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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Le mardi 13 février 2018, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures cinq minutes)

Le Modérateur : Bonjour, tout le monde. Bienvenue à ce point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier, en compagnie de personnes du groupe Mieux-Naître. Donc, M. Khadir, je vous cède la parole.

M. Khadir : Bonjour. Avec Lysane Grégoire, Angèle Trudeau et Mme Boucher, on a un message pour le gouvernement de M. Couillard, notamment M. Barrette, pour les besoins des citoyennes de... Je parle de citoyennes, parce qu'il s'agit d'un organisme qui s'appelle Mieux-Naître, une ressource en périnatalité. Ça veut dire une ressource au service des mères, soit avant leur accouchement, soit après leur accouchement, un besoin criant dans toutes les régions du Québec, notamment dans une région aussi peuplée, en croissance démographique, que Laval, et un organisme qui actuellement doit obtenir absolument un financement adéquat pour la poursuite de ses activités.

Donc, je passe la parole à Mme Grégoire, ensuite à Mme Trudeau et à Mme Boucher de la fédération des ressources... des centres de ressources en périnatalité du Québec... pourra aussi répondre aux questions des journalistes.

Mme Grégoire (Lysane) : Merci, M. Khadir. Bonjour. Donc, oui, en effet, on est accompagnées de notre présidente, Angèle Trudeau, qui vous adressera la parole. Mme Boucher est ici en soutien et sera disponible pour des entrevues, et nous avons aussi une mère utilisatrice de services qui est disponible, Mme Isabelle Perreault.

Alors, on est ici aujourd'hui pour sensibiliser le ministre de la Santé, le Dr Barrette, à une situation très injuste qui est vécue à Laval pour nos familles. En fait, pour des raisons qui nous échappent, il semblerait que nos familles n'ont pas droit à l'accès aux services qui sont donnés par une ressource communautaire spécialisée en périnatalité. Pourtant, ce sont des ressources qui sont disponibles dans toutes les grandes villes du Québec. Si on prend les 11 villes les plus populeuses du Québec, toutes ces villes ont accès à cette ressource-là, et Laval, en troisième position en termes de population, n'y a pas accès si nous devons fermer nos portes.

Alors, ces ressources-là, on appelle ça des centres de ressources périnatales, communément appelés CRP alors, c'est comme ça que je vais y référer. Alors, pourquoi c'est si important que de telles ressources soient disponibles pour les familles? Alors, notre mission, en fait, c'est d'accompagner les parents au moment de la venue d'un enfant afin qu'ils soient le plus prêts possible et que toute cette aventure se vive de la manière qui soit la plus harmonieuse et satisfaisante possible. Parce qu'avoir un bébé ce n'est pas simplement passer une petite journée à l'hôpital, c'est vraiment un événement qui est marquant pour les parents. Puis, si cet événement-là se vit de façon positive, ça va teinter tout le reste de l'expérience. Si, au contraire, c'est vécu de façon difficile, avec des peurs, avec un sentiment qu'on n'a pas été adéquat pour mettre au monde notre enfant, eh bien, ça nous part mal avec le sentiment de compétence parentale.

Alors, c'est aussi... on parlait donc de préparation à l'accouchement, de préparation à l'allaitement, d'accompagnement à la naissance, d'accompagnement à tout ce qui est l'adaptation au rôle de parent par une multitude d'ateliers et d'activités. On parle de portage de bébé, massage de bébé, des activités qui vont viser aussi le renforcement du lien d'attachement, qui est vraiment une base pour le bébé et son développement global par la suite.

On parle aussi de prévention de la dépression post-partum, par exemple par des groupes fermés où les mères peuvent se sentir écoutées, validées dans leur expérience, sentir qu'elles ne sont pas seules. Elles sont non jugées. Ça, c'est très important. On a aussi un volet pour soutenir la paternité, donc, par exemple, avec un intervenant masculin dans nos rencontres prénatales.

On a aussi les services de relevailles à domicile, par exemple, qu'actuellement on est en mesure de livrer seulement grâce à une entente de services avec notre CISSS, mais c'est un service actuellement qui est réservé aux clientèles qui présentent de grands facteurs de vulnérabilité. Et on n'est pas en mesure d'offrir le service pour la clientèle universelle, alors qu'on sait que la recherche a démontré qu'avoir un enfant, c'est une période de vulnérabilité universelle. Alors, on aimerait que nos familles aient accès à tout ça.

