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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin, et M. Harold LeBel, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’emploi, de solidarité sociale et de lutte contre la pauvreté

Version finale

Le mercredi 7 février 2018, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures six minutes)

Le Modérateur : Bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse. Aujourd'hui, on souligne le dépôt d'une pétition de 30 000 noms pour soutenir l'engagement communautaire.

Alors, s'exprimeront, dans l'ordre, Mme Laurence Lagouarde, Mme Annick Corbeil et Mme Caroline Toupin, porte-parole de la campagne Engagez-vous pour le communautaire. Nous suivrons ensuite avec M. Nadeau-Dubois et M. LeBel. Merci.

Mme Lagouarde (Laurence) : Bonjour et merci à toutes et à tous d'être venus. Nous sommes ici aujourd'hui pour déposer une pétition de 30 000 noms. Je n'ai que quelques exemplaires dans ma main, mais il y en a bien 30 000.

Donc, le dépôt de cette pétition s'inscrit dans le cadre d'une journée de mobilisation régionale et, plus largement, dans la campagne Engagez-vous pour le communautaire. Cette campagne unitaire, mise sur pied en 2016, regroupe 4 000 organismes de l'action communautaire autonome, tels que des groupes famille, santé et services sociaux, éducation, immigration, défense de droits, et plus encore.

Les objectifs de cette campagne, que l'on retrouve dans le libellé de cette pétition, sont le rehaussement significatif du financement à la mission globale des 4 000 organismes communautaires famille, incluant l'indexation annuelle des subventions ainsi que de l'argent pour les organismes non financés actuellement, la reconnaissance de l'action communautaire autonome comme moteur de progrès social, le respect de la politique de reconnaissance de l'action communautaire, notamment au regard de l'autonomie, la fin des compressions budgétaires et un réinvestissement majeur dans les services publics et les programmes sociaux.

Depuis 2016, plusieurs actions ont déjà été menées dans le cadre de cette campagne afin de nous faire entendre. On parle ici de visites de députés dans plusieurs circonscriptions, de deux journées de grève, fermeture ou interruption de services de plus de 1 300 organismes, d'actions d'éclat à Québec et à Montréal, et particulièrement à Québec le 27 septembre dernier où 5 000 personnes ont marché et ont encerclé l'Assemblée nationale.

Aujourd'hui, on voit rouge, et c'est au ministre des Finances, M. Leitão, à qui nous nous adressons pour que nos revendications fassent partie des mesures mises de l'avant dans son prochain budget. M. Leitão, il est plus que temps d'agir.

En plus de déposer ces 30 000 signatures, diverses actions se tiennent aujourd'hui dans plusieurs régions du Québec : actions de visibilité, tribunal populaire, distribution de tracts, vox pop, visite de lieux symboliques. Nous tenons d'ailleurs à souligner l'énorme travail de mobilisation déployé par les organismes sur le terrain, alors qu'ils sont déjà si épuisés.

Rappelons également que, dans la politique de reconnaissance de l'action communautaire adoptée en 2001, le gouvernement du Québec soulignait qu'un financement à la mission adéquat était essentiel pour préserver l'autonomie des organismes communautaires. Pourtant, après plus de 15 ans, ce financement stagne, et plusieurs groupes ne peuvent toujours pas compter sur un soutien gouvernemental. Avec le coût de la vie qui croît sans cesse, une stagnation du financement équivaut en réalité à un appauvrissement des organismes. Qui dit appauvrissement dit baisse dans la qualité des services, un roulement de personnel, une perte d'expertise, un épuisement des travailleuses et des travailleurs par surcharge de travail et un non-respect de l'autonomie des groupes.

Évidemment, l'austérité libérale et ses coupures dans les services publics sont venues exacerber cette situation déjà difficile. De plus en plus de personnes viennent frapper aux portes des organismes pour du soutien, et malheureusement nous ne pouvons y répondre. Nous demandons donc au gouvernement de répondre positivement à nos demandes dans le cadre de son prochain budget.

Merci. Et je passe la parole à Annick Corbeil, de la Maison des jeunes des Quatre-Vents.

Mme Corbeil (Annick) : Merci, Laurence. Donc, je suis accompagnée aujourd'hui par des groupes différents, de différents secteurs, que ce soit jeunesse, famille, santé mentale, violence conjugale, soutien aux proches aidants.

Notre maison des jeunes est membre du Regroupement des maisons de jeunes du Québec. Elle fait partie d'un vaste réseau de 4 000 organismes communautaires. Les maisons de jeunes accompagnent les adolescents et les adolescentes à travers leur parcours de vie en leur offrant un milieu de vie encadré et sécuritaire. Elles améliorent donc les conditions de vie de la jeunesse québécoise et préviennent les problèmes de santé et les problèmes sociaux. Concrètement, elles développent des projets innovants dans l'ensemble des collectivités. Les animateurs et intervenants soutiennent, à travers leur lien significatif, les ados dans leur cheminement scolaire et leur apprennent l'importance d'être impliqués dans leur communauté.

