est celui de la maltraitance, mais je suis ici d'abord à l'invitation, évidemment, de Francine. Mais Francine a piloté un dossier d'une façon extrêmement détaillée et sage. Et, quand je dis sage, ça signifie ceci pour moi : malheureusement... et on souhaite que ça n'existe pas, mais malheureusement la maltraitance n'a pas de frontière, et le système de santé et des services sociaux n'est pas une frontière, et il est possible que ça arrive là aussi.

Alors, il était pour moi essentiel de pouvoir participer, à l'invitation de Francine, à ce processus-là. Quand je parle de système de santé et des services sociaux, j'inclus aussi la curatelle. Ce sont des situations qui existent. Et, on le sait, ça a été mentionné, la population vieillit, Martin l'a dit, c'est souvent une question de proches. Il y a une problématique de détection, il y a une problématique de prévention, il y a une problématique d'accompagnement, et c'est ce à quoi on s'adresse aujourd'hui ensemble dans cette entente-cadre, mais ça inclut aussi le réseau, pour les mêmes éléments que je viens de mentionner. Alors, c'était important de faire en sorte que le réseau soit partie prenante.

Francine a piloté le dossier, comme je l'ai dit, de main de maître, et de main de maître, ça signifie aussi de prendre en considération que, partout dans notre société, incluant le réseau de santé et des services sociaux, ça peut exister, malheureusement ça existe. Et aujourd'hui c'est un grand moment parce que c'est un… plus qu'un pas en avant, c'est de faire en sorte que, dans notre société, formellement, il n'y aura pas de tolérance face à la maltraitance. Et, pour ça, il fallait que tous les secteurs de notre société soient représentés dans cette entente-cadre.

Alors, moi, je suis très heureux d'être ici pour cette annonce-là et, en quelque part, pour célébrer le travail, Francine, que tu as fait. Tu as assumé un leadership qu'on te connaît, évidemment. On sait que, pour les personnes... nos aînés, c'est un groupe qui te tient, évidemment, à coeur. Ce n'est certainement pas un hasard que tu occupes le poste de ministre responsable des Aînés, certainement pas. Et je constate que tu as vraiment regardé la problématique sur tous ses angles. Tu nous as guidés là-dedans. Tu nous emmènes ici aujourd'hui à cette signature qui est certainement un pas de géant, un premier jour d'une nouvelle ère qui nous amène vers ce que j'ai dit, un Québec, un nouveau Québec, où on va s'assurer de la sécurité et de la défense des droits de nos aînés, de tous les droits, évidemment, de tout le monde, mais particulièrement une emphase, aujourd'hui, sur nos aînés.

Moi, je te dis merci et bravo! Tu nous as éveillés à beaucoup de choses. Je suis bien content d'avoir participé à ça. Merci et bravo! Et merci à tout le monde qui nous accompagne aujourd'hui.

La Modératrice : Merci, M. Barrette. Nous allons maintenant procéder à la signature officielle de l'Entente-cadre nationale pour lutter contre la maltraitance envers les personnes aînées.

Mme Charbonneau : On est toujours le 7 février? Puis on est à Québec. Je me permets de te passer...

M. Coiteux : Voilà.

Mme Charbonneau : Ça fait solennel quand on est tranquilles comme ça, hein?

M. Coiteux : On est toujours comme ça.

Des voix : Ha, ha, ha!

Mme Vallée : Sauf Gaétan.

M. Barrette : Oui, c'est dur pour moi, là. Merci. Alors, je vais vous faire rire. C'est le stylo avec lequel on est assermentés, et, quand on me l'a donné à l'assermentation, on me l'a donné comme ça. Il n'écrit pas dans ce sens-là. Voilà.

Des voix : ...

Mme Dalaire (Mylène) : Pour les médias, nous poursuivons maintenant avec la période de questions, animée par M. Marc Lapointe, attaché de presse de la ministre responsable des Aînés et de la Lutte contre l'intimidation.

Le Modérateur : Bonjour à tous. Merci d'être présents à la conférence de presse. On va prendre tout d'abord les questions sur le sujet d'aujourd'hui, et par la suite chacun des membres sera disponible pour des entrevues individuelles. Mme Richer, Presse canadienne.

Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour. Ma question s'adresse surtout, je crois, au ministre Barrette. J'aimerais savoir... peut-être une double question, à savoir qui exactement peut déposer une plainte, j'imagine, si la personne, peut-être, aînée elle-même qui est maltraitée ou ses proches. Est-ce que ça peut être aussi, par exemple, un employé d'un CHSLD, d'une ressource intermédiaire? Et j'aimerais savoir, si c'est le cas, est-ce que le personnel proche des personnes aînées sera sensibilisé, sera incité à dénoncer toute action de maltraitance qu'il soupçonne ou qu'il observe.

M. Barrette : Je vous dirais qu'au moment où on se parle, c'est déjà le cas. Les politiques qui sont pilotées par Mme Charbonneau sont très claires à cet égard-là. Et, de mon côté, le message a été lancé à de multiples reprises, c'est tolérance zéro. Alors, vous avez tout à fait raison de dire qu'il est possible d'amener aux autorités compétentes... de divulguer ce genre de situation là, premièrement, et deuxièmement je l'encourage. Je ne pense pas, aujourd'hui, qu'on puisse tolérer, de quelque façon que ce soit, des situations de maltraitance.

Nous avons eu, dans le réseau, dans mon mandat, à faire face à ce genre de situation là. Puis je vous dirais que, comme ça a été dit par mes collègues de différentes manières dans nos allocutions, c'est des gens dans l'entourage immédiat, que ce soit de la famille, du personnel, des proches aidants, des amis. C'est rarement à distance, hein, que la maltraitance se produit, c'est dans l'environnement immédiat. Et je peux vous dire que, dans les — heureusement — rares cas où on a vu dans dans le réseau, où on est intervenu, évidemment, c'étaient des gens, un, qui étaient proches en termes de soins et c'était vu et tu. C'est ça, le problème, c'est que c'était tu. Alors là, aujourd'hui, on met en place un contexte qui devrait normalement favoriser la divulgation et les interventions, ultimement.