Par ailleurs, nos organismes, les centres de ressources périnatales, agissent en parfaite cohérence avec la Politique de périnatalité du Québec et la Politique gouvernementale de prévention en santé. En fait, on ne peut pas agir plus tôt que dès que l'enfant est conçu puis que sa mère le porte. On cherche aussi à recréer le village autour de l'enfant. On dit souvent à quel point c'est essentiel. Eh bien, on ne sait pas pourquoi, à Laval, les familles n'auraient pas droit à ce soutien-là.

J'aimerais aussi souligner que Laval est la région qui reçoit le moins d'argent du ministère de la Santé pour financer ses organismes communautaires en santé et services sociaux. On reçoit 45 $ par habitant, versus une moyenne de 84 $ par habitant pour tout le Québec. Et c'est aussi la région qui dispose du plus petit nombre d'organismes communautaires proportionnellement à sa population. Alors, on a un organisme pour 4 825 habitants, alors qu'au Québec on a un organisme en moyenne pour 2 281 habitants au Québec. Alors, par exemple, si Laval était traitée comme Québec, qui est la deuxième ville en importance, et Laval, la troisième, alors notre ville compterait 158 organismes financés plutôt que 89 et elle recevrait un peu plus de 28 millions de dollars plutôt que 19 millions.

Alors, si le Dr Barrette accepte d'octroyer le financement nécessaire aux opérations d'un centre de ressources périnatales à Laval, ça va être un petit pas dans la bonne direction pour établir un certain équilibre pour les familles à Laval. Alors, s'il vous plaît, Dr Barette, accordez-nous une entrevue. On est ici aujourd'hui, on aimerait vous rencontrer pour que vous examiniez le dossier à fond et que cet organisme, qui est issu de la communauté, qui se développe depuis 10 ans, qui a fait l'objet d'une cible prioritaire dans le projet clinique de la région... où on a que des appuis unanimes autour de nous, autant la ville, le conseil municipal, les organismes du milieu, ils sont tous en appui à cette organisation-là. Alors, c'est urgent. Merci. Alors, je cède la parole à Angèle.

Mme Trudeau (Angèle) : Merci, Lysane. Moi, aujourd'hui, je viens pour porter la voix des parents utilisateurs des services. Notre liste d'attente, à Mieux-Naître à Laval, le nombre de parents bénévoles qui nous soutiennent et les histoires partagées par de nombreux parents de Laval témoignent de notre pertinence dans cette région.

En voici quelques exemples très éloquents. Alors, ici, le témoignage de Marie-Ève, mère monoparentale : «Je me suis retrouvée seule avec ma fille de deux ans et demi, enceinte de cinq mois et en détresse psychologique. Je me suis extirpée d'une relation de violence conjugale. C'est dans ce moment critique que j'ai découvert Mieux-Naître à Laval qui devait ouvrir ses locaux tout près de chez moi. Mieux-Naître m'a offert un service de relevailles à la suite de la naissance de mon fils ainsi qu'un lieu où je pourrais échanger avec d'autres parents, permettre à ma fille de voir des enfants, participer à des ateliers postnataux, de quoi briser mon isolement.»

Le témoignage de Josée qui a eu un bébé prématuré : «Hubert a été prématuré, il a été hospitalisé six semaines en début de vie. Un nouveau-né, c'est épuisant. C'était impossible de garder la tête hors de l'eau. Je me sentais prisonnière de ma maison, je me sentais incompétente et dépassée. Ma psychologue m'a parlé de l'organisme Mieux-Naître à Laval avec qui elle avait eu un très bon contact. Mieux-Naître a fait la différence qui m'a permis de reprendre le dessus, de continuer mes études à temps partiel, de travailler sur les projets qui me tiennent à coeur et d'être une bonne maman pour mon bébé.»