Malheureusement, un très grand nombre de maisons de jeunes, comme de plusieurs organismes communautaires autonomes, vivent à tous les jours les conséquences de ce sous-financement chronique qui ne permet pas d'offrir minimalement les services de base. Nous devons passer des heures innombrables à la recherche de financement au lieu d'être auprès de nos jeunes à offrir un service et un accompagnement complets. Nous devons restreindre nos heures d'ouverture. Certains doivent même fermer pendant une période. L'automne dernier, certains organismes ont pu bénéficier d'un rehaussement financier, mais la majorité sont toujours en état de survie.

Le montant de l'indexation accordée aux organismes ne permet pas de consolider les augmentations reliées aux services, aux salaires, aux loyers, au fonctionnement des organismes. Nous pouvons dire sans peur que nous gérons depuis trop longtemps de la décroissance et que le mode survie est plus qu'une réalité quotidienne. Les équipes sont exténuées, fragilisées, nous avons de la difficulté à retenir nos employés. Qui voudrait être payé au salaire minimum après une technique, un bac ou une maîtrise? C'est souvent ce que nous pouvons offrir. N'oublions pas que ces travailleurs et travailleuses ont une très grande responsabilité, celle d'éduquer, de soutenir, d'accompagner les jeunes de notre société d'aujourd'hui et pour l'avenir. Et c'est une situation généralisée dans le monde du communautaire.

Les organismes communautaires autonomes sont souvent les derniers remparts des citoyens. Ces lieux sont collés sur le besoin de la population. Nous interpellons le gouvernement afin qu'il nous aide concrètement afin de préserver le tissu social, la qualité de vie et l'avenir de nos communautés québécoises.

Je passe la parole maintenant à Caroline.

Mme Toupin (Caroline) : Merci beaucoup, Annick. Caroline Toupin, porte-parole de la campagne Engagez-vous pour le communautaire. Ce que vient de nous raconter Annick, dans le fond, représente vraiment puis nous rappelle concrètement ce que vivent chacun des organismes communautaires partout à travers le Québec.

Le milieu communautaire, c'est quoi? Ça représente 4 000 organismes à travers le Québec, au-dessus de 58 000 travailleuses et travailleurs, 424 000 bénévoles, sans compter les millions de personnes qu'on soutient chaque jour dans nos organismes. On est issus de la participation citoyenne. Nos organismes font partie intégrante du filet social québécois. On contribue en quelque sorte à la mise en place de plusieurs politiques sociales au Québec. C'est ça, notre rôle d'organismes communautaires aussi au Québec. Au-delà des services, notre rôle de transformation sociale est pris très à coeur dans le milieu communautaire.

Aujourd'hui, on a assisté au dépôt de 30 000 signatures qui démontrent vraiment bien l'appui de la population pour le travail qu'on fait, d'autant plus qu'un récent sondage qu'on a publié en octobre dernier révélait que 84 % de la population est d'accord pour un rehaussement du financement des organismes communautaires. On est à l'Assemblée nationale ici. Moi, ce que j'ai à dire aux politiciens, c'est qu'un appui, des engagements concrets pour les organismes communautaires, bien, ça sera perçu vraiment très favorablement et très positivement par la population.

J'aimerais évidemment prendre quelques minutes pour remercier les députés qui ont déposé la pétition à l'Assemblée nationale, M. Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire, et M. Harold LeBel, du Parti québécois, qui ont accepté de déposer la pétition et de donner leur appui. Donc, ces deux partis-là, évidemment, sont ici parce qu'ils donnent déjà leur appui concret au milieu, aux organismes communautaires dans leurs plateformes politiques. Donc, merci beaucoup pour votre engagement. C'est très apprécié, là. Merci pour votre engagement envers le milieu communautaire.

Malheureusement, je dois aussi souligner qu'il y a des absents. Personne n'est ici de la Coalition avenir Québec, personne n'est ici du Parti libéral du Québec, et ce n'est pas faute de les avoir sollicités. Puis c'est certain que c'est difficile un peu à comprendre pour nous puis c'est un peu... ce n'est pas un peu, c'est décevant de constater qu'ils ne sont pas là, d'autant plus que, l'automne dernier, on les a rencontrés. Puis chacun et chacune des députés qu'on a rencontrés nous ont assuré, nous ont dit à quel point ils trouvaient le travail des organismes communautaires dans leurs circonscriptions... à quel point ils trouvaient que c'était important comme travail, à quel point ils faisaient un travail essentiel.

Donc, maintenant, ce qu'on a à leur dire, c'est : Comment on peut transformer cet appui moral là en engagement réellement concret pour le milieu communautaire, parce qu'on est dans une année électorale, il ne faut pas l'oublier, puis on s'attend à des engagements de la part de tous les partis politiques. On s'attend à ce que tous les partis fassent du milieu communautaire une de ses priorités parce que le communautaire, ce n'est pas une histoire de parti politique, c'est une histoire de communauté. Donc, pour nous, là, c'est un peu comme ça qu'on aborde cette question-là aujourd'hui. Chose certaine, c'est qu'on ne les lâchera pas, on va continuer d'essayer de les rencontrer. D'ailleurs, moi, je profite de l'occasion pour les inviter publiquement à nous contacter pour qu'on puisse vraiment discuter de réels engagements concrets pour leurs plateformes politiques.