Mme Charbonneau : Voulez-vous... Si vous me permettez, par contre, je vais compléter en disant : Ce qu'on signe aujourd'hui, c'est pour les gens qui résident chez eux, dans leurs maisons. La politique qui a été adoptée le 15 mai dernier, c'est pour l'ensemble des aînés, mais il y avait une grande partie pour les aînés en institution. Donc, vous avez là vos réponses par rapport aux politiques qui se doivent d'être adoptées par institution, et à qui elles s'adressent, et la communication qui doit être faite entre les familles, les aînés qui habitent en institution et les gens qui travaillent autour d'eux. Et ce qu'on signe aujourd'hui, c'est vraiment pour l'aîné qui habite chez lui, dans sa propre maison, et qui se doit d'avoir les mêmes ressources et les mêmes recours que quelqu'un qui serait en institution.

Mme Richer (Jocelyne) : D'après les informations que vous avez, est-ce que vous pouvez évaluer l'ampleur du phénomène? Est-ce que, selon vous, c'est un phénomène qui s'aggrave? Est-ce que c'est en train de devenir un fléau? Est-ce qu'au contraire c'est quelque chose de marginal et d'exceptionnel? Est-ce que vous avez évalué l'ampleur du phénomène?

Mme Charbonneau : Je vous dirais que, sur l'expérience de Trois-Rivières — puis je vais me permettre de le dire, mais vous avez des gens, dans la salle, qui sont plus experts que moi, puisqu'ils l'ont vécu — sur deux ans, ils ont eu 50 plaintes à l'extérieur du réseau officiel de la santé, donc des résidents qui ont fait des plaintes ou un membre de leur famille. Donc, sur deux ans, 50 plaintes.

Ce qu'il faut surtout se dire, Mme Richer, puis j'ose le dire comme ça, c'est-à-dire qu'on n'a plus... maintenant, les gens dénoncent plus, on atteint l'objectif, la ligne Aide Abus Aînés reçoit plus de téléphones, donc les gens osent lever la main et dénoncer les choses. Que je sois l'aîné qui subit de la maltraitance ou un proche qui le détecte, j'ai maintenant des ressources et je les utilise, et ça, c'est une bonne nouvelle.

Maintenant, il faut s'assurer qu'un coup qu'on aura atteint le principe où je dénonce, bien, il faudra que le phénomène recule un petit peu à toutes les fois ou à toutes les années. Mais, pour l'instant, ce qu'on est capables de vous dire, c'est qu'on est capables de savoir qu'il y a plus de gens qui dénoncent et on peut accompagner plus de gens, mais on met les outils en place et on a les ressources.

Mme Richer (Jocelyne) : Pouvez-vous me dire, de façon très claire, très concrète, pour les gens, là, qui vont lire nos articles, à partir du moment où une personne, disons, un proche vit ou constate une situation de maltraitance, il veut dénoncer, qu'est-ce qui arrive, quelle est la séquence?

Mme Charbonneau : Dans le principe de la séquence, vous avez compris que, dépendamment de la maltraitance que je détecte et la personne à qui je peux faire appel... Donc, pourquoi il y a des partenaires comme ça à la table avec moi? Bien, quelquefois ça peut être un travailleur social, des fois ça peut être un psychologue, des fois ça peut être un médecin, mais ça peut être aussi le 9-1-1, ça peut être le 3-1-1, dépendamment d'où j'habite. Alors, aussitôt que j'atteins une personne en autorité, la personne en autorité a l'obligation de commander le comité. Et là les gens s'assoient ensemble, accompagnent l'aîné ou accompagnent le membre de la famille qui veut accompagner l'aîné. Rappelons-nous que les gens ne sont pas très heureux de dire qu'il se passe quelque chose alentour d'eux et qu'ils se doivent de trouver des pistes de solution. Et ce que les gens de Trois-Rivières nous ont appris dans l'expérience, c'est que quelquefois il faut aussi accompagner l'agresseur parce que parfois l'agresseur ne se rend même pas compte de la détresse de l'aîné et dans l'état qu'il se retrouve.

Donc, la volonté, c'est de trouver des acteurs officiels, je vais les appeler comme ça, donc médecins, des gens en santé, des gens en justice, des gens en travail social, qui font en sorte qu'on peut accompagner après, dans le groupe, le reste de la communauté pour pouvoir aider l'aîné à s'en sortir.

Mme Richer (Jocelyne) : Dernière question, rapidement. Quel type de maltraitance est le plus courant? Est-ce que c'est financier, physique, sexuel, ou autre?

Mme Charbonneau : L'étude qu'on a reçue de la ligne Aide Abus Aînés, ce que je peux vous dire, c'est que 33 % des abus qui ont été détectés sont des abus financiers et matériels. C'est pour ça, d'ailleurs, que vous allez voir que le 22 février il va y avoir un forum sur les abus financiers et matériels avec l'ensemble des partenaires de la société pour pouvoir regarder cette problématique-là. C'est une nouvelle problématique, et il faut vraiment la regarder avec beaucoup d'attention.

Le Modérateur : Merci, Mme Richer. Y a-t-il d'autres médias qui aimeraient poser une question? Très bien. Donc, j'invite tous les signataires à s'avancer à l'avant pour la photo officielle, s'il vous plaît.

Mme Dalaire (Mylène) : Donc, c'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Merci à tous, et bonne fin de journée.

(Fin à 14 h 51)