Et un dernier témoignage, celui d'Esther qui a vécu une dépression post-partum : «Les premiers mois suivant la naissance de mon enfant ont été les plus difficiles de toute ma vie. Le post-partum, ce n'est pas un mythe. Pour moi, ça a été une dure réalité. J'ai cogné à quelques portes avant de découvrir Mieux-Naître. Tout de suite, je m'y suis sentie comme chez moi, mais le plus important, c'est que j'ai réalisé que je n'étais plus seule. On m'a accompagnée, on m'a informée, on m'a fait réfléchir, on m'a offert un espace d'échange. On m'a écouté sans me juger, on m'a donné confiance, on m'a sauvé la vie.»

Elle conclut en disant : «M. Barrette, entendez. Entendez-vous mon cri du coeur? En finançant Mieux-Naître à Laval, vous permettez à de nombreux parents de jouer avec plus de confiance le plus grand rôle de leur vie parce que nos enfants sont notre plus grande richesse, tant individuelle que collective. Offrez-leur un cadeau d'une valeur inestimable : des parents soutenus, heureux et épanouis, parce que seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin.» Merci, Esther.

Alors, on est ici, bien sûr, pour demander au ministre Barrette de ne pas seulement investir dans les médecins, 500 millions de dollars aux spécialistes ces derniers jours, mais aussi dans la prévention et agir tôt. Sans son soutien, on va devoir fermer nos portes très bientôt et on maintient, en ce moment, des services à bout de bras. On est essoufflés. Dr Barrette, acceptez de nous rencontrer aujourd'hui et de nous accorder les moyens de continuer d'accomplir notre tâche essentielle auprès des jeunes familles de Laval. Merci.

M. Khadir : Le hasard a voulu que les responsables du centre Mieux-Naître se sont rendus à l'Assemblée nationale la journée même où on apprend qu'il y a une entente qui vient d'être signée pour que M. Couillard et M. Barrette, en fait, octroient tout près de 500 millions de dollars supplémentaires aux médecins.

Je veux bien accepter les explications de M. Barrette, comme quoi c'est une entente qui a été signée par d'autres responsables avant lui, mais il est quand même ministre omnipotent, omnipuissant, le ministre de la Santé qui a eu le plus de responsabilités, le plus de pouvoirs dans le réseau de la santé de tout temps. Il a voulu que les choses soient ainsi, et je crois que M. Barrette ne peut pas, disons, rejeter sa responsabilité dans le genre de décision qui touche le centre Mieux-Naître.

Moi, je suis déjà intervenu, il y a quelque temps, dans ce dossier. Je l'ai interpellé, M. Barrette m'a relégué au CIUSSS. Or, quand j'ai fait mes démarches, d'abord, j'ai appris que tous les députés libéraux de Laval appuient l'organisme et sa revendication, estiment que l'organisme est un organisme nécessaire pour les mères de Laval. Ensuite, j'ai obtenu copie d'une lettre dans laquelle le CIUSSS reconnaît que l'organisme est nécessaire, mais admet que le CIUSSS, le centre n'a pas les ressources nécessaires pour répondre à ces besoins.

Donc, la responsabilité revient à M. Barrette. J'interpelle M. Couillard, j'interpelle M. Barrette. Il y a bien des gens maintenant qui se demandent si ce n'est pas parce qu'on les prend pour acquis à Laval, que trop de gens, au gouvernement, pensent que les électeurs de Laval sont acquis au Parti libéral. Je pense que c'est erroné de prendre des gens pour acquis. Les mères de Laval se sont fait entendre à travers l'organisme, il y a un appel qui est lancé.

Maintenant, je demande à M. Barrette de rencontrer Mme Lysane Gérgoire, Mme Angèle Trudeau et Mme Dubé...

Une voix : Boucher.

M. Khadir : Boucher — je m'excuse, Mme Boucher — Mme Boucher que j'ai appris à connaître il y a à peine une heure. Donc, je crois que... Les trois ont fait le déplacement jusqu'à Québec. Nous sommes à un moment particulièrement critique pour le centre Mieux-Naître. Tous les efforts d'années de travail, d'années de service, de précieux services qui sont maintenant disponibles aux mères risquent de disparaître si on ne fait rien. M. Barrette, la décision vous revient.

Des voix : Merci.

M. Khadir : Merci à vous.

(Fin à 13 h 17)

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