Alors, d'ici là, le budget arrive à grands pas, les organismes sont en colère, bien sûr, mais ils sont en colère parce qu'ils n'en peuvent plus. Ils sont vraiment rendus au bout du rouleau. C'est pour ça qu'aujourd'hui il y a des journées d'action partout à travers le Québec, toutes sortes d'actions, des activités de blocage, il y a des occupations symboliques, des activités d'éducation populaire. Donc, les organismes, aujourd'hui, témoignent et expriment leur colère face à une situation qui ne peut plus durer.

Donc, voilà. Merci beaucoup. Je passerais maintenant la parole à M. Nadeau-Dubois.

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup. Bien, écoutez, au nom de ma collègue Manon Massé, qui, malheureusement, ne peut pas être parmi nous aujourd'hui, je suis content de venir apporter l'appui de Québec solidaire à la pétition qui est déposée aujourd'hui.

Je pense, c'est important de rappeler qu'est-ce que demande cette pétition-là. Il y a trois grandes demandes. D'abord, un refinancement massif des organismes communautaires autonomes au Québec et l'indexation de ce financement-là, ensuite une reconnaissance puis une valorisation de l'autonomie du mouvement communautaire au Québec, et finalement, et ce n'est pas un détail, un réinvestissement important dans les services publics québécois parce que la situation de nos services publics et la situation du milieu communautaire sont intimement liées.

Les coupures d'austérité qui ont été appliquées dans les dernières années par le gouvernement libéral... il a fait mal à toute la société québécoise et il a aussi beaucoup fait mal au mouvement communautaire parce que, trop souvent, c'est le milieu communautaire qui doit prendre en charge les problématiques qui devraient être prises en charge par des services publics, ce qui empêche le mouvement communautaire de jouer vraiment pleinement son rôle de prévention et d'éducation populaire au Québec.

Alors, au nom de Québec solidaire, je veux apporter mon soutien complet à ces trois revendications. Je veux assurer tous les gens qui se mobilisent aujourd'hui qu'on est avec eux. Et, pour ce qui est du gouvernement libéral, je pense que le message, il est clair aujourd'hui. Après avoir coupé pendant trois ans, après avoir généré d'immenses surplus budgétaires sur le dos des gens et sur le dos du milieu communautaire, il est le temps aujourd'hui de redonner. Il y a un budget qui s'en vient. Après avoir fait mal au filet social québécois pendant trois ans, il faut maintenant essayer de le réparer un peu. Puis le mouvement communautaire, bien, c'est une portion fondamentale du filet social québécois. Et le gouvernement actuel sera durement jugé aux prochaines élections s'il ne remplit pas cette responsabilité qu'il a d'aider le mouvement communautaire au Québec. Merci beaucoup.

M. LeBel : Oui, bonjour, tout le monde. Je ne reviendrai pas sur la pétition, puis je pense que Gabriel a bien expliqué, là, les fondements des revendications. Je vais m'adresser directement à la caméra parce que j'aurais aimé qu'il y ait plus de médias ici aujourd'hui.

Vous n'avez pas idée comment ça gronde dans les régions. Je viens de faire une tournée, là, des régions. J'ai rencontré des groupes communautaires un peu partout. La situation est difficile. Le désengagement de l'État dans nos régions, ça a fait mal, ça a fait très mal. Et c'est les groupes communautaires qui se sont ramassés avec la job. Et puis ils essaient par-dessus... toutes sortes de moyens, essaient de combler le désengagement de l'État. Et on ne peut pas continuer comme ça. Et les médias nationaux devraient se préoccuper de ce qui se passe dans nos régions puis de ce qui se passe auprès des milieux communautaires.

Quand le ministre nous dit qu'il va sortir 100 000 personnes de la pauvreté, je viens fou à chaque fois parce qu'il y en a 800 000 au moins, minimum, à sortir de la pauvreté. Puis il essaie de nous dire que c'est la grosse révolution parce qu'il va en sortir un sur huit? Non, ça n'a pas de sens. Et c'est qui qui travaille avec ces gens-là sur le terrain? Bien, c'est des groupes communautaires. Puis des groupes communautaires, c'est surtout du personnel communautaire, des travailleuses, travailleuses communautaires, beaucoup des femmes. Et j'ai rencontré, dans plein d'endroits, des femmes qui m'ont dit qu'elles ont travaillé toute leur vie dans le milieu communautaire pour aider à des gens de sortir de la pauvreté, puis elles arrivent à la retraite, bien, elles vont tomber eux autres mêmes dans la pauvreté parce qu'elles n'ont pas de fonds de retraite, elles n'ont pas eu de salaire pendant toutes leurs années.

On peut-u accepter ça? On peut-u accepter ce genre de situations là? Non. Moi, je suis touché de voir tout ce monde-là ici aujourd'hui parce qu'il faut revendiquer, puis il va falloir réveiller quelques médias, puis réveiller le monde politique aussi pour leur dire : Écoutez, les élections s'en viennent. Vous ne passerez pas à travers vos élections sans vous préoccuper de ce qu'on fait, nous autres, partout.

Puis les groupes communautaires, s'il n'y avait pas eu des groupes communautaires, on n'aurait pas d'aide juridique au Québec, on n'aurait pas de CPE au Québec, on n'aurait pas de loi contre la pauvreté au Québec. C'est un mouvement citoyen qui a fait ça, et c'est des groupes communautaires qui ont propulsé ce mouvement citoyen là. On a besoin de ça pour l'avenir du Québec. On a besoin d'un milieu communautaire fort pour l'avenir de notre nation. Maudit! Il faut réfléchir à ça, à mon avis.

Et puis, à matin, un clin d'oeil. À matin, on a parlé du 291 $ qui a été rajouté au PSOC pour un organisme communautaire à La Piaule, à Val-d'Or. Une lettre officielle d'un fonctionnaire qui dit : Vous allez avoir 291 $ pour vous aider à votre mission, au financement de la mission, puis à consolider vos actions. 291 $, saint simonaque! Puis on pense que c'est la grosse nouvelle? Il y a eu un «fling-flang» gouvernemental pour savoir... on va vous annoncer un budget pour l'an un, l'an deux, l'an trois, l'an quatre, puis, en bout de ligne, il n'y a rien qui nous arrive. Action-Chômage, à Lac-Saint-Jean, ils sont à bout de nerfs. Ils ne peuvent plus y arriver. Puis on le sait ce qui se passe en région avec le chômage, le trou noir. Tout le monde sait... Il faut qu'ils aident le monde, eux autres, mais ils n'ont pas une cent. Le ministre leur dit : Attendez au 1er avril, vous allez peut-être avoir d'autre budget. Non, on n'attend pas au 1er avril, j'ai besoin d'argent là, sinon...

Tout ça, c'est des situations qui ne peuvent pas être acceptées. Puis, nous autres, bien, notre rôle, c'est de vous défendre. On va vous défendre.

Des voix : Merci.

Le Modérateur : On va passer à la période de questions sur le sujet, s'il vous plaît.

Mme Lévesque (Catherine) : Bonjour. Excusez-moi, j'ai manqué les premières minutes de la conférence de presse. Juste savoir, qui êtes-vous? Est-ce que vous êtes une coalition? Vous êtes des représentants de différentes organisations?

Mme Lagouarde (Laurence) : On est la campagne Engagez-vous pour le communautaire, donc à différents rôles. Caroline Toupin, du regroupement québécois de l'action communautaire autonome. Et je vais lui céder la parole pour vous expliquer.

M. Nadeau-Dubois : Un résumé, peut-être, de la campagne.

Mme Toupin (Caroline) : Oui. Un résumé de la campagne. C'est une campagne de mobilisation qui regroupe vraiment l'ensemble des organismes du Québec.

Mme Lévesque (Catherine) : Donc, tout d'abord, question politique, pourquoi est-ce que vous pensez que le Parti libéral du Québec puis la CAQ ne sont pas à vos côtés aujourd'hui?

Mme Toupin (Caroline) : Bien, c'est une bonne question que j'aimerais beaucoup clarifier avec eux, là. Je pense que c'est à eux qu'il faudrait poser cette question-là. Je ne me commettrai pas avec des hypothèses, mais c'est très questionnable puis c'est décevant, je dirais, parce que, comme je le disais tout à l'heure, le milieu communautaire, ce n'est pas une histoire de partis politiques. Je trouve ça vraiment dommage que ça devienne un enjeu un peu partisan, alors que le milieu communautaire, tous les députés nous affirment à quel point... puis ils sont conscients à quel point les organismes dans leur propre circonscription sont importants, puis, quand vient le temps d'être ici pour nous appuyer, bien, ça devient un enjeu partisan. Donc, c'est un peu décevant.

Mme Lévesque (Catherine) : Je pense que tout le monde peut s'entendre de l'importance du communautaire, mais vous demandez combien d'argent exactement?

Mme Toupin (Caroline) : Oui. Ce qu'on a besoin, en fait, c'est de rehaussement de 475 millions de dollars à la mission globale. Donc là, on ne parle pas d'ententes de services, on ne parle pas de projets, on parle vraiment de financement pour exister, pour faire ce qu'on a à faire, pour faire ce pour quoi on existe, ce pour quoi la communauté nous a mis sur pied.

Mme Lévesque (Catherine) : Excellent! Donc, vous dites que...

Mme Toupin (Caroline) : Puis, c'est sûr, 475 millions, c'est pour 4 000 organismes, quand même, à travers le Québec, là. Ça paraît être un gros chiffre, mais, dans la vraie vie, là, c'est vrai, c'est des besoins réels, là, qu'on a sur le terrain.

Mme Lévesque (Catherine) : Ça, c'est juste pour maintenir vos services actuels, là? Ce n'est pas pour en offrir plus, là?

Mme Toupin (Caroline) : Absolument pas. D'autant plus que, depuis les dernières années, le téléphone explose, les demandes explosent de la part de la population en raison des coupures dans les services publics, les programmes sociaux. Donc, quand les gens se butent à une porte fermée dans le réseau public, c'est vers nous qu'ils se retournent pour faire face à leur propre désespoir, à quelque part, là.

M. LeBel : Il y a des nouvelles réalités, hein, il y a des réalités nouvelles. Il y a des nouvelles réalités, là. La pauvreté des aînés, là, on n'a jamais vu ça autant qu'aujourd'hui. Ça n'existait pas voilà 10, 15 ans, quand on a adopté la loi sur la pauvreté. Il faut travailler auprès des aînés. Ça prend des groupes communautaires qui vont aller... Les réalités sur le transport, le transport en commun. Des gens de plus en plus isolés dans leurs villages pour aller faire l'épicerie, c'est une nouvelle réalité qu'on n'avait pas. Les gens ont peur. Avec le cannabis, là, au 1er juillet, il va y avoir d'autres problèmes de santé. Les groupes communautaires devront s'impliquer. Ça fait qu'il y a des nouvelles réalités qui arrivent puis qui vont demander aussi du meilleur financement.

Mme Lévesque (Catherine) : Puis vous dites que la survie, c'est une affaire de tous les jours, finalement. Est-ce que vous estimez que certains de vos organismes vont devoir fermer dans les prochains mois, les prochaines années?

Mme Toupin (Caroline) : Bien, des organismes ferment tous les mois. Tous les mois, tous les jours, il y a des organismes qui ferment, que ce soit... Écoutez, il y a des organismes, là, qui ont 30 ans, 40 ans d'existence, et je pense à une association de consommateurs qui a fermé ses portes définitivement l'année passée, une ACEF dans la région de la Montérégie, 40 ans d'existence. Puis ce n'est pas parce que les gens ne sont pas endettés, là, c'est parce que la communauté n'est plus capable de tenir ça à bout de bras. L'association n'est plus capable de survivre avec un budget trop petit.

Mme Lévesque (Catherine) : Un peu comme... Vous, votre organisme, par exemple, peut survivre combien de temps, là, à l'heure actuelle?

Mme Toupin (Caroline) : Dans les circonstances actuelles, bien, nous, on n'en est pas à fermer nos portes, nous, on est un regroupement d'organismes, mais plusieurs, même, regroupements d'organismes ferment leurs portes pour des raisons économiques pendant l'été, par exemple, ou pendant certaines périodes de l'année, pas juste pendant l'été. Donc, en tout cas, nous, le Réseau québécois de l'action communautaire autonome, on n'est pas rendus à fermer nos portes, mais plusieurs des organismes, des 4 000 organismes à travers le Québec sont dans cette situation-là.

Mme Lévesque (Catherine) : Je ne sais pas s'il y a des représentants ici qui peuvent me dire, là, si leur organisme doit fermer, là, dans les prochains mois ou... comme des coupures qu'on s'attend.

Mme Corbeil (Annick) : Tout à l'heure, Mme Charbonneau a mentionné la Maison des jeunes des Quatre-Vents, comme quoi on a eu un rehaussement. On est passé de 18 000 $ par année à 60 000 $ par année. Ça ne couvre pas mes salaires, 60 000 $ par année, 18 000 $ non plus. Je roule 100 000 $ par année. La différence, je dois aller le chercher. C'est du temps que je dois passer pour aller chercher le financement à l'extérieur. Et j'ai beau avoir une belle implication de la communauté, qui nous supporte, mais c'est énormément de travail pour réussir à subvenir aux besoins des adolescents qui fréquentent notre maison.

Mme Toupin (Caroline) : Et j'ajouterais... Bien, un autre exemple. Dans les organismes en défense collective des droits, un groupe sur cinq est financé à une base de 30 000 $ par année. Ça, c'est pour l'année, là, 30 000 $ par année. Donc, ce n'est même pas un salaire par année. Donc, c'est sûr que ces organismes-là... On parle de comités logement, des gens qui aident les locataires à défendre leurs droits. On parle de mouvements d'Action chômage. On parle de toutes sortes d'organismes essentiels dans la communauté, mais qui ne sont même pas capables d'être ouverts à l'année, alors qu'il y a des besoins criants dans la population à l'année.

Mme Lévesque (Catherine) : Vous avez rencontré le ministre Blais?

Mme Toupin (Caroline) : Oui, certainement. On rencontre régulièrement le ministre Blais. C'est certain, là.

Mme Lévesque (Catherine) : Puis qu'est-ce que vous ressentez? Est-ce que vous ressentez une écoute active ou?

Mme Toupin (Caroline) : Actuellement, je dirais qu'il y a quand même une écoute favorable pour commencer à trouver des solutions avec son gouvernement pour le futur. Mais quand est-ce que ça va être annoncé? Quand est-ce qu'il va y avoir des engagements réellement concrets? Bien, il faudra le relancer et lui demander, mais c'est sûr qu'actuellement la porte n'est pas fermée.

Mme Lévesque (Catherine) : Puis finalement on est en période de consultations budgétaires, là. Bon, c'est... O.K. Si, au prochain budget, il n'y a pas d'annonce concrète ou il n'y a pas d'argent, dans le fond, pour les organismes, qu'est-ce que vous allez faire? C'est quoi, la prochaine étape?

Mme Toupin (Caroline) : Ah! bien, c'est une très bonne question. C'est certain qu'on travaille actuellement à un prochain plan d'action, hein? On est dans une campagne de mobilisation. Ce n'est pas pour rien. C'est parce que les organismes ne sont plus capables d'en prendre. Donc, la seule manière qu'on est capables de se faire entendre, c'est par des actions de mobilisation. C'est absolument la seule manière qu'on a trouvée d'être capables d'être écoutés et de se faire entendre.

Puis c'est certain qu'il y en a eu, quelques investissements par-ci, par-là, cette année, mais c'est loin d'être suffisant pour répondre à l'ensemble des demandes. C'est des miettes, là, qu'on nous donne actuellement pour répondre à nos besoins, alors que les besoins sont tellement, tellement grands. On parle de 20 ans de stagnation, 15, 20 ans de stagnation, 15, 20 ans, pour plusieurs organismes, de non-indexation. Donc, c'est sûr que ça fait des ravages, là.

M. LeBel : Je m'excuse, mais... Puis en plus, là, il faut faire attention au prochain budget. Si on nous annonce des argents pour le milieu communautaire, mais qu'on attache ça aux stratégies gouvernementales, à des services gouvernementaux, puis on ne finance pas à la mission, qu'on ne laisse pas l'autonomie aux groupes, ce n'est pas une bonne nouvelle. On peut annoncer bien de l'argent. Moi, c'est de ça que j'ai peur du ministre Blais. Là, il est dans sa stratégie emploi, là, pour réinsérer, puis là couper dans l'aide sociale. S'il finance les groupes communautaires pour les embarquer dans sa stratégie, pour offrir des services qui collent à sa stratégie à lui, ce n'est pas du financement qui respecte la mission puis l'autonomie des groupes. Il faut faire attention à ça.

Mme Lévesque (Catherine) : ...M. LeBel puis M. Nadeau-Dubois, vos partis, qu'est-ce que vous... Est-ce que vous avez des engagements dans ce sens-là? Est-ce que vous avez des engagements chiffrés...

M. LeBel : Tu peux y aller le premier, là.

Mme Lévesque (Catherine) : ...pour les organismes communautaires?

M. LeBel : Nous, on croit à l'action communautaire, on pense qu'il faut réinvestir dans le milieu communautaire. Les groupes demandent 475 millions, on n'est pas encore là — j'étudie encore, moi, là — en tout cas, on n'est pas là pour l'instant et on pense... mais il faut réinvestir. Il faut donner de l'air au milieu communautaire, il faut parler d'autonomie des groupes, financer à la mission, arrêter de les coller à des projets, aux stratégies de l'État. Il faut respecter l'autonomie. Il faut travailler auprès des conditions de travail du personnel qui sont là-dedans. Et aussi il faut... et ça, ça a un impact. C'est que, tantôt, on disait qu'il faut aller chercher l'argent dans le milieu. Mais on demande aux CPE d'aller chercher de l'argent dans le milieu. On demande aux coops d'habitation d'aller chercher de l'argent dans le milieu. On demande au milieu culturel d'aller chercher de l'argent dans le milieu.

Le milieu, là, c'est toujours le même milieu. À un moment donné, il en a jusque-là, le milieu, il ne peut pas donner... Et ça, il faut aussi donner de l'air à notre milieu, et, bien, c'est vers ça qu'on s'en va, et on continue à y travailler.

Mme Lévesque (Catherine) : En fait, le Parti québécois va donner de l'argent, mais vous ne pouvez pas dire combien.

M. LeBel : Pour l'instant, on s'est engagé à 200 millions et on parle d'indexation. Et là, quand je parle d'indexation, c'est sûr que je me suis fait parler dans ma tournée, nous, on est d'accord avec le 15 $ de l'heure, salaire minimum. C'est sûr que 15 $ de l'heure, ça a un impact dans le milieu communautaire. Ça fait qu'il va falloir... Si on va vers le 15 millions de dollars, il faudra réinjecter de l'argent dans le communautaire, c'est sûr. Ça fait qu'il y a des situations comme ça qu'il faudra regarder.

M. Nadeau-Dubois : De notre côté, on appuie les trois revendications qui sont au coeur de la pétition, y compris la cible de 475 millions de dollars de refinancement avec une indexation, puis je vais vous dire pourquoi, parce que, quand on investit dans le milieu communautaire, on ne dépense pas de l'argent, on investit, puis on investit parce que, si le milieu communautaire avait les moyens d'accomplir réellement sa mission, là, les problèmes sociaux qu'il prendrait en charge, le travail de prévention qu'il ferait, là, ça, c'est des économies incroyables pour toute la société québécoise. C'est des problèmes de santé mentale, c'est des problèmes de santé physique, c'est des problèmes sociaux, c'est des dépenses, même, de sécurité publique qui seraient évités parce qu'on prendrait soin de notre monde puis parce que les communautés auraient les moyens de prendre soin des plus vulnérables.

Donc, investir dans le communautaire, ce n'est pas dépenser de l'argent, c'est régler en amont des problèmes qu'on va, de toute façon, devoir prendre en charge avec nos services publics. Et actuellement on est dans une spirale infernale. On est dans un cercle vicieux parce qu'on coupe dans les communautés, on empêche les communautés de se prendre en main, de se prendre en charge. Et qu'est-ce que ça donne? Bien, ça donne une situation de plus en plus difficile où il y a de plus en plus d'inégalités sociales, de plus en plus de problèmes sur le terrain. Et ce sont les services publics et le communautaire qui se ramassent à gérer ça à la petite semaine.

Le mouvement communautaire au Québec, c'est un modèle unique au monde, c'est une richesse de la société québécoise. Actuellement, on néglige cette richesse-là, on la malmène et on en paie le prix tous les jours dans nos hôpitaux, dans nos écoles, dans nos CLSC parce qu'on récolte des problèmes qu'on aurait pu régler en amont en donnant au milieu communautaire les moyens tout simplement de faire son travail.

Mme Lévesque (Catherine) : Donc, le 475 millions, c'est une promesse électorale de Québec solidaire? Vous voulez donner plus d'argent.

M. Nadeau-Dubois : Bien, notre cadre financier électoral n'est pas encore publié. Donc, pour ce qui est des annonces électorales, ça va être annoncé en temps et lieu, y compris comment chaque mesure va être financée, mais, pour le prochain budget, oui, la demande qu'on a envers le gouvernement libéral, c'est 475 millions pour le communautaire.

Mme Toupin (Caroline) : Est-ce que je peux ajouter juste une dernière chose? Parce qu'on n'arrête pas de parler d'autonomie. On parle évidemment d'argent puis on lie ça à l'autonomie des organismes communautaires, mais c'est quoi, l'autonomie des organismes communautaires? Ce n'est pas nous donner le droit de faire ce qu'on veut avec l'argent de l'État. Ce n'est pas ça, l'autonomie. L'autonomie, c'est de laisser aux gens de la communauté... parce que les organismes communautaires, on est les gens de la communauté. On est créés par les gens de la communauté, on est administrés par les gens de la communauté. Donc, c'est de laisser le pouvoir à ces gens-là de décider ensemble pour régler les problèmes sociaux présents sur leurs territoires.

Donc, c'est ça, l'autonomie des organismes communautaires, puis c'est ça, le danger qui nous guette avec les investissements actuellement prévus au prochain budget. Il faut être vigilant. On ne peut pas ne pas parler d'autonomie quand on parle de réinvestissement parce que le danger, c'est le glissement vers l'entente de service. Et ça, on ne veut surtout pas ça.

Le Modérateur : Marco Bélair-Cirino, Le Devoir.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Vous pouvez rester au micro. Ma question s'adresse à vous et à tous ceux et celles qui souhaitent y répondre. Pourquoi aucun député libéral ou caquiste ne vous accompagne aujourd'hui?

Mme Toupin (Caroline) : Ce n'est pas faute d'avoir essayé. D'ailleurs, on les a interpellés publiquement pour les inviter à prendre contact avec nous, prendre rendez-vous rapidement avec nous pour qu'on puisse travailler sur des engagements concrets. Pourquoi ils ne sont pas là? On déplorait tout à l'heure un peu... C'est que le milieu communautaire, ce n'est pas une histoire de partis politiques. Donc, on trouve ça vraiment déplorable qu'ils ne soient pas ici. C'est une histoire de communauté. Donc, c'est sûr que nous, on est déçus qu'ils ne soient pas ici actuellement.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Vous n'êtes pas sans savoir que le Parti libéral et la Coalition avenir Québec — j'aurais dû dire la Coalition avenir Québec d'abord et le Parti libéral ensuite — sont les deux partis donnés favoris pour remporter les prochaines les prochaines élections générales. Est-ce que c'est, disons, pas politiquement vendeur de plaider en faveur des organismes communautaires puis d'un réinvestissement important dans les organismes communautaires?

Mme Toupin (Caroline) : Bien, c'est un peu... Leur absence, c'est un peu l'impression que ça peut donner, en effet, là. C'est les questions qu'on va aller leur poser parce que, chaque fois qu'on les rencontre individuellement, les députés de la Coalition avenir Québec ou du Parti libéral du Québec, ils nous disent à quel point ils sont très conscients du travail qu'on fait sur le terrain. Ils savent à quel point ce qu'on fait comme travail sur le terrain, c'est essentiel. Puis ils nous le disent, là, quand on va les rencontrer.

Maintenant, il faut traduire ces belles paroles-là et ces engagements moraux là en engagements concrets dans leurs plateformes électorales, dans leurs plateformes politiques puis dans des engagements concrets pour le prochain budget aussi parce que nous, là, on ne peut pas attendre indéfiniment l'arrivée de sommes supplémentaires. Il y a des organismes qui sont en train de fermer. Il y a des gens qui sont en train de tomber malades dans nos organismes à force de tenir ça à bout de bras. Donc, nous, on ne peut pas attendre indéfiniment.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Une dernière question pour bien comprendre le contexte... Oui, vous souhaitiez ajouter quelque chose?

Mme Lagouarde (Laurence) : Je voulais juste rajouter que, récemment, on a fait un sondage auprès de la population où 84 % des gens nous disaient que c'était important, le milieu communautaire, et qu'il fallait le soutenir financièrement. Donc, comme nous disait Caroline, il n'y a pas de partisanerie là-dedans. On travaille pour la communauté. On pense aussi que les élus travaillent pour la communauté. Donc, ça nous paraîtrait évident que tous les partis devraient être représentés ici aujourd'hui avec nous parce que c'est le tissu social qu'on est en train de tricoter, tout le monde ensemble.

Donc, quand deux partis estiment qu'ils ne doivent pas être là aujourd'hui avec nous, bien, ça lance un message. Ça lance un message. J'imagine que la communauté, peut-être, va s'en rappeler, va peut-être trouver ça étrange que les gens de ces partis-là ne soient pas là. Donc, ça nous interpelle, oui. Ça nous interpelle.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Dans la mesure où le taux de chômage semble avoir atteint un creux historique, le gouvernement vante beaucoup le dynamisme, la situation économique...

Mme Lagouarde (Laurence) : Et les caisses pleines.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui. Est-ce que les gens se tournent moins vers les organismes communautaires?

Mme Lagouarde (Laurence) : Pas du tout, au contraire. Tel qu'on le disait tout à l'heure, tel qu'on le nommait tout à l'heure, le désinvestissement qu'il y a eu dans les dernières années au niveau des services publics et des programmes sociaux a créé une pression encore plus grande sur les organismes communautaires.

Quand vous avez des comités logements, ou des comités de chômage, ou des groupes familles, moi, je travaille dans un groupe famille, qui doivent répondre à des demandes de plus en plus urgentes, de plus en plus pressantes, où le CLSC n'est plus capable de répondre, par exemple, il dit : Bien, allez voir un organisme communautaire, avec quels moyens on répond à ça? On a à peine de moyens pour pouvoir payer le personnel, payer les locaux, développer des programmes.

La réponse gouvernementale est souvent en financement par projet. Le financement par projet, ce que ça fait, c'est : on crée un projet. On va créer, donc il va y avoir une réponse à un besoin, puis, deux ans plus tard ou un an plus tard, le financement est coupé. On a créé ce besoin-là, hein, ou, enfin, il est là, il était là, il y avait des gens qui revenaient, mais on n'a plus de financement pour maintenir l'activité.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais, pour être clair, vous ne voyez aucun impact des réinvestissements annoncés l'automne dernier dans les grandes missions de l'État? Vous, pour vous, les besoins demeurent les mêmes, voire s'accroissent?

Mme Lagouarde (Laurence) : Présentement, non. Nous, on ne voit pas d'impact. Nous, l'impact qu'on voit, c'est un impact négatif présentement.

Mme Corbeil (Annick) : Alors, juste ajouter quelque chose, parce qu'ici on comprend qu'on est... le groupe, ici, on parle des organismes communautaires dans tous les secteurs, quand on parle des réinvestissements, des minces réinvestissements qu'on a vus l'année dernière, c'est, entre autres, en santé et services sociaux. Dernière minute, hier, on a eu la table régionale des organismes communautaires spécifiquement de la Montérégie, une réponse du ministre Barrette et de la ministre Lucie Charlebois comme quoi ils acceptaient de nous rencontrer aujourd'hui, à 3 heures. En fait, on espère qu'on va avoir des bonnes nouvelles, mais les nouvelles qu'on a eues jusqu'à présent, on en a fait état, M. LeBel en a fait état un peu plus tôt, 291 $ de rehaussement pour un organisme communautaire qui est dans le besoin, pour ça, une année, ça ne peut pas fonctionner.

Alors, en souhaitant que la rencontre va porter fruit et qu'enfin le gouvernement va écouter les demandes, entre autres, en santé et services sociaux. Mme Toupin, tout à l'heure, nous parlait des demandes plus spécifiquement en défense collective des droits, ou encore en logements, ou encore en familles, en santé et services sociaux, on le souhaite. On va bien voir quels vont être les résultats de cette rencontre-là. Chose certaine, c'est que, non, les minces réinvestissements, on parle de... Santé et services sociaux, pour vous donner une idée, il y a eu 10 millions, et nos demandes se situent à 475 millions. Et ça, c'est pour tout le secteur Santé et Services sociaux, 3 000 groupes communautaires. On parle de plus de 20 000 employés, hein? Alors, 10 millions pour 20 000 employés. Des fois, on pense à des entreprises qui ont su aller chercher beaucoup plus pour beaucoup moins d'employés.

Mme Toupin (Caroline) : Ce qu'on nous dit souvent, justement, le gouvernement nous répète que les coupures, c'est terminé, les réinvestissements sont arrivés. Mais nous, on parle d'austérité. L'austérité est peut-être terminée du côté du gouvernement, mais c'est loin d'être terminé dans les organismes communautaires.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 43)

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